Géopolitique

RFI
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Aug 24, 2025 • 48min

Vers une colonisation de la lune ?

La conquête de l’espace est désormais placée sur un axe qui paraît aujourd’hui irréversible. Et il se pourrait bien que nous ayons colonisé la Lune et Mars avant la fin de ce siècle, motivés par la curiosité scientifique et la volonté de sans cesse repousser les frontières. Bien sûr aussi et peut-être surtout les ambitions commerciales ne sont pas loin. Les ressources de la Lune et de Mars attirent des centaines de milliards de dollars d’investissements.   États comme entreprises privées sont engagés dans une véritable course pour s’assurer une place. Ce qui n’est pas sans risques tant l’espace ressemble à un Far West. La rivalité pour les meilleurs emplacements et l’accès exclusif à de précieuses ressources est là, d’où la nécessité d’encadrer cette compétition. Les interrogations ne manquent pas. Les acteurs revendiqueront-ils la souveraineté sur certaines parties de la Lune et de Mars ? Y aura-t-il des frontières ? Les colonies futures échapperont-elles à tout contrôle ? Ressources naturelles, positionnement stratégique, prestige technologique ? Faut-il y voir une nouvelle forme de compétition mondiale ou un pas vers une coopération internationale renouvelée ?   Invités : Emilie Desmonts, doctorante au Centre Alexandre-Koyré à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Son travail porte sur l’exploration et la logistique dans l’espace cis-lunaire. Emilie Desmonts a, par ailleurs, reçu le prix scientifique de l’IHEDN en 2021 Paul Wohrer, responsable du Programme espace de l’Institut Français des Relations Internationales Serge Sur, rédacteur en chef de la Revue Questions Internationales. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques au sein de l’Institut. Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « À la conquête de la Lune ».
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Aug 23, 2025 • 48min

Ukraine: comment les Européens peuvent-ils garder les États-Unis à bord ?

L’actualité autour de l’Ukraine a pris un nouvel élan diplomatique avec les sommets d’Anchorage et de Washington, la réunion de l’OTAN. L’avenir du pays n’en reste pas moins extrêmement flou alors que Moscou et Kiev semblent toujours avoir des positions très éloignées, tandis que Donald Trump se montre pressé de parvenir à un accord.  Malgré les efforts du président américain des négociations ne pourront sans doute intervenir que lorsque les deux parties auront acquis la conviction que leurs intérêts sont mieux servis par la discussion que par la guerre. Alors que l’on s’interroge sur la capacité de Donald Trump à demeurer du côté des Européens, la destruction de Gaza se poursuit, sans que Washington n’ait levé son appui au gouvernement israélien. Donald Trump prétend avoir arrêté plusieurs guerres depuis son retour à la Maison Blanche. Invité : Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po. Auteur de L’art de la paix, chez Flammarion.
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Aug 17, 2025 • 49min

Sommet Trump-Poutine : et après ?

Regard et analyse des conséquences du sommet en Alaska.  Invités :  Marie Mendras, professeure à Sciences Po, membre de la revue Esprit, auteure de La guerre permanente. L’ultime stratégie du Kremlin (éd Calmann-Lévy 2024) Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors et professeure émérite au Cnam, auteure de Choisir l’avenir. 10 réponses sur le monde qui vient, (CNRS éditions) Cyrille Bret, expert à l'Institut Montaigne À lire aussiPas de cessez-le-feu ni d'accord en Alaska, Poutine est-il le grand gagnant du sommet?      
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Aug 16, 2025 • 48min

Quels pouvoirs pour les femmes de diplomates?

Elles ne figurent dans aucun organigramme officiel, ne signent aucun traité, n'occupent parfois aucune fonction publique. Et pourtant, elles influencent. Dans l’ombre ou à la marge, parfois au cœur des tractations, les épouses de diplomates ont joué — et jouent encore — un rôle subtil mais réel dans les relations internationales. Hôtesses de salons feutrés, passeuses culturelles, médiatrices discrètes ou stratèges informelles, elles ont souvent été bien plus que des accompagnatrices. Proches des cercles du pouvoir, les femmes de diplomates participent aux affaires diplomatiques et influencent les rapports internationaux. De l’Europe des cours royales à la diplomatie multilatérale contemporaine, leur place a évolué, sans jamais cesser d’être ambiguë. Certaines ont exercé une influence politique directe. D’autres ont inventé des formes d’action plus souples, informelles, mais parfois décisives dans la création de liens entre nations, dans la gestion des crises ou dans l'adoucissement d’enjeux durs. Ce pouvoir «non institutionnel», parfois sous-estimé, interroge les catégories classiques du pouvoir et de la diplomatie. Comment ces femmes participent-elles aux relations internationales ? Quels moyens ont-elles pour agir ? Quelle reconnaissance obtiennent-elles — ou non — pour leur rôle ? Et comment leur statut évolue-t-il à l’heure d’une diplomatie de plus en plus professionnalisée, féminisée, mais aussi médiatisée ? Invitée : Isabelle Dasque, maître de conférences en Histoire contemporaine à Sorbonne Université. Spécialiste de l’histoire de la diplomatie française. « Le pouvoir des femmes de diplomates. XIXè-XXIè siècles », éditions Nouveau Monde.
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Aug 10, 2025 • 48min

