
Club 44 | notre monde en tête-à-têtes
Le Club 44 est un centre de débats et de conférences à la pointe de l'actualité.
Latest episodes

Nov 16, 2023 • 1h 41min
Turquie, un pont entre deux mondes | Zeynep Ersan
La Turquie est notre horizon. D’un côté, l’Europe. De l’autre, l’Asie. Comme jadis sous l’Empire ottoman, elle est le pont qui relie nos destins à ceux de cet Orient si compliqué vers lequel, disait le général de Gaulle, nous volons tous avec des idées trop simples. La Turquie d’aujourd’hui, c’est largement celle d’hier. On ne change pas un peuple millénaire qui porte en lui la richesse, la diversité et la dignité issues de trois empires successifs.
Bien sûr, la Turquie, qui célèbre cette année son centenaire, souffre autant qu’elle inquiète. Pour comprendre cette terre de paradoxes, loin des jugements parfois (rarement…) fondés, souvent hâtifs, il faut se plonger dans son histoire, l’écouter se raconter dans sa diversité, sa complexité et ses choix. Tout comme le chante si bien Zülfü Livaneli : « Istanbulu dinliyorum », j’écoute Istanbul…, du poète Orhan Veli.
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Zeynep Ersan est journaliste. Elle a été directrice et rédactrice en chef de Bon à Savoir, avant de rejoindre la direction du Temps. Elle est aujourd’hui Associée chez Dynamics Group, conseil en communication stratégique. Elle a publié des guides pratiques et Turquie, un pont entre deux mondes (Nevicata, coll. L’Âme des peuples, 2022).
Enregistré au Club 44 le 19 octobre 2023.

Nov 1, 2023 • 1h 49min
Une rentrée de tous les dangers | Hasni Abidi
Au-delà de son impact politique et économique sur le continent européen, la guerre en Ukraine entraine l’émergence d’un nouvel ordre mondial : spectaculaire perte d’influence de la France sur le continent africain, front anti-occidental symbolisée par la montée en puissance du Sud Global, élargissement des BRICS à d’autres puissances émergentes comme l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. La réconciliation inattendue entre l’Iran et l’Arabie saoudite ne rassure pas les alliés traditionnels du royaume wahabite. Sur le plan interne, contraints par les revendications populaires, les pouvoirs dans cette région ont introduit des ajustements ayant des conséquences sur la primauté du politique, la place de la religion dans les législations, la séparation des pouvoirs, la place de l’armée et les droits de la femme dans les systèmes juridiques et politiques. Cette région du globe, dont l’immobilisme a longtemps été souligné, est certes la région la plus courtisée au monde, mais elle est soumise à son propre défi : comment réconcilier les dynamiques internes et les contraintes externes ? Le politologue Hasni Abidi analysera les contours des mutations en cours dans l’espace arabo-musulman et les enjeux géopolitiques mondiaux dans le contexte d’une rentrée de tous les dangers.
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Hasni ABIDI est politologue, spécialiste de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il est membre du Panel international sur la sortie de la violence, cofondateur aussi en 1999 du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève. Titulaire d’un Doctorat en science politique de l’Université de Genève, il assure un séminaire au Global Studies Institute de l’Université de Genève sur « la Politique méditerranéenne de l’UE », un cours sur la « Géopolitique du Moyen-Orient » et un séminaire hebdomadaire sur les «Nouvelles dynamiques institutionnelles au Moyen-Orient ». Chercheur invité à l’Université Paris I durant plusieurs années, il enseigne à Sciences Po. Campus de Menton. Ses travaux portent sur l’évolution politique au Proche et Moyen-Orient et en Afrique du nord et les contours des transitions engagées dans le monde arabe. Focal est mise sur la participation politique des islamistes et la conversion politique et économique des jihadistes. Hasni Abidi a assuré aussi des mandats de recherches pour plusieurs organisations régionales et internationales dont l’UNESCO, CNUCED, UNAOC et le CICR. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la région, notamment : Le Moyen-Orient selon Joe Biden, (dir, Erick Bonnier, 2021), Moyen-Orient, le temps des incertitudes (Erick Bonnier, 2018), Petit lexique pour comprendre l’islam et l’islamisme, (Erick Bonnier, 2015) ou encore Le Manifeste des Arabes (Éditions Encre d’Orient, 2011. A paraître en janvier 2024, Nouvelles dynamiques politiques et institutionnelles au Moyen-Orient (Encre d’Orient, Paris).
Enregistré au Club 44 le 14 septembre 2023

