Pourquoi les hommes ne mangent pas comme les femmes?
Apr 14, 2021
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Nora Bouazzouni, auteure de "Steaksisme", explore les liens fascinants entre la nourriture et les stéréotypes de genre. Elle analyse comment les publicités perpétuent une vision genrée de l'alimentation, plaçant chocolat et yaourts comme symboles de plaisir pour les femmes et viande comme signe de puissance pour les hommes. Nora aborde également la culpabilité alimentaire chez les femmes et les défis que la masculinité hégémonique pose aux choix alimentaires. Une discussion essentielle sur la déconstruction des normes sexistes dans notre assiette.
Les stéréotypes de genre, accentués par la publicité, façonnent les perceptions alimentaires, renforçant des normes sociales nocives envers les hommes et les femmes.
L'éducation alimentaire apparaît comme une solution cruciale pour déconstruire ces stéréotypes et encourager des choix alimentaires sains et équilibrés pour tous.
Deep dives
Les stéréotypes alimentaires de genre
Les stéréotypes de genre influencent la façon dont les hommes et les femmes perçoivent et consomment la nourriture. Par exemple, les hommes sont souvent associés à des aliments riches et gras, comme les burgers et le fast-food, tandis que les femmes sont représentées en train de manger des plats plus légers, ce qui renforce une image de vulnérabilité liée aux normes sociétales. Ces préjugés sont reflétés dans la publicité, où les hommes affichent de la force et de l'énergie dans leur consommation, tandis que les femmes expriment leur plaisir de manière hyper-sexualisée en mangeant des produits comme le chocolat. Cette dualité alimente des attentes irréalistes et dévalorise les choix alimentaires des deux genres, créant ainsi des inégalités dans la manière dont ils sont perçus et valorisés socialement.
L'impact des publicités sur l'image de la nourriture
Les publicités jouent un rôle crucial dans la manière dont la nourriture est associée aux genres et à la sexualité. En analysant les publicités depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui, il est constaté que les femmes sont souvent objectifiées, tandis que les hommes sont mis en avant pour leur force et leur consommation de viande. Par exemple, des publicités de chocolat montrent des femmes jouissant de la consommation, suggérant une relation presque érotique avec la nourriture, alors que les hommes sont montrés en train de consommer avec vigueur, ce qui reflète des valeurs de domination. Cette représentation contribue à perpétuer des stéréotypes nocifs et à influencer les comportements alimentaires de façon significative.
Conséquences de l'alimentation genrée sur la santé
Les choix alimentaires différenciés entre les sexes ont des répercussions significatives sur la santé physique et mentale des individus. Les hommes, qui surconsomment souvent des produits carnés, sont plus susceptibles de développer des problèmes de santé tels que certains cancers. D'autre part, les femmes, qui peuvent se limiter à des régimes hypocaloriques, courent le risque d'anémie et de troubles alimentaires. Il est évident que ces comportements alimentaires, ancrés dans des stéréotypes de genre, exposent les individus à des dangers spécifiques, soulignant la nécessité de repenser ces normes pour promouvoir une alimentation plus équilibrée.
Réflexion sur l'éducation alimentaire et l'égalité des genres
L'éducation alimentaire apparaît comme une solution essentielle pour lutter contre les stéréotypes et promouvoir des choix sains parmi tous les genres. Sensibiliser le public, et notamment les jeunes, aux réalités de l'alimentation pourrait réduire les impacts néfastes des normes de genre sur la santé. En apprenant dès le plus jeune âge à reconnaître les biais dans la publicité et à apprécier une alimentation variée et équilibrée, on pourrait réduire les comportements alimentaires destructeurs. Une approche éducative, intégrée dans les écoles et soutenue par des initiatives communautaires, pourrait être la clé pour changer durablement les perceptions et les habitudes alimentaires.
Les yaourts pour les femmes, la bidoche pour les hommes. Pourquoi la nourriture est-elle aussi genrée, notamment dans la façon dont elle est marketée? Après Faiminisme, son premier essai, Nora Bouazzouni revient dans Steaksisme sur les liens entre bouffe et stéréotypes genrés. Car la masculinité hégémonique est partout, y compris dans nos réfrigérateurs.
Un mercredi sur deux, Mansplaining observe les masculinités à travers des œuvres culturelles et des faits d'actualité. Parce que la parole masculine est dominante, sauf lorsqu'il s'agit d'interroger les privilèges des hommes.
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Références:
Nora Bouazzouni, Steaksisme, éditions Nouriturfu
Carol J. Adams, La politique sexuelle de la viande, éditions L’âge d’homme
