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Mar 20, 2025 • 1h 12min

« Les grandes saloperies dans l’histoire humaine se font presque toujours au nom du bien. » Entretien avec l’écrivain Alexandre Jardin

Alexandre Jardin a d’abord bâti sa réputation avec des romans qui ont rapidement conquis un vaste public. De Bille en tête, en passant par Le Zèbre, Le Zubial ou encore L’Île des gauchers, le prodige des lettres françaises accumule les succès. Le jeune premier de la littérature a cependant fait place, depuis 2015, au citoyen engagé. Une sortie côté cour pour revenir à Jardin ! Il s’engage dans l’aventure politique, par le haut, en tentant de recueillir les 500 signatures de parrainage requises pour se présenter aux élections présidentielles. L’opération n’aboutit pas mais marque un changement pour Alexandre Jardin. Émancipé du « mépris de classe » d’une certaine élite parisienne, il part à la rencontre du peuple français.Il s’intéresse aux injustices qui frappent les gens d’en bas, et s’engage auprès de ces oubliés, les « gueux ». « Cela fait assez longtemps que je vois fonctionner ce système assez déconnecté avec un peuple qui va de plus en plus vers les extrêmes et qui se radicalise, parce que les gens sont en colère. On les traite de nazis, ils ne le prennent pas très bien, dans la réalité c’est pas ça, c’est une colère, une vraie colère. » Une colère qui pourrait s’accélérer avec la création de Zones à Faibles Émissions et rendra bientôt plusieurs villes inaccessibles aux voitures jugées trop polluantes. Une mesure vertueuse, verte, qui pénalise des millions de Français parmi les plus pauvres, incapables de changer de voiture pour adhérer aux nouvelles règles. De la discrimination sociale au nom de la menace écologique. Cherchez l’erreur.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Mar 13, 2025 • 1h 11min

« C’est presque louche de ne pas être traité de fasciste de nos jours. » Entretien avec Jean Birnbaum, journaliste et essayiste

Jean Birnbaum est journaliste et dirige depuis 2011 le Monde des livres, supplément hebdomadaire du journal Le Monde. Homme de gauche, il s’interroge sur la place de la nuance dans nos sociétés polarisées, tout particulièrement dans les médias qui ne sont pas les arbitres neutres du débat.  L’heure est aux injonctions, nous sommes sommés de choisir notre camp. Dans les guerres idéologiques qui nous déchirent, on ne prend pas de prisonniers ! Quelle place alors pour réfléchir avec nuance ? Peut-on même prendre le risque de penser contre soi pour essayer de mieux comprendre l’autre ? Dans notre entretien, Jean Birnbaum reconnaît volontiers qu’il a lui-même succombé à cette tentation dans son travail au Monde des livres. C’est peut-être cette appréhension de ses propres angles morts qui lui donne envie d’écrire Le courage de la nuance en 2021. Un livre qui invitait au dialogue alors que nous étions à couteaux tirés depuis plusieurs mois en raison de la pandémie. « La nuance, c’est tout sauf de la tiédeur. C’est une capacité à être mobile, à bouger par rapport à ses propres préjugés, à ses propres idéologies, à remettre du jeu dans ses arguments, dans sa vie. » En 2023, il publiait Seuls les enfants changent le monde, aux éditions du Seuil, un essai sur le pouvoir miraculeux de la naissance d’un enfant dans l’existence de ceux qui choisissent d’en faire. Face à une génération réticente à l’idée de fonder une famille, Birnbaum plaide pour l’intrusion subversive de la vie !Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Mar 6, 2025 • 1h 21min

« Le rôle d’un diplomate c’est de parler avec des gens qui ont du sang sur les mains ». Entretien avec le journaliste Régis Le Sommier

