
Ainsi va la ville
Avec ses invité.e.s (des chercheurs, des écrivains et des praticiens de la ville), Paul Citron, urbaniste et chercheur, discute des problématiques de la ville contemporaine, afin de mieux la comprendre (et de mieux la changer) !
Latest episodes

Feb 6, 2023 • 48min
#43 – Les rythmes de la ville, avec David Lucot
Contexte
« Les rythmes du vivant sont infinis. Parfois imperceptibles, parfois imprévisibles, nous vivons avec et en fonction d’eux, sans le savoir. Comment, à la manière des non-humains, nous pouvons nous y adapter et vivre en phase avec ces derniers ? (…) Il est temps d’imaginer un urbanisme qui ralentit les rythmes des villes pour les reconnecter à ceux de la nature. (…) La fabrique urbaine à l’épreuve des rythmes du vivant constitue une première approche chronotopique pour l’articulation des rythmes naturels et sociaux dans la programmation urbaine et la production des villes contemporaines en transition. (…) Une approche chronotopique de la fabrique des villes est un chantier prometteur pour la co-habitation «avec tous les vivants» et la transition écologique. Il permet d’œuvrer à des meilleures articulations entre l’humain et l’ensemble du vivant à travers de nouvelles approches et de nouveaux outils. Au-delà, l’intégration de ces axes temporels et rythmiques va favoriser une diversité des usages, des formes et modes de vie, dans le temps et l’espace, indispensables pour l’adaptabilité et la dynamique des systèmes urbains et des sociétés à l’âge de l’Anthropocène. »
Ce texte est constitué d’extraits d’un poster scientifique intitulé « Espace-temps et modes de vie dans la transition socio-écologique », réalisé par David Lucot, architecte et écologue, doctorant en aménagement au Laboratoire de Recherche en Architecture de l’ENSA Toulouse, et boursier de la Fondation Palladio pour l’immobilier.
Pour aller plus loin
La page de David Lucot
Musiques
Miel de montagne – Trop vite
Jacques – Rien

Feb 1, 2023 • 55min
#42 – Les entreprises publiques locales, acteurs de la ville. Avec Olivier Toubiana
Contexte
« À l’heure où tout prédispose au pessimisme, nous devons plus que jamais garder le cap de notre ambition collective, seule voie permettant d’améliorer le quotidien de nos concitoyens.
Les élus des collectivités territoriales, au plus près de nos citoyens, sont incontournables pour rendre ce futur plus désirable, tout en gardant le contrôle sur les solutions à mettre en œuvre. Ils peuvent ainsi compter sur le levier efficace du recours à la gamme des Entreprises publiques locales pour déployer leurs projets en matière d’aménagement durable, de logement abordable, de production d’énergies renouvelables, mais aussi désormais d’accueil de la petite enfance ou encore de restauration collective. »
Ce texte est extrait de l’édito du rapport d’activités 2021 de la fédération des EPL, fédération de 11 000 élus locaux impliquées dans les Entreprises Publiques locales. Elle est présidée par le maire de Nanterre Patrick Jarry, et nous recevons aujourd’hui Olivier Toubiana, responsable du département aménagement à la Fédération des EPL.
Pour aller plus loin
Le site de la Fed EPL

Jan 23, 2023 • 60min
#41 – Contre l’urbanisme hors sol, avec Olivier Barancy
Contexte
« Walter Benjamin a pu écrire dans son portrait de la ville de San Gimignano : « les fermes qui n’eurent que la nécessité pour architecte sont, non seulement par le dessin, mais par les différents tons de brique et des vitres, plus distinguées qu’aucune demeure patricienne au fond de son parc. » En effet, comme Bernard Rudofsky a tenté de le montrer toute sa vie, « nous avons beaucoup à apprendre de ce que fut l’architecture avant de devenir un art de spécialistes. En particulier, les bâtisseurs autodidactes savent (dans le temps et dans l’espace) adapter avec un talent remarquable leurs constructions à l’environnement. » A contrario les architectes, à qui l’on a longtemps prêté des connaissances particulières en matière d’habitat ou de composition spatiale, ne mettent désormais leurs capacités qu’au service de leur prestige et de leur rémunération. »
Ces lignes, documentés et virulentes, constituent l’incipit d’un essai paru en fin d’année 2022 aux éditions Agones, intitulé Plaidoyer contre l’urbanisme hors-sol et pour une architecture raisonnée. Son auteur est Olivier Barancy, architecte, spécialiste des immeubles anciens et auteur de plusieurs livres sur l’art nouveau ou le mouvement moderne.
Pour aller plus loin
Plaidoyer contre l’urbanisme hors-sol et pour une architecture raisonnée, éd. Agones, 2022.
La bibliographie de Olivier Barancy
À l’oreille
Paco Ibanez – Andaluces de Jaen
John Coltrane – Naima

