

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Jun 12, 2022 • 59min
Thématique : Le Métavers ou l’autre monde, avec Bruno Patino / n°249 / 12 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 15 avril 2022.Avec cette semaine :Bruno Patino, journaliste, écrivain et président de la chaîne Arte.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LE MÉTAVERS OU L’AUTRE MONDEBruno Patino, Vous êtes journaliste, actuellement président de la chaîne Arte, et vous avez été directeur Général de France Télévision, et de 2007 à 2020, Directeur de l'Ecole de Journalisme de Sciences Po. En 2019, la publication chez Grasset de votre livre « La Civilisation du poisson rouge, petit traité sur le marché́ de l'attention » a rencontré un succès remarquable. En janvier 2022, vous avez publié́ la suite de ce premier tome, intitulée « Tempête dans le bocal, la nouvelle civilisation du poisson rouge ».Le monde compte désormais 4,2 milliards de comptes actifs sur les réseaux sociaux et 53% de la population mondiale a recours à ces outils. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont en moyenne des comptes sur huit plateformes différentes et y consacrent 2h30 par jour. La pandémie a augmenté sensiblement le temps d’écran de toutes les classes d’âge, avec une hausse de 60% chez les 6-10 ans, de 70% chez les adolescents et de 40% chez les adultes. Aujourd’hui, 74% des Français se considèrent dépendants de leurs outils connectés.Dans vos livres, vous expliquez les effets prédateurs du modèle économique basé sur la publicité des grandes plateformes du numérique. Ce modèle, optimisé par le « data-mining », l'analyse des données personnelles, permet d'assurer la gratuité des services proposés aux utilisateurs. Cependant, il pousse les plateformes numériques à chercher à capter un maximum de leur attention pour les exposer à la publicité et recueillir un maximum de leurs données. Vous dénoncez cette course au « temps de cerveau disponible », dangereuse pour la santé des individus et la démocratie.Vous exposez un certain nombre de pathologies nées de la dépendance aux réseaux sociaux. L’espace numérique étant façonné par des algorithmes entièrement tournés vers la promotion des publications au bruit numérique le plus fort, vous dites que la démocratie des réseaux sociaux est une « émocratie », qui rend performatives nos émotions, et les font envahir l'espace public, aux dépends de la raison, de la vérité et de la confiance.Si les écrans nous ont sauvé pendant la pandémie, nous permettant de maintenir des liens sociaux et certaines activités professionnelles, vous expliquez que la société hyper- connectée est une société de la fatigue. Selon l'Observatoire National de l'Activité Physique et de la Sédentarité, le confinement s'est traduit par une hausse de 60% de temps d'écran chez les 6-10 ans, 70% chez les adolescents, et 40% chez les adultes.Plutôt que de tomber dans le déterminisme technologique, vous appelez à demander des comptes aux dirigeants de ces plateformes. Plutôt que de prétendre corriger leurs nuisances en se limitant au filtrage des messages ou des utilisateurs, vous insistez sur la nécessité de s'attaquer aux algorithmes, dont le fonctionnement et les biais doivent être transparents et régulés.Enfin, vous rappelez l'importance de l'existence d'offres alternatives à celles des grandes plateformes, et notamment celle du service public, qui peut s'émanciper du modèle publicitaire et de captation de l'attention propre aux acteurs privés. A la tête d'Arte, vous tentez de faire vivre cette offre alternative avec succès, mais comment peut-elle être transposée dans le monde des réseaux sociaux ?
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Jun 8, 2022 • 17min
Bada # 140 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (65) … avec Bruno Patino / 8 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Bruno Patino et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 15 avril 2022.Directeur d’Arte, Bruno Patino a publié La civilisation du poisson rouge puis Tempête dans le bocal chez Grasset. Avant la mise en ligne de l’émission thématique consacrée à son enquête sur la société numérique, ce bada est l’occasion d’aborder les questions du métavers, de la gamification du monde et de la socialisation sur les réseaux sociaux.
