
Contact - avec Stéphan Bureau
Stéphan Bureau mène de longs entretiens avec des invités qui pensent, créent ou façonnent notre monde. Dans l’air du temps sans être dans l’actualité brûlante, Contact se veut une tribune plurielle pour sortir des sentiers battus du prêt-à-penser.
Latest episodes

Mar 28, 2024 • 1h 17min
« Le marché est totalement décorrélé de la réalité de la croissance. » Entretien avec Raphaël Rossello, auteur et banquier d’affaires
À l’heure des déficits record en France, au Québec et ailleurs dans le monde, le banquier d’affaires Raphaël Rossello pose une question troublante : la croissance des 50 dernières années s’est-elle faite à crédit ? Avons-nous emprunté pour continuer à protéger notre confort, alors que les gains de productivité ne suffisaient plus ? Une illusion construite par une classe “managériale” qui ne s’encombre plus du monde réel pour créer ce que l’on appelle de la richesse. L’hypothèse du banquier soulève d’autres questions, troublantes. Le cours de l’or est-il artificiellement verrouillé depuis des années ? Le dollar américain est-il le reflet de sa véritable valeur ? Notre richesse, nos petits patrimoines, sont-ils aussi dopés par une croissance artificielle ? La réponse du banquier à cette dernière question n’est pas rassurante. Prenez le solde de vos actifs et divisez-le par 2, voire par 3, pour obtenir la juste valeur ! Raphaël Rossello est un banquier dissident qui rejette l’idée de la mondialisation heureuse. Un pacte signé, dit-il, avec le Diable marché qui a engendré la fragilisation de 500 millions de citoyens occidentaux, victimes de ce qu’on pourrait qualifier de délocalisation de la classe moyenne. Rossello a introduit plus de 100 entreprises en bourse au cours de sa carrière et signé plusieurs ouvrages économiques. Le plus récent s’intitule Demain : La fin de l'insouciance ?Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Mar 26, 2024 • 1h 15min
« Je préfère mourir plutôt que fermer ma gueule. » Entretien avec Christian Perronne, médecin et spécialiste des virus
Quel bilan faire de la pandémie, quatre ans plus tard ? Le Dr Christian Perronne est au nombre de ceux qui conservent un goût très amer de cet épisode et, plus encore, estime que les autorités, en France et ailleurs, ont menti aux citoyens. Sa parole, respectée et sollicitée pendant de nombreuses années dans les grands médias, est aujourd’hui disqualifiée. « Du jour au lendemain, j’ai basculé dans la trappe des charlatans. » Traîné devant le comité d’éthique de l'Ordre des médecins, Christian Perronne est totalement blanchi par la chambre disciplinaire, en octobre 2022, de tout ce qui lui était reproché … dans l’indifférence générale. Le Dr Perronne dénonce tout particulièrement l’influence démesurée de l’industrie pharmaceutique sur les politiques de santé publique et la pratique de la médecine « déshumanisée » d’aujourd’hui. Christian Perronne a été chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches en France. Spécialiste des virus internationalement reconnus, il a conseillé plusieurs gouvernements en matière de santé publique. En 2009, en tant que vice-président du European Advisory group of experts on immunisation «ETAGE», il conseille la politique vaccinale européenne pour l’OMS et occupe des responsabilités dans des groupes de travail à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Son plus récent livre, publié en 2022, s’intitule Les 33 questions auxquelles ils n'ont toujours pas répondu.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Mar 21, 2024 • 1h 14min
« Il faut toujours aller à contre-courant, parce que ce sont les poissons morts qui suivent le courant. » Entretien avec le journaliste et auteur Franz-Olivier Giesbert.
