Contact - avec Stéphan Bureau

Les Productions de la Tête Chercheuse Inc.
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Oct 30, 2025 • 1h 13min

Le scepticisme opportuniste : « Puisque je ne sais pas ce qui est vrai ou faux, autant croire ce qui m’arrange » Entretien avec le sociologue Gérald Bronner

À l’heure de l’intelligence artificielle et de la prédominance des réseaux sociaux, il devient de plus en plus difficile pour le citoyen de distinguer le vrai du faux dans le monde virtuel. Les théories complotistes et les fake news se multiplient, créant un chaos qui embrouille les esprits au lieu de les éclairer.  Alors que nous avons connu beaucoup de « post-vérité » en 2016 lors de la première élection de Donald Trump, le sociologue Gérald Bronner parle dans son livre À l’assaut du réel de « post-réalité ». « Nous vivons dans la même société, mais plus tout à fait dans le même monde », s’inquiète-t-il. Cela a pour effet de fracturer le socle commun, puisque la société se divise non plus sur des opinions, mais sur des faits.  Cela dit, le constat n’est pas que négatif. Sur le plan historique, les sociétés devenues trop complexes ont tendance à s’effondrer, et Bronner croit que l’IA pourrait précisément simplifier nos modes d’organisation. Mais saurons-nous utiliser cette technologie intelligemment, pour le bien commun ?  En regardant vers les États-Unis, Gérald Bronner s’inquiète de la rapidité à laquelle tout peut s’effondrer et de la manière dont une société peut sombrer dans une forme de tyrannie démocratique. Sommes-nous aussi menacés ?Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Oct 23, 2025 • 1h 11min

« Normalement, on est capable de faire des prévisions sur 2, 3, 5 ans. En ce moment, quand tout peut changer avec un tweet, il faut reconnaître qu’il y a une incertitude qu’on n’a jamais connue. » Entretien avec l’économiste et prévisionniste François Trahan

Dans cet épisode, l’économiste et prévisionniste François Trahan revient à Contact pour une troisième participation très attendue. Sa parole suscite toujours un vif intérêt depuis ses déclarations marquantes sur les risques de crise économique et financière en 2024. Il revient sur l’évolution du contexte mondial, les décisions controversées de la Fed et les conséquences structurelles d’une économie américaine toujours plus endettée. François Trahan analyse les grands bouleversements récents : le retour des politiques tarifaires américaines, la fragilité du marché de l’emploi et l’impact des changements démographiques sur l’inflation. Il met aussi en lumière l’incertitude exceptionnelle qui règne sur les marchés où un simple tweet présidentiel peut désormais ébranler l’équilibre économique mondial. Pour lui, les prochains mois seront marqués par un paradoxe : des marchés boursiers dopés à court terme, mais bâtis sur des fondations structurellement fragiles. Enfin, le prévisionniste aborde les transformations profondes du système économique liées à l’intelligence artificielle et à la transition énergétique. Si ces innovations portent une promesse de productivité, elles pourraient aussi accentuer les inégalités et générer de nouvelles pressions inflationnistes. Fidèle à sa vision lucide, Trahan conclut que nous vivons une époque « formidable » au sens plein du terme : extraordinaire, complexe et potentiellement périlleuse.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Oct 16, 2025 • 55min

« Les populistes parlent au peuple, et ceux qui ne parlent pas au peuple semblent décontenancés à l’idée que le peuple existe » Entretien avec le professeur de criminologie Alain Bauer

Alain Bauer propose une lecture critique de l’histoire française et de la géopolitique mondiale. Selon lui, la France n’a jamais connu de transformations politiques majeures sans violence. De la Révolution française à Mai 68, en passant par la décolonisation, l’État n’a jamais négocié avant que la contestation ne devienne irréversible. « L’État a peur de la négociation, il veut se montrer fort », explique-t-il. Cette culture du rapport de force façonne encore aujourd’hui le rapport des citoyens aux institutions et à la politique. Pour Bauer, la violence est souvent, et malheureusement, dans l’histoire inévitable. Elle a permis aux Français de devenir citoyens et de construire une démocratie. Le progrès social, en France comme ailleurs, passe souvent par des crises et des confrontations, plutôt que par des processus doux. Le criminologue se tourne ensuite vers la scène internationale. Le monde est devenu multipolaire, avec le retour ou l’émergence de puissances comme la Russie, la Chine, la Turquie ou l’Iran. La Chine, pour sa part, combine technologie avancée et masse militaire pour démontrer sa puissance, notamment vis-à-vis de Taiwan et des États-Unis. Washington et l’OTAN, en retard sur les technologies militaires comme les drones, peinent à interpréter ces démonstrations de force.  Pour Bauer, la diplomatie contemporaine se caractérise par la volonté de gagner plutôt que de négocier, quand comprendre les intentions et l’histoire des acteurs est essentiel pour anticiper les crises. Entre analyse historique et prospective géopolitique, Alain Bauer offre ainsi une réflexion éclairante sur le rôle de la violence, de l’État et des rapports de force dans le monde d’aujourd’hui.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Oct 9, 2025 • 1h 10min

