

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Episodes
Mentioned books

Apr 14, 2019 • 1h 7min
Grand débat, la fin du commencement; Brexit le commencement de la fin / n°84
B
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Apr 7, 2019 • 1h 1min
Thématique : derrière l'affaire Carlos Ghosn, avec Philippe Riès / n°83
Philippe Riès est journaliste, en poste une première fois au Japon de 1985 à 1989, et a dirigé le département économique de l’Agence France Presse de 1990 à 1996, pour finalement prendre ses fonctions de directeur du bureau de l’AFP de Tokyo alors même que l’Alliance entre Renault et Nissan était annoncée le 29 mars 1999. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont "Citoyen du Monde", publié en 2005 et co-écrit avec Carlos Ghosn, "Cette crise qui vient d'Asie" en 1998 et "Le jour où la France à fait faillite" en 2006 (avec le regretté Philippe Jaffré). Le 30 janvier 2019, il fait paraitre un article dans le Financial Times dans lequel il réagit avec virulence à l’emprisonnement de Carlos Ghosn. Carlos Ghosn est arrêté le 19 novembre 2018 alors qu’il vient d’atterrir à Tokyo. Il est accusé de malversations financières et placé en garde à vue à la prison de Kosuge. Les 22 et 26 novembre, les conseils de Nissan et Mitsubishi le démettent de ses fonctions de président. Il est remis en liberté le 6 mars 2019 après plus de trois mois passés en prison et contre le paiement d’une caution de huit millions d'euros. Le 12 mars, les trois membres de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors annoncent la création d'un nouveau « conseil opérationnel » pour coordonner leurs opérations signant ainsi la fin définitive de l'ère Carlos Ghosn Au-delà de la spectaculaire mésaventure d’un puissant tycoon, cette affaire replace l’industrie automobile mondiale sur le devant de la scène. Dans ce secteur, 8 pays représentent à eux-seuls, 70% du total des ventes mondiales : l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Des alliances sont venues renforcer la position des têtes de proues. Tel est le cas de la France et du Japon qui ont associé Renault et Nissan en 1999 auquel s’est ajouté Mitsubishi depuis 2017. Régulièrement classée parmi les quatre premières vendeuses mondiales, l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi atteint au premier semestre 2017, la première place devant Volkswagen AG, Toyota et General Motors avec 10,6 millions de véhicules vendus, dont 3,76 millions pour Renault et 5,81 millions pour Nissan. Toutefois, l’industrie automobile qui surfait sur une vague de croissance ininterrompue depuis la crise de 2008-2009 semble être entrée depuis l’été 2018 dans une période de ralentissement. Les chiffres mondiaux de production pour la première moitié de l’exercice fiscal de Nissan montrent par exemple une baisse de 6 % avec des reculs qui atteignent 14 % au Japon et 9 % aux États-Unis. Le secteur de l’automobile mondiale n’est pas épargné par les bouleversements que connaissent les autres industries. Selon la 19ème étude annuelle de KPMG sur les tendances clés du secteur automobile à travers le monde, trois enjeux cruciaux se dessinent : la transition vers le véhicule électrique, la digitalisation qui ouvre de nouvelles opportunités de création de valeur et enfin l’arrivée du véhicule autonome et connecté qui questionne les usages de l’automobile. Dès lors, que nous apprend l’affaire Carlos Ghosn face à cette industrie automobile mondiale ?
