

Club 44 | notre monde en tête-à-têtes
Club 44
Le Club 44 est un centre de débats et de conférences à la pointe de l'actualité.
Episodes
Mentioned books

Jul 5, 2023 • 1h 39min
Guerre en Ukraine | Anne Nivat
La journaliste Anne Nivat a été sur le terrain de plusieurs conflits im-
portants, en Irak, Russie, Afghanistan ou même en France ! Elle prépare
actuellement un ouvrage approfondi sur la société russe dont elle est
une spécialiste reconnue. Elle évoquera au Club 44 les réflexions déve-
loppées dans ce futur livre en amont de sa parution. Cela permettra de
mieux comprendre la complexité du conflit en Ukraine où elle s’est rendue
plusieurs fois depuis le début de la guerre. Anne Nivat s’est positionnée
depuis ses débuts comme une écrivaine publique au service de celles
et ceux qu’on n’entend jamais.
Anne Nivat est docteure en sciences politiques. Reporter de guerre in-
dépendante, elle a vécu dix ans à Moscou basée en tant que corres-
pondante pour des titres de presse francophone tels que Libération,
Ouest France, Le Soir, Le Point, la radio RMC. Après avoir couvert seule,
des années durant, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, depuis
une décennie elle porte son regard sur son propre pays. Elle est l’au-
teure de quatorze livres, dont Chienne de guerre : une femme reporter
en Tchétchénie (Fayard, 2000), prix Albert-Londres, Dans quelle France
on vit (Fayard, 2017), Un continent derrière Poutine ? (Le Seuil, 2018),
La France de face (Fayard, 2022), et de deux romans graphiques dont
Dans la gueule du loup (Marabulles, 2021).
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
Enregistrée le 27 juin 2023 au Club 44

Jun 13, 2023 • 1h 42min
Désinformation économique | Myret Zaki
Connaissez-vous votre véritable pouvoir d’achat ? Non, car l’indice d’inflation sous-estime certains coûts comme le logement et ne reflète pas le coût de la vie. Qu’en est-il de la statistique du chômage ? Elle exclut les chômeurs découragés, les inactifs, et n’informe pas sur le mal-emploi et le sous-emploi. Et les PIB des grands pays ? Ils sont souvent surestimés. La dette financière ? Sous-estimée. Les taux d’intérêt ? Ils ne reflètent plus le marché. Les principales monnaies ? Leur dévaluation passe inaperçue, sauf face à l’or... dont les cours sont manipulés. Et les rapports annuels des entreprises ? S’ils peuvent faire 500 pages, le marketing y dépasse parfois le reporting, et l’essentiel n’y figure pas toujours. On l’imagine réservée aux régimes autoritaires, mais la désinformation économique existe aussi dans les pays développés. Les statistiques officielles ne reflètent pas toujours l’expérience du plus grand nombre. La politisation des chiffres et l’embellissement des statistiques sont une réalité, souvent masquée par l’extrême mathématisation des calculs. On croirait presque qu’il s’agit de sciences dures, qui seraient apolitiques ; rien n’est plus faux. Derrière chaque chiffre, il y a des hypothèses et des choix de société. Outre la barrière technique, l’indépendance de l’information est menacée par l’essor fulgurant de la communication, du marketing et de la propagande idéologique et militaire du XXIe siècle. Mieux s’informer sur l’état réel de nos sociétés, recouper les informations n’a jamais été aussi primordial. Cet examen s’impose d’autant plus si l’on veut mieux comprendre le phénomène de perte de confiance dans les institutions et dans la parole officielle qui se manifeste dans les pays développés.
Myret Zaki est journaliste économique. Elle a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs best-sellers aux éditions Favre liés à l’actualité financière : « UBS, les dessous d’un scandale » (2008), « Le secret bancaire est mort, vive l’évasion fiscale » (2010), « La fin du dollar » (2011), et « La finance de l’ombre a pris le contrôle » (2016).
Enregistrée le 8 juin 2023 au Club 44

