

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Mar 20, 2022 • 1h 2min
Une présidentielle pas comme les autres / Après Versailles, les limites du réveil européen / n°237 / 20 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 18 mars 2022.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. UNE PRÉSIDENTIELLE PAS COMME LES AUTRESEn janvier Omicron parasitait la campagne présidentielle, en février, l’offensive russe la dynamitait. La crise préempte l'espace politique et médiatique au détriment du débat électoral ordinaire : déplacements annulés, interventions télévisées repoussées...Le 3 mars, c’est par une « lettre aux Français » diffusée en ligne et le lendemain dans la presse quotidienne régionale, qu’Emmanuel Macron a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. Alors que 65 % des Français n’hésitent pas à dire que la guerre contre l’Ukraine influencera leur choix, les intentions de vote en faveur du président sortant ont progressé de deux ou trois points pour atteindre, selon les sondages, entre 26 % et 28 %. Ces taux le placent loin devant ses principaux concurrents. Le président de la Fondation Jean-Jaurès, le politologue Gilles Finchelstein explique que la population se « resserre autour du drapeau ». Le président-candidat n’en distille pas moins des éléments de programme et annonce un texte plus complet pour la semaine prochaine. Selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, publiée le 5 mars, les électeurs d’Emmanuel Macron sont 55 % à mettre en avant la dimension personnelle du candidat, contre 31 % seulement ses idées. A l'inverse, un vote idéologique prédomine chez les partisans de Yannick Jadot (83 %) et de Jean-Luc Mélenchon (70 %).Les adversaires d'Emmanuel Macron agitent le spectre d'une élection aux airs de reconduction administrative et estiment qu’en refusant de débattre avec eux avant le premier tour, il « se dérobe ». Avant lui, cependant, aucun président sortant ne s'était risqué à cet exercice du débat avant le premier tour. Mais des parlementaires LR se disent convaincus que, sans cette confrontation, la légitimité des réformes à venir sera rapidement contestée si Emmanuel Macron devait être réélu. Le 15 mars, dans un entretien au Figaro, le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher avertissait : « Être en tête dans les sondages n'est pas une raison suffisante pour enjamber l'élection et considérer que ce scrutin n'est qu'une formalité, ne serait-ce que par respect de la démocratie. […] S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera ».Si des campagnes présidentielles ont déjà été perturbées par des événement tragiques, il s’agissait d’évènements nationaux comme l’assaut par l'armée de la grotte d'Ouvéa en 1988, la tuerie perpétrée lors d'un conseil municipal à Nanterre en 2002, le massacre commis par le djihadiste Mohammed Merah à Montauban et devant l'école Ozar Hatorah à Toulouse en 2012, l’attaque terroriste sur les Champs-Elysées tuant un policier en 2017.***APRÈS VERSAILLES, LES LIMITES DU RÉVEIL EUROPÉEN L’invasion russe de l’Ukraine a conduit les dirigeants européens réunis à Versailles à chercher pour limiter l'impact du conflit sur leurs économies, des parades qu’ils puissent adopter à l’unanimité. Ainsi, les 27 n'ont pas décidé d'embargo sur le gaz et le pétrole russe, dont ils dépendent à hauteur de 40 %. L'Allemagne n'est pas en position d'affronter un tel choc énergétique, tout comme l'Italie et l'Autriche, tandis que la Hongrie a dit clairement qu'elle ne voterait pas de telles sanctions. Fin mai, l'Union présentera une proposition visant à mettre fin à sa dépendance au pétrole, charbon et gaz russes d'ici… 2027. Pour assurer l'approvisionnement des Européens en gaz, l'Union continuera de verser chaque jour au régime russe quelque 700 millions de dollars (640 millions d'euros).Les dirigeants européens n'ont pas non plus décidé d'admettre en urgence l'Ukraine dans le giron de l'Union européenne, comme l’avait demandé le président ukrainien le 28 février. La Pologne, la Slovaquie, la Bulgarie, l'Estonie, la République tchèque ont plaidé, dans une déclaration commune, pour « accorder immédiatement à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE et d'entamer le processus de négociation ». Mais les membres fondateurs - France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Italie - n’ont pas voulu brûler les étapes, provoquant