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 31, 2019 • 1h 3min
La Macronie expliquée aux électeurs ; Le rapport Mueller #82
La Macronie expliquée aux électeurs : Lundi 25 mars, le conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien, a quitté l’Elysée. Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de membres du cabinet quittent le palais présidentiel. Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, Sylvain Fort, le directeur de la communication, Stéphane Séjourné, le conseiller politique, David Amiel, le bras droit du secrétaire général Alexis Kohler, Fabrice Aubert, le conseiller institutions et action publique, ou encore Ahlem Gharbi, la conseillère Afrique du Nord et Moyen‐Orient. L'entourage direct du président sembleNfragilisé par l'affaire Benalla puis par la crise des « gilets jaunes ». Faisant face aux critiques jugeant l’entourage du président souvent trop jeune et monocolore, Emmanuel Macron a commencé à repeupler son cabinet de figures plus expérimentées telles que Philippe Grangeon, arrivé le 4 février. Optant pour des stratégies variées et face à un entourage mouvant, après presque deux ans au pouvoir, le macronisme demeure encore flou. C’est justement ce que tentent de définir Ismaël Emelien et David Amiel, ex-bras droits respectifs d'Emmanuel Macron et du secrétaire général, Alexis Kohler, dans leur livre « Le progrès ne tombe pas du ciel », paru cette semaine. L'exercice est inédit : jamais un président en fonction n'avait eu à définir sa doctrine. Refusant l’idée que le macronisme est un pragmatisme, les deux auteurs soulignent l’idéologie de ce mouvement parmi laquelle on distingue son progressisme et son combat contre le populisme. A moins de deux mois des élections européennes, ces deux anciens conseillers y défendent à la fois leur vision du progrès, et le bilan du gouvernement. ***Rapport Mueller : Dimanche 24 mars, le ministre de la Justice, William P. Barr, a révélé les résultats de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller. Après 675 jours de travail, ce dernier n’a pas trouvé de preuve d’une collusion de Donald Trump ou de son équipe avec les Russes en vue d'influencer le résultat de l'élection présidentielle de 2016, Cette conclusion a été rapidement célébrée sur Twitter comme une victoire par le président américain tandis que les leaders démocrates au Congrès exigent la publication du rapport « complet », estimant que le ministre de la justice n’est « pas un observateur neutre ». La menace d’une procédure de destitution du président disparaît néanmoins en ce qui concerne les accusations découlant de l’enquête russe. Le procureur spécial Robert Mueller a, en effet, également cherché à savoir si Trump s'était rendu coupable d'entrave à la justice, en raison du harcèlement et de l'intimidation qu'il aurait exercés sur le ministère de la Justice. À ce sujet, le diagnostic de Mueller ne livre pas de conclusion définitive. Donal Trump n’est donc pas entièrement blanchi. Les commissions de la Chambre vont poursuivre leurs investigations sur une possible entrave à la justice, sans compter d’éventuels abus de pouvoir, malversations ou conflits d’intérêts. Par ailleurs, pléthore d’enquêtes concernant le président américain sont toujours en cours : l’enquête menée par les procureurs fédéraux du district sud de New York concernant le possible achat du silence de deux femmes ayant eu une liaison avec Donald Trump se poursuit tout comme celle sur les soupçons de corruption via les fonds du comité d'investiture de Trump ou les fonds de la Donald J. Trump Foundation.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 24, 2019 • 1h 5min
Gilets jaunes, syndicats et intellectuels: La Chine : sa stratégie commerciale et diplomatique #81
Gilets jaunes, syndicats et intellectuels Samedi 16 mars 2019, l’acte XVIII, lors de la manifestation des Gilets jaunes, la capitale a été le théâtre de violences spectaculaires. Destructions et pillages sur l’avenue des Champs-Élysées et heurts violents avec la police ont amené l’exécutif à reconnaitre que des « dysfonctionnements » du dispositif de sécurité ont eu lieu. A l'Assemblée nationale le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a été hué par des députés d'opposition qui ont réclamé sa démission. Il a ensuite du répondre à la commission des lois du Sénat, à majorité de droite, aux côtés de son secrétaire d'État Laurent Nuñez pour s’expliquer sur les défaillances dans les opérations de maintien de l’ordre. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi vouloir « renforcer la fermeté » de la « doctrine de maintien de l’ordre » du gouvernement par de nouvelles mesures qui viendraient compléter celles prévues par la loi « anticasseurs ». L’interdiction de manifestations dans certains lieux géographiques tel que l’avenue des Champs-Élysées, la hausse des contraventions pour attroupement et de nouvelles directives sur l’usage du Lanceur de Balle de Défense (LBD) en sont une illustration. Les militaires de la mission Sentinelle ont été mobilisés pour l’acte XIX de la manifestation des gilets jaunes. Le gouvernement a dénoncé des « consignes inappropriées », données à la préfecture de police de Paris, sur l’usage du LBD ou sur les méthodes d’intervention, consignes qui auraient été données sans en avertir le ministre de l’intérieur. Le préfet de police, son directeur de cabinet et le directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne ont été limogés lundi. Didier Lallement a été nommé à la tête de la préfecture de police, lors du conseil des ministres du mercredi 20 mars.A côté de la recherche de solutions policières, Emmanuel Macron a invité lundi soir une soixantaine de chercheurs et d’essayistes à venir s’exprimer à l’Élysée soulignant ainsi le rôle central des « intellectuels » face à une société en crise. Parallèlement à cela, suite à l’appel de plusieurs syndicats, dont la CGT et Force ouvrière, plus de 100.000 de personnes ont manifesté, mardi 19 mars, pour réclamer plus de pouvoir d'achat et défendre les services publics. Alors même que les réunions locales du grand débat national se sont clôturées, et après plus de quatre mois de manifestations des gilets jaunes, les syndicats semblent se remobiliser pour faire entendre les revendications des Français qui demeurent majoritairement centrées sur la fiscalité.****La Chine : sa stratégie commerciale et diplomatiqueXi Jinping, le président chinois, est en visite en Europe du 21 au 26 mars où il se rendra en Italie, puis à Monaco et en France où il est accueilli par Emmanuel Macron ce dimanche, à Nice.A Rome, Xi Jinping a signé ce vendredi 22 mars avec le gouvernement italien un protocole d’accord qui fera de l’Italie le premier pays du G7 à endosser la stratégie chinoise du « Belt and Road Initiative » (BRI). Ce grand programme de prêts chinois mis en place depuis 2013 est destiné à financer, partout dans le monde, la construction de ports, de voies de chemin de fer ou de nouvelles routes commerciales, de nouvelles routes de la soie. Dans cette Europe divisée, le régime chinois utilise par ailleurs depuis 2012 le format dit « 16+1 » réunissant la Chine et 16 pays d'Europe centrale et orientale pour coopérer sur ces nouvelles routes de la soie. Ce groupe de pays se réunira à Dubrovnik (Croatie) le 16 avril prochain.A Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement européens se saisissent de la question chinoise. Emmanuel Macron avait estimé la semaine dernière que les Européens devaient avoir « une approche coordonnée » face à la Chine. Le Parlement européen a voté jeudi 14 mars un règlement qui prévoit d'organiser une meilleure surveillance des investissements étrangers dans l'Union européenne tandis que la commission européenne a proposé un document contenant dix plans d’action pour se défendre face à « la puissance économique et à l’influence politique croissantes » de Pékin. La Chine est, en effet, une figure de proue dans le secteur de l’innovation. Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) qui a publié lundi son rapport annuel, en 2018, l’Asie a généré à elle seule, plus de la moitié des demandes internationales de dépôt de brevet. Par ailleurs, alors que le groupe de téléphonie chinois Huawei est devenu un acteur majeur dans le développement de la 5G, les pays occidentaux s’inquiètent que ces infrastructures puissent servir Pékin en favorisant l’espionnage et le sabotage. La situation des pays européens est d’autant plus compliquée que Donald Trump a fait de l’affaire Huawei un levier de négociation dans la guerre commerciale qu’il livre à la Chine.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 17, 2019 • 1h 2min
Brexit, No Brexit, Brexit… ; Europe : l'Allemagne prend ses distances #80
