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Le Nouvel Esprit Public

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Feb 4, 2024 • 60min

Thématique : le procès Pétain, avec Julian Jackson

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 2 février 2024. Avec cette semaine : Julian Jackson, historien britannique, spécialiste de l’histoire de France du XXème siècle.  Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Michel Winock, historien et écrivain. LE PROCÈS PÉTAIN Julian Jackson vous êtes historien, spécialiste du XXe siècle de l’histoire de France. Après un ouvrage sur l’occupation et une biographie de Charles de Gaulle que nous avions saluée ici même, vous publiez France on Trial : The Case of Marshal Pétain,publié au Seuil fin janvier dans une traduction titrée Le Procès Pétain et sous-titrée Vichy face à ses juges. « On peut revisiter le procès de Pétain sans vouloir le refaire, écrivez-vous dans votre introduction. L’exercice permet d’observer les Français de 1945 en train de débattre à chaud de leur histoire. » Comme le suggère le sous-titre de votre livre, ce n’est pas seulement le Maréchal qui est jugé. « Nous serions des hypocrites, écrit Mauriac, si, avant de mêler nos voix à toutes celles qui l’accusent, chacun de nous ne se demandait : qu’ai-je dit, qu’ai-je écrit ou pensé au moment de Munich ? De quel cœur ai-je accueilli l’armistice ? [...] Ne reculons pas devant cette pensée qu’une part de nous‐même fut peut‐être complice, à certaines heures, du vieillard foudroyé. » C’est, au fond, ce qui rend ce procès unique : les Français jugeaient le héros de la Grande Guerre qu’ils avaient presque accueilli avec soulagement (le « lâche soulagement » qu’éprouvait Blum au moment de Munich ?) : « Si un référendum s’était tenu en juin 1940 pour confirmer l’arrivée de Pétain à la présidence du Conseil, je pense que 95 % des Français auraient voté en sa faveur », écrivez-vous. Lorsqu’elle se réunit dans une certaine précipitation la Haute Cour de justice, composée de trois magistrats professionnels et de 24 jurés (12 résistants et 12 parlementaires), se réunit pour juger de la conduite du chef de Vichy, elle peine à déterminer de quoi Pétain doit répondre. Pour de Gaulle, le crime était l’armistice ; Raymond Aron ne condamnait Pétain qu’à partir de novembre 1942, lorsqu’il était resté en France alors que les Allemands bafouaient l’armistice et franchissaient la ligne de démarcation ; Simone Weil, quant à elle, considérait l’armistice comme un acte de lâcheté collective qui ne pouvait être imputé à Pétain seul. Les débats qui se déroulent pendant les trois semaines du procès ne règlent pas cette question.  Vous décrivez toutes les étapes du procès, de l'interrogation du prisonnier jusqu'au délibéré qui condamne Pétain à mort, à l'indignité nationale, et à la confiscation de ses biens, condamnation tempérée par une demande de non-exécution pour « tenir compte du grand âge de l'accusé ». Le général de Gaulle, exaucera ce vœu. La Haute cour savait qu’il ne pouvait en aller autrement. Au lendemain du procès, Mauriac écrit : « Un procès comme celui‐là n’est jamais clos et ne finira jamais d’être plaidé. » Dans la troisième partie de votre livre intitulée « ce passé qui ne passe vraiment pas », vous montrez qu’il avait raison, et vous concluez : « Si le dossier Pétain est clos, le pétainisme n’est pas mort. » Il me semble que c’est en constatant cette permanence du pétainisme, sa présence dans le débat public en 2022 plus de soixante dis-ans après la mort du Maréchal et plus de quatre-vingts ans après son accession au pouvoir que vous avez en quelque sorte remonté le courant à la recherche des raisons et du contenu de cette permanence jusqu’à en arriver à ce procès ni fait ni à faire. Est-ce bien votre démarche ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 31, 2024 • 14min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (3/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Dans ce troisième épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms raconte l'histoire du célèbre Fouquet's, depuis son ouverture en 1898. Elle décrit comment ce lieu est devenu un symbole de pouvoir et de sociabilité dans le Paris de l'époque. Elle évoque notamment le rôle du Fouquet's dans l'histoire du cinéma français et sa transformation en un lieu emblématique de cette industrie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 28, 2024 • 1h

