Le Nouvel Esprit Public

Philippe Meyer
undefined
Feb 10, 2021 • 33min

Bada # 73 : Les échanges avec le public de l’émission du 7 janvier (10 janvier 2021)

Les questions du public à propos de la proportionnelle et d’Alexeï Navalny, et les réponses de Jean-Louis Bourlanges, Marc-Olivier Padis, Lucile Schmid et Richard Werly. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Feb 7, 2021 • 1h 8min

La bataille pour la proportionnelle / L’effet Navalny / n°179 (7 février 2021)

LA BATAILLE POUR LA PROPORTIONNELLE   L'instauration d'une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin des législatives, était un des éléments constitutifs de l'alliance entre François Bayrou et Emmanuel Macron en 2017. Après qu'un premier projet a été abandonné en cours d'examen à cause de l’« affaire Benalla », en juillet 2018, le gouvernement a présenté un an plus tard un nouveau projet de réforme. Il prévoyait une baisse de 25 % du nombre de parlementaires, ce qui aurait porté celui des députés à 433 et celui des sénateurs à 261. Sur ce contingent de députés, 87 auraient été élus à la proportionnelle, soit 20 %. Ce projet s'est enlisé après s’être heurté à la résistance du Sénat. Mathieu Gallard, directeur d’étude à l’IFOP résume ainsi la situation actuelle : « on a 4 blocs électiraux +/- équivalents (gauche/centre/droite/extrême droite) et des institutions qui vont nous demander d’en départager 2 avant d’accorder tous les pouvoirs pour 5 ans à un seul ». Pour le président du MoDem, il faut une réponse à la crise de notre système démocratique : « Marine Le Pen, dont tout le monde sait que je ne partage pas les idées, a recueilli 34 % des voix au second tour de l'élection présidentielle et revient à l'Assemblée avec six sièges, 1 % de la Chambre ! En 2007, j'avais obtenu quelque 19 % des voix au premier tour et nous avons eu trois députés. En termes de justice, cela a un effet désastreux. Pour les électeurs non représentés, les élus ne sont plus légitimes. » François Bayrou plaide désormais non plus pour une dose de proportionnelle, mais pour un scrutin proportionnel départemental à un seul tour, avec un seuil à 5 % des suffrages exprimés, semblable à celui décidé par François Mitterrand en 1984 et appliqué aux législatives de 1986. Le « système Bayrou » ne nécessite pas un redécoupage électoral, puisqu'il reprendrait l'actuelle répartition des députés par département. Il serait donc applicable, s'il était adopté, dès les prochaines élections législatives de juin 2022. Contrairement à de nombreuses démocraties, la France a le goût pour le changement des modes de scrutin. Cela peut aller des retouches de détail au bouleversement radical. Ainsi pour les législatives. Le majoritaire avait été restauré avec la Ve République. François Mitterrand a décrété la proportionnelle intégrale, mise en œuvre en 1986; Jacques Chirac a rétabli le majoritaire dès le renouvellement suivant en 1988. Mais le seuil de maintien au second tour a été modifié deux fois (1967 et 1978) et le nombre de circonscriptions à sept reprises - il est de 577 depuis 1988. Trois présidents successifs, Nicolas Sarkozy pendant sa campagne de 2012, François Hollande comme candidat puis comme chef de l'Etat, enfin Emmanuel Macron se sont montrés favorables à introduire de la proportionnelle