Yann Bucaille-Lanrezac, fondateur du Café Joyeux, partage son parcours inspirant qui allie passion et engagement social. Il évoque l'importance de redonner de l'autonomie aux personnes en situation de handicap grâce à des emplois valorisants. Le café ne se contente pas de servir des boissons mais crée des relations humaines authentiques. Yann discute aussi des défis financiers et de l'inclusivité dans le monde du travail, tout en mettant en lumière l'impact positif et la mission sociale forte de son entreprise.
Les Cafés Joyeux offrent des emplois à des personnes en situation de handicap, favorisant ainsi leur inclusion sociale et professionnelle.
Yann Bucaille-Lanrezac, co-fondateur, illustre le passage d'un parcours traditionnel à un engagement social fort dans l'entrepreneuriat.
Les employés des Cafés Joyeux développent leur autonomie et leurs compétences, améliorant leur confiance et leurs interactions sociales au sein de la communauté.
Les clients jouent un rôle crucial dans ce processus d'inclusion, devenant plus sensibles et conscients des défis rencontrés par les personnes handicapées.
Le modèle économique des Cafés Joyeux démontre qu'une entreprise peut allier rentabilité et impact social positif, générant ainsi un retour sur investissement social significatif.
Deep dives
La mission des Cafés Joyeux
Les Cafés Joyeux visent à offrir des opportunités d'emploi aux personnes mises à l'écart en raison de leur handicap, touchant environ 700 000 individus en France. Cette initiative démontre l'importance de l'inclusion sociale, permettant aux employés de retrouver leur dignité à travers un travail valorisant. Le café devient un lieu où la mission de l'inclusion se traduit concrètement, en transformant les préjugés et en favorisant les interactions sociales. Ainsi, le Café Joyeux devient un modèle d'entrepreneuriat social où chacun joue un rôle dans la construction d'un environnement chaleureux et accueillant.
L'équilibre financier et les dons
Après sept années d'activité, les Cafés Joyeux atteignent un équilibre financier en ayant généré plus de 10 millions d'euros en dons. Le concept de licorne sociale émerge, symbolisant une réussite qui combine rentabilité et impact social. Les chiffres soulignent l'importance de soutenir des initiatives à vocation sociale, même si leur valorisation économique reste à améliorer. C'est cette approche qui crée un modèle durable tout en intégrant les valeurs humaines dans la gestion d'entreprise.
L'impact sur les employés
Les employés des Cafés Joyeux rapportent des gains significatifs en autonomie et en interaction sociale, avec 93 % des équipiers affirmant avoir gagné en confiance. Cette amélioration est le résultat de l'accompagnement et de la formation dispensés, créant un environnement positif et motivant. Les témoignages soulignent que les personnes en situation de handicap sont tout aussi capables que leurs pairs, renforçant l'idée que l'inclusion profite à tous. Au final, travailler au Café Joyeux permet aux équipiers de s'épanouir et de redéfinir leur place dans la société.
Les clients et l'inclusion
Les clients des Cafés Joyeux ne sont pas seulement des consommateurs, mais deviennent des acteurs de l'inclusion, avec 85 % d'entre eux développant une sensibilité accrue envers les personnes en situation de handicap. Cette interaction contribue à diminuer les stéréotypes et à promouvoir une compréhension mutuelle entre les clients et les équipiers. En intégrant des équipes diversifiées au sein des cafés, les clients découvrent la richesse humaine et l'importance de la solidarité. Cela renforce le message que chaque personne, peu importe son handicap, mérite une place et un rôle dans la société.
Le parcours entrepreneurial de Yann
Yann Bucaille-Lanrezac, co-fondateur des Cafés Joyeux, partage son parcours d'entrepreneur qui a démarré dans le monde de la voile et s'est transformé en un projet social. Fort de ses expériences dans des entreprises familiales liées aux énergies renouvelables, il a décidé de se consacrer à l'entrepreneuriat social. Ce passage du monde des affaires à un projet d'inclusion témoigne d'une quête de sens et de contribution à la société. Yann incarne une vision optimiste où l'entrepreneuriat peut concilier rentabilité et impact social, et aspire à montrer que même des initiatives à but non lucratif peuvent prospérer.
Formation et développement des équipiers
Les Cafés Joyeux ont mis en place un cadre de formation pour les équipiers afin de favoriser leur autonomie sur le marché du travail, avec pour résultat des diplômes reconnus par l'État. En intégrant des modules variés, allant de l’hygiène à la relation client, cette formation offre des compétences essentielles aux employés, leur permettant d'évoluer dans le milieu professionnel. Les retours des diplômés révèlent une confiance retrouvée, transformant leur image et celle des personnes en situation de handicap. Cette initiative s'inscrit dans une démarche d'intégration et d'égalité des chances sur le lieu de travail.