Le Conseil Constitutionnel et la loi immigration / Les révoltes paysannes en Europe

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 26 janvier 2024. Avec cette semaine : Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ET LA LOI IMMIGRATION Le projet de loi sur l’immigration adopté dans un climat de tension par le Parlement le 19 décembre, restreignait le regroupement familial, l’accès des non-Européens à certaines prestations sociales et mettait fin à l’automaticité du droit du sol … Fin décembre, la loi a fait l’objet de quatre saisines du Conseil constitutionnel : celle du président de la République, celle de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et deux saisines de députés et sénateurs de gauche. De l’aveu même du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a porté ce texte, plusieurs dispositions étaient « manifestement et clairement contraires à la Constitution » et certains au sein de l’exécutif espéraient une censure partielle. Le 8 janvier, Emmanuel Macron, lors de la présentation de ses vœux au Conseil constitutionnel, s’était fait sermonner par Laurent Fabius, qui  déclarait que la juridiction qu’il préside n'est « ni une chambre d'écho des tendances de l'opinion, ni une chambre d'appel des choix du Parlement », qui soulignait « une certaine confusion chez certains entre le droit et la politique » avant de rappeler au chef de l’Etat les bases d’un « Etat de droit », et notamment cette règle : on ne peut pas voter une loi dont on sait que certaines dispositions sont contraires à la loi fondamentale. L'occasion de citer son prédécesseur Robert Badinter : « Une loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise, mais une loi mauvaise n'est pas nécessairement inconstitutionnelle ». Dans sa décision rendue jeudi, le Conseil constitutionnel a censuré plus du tiers du texte, dont le durcissement de l’accès aux prestations sociales. Des 86 articles de la loi, 32 ont été censurés en tant que cavalier législatif, en raison de l'absence de lien entre leur objet et celui de la loi. C'est le cas des articles liés au regroupement familial, la mise en place d'une caution pour les étudiants étrangers, la délivrance d'un titre de séjour pour motif de santé ou encore la restriction des prestations sociales (allocations familiales, aide personnalisée au logement…).. Toutes ces mesures avaient été portées par Les Républicains (LR) dans le cadre de l'accord passé avec la majorité pour faire voter la loi. Après la censure du Conseil Constitutionnel, Gérald Darmanin se félicite de la validation de « l’intégralité du texte du gouvernement », LR réclame un « projet de loi immigration 2 » pour y inclure les mesures rejetées, le RN demande un référendum. LES RÉVOLTES PAYSANNES EN EUROPE L'Europe est depuis plusieurs semaines agitée par les révoltes des agriculteurs contre de multiples politiques, bruxelloises et nationales, climatiques ou économiques. Une vague de colère se répand chez les agriculteurs allemands, roumains, espagnols, français ou néerlandais, pour des raisons propres à chaque pays, mais qui se rejoignent dans leur dénonciation unanime de mesures trop contraignantes et trop chères. Souvent revient la question des enjeux climatiques, faisant resurgir un conflit redondant entre le monde agricole et environnemental. La première mèche a été allumée aux Pays-Bas. Les