Europe : l'Allemagne prend ses distances : Dimanche 10 mars, la dirigeante de l'Union chrétienne- démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, dite « AKK », a répondu aux propositions de réforme de l'Union européenne d'Emmanuel Macron dans une tribune confiée à Die Welt am Sonntag. Ni la chancelière Angela Merkel (CDU) ni le vice- chancelier Olaf Scholz (SPD) n’avaient réagi à la tribune d’Emmanuel Macron. A plus large échelle, il s’agit de la première réponse approfondie à l’initiative française en Europe. Dans cette tribune intitulée « Faisons l’Europe comme il faut », disponible en six langues sur le site de la CDU, AKK rejette la proposition avancée par le président français d’un « bouclier social » à l’échelle de l’UE et soutient que l’idée d’un salaire minimum européen est une mauvaise approche. Elle réclame une nouvelle fois que le siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU soit attribué à l’Europe, proposition qui avait déjà irrité la France lorsqu’elle avait été lancée par Olaf Scholz. La dirigeante de la CDU reprend par contre l’idée d’un Conseil de sécurité européen incluant la Grande‐Bretagne et suggère de créer un porte‐avions européen. Comme le président français, Annegret Kramp-Karenbauer évite la question de la réforme de la zone euro, tout en apportant son soutien à l’union bancaire. Sur les sujets de l’innovation, du climat et de la taxation du numérique, des positions communes sont possibles. Le fait que cette tribune émane de la présidente de la CDU et non pas de la chancelière Merkel est interprété à Berlin comme un signe supplémentaire de la volonté d’Angela Merkel de passer la main à AKK. Cette dernière ne fait cependant pas l’unanimité au sein du gouvernement de coalition au pouvoir. Plusieurs cadres du SPD menacent de mettre fin à la grande coalition gouvernementale, si la chancelière allemande anticipait son départ au profit d'AKK. ****Brexit, No Brexit, Brexit… Mardi 12 mars, par 391 voix contre 242, l’accord de Brexit conclu par la Première ministre britannique, Theresa May, avec l’Union européenne (UE) a été rejeté pour la deuxième fois par la Chambre des communes. Bien que le nombre de voix favorables à l’accord de Theresa May ait augmenté depuis le premier refus du 15 janvier 2019, la question de la frontière irlandaise, demeure un point de discorde majeur entre les deux parties. Mercredi 13 mars, par 321 voix contre 278, les députés britanniques ont rejeté le scénario d’une sortie de l'UE sans accord. Le vote contre ce « no deal » a cependant mis en lumière la division qui règne au sein du parti conservateur auquel appartient la Première ministre. Un amendement déposé par la conservatrice Caroline Spelman a été adopté à une courte majorité (312 voix contre 308). Il exclut tout « no deal » quelles que soient les circonstances. Ce texte n'a pas de caractère contraignant, mais intensifie la pression exercée sur Theresa May, afin qu'elle écarte la piste d’une sortie sans accord. Jeudi 14 mars, les communes ont voté contre un second referendum et en faveur du report de la date butoir du 29 mars au 30 juin, si les députés approuvent d'ici le 20 mars l'accord de retrait de l'UE de Theresa May, qu'ils ont déjà retoqué à deux reprises. Si l'accord est recalé à nouveau, le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera l'organisation des élections pour le parlement européen en mai. Les dirigeants européens ont prévenu que cette extension devrait être « motivée. « Le Royaume-Uni doit nous dire ce qu'il veut pour notre relation future, a indiqué mercredi le négociateur de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier. .
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 13, 2019 • 29min
Bada #11 - Macron, l'Europe au pied de la lettre? & Corée / Etats-Unis: point mort ou marche arrière?
Les questions du public de l'emission du 10 mars 2019Émission enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 10 mars 2019 en présence de François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France ; Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova, Lucile Schmid, co-présidente de la Fondation verte européenne et Jean-Louis Bourlanges .
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 10, 2019 • 1h 5min
Macron, l'Europe au pied de la lettre? ; Corée / Etats-Unis: point mort ou marche arrière? #79
Macron, l'Europe au pied de la lettre? Lundi 4 mars, Emmanuel Macron a fait paraitre dans les médias des 28 États membres de l’UE une tribune intitulée « Pour une Renaissance européenne ». Il y met en avant des propositions ordonnées en trois thèmes : « la liberté, la protection et le progrès ». Le chef de l’État veut « remettre à plat » l’espace Schengen avec la création d’une authentique police des frontières communes et un office européen de l’asile. En matière économique, il souhaite une redéfinition de la politique de concurrence avec encorollaire l’affirmation d’une « préférence européenne ». Emmanuel Macron propose par ailleurs la création d’une banque européenne du climat pour financer la transition écologique ainsi qu’une Agence européenne de protection des démocraties contre