Oct 4, 2023 • 1h 38min
Conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine | Pascal Boniface
La guerre en Ukraine s’installe dans la durée et débouche sur une redistribution globale des cartes géopolitiques. Quels sont les nouveaux rapports de force et nouvelles lignes de fracture qui en sont issus ? Ce conflit va-t-il reconfigurer l’ordre mondial ou simplement faire évoluer l’existant ? Qui sont les perdants et les gagnants de cet épisode historique ?
En partenariat avec UBS & l’Association Industrielle et Patronale
En collaboration avec La Méridienne
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Conférencier renommé, Pascal Boniface est le directeur fondateur de l’Institut français des affaires internationales et stratégiques (IRIS), basé à Paris. Il a publié ou édité plus de soixante ouvrages, dont certains livres phares, traitant des relations internationales, de la dissuasion nucléaire et du désarmement, de la sécurité européenne, de la politique internationale française ainsi que du conflit au Moyen-Orient et de son impact en France. Il dirige La Revue internationale et stratégique depuis 1991, et est le rédacteur en chef de L’Année stratégique depuis 1985. Régulièrement présent dans les médias nationaux et internationaux, écrits et audiovisuels, il est aussi l’un des analystes géopolitiques les plus suivis sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Il analyse également les questions internationales sur sa propre chaîne YouTube et dans ses podcasts hebdomadaires Comprendre le monde, ainsi que sur son blog (IRIS, Mediapart et personnel). Il a été fait Chevalier du Prix de France pour services éminents rendus à titre public et privé, Officier de la Légion d’honneur et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
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Enregistré le 26 septembre au Club 44

Sep 27, 2023 • 35min
Les Garde-Temps | Luc Debraine - Etienne Klein
A l'occasion du vernissage de photographies Les Garde-Temps, Luc Debraine présente son travail et dialoguer avec Etienne Klein, philosophe des sciences et physicien.
Les garde-temps sont des horloges qui gardent un temps précieux : celui de la mémoire. Ils ont été arrêtés nets par des catastrophes naturelles ou humaines, du Titanic à Hiroshima, de Buchenwald aux tours du World Trade Center. Ils affichent encore des moments fatidiques. Certains ont été stoppés volontairement pour marquer une révolution, une libération, un événement singulier. Les garde-temps sont parfois hors d’usage, mais leur silence en dit long sur un destin hors du commun. Ils sont conservés dans des lieux publics, des musées ou chez des particuliers. Ils témoignent d’une volonté : ne pas oublier.
Par la photographie et le texte, Luc Debraine compose une
fresque de ces témoins muets de l’histoire. Il tire parti de sa quête menée pendant deux décennies dans le monde entier, pour interroger la nature profonde de la photographie et du temps. Prendre une image fixe d’une horloge arrêtée revient à suspendre le temps deux fois. Le geste permet de comprendre que la photographie et l’horlogerie, deux arts du temps, ont beaucoup en commun. Roland Barthes le disait : un appareil photo est une horloge à voir.
En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc
En collaboration avec La Méridienne & le Musée international d’horlogerie
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Luc Debraine est le directeur du Musée suisse de l’appareil photographique de Vevey. Il est également journaliste, photographe et commissaire d’exposition. Il a été chargé de cours en culture visuelle à l’université de Neuchâtel et est membre des rédactions du journal Le Temps et du magazine L’Hebdo.
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Enregistré le 19 septembre au Club 44

