

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Jul 17, 2022 • 58min
Thématique : Dans la tête de Xi Jinping, avec François Bougon / n°254 / 17 juillet 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 29 avril 2022.Avec cette semaine :François Bougon, journaliste spécialiste de la Chine, auteur de Dans la tête de Xi Jinping.Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. François Bougon, vous êtes journaliste et spécialiste de la Chine, vous avez été correspondant de l’AFP à Pékin entre 2005 et 2010 et vous êtes désormais responsable du service international de Mediapart. Vous avez publié en 2017 Dans la tête de Xi Jinping, aux éditions Solin et Actes Sud. Dans ce livre, vous ambitionnez de dresser un panorama des influences intellectuelles du président chinois et vous expliquez l’idéologie et la vision de l’histoire sur lesquelles s’appuie celui qui est devenu secrétaire général du Parti Communiste Chinois (PCC) en 2012 puis président de la République populaire de Chine en 2013.Xi Jinping a des sources d’inspiration variées qui englobent l’ensemble de la tradition chinoise. Il ne rejette pas l’héritage maoïste en dépit du rapport ambivalent de sa famille avec le Grand Timonier et sa politique. Le père de Xi Jinping a combattu aux côtés de Mao avant d’être exclu du Parti en 1962, et Xi Jinping lui-même a fait partie des cohortes de « jeunes instruits » envoyés à la campagne pendant la Révolution culturelle pour y être rééduqué par les paysans. Vous expliquez, François Bougon, que le président chinois n’en a pas moins conscience du rôle fondateur de Mao dans l’histoire de la République populaire de Chine et qu’il estime que toute critique à l’égard du Grand Timonier risque d’affaiblir le régime.Le président chinois se distingue de ses prédécesseurs en accordant une place importante dans sa pensée à l’histoire longue de la Chine. Là où les dirigeants communistes insistaient sur la rupture qu’a représentée la révolution de 1949, Xi Jinping exalte une civilisation chinoise millénaire. Cela se traduit dans les références mobilisées par le régime : les Entretiens de Confucius ont supplanté le Petit livre rougeet Xi Jinping convoque volontiers des écoles de pensée des IVe et IIIe siècles avant notre ère, comme le taoïsme et le légisme.Pour asseoir le pouvoir du Parti communiste, son secrétaire général promeut un « rêve chinois » qui, contrairement au rêve américain, repose sur plus de 2000 ans d’histoire. Il réconcilie ainsi ce que vous appelez le roman national maoïste avec l’histoire impériale de la Chine. Cette lecture de l’histoire est strictement encadrée contre les tenants de ce que Xi Jinping appelle le « nihilisme historique ».Ce récit qui insiste sur le particularisme chinois permet aussi à Xi Jinping de marquer l’opposition de la Chine à l’Occident : il répudie la « démocratie constitutionnelle occidentale », les « valeurs universelles », la « société civile », le « néolibéralisme » ou encore le « journalisme à l’occidentale » et parle désormais de « solution chinoise » face aux défis de la globalisation et aux défauts du système démocratique.Votre livre, paru en 2017, se concluait par une interrogation sur l’émergence d’un éventuel « Xi-isme », soit une pensée propre de Xi Jinping qui donnerait une nouvelle orientation au régime. Depuis, Xi Jinping, comme tous ses prédécesseurs, a inscrit sa pensée « sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère » dans la charte du Parti. Pour introduire notre conversation je voudrais donc vous demander, François Bougon, quelle réponse vous apporteriez aujourd’hui à cette question de l’émergence d’une pensée propre de Xi Jinping.
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Jul 13, 2022 • 27min
Bada # 145 : Si vous l’avez manqué : Sarah Gurcel et les mystères de la traduction, épisode 1 / 13 juillet 2022
C’est à Sarah Gurcel que les éditeurs ont confié la traduction de deux des plus remarquables écrivains nord-américains contemporains : Philipp Meyer (Un Arrière-goût de rouille et Le Fils) et Michael Christie (Lorsque le dernier arbre). Avec quel bagage s’embarque-t-elle pour ces traversées au long cours que sont les traductions ? Sarah Gurcel est aussi comédienne : elle raconte comment ces deux activités se nourrissent l’une l’autre car la traduction est aussi un métier physique.