agriculteurs néerlandais se sont engagés dans une révolte nationale contre un plan du gouvernement qui visait à réduire le nombre de vaches de 30 % d'ici 2030, afin de faire baisser les émissions d'azote du pays. Cette colère a résonné en Irlande, où les producteurs laitiers ont manifesté leur mécontentement eux aussi contre des restrictions imposées à l'azote. Même causes, mêmes effets en Belgique. En Allemagne, en revanche, les agriculteurs se mobilisent contre une réforme de la fiscalité qui prévoit en 2026 de supprimer une exonération sur le diesel agricole. Partout, les inquiétudes des agriculteurs se cristallisent autour des répercussions financières de mesures qui mêlent économies budgétaires et décisions écologiques. Mais les politiques climatiques ne sont pas les seules à déstabiliser le monde agricole. En Roumanie et en Pologne, la guerre en Ukraine remet en question les modèles économiques des exploitants locaux. L'ouverture à l'importation des céréales ukrainiennes pour soutenir l'économie de leur voisin en guerre a mis en difficulté leurs producteurs nationaux. Résultat : des centaines de tracteurs et camions de marchandises ont paralysé les routes polonaises et roumaines, et même des voies de passage avec l'Ukraine. Les agriculteurs européens dénoncent tous le Pacte vert européen ou Green Deal qui prône la transition écologique des Etats membres de l'UE, fixe des objectifs de réduction d'usage des pesticides, de développement de l'agriculture biologique et de protection de la biodiversité, mais qui intervient dans un contexte déjà tendu pour les agriculteurs, bousculés par des événements climatiques extrêmes, la flambée de leurs coûts de production et les conséquences commerciales de la guerre en Ukraine. En France, selon un sondage Elabe/BFM 70% des Français pensent que la mobilisation va déclencher « un mouvement social de grande ampleur dans les prochaines semaines ». 89% soutiennent le mouvement (plus que pour les Gilets Jaunes) et 70% approuvent le blocage des routes et refusent toute intervention des forces de l’ordre. Le malaise paysan pourrait vite trouver une traduction dans les urnes : selon le dernier sondage Elabe, 51 % des agriculteurs placent la question du pouvoir d'achat et de la lutte contre l'inflation en tête des enjeux des élections européennes, et 29 % se disent prêts à voter pour la liste Bardella. A quelques semaines du lancement du Salon international de l'agriculture, qui se tiendra du 24 février au 3 mars à Paris, l'exécutif tente une modération.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 24, 2024 • 19min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (2/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Dans ce deuxième épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms se concentre sur l'époque de Napoléon et la façon dont la gastronomie reflète le pouvoir et le raffinement. Elle évoque les figures de Napoléon et de Talleyrand, mettant en lumière leur compréhension de l'importance de la table et de l'étiquette impériale. L'histoire de Carême, le premier chef à mettre en avant sa signature et son image, est également abordée, ainsi que l'évolution de la gastronomie dans la société, notamment l'accessibilité limitée de la classe moyenne à certaines techniques culinaires.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 21, 2024 • 1h 2min