Sep 27, 2023 • 1h 49min
Que montre une montre ? | Etienne Klein
Nous avons tendance à considérer que la montre serait le symbole suprême du temps, son incarnation véritable, c’est-à-dire un objet intrinsèquement plus temporel que tous les autres. Mais posons-nous sérieusement la question : que montre au juste une montre ? Du temps, bien sûr ! répondent sans hésiter ceux qui ont la langue bien pendule. Pourtant, l’idée que le temps manifesterait une présence plus forte de lui-même dans tout ce qui relève de l’horlogerie ne va pas de soi. Certes, une montre donne l’heure, nous en sommes bien d’accord, mais montre-t-elle le temps pour autant ? Ne le dissimule-t-elle pas plutôt derrière le masque convaincant d’une mobilité parfaitement régulière, celle de ses aiguilles ?
En collaboration avec La Méridienne et le Musée international d’horlogerie
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Etienne Klein est un physicien et philosophe des sciences. Professeur à l’École centrale Paris, docteur en philosophie des sciences, il a créé et dirigé le Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). En parallèle, il mène une carrière dans le domaine de la vulgarisation notamment autour de la physique quantique et la physique des particules. La question du temps est l’une de ses thématiques de prédilection. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont rencontré un succès autant public que critique, distingués aussi de plusieurs prix. Il a notamment publié L’Unité de la physique (PUF, 2000) et aux éditions Flammarion : Les Tactiques de Chronos (2003, prix La Science se livre 2004), Petit Voyage dans le monde des quanta (2004, prix Jean Rostand), Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres (2005), Le Facteur temps ne sonne jamais deux fois (2007), Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde (2011) En cherchant Majorana, le physicien absolu (2013) Tout n’est pas relatif (2017) et Courts-circuits (2023). Producteur de radio également, il anime actuellement chaque samedi La conversation scientifique sur France culture.
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Enregistrée le 19 septembre au Club 44

Jul 5, 2023 • 1h 39min
Guerre en Ukraine | Anne Nivat
La journaliste Anne Nivat a été sur le terrain de plusieurs conflits im-
portants, en Irak, Russie, Afghanistan ou même en France ! Elle prépare
actuellement un ouvrage approfondi sur la société russe dont elle est
une spécialiste reconnue. Elle évoquera au Club 44 les réflexions déve-
loppées dans ce futur livre en amont de sa parution. Cela permettra de
mieux comprendre la complexité du conflit en Ukraine où elle s’est rendue
plusieurs fois depuis le début de la guerre. Anne Nivat s’est positionnée
depuis ses débuts comme une écrivaine publique au service de celles
et ceux qu’on n’entend jamais.
Anne Nivat est docteure en sciences politiques. Reporter de guerre in-
dépendante, elle a vécu dix ans à Moscou basée en tant que corres-
pondante pour des titres de presse francophone tels que Libération,
Ouest France, Le Soir, Le Point, la radio RMC. Après avoir couvert seule,
des années durant, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, depuis
une décennie elle porte son regard sur son propre pays. Elle est l’au-
teure de quatorze livres, dont Chienne de guerre : une femme reporter
en Tchétchénie (Fayard, 2000), prix Albert-Londres, Dans quelle France
on vit (Fayard, 2017), Un continent derrière Poutine ? (Le Seuil, 2018),
La France de face (Fayard, 2022), et de deux romans graphiques dont
Dans la gueule du loup (Marabulles, 2021).
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
Enregistrée le 27 juin 2023 au Club 44

