

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Episodes
Mentioned books

Aug 2, 2020 • 60min
Thématique : De Gaulle a-t-il quelque chose à nous apprendre ? / n°152 (2 août 2020)
Cette émission thématique sera consacrée au général De Gaulle, 30 ans après sa mort et 80 ans après l’appel du 18 juin. En décembre 2019, nous avions consacrée une thématique à la biographie du général, avec un universitaire britannique, Julian Jackson, dont le travail nous avait impressionné. La conversation d’aujourd’hui portera sur la politique du Général, à l’occasion de la parution de deux articles dont les auteurs sont connus de nos auditeurs. Dans la revue Pouvoirs, en effet, Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts de Seine, signe une étude critique intitulée « Une certaine idée de la France », tandis que, dans la Revue politique et parlementaire, David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences -po fait paraitre sous le titre « Ni chêne, ni roseau » un article consacré à ce qu’il y a de moderne dans le gaullisme. L’un et l’autre de ces auteurs confronteront leur point de vue au cours de cette conversation où ils retrouveront un autre de nos fidèles, François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France et collaborateur du général de 1966 à 1969. Précisons que Jean-Louis Bourlanges avait 24 ans lorsque le général est mort et que David Djaïz est né 20 ans plus tard. Pour JLB, l’action du général est déterminée par la certitude que les États nationaux sont les acteurs indépassables de l’Histoire et par la conviction que dans le concert des nations, la France a vocation à jouer un tout premier rôle et qu’elle doit retrouver par le verbe la position hégémonique perdue. L’une et l’autre ont abouti à une impasse. Pour DD, c’est par un phénomène qui caractérise notre histoire et qui est fait d’alternance entre désastre et triomphe que la France a pu inspirer le monde en 1789, 1848 voire avec la Commune. Et c’est par l’union entre l’État et le peuple - le peuple, et non les élites – que De Gaulle a pu restaurer la situation et la position du pays. Là est le modèle qui devrait fonder l’élan dont le pays a aujourd’hui besoin.Si nos deux auteurs partagent le même attachement au multilatéralisme, c’est pour des raisons différentes. Bourlanges voit dans l’atlantisme et l’intégration européenne le moyen pour la France de continuer à peser dans les affaires du monde alors qu’elle doit renoncer à la première place et prendre acte de son affaiblissement depuis le XVIIème siècle. Pour David Djaïz, la France doit « redevenir la nation championne du multilatéralisme » et inspirer le monde en faisant « avancer les grandes causes universelles ». La persistance de l’idée d’une destinée particulière de la France transparait donc dans l’article de Djaïz. Qualifier la France d’ancienne « championne du multilatéralisme » fait notamment référence à l’opposition française à l’intervention unilatérale des États-Unis en Irak. Bourlanges, au contraire qualifie Dominique de Villepin de caricature de l’école du déni de l’affaiblissement français. David Djaïz perçoit donc le multilatéralisme comme un moyen pour la France de renouer avec une destinée particulière, qui permettrait la cohésion nationale, tandis que Jean-Louis Bourlanges la voit comme une nécessité imposée par l’affaiblissement de la France.
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Jul 30, 2020 • 23min
Bada # 40 : Et au Ghana ? Questions à Elliott Ledru (30 juillet 2020)
Installé depuis 7 ans à Takoradi, troisième ville du Ghana, ingénieur dans une usine de transformation de l’hévéa, Eliott Ledru décrit une situation difficile et une information lacunaire. Comment sont traités les tests réalisés auprès des ouvriers? Quelles réactions provoquent-ils au sein de cette population ? Comment l’établissement pour lequel ils travaillent peut-il apporter des réponses, notamment sanitaires ? Quelles relations peut-il y avoir sur ce sujet entre cette entreprise et le gouvernement d’un pays de 30 millions d’habitants dans lequel, officiellement, il n’y a pas eu plus de 25 000 cas et 120 décès liés au coronavirus?
