
Le Nouvel Esprit Public
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Latest episodes

Jan 3, 2024 • 13min
Bada : Laurent de Wilde, pianiste, écrivain et homme de radio (5/5)
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Laurent de Wilde et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023.
Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Laurent de Wilde, pianiste de Jazz, compositeur, producteur, écrivain et homme de radio.
Dans ce cinquième et dernier épisode, il nous décrit également l’économie musicale aujourd’hui et le système de protection des interprètes : l’Adami - Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 31, 2023 • 1h 2min
Thématique : l’assassinat de Kennedy et le complotisme, avec François Carlier et François Dufour
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 8 décembre 2023.
Avec cette semaine :
François Carlier, écrivain, auteur de L’assassinat de Kennedy expliqué, bilan définitif après 60 ans.
François Dufour, journaliste, auteur de L’assassinat de JFK.
Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.
L’ASSASSINAT DE JFK ET LE COMPLOTISME
Le 22 novembre 1963, le 35e président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, était assassiné alors qu'il traversait la ville de Dallas, au Texas. À l’occasion du soixantième anniversaire de cette tragédie, les médias nous ont replongé dans ses méandres, avec une couverture presque aussi opulente qu'en 2013. L’évènement est rapidement devenu une énigme criminelle alimentant fantasmes, spéculations et supputations.
Sait-on enfin ce qui s’est passé ce 22 novembre ? Oui, sans aucun doute pour mes deux invités, chacun auteur d’un livre sur l’assassinat de JFK.
François Dufour, vous êtes journaliste, cofondateur de Play Bac en 1985, et rédacteur en chef du Petit Quotidien, de Mon Quotidien, de L’ACTU et de L’ÉCO. Votre petit livre publié en 2018 est limpide : Lee Harvey Oswald tire trois balles. La deuxième blesse JFK. La troisième le tue. Observé et entendu pendant son acte, en fuite, son profil est signalé. Le policier Tippit essaye de l’interpeller mais Oswald le tue de quatre balles, avant de se cacher dans un cinéma où il est finalement repéré. Le reste est du cinéma, dites-vous. Notamment le film complotiste d’Oliver Stone : « JFK » (1991), dans lequel vous relevez 24 fake news.
François Carlier, vous êtes quant à vous l’auteur d’une somme monumentale – 944 pages – publiée pour la première fois en 2008, et rééditée en septembre 2023 avec pour titre : « L’assassinat de Kennedy expliqué, bilan définitif après 60 ans ». Le résultat de cette entreprise, qui a mobilisé une grande partie de votre vie, est clair : Lee Harvey Oswald, et lui seul, a tué Kennedy, sans complot d’aucune sorte. « Les histoires incroyables mais vraies, cela existe », écrivez-vous.
Dans sa préface à votre ouvrage Philippe Labro écrit : « J’ai balancé et parfois hésité - parfois tenté d'accepter la version du complot. Mais, avec le temps, avec la réflexion, avec mes propres travaux, je persiste et signe : il existe une vérité, solide. Il existe ce que de grands historiens américains ont appelé « la tragédie sans raison ».
Cependant, cette clarté des faits ne se reflète pas dans le traitement de l'affaire par de nombreux médias et journalistes français, qui oscillent entre scepticisme et théories du complot. Des figures médiatiques comme Laurent Delahousse, Thomas Sotto ou Pascal Praud expriment des doutes, tandis que d'autres comme Franck Ferrand, Marc Dugain ou Jean-Alphonse Richard penchent vers le complotisme.
Avant de laisser vous interroger sur vos travaux, dites-nous d’abord comment vous êtes, chacun, devenus des experts du « Meurtre du siècle », pour reprendre l’expression d’un autre complotiste, feu Alexandre Adler, toujours rediffusé sur France Culture.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 27, 2023 • 16min
Bada : Laurent de Wilde, pianiste, écrivain et homme de radio (4/5)
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Laurent de Wilde et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023.
Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Laurent de Wilde, pianiste de Jazz, compositeur, producteur, écrivain et homme de radio.
Dans ce quatrième épisode, Laurent de Wilde nous parle de Thelonious Monk à qui il a dédié une biographie récompensée en 1996 par le prix Charles Delaunay du meilleur livre sur le jazz ainsi que par le prix Pelléas.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 24, 2023 • 1h 1min
Thématique : Les Juifs en France 1940-1945, avec Jacques Semelin (rediffusion)
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 18 février 2022.
Avec cette semaine :
Jacques Semelin, historien, politologue, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste des processus de résistance civile au sein des dictatures ainsi que de l'analyse des massacres et génocides.
Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix.
Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
« Comment se fait-il que tant de Juifs ont pu survivre en France malgré le gouvernement de Vichy et les nazis ? », demandait Simone Veil en 2008 à l’historien spécialiste des crimes de masse et de la Shoah, Jacques Semelin. Dans « Une énigme française, Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés », l’historien explique cette exception française. Si Serge Klarsfeld a établi que trois quarts des Juifs en France ont échappé à la mort (chiffre exceptionnel en Europe), ce n'est pas l'action des quelque 4 000 Justes français qui pouvait à elle seule l'expliquer. Pas davantage une imaginaire mansuétude de Vichy : vous démontrez que ce n’est pas grâce, mais en dépit de Vichy que la très grande majorité des Juifs en France ont pu survivre. Transformant cette abstraction des 75% en nombre, vous rapportez qu’au moins 200 000 juifs sont toujours en vie en France à la fin de l’occupation, à l’automne 1944. Beaucoup se sont dispersés à la campagne, tandis qu’au moins 40 000 sont restés à Paris. Des filières de sauvetage (juives et non juives) ont contribué à sauver environ 10 000 vies, notamment celles d’enfants. Mais l’engagement de ces organisations de résistance ne peut rendre compte de la survie d’au moins 200 000 personnes, soit 65% des Juifs étrangers et 90% des Juifs français. D’autres explications doivent donc être trouvées.Sans jamais minimiser l’horreur du crime, vous écrivez votre enquête dans la mémoire des Juifs non déportés, votre analyse des circonstances de l’époque. Vous dégagez plusieurs facteurs d’explication : la chronologie de la persécution, les statuts politiques et militaires des territoires, les géographies et cultures des régions, de l’évolution de la guerre et de la situation internationale. L’histoire culturelle et politique de la société française : l’intégration des Israélites à la nation, le rôle de l’école et de la culture républicaine, l’ouverture ou le rejet des étrangers en lien avec les besoins économiques et démographiques du pays, la propagation des idées xénophobes et antisémites, l’influence du christianisme (antijudaïsme, charité). La structure des rapports occupants-occupés, les capacités de réactivité à la persécution des individus stigmatisés comme Juifs en fonction de leur nationalité (française ou non), leur âge et situation familiale, leurs ressources linguistiques, financières et sociales. La réactivité sociale des populations non juives vis-à-vis des Juifs sur les bases de l’intérêt (économique et financier) ou des ressorts de la compassion. La formation d’une opinion hostile aux opérations les plus brutales de la persécution (arrestations et déportations des juifs apatrides), ayant provoqué une dissension publique au sein des élites catholiques, par ailleurs favorables à l’Etat collaborateur. L’influence de cette prise de parole publique sur la politique de collaboration des dirigeants français. La capacité des Juifs et non Juifs à s’organiser collectivement pour créer des réseaux clandestins de résistance civile visant au sauvetage des victimes désignées, en premier lieu des enfants. Le développement d’une « société parallèle » qui, imbriquée à la « société officielle », contribue à la protection des pourchassés et persécutés du régime. De toute cette période et sur toutes ces questions, quelle vous semble être la réalité la plus difficile à faire reconnaître par l’opinion ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 20, 2023 • 18min
Bada : Laurent de Wilde, pianiste, écrivain et homme de radio (3/5)
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Une conversation entre Laurent de Wilde et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023.
Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Laurent de Wilde, pianiste de Jazz, compositeur, producteur, écrivain et homme de radio.
Dans ce troisième épisode, Laurent de Wilde nous parle du rapport qu’il entretient avec son instrument : le piano. Il analyse plus généralement le clavier et nous parle de son livre Les Fous du Son, dans lequel il retrace l’histoire des inventeurs de claviers électroniques.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 17, 2023 • 1h 6min
Le Conseil Européen devant les tribulations de l’Ukraine
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 15 décembre 2023.
Avec cette semaine :
Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.
Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.
LE CONSEIL EUROPÉEN DEVANT LES TRIBULATIONS DE L’UKRAINE
Le Conseil européen a réuni jeudi et vendredi les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 à Bruxelles, Ils ont pris la décision d’entamer les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Il devait aussi avaliser un soutien de 50 milliards d’euros pour la période 2024-2027, afin de démontrer à Vladimir Poutine que les Européens sont prêts à soutenir ce pays dans la durée. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán a tenté de bloquer ces deux décisions pour lesquelles l’unanimité est requise. Pour fléchir le dirigeant magyar, Bruxelles a cette fois mis sur la table le déblocage de 10 milliards d’euros de fonds européens gelés.
En Europe comme aux Etats-Unis, le soutien financier à l'Ukraine ne va plus de soi. Quand, en juin 2022, les 27 décidèrent d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat, il était convenu que Kyiv remplisse sept conditions avant l'ouverture des négociations. Parmi celles-ci, le respect des droits des minorités, qui ont été mises à mal en Ukraine par une législation contestée. Viktor Orbán est particulièrement sensible à ce que l'Ukraine rétablisse les droits de la minorité hongroise de Transcarpathie.
L'Ukraine doit faire face à des tensions avec d’autres pays, notamment avec la Pologne, pourtant soutien de la première heure. Varsovie accuse Kyiv de concurrence déloyale dans les secteurs céréaliers et routiers. Si bien qu'elle n'assure plus que les livraisons d'armes « convenues antérieurement ». Le gouvernement pro-européen qui doit entrer en fonction la semaine prochaine, pourrait changer la donne. En Slovaquie, le nouveau Premier ministre Robert Fico a bloqué début novembre, une importante livraison d'armes programmée par l'exécutif précédent. Aux Pays-Bas, la formation d'extrême droite de Geert Wilders a remporté les élections législatives fin novembre. Parmi les mesures prévues dans son programme : l'interruption des livraisons d'armes à l'Ukraine.
Selon un sondage du Conseil européen pour les Relations internationales dans six Etats membres de l'UE (Allemagne, France, Danemark, Pologne, Roumanie et Autriche), un grand nombre de citoyens pense que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne nuirait à la sécurité de l'Europe (45 % en moyenne) plus qu'elle ne la renforcerait (25 %). Interrogés sur l'impact dans leur propre pays, seuls 15 % des Français et 20 % des Allemands s'attendent à ce que la sécurité de leur pays soit renforcée par une telle adhésion (39 et 47 %, respectivement, pensent que le résultat sera négatif). Il n'y a qu'en Pologne que les opinions positives l'emportent nettement (41 % contre 30 %). Si au Danemark et en Pologne, près de la moitié de la population soutient l'adhésion de l'Ukraine, à l'inverse, en Autriche, seuls 28 % des citoyens sont favorables à l'adhésion, tandis que 52 % y sont opposés. Mais dans la plupart des pays, 20 à 40 % des personnes interrogées n'ont pas d'opinion ou sont indifférentes à la perspective de l'adhésion de l'Ukraine et de l'élargissement en général.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 13, 2023 • 16min
Bada : Laurent de Wilde, pianiste, écrivain et homme de radio (2/5)
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Une conversation entre Laurent de Wilde et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023.
Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Laurent de Wilde, pianiste de Jazz, compositeur, producteur, écrivain et homme de radio.
Dans ce deuxième épisode, Laurent de Wilde analyse les transformations du monde du jazz et l’évolution de la place des femmes. Il nous parle également d’un instrument qui occupe une place particulière dans ce monde : l’accordéon. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 10, 2023 • 1h
Quelle politique pour combattre la menace islamiste ? / La première COP vraiment géopolitique
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 8 décembre 2023.
Avec cette semaine :
Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.
Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix.
Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
QUELLE POLITIQUE POUR COMBATTRE LA MENACE ISLAMISTE EN FRANCE ?
L'attaque mortelle perpétrée le 2 décembre contre un touriste germano-philippin par un jeune Français fiché S, près de la tour Eiffel, confirme la persistance de la menace islamiste. Quelques semaines après Arras, en plein conflit Hamas-Israël et à huit mois des JO, les inquiétudes grandissent. Selon les différents services antiterroristes français, cette menace serait pour beaucoup le fait d'adolescents de 13 à 18 ans fascinés par la violence et enfermés dans une sorte de bulle numérique. Les prisons françaises accueillent aujourd'hui 391 détenus terroristes islamistes et 462 détenus de droit commun susceptibles de radicalisation.
Déjà emprisonné pour terrorisme, et ayant fait l’objet d’un suivi psychiatrique, le profil de l’assaillant relance la polémique entre responsabilité psychiatrique et idéologie radicale. « Entre 25 % et 40 % des personnes suivies pour radicalisation sont concernées par des maladies mentales », assure Gérald Darmanin, favorable à ce que les pouvoirs publics puissent exiger une « injonction de soins pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques ». Un préfet, et non un médecin, pourrait ainsi forcer un radicalisé souffrant de problèmes psychiatriques à continuer son traitement. « L’analyse psy, elle est fondamentale. Mais il faut la combiner avec une solide connaissance de la dimension idéologique, parce que si on prend de l’idéologie pour de la folie, on fait des erreurs d’évaluation », souligne le chercheur Hugo Micheron, spécialiste du djihadisme. Autre mesure envisagée par le ministre de l’Intérieur, et par le président du Rassemblement national, celle de durcir la « rétention de sûreté », c'est-à-dire le maintien dans une forme de détention des cas jugés toujours menaçants à l'issue de leur peine. Le ministre de l’Économie et des Finances a déploré, pour sa part, que la publication d’images, faisant l’apologie du terrorisme, ne fasse l’objet d’« aucune sanction » pénale, contrairement au partage de contenus pédopornographiques.
L'attentat confirme les craintes d'une importation de la guerre au Proche-Orient, l’auteur ayant évoqué la mort de Palestiniens à Gaza pour expliquer son geste. Depuis le 7 octobre et les attaques du Hamas contre Israël, l'ensemble des pays européens ont accru leur niveau de vigilance. Tout comme la France, l'Espagne et la Belgique ont notamment renforcé la protection des synagogues. Au-delà des interrogations autour du suivi psychiatrique défaillant et des services de renseignement débordés, il y a la problématique des « sortants » : ces personnes condamnées pour terrorisme, qui ont purgé leur peine, et qui restent suivies de près. Le ministre de l'Intérieur a déclaré que, depuis qu'il y a des condamnations pour terrorisme, 340 personnes radicalisées qui ont purgé leur peine sont sorties de prison. « L'année prochaine, ce sera entre 30 et 35 personnes », a-t-il ajouté.