Jan 16, 2023 • 55min
#40 – L’actualité de l’urbanisme temporaire, avec Angèle de Lamberterie et Mathias Rouet (Plateau Urbain)
Contexte
« Nous cherchons à prouver que la ville doit disposer d’un poumon d’espaces disponibles en dehors des logiques froides du marché immobilier, de la valorisation foncière. Ces « servitudes temporaires d’espaces non-marchands » doivent permettre de favoriser des idées nouvelles, des actions inédites, des ambitions subversives face aux réalités contemporaines parfois violentes, notamment sur le plan social et écologique. De ces espaces-temps inexploités, l’urbain doit se nourrir pour façonner les usages de demain, car la ville a besoin de laboratoire, de parenthèses physiques et spatiales pour que la société s’exprime et que les experts se rappellent que nous sommes tous des urbanistes. »
Ce texte est tiré du catalogue de l’exposition Lieux Infinis, qui a eu lieu au Pavillon Français de la Biennale d’architecture de Venise en 2018, grâce à l’agence Encore Heureux.
Il présente des aspirations urbaines et des valeurs politiques alors revendiquées par la coopérative Plateau Urbain, dont j’ai le plaisir d’accueillir la directrice du développement, Angèle de Lamberterie et Mathias Rouet, le directeur des études, et co-initiateur du projet avec Simon Laisney et bien d’autres.
À l’oreille
Le temps de l’amour, François Hardy et Bon entendeur
Avec le temps, une chanson de Léo Ferré , interprétée par Philippe Léotard
Pour aller plus loin
La boussole du temporaire
Le glossaire de l’urbanisme temporaire
Le site de Plateau Urbain

Dec 19, 2022 • 59min
#39 – La ville solidaire de Bellevilles, avec Alexandre Born
Contexte
« Nous sommes de plus en plus nombreux à se partager la planète, mais notre quotidien est de plus en plus impersonnel, nous invitant à l’excès, à la défiance, à la peur de l’autre, et à l’inégalité sociale. Ingénieurs, architectes, et entrepreneurs, nous voulons proposer des alternatives concrètes pour participer à une transformation urbaine vers une ville plus sobre et partagée. Nous voulons créer des lieux de vie ouverts à tous, impliquer les citoyens, faire la passerelle entre initiative publique et initiative privée, agir pour l’intérêt général, créer du lien social. Ce projet, nous le portons depuis de longues années. Nous l’avons fait mûrir et sommes convaincus que toutes les conditions sont réunies pour qu’il soit profitable au plus grand nombre. En tant que professionnels de l’immobilier, de la construction et de l’architecture, nous souhaitons agir là où nous pourrons avoir le plus d’impact, là où nous serons les plus utiles. C’est pour cette raison que nous avons créé la foncière Bellevilles, entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) qui a pour objectif de faire émerger des alternatives urbaines, sociales et écologiques hors du commun, au service du territoire et de l’utilité sociale »
Ce texte promotionnel présente la foncière Bellevilles. Il est inhabituel, car loin des éléments de langage traditionnels de l’immobilier, il part d’un constat d’échec global, et propose un plan d’action qui modifie les pratiques classiques de l’immobilier.
Pour en savoir un peu plus, nous avons aujourd’hui invité le directeur Général de cette foncière responsable, Alexandre Born.
Pour aller plus loin
Le site de la foncière Bellevilles
La proposition pour faire de l’immobilier un bien commun (Pavillon de l’Arsenal)
Musiques
Baraye – Shervin Hajipour
Zoio de Lula – Charlie Brown Jr.

