

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Dec 4, 2022 • 1h 15min
Les relations entre la France et les Etats-Unis / Que reste-t-il du macronisme et de la macronie ? / n°274 / 4 décembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 4 décembre 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LES ÉTATS-UNISDu 30 novembre au 2 décembre, le président de la République Emmanuel Macron était aux États-Unis en visite d'État, la première pour le président Joe Biden depuis son élection, en 2020, la seconde pour son homologue français pour qui Donald Trump avait déployé ce cérémonial en 2018.Il y a un peu plus d'un an, en septembre 2021, un clash diplomatique avait éclaté entre Paris et Washington, lorsque l'Australie était revenue sur sa promesse d'acheter des sous-marins français pour leur préférer ceux de l'alliance militaire Aukus (qui regroupe l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni). En réaction, Emmanuel Macron avait rappelé les ambassadeurs à Washington et Canberra et fait lanterner sept jours Joe Biden avant de le prendre au téléphone. Aujourd’hui, la Maison-Blanche et l'Élysée ont décidé de mettre l'accent sur trois axes de partenariat franco-américain : le spatial, le nucléaire (« sujets d'excellence américaine et française ») et la transition écologique. Sur le conflit en Ukraine, les alliés ont multiplié les efforts de concertation depuis le déclenchement des hostilités par la Russie, voici dix mois. Le soutien de Washington et Paris envers Kyiv reste prioritaire, tout comme le souhait d’éviter l’escalade avec Moscou. Les deux pays ont appelé l'Ukraine à être ouverte à des négociations de paix. Mais, d'ici là, Emmanuel Macron cherche comment équilibrer les conséquences des sanctions prises contre la Russie, dont l'Europe, contrairement aux États-Unis, paie aujourd'hui le prix fort en matière d'énergie. Paris et Washington sont en désaccord sur le comportement à adopter face à la Chine. Si, pour le Pentagone et le Département d'État, elle constitue la menace absolue, la France se veut plus mesurée, et refuse tout agenda géopolitique imposé et voit d'un mauvais œil la volonté américaine de faire de l’OTAN une arme anti-Pékin, tandis que le concept d'autonomie stratégique européenne cher à Emmanuel Macron est vilipendé à Washington. Au cœur de la rencontre entre le chef d’Etat français et son homologue américain figurait également l’épineux sujet de l’Inflation Reduction Act (IRA), ce vaste plan de subventions et de bonifications fiscales accordées aux industriels américains pour accélérer la transition énergétique. Un plan « super agressif », a déclaré Emmanuel Macron, mercredi, devant des élus américains. Les États-Unis ont promis d’étudier le sujet pour aboutir à une solution qui convienne à leurs alliés européens. Les deux dirigeants ont confié à un groupe de travail le soin d'harmoniser les politiques économiques et de trouver des solutions pratiques sur les sujets qui fâchent. Cette équipe se rendra à Washington la semaine prochaine.***QUE RESTE-T-IL DU MACRONISME ET DE LA MACRONIE ?Réélu en avril, le président Macron a entamé un second mandat sans avoir de majorité dans une Assemblée nationale où les oppositions sont déterminées et combattives. Le projet d’une gouvernance par le compromis et par des alliances « au cas par cas », à la manière illustrée par Michel Rocard entre 1988 et 1991, s’est transformé en utilisation à répétition du 49.3 Une large majorité des amendements déposés par les oppositions n’ont pas été retenus par le gouvernement, même lorsqu’ils avaient été votés par une majorité de députés.Pensé à l’origine comme un dépassement du « clivage gauche-droite », le macronisme apparaît aujourd’hui englué dans cet antagonisme. La main tendue par le président de la République, lors du JT de France 2 le 26 octobre dernier, à droite aux députés LR et à gauche aux députés du petit groupe Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires n’a pas encore été saisie. Des dissensions se manifestent dans la majorité. En se fondant dans la maison commune « Renaissance », l’aile gauche de la Macronie, le groupe Territoire et Progrès du Ministre du Travail Olivier Dussopt a perdu ceux de ses membres mécontents de leur manque d’influence sur l’agenda de la majorité, dont ils jugent que la réforme de l’assurance chômage, le report de la date du départ à la retraite ou une nouvelle loi sur l’immigration la fait pencher à droite.L’incertitude créée par cette Assemblée inédite et par une scène internationale