

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Feb 15, 2019 • 27min
Bada #10 - La loi anti-casseurs; le Pape aux Emirats Arabes Unis
Enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 10 février 2019 en présence de François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France ; Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote ; Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova, Lucile Schmid, co-présidente de la Fondation verte européenne .
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Feb 10, 2019 • 1h 3min
La loi anti-casseurs; le Pape aux Emirats Arabes Unis (#75)
La loi anticasseurs : Mardi 5 février dernier, la proposition de loi dite « anticasseurs », a été adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale par 387 voix contre 92 et 74 abstentions. Destinée à prévenir les violences lors des manifestations, ce texte, porté par le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, est jugé « liberticide » par la gauche. Parmi les 8 articles que contient la loi, l’article 2 qui confère aux préfets le pouvoir d'interdire la participation à une manifestation a provoqué une levée de boucliers notamment chez les juristes. Ce texte est critiqué par les partis d’opposition et par certains membres de la République en marche, dont cinquante députés se sont abstenus mardi dernier sans toutefois qu’aucun n’ait voté contre. Le lendemain, le député en marche, Matthieu Orphelin annonçait qu’il quittait le groupe LREM (Les Républicains en Marche) jugeant que « l’exécutif n’est pas au bon rythme pour être à la hauteur des enjeux climatiques, écologiques et sociaux». Cette nouvelle prise de distance avec le gouvernement à l’occasion du vote de ce texte de loi rappelle les divisions survenues au sein du groupe LREM à propos du projet de loi Asile immigration. Cependant, lors du vote de ce dernier en première lecture, seuls 14 députés LREM s’étaient abstenus. Les débats à l'Assemblée nationale ont cette fois été plus expéditifs à la faveur de la crise provoquée par le mouvement des gilets jaunes. La version du texte adoptée mardi n’est toutefois pas définitive. La proposition de loi devra retourner au Senat début mars et la version finale ne sera donc pas connue avant plusieurs mois. Les accusations qui accompagnent la loi « anticasseurs » rejoignent celles qui avaient fait écho à la loi « contre la manipulation de l’information » en période électorale votée en octobre dernier. Les critiques principales contre ce texte portent sur son inutilité (la loi de 1881 réprime la diffusion de fausses nouvelles), son absence de précision dans la définition du délit et le pouvoir donné au Conseil supérieur de l’audiovisuel « d’ordonner la suspension de la diffusion d’un service contrôlé par un État étranger, ou sous l’influence de cet État, s’il diffuse de façon délibérée de fausses informations de nature à altérer la sincérité du scrutin ». S’y ajoute une forte suspicion sur la nature et les fonctions d’un « conseil de déontologie de la presse » dont la création fait l’objet d’une mission actuellement en cours.Le voyage du pape aux Emirats arabes unis : Du 3 au 5 février derniers, le Pape François, s’est rendu aux Émirats arabes unis, réalisant alors le premier séjour d’un souverain pontife dans la Péninsule arabique. Ce 27ème déplacement du pape à l’étranger fait suite à l’invitation du cheikh Ahmed al-Tayeb, recteur et grand imam de l’université́ al- Azhar du Caire. Était, en effet, prévu au programme de ce voyage une conférence mondiale sur la fraternité humaine organisée par le conseil des sages musulmans et présidé par l’imam Ahmed al-Tayeb. Le pape a dédié la seconde journée de son déplacement à la communauté catholique locale en célébrant notamment une messe face à environ 135.000 fidèles rassemblés dans le stade Zayed. Aux Émirats arabes unis, environ 10% de la population est catholique, soit quelques centaines de milliers d’étrangers, majoritairement asiatiques. Plus ouvert que ses pays voisins du Golfe tel que l’Arabie Saoudite, ce pays de tradition musulmane malikite dispose d’un « ministère de la Tolérance» et admet l’existence de 76 Églises – dont 9 catholiques – mais avec interdiction de signes extérieurs et de prosélytisme chrétien. Le malikisme, l’une des quatre écoles du droit musulman sunnite regroupe un cinquième des musulmans ; en France, elle est la première des écoles pour le nombre de pratiquants. Contrairement au trois autres, elle est structurée et hiérarchisée avec, à sa tête un primat.S’inscrivant dans le cadre de l’Année de la tolérance décrétée en 2019 par les Émirats arabes unis, ce voyage pontifical qui avait pour thème « fais de moi un instrument de ta paix » - paroles d’une prière attribuée à saint François d’Assise - n’était pourtant pas sans poser débat. Les Émirats arabes unis sont, en effet, encore aujourd’hui impliqués dans les atrocités commises au Yémen. Pour le Vatican, ce voyage s’est néanmoins inscrit dans une politique de dialogue avec les pays qui promeuvent un islam réformiste. Dès le début de son pontificat en 2013, le pape s’était rendu dans des pays à forte concentration musulmane tels que la Jordanie, l’Albanie et la Turquie. Il avait alors fait du dialogue interreligieux une de ses priorités. Cette main tendue vers l’islam se prolongera les 30 et 31 mars 2019 prochains lorsque le pape François se rendra au Maroc.
