

La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

Nov 21, 2023 • 1h 3min
Déserter de Mathias Enard
En dialogue avec Nalini Anantharaman, mathématicienne et professeure au Collège de France
Lecture par Marianne Denicourt
Rencontre animée par Aïnhoa Jean-Calmettes
Quelque part dans un paysage méditerranéen orageux familier et insaisissable, en marge d’un champ de bataille indéterminé, un soldat inconnu tente de fuir sa propre violence. Le 11 septembre 2001, sur la Havel, aux alentours de Berlin, à bord d’un petit paquebot de croisière, un colloque scientifique fait revivre la figure de Paul Heudeber, mathématicien est-allemand de génie, disparu tragiquement, resté fidèle à son côté du Mur de Berlin, malgré l’effondrement des idéologies. La guerre, la désertion, l’amour et l’engagement… Mathias Enard observe ce que la guerre fait au plus intime de nos vies.
À lire – Mathias Enard, Déserter, Actes Sud, 2023.

Nov 21, 2023 • 1h 27min
Rien n’est su de Sabine Garrigues
Lecture par Audrey Bonnet
Rencontre avec l’autrice animée par Flora Moricet
Rien n’est su est un récit grave, lumineux, habité par l’amour entre une mère et sa fille. Que faire quand le monde s’écroule et que la vie demeure ? Sabine Garrigues raconte la brutalité de la mort, le manque, la réinvention de soi. Les mots, émancipés des majuscules et de toute ponctuation, disent l’insoutenable absence, mais aussi la beauté d’un monde qui comprend le vide et la douleur : « la mort nourrit la vie / avant je ne le savais pas / maintenant je le sais ». Rien n’est su est le premier livre de Sabine Garrigues. Écrit au fil des ans après la disparition de sa fille au Bataclan en 2015, il a donné naissance à une pièce radiophonique diffusée en 2022 sur France Culture sous le titre : Nuit de guerre à Paris.
©Frédérique Barraja
À lire – Sabine Garrigues, Rien n’est su, Le Tripode, 2023.

Nov 21, 2023 • 59min
Emmanuel Carrère – Vers le réel, Œuvres choisies
Rencontre animée par Aude Cirier
Festival Paris en toutes lettres
Écrivain, réalisateur, reporter, Emmanuel Carrère élabore depuis plus de 40 ans une œuvre majeure de la littérature contemporaine, multi-récompensée, brossant un portrait incisif de la société actuelle, en puisant la matière de son inspiration dans les désordres d’un environnement qu’il ne maîtrise pas, un pied dans la réalité la plus adverse, l’autre dans le plus furieux romanesque. Pour ce premier volume de ses oeuvres en Quarto, autour d’un choix de romans et récits, d’articles et de reportages (de 1981 à 2016), Emmanuel Carrère retrace, documents personnels et archives à l’appui, son parcours, ses « vies » et celles rencontrées, imaginées, dont il rend compte avec un rare talent.
« Je suis changeant, nous sommes changeants, le monde est changeant. La seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout change, tout le temps. »
Emmanuel Carrère, Yoga
À lire – Emmanuel Carrère, Vers le réel – Œuvres choisies I, coll. « Quarto », Gallimard, 2023.

Nov 20, 2023 • 1h 58min
Claude Duneton façon puzzle
Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel…
Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l’ont fréquenté. Duneton a enseigné l’anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l’édition parisienne et l’autre dans le terroir occitan, il est l’auteur d’une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire.
L’auteur du Bouquet méritait bien qu’on lui offrît une soirée d’hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d’un personnage sans doute plus complexe que ce qu’il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme.
“Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.”
Claude Duneton
À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023.

Nov 20, 2023 • 1h 7min
May Ayim & Audre Lorde, poétesses décoloniales : afroféminisme & antiracisme transatlantique
Lecture par Nanténé Traoré & Marie-Sohna Condé
Rencontre avec Lucie Lamy & Jean-Philippe Rossignol & les éditrices de L’Arche et d’Ypsilon, animée par Christelle Murhula
À l’occasion de la publication de Nouveau départ de May Ayim et de Charbon d’Audre Lorde, les éditions Ypsilon et L’Arche vous invitent à traverser l’œuvre de ces deux poétesses, essayistes et militantes par une soirée de lectures et de discussion.
Pour Ayim comme pour Lorde, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour voir traduire leur poésie en français. Reconnues dans leurs pays comme des figures essentielles de la lutte contre le racisme et le sexisme, les écrits de ces deux grandes personnalités de l’afroféminisme sont enfin disponibles en France, apportant une nouvelle pierre à l’histoire internationale du mouvement.
Ayim et Lorde se sont rencontrées à Berlin au cours des années 1980, alors que les liens transatlantiques du mouvement se renforçaient, les mots et les idées circulant entre l’Allemagne et les États-Unis. Ayim fut l’une des premières à revendiquer le terme d’afro-allemande, et Lorde une pionnière dans l’affirmation d’identités multiples et mouvantes (« poète, noire, féministe, lesbienne, mère, guerrière, professeure et survivante du cancer » comme elle se décrivait elle-même).
Toutes deux ont écrit des essais et des recueils de poésie, démontrant par leur travail que théorie, pratique, militantisme et poésie peuvent fonctionner ensemble pour changer le monde.
Marie-Sohna Condé et Nanténé Traoré porteront les voix des poétesses, puis une discussion autour de la traduction sera proposée avec Lucie Lamy et Jean-Philippe Rossignol, traducteur et traductrice de May Ayim, et les éditrices d’Ypsilon et de L’Arche.
À lire
– Audre Lorde, Charbon, trad. de l’anglais (États-Unis) par le collectif Cételle, éd. de l’Arche, 2023
– May Ayim, Nouveau départ, trad. de l’allemand par Lucie Lamy et J.-P. Rossignol, éd. Ypsilon, 2023.