la déception de Volodymyr Zelensky.Cependant, pour répondre à l'urgence, quelques mesures de court terme ont été décidées : l'aide militaire à l'Ukraine a été doublée, faisant passer de 500 millions à 1 milliard d'euros la contribution de l'Union au financement des armements livrés aux combattants ukrainiens. Un quatrième paquet de sanctions pour affaiblir la Russie a été annoncé. Lundi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué que des dizaines de noms de proches de Poutine vont rejoindre la liste noire de l'Union Européenne.Revenant au menu originel du sommet, qui devait consacrer un « nouveau modèle économique européen » et des investissements massifs pour assurer la « souveraineté stratégique » de l’Europe, les 27 ont réaffirmé leur volonté d'augmenter leur effort de défense commune, revenue au centre des priorités et de se coordonner pour renforcer leur industrie de défense. Le débat sur un éventuel financement européen de ces investissements reste entier. Aucune référence n'y est faite dans les conclusions du sommet même si le sujet a été débattu : en coulisses, les Européens ont discuté d'une éventuelle mutualisation des coûts du conflit dans les domaines militaires ou énergétiques, dont les pays dits « frugaux » ne veulent pas.Le sommet informel de Versailles n'était pas destiné à trancher. Il a préparé les décisions qui seront prises, au sommet de Bruxelles, les 24 et 25 mars.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 16, 2022 • 22min
Bada # 128 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (55) … avec Maryvonne de Saint-Pulgent (1/2) / 16 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Maryvonne de Saint-Pulgent et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 25 février 2022.Présidente de section honoraire au Conseil d’Etat et musicienne, Maryvonne de Saint Pulgent est présidente de la Fondation des Treilles. Cette fondation créée par Anne Gruner Schlumberger accueille des chercheurs, des écrivains et des photographes dans un vaste domaine champêtre. L’occasion de revenir sur les activités scientifiques et artistiques qui animent la vie de la fondation : séminaires, expositions, projets musicaux et accueil d’artistes en résidence.
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Mar 13, 2022 • 1h 2min
L’impératif du réarmement / Les rapports Pékin - Moscou / n°236 / 13 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 11 mars 2022.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.L’IMPÉRATIF DU RÉARMEMENT : POURQUOI ET COMMENT ?A l'issue d'un Conseil de défense, le 26 février, Emmanuel Macron a décidé de livrer des équipements militaires supplémentaires et du carburant à Kiev. Le communiqué de l’Elysée ne donne pas de détails sur ces armements. Selon l'état-major, plus de 9 500 soldats ont été directement mobilisés ou mis en alerte en fin de semaine dernière. Quelque 500 soldats ont été déployés en Roumanie, en plus des 300 déjà actifs en Estonie, où une centaine d'autres accompagnent l'arrivée de 4 avions de chasse Mirage 2000-5 destinés à « renforcer la défense aérienne des pays baltes ». 600 soldats sont également mobilisés pour des vols au-dessus de la Pologne. Environ 8 000 militaires français sont « d'alerte dans le cadre de la force de réaction rapide de l'Otan » dont la France assume le commandement en 2022.Pour faire face à la montée des tensions en Europe, Emmanuel Macron s'est engagé le 2 mars à augmenter fortement les moyens des armées. Depuis des mois, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard reconnaît que la France ne saurait faire face à un conflit durable et/ou de haute intensité. Les failles de la défense française sont nombreuses : graves insuffisances de nos munitions, quasi-impasse sur les drones, format limite de notre marine et de notre aviation, fortes dépendances extérieures pour la projection de nos forces... Bien que très conséquentes, les sommes prévues dans la loi de programmation sont jugées insuffisantes par les députés Jean-Louis Thiériot (LR) et Patricia Mirallès (LREM), qui ont publié un rapport parlementaire le 17 février. Leur évaluation des forces et faiblesses de l'armée française, en cas de guerre conventionnelle de grande ampleur, comme celle en Ukraine, leur fait dire qu'un effort supplémentaire de 40 à 60 milliards d'euros sur douze ans serait nécessaire.Pendant vingt ans, comme ses voisins