Jun 6, 2023 • 1h 51min
«Faire monde» | Felwine Sarr
«Faire monde». Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Rencontre entre Felwine Sarr et Eric Tariant
L’économiste et écrivain Felwine Sarr revient dans cette rencontre sur les réflexions menées dans deux livres importants pour saisir sa pensée. Tout d’abord, « Habiter le monde, essai de politique relationnelle » (Mémoire d’Encrier, 2017) où il nous invite à se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation, à pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l’humanité. Autre ouvrage phare, « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021). Il appelle dans ce dialogue approfondi avec Gaël Giraud à repenser l’héritage des Lumières, déconstruire le capitalisme, imaginer des gouvernements qui prendraient leurs distances par rapport au réductionnisme capitaliste... Mêlant philosophie, spiritualité, politique et économie, cet échange fluide rappelle que l’économie n’est pas une finalité et insiste sur la nécessité pour l’humanité de se définir un projet plus grand que la maîtrise des instruments. Felwine Sarr appelle constamment dans son œuvre, théorique et littéraire, à une réinvention du politique et du langage, fondamentale pour « habiter l’infini du monde ».
Et le 31 mai, à 20h30 au Centre de culture ABC, Felwine Sarr nous a fait l’honneur d’une lecture d’extraits de son dernier roman «Les lieux qu’habitent mes rêves» (Gallimard, 2022), entrecoupée de quelques chansons.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne et en partenariat avec le Centre de culture ABC.
FELWINE SARR est un écrivain et universitaire sénégalais, professeur à l’Université de Duke en Caroline du Nord après avoir enseigné à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal où il est Professeur Titulaire des Universités et agrégé en économie. Ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine, les politiques économiques, l’épistémologie, l’anthropologie économique et l’histoire des idées religieuses. En 2016, il crée avec l’historien Achille Mbembé, « les Ateliers de la pensée de Dakar » qui est une plateforme qui réunit intellectuels et artistes du Continent et des diasporas pour penser les enjeux du monde contemporain. En 2018, il est chargé par le président français avec l’historienne de l’art Benedicte Savoy de rédiger un rapport sur la restitution du patrimoine africain présent dans les musées français. Il a publié entre autres « Afrotopia » (Philippe Rey, 2016), « Habiter le monde » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Écrire l’Afrique-monde » (ouvrage collectif codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2017), « Restituer le patrimoine africain » (Philippe Rey/Seuil, 2018) avec Benedicte Savoy et « Politique des temps » (codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2019), « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021) avec Gaël Giraud et « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022). Il est le coéditeur avec sa maison d’édition Jimsaan du Prix Goncourt 2021 de « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mbougar Sarr.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
ERIC TARIANT est journaliste indépendant. Il écrit sur l’art, l’écologie et les utopies réelles - des utopies expérimentées qui créent les conditions d’un avenir meilleur - dans les colonnes du quotidien Le Temps, du mensuel Connaissance des arts, du trimestriel WE DEMAIN, et de la revue source.
Enregistrée le 1er juin 2023 au Club 44

May 24, 2023 • 1h 55min
Le renouveau idéologique en Chine | Alice Ekman
Le renouveau idéologique en Chine. Quelles conséquences pour le monde ? Une conférence de Alice Ekman
« La Chine ne peut pas exister sans l’Occident », entend-on souvent. En est-on vraiment sûr ?
Alice Ekman prend acte de la fin d’une époque, celle d’une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d’une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l’émergence de ce qu’elle dénomme la « bimondialisation », structurée par des groupes de pays ennemis. Car c’est un fait : la Chine se ferme à l’Occident, et aux États-Unis en premier lieu, dans un contexte de tensions commerciales, technologiques mais aussi idéologiques prolongées. En parallèle, Pékin tente de bâtir une coalition alternative de pays, d’élargir son « cercle d’amis », au cœur duquel se trouve la Russie.
La Chine de Xi Jinping est désormais pleinement entrée dans une rude compétition entre systèmes politiques, et semble prête à payer le coût de ses choix géostratégiques. Le commerce n’adoucit pas les mœurs.
Grâce à sa fine connaissance de la politique étrangère chinoise et son travail de synthèse, Alice Ekman parvient par une analyse minutieuse à rendre compte de la nouvelle restructuration du monde, avec clarté et efficacité.
Reconnue comme l’une des meilleures spécialistes européennes de la Chine, Alice Ekman est analyste responsable de l’Asie à l’European Union Institute for Security Studies (EUISS). Parlant le mandarin, ses travaux portent en premier lieu sur la politique intérieure et extérieure de la Chine, les relations Chine-Europe/France, ainsi que sur les enjeux de sécurité en Asie de l’Est. Elle a notamment publié « Rouge vif – l’idéal communiste chinois » (Ed. de l’Observatoire), qui a remporté le prix du livre géopolitique 2020 et le prix Aujourd’hui 2020, et plus récemment « Dernier vol pour Pékin » (Ed. de l’Observatoire, novembre 2022).
Enregistrée le 23 mai 2023
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May 22, 2023 • 1h 51min
BIG BOUNCE - «Ethnographies des mondes à venir» | Philippe Descola
BIG BOUNCE - «Ethnographies des mondes à venir» Comment penser de nouvelles cosmopolitiques ? | Philippe Descola
De plus en plus de citoyens du monde sont convaincus que la catastrophe écologique en cours ne peut être enrayée qu’en changeant de fond en comble nos relations aux milieux de vie et aux autres qu’humains. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Car un tel bouleversement ne passe pas seulement par des changements d’attitude individuels, une plus grande attention portée aux différentes manifestations du vivant, il passe aussi et surtout par un changement des institutions qui nous ont conduits à transformer les autres qu’humains en ressources, en objets de consommation et instruments de production. Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s’inscrire ? Et quels sont les moyens d’action pour la faire advenir ? En s’inspirant des données anthropologiques, des luttes territoriales et des combats autochtones, on esquissera la perspective d’une cosmopolitique hybride qui verrait s’articuler des structures étatiques renouvelées et des territoires autonomes dans un foisonnement des modes hétérogènes d’organisation sociale, de manières d’habiter et de cohabiter.
En partenariat avec le Musée d’ethnographie, Neuchâtel. Philippe Descola donnera une conférence à l’aula du MEN le mercredi 10 mai sur « Les Formes du visible ». En partenariat aussi avec l’Université de Neuchâtel ainsi que le Centre de culture ABC et le Théâtre populaire romand dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent.
Philippe Descola, anthropologue, a été professeur titulaire de la chaire Anthropologie de la nature au Collège de France de 2000 à 2019. Lauréat de la médaille d’or du CNRS en 2012, il est membre étranger de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.
Enregistrée le 9 mai 2023 au Club 44