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Jul 10, 2022 • 1h 5min
La Vème République à l’épreuve de la majorité relative / La Cour suprême, l’IVG et le climat / n°253 / 10 juillet 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 8 juillet 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.LA VE RÉPUBLIQUE À L’ÉPREUVE DE LA MAJORITÉ RELATIVEAu lendemain d’un nouveau remaniement, lors de son discours de politique générale mercredi, la Première ministre n’a pas demandé la confiance des députés. Elisabeth Borne a appelé à bâtir "une majorité d'idées" autour de grands objectifs (réformer les retraites, atteindre le "plein emploi", "répondre à l'urgence du pouvoir d'achat" ou "apporter des réponses radicales" à "l'urgence climatique". Avec le président Macron, elle s’apprête à gouverner sans majorité, en allant chercher des alliances texte par texte, afin de pallier le manque de 44 députés pour atteindre une majorité absolue. La Ve République a connu plusieurs périodes de majorité relative à l’Assemblée nationale et la Constitution de 1958 donne des armes à l’exécutif pour agir en situation minoritaire. Elle a d’ailleurs été pensée afin de permettre à l’exécutif de gouverner sans majorité absolue, car une telle majorité n’était pas pensable à l’époque. De fait, de 1958 à 1962, de Gaulle n'a pas eu de majorité absolue à l'Assemblée. Durant la période 1976-1981, le parti de Valéry Giscard d'Estaing (l'UDF) était minoritaire et devait constamment négocier avec le RPR. Il en a été de même pour François Mitterrand de 1988 à 1993. Entre 2014 et 2017, François Hollande n'avait plus qu'une majorité relative du fait des frondeurs du PS qui sont allés jusqu'à vouloir déposer une motion de censure contre leur gouvernement.En Europe, rares sont les partis politiques à disposer seuls d'une majorité absolue au Parlement - à l'exception de quelques pays comme le Portugal, la Grèce ou encore Malte. L’analyste d’opinion Paul Cébille, un ancien de l’Ifop, a établi la représentativité des gouvernements des 27 membres de l’UE en comparant, pays par pays, les scores aux législatives des partis représentés au gouvernement. En moyenne, les gouvernements dans l’Union européenne représentent 48% des votants et 32% des inscrits. En France, le gouvernement Borne 2 ne pèse que 26% des votants et 12% des inscrits (le score de La République En Marche et de ses alliés au premier tour), soit un Français adulte sur huit, classant la France au 27e rang sur 27 dans l’Union européenne.L’arme de l’opposition est la motion de censure. Plus de 100 ont été déposées depuis 1958 : une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.***LA COUR SUPRÊME, L’IVG ET LE CLIMATEn quelques jours, la Cour suprême des Etats-Unis a provoqué l'interdiction de l'avortement dans la moitié du pays, autorisé davantage d'armes dans les rues, et limité le pouvoir du gouvernement en matière de réglementation des gaz à effet de serre. Le 24 juin, six des neuf juges, dont trois nommés par Donald Trump, ont annulé l'arrêt « Roe vs Wade » rendu par les États-Unis sur la question de la constitutionnalité des lois qui criminalisent ou restreignent l'accès à l'avortement. Cette décision confirme l’approche dite « originaliste » de la Cour, qui retient une interprétation littérale de la Constitution américaine : ce qui n’y serait pas explicitement mentionné ne relèverait pas d’un droit inaliénable. Selon la Cour, il reviendra à chaque État de déterminer sa propre législation en la matière, en interdisant l’avortement, en le limitant drastiquement, comme l’a fait le Texas dès septembre 2021, ou bien en l’autorisant largement. Selon l’Institut Guttmacher, vingt-six États sont susceptibles de criminaliser ce droit. Parmi eux, treize disposent déjà de législations contre l’avortement et n’attendaient que la décision de la Cour. Selon un sondage de NBC, 70 % des Américains, un taux sans équivalent depuis vingt ans, souhaitent le maintien d'une protection fédérale d'un droit établi depuis 1973. Joe Biden a déploré une "erreur dramatique" de la Cour suprême et appelé les Américains à élire des représentants et sénateurs démocrates aux élections de mi-mandat en novembre dans le but de rétablir le droit à l'IVG au niveau fédéral. Les stratèges républicains estiment cependant que l'inflation, l'incertitude économique et la sécurité resteront au premier plan des préoccupations des électeurs, en particulier des femmes des banlieues résidentielles, clés de la victoire dans les États-pivots.Dans un autre registre, les juges ont pris fait et cause pour les producteurs de charbon et décrété que l'Agence de Protection de l'Environnement ne pouvait pas édicter de règles générales pour limiter les émissions de CO2 des centrales thermiques. Cette décision, publiée le 30 juin, va entraver la tâche du président Biden, qui s’est fixé pour objectif de produire aux Etats-Unis une électricité neutre en carbone d’ici à 2035. Les sages ont également invalidé, le 23 juin, une loi centenaire de l'État de New York qui impose des restrictions au port d'arme en public, même si 79% des New-Yorkais sont favorables à son maintien.La crédibilité de la Cour suprême s’effondre. Selon un sondage Gallup, publié le 23 juin, seulement 25 % des Américains ont confiance dans cette institution essentielle, contre 36 % en 2021. Ils étaient 50 % il y a vingt ans. Dans les mois à venir, la Cour pourrait casser d'autres décisions antérieures portant sur la discrimination positive, le redécoupage électoral voire sur la contraception et le mariage gay.
