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Club 44 | notre monde en tête-à-têtes

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May 22, 2023 • 1h 33min

Shaeirat - poétesses arabes | Soukaina Habiballah

SHAEIRAT - Poétesses arabes «Dodo ya Momo do», performance de Soukaïna Habiballah suivie d'une discussion sur la poésie arabe Porté en commun avec le Centre du culture ABC, le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et le Théâtre populaire romand, le projet « Shaeirat » (poétesses) veut nous faire découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine. Celles-ci s’inscrivent dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières. Un court spectacle poétique arabe-français performé dans une épure scénique par l’artiste qui les a écrits est ainsi programmé dans chaque lieu partenaire. Le Club 44 accueille en guise de dernier rendez-vous la performance de Soukaina Habiballah. La poétesse entrelace dans « Dodo ya Momo do », les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille. Sur scène, Soukaina entrecroise les versions arabe et française du cycle de poèmes : elle devient sa propre traductrice. Comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle. La performance bénéficie d’un environnement sonore créé par Zouheir Atbane à partir de berceuses marocaines collectées auprès de très vieilles femmes dans tous les coins et toutes les langues du Maroc. La performance est suivie d’une discussion avec le metteur en scène et porteur du projet Henri Jules Julien. Celle-ci met en lumière la spécificité du « projet Shaeirat » et de la poésie arabe féminine, une poésie très peu connue, peu lue, peu traduite, et pourtant d’une grande puissance. Soukaina Habiballah est poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteure de quatre recueils de poésie – « Un quart de siècle de regard » (Arab Scientific Publishers 2014), « Il n’y a pas besoin de toi » (The house of Poetry 2015), « Cinq papillons sans aile » (The Editions of Rawafid 2017) et « Plan B ». (Almutawassit Editions 2019), du roman « La caserne » (Arab Scientific Publishers 2016) et du recueil de nouvelles « Demain peut-être » (The Editions of Rawafid 2020). Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage « Who Left the Door Open ? ». Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC. Ses poèmes ont été traduits en français, en anglais, en allemand et en espagnol. Enregistrée au Club 44 le 16 mai 2023
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May 8, 2023 • 1h 47min

La poésie comme lieu de résistance | Leili Anvar

La poésie comme lieu de résistance. La voix poétique des femmes en littérature persane. Une conférence de Leili Anvar. Qui tente de retracer l’histoire des femmes et de leurs productions intellectuelles ou artistiques se heurte partout dans le monde et en terre d’Islam en particulier, au silence des textes. Silence des historiens ou des politiciens, des hommes comme des femmes elles-mêmes, fruit de l’ignorance ou de la volonté délibérée de taire la voix des femmes et de les invisibiliser sur la scène publique. Les événements récents en Iran et en Afghanistan ne font que confirmer la permanence de la tension autour de la voix et du corps des femmes dans cette région du monde, alors même qu’elles sont désormais nourries des modèles européens. Or, depuis les débuts de la littérature persane, quelques femmes ont pourtant eu le courage non seulement de composer de la poésie, mais de la rendre publique (ce qui est beaucoup plus problématique). Rabi‘a de Balkh (Xe siècle), Mahsati de Ganja (XIIe siècle), et surtout, Simine Behbahâni, Forough Farrokhzâd et Nadia Anjuùan (XXe siècle) – inspirées des mouvements de libération des femmes en Europe – chacune des femmes évoquées a quelque chose à nous dire de notre rapport au féminin. À travers l’évocation de quelques-unes d’entre elles et une mise en parallèle avec les œuvres de Christine de Pizan, nous essaierons de montrer comment la poésie devient dans cette culture, lieu de résistance et espace de liberté, miroir du destin des femmes. Leili Anvar est une spécialiste de la littérature persane. Elle est maître de conférences à l’INALCO, chercheuse et traductrice. Elle a notamment publié : « Le cri des femmes afghanes. Anthologie de poèmes », (Bruno Doucey, 2022), « Leyli et Majnûn » de Jâmi, illustré par les miniatures persanes, traduction en prose poétique (Diane de Selliers, 2021), « Le Cantique des oiseaux de Attâr », traduction en vers (Diane de Selliers, 2014), « Paroles de Vérité, traduction de l’enseignement spirituel d’Ostad Elahi » (Albin Michel, 2017), « Malek Jân Ne’mati, la vie n’est pas courte mais le temps est compté » (Diane de Selliers, 2007), essai sur la vie et l’œuvre de la mystique kurdo-persane Malek Jân Ne’mati suivi d’une anthologie et « Rûmî » (Entrelacs, 2004) essai sur le poète mystique persan Rûmi suivi d’une anthologie. Dans le cadre de La Semaine de l’Europe et en partenariat avec le Printemps de la poésie. Enregistrée le 4 mai 2023 au Club 44
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May 2, 2023 • 1h 38min

