Nicolas Nova, professeur à la Haute École d'Art et de Design de Genève et cofondateur de GEM, et Gauthier Roussilhe, doctorant au RMIT et co-auteur du livre "Perspective Low Tech", explorent la relation entre low-tech et numérique. Ils discutent des défis environnementaux, de l'importance de la réutilisation des technologies passées et de la maintenance des systèmes techniques. Ils soulignent aussi les liens entre technologie, démocratie et savoirs techniques communautaires, appelant à une réflexion sur les choix technologiques et leurs conséquences.
Le low-tech, souvent opposé aux technologies avancées, vise à réduire la consommation énergétique en proposant des solutions moins sophistiquées.
Le concept de low-tech est contextuel et varie selon les réalités socio-économiques des pays, influençant son application et sa perception.
L'avenir technologique pourrait passer par la réutilisation de systèmes anciens, encourageant maintenance et réparation pour valoriser les savoir-faire traditionnels.
Deep dives
Définition et enjeux du low-tech
Le concept de low-tech est souvent défini par son opposition aux technologies avancées, valorisant des solutions moins sophistiquées sur le plan technique. Ce mouvement répond à des crises environnementales en favorisant des pratiques de production moins énergivores. Bien que principalement associé à l'architecture et au design, le low-tech interroge également les appareils numériques, où des technologies très sophistiquées protègent une place importante. Le défi réside dans l'application de ces principes au numérique, où des attentes en matière de performance et de complexité peuvent sembler opposées à l'esprit du low-tech.
Relativité et contexte du low-tech en France
La low-tech en France se caractérise par des expérimentations soutenues par l'État, tentant de redéfinir les méthodes de production de manière moins intense en ressources. Cependant, la définition du low-tech est contextuelle, ce qui limite son application uniforme. Dans des pays moins développés, des technologies considérées low-tech en France peuvent être simplement des solutions à des manques de ressources. Ainsi, l'approche low-tech doit tenir compte d'une réalité socio-économique plus large qui varie d'un pays à l'autre.
Une porte d'entrée vers des réflexions plus larges
Le low-tech est perçu comme une opportunité de questionner des pratiques technologiques plutôt que comme une fin en soi. En intégrant des limites, telles que la consommation énergétique, on peut encourager une réflexion sur le besoin même des technologies en fonction de divers contextes. Cela amène à revisiter le design et la conception, favorisant une approche qui inclut non seulement l'efficacité technique, mais aussi les besoins réels des utilisateurs. Par conséquent, les écoles doivent enseigner ces considérations, permettant une prise de conscience des implications sociales et environnementales du numérique.
Complexité de la définition du low-tech
La définition du low-tech demeure floue et ouverte, ce qui peut prêter à confusion et à des interprétations variées. Certains peuvent l'approcher comme une démarche d'optimisation des ressources, tandis que d'autres en font le véhicule d'un changement sociétal. Une réflexion approfondie est nécessaire pour comprendre si l'intention derrière le low-tech se traduit par un véritable projet politique. En effet, sans une intention claire, cela pourrait mener à une simple rationalisation des systèmes existants sans véritable transformation.
Perspectives d'avenir et retour à des pratiques anciennes
L'avenir des technologies pourrait résider dans la réutilisation et le recyclage des anciens systèmes, à mesure que les ressources deviennent plus précieuses. Les concepteurs sont invités à s'inspirer des machines anciennes, en développant des compétences pour les intégrer dans de nouveaux contextes. Ce retour vers le passé ne doit pas être perçu comme une régression, mais comme une adaptation face à des enjeux contemporains. En favorisant maintenance et réparation, il devient possible de valoriser des savoir-faire traditionnels tout en enrichissant les pratiques technologiques actuelles.
Quelques années après leur publication Du low-tech numérique aux numériques situés https://www.cairn.info/revue-sciences-du-design-2020-1-page-91.htm#, Gauthier Roussilhe https://gauthierroussilhe.com/ et Nicolas Nova https://www.nicolasnova.net/ sont à nouveau réunis pour poursuivre leurs échanges et déconstruire quelques idées reçues autour de l'association Low tech et numérique.
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