La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

Jun 23, 2021 • 1h 5min
MAYLIS DE KERANGAL – CANOËS
MAYLIS DE KERANGAL – CANOËS
Avec Cascadeur & Médéric Collignon
« J’ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, “Mustang”, et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d’un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d’échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s’use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J’ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d’un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes — des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l’espace. Surtout, j’ai eu envie d’aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un “je”, au plus proche. »
À lire – Maylis de Kerangal, Canoës, coll. Verticales, Gallimard, 2021.

Jun 23, 2021 • 1h 37min
REMISE DES PRIX DU CONCOURS INALCO DE LA NOUVELLE PLURILINGUE 2020
REMISE DES PRIX DU CONCOURS INALCO DE LA NOUVELLE PLURILINGUE 2020
Avec les lauréats 2020, Yasmine Khlat & Jean-Simon DesRochers, écrivains parrains de l’édition 2020 & Cécile Dominjon
En 2020, les étudiants francophones du monde entier ont été invités, dans le cadre du Concours Inalco de la nouvelle plurilingue, à écrire « en présence de toutes les langues du monde », comme nous y invitait Édouard Glissant. Les étudiants lauréats seront mis à l’honneur au cours de cette soirée : leurs nouvelles sont publiées aux jeunes éditions Tangentielles et les quatre premiers textes primés, ainsi que ceux des écrivains parrainant le concours, sont lus par leurs auteurs et la comédienne Cécile Dominjon.
Ces lectures polyphoniques, à l’instar des textes eux-mêmes, sont accompagnées par une table-ronde autour des potentialités de renouvellement poétique – et plus encore – offertes par le plurilinguisme. Celle-ci fera dialoguer écrivains et jeunes auteurs, éditeurs, organisateurs et membres du jury du concours. Elle sera aussi l’occasion de lancer l’édition 2021 du concours.
Ce projet est lauréat du programme de l’OIF Langues en dialogue. Il a également reçu le soutien du programme Licence + (Inalco). Il se déroule dans le cadre du colloque Ecrire entre les langues : littérature, enseignement, traduction : https://ecrire.sciencesconf.org/resource/page/id/3
À lire – Langues en dialogue 2020, éd. Tangentielles, 2021.

Jun 23, 2021 • 1h 8min
WENDY DELORME – VIENDRA LE TEMPS DU FEU
WENDY DELORME – VIENDRA LE TEMPS DU FEU
Avec Bebe Melkor-Kadior, Candice Chechirlian, Wendy Delorme, Marguerin Le Louvier & Isabelle Sorente
Mise en son par Candice Chechirlian
« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire, un orchestre puissant, les organes noués en ordre aléatoire, un grand corps frémissant. Et j’étais l’une d’entre elles. »
Dans une société totalitaire aux frontières fermées, bordée par un fleuve, cinq personnes se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits et les corps sous contrôle. En marge du territoire, subsistent les vestiges d’une communauté de résistantes, inspirée des Guérillères de Monique Wittig.
Un texte choral dédié au pouvoir des mots, aux forces de la sororité et au désir d’un autre monde.
À lire – Wendy Delorme, Viendra le temps du feu, éd. Cambourakis, 2021.

Jun 23, 2021 • 1h 5min
YVES PAGÈS – IL ÉTAIT UNE FOIS SUR CENT
YVES PAGÈS – IL ÉTAIT UNE FOIS SUR CENT
Lecture par l’auteur
Rencontre animée par Sophie Joubert
Des années durant, l’écrivain Yves Pagès a glané toutes sortes de statistiques, notant dans un carnet des centaines de pourcentages. De ce vertigineux inventaire, il a fait un livre étrange qui, entre jeu littéraire à la Raymond Queneau et réflexions philosophiques à la Theodor Adorno, reconstitue par fragments le tableau d’une société infestée par une vision comptable du monde. Difficile de rompre la glace du monstre statistique, d’échapper à ses ordres de grandeur qui prétendent tout recenser de nos faits et gestes, quantifier nos opinions, mettre en coupe réglée nos vies matérielles. Sous emprise comptable, chacun se sent casé d’office, sondé de bas en haut, pris au piège. Mais alors, comment nous soustraire au grand dénombrement ? Un OVNI aussi malicieux que réjouissant par l’écrivain et « co-animateur » des éditions Verticales.
À lire – Yves Pagès, Il était une fois sur cent, Zones, 2021.

Jun 23, 2021 • 1h 36min
JEAN-HUBERT GAILLIOT – ACTIONS SPÉCIALE
JEAN-HUBERT GAILLIOT – ACTIONS SPÉCIALES
Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Colombe Boncenne
Jean-Hubert Gailliot est le fondateur et directeur avec Sylvie Martigny des éditions Tristram, présentées comme « une association de malfaiteurs ». C’est aussi ce que sont les personnages d’Actions spéciales, Kepler, Natsumi, le Rintintin et Denise, qui « s’enrichissent en s’amusant ». Le narrateur est embarqué par la bande, (ou s’embarque tout seul …), découvre leurs combines géniales et leur philosophie d’existence, entre le jeu, la fronde, le crime et la liberté. Un roman d’aventure en forme d’hommage génial à la littérature de genre.
À lire – Jean-Hubert Gailliot, Actions spéciales, éditions de l’Olivier, 2021.