***
LA PREMIÈRE COP VRAIMENT GÉOPOLITIQUE
« Critique », « cruciale », « charnière » : du 30 novembre au 12 décembre la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP28 rassemble à Dubaï, l'un des Émirats arabes unis - septième producteur mondial de pétrole- plus de 70.000 personnes (dirigeants, lobbies, ONG ou journalistes...). L'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Les effets de ce réchauffement climatique s'aggravent : fonte des glaciers, sécheresses à répétition, pénurie d'eau, perte de la biodiversité … D’après une étude de l’agence ONU Climat, publiée mi-novembre, les engagements climatiques actuels des pays mènent à 2% de baisse des émissions mondiales en 2030 comparé à l'année 2019, loin de la réduction de 43% recommandée par le GIEC.
Hypothétique sortie du pétrole, fonds pour aider les pays les plus vulnérables au changement climatique, mobilisation de la finance mondiale pour l'adaptation, bilan des efforts consentis par les États pour réduire leurs émissions ... Le programme est chargé et cristallise déjà des débats entre pays du Nord, et du Sud. Lors de l’ouverture de la conférence, le président émirati de la COP28, le sultan al-Jaber a évoqué « le rôle des combustibles fossiles ». Il avait estimé auparavant que la réduction des énergies fossiles est « inévitable et essentielle », se gardant toutefois de fixer un calendrier. Seule une vingtaine de pays, dont la France, plaident franchement pour la fin de l'ensemble des énergies fossiles. Dès le premier jour de la COP, la création d'un fonds « pertes et dommages » climatiques pour les pays les plus vulnérables a été également actée. Historique, cette décision a été saluée par une ovation debout des délégués des 196 pays participants. A ce stade, 720 millions de dollars ont été récoltés. En outre, les Émirats ont promis la création d'un fonds de 30 milliards de dollars pour aider ces pays à conduire leur transition énergétique. Pour la première fois depuis huit ans, les 196 États et l'Union européenne doivent évaluer les progrès réalisés par les pays depuis la signature de l'Accord de Paris de 2015. Ses signataires s'étaient engagés à maintenir l'augmentation de la température « bien en dessous » de 2,0 °C, et de préférence de 1,5 °C, par rapport aux niveaux préindustriels. Les débats les plus difficiles portent sur l'engagement des pays à réduire l'utilisation du charbon, du pétrole et du gaz, gros émetteurs de CO2.
La COP28 se déroule dans un contexte géopolitique tendu lié à la guerre en Ukraine, et le conflit qui fait rage dans la bande de Gaza au Proche-Orient. Certains dirigeants présents à Dubaï, notamment les présidents israélien et français ont mené des négociations, en marge de la conférence, pour aboutir à la libération des otages détenus par le Hamas.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 6, 2023 • 41min
Bada : les questions du public (Hamas et populismes en Europe)
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 3 décembre 2023.
Avec cette semaine :
Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dec 3, 2023 • 1h 7min
Le Hamas, mort certaine ou victoire historique ? / Les populismes auront-ils l’Europe à l’usure ?
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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 3 décembre 2023.
Avec cette semaine :
Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
LE HAMAS, MORT CERTAINE OU VICTOIRE HISTORIQUE ?
Après les massacres du 7 octobre et la débâcle sécuritaire pour le pays, la feuille de route que s’est fixée le gouvernement israélien est « de parvenir à la destruction des capacités militaires et administratives du Hamas et du Jihad islamique de manière à les empêcher de menacer et d’attaquer les citoyens d’Israël pendant de nombreuses années ». Un objectif très proche de celui déjà formulé en 2008, au lendemain de la prise de contrôle par le Hamas de la bande de Gaza. Ce qui interroge sur sa faisabilité. Car le Hamas n’est pas seulement une organisation, elle est aussi une idéologie qui, elle, ne va pas mourir. Pour le chroniqueur du Monde, Alain Frachon « on peut même parier que le pilonnage aérien systématique, les destructions d’habitations, l’exil intérieur et les privations imposées à une population gazaouie martyrisée vont susciter la prochaine génération de djihadistes. »
En poursuivant cette offensive coûteuse en vies humaines palestiniennes, l’armée israélienne se retrouve de fait sur le terrain choisi par le Hamas. Comme lors des incursions précédentes, nul doute que ses infrastructures et ses miliciens sont déjà durement touchés et le seront plus encore, mais l’éradication promise par les autorités israéliennes supposerait une campagne de plusieurs mois, étendue à la totalité de Gaza. Or, l’armée israélienne ne dispose pas d’une maîtrise totale du temps et la mondialisation du conflit ainsi que la sensibilité des opinions, que l’on peut déjà constater, jouent contre elle. Sa stratégie offensive pèse lourdement sur l'image d'Israël. Le décompte quotidien des pertes civiles à Gaza donné par le Hamas ne peut pas être vérifié, mais les images et les témoignages qui parviennent de l'enclave attestent qu'il y a de très nombreuses victimes, parmi lesquelles 60 journalistes, et de très nombreux enfants.