aux législatives. .Un des proches d’Emmanuel Macron qui l'interrogeait sur ses intentions s'est entendu répondre par une autre interrogation : « Est-ce que vous pensez que les Français attendent de nous qu'on s'intéresse à la proportionnelle ? »***L’EFFET NAVALNY   Après 6 mois passés en Allemagne pour les soins exigés par son empoisonnement en août 2020 par un agent neurotoxique, l’avocat et opposant de 44 ans Alexeï Navalny a pris le vol Berlin- Moscou, conscient des risques qu'il encourait, et il a lancé un nouveau défi au Kremlin. Arrêté à l’aéroport, il a été condamné le 2 février à trois ans et demi de prison, pour avoir violé des mesures de contrôle judiciaire pendant sa période de convalescence à l'étranger. Depuis sa prison, Alexeï Navalny a appelé à manifester contre le régime et pour la libération des prisonniers politiques. Dans les grandes villes, des dizaines de milliers de citoyens ont répondu présent, et ont subi une répression brutale : près de 5 000 arrestations à chaque fois, des rafles préventives les jours précédents, et des centaines de perquisitions violentes. Andreï Kolesnikov chef des études de politique intérieure au cercle de réflexion Carnegie à Moscou constate « que 40 % des manifestants sont, pour la première fois de leur vie, descendus dans la rue pour protester. » Les sociologues ont défini le noyau dur de la contestation comme de jeunes adultes urbains de 30, 35 ans. Alexeï Navalny a porté à la barre une charge cinglante contre Vladimir Poutine, alors que ses soutiens poursuivaient leur mobilisation dans la rue. La présence de diplomates étrangers à l'audience a été relayée par les médias fédéraux, comme un signe de la « soumission » de l'opposant à des donneurs d'ordre étrangers. Après des années de harcèlement de moyenne intensité, fait d'arrestations brèves et de poursuites judiciaires à répétition, le Kremlin a l'espoir de se débarrasser de manière durable de son ennemi le plus acharnéquitte à en faire un prisonnier politique. Depuis 2013, date de la dernière élection à laquelle il a pu participer, Navalny a passé 252 jours en prison, fruits de multiples condamnations administratives. Ni les protestations internationales ni les manifestations importantes qui secouent la Russie depuis deux semaines n'ont infléchi le choix, mardi, de l'envoyer derrière les barreaux. L’expulsion de Russie, vendredi, de trois diplomates allemand, polonais et suédois, annoncée en pleine visite du Haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell à Moscou, témoigne du peu de cas que fait Moscou de ces pressions. En plus de l’appel à des manifestations, Navalny diffuse également des vidéos anticorruption comme celle de 2017 sur la fortune frauduleusement acquise de Dmitri Medvedev, alors Premier ministre, des enquêtes sur les principaux oligarques, et enfin la vidéo récente sur le palais caché du présidentsur la mer noire, vue plus de cent millions de fois. Il recourt également à sa stratégie du « vote intelligent » consistant à appeler à voter pour tout candidat opposé au parti Russie Unie de Vladimir Poutine, même s'il s'agit d'un communiste. Une stratégie qui pourrait jouer un rôle important lors des élections législatives prévues cet automne. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Feb 3, 2021 • 34min

