

Le monde devant soi
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Chaque semaine, Jean-Marie Colombani, Alain Frachon et Hélène Decommer décryptent l'actualité internationale.Le monde devant soi est un podcast produit par Slate Podcasts.Production éditoriale et présentation: Hélène DecommerMontage et réalisation: Aurélie Rodrigues Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
Episodes
Mentioned books

Jan 28, 2022 • 30min
Crise ukrainienne: les États-Unis en font-ils trop?
Tension extrême entre la Russie et les États-Unis: cette semaine, Moscou a lancé une nouvelle série de manœuvres militaires à sa frontière ukrainienne et en Crimée. De son côté, Washington a mis en état d'alerte 8.500 militaires et a rapatrié les familles des diplomates.La guerre des nerfs, elle, dure depuis plusieurs mois déjà, comme on vous en parlait dans Le monde devant soi début décembre. La Russie est accusée par les Occidentaux d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à proximité de l'Ukraine, en vue d'une offensive. Poutine, lui, exige des garanties pour la sécurité de son pays, notamment le non-élargissement de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie.Ce mercredi, la Maison-Blanche a répondu par écrit à ces demandes: non, l'OTAN ne fermera pas sa porte à l'Ukraine; mais oui, la voie diplomatique est toujours possible si la Russie le souhaite. En parallèle, la vice-secrétaire d'État américaine, Wendy Sherman a fait ce commentaire guère rassurant: «Tout indique» que Vladimir Poutine «va faire usage de la force militaire à un moment donné, peut-être entre maintenant et mi-février». La mise en état d'alerte des troupes américaines a semblé prendre de court certains dirigeants européens. Un entretien téléphonique Macron-Poutine a eu lieu ce vendredi matin. Et Paris plaide pour un dialogue direct entre l'UE et la Russie –en vain pour l'instant.Pourquoi cette différence de ton et surtout d'appréciation de la situation entre les États-Unis et l'Union européenne? Vladimir Poutine a-t-il encore le contrôle de la situation?Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté, cette semaine, par Hélène Decommer, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Jan 21, 2022 • 24min
L'échec de la réforme électorale de Biden offre un boulevard aux Républicains (et à Trump)
Un an que Joe Biden a été investi président des États-Unis. Cette première année de mandat donne lieu à un bilan plutôt mitigé pour celui que l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, qualifie de «Jacques Chirac de la politique américaine» dans le dernier épisode de notre podcast New Deal. Biden était pourtant très attendu, d'autant qu'il est arrivé avec une volonté marquée de transformer le pays avec son plan «Build Back Better»: un programme ambitieux déployé dans les domaines de l'économie, des infrastructures, du social et du climat.Mais c'est d'une autre réforme dont nous parlons dans ce 101e épisode, celle du système électoral américain. Les élections sont un sujet tendu actuellement aux États-Unis à cause, entre autres, de la petite musique complotiste jouée par Donald Trump et ses partisans, toujours persuadés que la victoire lui a été volée. Sans bien évidemment souscrire à ces thèses démenties par les faits, il est vrai que ce système électoral américain est complexe et donne lieu à certaines aberrations.Souvenez-vous qu'en 2016, Donald Trump avait remporté la Maison-Blanche malgré son retard de 3 millions de voix sur sa concurrente démocrate, Hillary Clinton. Si le projet de Joe Biden n'allait pas révolutionner le modèle en modifiant le système des grands électeurs, il visait à protéger l'accès aux urnes des minorités, souvent entravées par des mesures prises localement par des États républicains. Ensuite (et c'est technique), il devait limiter les blocages du système parlementaire dus au filibuster.Malheureusement, le projet a été enterré par le Sénat, signant un échec pour Joe Biden. Ce dernier a toutefois déclaré lors de sa conférence de presse célébrant sa première année à la Maison-Blanche «ne pas avoir épuisé toutes les options». Pourquoi le président démocrate voulait-il cette réforme? À quel point les minorités sont-elles exclues du processus électoral? Quelles conséquences pour la démocratie américaine?Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Jan 14, 2022 • 33min
Un jour, un scandale: Boris Johnson peut-il rester Premier ministre?