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Jul 6, 2022 • 34min
Bada # 144 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (68) … avec Sylvain Levitte / 6 juillet 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Sylvain Levitte et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 13 mai 2022.Sylvain Levitte est comédien. Après des débuts dans le chant, sa mue l’a poussé à se tourner vers le théâtre. Il a créé une compagnie en 2013 avec laquelle il a mis en scène plusieurs pièce de Shakespeare. Récemment, il a surtout participé au Tempest project, créé au théâtre des Bouffes du Nord par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne. Il y joue à la fois l’esclave Caliban et le prince de Naples Ferdinand.
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Jul 3, 2022 • 1h 1min
G7 et OTAN face à la guerre en Ukraine / Algérie : 60 ans après l’indépendance / n°252 / 3 juillet 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 1er juillet 2022.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.G7 ET OTAN FACE À LA GUERRE EN UKRAINEQuatre mois après le début de la guerre en Ukraine, au G7, de dimanche à mardi en Allemagne, puis lors du sommet de l’OTAN, de mardi soir à jeudi à Madrid, les Occidentaux ont tenté de surmonter les tensions et divergences que le prolongement de la guerre risque de creuser. A Elmau, en Bavière, les sept dirigeants des pays les plus riches ont décidé de frapper l'économie russe en « travaillant » sur un plafonnement du prix du pétrole russe et en imposant des restrictions à l'importation de l'or russe. Les dirigeants du G7 ont promis de soutenir l’Ukraine « tant qu’il le faudra » sur le plan militaire, financier, humanitaire ou diplomatique. Ils sont prêts à injecter cette année jusqu’à 28 Mds€ dans le budget de l’Etat ukrainien. Depuis le début de la guerre, le 24 février, les pays du G7 ont déjà promis l’équivalent de plus de 2,6 Mds€ d’aide humanitaire. Bien que le G7 joue un rôle central dans la coordination des sanctions engagées contre la Russie et dans l'aide apportée à l'Ukraine, il est tenu de composer avec les nombreux pays asiatiques, africains et latino-américains qui refusent de choisir leur camp et s'inquiètent des conséquences du retour de la guerre en Europe. Raison pour laquelle cinq dirigeants du Sud ont été invités lundi au sommet du G7.Le sommet de l’OTAN à Madrid, du 28 au 30 juin, s’est ouvert par la levée du veto turc sur l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Puis, les Etats-Unis ont annoncé l’envoi de nouveaux renforts militaires terrestres, maritimes et aériens américains en Europe afin de muscler les capacités de défense de l’OTAN face à la Russie, même si certaines de ces annonces viennent parachever des projets amorcés depuis plusieurs années. L’OTAN veut pouvoir mobiliser plus de 300 000 soldats en Europe. Dans une interview à l'ARD, le chancelier Olaf Scholz a assuré que la Bundeswehr allait devenir « la plus grande armée conventionnelle » d'Europe. Désormais, la stratégie de « défense avancée » de l'Otan consiste à déployer à l'Est une puissance de feu suffisante pour empêcher les chars russes de percer en premier. L'Alliance retrouve ainsi sa mission première : la défense du territoire de ses pays membres contre la menace russe. Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a déclaré que la Russie représente « la menace la plus importante et la plus directe » pour la sécurité de la coalition militaire occidentale. Invité par visio-conférence aux deux sommets, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté chaque fois les Occidentaux à intensifier les livraisons d’armements lourds à l’Ukraine et les sanctions contre Moscou afin que la guerre menée par la Russie dans son pays prenne fin avant l'hiver. Cependant, l'OTAN prévoit une guerre longue.Outre les chefs d'Etat et de gouvernement des 30 pays membres de l'OTAN, ainsi que ceux des deux nouveaux candidats, Finlande et Suède, pour la première fois, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et le Japon ont été invités à participer au sommet de l'Alliance sous l’impulsion des Etats-Unis.