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Jul 26, 2020 • 59min
Thématique : La psychiatrie dans la cité / n° 151 (26 juillet 2020)
Merci de nous avoir rejoint pour cette discussion en compagnie de Raphaël Gaillard, professeur de psychiatrie à l’Université Paris Descartes et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne à Paris.Dans une tribune publiée par Le Monde du 1er juillet, l’économiste Jean de Kervasdoué et le psychiatre Daniel Zagury écrivent : « Les partis politiques n’abordent les questions de santé que sous leur aspect économique et financier. Il y a fort à parier que, après le choc de l’épidémie de Covid-19, il ne sera pas dit grand-chose de la santé mentale qui, à notre connaissance, n’est pasà l’agenda du Ségur de la santé lancé le 25 mai. Pourtant, depuis une décennie, la situation est passée de grave à catastrophique. Certes, de tout temps, la folie – terme aujourd’hui refoulé – a dérangé, mais le rejet collectif du différent, de l’anormal dans une société du bien-être n’explique pas à lui seul la persistance du massacre. Certes, la reconnaissance publique par Agnès Buzyn de l’abandon de la psychiatrie a dégagé l’Etat d’une posture perverse de déni, mais, sur le fond, rien n’a changé. »L’institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) a publié en juin une étude consacrée aux effets du confinement sur la santé mentale des Français : un tiers des répondants déclare avoir été en situation de détresse psychologique durant le confinement.La psychiatrie a un rôle important à jouer dans la gestion de l’après-coronavirus mais les décideurs publics se sont, depuis de nombreuses années, détournés du soin des troubles mentaux. Cette spécialité est pourtant un observatoire pertinent de notre société : les troubles qu’elle cherche à soulager sont en effet les conséquences de notre organisation sociale et de ses dysfonctionnements. De plus, elle témoigne de la manière dont la déviance est appréciée dans notre pays.Raphaël Gaillard, en tant que président du Congrès de l’encéphale, , vous êtes auteur de nombreux articles qui permettent de découvrir la gestion de la crise sanitaire de l’intérieur. On peut y lire que la psychiatrie a, une fois encore, été le parent pauvre des politiques menées avec un oubli du GHU Psychiatrie dans la distribution de masques. Celui-ci accueille 70.000 patients par an. Vous livrez également votre vécu de la crise en tant que chef d’un pôle qui compte 600 soignants qui ont dû parfois recourir au système D pour continuer à prodiguer des soins. Par ailleurs, l’observation clinique que vous faite du champ politique dans le cadre de cette vous conduit à remarquer une recherche de coupables qui témoigne de l’impossibilité pour de nombreux citoyens de vivre avec la contingence d’un virus que nous découvrons chaque jour. Cet effritement de la contingence constitue « l’être au monde du paranoïaque », ce qui doit nous interroger.
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Jul 23, 2020 • 28min
Bada # 39 : Et en Italie ? Questions à Paolo Levi (23 juillet 2020)
Alors que la pandémie a d’abord été regardée en Europe comme une affaire italienne, quels effets ce regard condescendant ou apitoyé a-t-il eu sur le national-populisme dans la péninsule ? Correspondant à Paris de l’Agence de presse ANSA et du quotidien La Stampa, Paolo Levi revient sur les premières semaines de l’apparition de la Covid-19 et sur le moment où beaucoup de commentateurs français semblaient croire que ce virus arrêterait sa progression à Vintimille. Il évoque les comportements inattendus de ses compatriotes, qui se sont surpris eux-mêmes à accepter des disciplines contraignantes. Il décrit la manière dont, au sud de Rome, dans le Mezzogiorno facilement décrié, la pratique des gestes barrières et autres précautions a permis de compenser la faiblesse des structures sanitaires et l’insuffisance d’équipement hospitalier. Il espère que ces trois mois sans touristes amèneront une autre politique du patrimoine et d’accueil.
