

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Episodes
Mentioned books

Sep 7, 2022 • 28min
Bada # 153 : Les questions du public (fin de l’abondance) / 7 septembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 4 septembre 2022.Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Sep 4, 2022 • 1h 5min
Fin de l’abondance, crise ou défi ? / n°261 / 4 septembre 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 4 septembre 2022.Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Fin de l’abondance, crise ou défi ? En conseil des ministres, le 24 août, le président a annoncé la « fin de l’abondance, de l’insouciance et des évidences ». La « fin de l’abondance », c’est celle de l’accès aux matières premières et aux produits « qui nous semblaient perpétuellement disponibles », a reconnu Emmanuel Macron. La crise sanitaire puis le conflit ukrainien ont réduit la voilure des échanges internationaux et l’espoir d’une mondialisation heureuse. C’est aussi l’accès à l’eau, raréfié en raison du réchauffement climatique, mais également celui aux « liquidités sans coût », a ajouté le chef de l’Etat. Les taux d’intérêt négatifs appartiennent désormais au passé. « Nous aurons à en tirer les conséquences en termes de finances publiques », a prévenu M. Macron. Il y a cinquante ans, le Club de Rome, un cercle de responsables économiques et politiques occidentaux, lançait un cri d'alarme. Reprenant le discours « malthusien » d'un révérend, Thomas Robert Malthus, auteur d'un Essai sur le principe de population publié à Londres en 1798, il affirmait : « Si les rythmes de croissance et donc la surconsommation des réserves se poursuivent, les limites seront atteintes au siècle prochain. » Après le choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer, alors Premier ministre, ne disait pas autre chose en annonçant, la fin de l'énergie illimitée et bon marché.Après un été marqué par la canicule, la sécheresse et des incendies de forêt hors norme, l'enjeu est au cœur de la rentrée politique de la Première ministre, à travers un entretien au Parisien, le 28 août, son discours aux entrepreneurs, le 29, puis un séminaire ministériel à l'Élysée, le 31. Devenue plus populaire que le président, elle aura la lourde tâche de vendre aux Français son grand plan pour une sobriété choisie plutôt que subie, une sobriété juste et équitablement répartie. Pour le court terme, il convient d’« arrêter dès maintenant toutes les consommations d'énergies qui ne sont pas indispensables ». Dans ce but, elle en a appelé à « la responsabilité collective » : État, collectivités publiques, entreprises, associations et particuliers. Pour le plus long terme, le gouvernement prépare « un plan global et complet : se déplacer, se nourrir, produire, se loger, consommer », a détaillé Élisabeth Borne. Celui-ci sera élaboré « à l'automne », secteur par secteur, avec les ministres concernés. Trois premiers chantiers vont être lancés « dès septembre » : la forêt, l'eau et la production d'énergies décarbonnées, qu'il s'agisse du nucléaire ou de l'accélération du déploiement des sources renouvelables. Son suivi sera réalisé par le nouveau secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion.En annonçant « la fin de l'abondance », Emmanuel Macron a réalisé une improbable union des oppositions ; les uns criant à l'insulte pour les plus modestes, privés d'abondance ; les autres dénonçant un discours aux résonances décroissantes. Selon un sondage Elabe publié le 24 août, les trois premiers mots évoqués par les sondés pour qualifier cette rentrée sont « lassitude », « nostalgie » et « tristesse », la « sérénité » ne pointant qu'en quatrième position.
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Aug 31, 2022 • 22min
Bada # 152 : Si vous l’avez manqué : comment l’anticléricalisme affecte la préservation du patrimoine des églises parisiennes et comment démythifier le baron Haussmann (2/2) / 31 août 2022
Alexandre Gady est historien de l'architecture, professeur à Sorbonne université, directeur du centre André Chastel et président d'honneur de la société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France. Il relate comment l’anticléricalisme latent affecte la préservation du magnifique patrimoine des églises parisiennes et comment démythifier le baron Haussmann.