Régis Le Sommier est journaliste, grand reporter, longtemps au service de Paris Match dont il a aussi été le rédacteur en chef adjoint avant d’en être congédié en 2021. Un désamour entre lui et l’équipe éditoriale qui s’amorce, peut-être, après avoir décroché un entretien exclusif, un scoop dans le jargon, avec le président syrien, Bachar al-Assad.  Le journaliste aurait été trop complaisant avec un dictateur qui avait du sang sur les mains. “Ce qui m’a surpris, et je vous le dis du fond du cœur, c’est de m’en prendre autant plein la figure simplement pour avoir tendu un micro à un dictateur. Je n’ai jamais, dans mes questions, été d’une quelconque façon indulgent avec Bachar al-Assad.  J’ai cherché à comprendre les motivations du personnage pour mener l’action qu’il menait.  Au lieu de juger les réponses de Bachar al- Assad, ou de les critiquer, certains confrères, mais aussi des politiques, s’en sont pris à moi.” Le vers était probablement dans le fruit.  La suite du parcours de Le Sommier le mène à animer son propre média, Omerta, un nom en forme de programme. Une certaine loi du silence serait-elle une règle tacite du métier de journaliste ? Régis Le Sommier semble poser la question. Se portant à la défense d’un journalisme qui écoute les points de vue de tous les camps, on l’a accusé plus récemment d’être pro-russe.  Un passage au média Russia Today n’a certainement pas contribué à faire taire ceux de ses collègues qui ont instruit son procès. Au cours de sa longue carrière, Régis Le Sommier a couvert de nombreuses guerres, en Irak, en Afghanistan, en Syrie, et en Libye, entre autres. Il est l’auteur de plusieurs livres. Le plus récent, Qui est le diable,  l’autre ou l’Occident ? vient de paraître aux éditions Max Milo.  Il pose une question importante: Si l’ennemi d’aujourd’hui est l’ami d’hier, peut-il redevenir un ami demain ?Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Feb 27, 2025 • 1h

« Avant 68, on pensait que l’individu devait quelque chose à la société. Après 68, on pense que la société doit quelque chose à l’individu. » Entretien avec l’historien et journaliste Jean Sévillia

Jean Sévillia, historien et journaliste au Figaro magazine, évoque l'évolution du terrorisme intellectuel depuis la Révolution française jusqu'à nos jours. Il met en lumière l'impact des mouvements progressistes sur la pensée et la société, tout en analysant les implications démocratiques des opinions uniformes. Sévillia insiste sur l'importance de la liberté d'expression face à des lois mémorielles contraignantes, et évoque les défis que posent les nouvelles technologies pour les intellectuels contemporains. Un débat captivant sur la pensée critique et la manipulation historique.
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Feb 20, 2025 • 42min

« Nous avons le plus grand mal à trouver des solutions complexes à des problèmes complexes ». Entretien avec le professeur et essayiste Alain Bauer

Alain Bauer est une référence en matière de criminologie. Il vient de publier La Conquête de l’Ouest, aux éditions Fayard, troisième tome d’un cycle consacré aux grands bouleversements de notre époque, ce qu’il appelle la globalisation piteuse !  Bauer s’intéresse à la montée de la violence dans nos sociétés occidentales, mais également au retour des grands empires. La Russie, l’Inde, la Chine mais aussi la Turquie bataillent pour s’imposer.. À quel prix ?  Sa Conquête de l’Ouest s’attarde au thème clivant de l’heure, l’immigration. Au grand remplacement dénoncé par les plus inquiets, il suggère plutôt le grand remplissement ! La démocratie poussive du vieux monde imposerait l’arrivée massive de migrants venus sauver nos retraites. Un besoin de main d'œuvre qui se transforme inévitablement en peur panique selon le criminologue.  La question des migrants, souvent dépeints comme des criminels sans foi ni loi dans certains médias, ne serait que l’écho d’un malaise qui se répète à cycles réguliers depuis longtemps.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Feb 13, 2025 • 1h 1min

Intelligence artificielle « Quasiment tous les emplois peuvent être remplacés, maintenant » Entretien avec le philosophe et essayiste Luc Ferry

Luc Ferry, philosophe et essayiste réputé, met en lumière l'impact révolutionnaire de l'intelligence artificielle sur nos vies. Il alerte sur le fait que 300 millions d'emplois pourraient être menacés, soulignant la nécessité d'une réflexion éthique sur cette technologie. Ferry explore les défis que pose l'IA dans l'éducation, notamment pour déceler le plagiat, et questionne la régulation de cette puissance géopolitique. Il aborde aussi la fusion de l'homme et de la machine, remettant en question notre identité à l'ère du transhumanisme.
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Feb 6, 2025 • 1h 7min