instable et imprévisible depuis l’agression russe en Ukraine pèse sur le gouvernement qui doit faire face pêle-mêle à la crise du système de santé, à l’augmentation de la dette, à la misère de l’institution judiciaire, à l’inflation, à la dégradation des transports en commun, et à des difficultés d’approvisionnement en énergie, qui l’ont conduit à mettre en place un plan de coupures d’électricité cet hiver. Selon une étude récente d’Opinion-Way pour les Echos, 70% des Français trouvent « peu lisible » la politique énergétique du gouvernement. Il en est de même sur l’écologie et le dérèglement climatique où 53% des Français jugent « insuffisante » l’action de l’exécutif, alors que le président voulait faire de ce sujet une des priorités de son second mandat.La crédibilité de la Macronie portée, à ses débuts, par un désir d’exemplarité, est malmenée par les mises en examen du secrétaire général de la présidence Alexis Kohler et du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, tous deux maintenus à leur poste alors que le président avait annoncé, à l’orée de son mandat, qu’il réclamerait la démission de tout responsable inquiété par la justice. Le rebond de l’affaire McKinsey, les Uber Files qui touchent directement Emmanuel Macron et l’enquête ouverte sur ses comptes de campagne, en 2017 et en 2022, sont autant d’éléments qui alourdissent un climat lourd et tendu.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nov 30, 2022 • 32min
Bada # 165 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (77) … avec Nicolas Lormeau (3/3) / 30 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Nicolas Lormeau et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 septembre 2022.Nicolas Lormeau est comédien, sociétaire de la Comédie Française. Il nous raconte ses premiers contacts avec le théâtre à travers l’école et partage son expérience sur le rôle de professeur de théâtre qu’il a exercé pendant de nombreuses années. On apprend également les innombrables bienfaits sur les élèves de la pratique de l’art dramatique au collège ou au lycée. C’est un témoignage précieux sur l’important dialogue entre l’art et l’éducation.
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Nov 27, 2022 • 1h 3min
Iran : la rue contre les mollahs / Francophonie : qu’en reste-t-il ? / n°273 / 27 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 25 novembre 2022.Avec cette semaine :Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.IRAN : LA RUE CONTRE LES MOLLAHSNées de l’arrestation par la police des mœurs, puis de la mort en cellule de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de vingt-deux ans, accusée de porter une coiffure inappropriée, les manifestations s’amplifient continument depuis le 16 septembre Le président Ebrahim Raissï, tient une ligne de confrontation avec une société iranienne de plus en plus en colère, tandis qu’un certain nombre de ressortissants occidentaux ont été arrêtés comme otages. La répression a fait au moins 326 morts, dont 43 enfants. D'après la justice iranienne, plus de 2.000 personnes ont été inculpées pour leur participation au mouvement. Les ONG étrangères estiment que jusqu'à 15.000 Iraniens ont été arrêtés. Les slogans des manifestants vont du rôle de la police des mœurs aux restrictions sociales en vigueur en passant par des revendications économiques et le manque de représentativité politique. On constate une forme de convergence des doléances des contestataires. Contrairement aux manifestations antérieures en Iran, celles-ci ne comportent aucun slogan religieux. Personne ne demande de réforme du système islamique. La devise des manifestants, « Femme, vie, liberté », dénonce la dictature en place dans le pays et demande un changement de régime. Dans un sondage de juin 2020 conduit par l'institut Gamaanet, cité en août 2020 par Iran International, une chaîne de télévision par satellite persanophone installée à Londres, 73 % des personnes interrogées se disaient opposées à l'obligation du port du hidjab, et 26 % seulement indiquaient croire en l'imam Mahdi, dont le retour à la fin des temps est pourtant un élément central du chiisme contemporain. Parmi les 61 % de sondés issus d'une famille religieuse, 60 % déclaraient ne pas faire la prière. Alors que l'Iran est l'un des pays les mieux dotés du monde en richesses naturelles, plus de la moitié de sa population vit sous le seuil de pauvreté.Après avoir longtemps mis en avant le principe « ni Est ni Ouest » pour affirmer son indépendance vis-à-vis tant de