Franz Olivier Giesbert a tutoyé pendant plus de quarante ans tous les géants de la politique française. Mitterrand et Chirac ayant une place toute particulière dans le cœur de ce grand journaliste, chroniqueur de l’époque et romancier à ses heures. FOG, pour les intimes, est pendant des décennies, partout, dans toutes les photos quand on cherche bien, comme le fameux Charlie! Journaliste et patron de presse, il travaille au Nouvel Observateur, au Figaro et au Point. Un parcours professionnel qui se calque sur son parcours politique; s’il a déjà eu le cœur à gauche, ce n’est plus le cas. Il dénonce aujourd’hui les « escrologistes » et toutes les dérives de la gauche identitaire. L’immigration incontrôlée et l’endettement calamiteux de nos fragiles pays demeurent cependant pour lui, les pires dangers qui pèsent sur nos destins. Des échecs colossaux qui sont le fait d’un manque de courage égal, à droite comme à gauche, dans le diagnostic rendu par FOG. Il publiait l’automne dernier Tragédie Française, troisième tome de son Histoire intime de la Vème République.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Mar 14, 2024 • 1h 27min
« Ce que font les Israéliens est totalement contraire au droit international. » Jacques Baud, spécialiste du renseignement
La guerre que livre Israël contre le Hamas pourrait-elle s'avérer contre-productive ? Est-il seulement possible d'éradiquer l'organisation qui a mené les attaques sanglantes du 7 octobre ? Jacques Baud, auteur de plusieurs livres sur la guerre en Ukraine, vient tout juste de publier un nouvel ouvrage sur le conflit israélo-palestinien : Opération le déluge d'al-Aqsa : 75 ans d'une guerre entre Israël et la Palestine. À l'opposé de ce qu'il qualifie de narratif dominant, l'ancien espion suisse est très critique de la campagne militaire israélienne à Gaza, en contravention avec les principes du droit international. Les gains tactiques enregistrés par Tsahal sur le terrain masquent, selon Baud, les périls stratégiques qui s'annoncent pour Israël. « En chassant des terroristes, ils créent du terrorisme. » Pour notre invité, la résistance palestinienne à l'occupation explique l'attaque du 7 octobre et doit être vue comme une opération militaire davantage que terroriste. Une lecture des événements qui ne fera certainement pas l'unanimité ! Jacques Baud a travaillé à l'OTAN et a été chef de la doctrine des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Mar 7, 2024 • 1h 13min
« Vous croyez vraiment que les familles bourgeoises de ma ville vont mettre leurs enfants dans une école où y’a 80% d'enfants issus de l’immigration ? » Entretien avec Robert Ménard, maire de Béziers et fondateur de Reporters sans frontières
« Je ne mens pas aux gens qui votent pour moi. » Sont-ce là les paroles d’un homme qui pourrait être candidat aux présidentielles françaises de 2027 ? Robert Ménard ne refuse plus l'hypothèse et confirme dans l'entretien qu'il nous accordait lundi le 4 mars qu'il y pense sérieusement. Ménard est le maire très médiatisé de Béziers depuis 2014. Ancien journaliste et fondateur de l'organisation Reporters sans frontières, Ménard a fait de sa ville le puissant haut-parleur de sa vision politique. L'homme est de droite, l'assume pleinement mais réclame aussi le droit d'inventaire. Il n'est pas toujours là où on l'attend sur l'échiquier. Pas question pour cet inclassable de signer un bail à long terme avec une formation politique. Il se donne le droit de changer d'opinion ET de se tromper. Un espace et un discours rarement réclamés par les politiciens traditionnels. Il est émotif aussi et ne le cache pas. Les souvenirs de son père, évoqués lors de notre entretien, vont venir embrumer son regard et moduler sa voix. Le politicien n'a cependant aucun état d'âme quand vient le temps de dénoncer la menace que fait peser la Russie sur l'espace européen. Il appuie le président Macron qui refusait d'exclure l'envoi de soldats européens pour soutenir l'armée ukrainienne. Robert Ménard s'interroge même sur la nécessité de déclarer la guerre à la Russie avant qu'il ne soit trop tard, tout en se refusant à formuler une réponse définitive à cette angoissante possibilité.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Feb 29, 2024 • 1h 25min
« Je suis chanceux d’enseigner dans une université du Kazakhstan où on a une réelle liberté académique. » Entretien avec Jean-François Caron, politologue, professeur à l’université de Nazarbaïev, Kazakhstan.