Après la conférence de presse de Macron, quoi de neuf ? / Élections à Taïwan

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 19 janvier 2024. Avec cette semaine : Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.  Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. APRÈS LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE MACRON, QUOI DE NEUF ? Mardi soir, le président de la République a fixé le cap, pour « rendre la France plus forte et plus juste » et tracé trois lignes directrices : « Audace, action et efficacité ». Le chef de l’État s'est concentré sur les réformes de l'Éducation nationale : l'uniforme sera testé dès l'an prochain, dans une centaine d'établissements volontaires en primaire, au collège et au lycée, mais pas en maternelle. Les établissements devront organiser des cérémonies de remise des diplômes, notamment du brevet des collèges. La Marseillaise, sera enseignété  aux enfants en primaire. C’était déjà une obligation depuis 2005, mais tombée en désuétude. Les heures d’instruction civique seront doublées. Ce « réarmement civique » se couple à un « réarmement démographique », visant à pallier la chute de la natalité. Le congé parental sera transformé en un « congé de naissance », mieux rémunéré, ouvert aux deux parents et limité à six mois. Parmi les mesures annoncées, une commission d'experts doit notamment déterminer d'ici au mois de mars « le bon usage des écrans pour nos enfants dans les familles à la maison », comme à l'école. L'ordre qui doit rendre « la France plus forte », s'applique notamment à la lutte contre l'islamisme et au trafic de drogue, qui vise désormais les petites villes et les villages. Pour y remédier, le rythme des opérations dites « place nette » frappant les narcotrafiquants sera accéléré : « dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine ». Dans la fonction publique, la rémunération au mérite sera renforcée. Pour les classes moyennes, une baisse de 2 milliards d'euros d'impôts, longtemps évoquée est désormais actée pour 2025. Emmanuel Macron a annoncé, pour continuer de lever les blocages et les freins à l'innovation, une loi Macron 2 pour la croissance, pour « lutter contre les rentes », et pour la simplification. Il souhaite lancer un acte II de la réforme du marché du travail lancé en 2017 pour atteindre le plein-emploi en 2027. A la clé, des mesures logement et transports. Enfin, pour lutter contre les déserts médicaux, qui sont l'une des premières préoccupations des Français, le chef de l'État a demandé la régularisation des médecins étrangers. Selon lui, contraindre les médecins à s’installer dans les régions en manque n'est pas la bonne solution. Il privilégie une réorganisation du système de santé. Sur les médicaments, la franchise va doubler. ÉLECTIONS À TAÏWAN  Le 13 janvier, Lai Ching-te du Parti démocrate progressiste (DPP) d'inspiration indépendantiste a été élu à la présidence de Taïwan avec 40,1 % des voix. Il s'agit de la troisième victoire consécutive du DPP à la présidentielle, du jamais vu dans la jeune démocratie taïwanaise. Lai Ching-te a profité d'une forte participation de plus de 70 % et de la division de l'opposition, marquée par l'émergence d'un troisième parti populiste, le Parti du Peuple de Taïwan, qui a récolté 26 % des voix en misant sur les enjeux économiques. Le