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Aug 28, 2022 • 1h 3min
Thématique : les Téméraires, avec Bart Van Loo / n°260 / 28 août 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 8 avril 2022.Avec cette semaine :Bart Van Loo, écrivain, auteur de Les Téméraires Quand la Bourgogne défiait l’Europe.Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Les Téméraires, quand la Bourgogne défiait l’EuropeBart Van Loo, vous êtes écrivain, vous avez enseigné le français et écrit plusieurs livres sur l’histoire et la littérature française. Vous êtes aussi Belge, néerlandophone, et marié à une Bourguignonne. Votre dernier livre est dédié à votre femme : « À mon épouse bourguignonne, rentrée chez elle en Flandre ». Dans cet ouvrage vous retracez l’histoire des ducs de Bourgogne et montrez leur rôle dans la genèse des Plats Pays, qui deviendraient plus tard les Pays-Bas et la Belgique. Ce livre, traduit en français sous le titre Les Téméraires. Quand la Bourgogne défiait l’Europe, s’est vendu à plus de 300 000 exemplaires dans plusieurs pays européens. Remarquant que la Bourgogne est souvent laissée pour compte dans l’histoire de France, et également mal connue en Belgique, vous avez entrepris de revenir sur les traces des ducs bourguignons : Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. Bien que vous ayez fait des études de philologie romane, c’est ici plus en conteur que vous traversez les siècles, de l’arrivée des Burgondes en Occident en 506 à la naissance de Charles Quint en 1500. Le duché de Bourgogne est né autour de la région française du même nom, et même plus précisément de la Bourgogne-Franche-Comté « réunifiée » par la réforme administrative de 2016 qui a reproduit de manière fortuite des frontières proches de celles du royaume de Gondebaud aux Ve et VIe siècles. Mais les efforts des ducs de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles se sont surtout déployés vers les Plats Pays : des terres marécageuses des Flandres, ils ont su faire une région prospère que vous qualifiez même de berceau du capitalisme en Europe occidentale. Les ducs de Bourgogne ont progressivement unifié ces territoires qui forment ce qu’on appelle à partir de Charles le Téméraire les « Dix-Sept Provinces » et qui deviendront au XVIe siècle les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. Ils y mènent des réformes juridiques, financières, et répriment fréquemment les soulèvements des villes comme Bruges et Gand. L’histoire du duché de Bourgogne que vous racontez, c’est aussi celle de ses rapports avec la France, marqués par des guerres et des meurtres. Celui de Jean sans Peur qui ordonne l’assassinat de Louis d’Orléans en 1407, avant d’être à son tour exécuté en 1419, en présence du Dauphin de France, le futur Charles VII. En pleine Guerre de Cent Ans, l’Angleterre s’immisce dans ces rivalités, et les Bourguignons oscillent entre alliances avec les Anglais et réconciliation avec la France, comme ce fut le cas à Arras en 1435. Votre fresque retrace toutes les stratégies d’alliance et de mariages qui ont permis, le hasard aidant, que le dernier bourguignon soit aussi le plus grand roi de l’époque moderne, régnant sur un empire immense, Charles Quint. Pour introduire notre conversation, j’aimerais vous demander, Bart Van Loo, quel accueil ce livre qui aborde à la fois l’histoire des Pays-Bas, de la Belgique, de la France et, dans une moindre mesure de l’Angleterre, a reçu dans ces différents pays.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Aug 24, 2022 • 29min
Bada # 151 : Si vous l’avez manqué : Alexandre Gady : comment l’amour du patrimoine et de Paris vient à un jeune banlieusard (1/2) / 24 août 2022
Alexandre Gady est historien de l'architecture, professeur à Sorbonne université, directeur du centre André Chastel et président d'honneur de la société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France. Il relate comment l’amour du patrimoine et de Paris vient à un jeune banlieusard et en quoi consiste cet amour.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Aug 21, 2022 • 51min