May 22, 2023 • 1h 33min
Shaeirat - poétesses arabes | Soukaina Habiballah
SHAEIRAT - Poétesses arabes
«Dodo ya Momo do», performance de Soukaïna Habiballah suivie d'une discussion sur la poésie arabe
Porté en commun avec le Centre du culture ABC, le Musée des
beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et le Théâtre populaire romand, le projet « Shaeirat » (poétesses) veut nous faire découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine. Celles-ci s’inscrivent dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières. Un court spectacle poétique arabe-français performé dans une épure scénique par l’artiste qui les a écrits est ainsi programmé dans chaque lieu partenaire.
Le Club 44 accueille en guise de dernier rendez-vous la performance de Soukaina Habiballah. La poétesse entrelace dans « Dodo ya Momo do », les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille. Sur scène, Soukaina entrecroise les versions arabe et française du cycle de poèmes : elle devient sa propre traductrice. Comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle. La performance bénéficie d’un environnement sonore créé par Zouheir Atbane à partir de berceuses marocaines collectées auprès de très vieilles femmes dans tous les coins et toutes les langues du Maroc.
La performance est suivie d’une discussion avec le metteur en scène et porteur du projet Henri Jules Julien. Celle-ci met en lumière la spécificité du « projet Shaeirat » et de la poésie arabe féminine, une poésie très peu connue, peu lue, peu traduite, et pourtant d’une grande puissance.
Soukaina Habiballah est poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteure de quatre recueils de poésie – « Un quart de siècle de regard » (Arab Scientific Publishers 2014), « Il n’y a pas besoin de toi » (The house of Poetry 2015), « Cinq papillons sans aile » (The Editions of Rawafid 2017) et « Plan B ». (Almutawassit Editions 2019), du roman « La caserne » (Arab Scientific Publishers 2016) et du recueil de nouvelles « Demain peut-être » (The Editions of Rawafid 2020). Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage « Who Left the Door Open ? ». Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC. Ses poèmes ont été traduits en français, en anglais, en allemand et en espagnol.
Enregistrée au Club 44 le 16 mai 2023