Les états généraux du magazine | Ariane Dayer et Julien Perrot

Les états généraux du magazine. Pratiques et expérimentations en terre romande. Une table ronde avec Ariane Dayer et Julien Perrot. Modération : Séverine Cattin, conservatrice adjointe du MBAL, et François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias. En partenariat avec le Musée des beaux-arts du Locle (MBAL). Dans le cadre de l’exposition Le Plaisir du texte présentée au MBAL (24.03–18.09.23) Le Club 44 s’associe pour la première fois au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL) pour présenter un cycle de réflexion en écho à leur exposition «Le Plaisir du texte» (24.03 – 18.09.2023). Pendant deux jours, le vendredi au Club 44 et le samedi au MBAL, des rencontres sonderont la place et le rôle social des magazines aujourd’hui et les perspectives de ses futures évolutions. En effet, dans un paysage médiatique radicalement reconfiguré par les nouvelles technologies, le format magazine est repensé, et traverse une mue certaine. Il reste pourtant un objet clé du quotidien, ancré dans notre société et témoin de ses évolutions. D’autres rencontres suivront le samedi 29 de 10h30 à 15h30 au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL). La Suisse romande se distingue dès le 19e siècle par la densité et la diversité de sa presse écrite. Dans ce paysage, la presse magazine va jouer un rôle complémentaire à celui de la presse quotidienne : articulant de manière spécifique le texte et l’image, s’adressant aussi bien à des publics diversifiés tant sur le plan géographique que sociologique, ce secteur est marqué par des aventures au long cours («L’Illustré», «Femina») comme par des épisodes douloureux (la fin de «l’Hebdo» en 2017). Dans une période de transformations profondes du paysage médiatique, dans quelle mesure le magazine garde t’il sa spécificité et son identité. Durant cette soirée au Club 44, nous porterons un regard particulier sur la presse magazine aujourd’hui. Une introduction de François Vallotton nous permettra de saisir l’histoire récente de ce segment éditorial. Puis les regards croisés de deux acteurs phares du paysage romand, nous permettront d’appréhender les enjeux concrets liés à la presse magazine aujourd’hui. En effet, Ariane Dayer a participé à l’aventure éditoriale de titres emblématique qui ont marqué l’histoire du journalisme romand. Julien Perrot, lui, a créé un magazine, «La Salamandre», une véritable success story. Cette revue fonctionne à contre-pied des modèles traditionnels et peut être une source d’inspiration pour repenser le magazine. Car aujourd’hui, à l’ère numérique, la notion de communauté réelle et le bénéfice social apporté à une région sont des piliers importants pour garantir la survie d’un titre, mais aussi sa nécessité et son rayonnement. Ariane Dayer est rédactrice en chef de la Rédaction Tamedia en Suisse romande et du « Matin Dimanche ». Titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Institut de hautes études internationales (HEI), Ariane Dayer a mené toute sa carrière dans le journalisme. Elle a notamment été rédactrice en chef du magazine « L’Hebdo » de 1997 à 2002. En 2003, elle a fondé l’hebdomadaire satirique « Saturne », qu’elle a dirigé pendant trois ans. Elle a intégré « Le Matin Dimanche » en 2005 et en est devenue la rédactrice en chef dès 2010, après un passage au quotidien « Le Matin », qu’elle a dirigé durant deux ans. En octobre 1983, à l’âge de 11 ans, Julien Perrot écrit le premier numéro de la revue qui va devenir La Revue Salamandre. 40 ans plus tard, ce biologiste passionné est toujours aussi convaincu par la nécessité de réconcilier l’homme avec la vie sauvage. Référence dans l’univers naturaliste, Julien Perrot est régulièrement l’invité des médias en Suisse comme en France.
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May 2, 2023 • 15min