Wassim Nasr journaliste à France 24 et membre du Soufan Center, créé par l’une des figures incontournables de l’anti-terrorisme, estime dans La Vie qu’« en libérant des femmes, des enfants et des personnes âgées, le Hamas renforce son image vis-à-vis d'un public déjà acquis à sa cause dans le monde ». Ainsi, la scénarisation des remises d'otages, pour faire un récit « positif » adapté aux réseaux sociaux, a été immédiate. Le Hamas est donc, pour l'instant, gagnant dans cette grande bataille des perceptions : il dure face à une puissance militaire non négligeable, tandis ajoute le journaliste qu’« une éventuelle victoire militaire d'Israël sera toujours relativisée à cause des milliers de civils tués pour l'obtenir ».
***
LES POPULISMES AURONT-ILS L’EUROPE À L’USURE ?
Partout en Europe, les partis nationalistes ou d'extrême droite ont le vent en poupe. En Allemagne, Alternative für Deutschland (AfD) a progressé jusqu’à devenir le deuxième parti le plus populaire du pays. Son succès polarise la politique locale, et il pourrait remporter les élections en Thuringe l'an prochain. Le 22 novembre, aux Pays-Bas, le leader du Parti pour la liberté Geert Wilders a enlevé 37 des 150 sièges de la Chambre basse. Une avancée qui renforce le camp des pays menés par l'extrême droite, après celle de Roberto Fico en Slovaquie le 1er octobre. L'année prochaine, l'extrême droite pourrait encore accroître son influence à l'occasion des élections européennes de juin. Les sondages d’opinons n’excluent pas que Marine Le Pen remporte l’élection présidentielle en 2027.
Si la plupart de ces partis sont toujours hostiles aux étrangers, l'expérience britannique a tempéré l’hostilité de certains envers l'UE et ils sont moins nombreux à vouloir abandonner la monnaie unique. Tous expriment de nouvelles inquiétudes, rejetant ostensiblement les politiques de lutte contre le changement climatique, qui, affirment-ils, serait une invention des élites. Ensuite, le soutien dont ils bénéficient a évolué. Selon les calculs de The Economist dans 15 des 27 États membres de l'UE existent aujourd'hui des partis d'extrême droite qui obtiennent 20 % ou plus dans les sondages, y compris dans tous les grands pays, sauf l'Espagne, où les nationalistes de Vox ont essuyé une défaite aux élections de juillet. Près des quatre cinquièmes de la population de l'UE vivent désormais dans des pays où l'extrême droite séduit au moins un cinquième de l'électorat. Toutefois, ces partis ont tendance à modérer leurs opinions quand ils sont endossent des responsabilités gouvernementales, comme le prouve Georgia Meloni, la première chef de gouvernement d'extrême droite dans un pays d'Europe occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui n’a pas cherché querelle à l'Europe. Dans les pays nordiques, on constate une tendance similaire. Le Parti des Finlandais et les Démocrates de Suède, deux formations nationalistes, se montrent plus pragmatiques depuis qu'ils ont soit intégré, soit accepté d'épauler une coalition au pouvoir.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.