Club 44 | notre monde en tête-à-têtes

Club 44
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Oct 30, 2021 • 1h 48min

Manières d'être vivant | Baptiste Morizot

Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d’autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la “nature”. À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d’un côté, dix millions de l’autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C’est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l'importance à restituer au vivant. En partant pister les animaux sur le terrain, et les idées que nous nous faisons d’eux dans la forêt des savoir, Baptise Morizot s’interroge : peut-on apprendre à se sentir vivants, à s’aimer comme vivants ? Comment imaginer une politique des interdépendances, qui allie la cohabitation avec des altérités, à la lutte contre ce qui détruit le tissu du vivant ? Il s’agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d’être vivant. Baptiste Morizot est écrivain et maire de conférences en philosophie à l'université d'Aix-Marseile, et membre de l'IUF. Il est l'auteur des Diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (Ed. Wildproject, 2016) et, chez Actes Sud, dans la collection "Mondes sauvages", de Sur la piste animale (2018) et Manières d'être vivant (2020). En partenariat avec le Lycée Blaise Cendrars et le Rotary Club de La Chaux-de-Fonds. En collaboration avec la librairie La Méridienne. Enregistrée le 30 septembre 2021.
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Oct 26, 2021 • 1h 46min

Innovation et lutte contre la pauvreté en Afrique |G. Castella, F. Faye, B. Graz et T. Grünig

La recherche scientifique et l’innovation sont souvent citées comme des moyens de venir à bout des grands défis globaux auxquels le monde fait face. S’il est clair que l’innovation technologique ne pourra répondre seule à ces défis, il n’en demeure pas moins qu’elle peut jouer un rôle important dans la réduction des inégalités Nord-Sud. Les principaux acteurs de la coopération internationale travaillent d’ailleurs sur des programmes qui intègrent le monde académique et scientifique. La question qui se pose dès lors est quelle innovation pour quel développement ? Dans les années 1990, on parlait de technologies appropriables pour parler de techniques adaptées aux contextes des pays en développement. Depuis quelques années, l’anglicisme « low-tech » tend à remplacer cette locution. Loin de ne constituer qu’un changement sémantique, ce virage démontre une volonté affichée par certains de s’opposer aux technologies dites « high-tech » qui seraient, par définition, moins adaptées aux pays en développement. Cette opposition a-t-elle un sens, à l’heure où les smartphones et les antennes 3G sont présents jusque dans les brousses les plus reculées du Sénégal ? Doit-on continuer à réfléchir l’innovation différemment en fonction des besoins des populations cibles. Le low-tech constitue-t-il une solution durable et globale et une réponse à l’hyper technologisation de nos sociétés ? Quelle place des savoirs-faires locaux et traditionnels dans ce débat ? Autant de questions qui agitent tant le monde académique que celui des spécialistes de la coopération au développement. En partenariat avec le Centre Ecologique Albert Schweitzer Suisse (CEAS). Dans le cadre des festivités des 40 ans du CEAS. Enregistrée au Club 44 le 26 octobre 2021.
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Oct 20, 2021 • 1h 48min

BiG BOUNCE | Georges Didi-Huberman

Bras ouverts jusque dans le feu | Conférence « Aimer ne consiste qu’à désirer une chose pour elle-même ». Ces paroles de Saint-Augustin ont incité Hannah Arendt à écrire son premier livre (sa thèse de philosophie) sur Le Concept d’amour. Décision frappante par contraste avec l’absence remarquable du thème de l’amour chez Heidegger. On interrogera la dimension existentielle et poétique de ce geste, ouvrir les bras à l’autre, en relisant la correspondance entre Marina Tsvétaïeva et Rainer Maria Rilke. Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l’art, enseigne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris). Il a enseigné dans de nombreuses universités étrangères et a reçu de nombreuses distinctions. Il a dirigé plusieurs expositions internationales et a publié une soixantaine d’ouvrages sur l’histoire et la théorie des images. Parmi les plus récents : Désirer désobéir (Ed. Minuit, 2019), Pour commencer encore (Ed. Argol, 2019) et Éparses (Ed. Minuit, 2020). En partenariat avec le Centre de culture ABC et le TPR dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent. Enregistrée au Club 44 le 20 octobre 2021
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Oct 14, 2021 • 1h 45min