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Jul 19, 2020 • 1h 1min
Thématique : Le Vénézuéla / n°150 (19 juillet 2020)
Avec Fabrice Andreani, professeur de Sciences Politiques à l’université de Lyon, David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po, Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut français de géopolitique, et Richard Werly, correspondant à Paris du Quotidien suisse le temps… La situation du Venezuela est aujourd’hui celle d’un pays, qui possède les plus grandes réserves de pétrole connues du monde, et qui connait une pénurie d’essence depuis plusieurs mois. D’un pays régulièrement plongé dans le noir par les coupures de courant qui touchent les ménages, les magasins mais aussi les hôpitaux en pleine crise du coronavirus. D’un pays où la violence, déjà très présente à Caracas avant la crise, a explosé (les statistiques criminelles établissent le Venezuela comme le pays le plus violent du monde, d’un pays où le taux de pauvreté, qui était passé de 55,1% à 27,5% entre 2003 et 2007 est aujourd’hui estimé à 80%, d’un pays dont le PIB a été divisé par deux entre 2013 et 2018 tandis que l’inflation atteignait 130.000% en 2018 selon la Banque centrale du Venezuela. Cette crise économique et sociale est également politique : deux légitimités opposées coexistent. Nicolas Maduro, élu président en 2013 avec 50,6 % des voix, est le successeur désigné d’Hugo Chavez qui dirigeait le pays depuis 1999 et dont les partisans vantent la forte augmentation des dépenses sociales financées par le cours élevé du baril aujourd’hui au plus bas. Nicolas Maduro dispose du soutien de l’armée et le chavisme occupe une place importante dans le sous-continent américain à travers un réseau d’alliances et des réseaux d’influence. Le parti chaviste a cependant perdu les élections législatives de 2015, permettant à l’opposition parlementaire de centre-droit d’ouvrir un procès en destitution contre Maduro. Pour contourner le Parlement, celui-ci a fait élire en 2017 une Constituante que l’opposition a boycotté. Depuis, le Parlement a désigné Juan Guaido président de la République par intérim. Cette décision a été immédiatement reconnue par les États-Unis, le Canada et le Brésil puis l’Union Européenne. De son côté, Maduro peut compter sur le soutien de certains pays tels que la Russie, l’Iran et la Chine. La pandémie est donc apparue dans un pays où le blocage s’est installé, tandis qu’au fil des mois Juan Guaido et ses proches font l’objet de nombreuses critiques de la part de la population vénézuélienne.
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Jul 14, 2020 • 33min
Bada # 38 : Et à Singapour ? Questions à Michel Léonardi (14 juillet 2020)
6 millions d’habitants dans une ville-État grande comme le territoire de Belfort et dont la population est composée pour un quart de travailleurs immigrés payés très en dessous des singapouriens et logés sommairement dans d'immenses immeubles dortoirs qui sont devenus autant de foyers de propagation du Coronavirus...Ingénieur dans l’industrie pétrochimique, Michel Léonardi, à Singapour depuis deux ans, décrit la réponse du gouvernement à la pandémie. Comment le régime qui respecte le droit de vote mais restreint la liberté de la presse a-t-il gouverné depuis l’apparition du virus ? Comment la population a-t-elle réagi ? Comment interpréter les progrès de l’opposition aux élections législatives du 10 juillet ? De quelle manière l’économie singapourienne est-elle affectée par la pandémie, alors que l'immobilier, l'industrie, les transports, la restauration, le tourisme fonctionnent avec une main d’œuvre immigrée ? Michel Léonardi rappelle l’histoire unique de ce qui n’était qu’un caillou désert et qui est devenu l’une des toutes premières puissances économique au monde et décrit la cohabitation paisible entre les nombreuses cultures et religions présentes à Singapour.
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Jul 12, 2020 • 1h 9min
Thématique : le Défenseur des droits, Jacques Toubon / n°149 (12 juillet 2020)