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Feb 3, 2019 • 1h 1min
Elections européennes : des listes en attente ; Maduro versus Gaido (#74)
Les 23 et 26 mai 2019 prochains dans les 27 États membres de l’Union se tiendront les élections qui désigneront 705 députés. Élus tous les cinq ans au suffrage universel, leur nombre varie selon les pays dotés chacun d’un nombre fixe de sièges, allant de 96 pour l’Allemagne à 6 pour le Luxembourg, Chypre, l’Estonie et Malte.Les Français désignent 74 représentants, les listes régionales étant en 2019 remplacées par une liste nationale.Mardi 29 janvier, les Républicains ont entériné le trio de tête de leur liste. C’est François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie âgé de 33 ans et adjoint au maire de Versailles, qui a été désigné pour la conduire par Laurent Wauquiez, président des Républicains qui a nommé à ses côtés Agnès Evren, vice‐présidente de la région Ile‐de‐France, ainsi qu’Arnaud Danjean, député européen sortant. Des figures de droite comme Gérard Larcher, président du Sénat, Éric Woerth, président de la commission des Finances, ou Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, ont émis des réserves quant à cette composition.A seulement quelques mois du scrutin, la gauche française n’est pas parvenue à s’unir. Au moins cinq listes s’affronteront le 26 mai : Parti Socialiste, Parti Communiste Français, Europe Écologie Les Verts, Génération-s et France insoumise. Yannick Jadot conduira seul la liste Europe Écologie les Verts (EELV), alors qu’une possible alliance avec le parti politique Génération.s fondé par Benoit Hamon avait été envisagée et que Ségolène Royal avait souhaité rassembler Écologistes et sociaux-démocrates.Tout comme au Parti Socialiste, aucune tête de liste n’a encore été désignée du côté de la République en marche.Enfin le Ralliement d’initiative citoyenne a annoncé le mercredi 23 janvier son intention de présenter une liste de Gilets Jaunes aux élections européennes. C’est Ingrid Levavasseur, aide-soignante de l’Eure âgée de 31 ans, qui figure à la tête d’une liste de dix noms.Plus généralement en Europe, alors que les "populistes" sont au gouvernement dans plusieurs pays d’Europe tels que l’Italie, la Hongrie, ou encore la Pologne, les candidats eurosceptiques ont le vent en poupe. ***Maduro versus Gaido : Mercredi 23 janvier dernier, Juan Gaidó, le jeune président du parlement vénézuélien et chef de file du Parti Volontaire populaire, s’est proclamé président par intérim lors d’une grande manifestation d’opposition à Caracas. Il revendique l’installation d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections libres. Encore inconnu il y a quelques mois, Juan Gaidó est parvenu à rassembler les opposants au régime. Il est soutenu par d’importantes manifestations de citoyens qui s’expriment jusque dans les églises. En une semaine, les Nations unies affirment avoir dénombré 40 morts dans les oppositions et plus de 350 interpellations. Nicolas Maduro peut compter sur le soutien de l’armée, bien que certaines fissures commencent à apparaitre dans ses rangs.Réélu en mai dernier, lors d’un scrutin contesté et boycotté par l’opposition, le leader chaviste dirige un pays dont l’économie est à la dérive avec une inflation atteignant 10 millions de % cette année selon le FMI (Fond monétaire International). A la crise politique vient s’ajouter une crise économique et humanitaire. Dans ce pays où le pétrole représente 95% des exportations, la chute du baril a eu pour la population des conséquences d’autant plus lourdes que rien n’a été fait depuis des années pour diversifier les ressources nationales.Par un tweet de Donald Trump, les États-Unis ont été les premiers à reconnaitre « le président intérimaire ». Le Canada et plusieurs pays d’Amérique du Sud, dont le Brésil et la Colombie, les ont imités, tout comme l’ont fait l’Australie et Israël. Les Européens, ne sont pas parvenus à faire adopter par les Nations unies leur projet d’un ultimatum exigeant l’organisation d’élections