européens, la France a diminué ses dépenses en tirant les « dividendes de la paix » à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique et de la fin de la guerre froide. Après les attentats de 2015, le budget des armées est reparti à la hausse. Désormais, la France satisfait aux exigences de l'Otan, investissant en 2020 l'équivalent de 2% du PIB en dépenses militaires. La loi de programmation militaire 2019-2025 a été augmenté de 1,7 milliard d'euros chaque année depuis 2017, pour atteindre 40,9 milliards d'euros en 2022. Une deuxième phase doit débuter en 2023 et devrait s'élever à plus de 3 milliards d'euros par an, portant ainsi le budget de l'Armée à 50 milliards dès 2025. Il s'agit notamment d'honorer la facture du renouvellement de la politique de dissuasion nucléaire (nouvelle génération de sous-marins, modernisation des missiles balistiques et de croisière) mais aussi de faire face aux nouveaux besoins : la cyberguerre et l'espace, deux domaines qui n'étaient pas encore conçus comme des terrains d'affrontement il y a cinq ans. Pour la première fois, le gouvernement a respecté la loi de programmation militaire et l'effort est sans précédent. Mais il reste dans une logique de rattrapage. L'attaque de la Russie pose la question d'aller plus loin, dans une logique de réarmement.***LES RAPPORTS PÉKIN – MOSCOU Le 4 février, lors d'une visite à Pékin, Vladimir Poutine ratifiait en bloc les thèses chinoises sur l'Asie-Pacifique - de Taiwan à l'Australie, sans oublier le Japon. De son côté, Xi Jinping soutenait la demande russe de « garanties juridiques de sécurité en Europe », sans aucune mention de l'Ukraine. Un tournant pour Pékin, qui s'était jusque-là abstenu de reconnaître l'annexion de la Crimée et n'avait pas soutenu la Russie dans la guerre de Géorgie en 2008. Une première pour la Russie qui n’avait jamais encore pris le parti de la Chine sur Taïwan. Dans leur communiqué joint, les Russes ont signé avec les Chinois un accord de fourniture de gaz et de pétrole de 117,5 Mds de dollars (104 Mds d’euros).Après le début de l'offensive russe contre l’Ukraine, le 24 février, Pékin s'est gardé de toute condamnation, mais a insisté sur le droit de Moscou à sauvegarder sa sécurité tout en critiquant l'attitude occidentale et surtout américaine. Le ministre chinois des Affaires étrangères a affirmé que « la Chine ne veut pas la guerre » précisant dans un communiqué du ministère que « la situation actuelle est quelque chose que nous ne voulons pas voir. » Mais le 7 mars, il a assuré que « l'amitié entre les deux peuples est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses ».Alors que l’Union européenne représente 37 % des échanges commerciaux de la Russie en 2020, la Chine n'est pas le premier partenaire économique de Moscou qui pèse pour 15 % de ses exportations et 20 % de ses importations. Le PIB chinois est près de dix fois supérieur au PIB russe. Mais les produits phares que la Russie exporte sont justement ceux dont la Chine est friande : hydrocarbures et céréales. Dès l'annonce de l'opération militaire russe, les Bourses chinoises ont chuté, signalant la nervosité des marchés asiatiques.Dans le même temps, la Chine refuse de couper les ponts avec l'Ukraine, un allié de sa nouvelle route de la soie, qui lui fournit des technologies militaires précieuses et dont il est devenu le premier partenaire commercial. Les investissements chinois dans la construction d'infrastructures sont considérables, l'Ukraine est un important fournisseur d'armes à la Chine et un marché-clé pour les entreprises chinoises de télécommunication, dont Huawei. Le 4 janvier, Xi Jinping avait envoyé au président ukrainien Volodymyr Zelenski un message à l'occasion du 30ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays indiquant notamment « attacher la plus grande importance au développement du partenariat stratégique Chine-Ukraine ».Quant aux enseignements que la Chine pourrait tirer de l'Ukraine pour Taïwan, le sinologue Jean-Pierre Cabestan les résume ainsi : « En attaquant Taïwan, la Chine mettrait à bas l'ordre économique mondial ». Alors que le ministère des Finances chinois a annoncé, le 5 mars, que le budget militaire du pays augmentera cette année de 7,1%, un sondage publié le 22 février sur le site Taiwan News indiquait que 63 % des Taïwanais ne croyaient pas à une attaque chinoise en cas d'agression russe de l'Ukraine.