***ALGÉRIE : 60 ANS APRÈS L’INDÉPENDANCE Le 5 juillet 1962, la France quittait l'Algérie après plus d'un siècle de domination coloniale. La célébration de cet anniversaire intervient dans un climat social morose. Les espoirs de libéralisation nés en 2019 lors du départ du président Abdelaziz Bouteflika, poussé par le Hirak un mouvement de protestation populaire, à renoncer à briguer un cinquième mandat après vingt ans de pouvoir, ont fait long feu. Depuis, le régime a embastillé journalistes et défenseurs des droits humains. Au cours des six premiers mois de 2022, près de 300 Algériens ont été placés derrière les barreaux pour délit d’opinion, selon l’organisme Algerian Detainees. Depuis 2019, plus de 600 citoyens ont été arrêtés pour avoir manifesté ou même simplement soutenu l’opposition au régime en place. Après les militants du Hirak, les manifestants, les leaders des partis d’opposition et les journalistes, premiers dans la ligne de mire du pouvoir en place, ce sont désormais les avocats des accusés qui se retrouvent inculpés. Le divorce entre le peuple et ses dirigeants a été illustré par la participation indigente au référendum constitutionnel de novembre 2020. Moins du quart du corps électoral s'est déplacé. La pandémie a aggravé les vulnérabilités de l'économie, qui s'est contractée de près de 5 % en 2020. Les déficits des comptes publics se creusent, l'inflation galope, le chômage affecte un jeune sur quatre et la dépendance absolue au pétrole et au gaz (qui fournissent plus de 90 % des recettes d'exportation) rend nécessaire une reconversion profonde de l'économie que le pouvoir semble incapable d'engager. Dans ce pays de 45 millions d'habitants où les moins de 30 ans représentent plus de la moitié de la population, la jeunesse vote avec ses pieds : au moins 10 000 Algériens ont rejoint l'Espagne clandestinement depuis le début de 2021. Sur cet arrière-plan de crise politique, économique et sociale, le pouvoir cherche son salut dans le durcissement extérieur. Avec Paris, il a engagé un bras de fer sur l'épineuse question mémorielle. Il a coupé les liens avec le Maroc, avec qui la relation était déjà déplorable. La rupture a été matérialisée par la fermeture, depuis le 31 octobre 2021, du gazoduc qui alimentait le royaume chérifien et, au-delà, l'Espagne.Le quotidien algérien El Watan observe que « l'idéal post-indépendance tant imaginé par les pères fondateurs de la nation algérienne n'est pas encore atteint […] La question sociale, celle du patriarcat, la condition des femmes, la place du religieux dans l'ordre social et politique ou la question de la diversité linguistique et culturelle sont autant d'interrogations qui conditionnent le devenir du pays ».Toutefois, la hausse des cours des hydrocarbures provoquée par la guerre en Ukraine offre au pouvoir une marge de manœuvre en matière de redistribution. Selon les prévisions du Fonds monétaire international, les recettes de l'Algérie devraient atteindre 58 milliards de dollars en 2022, contre 34 milliards en 2021 et 20 milliards en 2020. Même si les prix du blé et des autres produits alimentaires importés explosent, la situation financière s'améliore nettement permettant d’acheter la paix sociale.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Jun 29, 2022 • 33min
Bada # 143 : Les questions du public (législatives 2022) / 29 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l’École alsacienne le 26 juin 2022.Les échanges avec le public à propos des élections législatives.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, député.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Jun 26, 2022 • 57min
Législatives 2022 : Bilan et perspectives / n°251 / 26 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l’École alsacienne le 26 juin 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, député.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. LEGISLATIVES 2022 : BILANAu lendemain du second tour des législatives, après le revers pour le pouvoir en place qui, avec 246 députés, obtient la plus petite majorité de la Ve République, le mot est sur toutes les lèvres des éditorialistes : « Ingouvernable » avant même ceux de « séisme » et de « gifle ». La République en marche et ses alliés – MoDem et Horizons – sont loin des 289 sièges d’une majorité absolue. L’exécutif va être contraint de négocier sur chaque réforme pour pouvoir gouverner face à 142 élus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale et un futur groupe Rassemblement national fort de 89 députés – un record pour l’extrême droite. Les Républicains comptent 64 sièges de députés. L’Hémicycle