Jacques Toubon, vous avez été nommé à ce poste par le Président Hollande en juillet 2014 pour un mandat de 6 ans qui est arrivé à son terme le 12 juillet 2020. Vous êtes haut fonctionnaire et avez exercé de nombreuses responsabilités politiques et gouvernementales, mais avant d’en venir à vous, un rappel des missions et des moyens du DDD : cette autorité administrative indépendante a été créée en 2011 à la suite de la révision constitutionnelle de 2008. Elle reprend les missions du médiateur de la République, de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), de la HALDE, du Défenseur des enfants et la loi Sapin 2 lui a confié le rôle de protection des lanceurs d’alerte.Le Défenseur des droits peut être saisi par tout individu estimant ses droits violés ou étant témoin d’une violation de droits. Il peut également s’autosaisir.Disposant d’un pouvoir d’enquête, il peut proposer un règlement à l’amiable, comme dans 8 cas sur 10, ou faire des recommandations d’évolution des pratiques ou des normes. Il peut également intervenir dans une procédure judiciaire.Pour remplir ses missions, le Défenseur des droits est entouré de trois adjoints responsables chacun d’un domaine de compétence. Il dispose de 250 collaborateurs - principalement des juristes spécialisés. 510 délégués du Défenseur des droits dans les territoires assument bénévolement des permanences toute l’année et reçoivent gratuitement toute personne qui sollicite de l’aide pour faire valoir ses droits.En 2019, le Défenseur des droits a reçu plus de 100 000 réclamations, en augmentation de 40% depuis 2014. Certains domaines connaissent une forte hausse des requêtes : les droits des usagers du service public (+78,4%) et la déontologie de la sécurité (+178,8%). La dématérialisation à marche forcée des démarches administratives, la crise des Gilets Jaunes ou encore les soupçons de racisme chez les forces de l’ordre sont autant d’explications de ces hausses.Vous vous êtes particulièrement intéressé à la protection de l’enfance et au droit à l’éducation, notamment pour les mineurs non accompagnés. Vous avez développé durant votre mandat la sensibilisation des jeunes à leurs droits.Votre mandat a notamment été marqué par deux états d’urgence, l’adoption de dispositions jusque-là exceptionnelles dans le droit commun, une loi sur le renseignement et une crise migratoire. Sur chacun de ces sujets, vous avez dénoncé les atteintes portées par le législateur ou le gouvernement aux droits des citoyens, que ce soit au niveau des libertés individuelles, de la protection des plus vulnérables ou de la dignité de chacun.Vous êtes un homme de droite dont la nomination au poste de Défenseur des droits en 2014 avait provoqué une certaine grogne à gauche. Alors que vous quittez vos fonctions, les grognons battent leur coulpe et se bousculent pour faire votre éloge. Comme disent les Suisses, vous les avez déçus en bien. Nous comprendrons sans doute mieux ce qui vous vaut cet agréable revers de fortune, en nous penchant sur votre action à la tête d’une autorité qui n’est pas la seule de son genre en Europe, mais d’abord, dites-nous ce qui vous a poussé à accepter cette fonction.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Jul 7, 2020 • 27min
Bada # 37 : Et à Hong Kong ? Questions à Bruno Charles
Installé à Hong Kong depuis six ans après avoir fait une partie de ses études Pékin, Bruno Charles est le témoin de l’attitude d’une population qui a su prendre d’elle-même les mesures préventives de la pandémie avec un succès impressionnant. Il revient sur les racines des révoltes récentes, sur le comportement de Pékin et la série de « signaux faibles » envoyés par lui au fil des années, il remarque les divisions des Hongkongais quant au rapport avec ceux qui forment la « génération maudite » hier dans les rues et aujourd’hui menacée par la récente loi sur la sécurité, il pointe les impacts de la crise mondiale des échanges sur la situation économique du « territoire indépendant ». Il invite les 1.041 auditeurs que compte Le Nouvel Esprit public à Hong Kong qui souhaiteraient se rencontrer à se faire connaître en écrivant à lenephk@gmail.com
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Jul 5, 2020 • 1h 6min
L'abstention et la crise de la démocratie représentative / Transformations politiques induites par les résultats / n°148
L’ABSTENTION ET LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE 22,61% des électeurs ont voté à Vitry sur Seine. Le communiste Jean-Claude Kennedy a recueilli les suffrages de la majorité de ces 22,61%, soit 12,3% des inscrits. A Tourcoing, moins d’un quart des électeurs a voté aux municipales. Gérald Darmanin, ministre d’Emmanuel Macron a été élu au premier tour, réunissant 9.592 votes sur 63.728 inscrits. Son voisin de Roubaix, le centriste Guillaume Delbar a dû attendre le deuxième tour pour rassembler sur son nom une majorité des 22,75% d’électeurs qui se sont rendus dans les bureaux de vote. A Paris, 63, 7% des électeurs sont restés chez eux dimanche dernier. Le taux d’abstention a augmenté dans la capitale de 13,2% La socialiste Anne Hidalgo a été réélue. A Grenoble, environ deux tiers des électeurs n’ont pas participé au scrutin. C’est 10% de plus qu’en 2014. Le vert Eric