libres sous huit jours. La proposition de médiation du Mexique a été rejetée par Juan Gaido, tandis que Nicola Maduro a dénoncé l’ingérence de Washington et s’appuie, pour se maintenir au pouvoir, sur Pékin et Moscou. Le bras de fer entre Nicolas Maduro et Juan Gaidó se joue désormais sur la scène internationale et d’abord sur la plus proche, car l’exode de plus de trois millions de Vénézuéliens dans les pays limitrophes, dont près de 700 000 au Pérou, fait peser sur ces États un risque de déstabilisation grave. Le 28 janvier, Washington a annoncé des sanctions américaines contre le pétrole vénézuélien, avec l'objectif de « paralyser le gouvernement de Nicolás Maduro en le privant de sa principale source de liquidités ».
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Jan 27, 2019 • 1h 6min
Aix-la-Chapelle : mise à jour avant les élections européennes ; Trump empêtré (#73)
Aix-la-Chapelle : mise à jour avant les élections européennes :Mardi 22 janvier dernier, le président français et la chancelière allemande ont signé le Traité d’Aix-la-Chapelle, 56 ans après la signature par le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer du Traité de l’Élysée qui scella la réconciliation franco-allemande. Ce traité d’Aix-la-Chapelle avait été voulu par Emmanuel Macron dès le début de son quinquennat et annoncé, en septembre 2017, dans son discours de la Sorbonne qui plaçait l’Europe au cœur de son projet politique.Le texte signé cette semaine ne contient pas de bouleversements majeurs mais plutôt un renforcement du partenariat franco-allemand. Y sont notamment inscrits : une coopération accrue dans le domaine de la défense et de l’économie avec l’objectif de former, à terme, une zone économique franco-allemande ainsi qu’un rapprochement des régions transfrontalières, les eurodistricts, pour la réalisation de projets en commun. Ce texte prévoit également des avancées dans de nouveaux domaines et une coopération dans le secteur du numérique, de l’intelligence artificielle et de la cyber-sécurité. En France, le contenu de ce traité a été publié le 15 janvier soit seulement une semaine avant sa ratification. Les réseaux sociaux se sont d’autant plus facilement fait l’écho de nombreuses fausses nouvelles, dont certaines, pour énormes qu’elles puissent paraître, comme l’annonce de la vente de l’Alsace Lorraine à l’Allemagne, ont réussi à parasiter le débat politique. En Allemagne, les adversaires du traité ont été bien moins virulents.A quatre mois des élections européennes, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont montrés unis alors même que le jour de la ratification de ce traité, Matteo Salvini, ministre de l’intérieur italien, déclarait qu’il espérait que la France se débarrasse d’Emmanuel Macron : « un très mauvais président ».*** Trump empêtré :Dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier, le 19ème arrêt des activités gouvernementales depuis 1976 est devenu le plus long government shutdown de l’histoire américaine, dépassant les vingt et un jours de blocage de l’ère Clinton en 1995-1996. Aucun compromis n’a pu être trouvé entre le président républicain qui réclame 5.7 milliards de dollars pour construire son mur antimigrants à la frontière avec le Mexique et les démocrates, opposés au projet qu’ils jugent « immoral, coûteux et inefficace ». Dès lors, ce sont 800.000 fonctionnaires fédéraux qui sont privés de leurs salaires et interdits d’activité, même bénévole depuis le 22 décembre dernier. Ironie de l’histoire, le coût du shutdown s’apprête à dépasser celui du mur à la frontière mexicaine.Donald Trump a été contraint de reporter sine die le traditionnel discours sur l’état de l’Union prévu le 29 janvier et se trouve donc momentanément privé de cette occasion d’exposer au pays son bilan et sa vision de l’avenir. Deux amendements concurrents, l’un républicain, l’autre démocrate, ont été présenté ce jeudi au Sénat mais aucune issue ne semble immédiate. Cette semaine, les responsables politiques américains, retenus aux États-Unis par