l'URSS que des Etats-Unis, l'Iran a clairement basculé du côté de la Russie. La coopération entre les deux pays s'est scellée en 2015, quand ils ont joint leurs efforts pour sauver de l'effondrement le régime de Bachar al-Assad en Syrie. La guerre d'Ukraine est en train de devenir un nouveau théâtre de collaboration entre les deux pays. En plus de fournir « des centaines », de drones à l’armée russe, selon le département de la défense américaine, Téhéran serait aussi prêt à livrer des missiles sol-sol après un accord conclu le 8 octobre avec Moscou, selon le Washington Post et l'agence Reuters. Pendant ce temps, l'Iran est en train d'atteindre le seuil nucléaire. Le 22 novembre, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé, que l’Iran avait commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans son usine de Fordo. Cette nouvelle entorse à ses engagements, décidée après une résolution critique adoptée le jeudi 17 novembre à l’AIEA, intervient alors que les négociations initiées en avril 2021 à Vienne pour ranimer l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien sont au point mort.***FRANCOPHONIE : QU’EN RESTE-T-IL ?Le 18ème sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est tenu le week-end dernier à Djerba, en Tunisie. Chaque année, le 20 mars est célébré comme la Journée internationale de la Francophonie et le sommet de la Francophonie réunit ses membres tous les deux ans. Après deux reports, le premier en 2020 du fait de la pandémie de Covid-19, le second en 2021 en raison de la crise politique que le président tunisien Kaïs Saïed a provoquée en s’octroyant l’essentiel des pouvoirs exécutifs, la tenue à Djerba du sommet de la Francophonie est une victoire diplomatique pour le chef de l’Etat tunisien. Ce sommet a célébré - avec donc deux ans de retard - les 50 ans d’une organisation de 88 membres dont la Tunisie fut l’un des pays fondateurs sous son président Habib Bourguiba, aux côtés du Sénégalais Léopold Sedar Senghor, du Nigérien Hamani Diori et du Cambodgien Norodom Sihanouk.Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 321 millions de locuteurs, appelés à devenir 750 millions en 2050, grâce à la croissance démographique de l'Afrique. Quelque 36% de francophones vivent en Europe et plus de 54% en Afrique. Avec 21 membres à sa création en 1970, l'OIF compte aujourd’hui 54 pays membres de plein droit, sept membres associés et 27 observateurs. À l’origine, la Francophonie était tournée vers la culture et la diffusion de la langue française. Mais depuis quelques années, elle se voit aussi comme un espace économique. Depuis le dernier sommet en 2018 à Erevan, en Arménie, le monde francophone n’a pas été épargné : le Liban est en plein naufrage économique, Haïti a vu son président Jovenel Moïse assassiné à son domicile en 2021, le Tchad a lui aussi perdu son chef de l’Etat, Idriss Déby, tué au combat la même année avant que son fils lui succède. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir après un coup d’Etat. Ils n’ont en conséquence pas été invités au sommet. Du fait du différend entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a préféré rester dans son pays et son Premier ministre a refusé de poser sur la photo de famille à côté du président rwandais Paul Kagame. Autre sujet de préoccupation : l’Ukraine.La secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de nationalité rwandaise Louise Mushikiwabo a été élue pour un deuxième mandat. Le prochain grand rendez-vous de la famille francophone en France aura lieu en 2024 dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, lieu symbolique où François Ier signa en 1539 la célèbre ordonnance qui imposait pour la première fois le français dans les actes officiels plutôt que le latin.
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Nov 23, 2022 • 18min
Bada # 164 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (76) … avec Nicolas Lormeau (2/3) / 23 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Nicolas Lormeau et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 septembre 2022.Nicolas Lormeau est comédien, sociétaire de la Comédie Française. Il nous raconte ses premiers contacts avec le théâtre à travers l’école et partage son expérience sur le rôle de professeur de théâtre qu’il a exercé pendant de nombreuses années. On apprend également les innombrables bienfaits sur les élèves de la pratique de l’art dramatique au collège ou au lycée. C’est un témoignage précieux sur l’important dialogue entre l’art et l’éducation.