May 8, 2023 • 1h 47min
La poésie comme lieu de résistance | Leili Anvar
La poésie comme lieu de résistance. La voix poétique des femmes en littérature persane. Une conférence de Leili Anvar.
Qui tente de retracer l’histoire des femmes et de leurs productions intellectuelles ou artistiques se heurte partout dans le monde et en terre d’Islam en particulier, au silence des textes. Silence des historiens ou des politiciens, des hommes comme des femmes elles-mêmes, fruit de l’ignorance ou de la volonté délibérée de taire la voix des femmes et de les invisibiliser sur la scène publique. Les événements récents en Iran et en Afghanistan ne font que confirmer la permanence de la tension autour de la voix et du corps des femmes dans cette région du monde, alors même qu’elles sont désormais nourries des modèles européens. Or, depuis les débuts de la littérature persane, quelques femmes ont pourtant eu le courage non seulement de composer de la poésie, mais de la rendre publique (ce qui est beaucoup plus problématique). Rabi‘a de Balkh (Xe siècle), Mahsati de Ganja (XIIe siècle), et surtout, Simine Behbahâni, Forough Farrokhzâd et Nadia Anjuùan (XXe siècle) – inspirées des mouvements de libération des femmes en Europe – chacune des femmes évoquées a quelque chose à nous dire de notre rapport au féminin. À travers l’évocation de quelques-unes d’entre elles et une mise en parallèle avec les œuvres de Christine de Pizan, nous essaierons de montrer comment la poésie devient dans cette culture, lieu de résistance et espace de liberté, miroir du destin des femmes.
Leili Anvar est une spécialiste de la littérature persane. Elle est maître de conférences à l’INALCO, chercheuse et traductrice. Elle a notamment publié : « Le cri des femmes afghanes. Anthologie de poèmes », (Bruno Doucey, 2022), « Leyli et Majnûn » de Jâmi, illustré par les miniatures persanes, traduction en prose poétique (Diane de Selliers, 2021), « Le Cantique des oiseaux de Attâr », traduction en vers (Diane de Selliers, 2014), « Paroles de Vérité, traduction de l’enseignement spirituel d’Ostad Elahi » (Albin Michel, 2017), « Malek Jân Ne’mati, la vie n’est pas courte mais le temps est compté » (Diane de Selliers, 2007), essai sur la vie et l’œuvre de la mystique kurdo-persane Malek Jân Ne’mati suivi d’une anthologie et « Rûmî » (Entrelacs, 2004) essai sur le poète mystique persan Rûmi suivi d’une anthologie.
Dans le cadre de La Semaine de l’Europe et en partenariat avec le Printemps de la poésie.
Enregistrée le 4 mai 2023 au Club 44

May 2, 2023 • 1h 38min
Les états généraux du magazine | Ariane Dayer et Julien Perrot
Les états généraux du magazine. Pratiques et expérimentations en terre romande. Une table ronde avec Ariane Dayer et Julien Perrot. Modération : Séverine Cattin, conservatrice adjointe du MBAL, et François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias.
En partenariat avec le Musée des beaux-arts du Locle (MBAL). Dans le cadre de l’exposition Le Plaisir du texte présentée au MBAL (24.03–18.09.23)
Le Club 44 s’associe pour la première fois au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL) pour présenter un cycle de réflexion en écho à leur exposition «Le Plaisir du texte» (24.03 – 18.09.2023). Pendant deux jours, le vendredi au Club 44 et le samedi au MBAL, des rencontres sonderont la place et le rôle social des magazines aujourd’hui et les perspectives de ses futures évolutions. En effet, dans un paysage médiatique radicalement reconfiguré par les nouvelles technologies, le format magazine est repensé, et traverse une mue certaine. Il reste pourtant un objet clé du quotidien, ancré dans notre société et témoin de ses évolutions.
D’autres rencontres suivront le samedi 29 de 10h30 à 15h30 au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL).
La Suisse romande se distingue dès le 19e siècle par la densité et la diversité de sa presse écrite. Dans ce paysage, la presse magazine va jouer un rôle complémentaire à celui de la presse quotidienne : articulant de manière spécifique le texte et l’image, s’adressant aussi bien à des publics diversifiés tant sur le plan géographique que sociologique, ce secteur est marqué par des aventures au long cours («L’Illustré», «Femina») comme par des épisodes douloureux (la fin de «l’Hebdo» en 2017). Dans une période de transformations profondes du paysage médiatique, dans quelle mesure le magazine garde t’il sa spécificité et son identité.
Durant cette soirée au Club 44, nous porterons un regard particulier sur la presse magazine aujourd’hui. Une introduction de François Vallotton nous permettra de saisir l’histoire récente de ce segment éditorial. Puis les regards croisés de deux acteurs phares du paysage romand, nous permettront d’appréhender les enjeux concrets liés à la presse magazine aujourd’hui. En effet, Ariane Dayer a participé à l’aventure éditoriale de titres emblématique qui ont marqué l’histoire du journalisme romand. Julien Perrot, lui, a créé un magazine, «La Salamandre», une véritable success story. Cette revue fonctionne à contre-pied des modèles traditionnels et peut être une source d’inspiration pour repenser le magazine. Car aujourd’hui, à l’ère numérique, la notion de communauté réelle et le bénéfice social apporté à une région sont des piliers importants pour garantir la survie d’un titre, mais aussi sa nécessité et son rayonnement.
Ariane Dayer est rédactrice en chef de la Rédaction Tamedia en Suisse romande et du « Matin Dimanche ». Titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Institut de hautes études internationales (HEI), Ariane Dayer a mené toute sa carrière dans le journalisme. Elle a notamment été rédactrice en chef du magazine « L’Hebdo » de 1997 à 2002. En 2003, elle a fondé l’hebdomadaire satirique « Saturne », qu’elle a dirigé pendant trois ans. Elle a intégré « Le Matin Dimanche » en 2005 et en est devenue la rédactrice en chef dès 2010, après un passage au quotidien « Le Matin », qu’elle a dirigé durant deux ans.
En octobre 1983, à l’âge de 11 ans, Julien Perrot écrit le premier numéro de la revue qui va devenir La Revue Salamandre. 40 ans plus tard, ce biologiste passionné est toujours aussi convaincu par la nécessité de réconcilier l’homme avec la vie sauvage. Référence dans l’univers naturaliste, Julien Perrot est régulièrement l’invité des médias en Suisse comme en France.