Jun 13, 2023 • 1h 42min
Désinformation économique | Myret Zaki
Connaissez-vous votre véritable pouvoir d’achat ? Non, car l’indice d’inflation sous-estime certains coûts comme le logement et ne reflète pas le coût de la vie. Qu’en est-il de la statistique du chômage ? Elle exclut les chômeurs découragés, les inactifs, et n’informe pas sur le mal-emploi et le sous-emploi. Et les PIB des grands pays ? Ils sont souvent surestimés. La dette financière ? Sous-estimée. Les taux d’intérêt ? Ils ne reflètent plus le marché. Les principales monnaies ? Leur dévaluation passe inaperçue, sauf face à l’or... dont les cours sont manipulés. Et les rapports annuels des entreprises ? S’ils peuvent faire 500 pages, le marketing y dépasse parfois le reporting, et l’essentiel n’y figure pas toujours. On l’imagine réservée aux régimes autoritaires, mais la désinformation économique existe aussi dans les pays développés. Les statistiques officielles ne reflètent pas toujours l’expérience du plus grand nombre. La politisation des chiffres et l’embellissement des statistiques sont une réalité, souvent masquée par l’extrême mathématisation des calculs. On croirait presque qu’il s’agit de sciences dures, qui seraient apolitiques ; rien n’est plus faux. Derrière chaque chiffre, il y a des hypothèses et des choix de société. Outre la barrière technique, l’indépendance de l’information est menacée par l’essor fulgurant de la communication, du marketing et de la propagande idéologique et militaire du XXIe siècle. Mieux s’informer sur l’état réel de nos sociétés, recouper les informations n’a jamais été aussi primordial. Cet examen s’impose d’autant plus si l’on veut mieux comprendre le phénomène de perte de confiance dans les institutions et dans la parole officielle qui se manifeste dans les pays développés.
Myret Zaki est journaliste économique. Elle a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs best-sellers aux éditions Favre liés à l’actualité financière : « UBS, les dessous d’un scandale » (2008), « Le secret bancaire est mort, vive l’évasion fiscale » (2010), « La fin du dollar » (2011), et « La finance de l’ombre a pris le contrôle » (2016).
Enregistrée le 8 juin 2023 au Club 44

Jun 6, 2023 • 1h 51min
«Faire monde» | Felwine Sarr
«Faire monde». Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Rencontre entre Felwine Sarr et Eric Tariant
L’économiste et écrivain Felwine Sarr revient dans cette rencontre sur les réflexions menées dans deux livres importants pour saisir sa pensée. Tout d’abord, « Habiter le monde, essai de politique relationnelle » (Mémoire d’Encrier, 2017) où il nous invite à se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation, à pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l’humanité. Autre ouvrage phare, « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021). Il appelle dans ce dialogue approfondi avec Gaël Giraud à repenser l’héritage des Lumières, déconstruire le capitalisme, imaginer des gouvernements qui prendraient leurs distances par rapport au réductionnisme capitaliste... Mêlant philosophie, spiritualité, politique et économie, cet échange fluide rappelle que l’économie n’est pas une finalité et insiste sur la nécessité pour l’humanité de se définir un projet plus grand que la maîtrise des instruments. Felwine Sarr appelle constamment dans son œuvre, théorique et littéraire, à une réinvention du politique et du langage, fondamentale pour « habiter l’infini du monde ».
Et le 31 mai, à 20h30 au Centre de culture ABC, Felwine Sarr nous a fait l’honneur d’une lecture d’extraits de son dernier roman «Les lieux qu’habitent mes rêves» (Gallimard, 2022), entrecoupée de quelques chansons.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne et en partenariat avec le Centre de culture ABC.
FELWINE SARR est un écrivain et universitaire sénégalais, professeur à l’Université de Duke en Caroline du Nord après avoir enseigné à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal où il est Professeur Titulaire des Universités et agrégé en économie. Ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine, les politiques économiques, l’épistémologie, l’anthropologie économique et l’histoire des idées religieuses. En 2016, il crée avec l’historien Achille Mbembé, « les Ateliers de la pensée de Dakar » qui est une plateforme qui réunit intellectuels et artistes du Continent et des diasporas pour penser les enjeux du monde contemporain. En 2018, il est chargé par le président français avec l’historienne de l’art Benedicte Savoy de rédiger un rapport sur la restitution du patrimoine africain présent dans les musées français. Il a publié entre autres « Afrotopia » (Philippe Rey, 2016), « Habiter le monde » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Écrire l’Afrique-monde » (ouvrage collectif codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2017), « Restituer le patrimoine africain » (Philippe Rey/Seuil, 2018) avec Benedicte Savoy et « Politique des temps » (codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2019), « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021) avec Gaël Giraud et « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022). Il est le coéditeur avec sa maison d’édition Jimsaan du Prix Goncourt 2021 de « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mbougar Sarr.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
ERIC TARIANT est journaliste indépendant. Il écrit sur l’art, l’écologie et les utopies réelles - des utopies expérimentées qui créent les conditions d’un avenir meilleur - dans les colonnes du quotidien Le Temps, du mensuel Connaissance des arts, du trimestriel WE DEMAIN, et de la revue source.
Enregistrée le 1er juin 2023 au Club 44