Mai 2020, comme beaucoup d'autres pays avant elle, toute la Grande-Bretagne est strictement confinée. Toute? Non, un groupe d'irréductibles fêtards a décidé que, malgré les règles en vigueur, ils continueraient à se retrouver pour trinquer au 10, Downing Street. Des fêtards qui ont répondu à l'invitation du secrétaire privé d'un certain Boris Johnson pour une party réunissant près d'une quarantaine de personnes, selon les témoignages publiés par les médias britanniques.Une fête de plus pour BoJo, à qui il était déjà reproché pareilles sauteries organisées en décembre de la même année. Un scandale de plus, aussi. Le Premier ministre les enchaîne: on lui reproche entre autres d'avoir négocié des travaux dans son appartement de fonction auprès d'un donateur du Parti conservateur en échange d'un appui politique ou encore le sauvetage d'un ami député empêtré dans une affaire de lobbying.Ces affaires abîment la popularité d'un Premier ministre en chute dans les sondages, en difficulté lors de récentes élections partielles, prisonnier d'un Brexit raté et comptable d'un très mauvais bilan en matière de gestion du Covid –la pandémie ayant causé la mort de 150.000 personnes au Royaume Uni, un record en Europe.Bilan, les appels à la démission se multiplient, une majorité de Britanniques souhaite sa démission et il est contesté jusque dans ses rangs. Mais tout cela peut-il vraiment compromettre l'avenir de cet étonnant homme politique à la chance insolente?Également au sommaire de cette édition, une question: le scandale sexuel impliquant le prince Andrew peut-il causer durablement du tort à la monarchie? Le Royaume-Uni pourrait-il devenir bientôt une république ?Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales, et Marion Van Renterghem, journaliste et autrice de C’était Merkel (Les Arènes).Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Jan 7, 2022 • 26min
Vladimir Poutine, Xi Jinping, Éric Zemmour: réécrire le passé pour manipuler le présent
Bienvenue en 2022, une année qui commence fort avec une vague de Covid-19 sans précédent, une démocratie américaine toujours aussi fragile un an après l'assaut du Capitole par les partisans de Donald Trump, des bruits de bottes russes à la frontière ukrainienne, une pression chinoise toujours plus forte sur Hong Kong et Taïwan, une crise majeure au Kazakhstan, et une extrême droitisation très marquée du débat politique français. Des événements au présent, qui dans 50 ou 100 ans, seront pour certains des soubresauts de l'histoire enseignée (ou non) dans les manuels scolaires.Mais comment sera raconté et surtout interprété ce qui, d'actualité, deviendra histoire? Quel récit fera-t-on de ce réel que nous vivons? Un réel parfois difficile à appréhender dans cette ère de la post-vérité, mal du siècle qui contamine le présent, mais aussi le passé. Car on va le voir dans cet épisode du monde devant soi, des voix ont décidé de ne plus s'embarrasser des faits quand il s'agit de revisiter les romans nationaux: de Vladimir Poutine à Xi Jinping en passant, plus près de nous, par un certain Éric Zemmour.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Dec 17, 2021 • 30min
Iran, Chine, Russie, trois dossiers explosifs pour un Joe Biden affaibli
Fin d'année compliquée pour Joe Biden. Près d'un an après son élection, sa cote de popularité est au plus bas et le variant Omicron relance l'épidémie de Covid-19 aux États-Unis. En tension sur le plan intérieur, il doit aussi faire face à une situation plus que compliquée sur le plan international.Le 46e président, qui voulait remettre son pays au centre du jeu géopolitique et en faire le porte-drapeau des valeurs démocratiques et des droits humains, se trouve confronté à une forte résistance des régimes autoritaires avec, en premier lieu, Pékin et Moscou. Deux pays dont les visées impérialistes mettent en péril la stabilité des relations internationales, avec la menace russe sur l'Ukraine d'un côté et, de l'autre, la menace chinoise sur Taïwan.Deux pays, unis face à l'Occident, comme en témoigne le sommet virtuel très amical entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, le 15 décembre. Une rencontre au cours de laquelle le président chinois a déclaré que «certaines forces internationales, sous couvert de démocratie et de droits de l'homme, interfèrent dans les affaires intérieures de la Chine et de la Russie, piétinant le droit international et les normes reconnues des relations internationales».Une référence directe donc, aux alliances stratégiques comme l'OTAN et l'Aukus, ou aux prises de positions symboliques comme le boycott diplomatique des prochains JO d'hiver à Pékin. Et pour compléter le tableau, notons le réveil des tensions entre Iran et Israël alors que reprennent à Vienne les discussions sur le nucléaire iranien.Joe Biden a fort à faire, tout en étant affaibli sur le plan intérieur, mais aussi extérieur, après le psychodrame de l'affaire des sous-marins et le retrait d'Afghanistan, qui a précipité le pays aux mains des talibans.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Référence:«Comment Xi Jinping réécrit l'histoire du Parti communiste chinois pour asseoir son pouvoir», Le monde devant soi, 12/11/21Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie Rodrigues Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Dec 10, 2021 • 34min