nouveau président perd toutefois sa majorité parlementaire en n’obtenant que 51 sièges à la chambre basse, contre 52 pour le Kouomintang favorable à un rapprochement avec la Chine et 8 sièges pour le Parti du Peuple de Taïwan. Cela risque de compliquer le vote de certaines lois sur la défense, le budget et les échanges avec le continent chinois. Selon le suivi de l’Université Chengchi, si plus de 90 % des habitants de l’île sont des descendants de Chinois, plus de 62 % s’identifient uniquement comme taïwanais, contre 17 % en 1992 ; et 30,5 % se voient comme taïwanais et chinois, contre 46 % il y a trois décennies. Lai Ching-te ne prendra ses fonctions qu’en mai, mais Pékin a répété, dès l'annonce des résultats que sa détermination à réaliser la réunification restait intacte. Les États-Unis ont félicité Lai pour sa victoire, mais en pesant leurs mots à l'heure d'une timide relance diplomatique avec la Chine, depuis le sommet de San Francisco, entre Joe Biden et Xi Jinping en novembre. « Nous ne soutenons pas l'indépendance », a déclaré le président américain tandis qu’une délégation de hauts diplomates américains s’est rendue dimanche à Taipei pour réaffirmer l'appui à l'île. Ces précautions n'ont pas suffi à rassurer Pékin, qui a « déploré fortement » ces félicitations, car elles envoient un « message erroné » aux forces « séparatistes ». Le statut de Taïwan est le sujet le plus explosif dans les relations entre la Chine et les États-Unis. Si Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute volonté expansionniste. Le Quai d’Orsay, comme l’UE, ont félicité « les électeurs » et « les élus », sans spécifier le nom du vainqueur du scrutin.  Au lendemain du scrutin, Taïwan a perdu un de ses rares alliés diplomatiques avec l'annonce par Nauru, un micro-Etat du Pacifique, de la rupture des liens avec Taipei. Taïwan n'est désormais plus reconnu officiellement que par 12 pays dans le monde. Promettant d'être « du côté de la démocratie », le président élu prévoit de « poursuivre les échanges et la coopération avec la Chine », premier partenaire commercial de Taïwan, territoire de 23 millions d'habitants situé à 180 km des côtes chinoises. Un conflit dans le détroit les séparant serait désastreux pour l'économie mondiale : plus de 50 % des conteneurs transportés dans le monde y transitent et l'île produit 70 % des semi-conducteurs de la planète.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 17, 2024 • 18min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (1/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Marion F. Godfroy-Tayart de Borms, historienne spécialiste de la gastronomie et ses chefs. Dans ce premier épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms nous plonge dans l'histoire de la gastronomie et ses chefs, explorant les différents codes de cet art, tels que les couleurs, les saveurs et la santé. Elle illustre comment le bien-vivre et la sociabilité se sont développés à travers les banquets, depuis l'époque des Romains. Elle nous raconte également l'évolution de la cuisine à travers les âges, de la période médiévale raffinée à la Renaissance et les influences nouvelles, soulignant l'importance de la codification et de l'innovation dans l'art culinaire.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 14, 2024 • 1h 4min