Dec 12, 2022 • 57min
#38 – Les enjeux politiques et culturels des tiers lieux, avec Arnaud Idelon
Contexte
« S’il est complexe d’arrêter une définition pour ces configurations sociales en mouvement, on peut retenir a minima, en observant les tiers-lieux qui émergent dans la lignée du mouvement squat et des nouveaux territoires de l’art, ceux-ci se caractérisent par l’action d’une communauté intentionnelle inventant chemin faisant leurs modes de gouvernance et de gestion collective autour d’une ressource en commun (le lieu) afin de sortir d’une boucle de précarité (chômage, mutations des mondes du travail, manque d’espace et de temps pour la création, fracture numérique), afin de révéler le pouvoir d’agir de chacun au frottement du collectif, et de retrouver des zones de réflexivité critique sur un monde en mouvement. Qu’ils se positionnent dans des lignées issues de l’éducation populaire, du coopérativisme, du logiciel libre de l’urbanisme tactique ou de l’héritage punk du DIY, les tiers-lieux font écho à des degrés divers autant aux hétérotopies foucaldiennes, au TAZ d’Hakim Bey et sont des tentatives, situées et vécues au présent, d’utopie réalisées. »
Ce texte est issu d’une tribune intitulée « tiers-lieux, communautés situées », paru dans le manifeste des indépendants, un collectif de 1600 structures culturelles qui travaille depuis mars 2020 « pour dessiner un avenir culturel commun en phase avec les priorités et urgences de notre temps ».
Elle a été écrite par Arnaud Idelon, l’invité de ce nouveau numéro de Ainsi va la ville.
Acteur du mouvement tiers-lieux, Arnaud Idelon accompagne avec Ancoats le développement de tiers-lieux culturels en France. Il est cofondateur du tiers-lieu Le Sample à Bagnolet, en Banlieue Parisiens. Il coordonne, avec Yes We Camp, l’Université Gustave Eiffel et Codesign-It, le Diplôme Universitaire Espaces Communs, le labo des tiers-lieux. Il programme aussi le PAM Festival.
Ces multiples casquettes et compétences font de lui un parfait maître de conférence associé à l’Université Paris 1.
Pour aller plus loin
Arnaud Idelon, « Le tiers-lieu, berceau des communs ou couteau suisse des communes ? », Nectart, 2022/1 (N° 14), p. 96-109. DOI : 10.3917/nect.014.0096.
Arnaud Idelon, Tiers-lieux, de l’initiative à la commande, lundi 11 novembre 2019, A.O.C
Le manifeste des structures culturelles et médias indépendants
Musiques
Les Vitriers – Terrains Vagues
Fomo – Buvette

Nov 28, 2022 • 52min
#35 – Les tiers lieux, des espaces alternatifs en Europe ?
Contexte
« Au cours des dernières décennies, de nombreuses initiatives citoyennes ont vu le jour en Europe, montrant au passage leurs divergences avec les habitudes de planification traditionnelle, et réussissant à intégrer dans la fabrique urbaine des besoins citoyens non formalisés. Ces initiatives de réappropriation d’espaces urbains ont souvent été vues comme des processus ouverts, porteurs de nouvelles valeurs et produisant des endroits de liberté, à contre-courant des logiques institutionnelles. Quand on étudie les prémisses de ces mouvements, on a souvent tendance à présenter ces initiatives sous un jour particulièrement optimiste, partant du principe qu’elles seraient dépourvues de dimensions institutionnelles ou de logiques de domination. Il apparait pourtant que l’institutionnalisation advient dans toute situation sociale qui se prolonge dans le temps, et ces initiatives n’échappent pas à la règle. Il s’agit alors d’explorer comment les initiatives citoyennes s’institutionnalisent, quels sont leurs processus d’évolution, et de montrer les effets de ces phénomènes sur l’action publique locale. On remarque alors que malgré ce phénomène d’accoutumance et d’institutionnalisation progressive, ces expériences d’appropriation d’espaces continuent à laisser place aux approches hétérodoxes et qu’elles gardent un certain degré de flexibilité, lorsqu’il leur faut faire face à des évènements inattendus. En conservant in fine des valeurs et des manières de faire alternatives, ces mouvements créent de ce fait des institutions alternatives. Alors, même si ces organisations paraissent avoir du mal à innover dans leurs dimensions institutionnelles et leurs gouvernances, les espaces qu’elles façonnent offrent des milieux propices à l’innovation pour leurs usagers, et constituent des sources d’inspiration pour les acteurs extérieurs, qui peuvent alors transférer à d’autres contextes les alternatives qu’ils y trouvent. »
Ce texte est une traduction libre et quelque peu simplifiée par mes soins de la présentation de la thèse de doctorat en en planification locale et politiques publiques de Francesco Campagnari, soutenue à l’université de Venise, et intitulée Dé-centrées : les initiatives citoyennes entre institutionnalisation et innovation. Francesco Campagnari est aujourd’hui post-doctorant au centre d’études des mouvements sociaux à l’EHESS.
Lien utiles
Le site de Francesco Campagnari
Common as third places, Michele Bee
Musiques
Low – More
Fleetwood Mac – Go Your Own Way