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Nov 20, 2022 • 1h 4min
8 milliards, est-ce tenable ? / L’avenir de la Nupes / n°272 / 20 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 18 novembre 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.8 MILLIARDS, EST-CE TENABLE ?Selon l'estimation officielle des Nations unies, le cap des 8 milliards d'habitants a été franchi ce 15 novembre 2022, et devrait atteindre 10 milliards d'ici 2080. Le premier seuil est « un important jalon du développement humain » et un rappel de « notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète », a souligné le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, au moment même où se déroule la COP27 en Égypte. En à peine plus de 200 ans, la population mondiale a été multipliée par huit. 60% de la population mondiale vit dans des pays où le taux de fécondité est inférieur au seuil de remplacement de 2,1 enfants par femme. Les 2 milliards de Terriens supplémentaires attendus d'ici à la fin du siècle naîtront principalement en Asie, dans une bande entre Kazakhstan et Pakistan, mais surtout en Afrique, dont la population devrait tripler. D'ici à 2050, huit pays seulement concentreront la moitié de la croissance démographique : la RDC, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Inde, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines et la Tanzanie. Autant de zones particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique.Les ONG Global Footprint Network et WWF soulignent qu’ aujourd’hui, nous consommons plus de ressources biologiques (forêts, poissons, terres...) que ce que la terre peut régénérer chaque année et cette surconsommation, notamment d'énergies fossiles, entraîne toujours plus d'émissions de CO2. Elles considèrent qu’ il faudrait 1,75 Terre pour subvenir aux besoins de la population de façon durable. Si tout le monde vivait comme un habitant de l'Inde, l'humanité n'aurait besoin que de 0,8 planète chaque année, contre plus de 5 planètes pour un habitant des Etats-Unis, selon les deux ONG. Côté climat, le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) notait que si la croissance de la population est bien un des moteurs majeurs de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, elle l’est toutefois moins que la croissance économique. En matière d'atteinte à l'environnement, le nombre importe considérablement moins que le mode de vie. Un Américain émet en moyenne 17 tonnes de CO2 par an, un Indien 1,76 et un Éthiopien 0,19... Selon l'économiste Alban Thomas, la planète dispose d'assez de ressources pour nourrir 10 milliards d'êtres humains, mais cela nécessiterait de profonds changements dans nos modes de production et nos régimes alimentaires.L'humanité va vieillir. Depuis 2018, les plus de 65 ans sont plus nombreux que les enfants de moins de 5 ans et en 2050, leur proportion aura doublé, ils pèseront 16 % de la population mondiale.***L’AVENIR DE LA NUPESEn six mois d'existence, la Nupes a déjà dû affronter plusieurs crises. Dès la rentrée, la France Insoumise s'est retrouvée dans la tourmente avec la mise en retrait du député Adrien Quatennens, qui avait reconnu des faits de violences conjugales. Les écologistes ont également été secoués par l'affaire Bayou. Selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro, 64 % des Français estiment que ces incidents ont « décrédibilisé l'ensemble » de cette alliance. Ils sont également une majorité à le penser chez les sympathisants de gauche (52 %). Tandis que des divergences sont apparues sur Taïwan, sur la dénonciation de l'apartheid en Palestine ou encore sur la valeur travail, les partis de la coalition ont dû, dans la foulée, ferrailler ensemble contre le budget imposé par le gouvernement à coups de 49.3. Alors que la première motion de censure a été portée le 24 octobre par toute la Nupes, des désaccords sont apparus sur l'opportunité d'en déposer une à chaque utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne. Le 31 octobre, le groupe LFI a voté comme un seul homme en faveur de sa nouvelle motion de censure, mais près de la moitié des députés PS (12 sur 31) a manqué à l'appel. La déperdition a été moindre au sein des communistes, puisque 6 membres sur 22 ont refusé de soutenir la motion Insoumise, comme chez les écologistes (4 sur 23). Chaque fois les voix du Rassemblement national se sont joints à celles de la Nupes.De nouvelles divergences apparaissent aujourd’hui au sein de l’alliance au sujet de la sécurité. Alors que le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur est examiné depuis le 14 novembre à l'Assemblée nationale, la Nupes tente d'harmoniser sa stratégie malgré des positions discordantes de ses différentes composantes sur la sécurité. Le gouvernement propose d'investir 15 milliards d'euros d'ici 2027 pour recruter notamment 8.500 policiers et gendarmes sur cinq ans et pour la transformation numérique du ministère. Si les socialistes ne se prononcent pas contre ce texte, en revanche, les insoumis, les communistes et les écologistes le rejettent. Récits pluriels également sur l’immigration. Alors que l’affaire de l’Ocean-Viking, le navire transportant quelques 234 migrants, dont 37 enfants, accueilli le 11 novembre à Toulon, a rouvert le dossier de l’immigration, le gouvernement prépare un nouveau projet de loi sur le sujet. Différentes sensibilités émergent de nouveau au sein de la Nupes. Le PS ne voit pas d’un mauvais œil la mise en place d’un titre de séjour pour les métiers en tension tandis que Jean-Luc Mélenchon continue de surfer sur une ligne de crête, entre discours humanitaire et reconnaissance des frontières et que l’hypothèse d’un titre de séjour hérisse le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.Dans les mois à venir, plusieurs échéances internes attendent les différentes composantes de la Nupes. À partir du 10 décembre, les écologistes seront en congrès. Le même jour, la France Insoumise tiendra son assemblée représentative. Les socialistes suivront en janvier, alors que la ligne tenue par Olivier Faure est contestée par un certain nombre d'entre eux. Le Parti communiste fermera le ban avec son congrès en avril.