Jean-François Caron est un professeur de science politique canadien, exilé au Kazakhstan depuis 8 ans, où il enseigne la philosophie politique à l'université Nazarbaïev. Exil "conscient et volontaire", se plaît-il à dire, sans doute avec une légère envie de provocation ! Il a récemment été "annulé" - sans explication, aucune - deux heures avant de prendre la parole devant un comité de la Chambre des communes qui l'avait invité à témoigner sur l'évolution de la politique étrangère du pays. « Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien. » Un exemple de censure flagrant qui fait dire au professeur Caron que la liberté d'expression est peut-être aujourd'hui plus grande dans certains pays totalitaires qu'elle ne l’est au Canada ! Avec le recul, il est convaincu que d’avoir rappelé, lors de certaines entrevues dans les médias, la collaboration entre l’Ukraine et les forces nazies pendant la Seconde Guerre mondiale est très probablement son “crime originel. Une vérité historique qu’il aurait été préférable de taire au début du conflit déclenché en 2022 par la Russie ? Dans cet entretien, Jean-François Caron explique comment la “morale” dispensée par les diplomates canadiens depuis 20 ans a miné le fameux soft power dont le pays s'enorgueillissait. Il revient sur les dangers du communautarisme canadien, la guerre en Ukraine, la crise de la Covid et la tentation du “totalitarisme soft” qui guette nos vieilles démocraties libérales. Le professeur Caron a écrit une douzaine de livres, le plus récent est Homo Superstes, publié aux Presses de l’Université Laval. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Feb 22, 2024 • 59min
« L'Occident, c’est tout ce que nous avons! » Entretien avec l’écrivain et journaliste Kamel Daoud
Faut-il venir d’un pays qui a traversé la guerre civile et obtenu l’indépendance au bout du fusil pour chérir, sans mauvaise conscience, l’héritage de notre civilisation? Kamel Daoud est Algérien, journaliste, romancier et un observateur unique de ce déclinisme qui nous gangrène. “ La figure la plus fascinante en Occident, c'est le crucifié, le martyr. Vous êtes une culture à la fois de l'agression et de culpabilité, et c'est pour ça qu'on vous culpabilise très facilement, que vous êtes une société divisée en deux.” Pourtant, avons-nous déjà vu des réfugiés, illégaux, partir de Syrie ou de Libye pour cogner à la porte de l’Arabie Saoudite, de la Russie ou de la Chine ? Comment expliquer que ceux qui nous livrent la guerre sainte rêvent aussi d’envoyer leurs enfants vivre et étudier en Allemagne ou en France ? Des questions fécondes, fascinantes qui émergent dans un des dialogues les plus musclés et exigeants de la courte aventure de Contact. Une conversation sur la crête d’un volcan entre un “arabe” et un “chrétien”, identités courtes et trompeuses qui portent en elles les germes du malentendu. Kamel Daoud a remporté le Goncourt du premier roman en 2015 avec Meursault, contre-enquête. Il écrit, chaque semaine, un texte éditorial dans le magazine Le Point. Dans notre entretien, il nous parle aussi de son envie de briller, de son respect de l’argent, “toute liberté se paye” et des risques de la pensée commune ; “ce qui nous dispense de penser, c’est d’être avec le troupeau.” Il refuse d’ailleurs, sur la question palestinienne et des attentats du 7 octobre, de se laisser enfermer dans le discours…attendu.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Feb 20, 2024 • 60min
“J’essaie de combattre cette pensée que le racisme définit notre expérience dans la vie.” Entretien avec Murielle Chatelier, cofondatrice de l'Association des Québécois unis contre le racialisme (AQUR)