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Jun 5, 2022 • 1h 2min
Pap Ndiaye : nouveau ministre ou nouvelle politique ? / Crise alimentaire mondiale / n°248 / 5 juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 3 juin 2022.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. PAP NDIAYE : NOUVEAU MINISTRE OU NOUVELLE POLITIQUE ? La nomination, le 20 mai, de Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse a provoqué une vague de critiques venant de l’extrême droite et d'une partie du monde intellectuel. L'historien de 56 ans, jusqu'ici à la tête du Musée national de l'histoire de l'immigration, serait un « indigéniste assumé » pour Marine Le Pen, tandis qu’Éric Zemmour déclare : « Emmanuel Macron avait dit qu'il fallait déconstruire l'histoire de France. Pap Ndiaye va s'en charger. » Une partie du monde intellectuel reproche à l'auteur de La Condition noire. Essai sur une minorité française, d'avoir importé des États-Unis - où il a étudié - une analyse des minorités sous le prisme des études américaines, faisant la part belle à la notion de « race ». « L'arrivée de Pap Ndiaye tranche assurément avec le républicanisme radical de M. Blanquer, souligne le sociologue Michel Wieviorka. Mais arrêtons de caricaturer une pensée nuancée et complexe sur un champ politique jusque-là ignoré dans notre pays : la condition noire. »Ce chercheur reconnu, né d'un père sénégalais et d'une mère française, est ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il a passé sept ans aux États-Unis à l’université de Virginie. Professeur à Sciences Po et à l'EHESS, il est spécialiste des questions liées aux minorités. Sa participation à la fondation du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) en 2005 et ses prises de position en faveur des statistiques ethniques et de politiques de discriminations positives font polémique. M. Ndiaye, « est une personnalité extrêmement respectée, un très grand universitaire », a souligné le député du MoDem, Jean-Louis Bourlanges, avant d’estimer au sujet de sa nomination : « Nous passons quand même d’une culture politique exigeante en matière de laïcité à une culture politique très différente. […] Je ne voudrais pas que les valeurs fondamentales de laïcité et la liberté de l’esprit ne soient pas défendues avec la même énergie ».Principal syndicat enseignant du second degré, le Snes-FSU s'est félicité, à travers cette nomination, d'une « rupture avec Jean-Michel Blanquer à plus d'un titre ». Mais « l'Éducation nationale ne se gouverne pas uniquement à coup de symboles », a mis en garde le syndicat.La Première ministre Elisabeth Borne défend « la compétence, l’énergie et la détermination » de son ministre « un républicain très engagé, quelqu’un qui croit aux valeurs de la République et c’est bien évidemment ce qu’il va porter en tant que ministre de l’éducation nationale ». Sa sœur, l’écrivaine Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009, le définit comme « l'homme du consensus, ou du compromis ».***CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE « Le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire grave a doublé, passant de 135 millions avant la pandémie à 276 millions aujourd'hui », observe le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), David Beasley alerte : « Les conflits armés, la crise climatique et le Covid-19 ont créé une tempête à laquelle s'ajoute la guerre en Ukraine. Des millions de personnes dans des dizaines de pays sont poussées au bord de la famine ». Le directeur adjoint du PAM, Gian Carlo Cirri rappelle qu’en 2008 « l’augmentation spectaculaire des coûts (des denrées alimentaires) allait provoquer des émeutes de la faim qui, en s'accentuant encore en 2011, allait s'achever avec les Printemps arabes. Le danger de déstabilisation politique et sociétale est aujourd'hui énorme. On le voit déjà au Sri Lanka, au Pérou ou en Tunisie. Certains gouvernements doivent se faire de gros soucis. » La Banque mondiale a annoncé, le 18 mai, qu'elle allait consacrer, au cours des quinze prochains mois, 12 milliards de dollars à de nouveaux projets de réponse à la crise alimentaire. Elle promet plus de 30 milliards de dollars disponibles pour les quinze prochains mois.En proie à une sécheresse exceptionnelle, l’Inde a annoncé, le 