« Si le client est roi, et si nous sommes tous des clients rois, il faut une armada d'esclaves pour nous servir ! »  Entretien avec le sondeur Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégie d’entreprise à l’IFOP, est un expert des mutations sociales en France. Il discute des clivages entre gagnants et perdants de la mondialisation, révélant comment ces tensions influencent les choix politiques. L'immigration, la désindustrialisation et la transformation culinaire sont également au cœur des échanges, illustrant les défis d'une société en mutation. Enfin, il aborde l’impact de la solitude et des transformations identitaires dans un monde qui évolue rapidement.
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Jan 30, 2025 • 1h 10min

« Dès qu’on parle de la question des étrangers et qu’on dit qu’il faut réguler l’immigration, on est mis sur un plan moral et non sur un plan politique. » Entretien avec l’essayiste Vincent Coussedière

Quatre ans avant la première élection de Donald Trump aux États-Unis, Vincent Coussedière publiait un essai au titre provocateur : Éloge du populisme. Loin du discours ambiant, le philosophe refusait de stigmatiser la montée de la grogne populaire un peu partout en Occident et de l’associer automatiquement à un péril démocratique. Coussedière voit plutôt dans ce populisme le symptôme d’un peuple malade, qui cherche à renouveler ses élites politiques. Il s’agirait selon lui d’un phénomène profond qui n’a rien d’un petit hoquet passager. « Il y a une décomposition des démocraties occidentales, qui a des causes très profondes, et y’a pas de raison qu’on en sorte rapidement. Donc cette recherche, par les peuples, de nouvelles élites, eh bien ce n’est pas quelque chose qui disparaîtra du jour au lendemain. » La perte de contrôle des flux migratoires serait une des clés importantes pour comprendre cette défiance des classes populaires à l’endroit de ceux qui les dirigent depuis une quarantaine d’années. Il s’attaque tout particulièrement à ce qu’il nomme « l’idéologie migratoire », une forme de rouleau compresseur qui confine au racisme ceux qui questionnent la nouvelle doxa. Vincent Coussedière a aussi écrit Éloge de l’assimilation et Le retour du peuple.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Jan 27, 2025 • 1h 15min

« Pour rester en santé, il faut cultiver une légère paranoïa, un peu de mégalomanie, un soupçon d’hypocondrie et ne pas exclure d’être mythomane un chouia aussi. » Entretien avec l’auteur, économiste et ancien conseiller d’État Jacques Attali.

Jacques Attali, économiste et ancien conseiller d'État, partage ses réflexions sur l'évolution des médias et l'importance d'une application pour identifier les fake news. Il évoque la Chine comme un signal d'alerte géopolitique, tout en discutant des tensions historiques et contemporaines. Attali aborde aussi la santé mentale, reliant des traits tels que la paranoïa à un équilibre de vie positif. Enfin, il souligne la nécessité d'un changement de mentalité face aux défis politiques en France, tout en explorant la responsabilité parentale et la liberté individuelle.
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Jan 16, 2025 • 1h 9min

« On a toujours un peu méprisé les Russes, on a pensé qu’ils allaient vite s’effondrer » Entretien avec le géopolitologue Pascal Boniface

Pascal Boniface est un nom bien connu de l’analyse géopolitique. N’ayant pas la langue dans sa poche, tout en gardant un esprit d’analyse rigoureux, l’homme rend plus facile la compréhension des grands conflits qui marquent notre actualité. Adepte de la nuance, il déplore qu’elle soit remplacée par un manichéisme qui tue la véritable liberté d’esprit.  Sa parole, censurée dans plusieurs médias français aujourd’hui, reflète bien selon lui la logique binaire qui domine. Boniface rappelle qu’on peut très bien ne pas être pro-russe et observer que la stratégie occidentale vis-à-vis de l’Ukraine et de Moscou ait connu son lot de ratés.  De même, à Gaza, on peut critiquer les politiques du gouvernement israélien sans pour autant être antisémite !  « J’ai beaucoup de mes collègues qui disent sur le conflit israélo-palestinien "Je suis d’accord avec toi mais jamais je le dirais." C’est source d’ennui. Moi j’ai toujours dit ce que je pensais. » Il publie ce mois-ci Israël-Palestine, une guerre sans limites ?Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

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