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Nov 16, 2022 • 16min
Bada # 163 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (75) … avec Nicolas Lormeau (1/3) / 16 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Nicolas Lormeau et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 septembre 2022.Nicolas Lormeau est comédien, sociétaire de la Comédie Française. Il nous raconte ses premiers contacts avec le théâtre à travers l’école et partage son expérience sur le rôle de professeur de théâtre qu’il a exercé pendant de nombreuses années. On apprend également les innombrables bienfaits sur les élèves de la pratique de l’art dramatique au collège ou au lycée. C’est un témoignage précieux sur l’important dialogue entre l’art et l’éducation.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nov 13, 2022 • 60min
Thématique : Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 7 octobre 2022.Avec cette semaine :Anna Colin Lebedev, chercheuse spécialiste des questions post-soviétiques, maîtresse de conférences à l’université Paris-Naterre.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.JAMAIS FRÈRES ? UKRAINE ET RUSSIE : UNE TRAGÉDIE POSTSOVIÉTIQUESix mois après l’invasion russe en Ukraine, Anna Colin Lebedev, chercheuse française « d'origine soviétique », comme vous aimez à vous présenter, maîtresse de conférences à l'université Paris-Nanterre et spécialiste des sociétés post-soviétiques, dans votre ouvrage « Jamais frères ? (Le d’interrogation est important) Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique », vous vous attachez à déconstruire le mythe des « frères » slaves. Vous décryptez les similarités entre les sociétés russe et ukrainienne, le poids des traumatismes du XXe siècle et les trajectoires de plus en plus divergentes que les deux pays ont suivies depuis 1991.À l’époque de l’Union soviétique, vous rappelez-vous, la Russie était le centre, et l’Ukraine une périphérie. L’homogénéisation s’est faite en écrasant un certain nombre de différences, l’histoire commune avait été écrite en gommant certains aspects gênants qui ne rentraient pas dans le récit officiel. Les trajectoires contraires suivies par les sociétés russe et ukrainienne ne sont pas un argument suffisant pour expliquer la guerre entre les deux pays, observez-vous. Mais un certain nombre de sujets aident à comprendre ce qui se joue aujourd’hui. Sujets que vous passez au crible : rapport à l’histoire soviétique, construction d’une mémoire de la grande famine et de la Seconde Guerre mondiale, place des communautés juives et de la mémoire de la Shoah, rapport au pouvoir politique, rapport à la violence, place des langues. Votre livre décrit également la fracture entre les deux sociétés, lorsque Russes et Ukrainiens ont cessé, en 2014, de partager la même vision de ce qui se joue entre les deux pays, en Crimée et dans le Donbass. En 2022, la fracture s’est transformée en rupture.Ce qu’on présentait comme une fraternité, disent les Ukrainiens, s’est révélé un rapt. Côté russe, l’Ukraine serait une Russie transformée en anti-Russie par l’Occident hostile. La ligne de fracture que dessinent les deux discours montre bien, soulignez-vous, la nature existentielle d’une guerre qu’on ne peut réduire à une volonté de conquête territoriale ou d’accès à des ressources naturelles ou économiques. Existentielle, car pour l'Ukraine : soit elle parvient à vaincre la Russie - ce qui veut dire que Moscou renonce à toute prétention territoriale et d'influence sur l'Etat ukrainien - soit elle cesse d'exister. Contrairement à la société ukrainienne, la société russe, en grande partie aveugle à cette guerre conduite en son nom, n’a pas l'expérience de protestations qui auraient réussi. Vous dressez le portrait d'une société russe convaincue de son impuissance et soutenant sans enthousiasme une guerre qu'elle ne peut pas ou peu critiquer et qui ne réalise pas encore la profondeur de la déchirure, qui est pourtant entérinée du côté de l’agressé, l’Ukraine. Pour les Ukrainiens, désormais, tout ce qu’il pourrait y avoir de commun avec les Russes – la langue, les références culturelles partagées, la mixité, les souvenirs de l’époque soviétique - n’est plus vu que comme l’effet d’une domination ou d’une oppression. On avait pensé, à tort, les comptes de l’Union soviétique soldés lorsqu’elle s’était dissoute sans conflictualité majeure en 1991 écrivez-vous, le vrai prix à payer nous est donné aujourd’hui.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nov 9, 2022 • 26min