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Mar 6, 2022 • 48min
Bada # 127 : Les questions du public (Ukraine & Russie) / 6 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l’Ecole alsacienne le 6 mars 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. Sylvie Bermann, ambassadeur de France en Russie et en Chine.Étienne Bouche, journaliste indépendant ayant longtemps travaillé à Moscou.
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Mar 6, 2022 • 1h 1min
Sanctions économiques contre la Russie / Europe : comment gérer l’Ukraine ? / n°235 / 6 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l’Ecole alsacienne le 6 mars 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. SANCTIONS ÉCONOMIQUES CONTRE LA RUSSIE Ces derniers jours, les Occidentaux, Europe et États-Unis en tête, ont multiplié les annonces afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts contre l'Ukraine. Même la Suisse a abandonné sa neutralité pour les appliquer, or elle est la première place mondiale pour le négoce d'hydrocarbures russes. Les sanctions frappent principalement les secteurs de la finance, de l'énergie et des transports. Un arsenal qui selon le président Biden « dépassent tout ce qui a jamais été fait ». En 2014, après l'annexion de la Crimée, la guerre dans le Donbass et le crash du vol MH17, les 27 avaient déjà fait le choix de mettre en place des sanctions. Une stratégie qu'ils répliquent aujourd’hui avec des sanctions plus lourdes. Les réserves de la Banque centrale russe placées dans l'Union européenne, mais également dans les pays du G7, sont gelées afin d'empêcher toute transaction ou rapatriement de ces liquidités vers la Russie. Des personnalités russes de premier plan comme Vladimir Poutine, son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, de hauts gradés militaires et des oligarques voient leurs actifs financiers détenus dans l'UE gelés. Au total, 488 personnes et entités sont visées pour le moment. Les exportations de « technologies cruciales » de l'Union européenne vers la Russie sont suspendues. Cela touche les composants électroniques, les logiciels, les équipements de l'industrie aéronautique et spatiale ou des pièces utiles au raffinage pétrolier. L’espace aérien européen est fermé aux avions et aux compagnies russes depuis le 27 février minuit. Enfin, Bruxelles a banni les médias russes d'information Russia Today et Sputnik tous deux financés par Moscou. Mardi, l'UE a débranché sept banques russes du système financier international Swift. Elle n’a toutefois pas inclus deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures : le gaz russe représente 40 % des importations de gaz de l'UE, et un peu plus de 20 % de sa consommation énergétique. Certains pays européens ont pris des mesures spécifiques nationales, comme l'Allemagne qui a suspendu dès le 22 février le projet de gazoduc Nord Stream 2, déjà construit mais pas encore en fonctionnement. Exploité par Gazprom il relie la Russie à l'Europe par l'Allemagne. Pour l'instant, la Chine et l'Inde n'ont pas rejoint, les appels occidentaux à sanctionner l'économie russe. Les pays arabes, dépendants du blé russe, restent discrets.