Thématique : Jenny Marx, avec Jérôme Fehrenbach / n°259 / 21 août 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 6 mai 2022.Avec cette semaine :Jérôme Fehrenbach, inspecteur des Finances, historien et biographe de Jenny Marx.Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. JENNY MARXJérôme Fehrenbach, vous êtes haut-fonctionnaire, inspecteur des finances et historien. Vous êtes l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de la France et de l’Allemagne, de l’Ancien régime et l’époque contemporaine. En 2021, vous avez publié Jenny Marx. La tentation bourgeoise, aux éditions Passés composés. Dans cette biographie, vous retracez la vie de la femme de Karl Marx et de sa famille. L’épouse de Marx est née Jenny von Westphalen. Elle est issue d’une famille de noblesse récente mais reçoit une éducation bourgeoise. Vous expliquez que son père est un fonctionnaire « qui avait davantage de goût pour les lettres que pour les circulaires » et qui ne parvint pas à devenir propriétaire terrien. Par la famille de son épouse, Marx a donc côtoyé une petite noblesse urbaine éloignée du modèle nobiliaire allemand, ce qui l’a empêché selon vous de comprendre son rôle dans la société prussienne de l’époque, et sa différence avec la bourgeoisie de son temps.Le rapport du couple Marx à la bourgeoisie traverse votre livre. On y apprend que Karl et Jenny Marx, désargentés et perpétuellement à la recherche de financements, avaient à leur service une domestique, « offerte » à Jenny par sa mère. Vous soulignez aussi les contradictions de l’auteur du Capital qui a vécu pour grande partie grâce aux héritages divers et à l’aide financière de son ami Engels, héritant lui-même de la fortune que son père a bâti dans l’industrie textile. La vie de la famille Marx a été celle de nomades. Ils quittent leur Prusse natale pour s’installer en France où règne une relative liberté d’expression, puis partent en Belgique, chassés par Louis-Philippe à la demande du gouvernement prussien, avant de s’installer à Londres. En Angleterre, ils côtoient de nombreux immigrés qui fuient la répression qui sévit en Europe après le Printemps des peuples.Jenny Marx est tiraillée par toutes ces appartenances : au moment de la guerre franco-prussienne de 1870, elle est partagée entre sa patrie de naissance et sa patrie d’élection, la France, à qui elle reproche d’avoir renié les idéaux de la Révolution. Elle est aussi attachée à la Grande-Bretagne par sa grand-mère maternelle issue de la noblesse écossaise.Le rapport du couple Marx à ces différentes patries est aussi littéraire ; ils ont un goût prononcé pour Shakespeare, mais aussi pour Goethe, Dante et Homère. Jenny Marx était décrite par son époux comme une virtuose dans l’art d’écrire des lettres et vous estimez, Jérôme Fehrenbach, que ses correspondances figurent parmi les plus belles pages de la littérature épistolaire allemande.Dans son éloge funèbre, Engels a dépeint Jenny Marx comme une femme de l’ombre ayant joué un rôle déterminant dans le mouvement révolutionnaire. Mais malgré son goût marqué pour la politique, vous considérez que ce mythe de la baronne rouge est éloigné de la réalité.Jérôme Fehrenbach, vous qui avez écrit plusieurs livres sur des figures issues de l’aristocratie allemande, comme la Princesse palatine ou l’évêque Von Galen, j’aimerais vous demander, pour introduire notre conversation, ce qui a attiré votre attention en premier lieu sur ce personnage de Jenny Marx.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Aug 17, 2022 • 58min
Bada # 150 : Si vous l’avez manqué : Yves Riesel, musique classique et numérisation / 17 août 2022
Comment est diffusée la musique classique, hors concerts ? Que s’est-il passé lors du passage du microsillon au CD, puis du CD au numérique ? Les amateurs y ont-ils gagné ? Perdu ? Et quoi ? Avec Yves Riesel, fondateur de la plateforme numérique Qobuz et producteur ou créateur de nombreux labels de CD classiques.