Bada # 72 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (11) ... avec Bertrand Dicale (3 février 2021)

Avec Bertrand Dicale, journaliste, producteur de « Ces chansons qui font l’Histoire » à France Info, auteur de biographies de certaines gloires de la scène et du disque : Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, Brassens, Cheikh Raymond, Jean Yanne, Bertrand Dicale est aussi un connaisseur de la chanson contemporaine dans ses aspects artistiques comme dans ses contingences matérielles. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 31, 2021 • 1h 6min

Économie : tango sur un volcan / Un #MeToo peut en créer un autre / n°178 (31 janvier 2021)

ECONOMIE : TANGO SUR UN VOLCAN     Le 12 janvier, le ministre de l'Économie a affirmé : « Le plus dur est devant nous ». Après une récession historique d'environ 9% en 2020, dans le contexte d'une crise sans fin, Bruno Le Maire a plaidé pour un report d'un an du remboursement par les entreprises des prêts garantis par l'Etat (PGE) et veut déplafonner les garanties publiques pour les transformer en quasi-fonds propres. Il a assuré également le maintien de l'activité partielle à 100% pour les entreprises fermées. L'ensemble de ces dispositifs d'urgence en 2020 a entraîné une hausse spectaculaire de la dépense publique. Le déficit de l'Etat, qui ne comprend ni les dépenses de protection sociale ni celles des collectivités locales, s’est établi l'année dernière à 178 milliards contre 93 milliards initialement prévus. « Un solde inédit depuis la Seconde guerre mondiale », relève Bercy  Pour le mois de janvier, la Banque de France table sur une perte d'activité d'environ 7%. « Dans beaucoup de secteurs, en particulier des services, l'évolution de l'activité restera très dépendante des mesures sanitaires qui seront mises en œuvre », ont indiqué les économistes de l'institution bancaire. Si l'agriculture et l'industrie devraient limiter la casse (-4%), la construction (-7%) et surtout les services marchands (-9%) devraient enregistrer de fortes pertes. Compte-tenu du poids du tertiaire dans l'économie française, la croissance au premier trimestre devrait donc encore souffrir. Selon une enquête de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME) auprès de 2.400 dirigeants de PME/TPE menée du 7 au 20 janvier, 49% des chefs d’entreprise estiment que leur entreprise est incapable de « supporter un troisième confinement ». Par ailleurs, 45% des PME ayant eu recours au Prêt Garanti par l’Etat (PGE) pensent ne pas pouvoir le rembourser. Le Fonds monétaire international (FMI) a revu mi-janvier sa prévision de croissance pour la France en 2021 : 5,5%, au lieu des 6% prévus. L'endettement des entreprises et la flambée du chômage sont les principaux risques à venir, selon les économistes de l'institution internationale qui soulignent que « la France est l'un des pays les plus touchés au monde ». Si le chômage partiel a permis d'éviter une hausse brutale des inscriptions à Pôle emploi l'année dernière, plus de 700.000 postes ont été détruits en 2020, selon l'Insee. Lesfaillites à venir pourraient gonfler ces chiffres. Le FMI table, pour sa part, sur un chômage au sens du bureau international du travail (BIT) à 10,4% de la population active en 2021 contre 8,7% en 2020 et 8,5% en 2019. Les économistes s'inquiètent particulièrement des travailleurs peu qualifiés et des jeunes. Le FMI prévoit, en outre, une dette à 117,6% du PIB en 2021 après 115,3% en 2020 et 98,1% en 2018.***UN #MeToo PEUT EN CRÉER UN AUTRE   En France, depuis Balance ton porc, les hashtags de dénonciation des violences sexuelles se succèdent jusqu’au dernier en date, le #metoogay, déclenché le 21 janvier par un internaute, Guillaume T., qui a accusé l'élu PCF du Conseil de Paris, Maxime Cochard et son conjoint, de viol et d'agression sexuelle. Ce qu'ils nient. Le #metoogay et sa nuée de messages révélations sur des incestes, des harcèlements et des viols infligés à des garçons par d’autres garçons comme par des adultes ne sont que la dernière déclinaison d'un mot-dièse, et d'un phénomène qui touche toute la société.  Le précédent, #Metooinceste, a éclos mi-janvier dans le sillage de la publication de La Familia Grande, le livre de Camille Kouchner où l'avocate dénonce des faits de violences sexuelles commis par son beau-père Olivier Duhamel à l'encontre de son frère jumeau. Cet été, #Iwas a également émergé : des jeunes filles ont mentionné l'âge des agressions, qu’elles ont subies, donnant lieu à des manifestations inédites dans les rues de Bastia et d'Ajaccio. Début 2020, c'était l'ouvrage de Vanessa Springora, Le Consentement, où l'éditrice racontait l'emprise exercée sur elle par l'écrivain Gabriel Matzneff. A chaque fois, livres de témoignages et hashtags semblent se nourrir pour libérer la parole des victimes, générant ainsi un « effet cliquet », comme l'explique Caroline De Haas, du collectif #noustoutes : l'idée selon laquelle à partir d'un certain seuil de prise de conscience, le retour en arrière n'est plus possible.         Selon une enquête de l’association Face à l’inceste, publiée en novembre dernier, un Français sur dix affirme avoir été victime d’inceste. Entre 92 et 97% des auteurs de violences sexuelles sont des hommes, et 96% des victimes de viols et des tentatives de viols sont des femmes. Selon une enquête de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, dans 94% des situations, les auteurs de violences sexuelles sont des proches. Publiée en novembre 2020, l'étude Virage, indique qu’entre 6 % des hommes homosexuels et 5,4 % des hommes bisexuels disent avoir été agressés ou violés au moins une fois au cours de leur vie par un membre ou proche de leur famille (hors couple), contre 0,5 % des hommes hétérosexuels et 2,5 % des femmes hétérosexuelles. On estime que l’ampleur du phénomène demeure sous-estimée, les victimes ne témoignant pas toutes de leur agression. Partie des Etats-Unis, la déferlante #MeToo a déjà touché un nombre grandissant de pays. Aussi bien la Chine que l’Iran, le Danemark que le Canada, la Turquie que l’Egypte ou la Grèce sont concernés… La libération de la parole pour dénoncer les violences sexuelles devient progressivement un phénomènemondial. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 26, 2021 • 27min