« La posture apocalyptique n’a pas de valeur explicative ni analytique ». Entretien avec le géopolitologue Frédéric Encel

Le monde s'embrase, des fronts ukrainiens aux rivalités dans le Pacifique, et la peur d’une escalade totale est devenue un lieu commun. Pourtant, notre invité, le géopolitologue, essayiste et professeur à Sciences Po, Frédéric Encel, coupe court à la panique. Pour lui, la Troisième Guerre mondiale n’aura pas lieu, à court ou à moyen terme, car il manque un facteur fondamental : l’absence d’alliances militaires globales qui pourraient déclencher la logique domino du « syndrome de l’été 14 ». Nous décortiquons, avec sa grille de lecture, les foyers de tension actuels. Encel révèle le danger de ces forces qui, en France comme ailleurs, sont des « forces du chaos », fascinées par l’impérialisme et la violence. Il analyse la guerre en Ukraine, insistant sur le fait que Vladimir Poutine n'agit que par calcul et en prenant de faibles risques. Il pose une dure réalité sur la table : face aux nationalismes irréconciliables en présence, la perspective d'une nation ukrainienne sans la Crimée est une issue incontournable que la diplomatie devra pourtant envisager. Cette leçon de clarté s'étend jusqu'aux derniers plans de paix à Gaza. Frédéric Encel compare la « guerre des plans » pour Gaza : tandis que le plan français est davantage un simple « discours » sur la nécessité de deux États, le plan de Donald Trump comporte des propositions « plus concrètes, plus abouties ».  Il constate un basculement de l’opinion américaine frappée par les images de destruction à Gaza, mais rappelle la nature « très évanescente » de l’émotion occidentale.  Une conversation essentielle pour décrypter un monde où les analyses se succèdent, mais où les fondamentaux, eux, changent si lentement : comme le rappelle Encel, de la bataille de Kadesh à l'ère des drones, « il y a une course permanente vers l’avantage », et jamais vers l'immobilisme.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Sep 25, 2025 • 1h 13min

« Nous vivons la période la plus dangereuse de l’histoire de l’Europe et de l’humanité ». Entretien avec le diplomate Vladimir Fédorovski

IMPORTANT: Entretien enregistré il y a 15 jours, avant les intrusions répétées dans l'espace aérien de plusieurs pays de l'OTAN.  Le conflit ukrainien dure maintenant depuis trois ans et demi. Alors que les tentatives de médiation échouent et que la guerre s’enlise, une question se pose : et si la lecture occidentale de la Russie était erronée depuis le début ? Notre invité, Vladimir Fédorovski, est un familier des plateaux de télévision en France. Diplômé de l'Institut des relations internationales de Moscou et ancien diplomate soviétique, il a été au cœur des événements, au plus près de Mikhaïl Gorbatchev, au moment de la Perestroïka. Né d’un père russe et d’une mère ukrainienne, ce prolifique auteur, connu pour des livres comme « Le Roman du Kremlin » ou « Poutine, l’itinéraire secret », apporte un éclairage unique. Dans cet entretien, il critique le manque de nuances de plusieurs médias et expose une vérité qui dérange : les relations entre Moscou et Washington n’auraient jamais été aussi tendues que sous la dernière administration Biden. Une discussion sur l’histoire, les dessous de la diplomatie et le futur de la géopolitique.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Sep 18, 2025 • 1h 21min

Enfant-roi : « Aujourd’hui, ça peut prendre jusqu’à 35 ans pour devenir adulte ». Entretien avec le chercheur Samuel Veissière

Intolérance à l’endroit de la diversité d’opinion, polarisation, cancel culture : les maux de notre époque viendraient-ils d’un modèle d’éducation défaillant ?  Alors que les mots comme « fragilité » et « vulnérabilité » sont devenus des étendards moraux, l’anthropologue et clinicien Samuel Veissière, de retour au micro de Contact pour une deuxième fois, nous invite à un voyage aux origines de notre époque formidable ! Son essai, Homo Fragilis, explore une thèse audacieuse : notre espèce a été façonnée non par la force, mais par le soin et l’interdépendance. Mais cette fragilité, qui a fait de nous une espèce unique, peut aussi se retourner contre nous. Son travail nous pousse à examiner les racines de ce que notre invité appelle la culture de la fragilité, qui s’est élevée sur le terreau d’une jeunesse surprotégée par une « parentalité positive ». Cette approche, qui a troqué l’autorité pour l’écoute, a pu se transformer en un culte de « l'enfant-roi » , incapable de tolérer la frustration. Dans cette dynamique, les rapports de couple s’enlisent dans une « syndicalisation des émotions » et une compétition de la souffrance.  C'est dans ce contexte que la détresse masculine émerge comme un sujet brûlant. Au-delà des discours sur le « patriarcat », Samuel Veissière nous force à considérer les racines profondes de cette angoisse, liée à la « jetabilité masculine », où les hommes sont plus nombreux à mourir ou à être sacrifiés.   Samuel Veissière est professeur associé au département de psychologie de l’UQAM.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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Sep 3, 2025 • 1h 25min

