La Maison de la Poésie

Maison de la Poésie Paris
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Feb 28, 2024 • 1h 3min

En glanant dans les champs désolés d’Eugène Green

Lecture par l’auteur Rencontre animée par Victor Pouchet En glanant dans les champs désolés est un choix de poèmes écrits par Eugène Green pendant les deux premières décennies du siècle présent. Le cinéaste et écrivain y cherche à renouer avec une certaine tradition poétique, qu’il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l’auteur, sur l’idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné. Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant, Mais je me suis trouvé sans langue ni pays, Sans troupeau, sans berger, et sans ami, Et ainsi j’ai zoné à travers mon enfance. Dans ce désert je ne voyais de beau Que les arbres, les fleurs, les animaux Eugène Green, En glanant dans les champs désolés À lire – Eugène Green, En glanant dans les champs désolés, Champ Vallon, 2023.
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Feb 28, 2024 • 54min

Grand Seigneur de Nina Bouraoui

Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos « Je ne sais pas ce que déclenche la mort d’un père, je ne sais pas si je vais me briser, me tordre ou grandir, m’élever. Je sais que je vais devenir une autre personne, j’espère être meilleure, progresser, j’espère ne jamais perdre ma douceur et mon étonnement sur le monde, j’espère que je saurai remplacer ce qui va désormais me manquer. (…) Il y aura une force nouvelle et inconnue parce que je ne veux pas tomber. » Face à la douleur, Nina Bouraoui se tourne vers l’écriture, et mêle la vie de son père à la sienne. Tous les souvenirs reviennent de Paris à Alger, un art de jouer et d’aimer, une façon de vivre et d’observer. Nina Bouraoui raconte ce grand seigneur à l’existence hautement romanesque, et imagine les secrets qu’il emporte. C’est le bouleversant récit d’une perte et d’un rendez-vous par la mémoire et l’amour. À lire – Nina Bouraoui, Grand Seigneur et Le désir d’un roman sans fin, J.C. Lattès 2024.
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Feb 21, 2024 • 1h 2min

Sans valeur de Gaëlle Obiégly

Lecture par l’autrice Gaëlle Obiégly, qui a l’art de poser sur le monde un regard joyeusement décalé, s’intéresse dans ce texte à ce qu’elle « trimballe » avec elle. Que ce soit dans un sac à dos ou à bandoulière, dans ses bibliothèques, dans ses lieux de vie, dans sa tête ou dans son corps, quelle valeur donner à ce qui la constitue, intérieurement et extérieurement ? Et que faire lorsqu’elle croise sur sa route un « petit tas d’ordures » qui lui semble posséder une richesse sans nom ? Le « sauver » déjà, de sa condition de déchets, l’analyser ensuite, comme un objet protéiforme, plein d’histoires et de symboles. L’incarner, en somme, et tâcher de le comprendre en s’adressant à ce qu’il renvoie – : « Qui es-tu, petit tas d’ordures ? » Dans le cadre des Nuits de la lecture. « Triant laborieusement, j’ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D’un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l’autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. » Gaëlle Obiégly, Sans valeur. À lire – Gaëlle Obiégly, Sans valeur, éd. Bayard, 2024.
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Feb 21, 2024 • 1h 2min

Vivre dans le feu d’Antoine Volodine

Rencontre animée par Pierre Benetti Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu’eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d’errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c’est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente. À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.
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Feb 21, 2024 • 1h 23min

Missak & Mélinée Manouchian

Par André Manoukian, Claire Mouradian & Olivier Martinaud Qui d’autre qu’André Manoukian pour célébrer en musique et en poésie la mémoire de Missak et Mélinée Manouchian qui entreront au Panthéon, le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution par l’occupant allemand de Missak et de ses camarades communistes de l’Affiche rouge. De leur enfance à leur rencontre dans le Paris du Front populaire et à leur engagement dans la résistance armée des FTP MOI, l’itinéraire de ces orphelins du génocide des Arméniens est retracé par trois historiens, Astrig Atamian, Claire Mouradian et Denis Peschanski, dans un ouvrage des éditions Textuel, illustré de nombreux documents d’archives dont des poèmes de Missak et son émouvante dernière lettre à Mélinée, qui inspirera Aragon et Léo Ferré. Lectures et musique jalonneront la soirée présentée par Claire Mouradian. À lire – Astrig Atamian, Claire Mouradian, Denis Peschanski, Manouchian, Textuel, 2023. Ouvrage publié avec le soutien de l’UGAB, de la Fondation d’entreprise La Poste, du ministère des armées, d’Amber Capital, de la Fondation Aznavour, de la Fondation Boghossian, de la Fondation Gabriel Péri, de la Fondation Topalian et d’Olivier Legrain, créateur du fonds de dotation Riace France pour les migrants.
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Feb 21, 2024 • 1h 5min

Se méfier de Kafka de Geoffroy de Lagasnerie

Rencontre animée par Antoine Idier Le sort réservé à Joseph K dans Le procès de Kafka a de quoi épouvanter : on y découvre un monde régi par un pouvoir « omniprésent et sans règle, effrayant et illogique, tout-puissant mais insaisissable ». Très loin du nôtre a priori. Et, pourtant, nous y reconnaissons quelque chose. Quel est ce « quelque chose » ? Et n’y a-t-il pas matière à nous méfier de cette identification spontanée ? Ce qui nous semble kafkaïen (injuste, arbitraire et donc opaque et imprévisible) ne retrouve-t-il pas une terrible clarté quand on s’extrait de l’appréhension subjective pour penser avec la sociologie ? Joseph K n’est personne en soi ; mais à lui donner un visage, une classe sociale et le cauchemar kafkaïen devient funestement réel, permettant à Geoffroy de Lagasnerie d’interroger la nature même du système judiciaire dans nos sociétés, y compris la notion de jugement et de culpabilité. « Sans doute est-ce parce que chacun d’entre nous ressent au plus profond de lui-même que notre monde est opaque, que les institutions avec lesquelles nous devons composer pour vivre nos vies sont dotées de fonctions cachées et mystérieuses, (…) que nous cherchons sans cesse, dans la littérature ou la théorie, dans l’art ou la psychanalyse, des interprétations qui pourraient nous dire la vérité de ce qui est – nous révéler ce qui se joue derrière la façade trompeuse des apparences. » Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka À lire – Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka, Flammarion, 2024.
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Feb 1, 2024 • 1h 5min