les ingérences étrangères notamment en ce qui concerne les élections. En France, ces propositions ont suscité une fracture à droite de l’échiquier politique. Dans les colonnes du « Figaro », l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé son soutien au président de la République ; une prise de position qui nécessite une « clarification » selon François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes. Laurent Wauquiez s’est, quant à lui, opposé à la « Renaissance européenne » d’Emmanuel Macron en ripostant par sa propre tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde ce samedi. De son côté, le parti de centre-droit Agir, qui s’est toujours défini comme « Macron-compatible », a confirmé qu’il soutiendrait « la liste de rassemblement » LREM pour les élections européennes. En Europe, le volontarisme du président français est applaudi mais des réserves s’expriment quant à l’hypothèse de réformer l’espace Schengen. Les Premiers ministres belge, slovaque ou finlandais, qui ont salué le texte de M. Macron, se sont gardés de s’exprimer sur ce point. En Allemagne, des responsables de la CDU, du SPD et des Verts ont appelé le gouvernement à répondre aux propositions d’Emmanuel Macron. Le gouvernement hongrois a, quant à lui, fait part de son scepticisme tandis qu’en Italie c’est par le silence qu’ont régi les actuels dirigeants du pays. Une stratégie qu’ils avaient déjà employé la veille de la publication de la tribune, lorsqu’Emmanuel Macron avait accordé une interview à la chaine de télévision italienne « Rai Uno ». ****Corée / Etats-Unis: point mort ou marche arrière? Mercredi 27 février, le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen, Kim Jong-un se sont rencontrés à Hanoï au Vietnam. Leur première rencontre, le 12 juin 2018 à Singapour, avait débouché sur une déclaration stipulant « la dénucléarisation de la péninsule » sans que soient annoncés des engagements datés et définis. Huit mois plus tard, les progrès de la dénucléarisation se font toujours attendre et aucun nouvel accord n’a pu être trouvé lors de ce second sommet au Vietnam. Selon les dires de Donald Trump, la Corée du Nord aurait demandé la levée totale des sanctions de l’ONU précipitant ainsi le départ du président américain qui s’y oppose fermement. Jeudi 28 février, la Corée du Nord a cependant nié pareille réclamation et elle a affirmé n’avoir fait porter sa demande que sur la moitié des sanctions votées par l’ONU depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006. Vendredi 1er mars, seulement deux jours après le sommet, les services de renseignements sud-coréens et deux centres d'études américains ont constaté un regain d'activité sur le site nord-coréen de Sohae, en sommeil depuis 2018. Cette information fait craindre de prochains tests de missiles balistiques intercontinentaux.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 3, 2019 • 1h 4min
L’agriculture et ses enjeux ; L’Algérie s'agite #78
L’agriculture et ses enjeux : Le 56ème Salon de l’agriculture a ouvert ses portes le 23 février dernier à Paris pour 10 jours. Emmanuel Macron y a souligné l’excellence de l’agriculture française, mais surtout européenne, qu’il considère comme le seul rempart contre la concurrence des géants américains ou asiatiques. Le président s’est exprimé durant une heure devant près de 500 personnes, dont une moitié de jeunes agriculteurs venus de pays européens. Il a appelé à « réinventer » la politique agricole commune (PAC) pour défendre la souveraineté alimentaire européenne. Emmanuel Macron a également évoqué la question du glyphosate, un herbicide déclaré « cancérigène probable chez l’homme » en mars 2015, par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il a rappelé son engagement d’en interdire l’utilisation d'ici trois ans et annoncé que le vignoble français, pourrait devenir le premier vignoble au monde « sans glyphosate ». En France, la viticulture reste en effet le secteur le plus gourmand en produits phytosanitaires : 20 % des quantités consommées pour 3 % de la surface agricole utile. La viticulture biologique a toutefois le vent en poupe, avec 9 % des vignes, plaçant la France en troisième position pour la production viticole biologique après l'Italie et l'Espagne. Cet engouement pour les pratiques bio est en phase avec le choix d’une part croissante de Français en faveur de nouveaux modèles de consommation plus respectueux de la santé et de l’environnement. C’est le sens de l’appel à un lundi vert, sans viande, lancé début janvier par un collectif de 500 personnalités ainsi que de la récente campagne de l’association interprofessionnelle