Transidentité: «Ouvrir les têtes avant d’ouvrir les corps». Le cri du cœur de l’ex-sexologue Jocelyne Robert

Jocelyne Robert, ancienne sexologue et pionnière de l'éducation à la sexualité, aborde des questions brûlantes autour de la transidentité. Elle plaide pour la nécessité d’ouvrir les têtes avant d'intervenir médicalement, notamment chez les jeunes. Robert s'inquiète de l'influence sociale sur l'identité des adolescents et critique les lacunes dans l'éducation sexuelle. Sa démission de l'Ordre des sexologues raise le débat sur la frontière entre expertise et censure, tout en appelant à une écoute approfondie et à la prudence dans l'accompagnement des jeunes.
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Jun 12, 2025 • 1h 24min

« Comment expliquer que les grands projets coûtent trois ou quatre fois plus cher au Québec ? » Entretien avec Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois

Le scandale SAAQclic ne serait-il que la pointe d’un iceberg autrement plus inquiétant ? Près de 15 ans après le début des travaux de la Commission d’enquête Charbonneau, les coûts de construction au Québec inquiètent beaucoup Paul St-Pierre Plamondon.  Le chef du Parti Québécois estime qu’il s’agit peut-être de  “complaisance intentionnelle”  dans l’attribution des contrats, manière prudente de parler de corruption. Le chef et le PQ trônent dans les sondages depuis plus d’un an et demi alors que la souveraineté qu’il veut mettre au centre de son programme est loin d’obtenir une majorité. L’ambition de Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain pourrait-elle favoriser le calcul de PSPP ? Au cours de l'entretien, il aborde les rapports souvent difficiles des politiques avec les médias, réfute l’idée que l’immigration soit la seule solution aux problèmes de main d'œuvre et décrit l’influence de l'Église luthérienne sur sa manière de voir le monde !Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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May 22, 2025 • 1h 15min

Mineurs transgenres : « Il y a des modifications cérébrales qui se produisent à la puberté qui n’auront pas lieu pour eux. » Entretien avec l’écrivaine Claude Habib

Avez-vous l’impression de marcher sur des œufs quand vous essayez de faire l’état des lieux dans les rapports entre les sexes ? La tempête #metoo a-t-elle changé durablement et positivement la dynamique entre les hommes et les femmes ? Le mouvement trans est-il allé trop loin ? Poser la question est-il même une transgression, une forme de provocation ? L’auteure et professeure émérite, spécialiste de la littérature du XVIII, Claude Habib n’hésite pas à prendre frontalement les enjeux les plus explosifs de notre époque formidable. Dans son plus récent essai, Le privé n’est pas politique, elle rappelle les risques, grands, de transformer en champ de bataille nos zones de vie privée les plus intimes.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
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May 15, 2025 • 1h 25min

« On a besoin plus que jamais de rassembler les Québécois nationalistes pour faire pression sur Ottawa, pour réduire le nombre d’immigrants ». Entretien avec le premier ministre du Québec François Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault, accepte rarement d'accorder de longs entretiens. Il nous dira d'ailleurs entretenir une relation difficile avec les médias qu'il estime être souvent « négatifs ». Malgré ces réserves, l'homme de la CAQ ouvre son jeu et accepte de parler très candidement de son bilan, mais surtout de ce qu'il veut accomplir au cours des prochaines années. À l'horizon, le premier ministre ne cache pas qu'un affrontement se dessine avec les médecins du Québec. Un moment de vérité que tous les gouvernements des 25 dernières années auraient choisi de repousser.  « C’est pas vrai que j’vais avoir passé 6 ans et demi sans avoir réglé ce qui a de plus important à régler en santé. » La capacité réelle d'intégrer de nouveaux arrivants et le danger d'oublier nos « valeurs communes » animent le premier ministre, convaincu qu'il y a péril en la demeure. Il refuse catégoriquement l'étiquette de « nationaliste identitaire » qui lui est parfois accolée. Il revient sur sa rencontre avec le président Trump en décembre dernier et estime que le Québec pourrait sortir gagnant de la guerre commerciale que nous livrent les américains.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

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