Bada # 71 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (10) ... avec Françoise Lax,agent d’artistes (27 janvier 2021)

La série de France2 10 pour cent a mis sous les projecteurs un métier qui, jusque là était inconnu ou fantasmé. Si presque tout y est vrai, presque tout n’y est vrai que pour…10% des « talents » et de celles et ceux qui les représentent. Comment les choses se passent-elles pour l’ordinaire des acteurs, des scénaristes, des réalisateurs ? Comment s’établissent et se maintiennent (ou pas) les contacts entre Françoise Lax et celles ou ceux qu’elle a dénichés ou qui sont venus à elle ?  Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 24, 2021 • 1h 8min

Un commencement de charte / Biden : le changement c’est maintenant / n°177 (24 janvier 2021)

UN COMMENCEMENT DE CHARTELe 18 janvier, la « charte des principes pour l'islam de France » a été présentée au Président de la République, par cinq représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'interlocuteur des pouvoirs publics pour cette confession. Cette démarche reflète l'émotion suscitée dans le pays par l'assassinat de l’enseignant Samuel Paty et le triple meurtre à la basilique Notre-Dame de Nice. S'appuyant sur des citations du Coran, signée après de longues et difficiles négociations, la charte s'apparente à une déclaration d'allégeance aux principes républicains : égalité hommes-femmes, liberté de croire ou de ne pas croire reconnue comme surplombant toute conviction religieuse, engagement à « ne pas utiliser l'islam (...) pour les besoins d'un agenda politique dicté par une puissance étrangère ». Ce texte est censé engager non seulement les fédérations signataires, mais aussi les imams qui demanderont la certification du futur Conseil national des imams, qui doit être prochainement créé par le CFCM. Pour l’heure, trois des huit fédérations membres de ce Conseil ne l’ont pas signée : les deux fédérations d’origine turque et l’association Foi et Pratique, le Tabligh, d’inspiration indo-pakistanaise. Elles sont invitées à le faire sous quinze jours, au-delà, Emmanuel Macron considérera qu'il s'agira d'une « clarification » de leur part. Autrement dit, un refus assumé de s'inscrire dans le respect des valeurs de la République. Il reste que le CFCM ne représente que400 des 2.500 lieux de culte musulmans en France, que seuls 20% des 1.800 imams, qui les administrent seraient français et que ce Conseil rassemble des organisations directement sous la coupe de l’Algérie, du Maroc ou de la Turquieavec lesquels, le CFCM est censé rompre le lien. A l’Assemblée nationale, le même lundi 18 janvier, la commission spéciale formée de 70 députés a commencé son examen des 51 articles du projet de loi « confortant le respect des principes de la République ». Ce texte traite de sujets aussi divers que la laïcité, l'instruction à domicile, la polygamie, la fiscalité des associations ou la haine en ligne. Pas moins de 1.721 amendements ont été déposés par les députés. Trois cents ont été déclarés irrecevables par la commission, certains portant notamment sur le port du voile. La Défenseure des droits, Claire Hédon a estimé que ce projet de loi comportait des « risques d'atteinte aux libertés », dont celles d'association et d'enseigner des parents, et pourrait par conséquence « affaiblir les principes républicains eux-mêmes ».  Début février, le projet sera au menu de l'Assemblée nationale durant deux semaines.***BIDEN : LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANTLes décrets présidentiels signés dès le 20 janvier par le 46ème président des États-Unis Joe Biden ont fait entendre sa différence : rétablissement du statut temporaire des sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis, arrêt de la construction du « mur » voulu par Donald Trump sur la frontière avec le Mexique, annulation du décret visant les ressortissants de pays musulmans,retour des États-Unis dans l'accord de Paris, mesures de réduction des émissions de méthane liées aux activités d'extraction de pétrole et le gaz, décision de revenir aux objectifs d'efficacité énergétique pour les véhicules, moratoire sur la prospection pétrolière d’un territoire protégé situé en Alaska, annulation du permis de construire les derniers segments de l'oléoduc Keystone XL destiné à raccorder les gisements de sables bitumineux canadiens au golfe du Mexique.  Deux priorités attendent le Président américain : la lutte contre le Covid et la relance de l'économie. La nouvelle administration veut mettre des moyens pour vacciner en 100 jours 100 millions d'Américains. - le seuil des 400.000 morts du Covid-19 a été atteint en début de semaine. L’aide économique envisagée est massive : Joe Biden a promis 1.900 milliards de dollars pour venir en aide aux Américains fragilisés par les conséquences de la crise sanitaire. Ils viendront s'ajouter à « l'acompte » de 900 milliards de dollars voté fin décembre par les parlementaires. En février, lors de son premier discours devant le Congrès, le nouveau président dévoilera son plan d’investissement. Il se veut un complément du plan de relance et visera avant tout les infrastructures : le système de transports, l'eau, l'énergie, le haut débit ou encore le logement.  En politique étrangère, si la Chine va demeurer la question centrale de la diplomatie américaine, il y a peu de changements à attendre en ce qui concerne le Moyen-Orient, hormis le retour sous conditions à l'accord nucléaire avec l'Iran. La volonté de la nouvelle administration de promouvoir la démocratie et les droits de l'homme devrait se concrétiser par un sommet mondial pour la démocratie au cours des cent premiers jours. Il faudra aussi restaurer les liens abîmés avec les alliés, l'Europe au premier chef, les responsables de l'Union européenne ayant invité mercredi Joe Biden à « construire ensemble un pacte fondateur nouveau », saluant le retour d'un « ami » à Washington. Pour conduire sa politique, Joe Biden ne dispose que d'une faible majorité à la Chambre des représentants (222 démocrates contre 211 républicains) et la parité au Sénat (50 démocrates, 50 républicains) laisse augurer de débats à l'issue très incertaine - même s'il appartient, comme le veut la Constitution, à la vice-présidente Kamala Harris de départager les deux camps en cas d'égalité. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 20, 2021 • 37min