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a reconnu lundi que les sanctions prises par les Occidentaux étaient « lourdes » et « problématiques », tout en assurant que la Russie avait « les capacités nécessaires pour compenser les dégâts ». La Russie dispose de réserves de change de 630 milliards de dollars (560 milliards d'euros), selon les chiffres de l'assureur-crédit Coface, alimentées par la hausse des prix du gaz et du pétrole. Sa dette est extrêmement réduite : elle pesait seulement 17,5% de son PIB fin octobre 2021, quand en France, elle dépasse les 116,3%. La Russie représente 1,3 % des exportations françaises et 1,7 % de ses importations, principalement de gaz. L’impact le plus important sur l’économie française portera sur les prix de l'énergie.***EUROPE : COMMENT GÉRER L’UKRAINE ?Au-delà des sanctions économiques, la journée du dimanche 27 février a connu une succession de tournants historiques pour l’Europe : le premier a été celui de l'Allemagne qui a, pour la première fois depuis 1945, décidé de livrer des armes à l'Ukraine et promis d'investir massivement dans sa défense : 100 milliards d’euros. La Suède a, elle aussi, rompu avec sa politique de ne pas livrer d'armes à un pays en guerre. La dernière fois, c'était en 1939, lorsqu'elle avait assisté la Finlande attaquée par l'URSS. Dix-neuf pays européens, dont la France, la République tchèque, la Roumanie, le Portugal ou la Grèce ont aussi annoncé leur volonté de faire parvenir des armes aux Ukrainiens. Décidées de façon bilatérale, ces livraisons seront financées par l'Europe, via la « Facilité de paix ». Les États membres ont accepté de débloquer 450 millions d'euros pour cela et 50 millions d'euros de plus pour la fourniture d'équipements de protection et de carburant l'Ukraine. C’est la première fois que ce mécanisme est utilisé à cette fin et la somme allouée par cet instrument de politique étrangère européenne est inédite. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki a appelé à « doubler les dépenses pour la défense en Europe ». « Nous avons besoin d'une armée européenne forte, a-t-il déclaré. Ce n'est pas impossible et cela permettra à l'Europe de jouer enfin un rôle majeur. »Au soutien militaire, les Européens ajoutent une aide humanitaire avec l'accueil des réfugiés aux frontières de la Pologne, de la Slovaquie, de la Hongrie et de la Roumanie, ainsi que dans les pays plus à l’Ouest. Selon un pointage de l’ONU réalisé vendredi, 1,2 million de réfugiés ukrainiens ont déjà fui leur pays, tandis que l’UE prévoit que plus de 7 millions d'Ukrainiens pourraient être déplacés en cas d'aggravation du conflit. Le courant de solidarité envers l'Ukraine se manifeste également par de très nombreux défilés populaires de Berlin à Prague et de Vilnius à Athènes.Le 28 février, le président Zelensky a demandé que son pays puisse bénéficier d’une procédure accélérée pour intégrer l’UE, avant de signer une demande officielle d’adhésion. Une demande qu’il a réitérée le lendemain dans un discours face au Parlement européen, où il a reçu une standing ovation. Un collectif de 116 personnalités a demandé d'envoyer un signal fort à la population ukrainienne, en reconnaissant officiellement l’Ukraine comme État candidat à l’Union européenne. Selon un sondage de l'institut ukrainien Rating Group publié le 17 février 2022, 68 % des sondés soutiennent l'adhésion à l'Union européenne. En 2015, l'UE a reconnu « les aspirations européennes de l'Ukraine » et s'est félicitée « de son choix européen ». En 2017, le Parlement ukrainien a voté une loi faisant de l'adhésion à l'UE un des objectifs stratégiques de la politique étrangère et sécuritaire de l'Ukraine. Cette loi, entrée en vigueur en 2019, inscrit cet objectif dans la Constitution du pays. Toutefois, un tel élargissement des Vingt-Sept divise.