Jun 23, 2021 • 1h 3min
« LE MARATHON AUTOFICTIF #17 » D’ÉRIC CHEVILLARD
« LE MARATHON AUTOFICTIF #17 » D’ÉRIC CHEVILLARD
Le comédien Christophe Brault s’adonne régulièrement à la lecture de textes d’Éric Chevillard à la Maison de la Poésie. Comme s’il était la voix haute de l’auteur silencieux – et plutôt discret – il en fait entendre à merveille toutes les tonalités : sa drôlerie, ses facéties, ses pirouettes verbales, son ironie cruelle, sa tendre cruauté, sa noire lucidité, sa bile multicolore. Toutes ces facettes se retrouvent dans L’Autofictif, blog littéraire qu’Éric Chevillard alimente quotidiennement depuis plus de dix ans, à raison de trois publications par jour, réunies en un livre par an. Christophe Brault s’en empare tel un marathonien, à voir si l’auteur suivra le rythme !
À lire – aux éditions L’Arbre Vengeur : Éric Chevillard, L’Autofictif et les trois mousquetaires, 2019 – (Dix ans d’Autofictif) : L’Autofictif ultraconfidentiel, 2018.

Jun 23, 2021 • 51min
Novarina
VALÈRE NOVARINA : « LES TOURBILLONS DE L’ÉCRITURE »
« L’esprit respire », lecture musicale
Comment s’orchestrent les tourbillons baroques de signes et de formes qui apparaissent, reviennent et disparaissent dans les travaux de Valère Novarina, écrivain, metteur en scène et peintre ? Cette question est centrale dans sa poétique : à Cerisy, en juillet 2018, un aréopage international s’est réuni pour suivre les développements imprévus d’une œuvre aérienne, ventilée, dans ses circonvolutions théologiques, philosophiques, dramaturgiques et poétiques. Le volume issu du Colloque de Cerisy est paru en même temps qu’une nouvelle volute de la spirale novarinienne : Le Jeu des Ombres.
Cette soirée inédite sera l’occasion, non seulement de faire tournoyer le Novarimonde au cours d’une table ronde qui n’a jamais porté aussi bien son nom (tourbillons de l’œuvre, de ses traductions, de ses archives, etc.), mais encore, pour l’auteur du Jeu des Ombres, de faire respirer l’esprit non dans un lieu abstrait (du cerveau ou de l’entendement) mais dans toute sa matérialité et sa musicalité : sur la page, dans l’espace, dans notre corps.
Avec Valère Novarina & Anssi Karttunen
Lecture de fragments du Jeu des ombres et de Lumières du corps par Valère Novarina. Réponses et développements du violoncelliste Anssi Karttunen (Finlande), soliste de renommée internationale dont le très large répertoire est à la fois baroque, classique et moderne.
À lire, voir et écouter – Marion Chénetier-Alev, Sandrine Le Pors et Fabrice Thumerel dir., Valère Novarina : Les Tourbillons de l’écriture, Hermann, 2020.
Valère Novarina, Le Jeu des ombres, P.O.L, 2020 ; spectacle mis en scène par Jean Bellorini, créé à Avignon le 23 octobre 2020 (reprise de la tournée dès ce printemps 2021).

Jun 23, 2021 • 1h 3min
VÉNUS KHOURY-GHATA – ÉLOIGNEZ-VOUS DE MA FENÊTRE & CAROLINE BOIDÉ – UNE FEMME EN CRUE
VÉNUS KHOURY-GHATA – ÉLOIGNEZ-VOUS DE MA FENÊTRE
& CAROLINE BOIDÉ – UNE FEMME EN CRUE
Lecture par les auteures
Rencontre animée par Kerenn Elkaïm
C’est l’ardeur poétique qui relie Vénus Khoury-Ghata et Caroline Boidé. Ensemble, elles ont cosigné un recueil de poèmes (Kaddish pour l’enfant à naître, éd. Bruno Doucey) et un livre d’entretiens (Ton chant est plus long que ton souffle, éd. L’Archipel) dans lequel on découvre la femme derrière la cinquantaine d’ouvrages publiés par la poète et romancière libanaise, et la relation singulière qui la lie à Caroline Boidé.
Lors de cette rencontre, elles partageront avec nous leurs derniers recueils de poèmes. Éloignez-vous de ma fenêtre de Vénus Khoury-Ghata transforme la mort en espace habitable, apprivoisé, dont la peur est enfin chassée. À travers un poème narratif et sensuel à trois voix, Une femme en crue de Caroline Boidé célèbre le désir : sa fièvre, ses vertiges, son éros, sa force vitale et son alliance secrète avec la liberté.
À lire – Vénus Khoury-Ghata, Éloignez-vous de ma fenêtre, éd. Mercure de France, 2021 – Ce qui reste des hommes, Actes Sud, 2021 – Caroline Boidé, Une femme en crue, éd. Bruno Doucey, 2021 – Vénus Khoury-Ghata, Ton chant est plus long que ton souffle. Entretiens avec Caroline Boidé, éd. l’Archipel, 2019.
Caroline Boidé ©Daniel Mordzinski