14 mai, suspendre ses exportations de blé, déstabilisant un marché déjà en tension et faisant redouter une envolée des prix. En effet, la sécheresse au Canada et aux Etats-Unis a affecté le « blé d'hiver », tandis que la faible pluviométrie du printemps laisse craindre une baisse des rendements en France. La guerre menée par la Russie en Ukraine a rendu plus critique la situation, les deux pays assurant à eux seuls 30% du commerce mondial de blé. En mars, le panier de produits alimentaires de la FAO avait déjà crû de 33,6 % sur un an, record absolu depuis la création de cet indice il y a plus de trente ans. Hausse des prix et pénuries font planer un risque de famine et de troubles sociaux. Les plus touchés sont l'Afghanistan, l'Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Nigeria, le Pakistan, le Yémen, l'Angola et la Somalie. Les trois premiers sont également les pays où le nombre des enfants sous-alimentés est le plus élevé.Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a accusé Moscou de se servir de la nourriture comme d'une arme en Ukraine, en prenant « en otage » les livraisons alimentaires destinées à des millions d'Ukrainiens, mais aussi à des millions de personnes dans le monde dépendantes des exportations du pays. Moscou a rétorqué que ce n'est en aucun cas l'entrée de son armée en Ukraine qui provoquait une crise alimentaire, mais les sanctions occidentales décidées en représailles.
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Jun 1, 2022 • 26min
Bada # 139 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (64) … avec Vera Michalski-Hoffmann / 1er juin 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Vera Michalski-Hoffmann et Philippe Meyer, enregistrée à la Fondation Jan Michalski le 27 avril 2022.Vera Michalski est éditrice et présidente de la Fondation Michalski Hoffmann. Avec son mari Jan Michalski, décédé en 2002, elle a fait traduire des écrivains occidentaux en polonais et fait connaitre des auteurs d’Europe de l’est en France, reprenant notamment la libraire polonaise boulevard Saint-Germain. La fondation qu’elle préside est un lieu à l’architecture singulière dédié à l’écriture et à la littérature.
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May 29, 2022 • 59min
Thématique : Molière, avec Georges Forestier / n°247 / 29 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 1er avril 2022.Avec cette semaine :Georges Forestier, homme de lettres, spécialiste du XVIIème siècle et biographe de Molière.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.MOLIÈREGeorges Forestier, vous êtes agrégé de lettres classiques et docteur d'état, vous avez enseigné au Portugal à Rouen à Reims, à la Sorbonne nouvelle puis à Sorbonne université et vous avez dirigé le centre d'étude de la langue et des littératures françaises. Vous êtes l'inventeur de la génétique théâtrale, sur laquelle vous vous êtes appuyé pour étudier Pierre Corneille puis Jean racine puis Molière. Votre livre sur Molière paru chez Gallimard a reçu un excellent accueil, il a été précédé d’un Molière à Paris, il y a une trentaine d’années et, il y a une dizaine d’années, c’est sous votre direction associée à Claude Bourqui que La Pléiade a publié les œuvres complètes de l’auteur du Tartuffe. De ce Tartuffe, vous avez établi ce que vos recherches vous ont amené à considérer comme la version interdite, une version en trois actes, qui se termine par la victoire de Tartuffe et qui a été représentée cet hiver et ce printemps par la Comédie française dans une mise en scène d’Ivo van Hove donnée pour la première fois le 15 janvier dernier, date anniversaire de la naissance de Molière. Nous en parlerons assurément.Dans le très précieux journal de la littérature en ligne « En attendant Nadeau », Dominique Guy-Blanquet introduit son élogieuse analyse par ce chapô : « Si vous pensez tout savoir de Molière, l'auteur le plus joué en France avant d'être devancé depuis quelques décennies par Shakespeare, détrompez-vous. Georges Forestier rectifie des faits qu'on croyait établis, déplace les projecteurs, tel un éclairagiste judicieux et nous fait découvrir un nouveau Molière au sein du paysage théâtral qu'il a animé : les gazetiers se bousculent pour exploiter son succès, le grand Corneille s'en inquiète, les princes le font jouer à domicile, Boileau l'encourage contre les esprits chagrins, le jeune Racine le salut au lever du roi. »Sans aucun doute, la lecture de votre Molière fait voler en éclats quantité de représentations répandues dans le public depuis sa mort. Sa mort qui n’est pas le sujet de la moindre de ces légendes d’autant plus tenaces qu’elles se nourrissent de clichés sur les artistes maudits, ou en tout cas réprouvés et qu’elles s’en nourrissent en retour. Mais votre livre est aussi un portrait de Paris et de ceux, petits et grands dont Molière reproduira les travers et les qualités, les ridicules et les délicatesses.