Smartphone et Mémoire

Recourir à son smartphone pour se souvenir d’une date d’anniversaire ou d’une course à faire, pour retrouver une information, prendre des notes, pour reconnaître une plante ou un morceau de musique. Voilà toutes sortes d’usages qui amènent les usagers à parler de « second cerveau », de « prothèse cérébrale », ou plus largement d’extension de sa mémoire ou de sa perception. En quoi le smartphone peut-il être une extension de soi ? Comment les usages du smartphone réactivent-ils les débats sur la délégation de fonctions cognitives aux objets techniques ? Et plus globalement, que penser d’une telle situation ? Cette conférence abordera ces différentes questions en décrivant les usages actuels du smartphone dans une perspective anthropologique. Nicolas Nova est professeur à la Haute école d'art et de design (HEAD) à Genève, où il enseigne l'anthropologie des cultures numériques, l’ethnographie et la recherche en design. Il est aussi co-fondateur de Near Future Laboratory, une agence de prospective. En partenariat avec la Galerie C et la Bibliothèque publique et universitaire (BPUN) dans le cadre de l’exposition Mémoire(s) qui aura lieu du 23 septembre au 31 décembre 2021. Dans ce cadre interviendra également à la BPUN (salle de lecture) le Prof. Octave Debary, anthropologue spécialiste des questions mémorielles, lors d’une table ronde le 6 décembre à 18h30 aux côtés de Jérémie Bennequin et Christian Egger.
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Sep 23, 2021 • 17min

Vernissage How Like a Leaf I am | Alexandra Baumgartner

Alexandra Baumgartner examine dans son projet «How like a leaf I am» les enchevêtrements des vies humaines et végétales ainsi que notre responsabilité collective dans le déclin rapide des écosystèmes. Portant son regard sur le monde des semences, elle s’intéresse à la gestion de l’agro-biodiversité : des initiatives agricoles aux efforts dynamiques et communautaires de conservation des semences en passant par les programmes de sélection participative. Ce faisant, la photographe recherche des pratiques et des outils aptes à relever les défis gigantesques de la sécurité alimentaire mondiale, des changements climatiques et des monopoles des semences. A la fois poétiques et guidées par sa recherche, ses images sont imprégnées d’un sentiment de tristesse troublant face à la perte de la biodiversité. Elles se relient étroitement à un plaidoyer convaincant en faveur d’un changement dans notre comportement et nos relations à l’environnement.
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Sep 23, 2021 • 1h 27min

Art et Vivant | Jens Hauser

Face au défi que représente la notion de ‘vivant’, sorte de mouton à cinq pattes discursif, l’art s’est toujours frotté aux nouvelles techniques de chaque époque. Aujourd’hui, avec la convergence du hard, soft et du wetware, comment peut-on composer avec des systèmes ou organismes vivants, entre imagination, représentation, simulation et manipulation matérielle ? On se retrouve typiquement avec une sorte de « paragone » tant esthétique qu’épistémique, oscillant entre l'animation du technologique (la mise en place de processus ou entités dans des médias autres que biologiques) et la technologisation de l'animé (l’instrumentation ou la manipulation des systèmes organiques existants, des êtres ou de leurs parties constitutives). Dans la ‘vie artificielle’ d’aujourd’hui, l’attirail du laboratoire moite est même de retour, avec un vif intérêt de l’art pour les systèmes hybrides, aux frontières entre le vivant et le non-vivant, la vie synthétique et la vie organique. Commissaire d’exposition, auteur et théoricien de l’art, Jens Hauser vit et travaille à Paris et Copenhague où il est chercheur au Medical Museion de l’Université de Copenhague. Il interroge les interactions entre art, technologie et vivant, et a été le commissaire d’une trentaine d’expositions et festivals internationales. En partenariat avec Total Cod.Act, la rétrospective. Enregistré au Club 44 le 23 septembre 2021.
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Sep 15, 2021 • 1h 48min