Bada #70 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (9) ... avec Julie Deliquet / (20 janvier 2021)

Actrice, metteuse en scène et directrice du Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis (93). C’est son adaptation et sa mise en scène de Vania, d’après Oncle Vania de Tchekov qui a installé le nom de Julie Deliquet au premier rang des gens de théâtre, pour le public comme pour les professionnels. Après ce succès au théâtre du Vieux Colombier, la Comédie Française a accueilli son adaptation et sa mise en scène de Fanny et Alexandre, d’après le film d’Ingmar Bergman et, avec son collectif, in Vitro, elle a proposé à l’Odéon Un Conte de Noël, d’après le film d’Arnaud Desplechin. Depuis le 1er avril 2020, elle dirige le Centre Dramatique National Gérard Philipe à Saint-Denis. Malgré la nécessité de s’adapter aux contraintes exceptionnelles entraînées par la pandémie de Covid-19, Julie Deliquet  maintient les grandes lignes de son projet. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 17, 2021 • 1h 12min

Le vaccin ici et ailleurs / Elle s’en va : l’Allemagne sans Merkel / n°176 (17 janvier 2021)

LE VACCIN ICI ET AILLEURS  Dans le monde, la stratégie de vaccination diffère entre campagne massive et prudence. Selon Our World In Data, au 12 janvier, plus de 15 millions de doses ont été administrées dans le monde. En tête, les États-Unis avec 5,31 millions de doses au 7 janvier. Viennent ensuite la Chine avec 4,5 millions, puis Israël avec 1,5 million. L’État hébreu détient le record du nombre de doses administrées pour 100 habitants, grâce à un réseau très dense de centres de vaccination. Une autre catégorie de pays, celle des émergents, n'a pas réellement démarré la vaccination. Avec environ 1 million de doses administrées depuis le 8 décembre d’après Our World in Data, le Royaume-Uni a vacciné au 12 janvier plus de personnes que le reste de l’Europe réuni. En priorité sont ciblés les plus de 70 ans, les soignants qui se trouvent en première ligne et les personnes vulnérables grâce à sept mégacentres de vaccination qui s'ajoutent aux 223 hôpitaux, et aux plus de 1.000 cabinets de médecins généralistes et à certaines pharmacies qui ont commencé à vacciner dès lundi. Avec presque 720.000 doses administrées, la péninsule italienne fait figure de leader, en valeur absolue, dans la course à la vaccination au sein de l’Union européenne. Rome a décidé de concentrer les efforts de cette première phase de vaccination sur le personnel sanitaire, même si de nombreux hôtes d’Ehpad ont déjà reçu aussi leur première piqûre. En Espagne, la campagne de vaccination a commencé, le 27 décembre. Au 12 janvier, on en était à 700.000 doses distribuées sur tout le territoire et 139.000 administrées. Les personnes éligibles sont les mêmes qu’en Grande Bretagne : personnels et résidents des structures d’accueil pour personnes âgées, soignants potentiellement confrontés au virus. L’Allemagne obtient des résultats plutôt positifs 0,82% de la population vaccinée dans plus de 400 centres de vaccination et des équipes mobiles vaccinant dans les maisons de retraite. Aux États-Unis, la première phase cible les soignants en contact avec le virus, les résidents des maisons de retraite et des établissements de soins de longue durée. Le Canada a lancé sa campagne de vaccination dès le 14 décembre. Sa stratégie vise d’abord les structures accueillant des personnes âgées, les plus de 70 ans, les soignants et les adultes des communautés indigènes. En France, la vaccination va être étendue aux soignants de plus de 50 ans, ce qui n'était initialement prévu que fin février. Quant aux plus de 75 ans, ils pourront accéder au vaccin dès le 18 