J’ai vu des pensées attendre sous l’orme | Laure Marville - vernissage

Une exposition de Laure Marville, présentée par Séverine Cattin, conservatrice adjointe Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL) Commissariat : MBAL "J’ai vu des pensées attendre sous l’orme" est une installation évoquant un décor, réalisée spécialement pour l’occasion, qui mobilise des techniques diverses et chères à l’artiste telles que la linogravure, le dessin, l’écriture ou encore le collage. Des éléments figuratifs, des motifs décoratifs et des fragments de texte se déploient sur les parois de l’espace, à la manière d’un courant de conscience dont l’origine reste ouverte : Est-ce la voix de cette créature ailée prophétique, dont les indications sont condamnées à rester ignorées par les hommes que l’on entend ? S’agit-il simplement de l’artiste qui s’adresse au public ? Serait-ce une spectatrice qui partage un récit ? "J’ai vu des pensées attendre sous l’orme" utilise un vocabulaire fictionnel, humoristique et poétique pour transmettre des idées qui sont chères à Laure Marville, telles que le décloisonnement des catégories de savoir, le libre accès aux objets de connaissance ou encore l’émancipation des voix minorisées. Laure Marville (*1990, vit et travaille à Genève) est une artiste diplômée de la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève. Dans son travail, elle a souvent recours à la linogravure sur tissu ou sur papier, répétant des motifs qu’elle découpe et assemble dans des compositions où apparaissent parfois des fragments de textes. Lauréate de nombreuses bourses et résidences, elle a participé à des expositions de groupe en Suisse et à l’étranger, et a entre autres bénéficié d’une exposition personnelle à la Ferme de la Chapelle, Genève (2021). Parallèlement à son travail d’artiste, elle est active dans les milieux alternatifs, notamment en tant que curatrice et co-directrice des espaces d’art Zabriskie Point et Hard Hat à Genève.
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Apr 5, 2023 • 1h 45min

Généalogie du soulèvement en Iran | Chowra Makaremi

"Généalogie du soulèvement en Iran. Le mouvement Femme Vie Liberté", une conférence de Chowra Makaremi Depuis septembre 2022, les Iraniens, souvent jeunes, se sont engagés dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité du soulèvement. Chowra Makaremi aimerait porter sur ces événements un regard à double-focale : comprendre, d’un côté, l’actualité d’une révolte qui s’installe au jour le jour dans la durée, avec surprise, audace, incertitude ; déplier, d’un autre côté, l’histoire longue et les enjeux sociaux dans lesquels résonnent ces insurrections. Sans se départir de la distance paradoxale depuis laquelle on observe l’Iran (à travers les écrans), il s’agit de donner à cette irruption spontanée une profondeur de champ qui permet d’en identifier la généalogie multiple, mais aussi de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu’elle représente, quel qu’en soit le futur. Chowra Makaremi est anthropologue au CNRS à Paris. Elle a coordonné plusieurs collectifs de recherche sur le contrôle des frontières en Europe. Elle a aussi publié, sur la révolution iranienne, « Le cahier d’Aziz » (Gallimard, 2011) et avec Hannah Darabi « Rue Enghelab. Une révolution par les livres 1979-83 » (Le Bal/Spector, 2019). Elle a réalisé le film « Hitch. Une histoire iranienne » (Alter Ego, France, 78 min., 2019). Elle dirige le programme de recherche ERC Violence, State formation and memory politics: an off-site ethnography of post-revolution Iran. Enregistrée le 4 avril 2023 au Club 44
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Apr 4, 2023 • 1h 43min