Le rôle des pilotes dans l'ouverture de nouveaux cafés
L'ouverture de nouveaux Cafés Joyeux est souvent facilitée par des individus passionnés qui agissent en tant que pilotes dans leur communauté. Ces pilotes, généralement des membres de la famille ou des amis, s'engagent à lever des fonds et à fédérer des équipes pour soutenir la mission d'inclusion sociale du projet. En partageant leur vision et leurs efforts, ils aident à créer des lieux de travail valorisants pour des personnes exclues. Ce modèle collaboratif prouve que l'engagement local et la passion peuvent transformer des rêves en réalité.
Vers une expansion des cafés joyeux
Il existe une forte demande pour ouvrir des Cafés Joyeux dans différentes régions, avec près de 1500 demandes qualifiées reçues à ce jour. Cependant, l'expansion nécessite de trouver un modèle durable qui préserve la qualité et l'essence du café, tout en intégrant des équipes diversifiées. Les futurs projets incluront plusieurs nouvelles ouvertures à travers la France et à l'international, en mettant l'accent sur des emplacements stratégiques. Le défi reste de maintenir cette vision d'inclusion tout en répondant à des contraintes économiques.
SROI et impact social
L'étude menée par l'ESSEC pour évaluer le SROI, ou Social Return on Investment, des Cafés Joyeux révèle une valeur créée de 69 millions d'euros, illustrant l'énorme impact social du projet. Cette mesure démontre que l'entrepreneuriat social peut générer des bénéfices significatifs, tant économiques que sociétaux. La prise de conscience générée par les Cafés Joyeux encourage le dialogue autour de l'inclusion, cambiando la perception des personnes en situation de handicap dans le monde professionnel. Ce modèle illustre comment le succès économique et social peuvent être en synergie, soulignant l'importance d'investir dans des modèles inclusifs.
Cet épisode a été enregistré dans le cadre du Podcasthon, l’événement caritatif qui mobilise la grande famille des podcasteurs avec plus de 1 650 participants engagés. Rendez-vous sur podcasthon.org pour en savoir plus sur cette superbe initiative.
Travailler est un privilège.
En France, 1% de la population est exclue de l’écosystème économique à cause de son handicap, et cette statistique grimpe à 7 % pour la population en âge de travailler.
Dans son ancienne vie de marin, Yann Bucaille-Lanrezac était déjà engagé sur le plan social avec son association Emeraude Voile Solidaire. Il proposait des virées en bateau pour une bouchée de pain aux personnes défavorisées.
Un jour, l’un des participants lui dit “c'est pas juste. Oui, Capitaine, je suis handicapé, mais je veux un métier. Comme toi, je veux être utile”.
La mission s’est révélée à Yann. En 2017, il lance avec sa femme Lydwine, le Café Joyeux, un café qui propose un job aux personnes mises à l'écart à cause de leur handicap.
Les employés sont encadrés pour dépasser leur handicap et servir les clients “avec le cœur”… et l’impact est phénoménal.
Selon une étude réalisée par l’ESSEC,
93% des équipiers interrogés disent qu'ils ont gagné en autonomie
99% d’entre eux ont renforcé leurs interactions sociales
85% ont développé des compétences transférables en dehors des Café Joyeux.
Le SROI (Social Return on Investment) serait de 69 millions d'euros annuels, soit plus de trois fois supérieur au CA réel.
26 Cafés Joyeux ont vu le jour à travers le monde, de Rennes à New York en passant par les Champs Elysées.
Dans cet épisode exceptionnel, j’ai eu la chance de rencontrer Yann et l’un de ses équipiers, Aurélien qui me parle de son travail et de son quotidien en tant que “Joyeux”.
Une masterclass de l’entrepreneuriat social. Profondément émouvant, inspirant et empreint de bienveillance. Un format différent et spontané, nous avons hâte d’avoir vos retours.
TIMELINE:
00:00:00 : Inauguration du Café Joyeux à Manhattan et importance de la mission
00:26:52 : Équipiers, skippers et centres de formation : la structure
00:42:46 : Pourquoi et comment recruter une personne en situation de handicap
01:01:47 : Entre rentabilité et impact, la pérennité du modèle au-delà de la générosité
01:15:24 : Une forme juridique novatrice et comment exister face à des géants comme Starbucks
01:37:09 : Témoignage d'Aurélien, un équipier du Café Joyeux
01:58:03 : Avoir une mission et une vision avant d'avoir une vocation et une offre
02:03:30 : Les meilleurs cafés du monde : comment répéter le modèle partout en France et au-delà
02:22:26 : L'impact phénoménal : gain d'autonomie, augmentation des interactions sociales...
02:32:16 : Comment se déroule le recrutement pour les Joyeux
02:56:54 : Marin un jour, marin toujours : le voilier Café Joyeux
03:06:31 : De la navigation à l'hospitalité : la rencontre déterminante avec Théo