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Aug 14, 2022 • 57min
Thématique : L’agriculture, avec Florence Pinton / n°258 / 14 août 2022
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 4 mars 2022.Avec cette semaine :Florence Pinton, sociologue et enseignante.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps.AGRICULTURE Avec plus de la moitié de son territoire couvert par des activités agricoles, et une production représentant 18% du total européen, la France est le premier pays agricole de l’Union européenne. Alors qu’on compte aujourd’hui environ 400 000 exploitations en France, leur nombre ne cesse de décroître, à un rythme de 2% par an, tandis que leur surface s’étend davantage. 10% des plus grandes exploitations représentent ainsi 45% de la production nationale. La part de l’emploi agricole a fortement diminué en quarante ans, passant de 7% en 1982 à 1,5% aujourd’hui.Cette baisse du nombre d’agriculteurs s’accompagne d’un vieillissement de la profession, dont un tiers des représentants a plus de 60 ans ou atteindra cet âge d’ici cinq ans. La jeune génération représente une faible proportion, avec seulement 1% des agriculteurs âgés de moins de 25 ans, ce qui est imputable en partie à l’allongement des études : un agriculteur sur deux est aujourd’hui titulaire du baccalauréat et plus de 25% sont diplômés de l’enseignement supérieur.Confronté au défi de nourrir 9,7 milliards d’humains à l’horizon 2050 tout en prenant en compte les questions environnementales, le secteur agricole connait des évolutions importantes. L’agriculture biologique se développe en France et représente désormais 8,5% de la surface agricole. La nécessité d’investir pour la mise aux normes des outils de production et l’achat d’instrument plus performants, associée à une augmentation du coût de la terre, a conduit à une augmentation du taux d’endettement des agriculteurs, qui est passé de 35% en moyenne en 1990 à 43% en 2015.Cet endettement a accéléré la financiarisation de l’agriculture, avec des fonds d’investissement et des groupes industriels agroalimentaires effectuant des placements dans le foncier agricole, considéré comme un actif sûr, ou entrant dans le capital d’exploitations importantes. Si les corporate farms, détenues uniquement par des actionnaires, représentent encore une portion infime des exploitations en France, de plus en plus de fermes sortent du modèle familial pour adopter un mode de fonctionnement s’apparentant à celui de firmes industrielles.Au-delà de ces entreprises agricoles, la situation économique des agriculteurs demeure préoccupante, avec près d’un ménage agricole sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté. Pour répondre à ce problème, le Parlement a adopté en octobre 2021 la loi EGALIM 2 visant à protéger la rémunération des agriculteurs. Elle prévoit entre autres une sanctuarisation du prix des matières premières au profit des agriculteurs et instaure une clause de révision automatique des prix dans les négociations entre producteurs et acheteurs.Florence Pinton, vous êtes enseignante et chercheuse en sociologie rurale – vous avez été formée chez et par Henri Mendras - et en sociologie de l’environnement. Vous vous intéressez aux conditions d’accès aux ressources naturelles et à leur mode de valorisation, aux politiques de conservation de la biodiversité et à la diffusion de l’agroécologie dans les systèmes agricoles, au Nord comme au Sud. Vous travaillez et vous avez travaillé en France, singulièrement en Bourgogne, mais aussi au Brésil, l’un de vos centres d’intérêt est la transition écologique et les « « systèmes agricoles alternatifs ». De quoi sont faits ces systèmes ?
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Aug 10, 2022 • 31min
Bada # 149 : Si vous l’avez manqué : Jeanne Herry, du livre au film et du film au théâtre, épisode 2 / 10 août 2022
Dans « Elle l’adore », le premier film de Jeanne Herry sorti en 2014, une esthéticienne mythomane, Sandrine Kiberlain, réalisait son rêve de groupie idolâtre : avoir tout à elle un célèbre chanteur à minettes et à succès, Laurent Laffite. Sur les circonstances chaotiques de ce rapprochement qui va de déboires en désastres, renvoyons nos auditeurs au film. Jeanne Herry est actrice, elle a mis en scène pour la Comédie française, au Théâtre du Vieux Colombier un spectacle qu’elle a conçu à partir des échanges sur les Forums d’Internet, elle a publié chez Gallimard 80 étés, un bref livre sur ses liens d’affection avec les siens. En 2018, son deuxième film, Pupille, avec notamment Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche et Clotilde Mollet a reçu un accueil ému et chaleureux. Il s’agit des premiers mois de Théo, un enfant né sous X, et de tout ce qui peut se mettre ne branle pour quecette vie ne pâtisse pas d’être partie de travers. Il s’agit de tous ceux et de toutes celles qui s’y emploient. Il s’agit d’une femme dans la quarantaine qui avait postulé pour adopter avant que son mariage ne vole en éclats et qui n’a pas renoncé à ce projet. Il s’agit d’une assistante sociale, d’un assistant maternel, de tout un service dont Théo devient le souci, la crainte, la réussite, le centre.