À une époque où il est fréquent que des comédiens écrivent eux-mêmes les pièces qu’ils jouent, Donneau de Visée remarque que Molière se distingue en faisant « des farces qui réussirent un peu plus que des farces et qui furent un peu plus estimées dans toutes les villes que celles que les autres comédiens jouaient ». Molière fut aussi parmi les premiers à ne pas se contenter d’écrire des farces, de petites pièces comiques en un acte dont les scènes sont à peine ébauchées.Georges Forestier, vous avez, en quelque sorte, dépouillé Molière des différentes couches d’oripeaux dont on l’avait revêtu au fil des 349 ans qui nous séparent de sa mort. Pour introduire notre conversation, j’aimerais savoir ce qui vous a le plus surpris dans vos découvertes.
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May 25, 2022 • 21min
Bada # 138 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (63) … avec Georges Forestier / 25 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Georges Forestier et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 1er avril 2022.Agrégé de lettres classiques et professeur émérite de littérature française à la Faculté des lettres de Sorbonne Université, Georges Forestier a publié en 2019 une biographie de Molière chez Gallimard. Avant la mise en ligne de l’émission thématique enregistrée avec lui, ce supplément est l’occasion d’évoquer la famille de Molière, les légendes qui ont entouré celle-ci, ainsi que le rôle de Molière en tant que chef de troupe.
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May 22, 2022 • 1h 1min
Nouvelle Première ministre / Adhésion de la Suède et de la Finlande à L’OTAN / n°246 / 22 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Nouvelle Première ministre Emmanuel Macron voulait un, voire une, Premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive ». Le 16 mai, trois semaines après sa réélection et moins d'un mois avant le premier tour des législatives, il a nommé à Matignon, Elisabeth Borne, son ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique et solidaire, et enfin du Travail. Trente et un an après Edith Cresson, cette polytechnicienne, âgée de 61 ans, devient la deuxième femme Première ministre sous la Ve République. Ancienne du cabinet de Lionel Jospin à Matignon, venant donc de la gauche, elle a cependant porté dans les gouvernements Macron des réformes jugées de droite : SNCF, assurance-chômage. Si la Première ministre n'a jamais été élue, - comme Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin - elle est candidate aux législatives dans le Calvados.De la campagne des législatives à la composition du gouvernement, alors que le rôle de patron de la majorité est normalement dévolu au Premier ministre, le président est à la manœuvre. Interrogé pendant la campagne présidentielle sur sa pratique de « monarque », qui « veille à tout et s'occupe de tout », Emmanuel Macron avait défendu une méthode de gouvernance cohérente avec l'esprit de la Ve République, depuis que les législatives se déroulent dans la foulée de la présidentielle. Accusé d'avoir instauré durant son premier quinquennat une présidence « jupitérienne », le chef de l’Etat a promis d'entamer le second comme « un président nouveau pour un mandat nouveau » avec « une nouvelle méthode », plus horizontale et plus participative. Un collectif d'anciens rocardiens regroupés autour du cercle Inventer à gauche, présidé par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble, a lancé un « Manifeste pour la social-démocratie », rédigé par l'économiste Jean Peyrelevade critiquant cet exercice de plus en plus centralisé du pouvoir. « Cette