Un remaniement, pour quoi faire ? / Israël, toujours plus la guerre

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 12 janvier 2024. Avec cette semaine : Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique. François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. UN REMANIEMENT, POUR QUOI FAIRE ? Mardi, le président de la République a fait le choix de Gabriel Attal pour remplacer Elisabeth Borne à Matignon. Comme elle, issu du Parti socialiste, ce macroniste de la première heure a effectué une trajectoire gouvernementale fulgurante et, en moins de six mois Rue de Grenelle, une impressionnante ascension dans l'opinion. Sa nomination est un pari pour tenter de retrouver, avant les européennes, « l'audace » et le « mouvement » du début du premier quinquennat. Sur X (anciennement Twitter), Emmanuel Macron a défendu « la fidélité à l'esprit de 2017 : dépassement et audace ». Cette nomination s’inscrit dans la ligne de ses vœux aux Français, dans lesquels il insistait sur la nécessité d'un « réarmement » dans un certain nombre de domaines, « civique » notamment. L'Élysée précise qu’il s’agit d’« un choix de fond pour une nouvelle phase du quinquennat ». Gabriel Attal est attendu l'arme au pied par les oppositions qui n'ont vu en lui qu'un fac-similé du Président. Éric Ciotti (LR) dénonce « la communication permanente », Jean-Luc Mélenchon (LFI) moque un simple « porte-parole », le communiste Ian Brossat « un clone » et Olivier Faure (PS) juge qu'« Emmanuel Macron se succède à lui-même. » Dans la majorité, nombre de députés ont salué « l'élan » espéré via cette nomination. D'autres, tout en lui reconnaissant un grand sens politique et un « art consommé de la communication », estiment qu'il incarne le « désidéologisation de la politique ». Dans son discours d’arrivée à Matignon, Gabriel Attal a tenu à reprendre son thème fétiche des classes moyennes, de ceux « qui travaillent et qui financent nos services publics et notre modèle social » et qui « ne s'y retrouvent plus ». Le quotidien L’Opinion liste les douze travaux du tout nouveau chef du gouvernement : Vaincre le chômage ; Rembourser la dette ; Restaurer l’autorité ; Sauver la planète ; Réussir les Jeux Olympiques ; Assurer la survie du macronisme ; Vaincre le Rassemblement national ; Convaincre la droite ; Calmer l’aile gauche ; Relever le niveau à l’école ; Faire face aux urgences ; Apprivoiser les poids lourds. Le défi le plus proche est celui des élections européennes de juin prochain qui s'annoncent difficiles pour la majorité face au Rassemblement national et qui seront une étape majeure avant la présidentielle de 2027 et la succession d'Emmanuel Macron. *** ISRAËL, TOUJOURS PLUS LA GUERRE ? Trois mois après l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, Israël est toujours plongé dans la guerre et rien ne semble indiquer une prochaine sortie de crise. Le conflit pourrait même entrer dans une nouvelle phase. L'assassinat ciblé le 2 janvier, à Beyrouth, de Saleh al-Arouri, numéro deux de la branche politique du Hamas, réveille la crainte qu'il ne prenne une dimension régionale avec l'ouverture d'un nouveau front au nord d'Israël. « Le crime que constitue l’assassinat de Saleh Al-Arouri au cœur de la banlieue sud de Beyrouth est une grave agression contre le Liban (…) et ne restera pas sans riposte ou impuni », a promis le Hezbollah. Le ministère iranien des affaires étrangères a déclaré que l’assassinat de Saleh Al-Arouri allait donner encore plus de motivation à l’« axe de résistance » contre Israël. Un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé que « Tsahal est prête à faire face à tous les scénarios », autrement dit à une guerre sur plusieurs fronts au sud à Gaza, au nord au Liban et en Syrie, sans compter de possibles tirs de missiles des Houthis yéménites alliés de Téhéran ou de milices pro-iraniennes depuis l'Irak. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant a rappelé les objectifs des forces de défense israéliennes : le retour des otages israéliens, le démantèlement militaire et opérationnel du Hamas, la suppression de la menace sécuritaire dans la bande de Gaza. Cependant, l’armée a besoin de clarifications, afin de réduire le nombre de ses troupes au sol. Un redéploiement attendu en janvier est déjà signalé. Tsahal souhaite préserver ses réservistes pour une guerre longue, qui coûte quelque 100 millions d’euros par jour, et préparer une éventuelle poursuite de la guerre au nord du pays, contre le Hezbollah libanais. D'importants renforts militaires ont été déployés en Cisjordanie ainsi qu'à la frontière avec le Liban. Le 6 janvier, l'armée israélienne annonçait avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza » : seules des bandes de miliciens isolés y agiraient encore. Plus de 80% de la population dans la bande de Gaza a dû abandonner ses foyers, plus de 22.000 personnes, civils et combattants, ont été tuées et 7.000 sont portées disparues, selon le ministère de la santé de Gaza. L'armée israélienne reconnaît implicitement que les deux tiers d'entre eux sont des civils, et non des combattants ennemis. De son côté, elle a perdu 175 soldats depuis le début de son offensive terrestre, le 27 octobre. En amont de la visite du secrétaire d’État américain Anthony Blinken dans la région, le ministre israélien de la Défense a présenté pour la première fois depuis le 7 octobre des pistes pour l'après-guerre. Dans son scénario, pas de retour des colons israéliens dans la bande de Gaza mais une administration locale validée par Israël, qui garderait le contrôle militaire du territoire. Ce plan est contesté au sein même du gouvernement israélien, dont les ministres ultra-nationalistes sont favorables à l'implantation de colonies. Benyamin Netanyahou, qui a besoin de leur soutien pour garder la majorité à la Knesset, ne s'est pas encore prononcé clairement.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 10, 2024 • 28min