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Aug 7, 2022 • 59min
Thématique : Camus et l’Algérie, avec Agnès Spiquel
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 8 avril 2022.
Avec cette semaine :
Agnès Spiquel, spécialiste d’Albert Camus.
Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.
Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
CAMUS ET L’ALGÉRIE
Né le 7 novembre 1913 à Mondovi, dans l’Est de l’Algérie, Albert Camus grandit à Belcourt, quartier populaire de la banlieue d’Alger. Il est élève au lycée Bugeaud puis obtient en 1936 un diplôme d’études supérieures à l’université d’Alger. L’année suivante, il refuse un poste de professeur au collège de Sidi-Bel-Abbès et se tourne vers le journalisme, collaborant au journal Alger républicain à partir de 1938.
Adhérent au Parti communiste de 1935 à 1937, Camus est à l’origine du « Manifeste des intellectuels d’Algérie en faveur du projet Viollette » pour une démocratisation de l’Algérie, une assimilation de la population et l’accès à la citoyenneté française pour un certain nombre de musulmans d’Algérie. Sensible à la question sociale, il réalise en 1939 un reportage de onze articles intitulé « Misère de la Kabylie » dans lequel il décrit la grande pauvreté de cette région.
Albert Camus dénonce la répression que subissent les nationalistes algériens et l’étouffement des revendications du Parti du peuple algérien. En mai 1945, à la suite des émeutes dans le Constantinois, il publie dans Combat plusieurs articles dans lesquels il prend la défense de nationalistes algériens comme Ferhat Abbas et Messali Hadj.
Camus quitte l’Algérie en 1940 ; il revient vivre à Oran quelques mois puis reste en France à partir de la guerre. Avant la Seconde Guerre mondiale, ses amis rapportent qu’il indiquait être de nationalité algérienne lorsqu’il remplissait des fiches d’hôtel à l’étranger. Dans son « Petit guide pour des villes sans passé » publié en 1947, il écrit « J’ai avec l’Algérie une longue liaison qui sans doute n’en finira jamais, et qui m’empêche d’être tout à fait clairvoyant à son égard. »
Son absence de prise de parti en faveur de l’indépendance au moment de la Guerre d’Algérie lui est reproché. En janvier 1956, il propose une trêve civile afin de pacifier provisoirement la situation. Il préconise une solution fédérale dans laquelle l’Algérie serait constituée par des peuples fédérés et reliée à la France. Il dénonce aussi les violences perpétrées pendant la guerre, autant les pratiques de torture et de représailles de l’armée française que les actions terroristes du FLN.
En juin 1958, il publie ses Chroniques algériennes, rassemblant ses articles sur l’Algérie, et une mise au point sur sa position. Il y décrit la politique de la France comme le résultat d’un aveuglement politique ayant conduit à une suite d’échecs. Il meurt deux ans plus tard, en 1960, avant la fin de la guerre et l’exode des pieds noirs.
Agnès Spiquel Courdille vous enseignez la littérature, vous avez collaboré à l’édition des œuvres de Camus dans La Pléiade, vous êtes un membre très actif de la société d’études camusiennes qui compte des membres dans 24 pays à travers les cinq continents, vous en étiez la présidente jusqu’en 2020. Dans un entretien au Monde, en 2012, vous déclariez. : « Le Premier Homme. Dans ce roman, pourtant inachevé, complètement nourri de la vie et de l'expérience de Camus lui-même, vous percevrez l'intensité de ses souvenirs d'enfance, son amour pour l'Algérie, son déchirement devant la guerre, sa méditation sur la dignité des pauvres, son questionnement sur le dur chemin à inventer pour devenir un homme ; tout cela dans une écriture somptueuse, tantôt nette et sèche, tantôt frémissante et lyrique, toujours gorgée de vie et de sensation. » Comment caractériseriez-vous la place de l’Algérie dans l’œuvre de Camus ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.