Nov 28, 2022 • 54min
#37 – Le droit et la ville avec Michèle Raunet, notaire
Contexte
« Le droit est trop humain pour prétendre à l’absolu de la ligne droite. Sinueux, capricieux, incertain, tel il nous est apparu – dormant et s’éclipsant, changeant mais au hasard, et souvent refusant le changement attendu, imprévisible par le bon sens comme par l’absurdité. Flexible droit ! Il faut, pour bien l’aimer, commencer par le mettre à nu. Sa rigueur, il ne l’avait que par affectation ou imposture. (…) Sous une telle lumière, il n’est pas jusqu’aux grands principes du droit qui n’apparaissent comme de simples recettes empiriques, conditionnées, limitées par la nature humaine – des idées, rien de plus, et que l’on aurait tort d’ériger en idoles. (…) Le droit est droit, dans doute, mais les hommes le plient dans tous les sens, le ploient à leurs intérêts, à leurs fantaisies, voire à leur sagesse. Flexible droit, droit sans rigueur. Faut-il, d’ailleurs, s’en lamenter ? Il est peut-être salutaire que le droit ne soit pas cette massue, ce sceptre qu’on voudrait qu’il fût… »
Ce texte est tiré de l’introduction et de la conclusion du livre de Jean Carbonnier, Flexible Droit, Textes pour une sociologie du droit sans rigueur, paru en 1979 à la Librairie Générale de droit et de jurisprudence.
Ces lignes posent la question du statut du droit, comme socle du contrat social soumis pourtant aux évolutions sociales et sociétales. A ce titre, la ville est un des champs où l’organisation de la société précède et parfois contredit le droit, qui doit alors s’adapter, à moins que des cadres adaptés n’aient déjà été prévus, mais encore faut-il les connaitre et savoir s’en servir…
Pour en parler avec nous, j’ai le plaisir d’accueillir Michèle Raunet.
Michèle Raunet est notaire, et Directrice Générale de Cheuvreux. Elle co-dirige le pôle Développement Immobilier de cette grande étude notariale, elle anime également la réflexion juridique au sein de l’Étude et en dirige le comité scientifique. Membre du Conseil Scientifique du GRIDAUH, ainsi que du collectif Nouvelles Urbanités, elle est Maître de conférence à l’université d’Aix Marseille.
À l’oreille
Georges Moustaki – En Méditerranée
Astor Piazzolla – Oblivion
Pour aller plus loin
Le site internet de Cheuvreux
Jean Carbonnier, Flexible droit – Pour une sociologie du droit sans rigueur. 10e édition, Paris : L.G.D.J., 2001, hors collection, 496 p., (ISBN 978-2-275-02008-2)
Urbanime Transitoire – solutions juridiques, APUR, 2021
Article 544 et articles 711 et suivants du code civil

Nov 27, 2022 • 53min
#36 – Quoi de neuf dans l’arrondissement de Ménilmontant ?
Contexte
Embellir le quartier Réunion-Père Lachaise, visibiliser les violences faites aux femmes, ouvrir un EPAHD, Installer des toitures d’écoles végétalisées, Réviser le plan climat, Distribuer des lombricomposteurs, subventionner des associations qui agissent en faveur des sans-abris, Féter l’obtention du brevet des collèges, racheter un terrain pour ouvrir un nouveau parc , faire découvrir les artisans et commerçants du quartier, rénover le quartier Python-Duvernois, agir contre l’isolement des personnes âgées des quartiers populaires, faire respecter le stationnement des trottinettes, devenir un Territoire Zéro chomeurs de longue durée, organiser Le bal des seniors, lutter pour qu’il n’y ait plus un enfant à la rue, accompagner la rénovation thermique des copropriétés, valoriser les invendus alimentaires, promouvoir le réemploi, réaménager la porte de Montreuil, ouvrir un nouveau stade et une jolie piscine, mettre fin au plastique à la cantine,…
Comme on peut le constater dans cette liste à la Prévert, les thématiques que j’ai citées sont pour le moins variées. Elles recensent une partie des actions menées par la Mairie du XXème arrondissement de Paris et postées sur son compte twitter en ce mois de novembre 2022.
Le 20e arrondissement, également appelé « arrondissement de Ménilmontant », se situe à l’Est de Paris. Troisième arrondissement parisien en termes de population, avec près de 200 000 habitants, son maire est depuis 2020 Monsieur Eric Pliez.
Pour aller plus loin
Le site de Paris Habitat
Quelques chiffres concernant le logement social à Paris sur le site de l’APUR
À l’oreille
Anne Sylvestre – Les gens qui doutent
Tiken Jah Fakoly – Africain à Paris

Nov 21, 2022 • 53min
#34 – La petite ceinture à la croisée des mutations de la ville
Contexte
« La ville n’est homogène qu’en apparence. Son nom même prend un accent différent selon les endroits où l’on se trouve. Nulle part – si ce n’est dans les rêves – il n’est possible d’avoir une expérience du phénomène de la limite aussi originaire que dans les villes. Connaître celle-ci, c’est savoir où passent les lignes qui servent de démarcation, le long des viaducs, au travers des immeubles, au cœur du parc, sur la berge du fleuve ; c’est connaître ces limites comme aussi les enclaves des différents domaines. La limite traverse les rues ; c’est un seuil ; on entre dans un nouveau fief en faisant un pas dans le vide, comme si on avait franchi une marche qu’on ne voyait pas. »
Antoine Sander, président de l’Association des Promeneurs de la Petite Ceinture
Musiques
Charles Trenet – Menilmontant
Michael Franti & Spearhead – Stay Human (All The Freaky People)