Nov 20, 2023 • 1h 8min
Épopées minuscules de Sandrine Tolotti
Lecture par Constance Dollé
Rencontre animée par Catherine Portevin
Une jeune Chinoise qui trouve dans la lecture puis l’écriture une manière de tracer un chemin impensable dans sa vie au regard de sa condition sociale ; un banc public qui raconterait sa vie et celles dont il accueille le repos ; un centenaire perché dans la montagne, dans une maison aux soixante-dix portes ; un » club des hommes ennuyeux » où l’on se réunit pour évoquer la beauté des ronds-points… et tant d’autres histoires arrachées à l’ordinaire de nos vies.
Sandrine Tolotti a créé en 2019 le média « L’Intimiste », pour raconter de singuliers récits de vie : l’irruption du merveilleux imprévu dans nos quotidiens, le romanesque qui bouscule certaines histoires minuscules. Elle les réunit dans un ouvrage que l’on a envie de partager comme un cadeau.
Illustration ©Laura Francese
À lire – Sandrine Tolotti, Épopées minuscules, Premier Parallèle, 2023.

Nov 9, 2023 • 1h 1min
Nathacha Appanah – La mémoire délavée
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos
Ce poignant récit s’ouvre sur un vol d’étourneaux dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d’aïeux, partis d’un village d’Inde en 1872 pour rejoindre l’île Maurice. C’est alors le début d’une grande traversée de la mémoire, qui fait apparaître autant l’histoire collective des engagés indiens que l’histoire intime de la famille de Nathacha Appanah.
L’autrice raconte avec pudeur et délicatesse la vie de ses ancêtres, de ses parents mais aussi sa propre enfance comme si la mémoire se délavait de génération en génération et que la responsabilité de l’écrivain était de la sauver, de la protéger.
« Il y a ces minutes étranges, gris-bleu, glissantes, quand le soleil s’en va et quelque chose venu du fond des âges remonte et se rappelle à nous. »
Nathacha Appanah – La mémoire délavée
À lire – Nathacha Appanah, La mémoire délavée, Coll. « Traits portraits », Mercure de France, 2023.

Nov 9, 2023 • 1h 11min
Antoine Wauters – Le plus court chemin
Lecture par l'auteur
Rencontre animée par Camille Thomine
Antoine Wauters a grandi dans la campagne wallonne. « Je suis marqué à vie par ce monde presque disparu. C’est une immense joie et une immense peine. Je ne peux pas le dire mieux : mon enfance me remplit de peine et de joie. » Par fragments, ou tableaux, il remonte le fil de ces années effacées, se remémore des scènes, des individus, des sensations, dans un dialogue intérieur avec celui qu’il est aujourd’hui, qui manie la langue et use des mots comme de traces, des inscriptions à la puissance infinie.
« J’ai longtemps vécu, et vis encore, avec le sentiment que les mots sont la seule vraie présence en moi. (…) C’est un pays, un lieu qui me devance et vers lequel je tends. Le seul endroit où l’on peut me trouver – et le seul où je me trouve. Partout ailleurs, je n’y suis pas. Je n’ai lieu que là. »
Antoine Wauters – Le plus court chemin
À lire – Antoine Wauters, Le plus court chemin, Verdier, 2023.

Oct 25, 2023 • 40min
Pascal Quignard – Les heures heureuses
Donner une forme imprévisible à sa propre vie et s’y tenir quelle qu’elle soit devenue, tel est le but de l’ascèse.
À l’intérieur de l’énigme de chaque vie, chacun devient alors l’indice d’une chance, d’un heur qui est comme tombé du ciel.
J’ai eu l’heur de vivre.
Bon heur : bonne pioche.
Mal heur : mal chance, mauvaise étoile.
« Derrière les heures ce sont les paysages.
Le temps qui se tient derrière le temps c’est la rotation des paysages.
Le printemps, l’été, l’automne, l’hiver.
Les paysages sont les visages inoubliables du temps originaire qui fuse. »
Pascal Quignard — Les heures heureuses
À lire – Pascal Quignard, Les heures heureuses, Albin Michel, 2023.

Oct 25, 2023 • 1h 27min
Les petites conférences #2 : « Raconter la guerre, dessiner la paix »
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006
Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c’était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu’il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l’a repris pour les Petites conférences qu’elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels.
Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu’au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d’interrogations restant trop souvent sans réponses.
La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d’une matière ou d’un domaine accepte de s’adresser à un public composé d’enfants mais aussi d’adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n’est question que d’éclairer, d’éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l’enfant timide, née à Paris d’une mère française et d’un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s’envole pour Téhéran, en 1997, c’est avec l’envie d’y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d’ouverture. Mais l’après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l’invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s’enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l’humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n’est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d’un grand complot, mais un témoin d’exception, porteur de lumière, même au cœur de l’obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d’État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. – Delphine Minoui, L’alphabet du silence, l’Iconoclaste, 2023, Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017, Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï
Production : l’Équipée.