Quand la parole est susceptible d’être perçue, à tort ou à raison, comme une offense raciste ou une micro-agression, plusieurs préfèrent se taire. Murielle Chatelier, fille d’immigrants haïtiens et cofondatrice de l’Association des Québécois unis contre le racialisme (AQUR), a choisi de ne pas se taire. Pire, elle a une parole dissidente. Elle refuse d’être réduite à sa couleur de peau et se demande pourquoi nous avons collectivement remis la race au centre du débat. « Vous êtes noir, vous vivez nécessairement du racisme. Vous êtes blanc, vous avez des privilèges. » Éliminer la race pour penser, voire panser, le corps social, devrait plutôt être notre objectif commun. Loin de nier l’existence du racisme au Québec, Murielle est néanmoins convaincue qu’ « aujourd’hui, la race ne peut pas t'empêcher d’accomplir ce que tu as à accomplir. » Ses propos, qu’elle juge pourtant banals, font d’elle une cible de choix sur les réseaux sociaux. « Je ne sais pas combien de fois on m’a traité de nègresse de maison! » Je suis perçue comme une « traître ». Cela n’est sans doute pas étranger non plus à sa critique soutenue des formations Équité, Diversité et Inclusion (EDI), de plus en plus imposées dans les milieux de travail.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Feb 15, 2024 • 1h 11min
« Pour la Russie, l'arme principale c'est l'information pour peser sur les destinées mondiales. » Entretien avec David Colon, historien spécialiste de la désinformation
La vérité serait la première victime de la guerre. Un truisme qui nous est ponctuellement rappelé par les nombreux conflits qui marquent notre actualité. La question, la vraie, est cependant plus inquiétante : la vérité n’est-elle occultée qu’en période de guerre ? Poser la question, c’est y répondre, malheureusement. Les fameuses « fake news » ne sont que la plus récente incarnation de ce que nous avons déjà appelé de la propagande. Désinformation et mésinformation sont aujourd’hui les armes d’intoxication massive employées par les ingénieurs du chaos pour livrer une guerre de tous les instants à des États démunis devant cette menace. Si elle n’est pas nouvelle, cette menace est augmentée par les outils de la communication moderne et, plus singulièrement, par l’intelligence artificielle générative qui menacerait le bon fonctionnement des démocraties, naturellement plus ouvertes et donc fragiles. « Vous pouvez affaiblir le système immunitaire des sociétés démocratiques. » David Colon, professeur d’histoire à l’Institut d’études politiques, est l’un des grands spécialistes de la guerre de l’information. Il reconnaît volontiers que les Américains ont largement participé à mettre au point les outils modernes de la désinformation, mais redoute davantage l’usage qu’en font les grandes puissances autoritaires d’aujourd’hui : Chine, Russie, Iran et Corée du Nord. Il n’hésite pas à qualifier le cadre de pensée du renseignement russe de « virus informationnel. » Il publiait l'automne dernier, La guerre de l’information : Les États à la conquête de nos cerveaux.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Feb 8, 2024 • 1h 33min
« On a utilisé l'Ukraine pour lutter contre la Russie. » Entretien avec Jacques Baud, spécialiste du renseignement
Fallait-il attendre deux ans et compter les morts par centaines de milliers pour réaliser que la Russie n’allait pas perdre la guerre en Ukraine ? Un constat qui confinait tous ceux qui avaient l’audace de le faire au rôle d’apologiste de Vladimir Poutine. Dans cette perspective, la lecture du réel s’est vite transformée en discours de propagande. La fiche Wikipédia de notre invité, Jacques Baud, ne laisse d’ailleurs pas de place au doute, nous serions en face d’un personnage à la solde de Moscou ! Jacques Baud n’aurait-il pas plutôt annoncé et répété très tôt une vérité que personne ne voulait entendre à l’ouest? Baud a travaillé pour le renseignement stratégique suisse, ancien chef de la doctrine des opérations de la paix de l’ONU, il a aussi collaboré à des programmes de l’OTAN en Ukraine. Selon lui, « la cause ukrainienne est perdue », « Zelensky a fait un pacte avec le diable. » La guerre n’est entretenue par l’Occident que dans l’espoir secret d’affaiblir Moscou. Jacques Baud est l’auteur de plusieurs livres sur le conflit en Ukraine, son plus récent, L’art de la guerre russe est sorti en janvier 2024 aux éditions Max Milo.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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