Bada : les questions du public (Jacques Delors et Brexit)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 7 janvier 2024. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.  Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 7, 2024 • 1h 5min

L’héritage européen de Jacques Delors à l’heure de l’impérialisme russe / Le naufrage du Brexit

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 7 janvier 2024. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.  L’HÉRITAGE EUROPÉEN DE JACQUES DELORS À L’HEURE DE L’IMPÉRIALISME RUSSE Jacques Delors l'ancien président de la Commission européenne s'est éteint, le 27 décembre, à 98 ans. Entré en fonction à Bruxelles en janvier 1985, l'ancien ministre des Finances français prévient « L’Europe n’a d’autre choix qu’entre la survie et le déclin. Il occupera son bureau bruxellois durant dix années consécutives, et marquera la construction européenne de son empreinte, au point que la presse américaine le baptise le « tsar de Bruxelles ». Son impulsion est décisive dans l’adoption de l’Acte unique, qui donne naissance au marché unique européen. Dans ses Mémoires, Jacques Delors donne à ce marché une triple fonction : organiser « la compétition qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit. » Suivront le traité de Maastricht, la monnaie commune, la création des fonds de cohésion pour soutenir l’élargissement de l’Union à des entrants moins bien lotis économiquement que les membres fondateurs, ou encore le programme d’échanges universitaires Erasmus. Jacques Delors était devenu le partenaire de nombreux chefs d'État et de gouvernement engagés comme lui en faveur de la construction européenne : le Chancelier allemand Helmut Kohl, le Premier ministre belge Jean-Claude Dehaene, le chef du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez et François Mitterrand. En 2015, il a été nommé « citoyen d'honneur de l'Europe » troisième personnalité à être ainsi distingué, après Jean Monnet en 1976 et Helmut Kohl en 1998. Si Jacques Delors quitte Bruxelles, en janvier 1995, avec la satisfaction d'avoir rempli sa mission, il s'en va aussi avec le regret de constater, comme bien d'autres mais en l'ayant vécu de l'intérieur, à quel point l'Europe reste un nain politique. Il reste donc un long chemin à parcourir. Il va s'y employer, dans la mesure de ses moyens, avec sa fondation, Notre Europe. En 2021, il finira par porter sur l’Union européenne un regard critique, dans son interview testamentaire au Point constatant qu’« À vingt-sept, on s'éloigne des projets qui étaient ceux de Jean Monnet ou Robert Schuman. Du moins, on les rend beaucoup plus difficiles. Rien que le fonctionnement d'une Commission européenne à vingt-sept, déjà... » Pascal Lamy, son ancien directeur de cabinet, confie que Jacques Delors avait conscience de la difficulté de la situation actuelle, dans laquelle un seul des 27 peut jouer contre les 26 autres, voire, comme l’a fait récemment Viktor Orban monnayer son vote sur l’adhésion de l’Ukraine. Au moment où Jacques Delors disparait, deux questions se posent : face aux régimes illibéraux « la compétition qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit » va-t-elle passer du marché aux marchandages ? Face à l’impérialisme russe l’Europe est-elle toujours un nain politique ? *** LE NAUFRAGE DU BREXIT Le 1er janvier 2021 la Grande Bretagne est sortie de l'Union européenne. Sept ans après le référendum qui a vu les partisans du divorce l'emporter, un sondage de l'institut Opinium publié par « The Guardian » note que les Britanniques ne sont désormais plus que 22 % à juger que la séparation a été une bonne chose pour le Royaume-Uni. L'institut a demandé à 2.000 électeurs de juger si la sortie de l'UE avait eu un effet positif ou négatif dans différents domaines. Résultat : les avis positifs ne l'emportent pour aucune question. Seul un sondé sur dix estime que la sortie de l'UE a amélioré sa situation financière personnelle ou optimisé les salaires, quand 63 % la rendent responsable d'une partie de l'inflation. « Une nette majorité de l'opinion publique estime désormais que le Brexit a été néfaste pour l'économie britannique, a fait monter les prix dans les magasins et a entravé les tentatives du gouvernement de contrôler l'immigration », résume le quotidien. En 2023, 29.437 migrants ont fait la traversée, contre 45.774 en 2022 qui avait été une année record, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur publiés le 1er janvier. Une autre enquête, menée auprès des entreprises, montre que les sociétés travaillant avec l'UE se plaignent des nouvelles règles douanières. Christopher Hayward, le président du conseil d'administration de la City of London Corporation, l'organisation qui gère le quartier financier de Londres, estime que « Le Brexit a été un long et douloureux divorce. La confiance a été anéantie. » Selon un sondage de la British Chambers of Commerce de décembre, 2023, 60 % des exportateurs vers l'UE estiment que les échanges commerciaux sont plus difficiles qu'il y a un an. Or, toutes les obligations liées au Brexit ne sont pas encore en place. Les contrôles sanitaires sur les importations n’entreront en vigueur que cette année. Pour le gouvernement de Rishi Sunak, 2024 s’ouvre dans l’appréhension d’une défaite électorale, sur fond de prédictions économiques moroses et d’un retournement d’opinion sur le Brexit Quelques sondages mesurent même un « Bregret », le regret du Brexit… Après quatorze ans au pouvoir, cinq premiers ministres, un Brexit et divers scandales, les tories sont devancés d’au moins quinze points par le Labour dans toutes les enquêtes d’opinion. Toutefois, contrairement aux précédentes le Brexit ne devrait pas s'imposer comme un thème central des élections législatives qui auront lieu cette année.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 3, 2024 • 13min

Bada : Laurent de Wilde, pianiste, écrivain et homme de radio (5/5)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Laurent de Wilde et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023. Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Laurent de Wilde, pianiste de Jazz, compositeur, producteur, écrivain et homme de radio.  Dans ce cinquième et dernier épisode, il nous décrit également l’économie musicale aujourd’hui et le système de protection des interprètes : l’Adami - Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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