du bétail et des viandes « aimez la viande, mangez-en mieux ». Une autre tendance de fond observée est celle de l’engouement pour le mouvement locavore, qui prône la consommation de nourriture produite près de chez soi. Plusieurs agriculteurs ont interpellé le président sur la faiblesse de leurs revenus. Depuis la fin des quotas laitiers européens en 2015, les éleveurs ont dû faire face à une hausse de la production qui a fait s'effondrer les cours mondiaux du lait. Au-delà des éleveurs, le mal être du monde paysan se traduit par un taux de suicide très élevé : un agriculteur se suicide tous les deux jours. ***L’Algérie s’agite : Le 10 février, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 1999, a annoncé dans une « lettre à la Nation » son intention de briguer un 5ème mandat présidentiel le 18 avril prochain. Sa candidature a été plébiscitée par son parti, le FLN (Front de Libération Nationale). Régulièrement hospitalisé depuis 2005, puis victime d’un AVC en 2013 Abdelaziz Bouteflika est absent de la scène politique. Il ne fait plus que de rares apparitions et ne s’exprime plus en public. L’article 88 de la constitution algérienne prévoit que le président peut être destitué s’il n’est pas en mesure d’exercer ses fonctions “pour cause de maladie grave et durable” mais l’application de cet article est soumise à l’approbation unanime des membres du conseil constitutionnel dont une partie est proche du clan Bouteflika. Face à cette candidature, un mouvement de contestation est parti des réseaux sociaux, hors de tout cadre politique ou syndical et autour d’un seul mot d’ordre : « Non au 5e mandat ». Bien que les manifestations soient interdites, les cortèges ont fleuri à Alger. Ils étaient composés majoritairement de jeunes. Déjà en 2014, à travers le mouvement Barakat (« ça suffit ») la jeunesse s’opposait au 4ème mandat du président Bouteflika. La mobilisation prend aujourd’hui de nouvelles dimensions à mesure que les corporations s’organisent. Les avocats ont occupé le tribunal d’Alger-centre pour exprimer leur hostilité à « la présidence à vie » tandis que les journalistes des médias publics ont observé des arrêts de travail pour protester contre la censure. Les protestations ont augmenté de manière significative en Algérie au cours de ces dix-huit derniers mois, en dépit de la répression, des interdictions de manifester et de se réunir. Les manifestants sont excédés par les injustices sociales et les abus du pouvoir dans un pays gangréné par la corruption. En Algérie, le printemps arabe n’a été porteur d’aucune forme de changement, qu’il soit économique ou politique. Une tentative de changement de régime avait eu lieu début 2011 mais, sévèrement réprimées, les manifestations n’ont duré que quelques mois et sont restées sans lendemain. La population algérienne, dont 30% est au chômage et dont la moyenne d’âge est 27 ans, subit les conséquences de la dépendance du pays à l’exportation d’hydrocarbures dont les revenus sont en baisse.Ce dimanche 3 mars, des messages sur les réseaux sociaux incitent à une journée de désobéissance civique, alors qu’Abdelaziz Bouteflika dépose sa candidature officielle.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 24, 2019 • 1h 8min
Face à la haine antisémite ; Syrie : les casse-tête de l’après Daech #77
Face à la haine antisémiteMardi matin, la préfecture du Bas-Rhin a annoncé la découverte de 96 tombes profanées dans le cimetière juif de Quatzenheim, au nord-ouest de Strasbourg. Un acte qui vient s’ajouter à la longue liste des agissements antisémites : qu’il s’agisse du meurtre de Mireille Knoll, de la dégradation du mémorial d’Ilan Halimi, des croix gammées sur des portraits de Simone Veil, de l’inscription Juden sur la vitrine d’un Bagelstein ou des insultes envers Alain Finkielkraut lors de l’acte XIV des Gilets jaunes. Les actes antisémites recensés en France par le ministère de l’intérieur avaient diminué en 2016 et 2017 mais sont de nouveaux en hausse en 2018, passant de 311 à 541 soit une hausse de 74%.Une quinzaine de partis politiques ont appelé les Français à se réunir mardi soir dernier partout dans le pays pour dire « Non à l'antisémitisme ». À Paris, ont défilé, aux côtés du Premier ministre, Édouard Philippe, plus de la moitié du gouvernement et deux anciens présidents de la République : François Hollande et Nicolas Sarkozy auxquels se sont ajoutés des représentants du monde syndical, ainsi que des citoyens anonymes autour du mot d’ordre « ça suffit ! ». D’abord absente des mouvements organisateurs, la France Insoumise a rejoint la liste des participants, contrairement au Rassemblement