nouveau, bien que toujours fruit du scrutin majoritaire, ressemble à une Assemblée élue à la proportionnelle. Une fois déjà, dans l'histoire de la Ve République, les élections législatives ont abouti à l'émergence d'une majorité relative. C'était en 1988, lorsque François Mitterrand et son Premier ministre Michel Rocard avaient manqué de 14 sièges la majorité absolue. Aujourd'hui, ce sont 44 sièges qui manquent au gouvernement.En recul par rapport au record observé lors du second tour des élections législatives de 2017 (57,4 %), l'abstention a touché une nouvelle fois plus d'un électeur sur deux (53,77%). Elle marque une fracture générationnelle : chez les plus de 70 ans, la déperdition d'électeurs entre la présidentielle et les législatives n'est que de huit points, quand elle est de 27 points chez les 18-24 ans. Pas un député de cette nouvelle assemblée n’a été élu avec plus de 40% des voix des inscrits de sa circonscription. Pour 95% d’entre eux, ce chiffre est même en dessous de 30% (pour le RN c’est systématiquement moins de 26%).Pour Ipsos, lorsque les électeurs de la Nupes devaient choisir entre Ensemble ! et le RN, ils ont voté à 37 % pour les candidats de la coalition présidentielle et à 18 % pour ceux du parti lepéniste. Le barrage habituel anti-RN n'a pas eu lieu, et le parti de Marine Le Pen a servi de vote utile contre la Nupes, explique Jérôme Jaffré, le directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop) qui souligne la dimension sociale prononcée de ce scrutin. Les trois départements les plus riches de France - Paris, les Yvelines et les Hauts-de-Seine – ont plébiscité les candidats macronistes. Dans le 16e arrondissement de Paris, Ensemble ! a même conquis les deux circonscriptions. En province le vote du 19 juin apparaît souvent comme la transposition électorale du mouvement des « gilets jaunes », estime Jérôme Jaffré. Ainsi, le RN perce dans les départements de la « France périphérique » : l'Eure, où il obtient 4 des 5 sièges, le Loiret, l'Aube, la Marne, la Haute-Marne.Selon un sondage Elabe/BFM publié le 22 juin, 43% des Français pensent que le RN « incarne le mieux l'opposition à Emmanuel Macron », loin devant la NUPES (31%) ou LR (4%).***LEGISLATIVES 2022 : PERSPECTIVES Au surlendemain du scrutin parlementaire qui n'a offert qu'une majorité très relative au camp présidentiel, Emmanuel Macron a débuté les pourparlers en recevant à l'Elysée, les uns après les autres, les représentants des grandes forces politiques. Le 22 juin, il s’est invité à la télévision, pour prononcer une allocution. Qualifiant sa courte majorité relative à l’Assemblée nationale de « fait nouveau » dans l’histoire de la Ve République, il a indiqué que cela implique, selon lui, de « collectivement apprendre à gouverner et légiférer différemment », à base de « compromis » et de « dialogue ».Si Emmanuel Macron décide de poursuivre avec une majorité relative, plusieurs prérogatives réservées à l'exécutif pourraient lui permettre de s'extirper de l'impasse : accord de législature, référendum, ordonnances, accords au cas par cas, recours au 49.3… Cet article de la Constitution permet à l'exécutif de faire voter les lois sans convaincre la majorité absolue de l'Assemblée. Toutefois, son usage est désormais restreint : il se limite au budget, à la sécurité sociale et ne peut être employé que pour un texte de loi par session parlementaire. S'il n'accepte pas l'ensemble des scénarios évoqués jusqu'alors, Emmanuel Macron peut choisir de dissoudre l'Assemblée et appeler à de nouvelles élections. Il peut le faire dès maintenant.Au sein de l'Union européenne, 19 pays sur 27 sont gouvernés par des alliances entre partis. Des coalitions tantôt majoritaires comme en Allemagne ou en Italie, tantôt minoritaires, comme en Espagne ou au Danemark, parfois difficiles à constituer et à manœuvrer. Une possible paralysie de la vie politique française réveille de mauvais souvenirs chez les voisins européens, qui craignent que l’Union européenne, sans le moteur français, ne stagne, alors que les défis n’ont jamais été si nombreux depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le risque de blocage politique est réel. Il contraste avec l’urgence des problèmes à traiter : le réchauffement climatique, la dette, la dépendance énergétique, l’inflation, le délabrement de l’hôpital, la crise de confiance dans l’éducation nationale.