Pourquoi l'armée russe se déploie aux portes de l'Europe
Des bruits de bottes se sont fait entendre aux portes de l'Europe début décembre. Ce ne sont malheureusement pas ceux des pas de Saint Nicolas, mais ceux des talons des soldats russes qui se massent à la frontière ukrainienne. Les tensions entre les deux pays restent vives depuis l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014. Selon une note du renseignement américain citée par le Washington Post, Moscou préparerait une offensive pour l'année prochaine mobilisant jusqu'à 175.000 hommes.L'armée russe concentrerait ainsi ses forces sur quatre points stratégiques, avec une cinquantaine de groupes tactiques de combat. Les services ukrainiens se préparent aussi et craignent une «escalade d'envergure» des forces russes fin janvier. Le ministre de la Défense ukrainien Oleksii Reznikov a affirmé devant le Parlement de son pays que son voisin avait entamé des «exercices militaires» et «testait ses moyens de communication».Face à cette démonstration de force, la réponse occidentale a été ferme: le 7 décembre, Joe Biden a fait savoir à Vladimir Poutine lors d'un sommet virtuel qu'il s'exposait à de «fortes sanctions, entre autres économiques». Le président russe a répondu en s'inquiétant d'une éventuelle expansion de l'OTAN à l'Est de l'Europe, quand le conseiller diplomatique du Kremlin rappelait, en substance, que l'armée russe avait bien le droit de faire ce qu'elle voulait sur son territoire.Si l'Union européenne n'a pas été conviée, le président des États-Unis s'est entretenu avec quatre chefs d'États européens –français, allemand, italien et britannique– pour affirmer l'engagement de ces pays à «agir pour maintenir la paix et la sécurité en Europe», qui ont fait part de leur détermination à faire en sorte que la souveraineté de l'Ukraine soit respectée.On a encore une fois le sentiment de se retrouver à la veille d'une troisième guerre mondiale, comme souvent avec la Russie. Mais a-t-on affaire à un énième coup de pression de Vladimir Poutine pour contenir l'OTAN et pour essayer d'exister sur la scène internationale? Ou y a-t-il de vraies raisons de s'inquiéter?Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie Rodrigues Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Dec 3, 2021 • 32min
Merkel/Scholz, un «changement dans la continuité» qui devrait inspirer la classe politique française
Après seize années, l'Allemagne tourne la page Angela Merkel. Et elle la tourne en musique, sur un air de Nina Hagen, chanteuse punk est-allemande. Jouée pour l'occasion par la Bundeswehr, «Du Hast den Farbfilm vergessen», [«Tu as oublié la pellicule couleur»], est un hit des années 1970 de RDA, où Nina Hagen adresse moult reproches à son Micha mais aussi, une critique métaphorique du régime d'alors.Ce départ n'en est pas tout à fait un, puisque Merkel reste encore chancelière jusqu'à l'élection de son successeur social-démocrate Olaf Scholz par le Bundestag, mais il amorce définitivement une transition que la sortante veut apaisée. Pour ses adieux, après 5.860 jours au pouvoir (elle rate le record de Helmut Kohl de neuf jours) Merkel a eu ces mots, destinés à l'Allemagne mais qui résonnent ici en France: «Notre démocratie vit de la capacité à débattre, à corriger ses erreurs. […] Elle vit de la solidarité et de la confiance, en particulier de la confiance dans les faits, et de la contradiction qu'il convient d'apporter haut et fort quand les connaissances scientifiques sont niées, que les théories du complot sont propagées et que les discours de haine prolifèrent.»Puis, elle a évidemment souhaité le meilleur à son successeur. Mais n'allez pas croire que ces vœux de réussite relevaient simplement d'une politesse protocolaire: la proximité entre la démocrate-chrétienne et le social-démocrate est réelle et, aussi étonnant que cela puisse paraître vu de Paris, c'est l'homme de centre gauche qui semble être le successeur naturel de la femme de centre droite. Avec Olaf Scholz, l'Allemagne amorce-t-elle un changement dans la continuité? Faut-il au contraire s'attendre à une révolution par cette coalition entre sociaux-démocrates, libéraux et écologistes?Quels sont les premiers dossiers brûlants pour ce gouvernement? J'imagine que la gestion de cette nouvelle vague de Covid, qui frappe durement l'Allemagne, est la priorité... Avec un programme de 180 pages qui peut se résumer grossièrement en quelques thèmes –climat, cannabis, augmentation du salaire minimum, rigueur budgétaire, vote à 16 ans et renforcement de l'Europe– est-on dans un équilibre quasi parfait entre les différentes composantes de la coalition?Et pourquoi, quand en France, la question de l'immigration enflamme le débat, de l'autre côté du Rhin, il se mène de manière dépassionnée malgré une présence plus importante d'immigrés –selon l'OCDE, l'Allemagne compte 16% d'immigrés, soit une hausse de 30% entre 2010 et 2020, quand la France en compte 13%, soit une hausse de 16% sur la même période.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie Rodrigues Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Nov 26, 2021 • 26min