janvier. Un processus de tirage au sort d'un comité citoyen de 35 personnes représentatives de la population française a été lancé. Il sera chargé de conseiller le gouvernement dans sa stratégie vaccinale. Au total 400 000 personnes ont reçu leur première dose à la fin de cette semaine. Après les personnes âgées, la vaccination sera proposée à tous les retraités de plus de 65 ans jusqu'au printemps, puis au reste de la population âgée de 16 ans et plus. L’'objectif étant de vacciner 15 millions de personnes d'ici à l'été. Toutefois, au 10 janvier, sur le million de doses de vaccin reçues par la France, seules 10 % ont été utilisées et 0,21 % de sa population a été vaccinée.***ELLE S’EN VA : L’ALLEMAGNE SANS MERKEL  Alors qu’elle était contestée au sein de son parti, l’Union chrétienne-démocrate, la chancelière allemande a décidé il y a deux ans de renoncer à être de nouveau candidate à la présidence de la CDU et de ne pas se représenter en2021. Un règne de seize ans, s’achèvera le 26 septembre prochain, lors de l'élection de son successeur à la tête du pays. Un temps adoubée dauphine, Annegret Kramp-Karrenbauer, a démissionné le 10 février dernier, laissant derrière elle un poste vacant qui n'a toujours pas été pourvu pour cause de pandémie. Après avoir été incarnée pendant vingt ans par une protestante sans enfant, ayant grandi en Allemagne de l’Est, la CDU pourrrait élire à sa tête un père de famille catholique, originaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ce qui est le cas des trois candidats en lice, Armin Laschet, Friedrich Merz et Norbert Röttgen.. Les sondages donnent la droite vainqueur avec environ 36 % des voix, soit 10 points de plus qu’il y a un an. Sous la direction de la chancelière, après l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, l’Allemagne est sortie du nucléaire, mais pas du charbon.En 2015, Angela Merkel a ouvert les frontières à près d'un million de migrants syriens et afghans en prononçant sa célèbre phrase : « Wir schaffen das, Nous réussirons ». Les faits lui ont donné en partie raison, notamment grâce à une forte mobilisation de la société civile, des municipalités et des églises : près de 400 000 de ces réfugiés ont trouvé un emploi dans une Allemagne en quête de main-d’œuvre. Cependant après de violents incidents et la montée d’un courant hostile, la chancelière est revenue à une politique plus restrictive de l’asile et certaines routes des Balkans ont été fermées.  Sur le front européen, Angela Merkel a également opéré un tournant. Au cours des six mois de sa présidence européenne qui s'est achevée le 31 décembre, elle a accepté la mutualisation d'une partie des dettes nationales nées de la pandémie de coronavirus via la création d'un fonds de relance de 750 milliards d'euros, adopté le cadre financier pluriannuel 2021-2027 de 1 090 milliards d'euros, revu à la hausse les objectifs climatiques, permit d’assujettir le versement des subventions européennes au respect de l'Etat de droit, en dépit de l’opposition de la Pologne et de la Hongrie, accompagné la conclusion du Brexit et signé un accord d'investissement entre l’Union européenne et la Chine. Toutefois, dans un pays qui avait fait sa devise du zéro dettes, 63% des Allemands se déclarent inquiets de savoir qui va payer lescentaines de milliards d'euros du plan de relance.  Dernier combat d’Angela Merkel pour 2021 : protéger son peuple du virus. En octobre, alors que la deuxième vague de la Covid 19 déferlait sur le pays et provoquait la mise en place d’un confinement partiel, 85 % des Allemands pensaient qu'elle gérait bien la crise sanitaire. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 13, 2021 • 34min