évolution, continue depuis plusieurs années, a été fortement accélérée par l'adoption du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral qui a ramené l'Assemblée nationale au rôle d'une chambre d'enregistrement. »L’opposition a dénoncé la nomination de la nouvelle Première ministre. « Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Elisabeth Borne, on repart avec les mêmes », a raillé le président du parti Les Républicains, Christian Jacob. En choisissant Elisabeth Borne, le chef de l'Etat « poursuit sa politique » de « saccage social », a dénoncé la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, tandis que le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la nomination d'une « figure » parmi « les plus dures de la maltraitance sociale ».Dès lundi soir, avant même qu'Elisabeth Borne n’effectue la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, le chef de l'Etat a dressé la liste des chantiers qu'il attend qu'elle mène : « écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité ».***L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan La Finlande et la Suède ont formellement transmis le18 mai leur demande d'adhésion à l’Otan. Le principe de neutralité, pourtant ancré dans l'histoire de ces deux pays, a été balayé par l’agression de Moscou en Ukraine. La perspective d'une protection collective, garantie par l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord - l'attaque contre un membre est considérée comme une attaque dirigée contre tous - a eu raison des fortes réticences qui s'exprimaient jusqu'alors dans une partie des opinions publiques finlandaise et suédoise. Cela s'est inversé depuis le 24 février, avec l'invasion russe de l'Ukraine. Aujourd'hui, 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois sont favorables à une adhésion à l'Otan. « Une nouvelle ère s'ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö, lançant en direction de Moscou : « Vous avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir.L’Otan devrait donc passer de 30 à 32 pays dont 23 membres de l'Union. Ces demandes d’adhésions sont la preuve qu'« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s'est félicité le secrétaire général de l'alliance occidentale, Jens Stoltenberg. Déjà membres du Partenariat pour la paix depuis 1994 et partenaires « actifs » dans les opérations de l'Otan depuis 2014, les deux pays intégreront rapidement l’Alliance. En rejoignant l'Union européenne en 1995, les deux voisins s’étaient déjà progressivement éloignés de leur politique de stricte neutralité. Ils ont aussi participé à diverses missions de l'alliance militaire et échangent des renseignements avec elle. Ils pourraient donc bénéficier d'un coupe-file, devançant trois pays déjà sur les rangs : la Géorgie, l'Ukraine et la Bosnie-Herzégovine. Les pays nordiques ont l'avantage de remplir trois critères : être un pays européen, respecter les principes démocratiques et contribuer à la sécurité de la zone euroatlantique.Partageant une frontière de 1 340 km avec la Russie, la Finlande possède une des plus grandes armées européennes comptant 900 000 réservistes, dont 280 000 mobilisables immédiatement pour un total de 5,5 millions d'habitants. La Suède, qui a commencé à réinvestir dans son armée depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a quant à elle partiellement rétabli le service militaire en 2017. Le pays dispose d'une armée de 25 000 soldats aptes au combat et de 25 000 autres réservistes.Deux pays ont déclaré leur hostilité à ces adhésions. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé sa ferme opposition à l’arrivée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan. Les Occidentaux y voient surtout une manœuvre d’Ankara pour obtenir des concessions sur le dossier kurde. Moscou a menacé de renforcer son arsenal nucléaire en mer Baltique et annoncé des mesures de rétorsion « militaro-techniques », dont la suspension de livraisons en électricité à la Finlande. Si le président russe Vladimir Poutine a assuré « n’avoir aucun problème » avec les deux pays, il a averti que l’installation d’infrastructures militaires de l’Otan sur leurs territoires pourrait « entraîner une réponse » de la Russie. La nature de la réponse « dépendra des menaces à notre encontre », a-t-il ajouté.