Le jeu dangereux de Boris Johnson
Mercredi 24 novembre, le naufrage d'un bateau dans la Manche a entrainé la mort de vingt-sept personnes. Dix-sept hommes, sept femmes et trois jeunes qui tentaient de rallier les côtes britanniques dans l'espoir d'une vie meilleure. Si Boris Johnson s'est dit «choqué, révolté et profondément attristé» par ce drame, il ne lui a pas fallu bien longtemps pour reprendre ses réflexes populistes en adressant au président Macron une lettre jugée «indigente et déplacée» par le gouvernement français. Le premier ministre britannique y enjoint la France de «mettre en place un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche». En clair, reprenez vos migrants.Pour appuyer sa demande, Johnson rappelle que «l'UE a conclu des accords de réadmission avec des pays comme le Bélarus et la Fédération de Russie», osant ainsi un parallèle douteux entre les flux poussés volontairement par Minsk aux frontières polonaises et biélorusses et les départs de France vers la Grande-Bretagne. Rappelons au passage que c'est ce même Boris Johnson qui imaginait installer des machines à vagues sur ses côtés pour éloigner les bateaux.Voilà qui tend un peu plus les relations entre les deux pays, relations qui ne cessent de se dégrader, signalons qu'en réponse à la lettre, Gérald Darmanin a annulé l'invitation de son homologue Priti Patel à la rencontre interministérielle réunissant la France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Commission européenne.Nous avions déjà évoqué dans un épisode précédent le différend franco-britannique à propos de la gestion des flux migratoires. Nous y expliquions que les arrivées en Grande-Bretagne étaient de plus en plus nombreuses. Au 20 novembre, on compte trois fois plus d'arrivées qu'en 2020, et 14 fois plus qu'en 2019. Visiblement, Paris est débordée et Londres, et surtout Boris Johnson, en profite.Pourquoi les migrants choisissent l'Angleterre plus que la France? Cette fermeté du premier ministre britannique sur le sujet des migrants, est-elle une manière de reprendre la main dans un contexte politique intérieur mouvementé? Johnson a-t-il toujours le soutien de ses camarades du parti conservateur?Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesRéférences:«Pourquoi les États-Unis préfèrent-ils le Royaume-Uni à la France?», New Deal, Slate Audio Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Nov 19, 2021 • 28min
Le sinistre coup de poker du dictateur biélorusse
Ils sont plusieurs milliers de migrants, entre 3.000 et 4.000 selon les estimations, à se masser à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie par des températures glaciales. Bloqués par Varsovie, encouragés par Minsk, ces hommes, ces femmes et ces enfants, en majorité originaires du Proche-Orient, semblent être les pions d'une crise migratoire orchestrée par le président Loukachenko.Le régime biélorusse aurait provoqué l'arrivée en masse de ces exilés en facilitant l'obtention de visas, en organisant les voyages et, surtout, en les empêchant de rebrousser chemin. Si la Pologne est en première ligne, c'est bien l'Union européenne (UE) qui est visée par le dictateur, car les frontières de l'une sont aussi les frontières de l'autre. «Une attaque migratoire», selon le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en réponse aux sanctions de l'UE contre Minsk, décidées après le détournement d'un avion de ligne en mai dernier (dont on vous parlait dans un précédent épisode du monde devant soi) et contre la répression de l'opposition par un régime violent.Bilan, après de multiples rebondissements et les menaces biélorusses de couper le gaz à l'Europe, Minsk est sous le coup d'un nouveau train de sanctions… et plusieurs milliers de vies sont en jeu. Retour sur un sinistre coup de poker.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Nov 12, 2021 • 26min
Comment Xi Jinping réécrit l'histoire du Parti communiste chinois pour asseoir son pouvoir
On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, même quand on est le président chinois. Lors de la dernière grande réunion plénière du Parti communiste, le plenum, Xi Jinping a décidé de renforcer sa place dans la mythologie communiste chinoise en adoptant une résolution sur l'histoire du parti. C'est l'un des rares présidents à s'y essayer. Il est le troisième, après Mao Zedong en 1945 et Deng Xiaoping en 1981. Comme il a été le troisième, toujours après Mao Zedong et Deng Xiaoping, à laisser son empreinte sur l'idéologie socialiste chinoise en inscrivant sa «pensée» dans la constitution en 2017.Xi Jinping cherche ainsi à asseoir son pouvoir dans le pays et au sein du PCC en vue des prochaines élections lors du vingtième Congrès. Car oui, il y a des élections en Chine. À quoi va-t-il se présenter lui qui cumule actuellement trois rôles: secrétaire du Parti communiste chinois, président de la Chine et président de la commission militaire centrale.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Musique: «True Messiah (LilRod Edit)», DJ FreedemRéalisation et montage: Aurélie RodriguesSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.