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Mar 2, 2022 • 28min
Bada # 126 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (54) … avec Olivier Mantei (2/2) / 2 mars 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frOlivier Mantei, après avoir dirigé le théâtre des Bouffes du Nord et l’Opéra Comique, est à présent directeur de la Philharmonie de Paris. Il vient par ailleurs de publier Dessous de scène, un recueil d’histoires d’opéra (ed. de l’Arche).Une conversation entre Olivier Mantei et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 14 décembre 2022.
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Feb 27, 2022 • 55min
La guerre en Ukraine / n°234 / 27 février 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 25 février 2022.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA GUERRE EN UKRAINE Le président russe a annoncé jeudi qu’il lançait « une opération militaire spéciale » en Ukraine, invoquant « l'appel à l'aide » que lui auraient envoyé les séparatistes du Donbass. Des blindés russes ont aussitôt franchi la frontière qui sépare les deux pays tandis que des frappes aériennes ont été lancées dans toute l’Ukraine. Les premières cibles ont été les aéroports et des aérodromes militaires. D'autres bâtiments, militaires et civils, ont été détruits, comme la tour de télévision de Loutsk, ou des bases militaires. Les combats les plus durs se déroulaient jeudi dans la province orientale du Donbass. Vladimir Poutine a déclaré lundi l'indépendance des Républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk. Tout en le niant, l’armée russe est déjà intervenue dans cette région en 2014 et en 2015 et le conflit a fait 14.000 morts. En 2014, l’Ukraine avait également perdu la péninsule de Crimée, annexée par Moscou. Le Kremlin réclame désormais notamment que Kiev reconnaisse la Crimée comme appartenant à la Russie, que l’Ukraine ne rejoigne pas l’Otan et qu’elle déclare sa neutralité ainsi que sa« démilitarisation ».Jeudi, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé l'attaque, qualifiée de « guerre d'agression », et appelé le monde à « arrêter Poutine ». Dans une brève allocution à la nation, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a proclamé la loi martiale dans tout le pays et appelé les Ukrainiens à rester chez eux et à garder leur calme. Les États-Unis, l'Otan, l'Union européenne, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, le Japon, la Finlande, la Suède ont condamné l'attaque. Les États-Unis, qui ont promis leur soutien à l'Ukraine, déposeront d'ailleurs un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la Russie pour sa « guerre » en Ukraine. La Russie y dispose d’un droit de veto. Différents rendez-vous se sont déroulés jeudi, sur la scène internationale, afin de permettre à l'Occident de se coordonner et de déterminer quelles réponses apporter à cette invasion de l'Ukraine. L'historien et théologien Jean-François Colosimo observe dans le Figaro que « Poutine sait que ni l'Amérique ni l'Europe ne sacrifieront un soldat dans ce conflit. Le prix sera de nouvelles sanctions économiques dont il s'est débrouillé jusque-là ». Poutine - déjà soumis à des sanctions internationales depuis 2014 et l'annexion de la Crimée - a « autonomisé » son pays vis-à-vis du reste du monde : les réserves de la banque centrale russe sont au plus haut, son stock d’or a été multiplié par cinq et la Russie a développé un système alternatif à SWIFT (paiements internationaux sécurisés).En Russie, la responsabilité dans la montée des tensions est clairement attribuée à l'extérieur. Mi-janvier, alors que la confrontation avec l'Ouest était déjà engagée, 50 % des sondés russes en tenaient les États-Unis et l'OTAN pour responsables, 16 % l'Ukraine elle-même et 4 % la Russie. Selon un sondage publié le 23 février par CNN, 50% des Russes estiment que Poutine a raison d’utiliser la force pour « empêcher l’Ukraine de rejoindre l’Otan » contre 25% qui pensent le contraire et 25% qui ne se prononcent pas.
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Feb 23, 2022 • 27min
Bada # 125 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (53) … avec Olivier Mantei (1/2) / 23 février 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frOlivier Mantei, après avoir dirigé le théâtre des Bouffes du Nord et l’Opéra Comique, est à présent directeur de la Philharmonie de Paris. Il vient par ailleurs de publier Dessous de scène, un recueil d’histoires d’opéra (ed. de l’Arche).Une conversation entre Olivier Mantei et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 14 décembre 2022.
