Qu’est-ce qui empêche d’arrêter de boire de l’alcool ?
Jan 13, 2025
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Michael Nazila est professeur et auteur, expert en alcool. Amine Benjamina est chef de service en psychiatrie et addictologie. Laurent Beg de Shankland est professeur en psychologie sociale. Ils discutent des défis sociaux liés à l'abstinence, notamment la perception négative des abstinents lors d'événements. Ils abordent aussi l'impact de l'alcool sur la santé et l'évolution des perceptions envers l'abstinence. Enfin, des conseils pratiques sont partagés pour réussir un mois sans alcool.
L'alcool joue un rôle central dans les interactions sociales en France, créant à la fois convivialité et jugement pour ceux qui choisissent de ne pas boire.
Le mois de janvier sans alcool, bien que souvent moqué, gagne en popularité et offre un espace pour réfléchir sur nos habitudes de consommation.
Les représentations médiatiques de l'alcool normalisent la consommation, mais il est crucial de développer une conscience critique de ces images.
Deep dives
L'impact culturel de l'alcool en France
L'alcool est profondément ancré dans la culture française, considéré comme un vecteur de convivialité et de bonheur, particulièrement le vin. Cependant, cette vision positive est en contradiction avec les statistiques alarmantes concernant la santé publique, où environ 50 000 décès par an sont attribués à une consommation excessive d'alcool. L'alcool est souvent célébré dans les médias et le cinéma, ce qui contribue à la stigmatisation de ceux qui choisissent de ne pas boire. Ce décalage entre l'image sociale de l'alcool et ses conséquences néfastes rend difficile la décision d'arrêter de boire pour beaucoup de personnes, qui craignent le jugement des autres.
Le défi du Dry January
Le mois de janvier sans alcool, ou Dry January, est une initiative qui incite les gens à faire le point sur leur consommation d'alcool et à en réduire la fréquence. Bien que souvent moqué, le dry January a gagné en popularité avec environ cinq millions de participants en France cette année, malgré la résistance de certains lobbies viticoles. Cette initiative offre un espace convivial pour réfléchir sur les habitudes de consommation, sans nécessairement promouvoir l'abstinence permanente. Elle permet également de parler ouvertement des effets de l'alcool sur la santé, stimulant ainsi des changements durables de comportement.
Les dangers de la consommation d'alcool
Une consommation excessive d'alcool est liée à plus de 200 maladies diverses, dont des troubles somatiques et psychologiques, ainsi que des accidents et violences. La consommation d'alcool peut entraîner des problèmes de santé physique, notamment des maladies du foie et des cancers, affectant de manière disproportionnée certaines populations comme les femmes. Lorsqu'une personne cesse de boire, des améliorations notables peuvent apparaitre rapidement, comme une diminution du cholestérol et de la tension artérielle. Ces bénéfices soulignent l'importance de campagnes éducatives pour mieux comprendre les effets de l'alcool sur la santé.
Influence des médias sur la perception de l'alcool
Les médias et les séries télévisées jouent un rôle significatif dans la perception de l'alcool, souvent en le présentant comme un élixir de sociabilité et de charme. Des études montrent que des personnages de films et de séries qui boivent sont souvent dépeints de manière attrayante, influençant ainsi les spectateurs à adopter des comportements similaires. La représentation romancée de l'usage de l'alcool contribue à normaliser sa consommation, même dans des contextes problématiques. Par conséquent, une prise de conscience critique de ces représentations est essentielle pour démystifier les effets de l'alcool et encourager des habitudes de consommation plus saines.
Les obstacles à l'abstinence et le regard des autres
Un frein majeur à l'arrêt de la consommation d'alcool est la pression sociale et le regard des autres sur ceux qui ne boivent pas. Souvent, les personnes choisissant de ne pas consommer de l'alcool peuvent se sentir jugées ou perçues comme ennuyeuses dans des environnements sociaux. Cependant, il y a une évolution vers une acceptation accrue de l'abstinence, encouragée par des mouvements comme le dry January, qui aident à normaliser le choix de ne pas boire sans stigma. Cela ouvre la voie à plus d'individus pour s'affirmer dans leur choix de réduire ou d'éliminer leur consommation d'alcool.
durée : 00:45:11 - Grand bien vous fasse ! - par : Ali Rebeihi - Ce lundi, on s'interroge sur la place que prend l'alcool dans nos rapports sociaux : y a-t-il des injonctions sociales qui nous poussent à boire ? Comment arrêter de boire sans appréhender les remarques désobligeantes des uns et des autres ?
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