Jun 23, 2021 • 1h 5min
L’ODYSSÉE D’HOMÈRE – NOUVELLE TRADUCTION D’EMMANUEL LASCOUX
L’ODYSSÉE D’HOMÈRE – NOUVELLE TRADUCTION D’EMMANUEL LASCOUX
Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos
Emmanuel Lascoux propose une nouvelle « version » du texte grec d’Homère à partir de son travail original sur le grec ancien qu’il rythme, chante, et crie depuis plusieurs années. Il dit lui-même : « J’ai voulu monter le son ou entendre davantage. » Il revendique de « jouer les langues anciennes » comme l’on joue de la musique. « On fait du grec, soit, mais on ne fait pas le grec. Imagine-t-on faire de la musique sans la faire ? » écrit-il dans l’avant-propos à sa traduction. Mais quels détours imposer au français aujourd’hui, quels mensonges lui permettre, quand la musique du grec s’est tue ? Emmanuel Lascoux propose ainsi cette « version française » très originale des 12109 hexamètres de l’Odyssée. Plutôt qu’imiter le vers grec antique inimitable, ou dévider une prose inchantable, cette Odyssée propose à tous, un texte à dire et à chanter. Renouant finalement avec les pratiques antiques du texte épique et du poème, dans un français très contemporain et d’une oralité retrouvée.
À lire – Homère, L’Odyssée, nouvelle traduction par Emmanuel Lascoux, éd. P.O.L, 2021

Jun 22, 2021 • 39min
Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - S de Silence
Abécéd’air et de feu — Résidence d’auteur d’Anne Mulpas
Région Ile de France – Maison de la Poésie de Paris
Musique : Léonie Pernet
Montage son : Rym Debbarh-Mounir
Aujourd’hui l’Abécéd’Air est un Abécéd’Autres en compagnie de Daniel Deshays, preneur de son, réalisateur sonore et professeur d’université à l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre
et c’est le S de Silence qu’il a choisi.
Merci à l’ami conteur et poète, Fred Pougeard offrant au silence de nos cœurs les souffles de Eugène Guillevic, Anna Ahkmatova et Anne Hébert.
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Daniel Deshays est ingénieur du son, professeur des universités habilité à diriger des recherches (2015), essayiste français. Chevalier des Palmes académiques (2013).
Il a réalisé la conception sonore de nombreuses créations théâtrales (dont 34 avec Alain Françon) et musicales.
Au cinéma, il a travaillé sur le son direct et sur l'enregistrement de la musique de nombreux films, avec entre autres : Chantal Akerman, Robert Bober, Robert Doisneau, Philippe Garrel, Agnès Jaoui, Robert Kramer.
Il a enseigné dès les années 1980 dans de nombreuses écoles nationales supérieures et ateliers de formation professionnelle.
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Extrait :
...
Daniel,
j’ai jalousement choyé mon silence pour répondre au tien.
J’y ai appris péniblement à entendre.
Je n’en finis pas de commencer à entendre.
Je dis Je.
Je ne joue pas le jeu de la distance travaillée dans les autres chroniques.
Pour l’instant pas de Poète, pas de Femme qu’elle est censée être.
Elles demeurent en réserve.
Je m’adresse.
Et ainsi peux être enchevêtrée puisque c’est le silence qui m’offre l’unité et me relie si ce n’est au tout, au moins à quelque chose qui me dépasse.
Dans mon silence inaugural, l’enfant que nous sommes encore tous et toutes me noie dans la perplexité de son regard.
Dans ses yeux comme des lacs que chevauche l’en deçà, j’entends :
— C’est donc ainsi que les gens vivent ? C’est donc la voie que je dois suivre ?
...
Silence.
Entre impuissance et recueillement.
Toutes nos promesses sont ensevelies.
..
Silence.
Partons de lui.
...
Bibliographie :
De l'écriture sonore, Entre/vues, 1999
Pour une écriture du son, Klincksieck, 2006 ; version moins littéraire du précédent, allongée d'exemples et complétée, présentée sous forme de 50 questions s'adressant plus directement au profane.
Entendre le cinéma, Klincksieck, 2010
Sous l'avidité de mon oreille, Klincksieck, 2018