May 24, 2023 • 1h 55min
Le renouveau idéologique en Chine | Alice Ekman
Le renouveau idéologique en Chine. Quelles conséquences pour le monde ? Une conférence de Alice Ekman
« La Chine ne peut pas exister sans l’Occident », entend-on souvent. En est-on vraiment sûr ?
Alice Ekman prend acte de la fin d’une époque, celle d’une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d’une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l’émergence de ce qu’elle dénomme la « bimondialisation », structurée par des groupes de pays ennemis. Car c’est un fait : la Chine se ferme à l’Occident, et aux États-Unis en premier lieu, dans un contexte de tensions commerciales, technologiques mais aussi idéologiques prolongées. En parallèle, Pékin tente de bâtir une coalition alternative de pays, d’élargir son « cercle d’amis », au cœur duquel se trouve la Russie.
La Chine de Xi Jinping est désormais pleinement entrée dans une rude compétition entre systèmes politiques, et semble prête à payer le coût de ses choix géostratégiques. Le commerce n’adoucit pas les mœurs.
Grâce à sa fine connaissance de la politique étrangère chinoise et son travail de synthèse, Alice Ekman parvient par une analyse minutieuse à rendre compte de la nouvelle restructuration du monde, avec clarté et efficacité.
Reconnue comme l’une des meilleures spécialistes européennes de la Chine, Alice Ekman est analyste responsable de l’Asie à l’European Union Institute for Security Studies (EUISS). Parlant le mandarin, ses travaux portent en premier lieu sur la politique intérieure et extérieure de la Chine, les relations Chine-Europe/France, ainsi que sur les enjeux de sécurité en Asie de l’Est. Elle a notamment publié « Rouge vif – l’idéal communiste chinois » (Ed. de l’Observatoire), qui a remporté le prix du livre géopolitique 2020 et le prix Aujourd’hui 2020, et plus récemment « Dernier vol pour Pékin » (Ed. de l’Observatoire, novembre 2022).
Enregistrée le 23 mai 2023
Nous avons rencontré quelques problèmes durant l'enregistrement, veuillez nous en excuser !!

May 22, 2023 • 1h 51min
BIG BOUNCE - «Ethnographies des mondes à venir» | Philippe Descola
BIG BOUNCE - «Ethnographies des mondes à venir» Comment penser de nouvelles cosmopolitiques ? | Philippe Descola
De plus en plus de citoyens du monde sont convaincus que la catastrophe écologique en cours ne peut être enrayée qu’en changeant de fond en comble nos relations aux milieux de vie et aux autres qu’humains. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Car un tel bouleversement ne passe pas seulement par des changements d’attitude individuels, une plus grande attention portée aux différentes manifestations du vivant, il passe aussi et surtout par un changement des institutions qui nous ont conduits à transformer les autres qu’humains en ressources, en objets de consommation et instruments de production. Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s’inscrire ? Et quels sont les moyens d’action pour la faire advenir ? En s’inspirant des données anthropologiques, des luttes territoriales et des combats autochtones, on esquissera la perspective d’une cosmopolitique hybride qui verrait s’articuler des structures étatiques renouvelées et des territoires autonomes dans un foisonnement des modes hétérogènes d’organisation sociale, de manières d’habiter et de cohabiter.
En partenariat avec le Musée d’ethnographie, Neuchâtel. Philippe Descola donnera une conférence à l’aula du MEN le mercredi 10 mai sur « Les Formes du visible ». En partenariat aussi avec l’Université de Neuchâtel ainsi que le Centre de culture ABC et le Théâtre populaire romand dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent.
Philippe Descola, anthropologue, a été professeur titulaire de la chaire Anthropologie de la nature au Collège de France de 2000 à 2019. Lauréat de la médaille d’or du CNRS en 2012, il est membre étranger de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.
Enregistrée le 9 mai 2023 au Club 44