le shutdown de l’administration fédérale, ont laissé le champ libre à une centaine de participants chinois au forum économique de Davos alors que les rivalités commerciales sino-américaines dessinent le paysage géopolitique actuel.Par ailleurs, jeudi 17 janvier, le site d’information américain BuzzFeed révélait que Donald Trump aurait encouragé son ancien avocat, Michael Cohen, à mentir lors de plusieurs audiences au Congrès sur ses affaires en Russie et la construction d’une Trump Tower à Moscou. Cela relance la question des liens entre le promoteur-candidat en campagne et les milieux politico-financier russes. Dès le vendredi matin, les démocrates ont annoncé le lancement d’une enquête parlementaire, tandis que le président rejetait ces accusations qui n’en alimentent pas moins les conjectures sur une procédure de destitution, impeachment.Enfin une vingtaine de membres du gouvernement et de conseillers ont démissionné ou ont été limogés depuis janvier 2017, parmi lesquels le secrétaire à la Défense, James Mattis, deux conseillers à la Sécurité nationale, Michael Flynn et Herbert McMaster, deux secrétaires généraux de la Maison blanche, Reince Priebus et John Kelly sans oublier le Secrétaire à la Justice, le directeur de l’agence de protection de l’environnement et l’ambassadrice à l’ONU.
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Jan 20, 2019 • 1h 2min
La lettre d’Emmanuel Macron aux français et le Grand débat national ; Brexit : commencement de la fin ou fin du commencement ? (#72)
La lettre d’Emmanuel Macron aux français et le Grand débat nationalLundi dernier, paraissait dans la presse et les réseaux sociaux, la lettre adressée aux Français par Emmanuel Macron. Elle contient 34 questions, lance et cadre le « Grand débat national », officiellement inauguré le mardi suivant lors d’un déplacement du président de la République à Grand Bourgtheroulde, commune du département de l’Eure. Emmanuel Macron a répondu, près de sept heures durant, aux nombreuses interrogations des maires réunis pour l’occasion. Des cahiers de doléances avaient été remis la veille à l’Élysée par l’association des maires ruraux, permettant au Président de prendre connaissance des principales demandes exprimées à ce jour par les Français. Des préoccupations récurrentes en ressortent, telles que la limitation de vitesse à 80km/h, une demande de réorganisation politique et territoriale avec le maintien des services de proximité, une soif de justice fiscale … Ce sont ces mêmes thématiques qui ont ressurgi lors de la rencontre avec les maires normands. Cet exercice inédit de questions-réponses a pour but de ressouder le lien entre le président de la République et les maires, lien qui avait été entaché dès le début de son quinquennat par la réforme de la taxe d’habitation. Les maires, pourtant déçus par l’absence du Président à leur dernier congrès annuel, se sont néanmoins montrés courtois et satisfaits de cette journée avec le Président. De son côté, Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’État chargée de coanimer le grand débat national avec Sébastien Lecornu, a reçu mardi des gilets jaunes de la commune de Brionne dans l’Eure. Les échanges ont été plus mouvementés et les interlocuteurs de la ministre ont exprimé des réticences à participer au grand débat national. La nomination d’Emmanuelle Wargon et de Sébastien Lecornu faisait suite à la démission de Chantal Jouanno la semaine précédente. Le choix de deux membres du gouvernement a jeté le doute sur l’indépendance des conducteurs du grand débat national. Pour répondre à cela, un collège de cinq garants a été désigné. ***Brexit : commencement de la fin ou fin du commencement ? Le 15 janvier dernier, la Chambre des Communes a massivement rejeté l’accord de sortie du Royaume Uni de l’Union européenne que Theresa May avait difficilement négocié depuis plus de deux ans. Ce sont 432 membres qui s’y sont opposés sur une totalité de 650 membres soit seulement 202 voix pour soutenir la Première ministre britannique. Parmi les