May 2, 2023 • 15min
J’ai vu des pensées attendre sous l’orme | Laure Marville - vernissage
Une exposition de Laure Marville, présentée par Séverine Cattin, conservatrice adjointe Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL)
Commissariat : MBAL
"J’ai vu des pensées attendre sous l’orme" est une installation évoquant un décor, réalisée spécialement pour l’occasion, qui mobilise des techniques diverses et chères à l’artiste telles que la linogravure, le dessin, l’écriture ou encore le collage. Des éléments figuratifs, des motifs décoratifs et des fragments de texte se déploient sur les parois de l’espace, à la manière d’un courant de conscience dont l’origine reste ouverte : Est-ce la voix de cette créature ailée prophétique, dont les indications sont condamnées à rester ignorées par les hommes que l’on entend ? S’agit-il simplement de l’artiste qui s’adresse au public ? Serait-ce une spectatrice qui partage un récit ? "J’ai vu des pensées attendre sous l’orme" utilise un vocabulaire fictionnel, humoristique et poétique pour transmettre des idées qui sont chères à Laure Marville, telles que le décloisonnement des catégories de savoir, le libre accès aux objets de connaissance ou encore l’émancipation des voix minorisées.
Laure Marville (*1990, vit et travaille à Genève) est une artiste diplômée de la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève. Dans son travail, elle a souvent recours à la linogravure sur tissu ou sur papier, répétant des motifs qu’elle découpe et assemble dans des compositions où apparaissent parfois des fragments de textes. Lauréate de nombreuses bourses et résidences, elle a participé à des expositions de groupe en Suisse et à l’étranger, et a entre autres bénéficié d’une exposition personnelle à la Ferme de la Chapelle, Genève (2021). Parallèlement à son travail d’artiste, elle est active dans les milieux alternatifs, notamment en tant que curatrice et co-directrice des espaces d’art Zabriskie Point et Hard Hat à Genève.

Apr 5, 2023 • 1h 45min
Généalogie du soulèvement en Iran | Chowra Makaremi
"Généalogie du soulèvement en Iran. Le mouvement Femme Vie Liberté", une conférence de Chowra Makaremi
Depuis septembre 2022, les Iraniens, souvent jeunes, se sont engagés dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité du soulèvement. Chowra Makaremi aimerait porter sur ces événements un regard à double-focale : comprendre, d’un côté, l’actualité d’une révolte qui s’installe au jour le jour dans la durée, avec surprise, audace, incertitude ; déplier, d’un autre côté, l’histoire longue et les enjeux sociaux dans lesquels résonnent ces insurrections. Sans se départir de la distance paradoxale depuis laquelle on observe l’Iran (à travers les écrans), il s’agit de donner à cette irruption spontanée une profondeur de champ qui permet d’en identifier la généalogie multiple, mais aussi de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu’elle représente, quel qu’en soit le futur.
Chowra Makaremi est anthropologue au CNRS à Paris. Elle a coordonné plusieurs collectifs de recherche sur le contrôle des frontières en Europe. Elle a aussi publié, sur la révolution iranienne, « Le cahier d’Aziz » (Gallimard, 2011) et avec Hannah Darabi « Rue Enghelab. Une révolution par les livres 1979-83 » (Le Bal/Spector, 2019). Elle a réalisé le film « Hitch. Une histoire iranienne » (Alter Ego, France, 78 min., 2019). Elle dirige le programme de recherche ERC Violence, State formation and memory politics: an off-site ethnography of post-revolution Iran.
Enregistrée le 4 avril 2023 au Club 44