Irene de Manuel Vilas

Rencontre animée par Sophie Joubert Interprète : Manuela Corigliano Quand Marcelo disparaît, Irene rassemble ses économies, quitte Madrid et embarque pour un voyage autour de la Méditerranée à bord d’un cabriolet. De restaurants en hôtels de luxe, de la Cinecittà à Sète, des décors de Ben-Hur aux cimetières marins, chaque escale a son lot de solitude et de rencontres. Telle une sorcière de l’amour invoquant le fantôme de Marcelo, elle ressuscite l’homme de sa vie dans le corps consommé des amants qu’elle collectionne, jusqu’à ce que le roman d’amour prenne des allures de thriller dramatique… En partenariat avec l’Institut Cervantes. À lire – Manuel Vilas, Irene, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, éditions du sous-sol, 2024.
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Jan 30, 2024 • 1h 18min

American mother de Colum McCann avec Diane Foley

Rencontre avec l’auteur & Diane Foley Dialogue animé par Kerenn Elkaïm Interprète : Marguerite Capelle Comment rester debout face à la violence, à l’horreur ? Comment regarder dans les yeux celui qui vous a enlevé ce que vous aviez de plus précieux ? Comment pardonner à l’assassin d’un des siens ? Comment garder espoir quand tant d’atrocités sont commises au nom de la religion ? Colum McCann a accompagné Diane Foley au procès des bourreaux de Daech, ceux qui ont torturé et décapité son fils, le journaliste américain James Foley. Jour après jour, il a vu cette mère au courage exceptionnel puiser dans sa foi et son humanisme la force d’affronter ce drame atroce et violent. De cette expérience hors normes, Colum McCann a tiré un texte puissant, pour redonner voix à tous ceux qui souffrent et luttent contre les fanatismes. À lire – Colum McCann (avec Diane Foley), American mother, trad. de l’anglais par Clément Baude, éd. Belfond, 2024.
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Jan 26, 2024 • 44min

« Médée avant Médée »

Par Chloé Delaume accompagnée de Benoist Esté Bouvot Chloé Delaume poursuit son exploration des grandes figures mythologiques féminines en se penchant cette fois sur celle de Médée. Elle revisite ce personnage de la mythologie afin d’en convoquer toute la puissance pour faire écho aux problématiques féministes contemporaines. Médée, magicienne, amoureuse, dont le nom semble depuis toujours synonyme d’infanticide. Pourtant, celle, sans qui Jason ne serait rien, n’a pas toujours été la meurtrière de ses enfants : avant Euripide, Médée commet bien des crimes, mais pas celui-là. Ce soir elle raconte son histoire et interroge la véritable nature de sa culpabilité, elle qui durant tant de siècles ne fut écrite que par des hommes. Dans le cadre du colloque international « Chloé Delaume : une œuvre intermédiale » et de la résidence Lilith & Cie. « Le souci quand on est personnage de fiction, c’est qu’un tas de gens, sans cesse, vient vous écrire dessus. On se voit transformé sans le moindre recours. Quelqu’un m’a noirci l’âme, depuis je fais avec. » Chloé Delaume, « Médée avant Médée » À lire – Chloé Delaume, Pauvre folle, Seuil, 2023.
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Jan 24, 2024 • 1h 7min

Carte blanche à Chloé Delaume : nouvelles voix

Lectures de Léna Ghar, Héloïse Brézillon, Vidya Narine, Théo J. Mayer, Solène Planchais & Chloé Delaume Rencontre animée par Chloé Delaume Dans le cadre du colloque international « Chloé Delaume : une œuvre intermédiale », la porteuse du projet Eugénie Péron-Douté propose une carte blanche à l’autrice Chloé Delaume qui invite de nouvelles voix à lire des extraits de poésie et de roman. Dans l’esprit de la Petite veillée qu’elle a animée deux ans chez Mona, Chloé Delaume propose de vous faire découvrir de nouvelles voix, émergentes ou débutantes, pratiquant la littérature et la poésie. Se succèderont au micro Léna Ghar, Héloïse Brézillon, Vidya Narine, Théo J. Mayer et Solène Planchais. Chloé Delaume lira pour sa part un extrait de Géométrie du cri de Guillaume Richez, ainsi que quelques poèmes. Cette soirée sera suivie le lendemain (19 janvier) à 20h de la lecture musicale « Médée avant Médée » par Chloé Delaume accompagnée de Benoist Esté Bouvot – Réservation Dans le cadre du colloque international « Chloé Delaume : une œuvre intermédiale » et de la résidence Lilith & Cie. À lire – Chloé Delaume, Pauvre folle, Seuil, 2023. Léna Ghar, Tumeur ou tutu, Verticales, 2023. Vidya Narine, Orchidéiste, Les Avrils, 2023. Théo J. Mayer, La Persée, éd. Galila, 2021. Guillaume Richez, Géométrie du cri, Lanskine, 2022. Héloïse Brézillon, le site : fragile-revue.fr/auteur-e/heloisebrezillon. Solène Planchais & Simon Allonneau, Les animaux élisent un président, Gros Textes, 2022.

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