points clivants de l’accord, la question du « filet de sécurité », le « backstop », a attisé les tensions. Il désigne le moyen de conserver la frontière irlandaise ouverte de façon temporaire, maintenant ainsi les nord-Irlandais ainsi que l’ensemble du Royaume Uni dans l’union douanière pour une durée non déterminée. L’Irlande du Nord resterait donc assujettie à certaines règles du marché commun sans pour autant que soit réglée la question de sa frontière avec le sud. Depuis mercredi, bien que le Parlement ait rejeté de justesse la motion de censure lancée contre Theresa May par l’opposition travailliste, la situation face à laquelle se trouve la Première ministre britannique est toujours délicate. Elle ne dispose que d’un faible soutien - les députés ayant été 325 contre 306 à exprimer leur confiance dans son gouvernement - et va donc devoir faire des concessions si elle ne veut pas d’un Brexit sans accord : un « no deal ». L’Union européenne se prépare à cette éventualité comme l’a souligné Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne. De son côté, la France a déclenché jeudi son plan pour faire face à un possible Brexit sans accord. Il s’agit d’un ensemble de mesures législatives et juridiques visant notamment à protéger les intérêts des Français résidant au Royaume-Uni, de garantir un statut pour les citoyens britanniques en France ou encore de prévoir les mesures en vue du rétablissement des contrôles des marchandises aux frontières. Cinq ordonnances seront adoptées dans les trois semaines qui viennent auxquelles s’ajoutent 50 millions d’euros investis dans les ports et les aéroports. Ce même jour, dans une lettre publiée par le quotidien britannique, The Times, plus de 170 patrons du Royaume-Uni ont appelés à un nouveau référendum alors même que le parti conservateur au pouvoir et le parti travailliste, principal parti d’opposition mené par Jeremy Corbyn, rejettent pour le moment l’idée d’un nouveau vote. Theresa May a jusqu’à demain, lundi 21 janvier, pour présenter son plan B devant la Chambre des Communes. Il sera soumis au vote du parlement le 29 janvier.
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Jan 15, 2019 • 30min
bada #9
Gilets jaunes : vers une sortie de crise ? ; 2019 : Annus horribilis pour l’Europe ? (#71)
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Jan 13, 2019 • 1h 9min
Gilets jaunes : vers une sortie de crise ? ; 2019 : Annus horribilis pour l’Europe ? (#71)
Gilets jaunes : vers une sortie de crise ? Hier, samedi 12 janvier, 84.000 manifestants ont participé à l’acte IX des Gilets Jaunes. Cela aura été l’occasion de constater que, depuis le 19 novembre, le théâtre des opérations de ce mouvement ne cesse de se démultiplier et de se déplacer. Certaines villes comme Bordeaux et Toulouse sont des foyers importants et constants de manifestations : au moins 5.000 participants aux défilés organisés hier dans ces deux villes. A peine moins qu’à Paris où les manifestants étaient 8.000 (dont 74 ont été placés en garde à vue). A l’appel de certains figures « historiques » du mouvement, 6.000 personnes se sont rassemblées à Bourges, ce qui place de cette ville juste après la capitale pour le nombre de manifestants. A Bourges et ailleurs, des leaders émergent ou ont émergé ces dernières semaines. Certains d’entre eux faisaient partie des huit porte-parole désignés par les militants fin novembre. D’autres annoncent des initiatives en rapport avec les élections européennes à venir, voire la création d’un mouvement politique. On voit apparaître ici et là les prémices d’une organisation et certains groupes de gilets jaunes ont accepté de déclarer leur manifestation en préfecture pour éviter les débordements des précédents samedis. L’une des réclamations les plus répandues avec le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune est la création d’un referendum d’initiative citoyenne dont les modalités et la portée ont autant de définitions qu’il a de partisans. Les demandes d’augmentation du pouvoir d’achat et de baisse de