Piolle a conquis la mairie à la tête d’une troupe de 16.169 des 86.581 électeurs inscrits. A Strasbourg, près des deux-tiers des inscrits n’ont pas pris part au vote. La verte Jeanne Barseghian a convaincu 21.592 des 143.638 électeurs. A Lille, la socialiste Martine Aubry a été réélue par 15.389 des 124.439 inscrits. Selon le ministère de l'intérieur, l'abstention aux municipales du 28 juin a atteint le record absolu de 58,4% pour des élections municipales. Un chiffre en hausse par rapport au premier tour où elle avait été de 55,3%. Les municipales perdent un à trois points de participation à chaque édition depuis les années 1980. Il parait que le maire est l’élu le plus aimé des citoyensDirecteur général délégué de l’institut Ipsos, Brice Teinturier analysant le profil des abstentionnistes, constate que l’« abstention est massive chez les moins de 35 ans, et plus faible chez les plus de 60 ans. »Les cadres sont moins abstentionnistes que les milieux populaires. Jérôme Jaffré, le directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop) et chercheur associé au Cevipof pointe le risque d’« une cassure aggravée du lien entre le citoyen et l'acte du vote, de plus en plus nette dans les catégories populaires ». Le sociologue Vincent Tiberj relève qu’ « Autrefois, les plus précaires allaient tout de même mettre un bulletin dans l'urne. Aujourd'hui, non seulement une proportion importante ne vote plus, mais elle n'a plus aucune autre forme d'engagement, voire de sociabilité. »***TRANSFORMATIONS POLITIQUES INDUITES PAR LES RÉSULTATSBoudées par les électeurs, ces élections municipales 2020 dessinent un nouveau paysage politique. Une vague verte. Une forte résistance de la gauche dans ses bastions. Une droite à la peine. Une extrême droite qui ne parvient pas à s'ancrer dans le pays. Et une déroute confirmée du parti présidentiel.La liste des villes passées au « vert » comprend : Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Tours, Annecy, Besançon, Poitiers, mais aussi Colombes et Savigny-sur-Orge. Martine Aubry, à Lille, a fortement tremblé. À Marseille enfin, c'est une candidate écologiste, bien que non-membre d'Europe Ecologie Les verts (EELV), qui est arrivée en tête. Les petites et moyennes communes restent largement acquises au parti Les Républicains et au Parti Socialiste.Les résultats de dimanche rebattent ainsi les cartes à gauche. Le Parti communiste durablement affaibli par de nombreuses pertes de bastions (Saint-Denis, Aubervilliers, Choisy-le-Roi, Champigny-sur-Marne, Arles ou Saint-Pierre-des-Corps) et la quasi-absence de La France Insoumise lors de ce scrutin laissent les écologistes en tête-à-tête avec le Parti socialiste. Le PS se maintient à Paris, Nantes, Rennes, Clermont-Ferrand, Rouen, Le Mans, Dijon, Brest, Villeurbanne, Avignon, Créteil et gagne Montpellier, Nancy, Saint-Denis, Bourges et Périgueux.Du côté des Républicains le deuxième tour des municipales a un goût étrange. Si la formation de droite remporte sur le papier plus de 50 % des villes de plus de 9.000 habitants, réussissant même à conquérir de nouvelles villes comme Metz, Orléans, ou Lorient, les pertes symboliques (et sociologiques) des grandes villes sont un vrai coup dur pour un parti qui espère se positionner pour la présidentielle de 2022. Le Rassemblement national, lui, conserve la plupart de ses villes, et conquiert Perpignan, mais aussi Moissac ou Bruay-la-Buissière.La majorité n'a pas masqué sa déception, malgré l'élection du Premier ministre, Édouard Philippe, au Havre. Premier ministre démissionnaire, remplacé vendredi par Jean Castex. Pour La République En Marche, les alliances avec la droite n'ont pas fonctionné, ni à Bordeaux, ni à Lyon, ni à Strasbourg. Quant à Paris, Agnès Buzyn y a connu le naufrage annoncé, réalisant au second tour un moins bon score (13%) qu'au premier. Le pari de l'implantation locale s’avère un échec pour le camp macroniste.
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Jun 30, 2020 • 25min
Bada # 36 : Et en Jordanie ? Questions à Alexis Boncenne
Au royaume hachémite de Jordanie, où sont installés des réfugiés syriens, irakiens et palestiniens qui représentent un tiers de la population, où le taux de chômage s’élève à 20%, comment a-t-il été fait face à la pandémie ? Alexis Boncenne, chargé de programme social pour l’UNICEF décrit les réactions du gouvernement, la rapidité, la sévérité et l’efficacité des mesures prises, les résultats obtenus, les aides financières apportées par les autorités aux citoyens jordaniens et par les organisations internationales et les ONG aux réfugiés.
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