national qui a organisé son propre hommage aux victimes des actes antisémites.Mercredi soir, lors du diner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Emmanuel Macron a dénoncé une résurgence de l’antisémitisme « inédite depuis la seconde guerre mondiale » après s’être rendu en Alsace dans le cimetière juif profané la veille. Il a annoncé la mise en œuvre prochaine de la définition de l’antisémitisme, la dissolution de trois associations d’extrême droite ainsi que le dépôt en mai d’une proposition de loi contre les propos racistes sur internet.Loin d’être un phénomène isolé en France, l’antisémitisme n‘épargne pas le reste de l’Europe. Le 11 février dernier, en Hongrie, des centaines de néo-nazis se sont rassemblés à Budapest. L’Allemagne qui compte la troisième plus importante communauté juive d’Europe, doit faire face à une montée de l’antisémitisme. En Grande Bretagne, c’est en dénonçant l’antisémitisme de leur leader Jeremy Corbyn que 10 députés ont quitté le parti travailliste.Syrie : les casse-tête de l’après Daech : Samedi 16 février, l’alliance arabo-kurde qui mène les combats dans l’est de la Syrie avec le soutien des États-Unis a annoncé sa victoire « dans quelques jours » sur le groupe djihadiste Daech. Cette annonce, corroborée par les propos de Donald Trump, a cependant été nuancée par le Pentagone pour qui il reste des groupes insurgés actifs aussi bien en Syrie dans le désert de la Badia que dans la région irakienne d’al-Anbar. Mercredi, la voix française de DAECH, Fabien Clain a été tué dans un bombardement.Dans l’Est de la Syrie, le hameau de Baghouz est devenu le théâtre d’une bataille décisive : celle qui doit permettre aux forces démocratiques syriennes et à la coalition internationale menée par Washington de mettre un terme au projet territorial de l’État Islamique. Le califat proclamé en juin 2014 à Mossoul, devrait donc disparaître. Privé de territoire à administrer, l’État islamique n’en est pour autant pas complètement désossé. Il faut encore compter avec ses membres dispersés par-delà les frontières syriennes et avec un certain nombre de combattants infiltrés parmi la population civile souvent utilisée comme bouclier humain.Depuis 2014, au moins 40.000 étrangers dont 1.500 Français auraient rejoint l’État Islamique. 800 hommes 700 femmes et 1.500 enfants sont retenus dans des camps par les Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde, Se pose désormais la question de leur retour au pays. Au Royaume-Uni, la demande de retour de Shamina Begum, une jeune femme partie rejoindre l’État Islamique en 2015 alors qu’elle n’avait que 15 ans, divise le pays. Elle personnifie le dilemme auquel font face les États européens à propos du retour des djihadistes et de leurs familles. Les États-Unis exhortent l’Europe à rapatrier ses ressortissants détenus en Syrie. Lundi dernier, à l’issue du conseil européen des affaires étrangères à Bruxelles, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé qu’il n’y « aura pas de décision au niveau de l’Union ». Un semblant de consensus semble toutefois se dessiner sur la nécessité de rapatrier les enfants en bas âge. D’autres aspects du problème doivent être désormais pris en compte et négociés dans le cadre d’une gestion des risques : l’attitude de pays tiers pour le cas des binationaux, le cas des femmes ou encore des kurdes.D’abord réticente, la France se dit prête à accueillir environ 130 ressortissants, dont une quarantaine d'ex- combattants.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 17, 2019 • 1h 2min
Entre grand débat et dérive violente des gilets jaunes : quelle sortie de crise ? ; Les 40 ans de la République islamique d’Iran (#76)
Entre grand débat et dérive violente des gilets jaunes : quelle sortie de crise ? : Samedi 9 février, la 13e journée de mobilisation des Gilets jaunes, a une nouvelle fois été marquée par des violences et des heurts entre forces de l'ordre et manifestants. Ils étaient 51.000 mobilisés en France dont 4.000 à Paris où 39 personnes ont été interpelées. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a dit son dégoût lorsqu’un véhicule de l’opération Sentinelle a été incendié tandis qu’un collectif d’avocats dénonçait l’utilisation de grenades de dispersion qui ont encore fait un blessé et en demandaient l’interdiction. Depuis trois mois, malgré une mobilisation en baisse, le mouvement des gilets jaunes, infiltré par les casseurs, draine son lot d’images choquantes agrémentées de vitrines cassées, de blessés et de voitures brulées. Les préjudices subis par les commerçants et l’espace public s’accumulent alors que l’association France urbaine, qui réunit les élus des grandes villes et métropoles françaises, hausse désormais le ton. Elle a demandé dimanche dernier l’organisation “d’une réunion d’urgence avec le gouvernement pour évoquer des aides et des indemnisations pour compenser les pertes”. Pour ajouter à ce climat de tension, la maison du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a fait l’objet d’une tentative d’incendie. Des proclamations et des symboles antisémites ont resurgis : deux portraits de Simone Veil ont notamment été recouverts de croix gammées à Paris.Malgré cette escalade de violence, les débats organisés en France suscitent un engouement de la part des Français. Le gouvernement recense près de 6.000 réunions locales depuis le lancement du grand débat national le 15 janvier dernier. La première « synthèse intermédiaire » des contributions devrait être achevée mi-mars. Avant de laisser l’Assemblée nationale et le Sénat se pencher sur les propositions des Français, le gouvernement a imaginé cette semaine une étape intermédiaire. Des conférences régionales de citoyens tirés au sort chargés de hiérarchiser les contributions et de réfléchir à des propositions seront organisées. Elles se tiendront les week-ends du 15-16 et du 22-23 mars, du vendredi soir au samedi soir, et seront au nombre de 18 (une par région métropolitaine, cinq pour l’Outre-mer et une dédiée aux jeunes).Chez les gilets jaunes, des listes de candidats aux européennes se préparent, se multiplient, se scindent et s’apostrophent tandis que les contacts entre le vice-Premier ministre et dirigeant du mouvement Cinq Étoiles Luigi Di Maio et des gilets jaunes ont provoqué le rappel de l’ambassadeur de France à Rome.***Les 40 ans de la République islamique d’Iran : Le 11 janvier dernier, il y a eu en Iran 40 ans que l'ayatollah Khomeiny et les siens installaient le premier régime islamique de l'ère moderne, dont la doctrine était résumée par la formule en
persan Velâyat-e faqih, suprématie du théologique sur le politique. Le pays fait aujourd’hui face à un bilan économique médiocre dû notamment à la subordination de l'économique au politique, lui-même subordonné au religieux et à une gestion étatiste désastreuse entre népotisme, double marché des changes, contrôle des prix et nationalisations de nombreuses industries. Les sanctions américaines ont achevé de déstabiliser une économie malade de longue date. Dans une population dont 75% n’étaient pas né en 1979, cette situation a provoqué un exil des cerveaux et des entrepreneurs. Le pays est régulièrement secoué par des grèves et des manifestations contre le chômage, la médiocrité des services publics ou encore les coupures d'eau. Elles peuvent basculer dans la dénonciation d'un régime arc-bouté sur la primauté du religieux qui autorise le guide spirituel, gardien de la pureté islamique et révolutionnaire du régime, à trancher de tout et d’abord de la sécurité. Le régime des mollahs, les docteurs de la loi coranique, est éminemment répressif, y compris sous la présidence de Hassan Rohani, réélu en 2017 et présenté à l'Ouest comme modéré. Néanmoins, dans ce pays gangrené par la corruption jusqu’au plus haut niveau institutionnel, les dénonciations publiques de profiteurs du « système » se multiplient sur les réseaux sociaux et n’épargnent pas le clergé.Dans un discours prononcé place Azadi -liberté en persan-, le président Hassan Rohani a affirmé qu'en dépit de tous leurs efforts, les États-Unis ne parviendraient pas à détruire la République islamique. Il a promis la poursuite du développement des missiles balistiques malgré des mises en garde américaines. La rupture diplomatique irano-américaine, officielle depuis avril 1980, s’est installée dans les esprits. La prise d’otages à l’ambassade des États-Unis de Téhéran, entre novembre 1979 et janvier 1981, a traumatisé les Américains et plongé l’Iran dans un isolement international qui dure encore. Fin janvier, pour tenter de rompre cette quarantaine, la France, l’Allemagne et le Royaume‐Uni ont officialisé la mise en place d’un mécanisme baptisé « Instex » devant permettre à certaines entreprises européennes de commercer avec l’Iran en dépit des sanctions américaines alors même que la Maison Blanche cherche à diviser les Européens. C’est l’enjeu à peine voilé du sommet qui s’est tenu les 13 et 14 février à Varsovie, en présence du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et du vice‐président, Mike Pence. Sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a dénoncé cette conférence comme étant « un cirque anti-iranien désespéré ».
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