certaines taxes sont constantes, mais beaucoup des revendications dont on a connaissance sont saugrenues ou inconséquentes, tandis que d’autres paraissent manipulées par des lobbies ou des groupes politiques. Et, tandis que le Rassemblement national et la France insoumise affirment qu’il existe des liens de parenté entre eux et les gilets jaunes, le gouvernement n’a pas d’interlocuteur patenté à la veille du lancement du grand débat national dont l’organisatrice, Chantal Jouanno, vient de lui faire faux-bond après que la publication de son salaire a suscité une vive agitation sur les réseaux sociaux et au-delà.Emmanuel Macron tente d’apaiser les tensions en se rendant personnellement au contact des Français comme il s’apprête à le faire dans l’Eure mardi prochain. Le chef de l’État adressera également aux Français en début de semaine prochaine la lettre qu’il avait promise lors de ses vœux. **2019 : annus horibilis pour l’Europe ?Depuis le 1er janvier, la Roumanie exerce la présidence du Conseil de l’Union européenne pour une durée de six mois. Le pays est agité par le projet d’une réforme judiciaire qui permettrait notamment de gracier des individus accusés de corruption. Cette réforme est proposée par Liviu Dragnea, actuellement à la tête du parti social-démocrate roumain lui-même accusé de détournements massifs de fonds européens. La Roumanie n’est pas le seul pays de l’Union à faire aujourd’hui fi des règles démocratiques européennes. La Hongrie et la Pologne ont multiplié ces dernières années les atteintes à l’indépendance du pouvoir judiciaire et s’en sont pris aux organes anti-corruption. Toutefois, depuis quelques mois, ces gouvernements sont défiés par leur propre opinion publique. Ainsi la Hongrie connait-elle un fort mouvement hostile à la réforme du temps de travail instaurée par le gouvernement de Viktor Orban à la mi-décembre.Les courants anti-européens ou populistes sont vivaces au sud de l’Europe. Aux élections régionales de décembre, la deuxième plus grande et plus peuplée des 17 communautés autonomes d’Espagne, l’Andalousie a mis fin à 36 ans de pouvoir socialiste grâce au soutien du parti d’extrême droite, Vox, qui a remporté 12 sièges. Quant à l’Italie, après avoir affiché son soutien aux gilets jaunes la semaine dernière, son ministre de l’Intérieur Matteo Salvini cherche à forger des alliances entre extrême droite et droite dure en vue des élections européennes. En témoigne son récent déplacement à Varsovie le 9 janvier dernier pour y rencontrer les dirigeants du parti ultraconservateur Droit et Justice actuellement au pouvoir en Pologne. C’est dans ce contexte que l’Union européenne va devoir affronter en cette année 2019 un agenda chargé auquel figure le Brexit dont la date est fixée au 29 mars prochain si les négociations entre Theresa May et le Parlement britannique aboutissent ainsi que les élections européennes qui se tiendront les 23 et 26 mai prochain dans les 27 états membres et à l’issu desquelles 705 députés seront élus.
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Jan 6, 2019 • 58min
Thématique : la presse a mauvaise presse (#70)
La perte de confiance dans les médias, la prospérité des réseaux sociaux, la prolifération des fausses nouvelles, l’importance de leur audience et l’intrusion de la Russie dans leur circulation, le sensationnalisme et la course au spectaculaire des chaines d’information en continu, leur concurrence sans règles ni arbitre, la violence des attaques des leaders populistes contre les journalistes, la faillite du système de distribution, le ratage du tournant informatique : voici quelques-unes des raison de se pencher sur l’état d’une profession qui n’a rien vu venir de l’effervescence sociale de novembre et décembre dernier, pas plus qu’elle n’avait vu arriver, en 2017, la vague de dégagisme et ses conséquences.Qu’est-ce que le métier d’informer ? Dans quelles conditions peut-on l’exercer ? Quels obstacles, quels défis, quelles opportunités, quelles menaces apportent les nouvelles donnes de l’information ?