Bada # 162 : Les questions du public (élections américaines de mi-mandat) / 9 novembre 2022
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Nov 6, 2022 • 58min
Les Etats-Unis à l’heure des midterms / n°270 / 6 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 6 novembre 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.LES ETATS-UNIS À L’HEURE DES MIDTERMSMardi 8 novembre, les Américains sont appelés aux urnes pour renouveler l’ensemble des sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat de Washington, ainsi que pour une multitude de scrutins locaux, depuis les gouverneurs de certains États jusqu’aux shérifs, en passant par les élus des Parlements locaux. Si en général le parti du président en exercice perd des élus lors de ce scrutin, les démocrates pourraient cette année conserver le contrôle du Sénat, où les dernières projections du siteFiveThirtyEight - qui fournit une synthèse statistique des sondages d'opinions relatifs aux élections - les donnent au coude-à-coude avec les républicains. Selon les sondages, ceux-ci sont en revanche largement favoris pour la Chambre des représentants, du fait notamment d’une carte électorale favorable. Les démocrates disposent actuellement de 223 sièges sur 435 à la Chambre et de 50 sièges sur 100 au Sénat, où la voix de la vice-présidente, Kamala Harris, leur permet de faire pencher la balance.Les préoccupations des deux camps sont assez différentes d’après le sondage CNBC-All America Survey. Les républicains sont très sensibles aux problèmes d’immigration et de criminalité, les démocrates plus inquiets sur les menaces qui pèsent sur la démocratie. L’inflation serait le principal souci des indépendants. Selon un récent sondage du New York Times et de l’université de Sienne, 71 % des électeurs américains jugent leur démocratie en danger, mais ils ne sont que 7 % à y voir le problème le plus important auquel le pays est confronté. Ils ont des priorités plus immédiates : les États-Unis connaissent leur taux d’inflation le plus élevé depuis quarante ans ; pour la première fois depuis un demi-siècle, l’avortement n’est plus un droit protégé au niveau fédéral ; partout les gens ont le sentiment que la criminalité s’aggrave – si ce n’est chez eux, au sein des grandes villes voisines. Selon un décompte du Washington Post, plus d’un candidat républicain sur deux (291 sur 560) engagés dans une élection le 8 novembre a mis en doute ou rejeté le résultat de la dernière présidentielle. Dans le sondage du New York Times, 71 % des républicains se disent prêts à voter pour un candidat qui estime que l’élection de 2020 a été volée. C’est aussi le cas de 37 % des électeurs indépendants et, étonnamment, de 12 % des démocrates.Dans un discours solennel et dramatique, prononcé le 2 novembre, Joe Biden a déclaré :« La démocratie est en jeu » lors du scrutin, en mettant en cause – sans le nommer – Donald Trump et le mouvement Make America Great Again (MAGA), qui lui est affilié. « C’est la voie vers le chaos en Amérique », a-t-il souligné indiquant que « plus de 300 » candidats républicains se présentent en refusant de s’engager à reconnaître le résultat. L’agression, le 28 octobre, de Paul Pelosi, le mari de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, a rappelé la propagation d’une culture de violence issue de l’extrême droite.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nov 2, 2022 • 23min
Bada # 161 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (74) … avec Amos Reichman (3/3) / 2 novembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne conversation entre Amos Reichman et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 16 septembre 2022.Sur le portrait officiel du président de la République on voit Stendhal, Gide et de Gaulle en Pléiade. Oui mais qui est à l’origine de cette glorieuse maison d’édition si centrale dans l’histoire de la littérature française ?Dans ce nouveau bada découpé en trois parties, Philippe Meyer discute avec Amos Reichman de son ouvrage, Jacques Schiffrin, un éditeur en exil, paru aux éditions du Seuil. Il y raconte le destin tragique et méconnu d'un immigrant russe venu en France pour devenir le fondateur de la mythique collection : la Bibliothèque de la Pléiade. On y apprend beaucoup sur le Paris d’entre-deux guerres comme sur le New York des exilés dans les années 40 et on y croise de nombreux personnages bien connus comme André Gide ou Gaston Gallimard. Laissez-vous conter cette histoire passionnante d'un bonheur fugace et d’une nostalgie incurable.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