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May 18, 2022 • 21min
Bada # 137 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (62) … avec Dominique Vermorel (3/3) / 18 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Dominique Vermorel et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 avril 2022.Tailleur de pierre depuis près de quarante ans, Dominique Vermorel, « Honnête compagnon tailleur de pierre courage Charlieu » a participé à la restauration de nombreux monuments historiques. Il revient notamment sur sa formation chez les Compagnons du devoir puis sur ses deux chantiers les plus importants : la cathédrale de Rhodez et le château de Bournazel. 3ème partie : Bournazel, renaissance d’un château.
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May 15, 2022 • 1h 2min
L’état de la droite au seuil des législatives / Le droit à l’avortement et la Cour Suprême / n°245 / 15 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 13 mai 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. ETAT DE LA DROITE AU SEUIL DES LÉGISLATIVESAprès que la droite de gouvernement est passée sous la barre des 5 % au premier tour de la présidentielle, le président des Républicains Christian Jacob a convoqué en urgence, au lendemain du second tour, un bureau politique, puis un comité stratégique de son parti, Les Républicains. Pour lui, « les choses sont claires : on est soit Républicain, soit majorité présidentielle. La double appartenance n'existe pas ». Aussi, les candidats investis par LR pour les législatives des 12 et 19 juin, devront-ils signer une « charte de clarté et d'indépendance », sorte de cordon sanitaire exigeant qu’ils ne pactisent pas avec la macronie pendant la campagne, qu'après leur élection, ils ne se rallient pas à une éventuelle majorité présidentielle et qu'ils respectent scrupuleusement les orientations du parti pendant toute la durée de leur mandat. Dans 543 circonscriptions sur 577, un candidat unique sera soutenu par Les Républicains, l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) de Jean-Christophe Lagarde (une soixantaine de représentants) et Les Centristes-Le Nouveau Centre d'Hervé Morin (une trentaine). La droite unie a défini « cinq priorités » programmatiques. Le pouvoir d'achat figure désormais en première place : baisser les taxes sur les carburants ; baisser la CSG ; défiscaliser intégralement les heures supplémentaires et permettre la conversion des RTT en salaires ; aucune retraite en dessous du smic (mesure rattachée à la cinquième priorité, la solidarité) ; verser des allocations familiales universelles dès le premier enfant et défiscaliser les pensions alimentaires. Suivent la santé et l'environnement, puis la sécurité et l'immigration.Le 5 mai, la nouvelle confédération macroniste « Ensemble » a été créée. Elle repose sur trois piliers, ou plus exactement trois personnalités : Richard Ferrand, François Bayrou et Édouard Philippe. La nouvelle structure est envisagée comme une succession de cercles concentriques avec un « axe central » reposant sur le couple LRM et MoDem, avec le renfort d'Horizons puis des autres partis de centre droit (Agir, Parti radical) et de centre gauche (Territoires de progrès, En commun, Fédération progressiste) qui composent la galaxie macroniste. Dans l'accord scellé, 400 circonscriptions reviendront au parti présidentiel ; le MoDem en récolte, lui, entre 100 et 110, quand le parti d'Edouard Philippe bénéficie de 58 investitures, un peu plus que le seuil de 50 permettant de prétendre au financement public accordé aux partis. Reste à savoir si, parmi ces circonscriptions, le maire du Havre pourra obtenir au moins 15 députés, le nombre minimal pour former un groupe à l'Assemblée nationale. L'enjeu est maintenant d'attirer des dissidents d'autres formations. Nicolas Sarkozy a déjà appelé son parti à rejoindre la future majorité présidentielle. Pour l'heure, les ralliés officiels au macronisme se comptent sur les doigts d’une main : seuls trois sortants LR et deux UDI ont à ce stade décidé de candidater comme soutiens d'Emmanuel Macron.