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Dec 30, 2018 • 60min
Thématique : le cinéma et la der des ders, avec Bertrand Tavernier / n°69
« C’est la dernière fois que je vous importune avec mes chiffres terribles. Mais par comparaison avec le temps mis par les troupes alliées à descendre les Champs-Élysées lors du défilé de la Victoire (environ trois heures je crois), j’ai calculé que, dans les mêmes conditions de vitesse de marche et de formation réglementaire, le défilé des pauvres morts de cette inexpiable folie n’aurait pas duré moins de onze jours et onze nuits. Pardonnez-moi cette précision accablante. » Telles sont les dernières phrases, lues par Philipe Noiret, de la lettre d’un personnage fictif, le commandant Dellaplane, sorti des imaginations associées de Jean Cosmos et de Bertrand Tavernier pour les besoins de « La Vie et rien d’autre », l’un des films qui aura le plus contribué à la mémoire de la guerre dont nous venons de commémorer l’armistice. « Capitaine Conan », du même scénariste et du même réalisateur, redonne vie à ce « Corps expéditionnaire d’Orient », dont les soldats poursuivirent la guerre dans les Balkans bien après que les cloches avaient fait retentir l’heure de l’armistice. Le succès de ces deux films- que vient amplifier leur audience à chaque passage à la télévision ou sur le câble- est assurément dû à leurs auteurs et à leurs interprètes. Mais ce sont aussi des œuvres qui atteignent en nous quelque chose de profond et souvent d’informulé : le vertige devant l’ampleur de ce que cette guerre aura détruit et le besoin inlassable de savoir, de comprendre et de compatir.Dès les premières années de la guerre, le cinéma fut mis à contribution, tantôt pour répondre à ce besoin, tantôt pour promouvoir telle ou telle vision du conflit. Cent ans plus tard, la Der des ders continue d’inspirer les cinéastes, même s’ils l’abordent sous un angle inédit – celui de la place des femmes dans une société en guerre- comme Xavier Beauvois dans un film de 2017, « Les Gardiennes ».
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Dec 23, 2018 • 1h
Thématique : comment peut-on (encore) faire du théâtre ? / n°68
Avec Julie Deliquet, metteuse en scène et scénographe (« Fanny et Alexandre », en février, à la Comédie française, Jeanne Candel co-diretrice du Théâtre de l’Aquarium et Jean Robert-Charrier, directeur du théâtre de la porte Saint Martin.4 millions d’entrées dans les théâtres publics en 2017, 4 millions dans les théâtres privés, presque tous à Paris. Ces dernières années, le nombre de spectateurs est en progression lente mais constante, sans oublier les 460 conservatoires et les troupes d’amateurs si nombreuses qu’elles ne sauraient être recensées. Non seulement le théâtre n’est pas affecté par la révolution numérique, mais il en tire peut-être profit en offrant une alternative de chair et d’os aux divertissements virtuels…Pour autant, est-il raisonnable de « monter une pièce » ? Économiquement, c’est un peu plus coûteux chaque année : les spectacles vivants ne peuvent gagner en productivité qu’à la marge de la marge : le même acteur ne peut pas jouer deux protagonistes d’une même pièce, le même décor ne peut pas figurer un hôpital et un jardin. Scientifiquement, cela s’appelle la loi de Baumol : le théâtre souffre d’un différentiel de productivité́ avec le reste de l’économie qui induit une croissance inexorable de ses coûts relatifs. L’État intervient pour contrer ou adoucir les effets de cette loi. Il occupe donc une place de plus en plus importante dans l’offre de spectacles, avec ses cinq Théâtres nationaux, ses 70 Scènes nationales et ses 38 Centres dramatiques nationaux. Cela entraine-t-il une uniformisation de cette offre ? Un alignement des carrières artistiques sur certaines carrières de la fonction publique ? L’offre du privé constitue-t-elle une alternative ? La loi de 2003 sur le mécénat a-t-elle modifié la donne ? Le financement participatif offre-t-il une nouvelle perspective ?
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