Bada # 69 : Les échanges avec le public de l’émission avec Clément Beaune / 13 janvier 2021

Les questions du public posées à Clément Beaune. Avec également Jean-Louis Bourlanges, Nicole Gnesotto, Richard Werly et Michaela Wiegel. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
undefined
Jan 10, 2021 • 1h 1min

Thématique : Conversation avec Clément Beaune / n°175 (10 janvier 2021)

Le 1er janvier, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne après quarante-sept ans de vie commune. Rien dans l’accord conclu avec les Britanniques ne concerne la défense, la politique étrangère ou la coopération multilatérale, mais les liens n'ont pas été totalement coupés : le Royaume-Uni fait partie de l'Otan ; il est membre de l'Initiative européenne d'Intervention, une structure autonome lancée par Paris et Londres tient à maintenir sa participation au groupe dit “ E3 ”, avec la France et l'Allemagne, qui joue un rôle clé dans les discussions autour du nucléaire iranien. Le Brexit acte un basculement géographique de l'Europe vers l'Est, l’Est où en 2020, l'érosion de l'état de droitet l’esprit de rébellion vis-à-vis de l’UE se sont accentués. Le 22 octobre, le Tribunal constitutionnel polonais a interdit de facto l'avortement. En novembre, Varsovie et Budapest ont bloqué le budget européen 2021-2027 et le plan de relance de l'économie de l'UE, mise à mal par les mesures sanitaires. La crise a pu être surmontée en décembre. En 2015, l’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile avaitmis durablement à l’épreuve les 27. Et les États européens avaient réagi sans grande solidarité. Si les arrivées sont depuis moins importantes, les 27 se divisent toujours sur la meilleure façon de réformer le droit d’asile, et de venir en aide aux pays en première ligne, comme l’Italie et la Grèce. Leur principale parade, sous l’égide d’Angela Merkel, a été de s’entendre avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, à laquelle elle sous-traite à ce jour une grande partie de l’accueil des réfugiés. Difficile dans ces conditions de sanctionner l’expansionnisme d’Ankara au Proche-Orient, en Méditerranée orientale ou dans le Caucase face à la Russie. Un projet de réforme de la gestion de l’asile et de la migration au sein de l’Union a été proposé en septembre par la Commission européenne.   En matière d’élargissement, en novembre, Sofia a opposé son véto à un démarrage des négociations d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'UE en raison des différends historiques non résolus entre les deux pays. Par ailleurs, en guise de testament européen, la chancelière allemande lors de la présidence tournante du Conseil de l’UE fin 2020 a poussé à la conclusion avec la Chine d’un vaste accord sur les investissements.  Enfin, le fonds de relance européen de 750 Mds d'€ (sous forme de 390 Mds d’€ de subvention et 360 Mds d’€ de prêt) reposant sur un emprunt commun et une mutualisation du remboursement de la dette sera répartis pour chaque pays selon une enveloppe en partie prédéfinie et dépendant de sa population, de son PIB par habitant ainsi que de son taux de chômage avant le début de la pandémie. La France devrait recevoir de l’Europe autour de 40 Mdsd’€ pour alimenter son plan, baptisé “France Relance”, qui sera doté, au total, de 100 Mds d’€. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

The AI-powered Podcast Player

Save insights by tapping your headphones, chat with episodes, discover the best highlights - and more!
App store bannerPlay store banner
Get the app