***LE DROIT À L’AVORTEMENT ET LA COUR SUPRÊMESelon une fuite, révélée le 2 mai par le site d’informations américain Politico, la Cour suprême des États-Unis s'apprête à annuler l'arrêt Roe v. Wade qui, depuis 1973, garantit le droit à l'avortement au niveau fédéral, au nom du respect à la vie privée. L’avant-projet d'une décision majoritaire rédigé par le juge conservateur Samuel Alito, qui devrait être rendu officiel le mois prochain, aurait pour conséquence de rendre sans protection fédérale l'avortement, qui pourrait devenir illégal dans environ la moitié des cinquante Etats américains. Les États où il resterait légal pourraient accueillir les Américaines sans accès à l'IVG dans leur Etat et ayant les moyens de faire le voyage. Les démocrates disposent d’une majorité trop étroite à la Chambre haute pour pouvoir inscrire l’accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse dans la loi fédérale, comme en témoigne l’échec mercredi dernier d’une tentative effectuée en ce sens au Sénat.Pourtant, une majorité d'Américains est favorable au droit à l'avortement : 61 % d'entre eux estiment que l'interruption de grossesse devrait être légale « dans tous les cas » ou « dans la plupart des cas », selon l'institut Pew Research Center. « Le fait qu'il n'y ait pas d'exception en cas de viols et d'inceste, est impopulaire même chez les républicains », remarque Robert Erikson, professeur de Science politique à l'Université de Columbia. Les démocrates espèrent en faire le sujet principal des élections de mi-mandat, en novembre prochain. « Je crois que le droit d'une femme à choisir est fondamental », a déclaré Joe Biden au lendemain de cette fuite. Il estime que l'avant-projet va « bien au-delà » de l'IVG, et remet potentiellement en cause « toute une série » d'autres droits, comme le mariage gay ou la contraception. Toutefois, lors des élections de mi-mandat, d’autres enjeux comme l’inflation, la stagnation de l’économie, l’insécurité et la crise migratoire mobiliseront d’autres catégories d’électeurs opposés à l’IVG ou indifférents aux droits des femmes. En outre, « ce sont des élections où les Américains votent généralement peu et le plus souvent à l'encontre du parti présidentiel », rappelle Denis Lacorne, directeur de recherche émérite à Science Po. Contrairement aux autres démocraties occidentales, les Etats-Unis n’ont jamais vu disparaître l’opposition à l’avortement après sa légalisation. Le sujet est devenu un marqueur politique structurant dans le pays.En Europe, l’avortement est interdit à Malte, où il demeure un crime qui peut en théorie expédier femmes et médecins en prison. Depuis 2020, il est radicalement limité en Pologne aux cas de viol, d'inceste ou de danger pour la vie. En Italie, il est quasiment impraticable : 67 % des gynécologues se prévalaient d’une objection de conscience en 2019 - 90 % dans certaines régions. Aux Etats-Unis, l'arrêt Roe vs Wade autorise les interruptions volontaires de grossesse jusqu'à ce que le fœtus soit viable, soit au sixième mois (24 semaines), contre trois mois et demi en France, soit 14 semaines, comme en Espagne. En Irlande comme en Allemagne, la limite se situe à 12 semaines.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

May 11, 2022 • 27min
Bada # 136 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (61) … avec Dominique Vermorel (2/3) / 11 mai 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frConnaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Dominique Vermorel et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 avril 2022.Tailleur de pierre depuis près de quarante ans, Dominique Vermorel, « Honnête compagnon tailleur de pierre courage Charlieu » a participé à la restauration de nombreux monuments historiques. Il revient notamment sur sa formation chez les Compagnons du devoir puis sur ses deux chantiers les plus importants : la cathédrale de Rhodez et le château de Bournazel. 2ème partie : Rodez, une cathédrale en traitement au long cours
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