Pénuries alimentaires | Alessandro Stanziani

Malgré les prouesses technologiques et la croissance des économies depuis quatre siècles, la faim dans le monde et la pénurie de céréales, de blé en particulier, constituent encore un problème fondamental. Cela s’explique en partie par l’effet combiné des spéculations marchandes et de la géopolitique du blé. Conflits et spéculations donnent lieu à des pénuries extrêmes alors que des millions de tonnes de blé sont détruites chaque année. Alessandro Stanziani suivra ce lien entre marchés et guerres, population et pénurie, à partir du milieu du 17e siècle avec la mise en place des puissances territoriales et des marchés « modernes », puis avec l’essor de l’agriculture dite moderne, avec l’expansion contemporaine de l’Empire russe d’un côté, des empires occidentaux de l’autre, aux Amériques notamment. Des affrontements qui portent essentiellement sur les céréales et qui se poursuivent au 20e siècle, à l’époque de la guerre froide et de la décolonisation, alors même que des marchés spéculatifs globaux se mettent en place. La fin de la guerre froide et la nouvelle globalisation conduisent à cette convergence entre guerres, géopolitique et spéculations autour des céréales et des blés en particulier. Alessandro Stanziani nous expliquera pourquoi il est faux d’attribuer l’augmentation des prix des céréales et du blé en particulier uniquement à la guerre en Ukraine ou à la pression démographique (argument récurrent depuis le 18e siècle) et, donc, à l’insuffisance de l’offre comme le suggère la théorie économique. Il nous démontrera que ces pénuries sont liées en effet aux relations longues entre marchés, spéculations et tensions géopolitiques. Alessandro Stanziani est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS (CRH). Il est titulaire de la chaire : Histoire globale des régimes économiques. Il a dirigé deux ouvrages collectifs et publié 150 articles et chapitres d’ouvrage. Il a dernièrement publié « Les métamorphoses du travail contraint » (Paris, Presses de Sciences-Po, 2020) et « Capital Terre. Une Histoire longue du monde d’après » (Actes Sud Payot, 2021). Il a aussi enseigné à Columbia University, à l’Université de Naples, Berlin, Stanford, Princeton, et à l’université de Tokyo (Todai). Enregistrée le 1er avril 2023 au Club 44
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Mar 29, 2023 • 1h 54min

Le travail de l’histoire, un art des déplacements | Patrick Boucheron

L’histoire, aujourd’hui, ne tient plus en place. Saisie par le monde, troublée par l’effervescence des mémoires, elle aspire à décloisonner les savoirs et à déplacer les regards. Faut-il s’en inquiéter ? Oui sans doute si on attend d’elle qu’elle nous conforte dans nos certitudes, qu’elle rassure nos identités, qu’elle consolide nos continuités. Mais on peut aussi penser que cette hygiène de l’inquiétude est susceptible de nous aider à relancer le pari de l’universel. C’est la position que l’on défendra ici, en s’appuyant sur différents exemples développés par l’historiographie d’aujourd’hui, notamment pour la période médiévale, mais pas seulement. En suivant notamment les voyageurs et les découvreurs, de l’époque antique aux aventuriers d’un monde devenu clos au XIXe siècle, on cherche aussi à rappeler que l’histoire est l’art de se ménager des surprises. Patrick Boucheron est professeur au Collège de France. Membre du comité de rédaction de la revue «L’Histoire» et directeur des publications de la Sorbonne, il s’intéresse à l’écriture et à l’épistémologie de la discipline historique. Il a consacré de nombreux travaux à l’histoire politique et urbaine de l’Italie de la Renaissance, depuis sa thèse «Le Pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles» (École française de Rome, 1998). Il a notamment publié « Ce que peut l’histoire » (Fayard, 2016), « Un été avec Machiavel » (Éd. des Équateurs, 2017), « La Trace et l’aura : Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle) » (Seuil, 2019), « Quand l’histoire fait dates : Dix manières de créer l’évènement » (Seuil, 2022). Il est le présentateur de l’émission diffusée sur ARTE «Quand l’histoire fait dates». En partenariat avec Payot Libraire et dans le cadre du Printemps culturel (PCN) Enregistrée le 28 mars 2023 au Club 44
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Mar 27, 2023 • 1h 49min