Comment avoir confiance dans l'avenir ? | Nicolas Bouzou

Le monde traverse une nouvelle révolution industrielle pleine de promesses et même de résultats déjà tangibles, notamment en ce qui concerne les transports, l’éducation, l’accès à la culture… Toutefois, l’Europe a pris un grand retard technologique dans cette révolution industrielle du numérique, de l’intelligence artificielle et de la robotique. Notre prospérité future dépend de notre capacité à rattraper ce retard et à passer de l’économie fordiste à l’économie des réseaux en y associant de nouvelles formes de solidarité. Les problèmes comme les épidémies ou le réchauffement climatique ne se résoudront pas avec la décroissance mais grâce à des politiques publiques, souvent supranationales, conçues avec intelligence et menées en coordination.
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Sep 10, 2021 • 1h 47min

Réchauffement climatique | Sonia Seneviratne

Le premier volet du nouveau rapport du GIEC a été publié début août. Les conclusions sont sans appel : le réchauffement climatique s’accélère et l’influence humaine dans le phénomène est « sans équivoque ». Les épisodes climatiques tragiques qui ont marqué l’été, canicules, incendies géants, précipitations exceptionnelles, en sont une conséquence directe. Comment s’articule ce lien entre événements extrêmes et hausse des températures mondiales ? Quelles pistes existent pour éviter le pire ? Quel rôle la végétation peut-elle jouer ? Sonia Seneviratne, une des climatologues les plus influentes d’aujourd’hui, est une experte mondialement reconnue dans ces domaines. Elle nous alerte : il faut agir vite, et de manière drastique. Nous devons immédiatement réussir à réduire les émissions associées aux énergies fossiles. En cela, la conférence de Glasgow prévue en novembre sera critique. Elle pourrait être l’une de nos dernières chances de réussir à stabiliser le réchauffement climatique autour de 1.5°C. Enregistrée au Club 44 le 10 septembre 2021
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Jun 17, 2021 • 1h 49min

Marcher la vie, un art tranquille du bonheur | David Le Breton

La marche connaît un succès planétaire en décalage avec les pratiques de sédentarité ou de sport en salle prédominant dans nos sociétés. Cette passion contemporaine mêle des significations diverses. Le sociologue évoquera à la tribune du Club 44 le plaisir et la signification de la marche, et nous en révélera les vertus thérapeutiques face aux fatigues de l’âme dans un monde de plus en plus technologique. Professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg, David Le Breton est l’auteur notamment de «Eloge de la marche» (Métailié, 2020) et de «Marcher. Eloge des chemins et de la lenteur» (Métailié, 2012). Conférence enregistrée le 17 juin 2021 au Club 44.
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Jun 15, 2021 • 1h 41min

Les femmes suisses, actrice politiques | Brigitte Studer

En 1884 Louis Bridel, professeur de droit à l’Université de Genève qualifie la démocratie suisse d’«andocratie», le rapport entre les femmes et la démocratie suisse reposant sur une longue histoire d’exclusion. A première vue, il y a là un étonnant paradoxe : cette démocratie qui se définit comme «la plus vieille du monde» est la dernière démocratie d’Europe à accorder aux citoyennes le droit à la participation politique. Les Suissesses se sont pourtant battues pour leurs droits depuis le XIXe siècle. Quelles ont été les difficultés rencontres par les femmes - et les hommes - engagées dans ce combat pour la justice et les droits humains en Suisse ? Quels sont les enjeux autour de la définition de la démocratie qui ont freiné aussi longtemps l’inclusion des femmes ? Et au-delà de leur entrée en scène officielle en tant qu’actrices politiques après 1971, quelles ont été les conditions pour qu’on les entende et les reconnaisse ? Brigitte Studer est professeure émérite à l’Université de Berne, spécialiste de l’histoire des femmes et du genre et de l’histoire sociale. Outre sa thèse «Un parti sous influence» (L’Âge d’Homme, 1994), elle a publié divers ouvrages sur l’Internationale communiste et le mouvement féministe, dont «La conquête d’un droit. Le suffrage féminin en Suisse 1848-1971» chez Livreo-Alphil. Enregistrée au Club 44 le 15 juin 2021.

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