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Jun 22, 2022 • 28min
Bada # 142 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (67) … avec Vincent Buffin / 22 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Vincent Buffin et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 20 mai 2022.Vincent Buffin est harpiste. Après une formation au conservatoire supérieur de Bourg-la-Reine, il a suivi les cours de Frédérique Cambreling à San Sebastian. Aujourd’hui, il joue aussi bien dans des orchestres que dans de plus petits ensembles comme La Symphonie de Poche ou Sécession Orchestra. Il se produit aussi en solo et participe à des ciné-concerts. L’occasion de découvrir de multiples façons de pratiquer un instrument mal connu.
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Jun 19, 2022 • 1h 2min
Thématique : Mark Zuckerberg, avec Julien Le Bot / n°250 / 19 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 avril 2022.Avec cette semaine :Julien Le Bot, journaliste spécialiste des questions numériques.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.THÉMATIQUE Mark Zuckerberg Julien Le Bot, vous êtes journaliste et spécialiste des questions numériques. Vous pilotez depuis 2015 le programme « Tous les internets », produit par Arte et Premières lignes et vous avez publié en 2019 un livre consacré à un acteur incontournable du monde numérique : Mark Zuckerberg. Vous vous êtes plongé Dans la tête de Mark Zuckerberg, c’est le titre de votre livre, et vous avez publié votre enquête aux éditions Actes Sud et Solin dans une collection dirigée par Michel Eltchaninoff et Michel Parfenov qui se propose de rentrer dans la tête d’un certain nombre de grandes figures du monde actuel.Vous revenez sur le développement de Facebook, de ses débuts en 2004 sur le campus de Harvard jusqu’au scandale Cambridge Analytica en 2018, qui a révélé le vol massif de données à des fins d’ingérence électorale. Cette plateforme dont le projet initial était de créer un trombinoscope universel est devenue incontournable dans les interactions sociales et compte désormais plus de 2,9 milliards d’utilisateurs.Mark Zuckerberg n’est pas seulement le fondateur de Facebook ; il en est aussi le président-directeur général, le président du conseil d’administration et l’actionnaire majoritaire. Il a racheté ses concurrents Instagram en 2012 et Whatsapp en 2014 puis le groupe qu’il dirige a changé de nom en 2021, Facebook devenant Meta afin de dissocier l’entreprise du réseau social et de montrer son ambition de construire un métavers. Si la fortune de Mark Zuckerberg s’élève aujourd’hui à plus de 74 milliards de dollars, vous expliquez, Julien Le Bot, que l’argent n’est pas le premier moteur du créateur de Facebook. Le but de ce passionné d’informatique est avant tout de connecter les gens et de leur permettre de partager librement des informations. Il lui a été reproché de placer ce souhait de connexion du monde entier au-delà de toute autre considération et face à la prolifération de contenus violents, de fausses informations ou encore la création de faux comptes à des fins de manipulation, la réponse apportée par Facebook a été jugée insuffisante.Face aux tempêtes qu’a pu traverser Facebook depuis 2016, Mark Zuckerberg ne s’est pas départi de l’optimisme qui le caractérise. Celui pour qui le culte du progrès et la culture de l’entrepreneuriat vont de pair a des sources d’inspiration variées. Vous expliquez, Julien Le Bot, qu’il éprouve un intérêt certain pour les hackers mais aussi pour les empereurs romains, et notamment le premier d’entre-eux, Auguste.Dans votre portrait de Mark Zuckerberg vous insistez aussi sur la part de naïveté en lui. On peine à comprendre si celui qui a bâti un véritable empire et qui avait pour projet de créer une cryptomonnaie portant le nom de libra, en hommage à la monnaie romaine, poursuit une stratégie consciente d’extension de son pouvoir. Pour introduire notre conversation, je voudrais donc vous demander, Julien Le Bot, si dans la tête de Mark Zuckerberg il y a une soif de pouvoir, et de quel pouvoir ?
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Jun 15, 2022 • 16min
Bada # 141 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (66) … avec Julien Le Bot / 15 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Julien Le Bot et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 avril 2022.Journaliste et spécialiste des questions numériques, Julien Le Bot a publié en 2019 Dans la tête de Mark Zuckerberg. Préambule à l’émission thématique consacrée au fondateur de Facebook, ce bada évoque l’intérêt de Mark Zuckerberg pour les empereurs romains, pour la psychologie, ainsi que les enjeux auxquels Facebook fait face dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