Le 1er mars, une histoire européenne ? | Sylvie Aprile et Irène Herrmann

Cette rencontre s’inscrit dans le programme des festivités commémoratives organisées par le canton de Neuchâtel en 2023. Elle inaugure un cycle de réflexion composé de trois séances thématiques qui se tiendront au printemps dans des institutions culturelles emblématiques du canton. Chacune d’entre elles verra deux spécialistes, aussi bien suisses qu’internationaux, dialoguer, entre eux et avec le public, autour des enjeux locaux, transnationaux et globaux des révolutions du milieu du XIXe siècle et de leurs inscriptions dans le temps. La première conférence qui aura lieu au Club 44 interrogera notamment l’inscription de la révolution neuchâteloise non seulement dans le processus révolutionnaire helvétique ayant abouti en septembre 1848 à la création de la Suisse moderne, mais aussi dans le mouvement du Printemps des peuples ayant suscité de profondes mutations politiques dans l’ensemble de l’Europe. Sylvie Aprile est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris Nanterre. Elle est spécialiste de l’histoire politique et sociale de l’Europe du XIXe siècle, et en particulier de l’histoire des révolutions de 1848. Irène Herrmann est professeure d’histoire transnationale de la Suisse à l’Université de Genève. Elle est spécialiste de la gestion des conflits, des usages partisans du passé, des mécanismes conceptuels et de la réception du politique dans la Suisse des XIXe et XXe siècles. En partenariat avec la Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel (SHAN), la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle (RH19) et le NCCR – On the move. Enregistrée le 24 mars 2023 au Club 44
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Mar 23, 2023 • 1h 42min

"Frères migrants" | Patrick Chamoiseau

Dans un dialogue avec Eva Baehler, Patrick Chamoiseau évoque «Frères migrants» (Seuil, 2017), un texte à mi-chemin entre l’essai et le manifeste réfléchissant au drame des flux migratoires actuels. S’il rend hommage aux innombrables errants en provenance d’Irak, d’Afghanistan, d’Érythrée, du Soudan ou encore de Syrie, refoulés aux portes de l’Europe ou réduits à survivre de manière indigne au cœur même des jungles urbaines et périurbaines des villes occidentales, «Frères migrants» se révèle toutefois bien plus qu’une ode de circonstance. Chamoiseau y dénonce avec virulence la « barbarie néo-libérale qui a verrouillé le monde », un système déshumanisant qu’il situe dans le sillage de l’idéologie coloniale. Le gouffre méditerranéen où tant de migrants s’abîment encore ravive ainsi le souvenir de la traite atlantique, de la déportation et de l’asservissement massif de ceux qu’Édouard Glissant appelait les « migrants nus », dépossédés de tout. Mais face aux barbaries d’hier et d’aujourd’hui, Chamoiseau refuse de céder au désenchantement ou à l’oubli : par l’écriture poétique, il tente au contraire d’esquisser la voie d’un autre imaginaire relationnel. Né à Fort-de-France (Martinique) en 1953, couronné du prix Goncourt pour son roman Texaco (Gallimard, 1992), Patrick Chamoiseau est l’une des grandes voix de la littérature contemporaine. Son œuvre éclectique comporte des contes, des manifestes, des essais historiques et autobiographiques dont la langue, hautement poétique, est marquée par la culture créole. Dans ses publications les plus récentes, « Le Conteur, la nuit et le panier » (Seuil, 2021) et « Le Vent du nord dans les fougères glacées » (Seuil, 2022), Patrick Chamoiseau revient sur la figure fondatrice du conteur antillais tout en expérimentant les possibilités formelles, poétiques et relationnelles offertes par ce qu’il nomme des « organismes narratifs ". Eva Baehler enseigne le français au Lycée Blaise-Cendras. Elle a consacré sa thèse de doctorat à la question de l’intertextualité dans l’œuvre de Patrick Chamoiseau.
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Mar 23, 2023 • 1h 40min

Conférence aux élèves du Lycée Blaise-Cendrars | Patrick Chamoiseau

Patrick Chamoiseau en dialogue avec Eva Baehler. Né à Fort-de-France (Martinique) en 1953, couronné du prix Goncourt pour son roman Texaco (Gallimard, 1992), Patrick Chamoiseau est l’une des grandes voix de la littérature contemporaine. Son œuvre éclectique comporte des contes, des manifestes, des essais historiques et autobiographiques dont la langue, hautement poétique, est marquée par la culture créole. Dans ses publications les plus récentes, « Le Conteur, la nuit et le panier » (Seuil, 2021) et « Le Vent du nord dans les fougères glacées » (Seuil, 2022), Patrick Chamoiseau revient sur la figure fondatrice du conteur antillais tout en expérimentant les possibilités formelles, poétiques et relationnelles offertes par ce qu’il nomme des « organismes narratifs ". Enregistrée le 21 mars 2023 au Club 44

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