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Feb 20, 2022 • 58min
Thématique : les sondages, avec Mathieu Gallard / n°233 / 20 février 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 11 février 2022.Avec cette semaine :Mathieu Gallard, directeur adjoint de l’institut IPSOS.Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. LES SONDAGESLa campagne présidentielle de 2022, rythmée par la publication quasi-quotidienne de multiples sondages, a donné lieu à diverses critiques contre les enquêtes d’opinion. Ainsi, le rédacteur en chef de Ouest France a annoncé en octobre 2021 que son journal ne réaliserait aucun sondage et « évitera(it) de perdre du temps à commenter ceux des autres ».La réalisation d’enquêtes d’opinion est une pratique ancienne dont on peut retrouver une première occurrence en 1745. L’administration de Louis XV avait alors ordonné de « semer les bruits » de réformes à venir et de « recueillir avec soin ce qu’en disent les habitants ». Désormais, les analyses de l’esprit public reposent sur la construction d’échantillons représentatifs. Leur technique, apparue dans les années 1930 aux États-Unis a été importée en France en 1938 avec la création de l’IFOP. Leur pratique a été popularisée par cet institut en 1965 grâce à son évaluation exacte des intentions de vote pour le général De Gaule au premier tour de l’élection présidentielle, malgré le fait que les scores attribués aux autres candidats n’ont pas été avérés.Depuis, les sondages ont connu un usage en augmentation constante. Alors que l’élection présidentielle de 1965 n’avait donné lieu qu’à 14 sondages, il y en a eu 193 en 2002 puis 560 en 2017. Cet essor s’est accompagné d’une évolution des méthodes, notamment d’un déclin des enquêtes par téléphone au profit des enquêtes en ligne.Sondés sur leur rapport aux sondages dans une enquête réalisée en 1978, 80% des personnes interrogées estimaient que l’on parlait trop de sondages politiques et 66% d’entre eux se prononçaient en faveur de l’interdiction de la publication de sondages avant les élections.Le législateur en a réglementé la publication et la diffusion. Une loi de 1977 a instauré une Commission des sondages, composée de neuf membres : six magistrats de la Cour de cassation, du Conseil d’État et de la Cour des comptes et trois « personnalités qualifiées en matière de sondages » désignées par le Président de la République et les présidents des deux assemblées parlementaires. Cette commission a le pouvoir de contrôler le processus de fabrication d’un sondage, les modalités de sa présentation dans un organe de presse, et d’exiger la publication d’une rectification lorsqu’elle l’estime nécessaire. En février 2022, elle a pointé les « insuffisances méthodologiques » de l’institut Cluster 17 et enjoint l’hebdomadaire Marianne à publier son avis invitant les lecteurs de ces sondages à « une prudence particulière ».Depuis 2002 la publication de sondages électoraux est interdite dans les 48 heures précédant un scrutin et une loi du 29 mars 2021 exige que, pour l’élection présidentielle, toute publication de sondage soit accompagnée de l’indication des marges d'erreur des résultats. La presse étrangère permet ou de contourner cette interdiction, ou de faire circuler des informations invérifiables et d’alimenter des rumeurs.Mathieu Gallard, vous êtes directeur-adjoint de l’institut Ipsos, ceux qui vous suivent sur Twitter savent qu’aucune élection n’échappe à votre curiosité, qu’elle ait lieu en Italie, au Portugal, au Brésil ou en Espagne, vous êtes donc tout à fait qualifié pour répondre à une première question : à quel point les sondages se trompent-ils et surtout, s’ils se trompent, quelle est leur erreur la plus fréquente ?
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 16, 2022 • 35min
Bada # 124 : Les questions du public (Ukraine et présidentielle) / 16 février 2022
Le bada de l'émission en public du dimanche 13 février 2022.Avec Jean-Louis Bourlanges, François Bujon de l’Estang, Béatrice Giblin et Nicole Gnesotto.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.