Le think tank, un objet politique faiblement identifié

Ils sont longtemps restés dans l’angle mort des analyses de sciences politiques et de recherches universitaires. Une singularité qui tient aussi à la relative discrétion de ces structures. Ni laboratoires universitaires, ni lobbies, ni forums, ni partis politiques, ni syndicats ni ONG, les think tanks s’inscrivent dans ce continuum entre travail académique et influence. Aux États-Unis, depuis le début de son mandat, Donald Trump déroule à la lettre le Projet 2025, une bible de 922 pages rédigées par the Heritage Foundation, le think tank conservateur le plus influent de la galaxie MAGA, dont le président Kevin Roberts était en visite en France au printemps 2025. La Heritage Foundation a pour ambition d'exporter la vision du monde du tandem Trump-Vance en Europe. Que sont vraiment les think tanks ?  Quel est leur objectif ? En quoi se distinguent-ils des lobbies ? Comment sont-ils financés ?   Invité : Marc Patard, docteur de l’Institut d’études politiques de Paris. Conférencier et enseignant à la Faculté de droit d’Orléans. « Les Think Tanks » Que sais-je ? 
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Aug 9, 2025 • 48min

La vengeance comme moteur oublié de la géopolitique au Proche et Moyen-Orient

On parle généralement de géopolitique en termes d’intérêt, de puissance, de ressources ou encore de religion. Il est toutefois un moteur plus souterrain, plus intime, parfois tabou, qui anime les dynamiques internationales. Il s’agit de la vengeance. La vengeance pas seulement au sens d’un ressentiment individuel, mais comme une logique structurante de riposte, de mémoire blessée, de revanche historique. La vengeance est depuis longtemps un moteur des dynamiques conflictuelles au Proche et Moyen-Orient. Dans les représailles entre Israël et les groupes armés palestiniens, dans les rivalités entre puissances régionales ou encore dans la manière dont les acteurs politiques instrumentalisent des humiliations passées pour légitimer leur action présente. La vengeance est-elle un instrument archaïque ou un outil politique ? Une entrave à la paix ou un levier de cohésion identitaire ? Peut-on en finir avec une logique de loi du talion dans une région traversée par tant de traumatismes historiques ? Un Moyen-Orient délivré de la vengeance pourra-t-il jamais voir le jour ? Invités :  Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient. Directrice du numéro de la revue Confluences Méditerranée consacré à la vengeance en Méditerranée et au Moyen-Orient. «La loi du Talion. Le Proche-Orient dans le piège de la vengeance», éd. Lartilleur, à paraitre le 1/10/2025  Soraya Laribi, historienne et professeure. Autrice d’une thèse intitulée « Ni morts, ni vivants : l’angoissant mystère des disparus d’Algérie après les Accords d’Evian » Marion Duquet, doctorante en Anthropologie et Ethnologie au Centre d’étude des mouvements sociaux à l’EHESS. Spécialiste de la Crète rurale contemporaine  Barah Mikaïl, professeur associé à l’Université Saint-Louis à Madrid et directeur de Stractegia Consulting. Spécialiste des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. 
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Aug 3, 2025 • 48min

80 ans après Hiroshima et Nagasaki, les risques nucléaires en augmentation

Il y a 80 ans, les bombardements américains de deux villes japonaises Hiroshima et Nagasaki faisaient des dégâts incommensurables. Humains, matériels. S’ils ont généré la reddition du Japon face aux États-Unis, le traumatisme est toujours là. À l’échelle mondiale, 80 ans après, l’arme nucléaire connait une grave crise de prolifération alors qu’après la fin de la Guerre froide, le facteur nucléaire semblait avoir perdu de son acuité. Selon l’Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm, le SIPRI, une nouvelle course aux armements nucléaires est en train d’émerger, à un moment où les régimes de contrôle des armements sont gravement affaiblis. La quasi-totalité des neuf États dotés de l’arme nucléaire – États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël, ont poursuivi ces derniers mois leurs programmes intensifs de modernisation nucléaire. On recense actuellement 12.241 ogives qui, presque toutes, appartiennent à la Russie ou aux États-Unis, mais également à la Chine. La Chine qui possèderait désormais au moins 600 ogives nucléaires et dont l’arsenal nucléaire croît plus rapidement que celui de tout autre pays. 12.241 ogives, c’est l’équivalent de 360.000 bombes d’Hiroshima. L’ère de la réduction du nombre d’armes nucléaires dans le monde, en cours depuis la fin de la Guerre froide, touche à sa fin. La tendance actuelle est à l’augmentation des arsenaux nucléaires, à l’exacerbation de la rhétorique nucléaire et à l’abandon des accords de contrôle des armements. En février 2026, expirera le Traité New START de 2010 sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armements stratégiques offensifs. Avec l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, l’environnement stratégique mondial s’est dégradé en même temps que s’est exacerbée la compétition stratégique entre les États-Unis et la Chine et dégradée la situation sécuritaire au Moyen-Orient. Les bombardements israéliens et américains sur l’Iran au mois de Juin sont venus confirmer que la question nucléaire était bel et bien revenue sur le devant de la scène internationale. Plus que jamais, le risque de prolifération se pose au risque de désagréger l’ordre nucléaire. La sécurité mondiale s’en trouve détériorée d’autant.   Invités : Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des Relations Internationales et chercheuse associée à l’Institut français de Géopolitique, spécialiste des questions nucléaires Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique Jean-Marie Colin, directeur d'ICAN France, campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Prix Nobel de la Paix 2017.
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Aug 2, 2025 • 48min

Il y a 80 ans, Hiroshima et Nagasaki changeaient le monde

Les 6 et 9 Août 1945, les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki précipitaient la reddition du Japon, mettant fin à la guerre du Pacifique. Un tournant de l’histoire et de la guerre qui a changé la face du monde. La mémoire de cet évènement tragique résonne comme un rappel nécessaire alors que l’actualité nous confronte à la menace de l’arme nucléaire et de sa prolifération dans le monde. Pourquoi Hiroshima, obscure ville moyenne de l’Empire, a-t-elle été choisie pour cible du premier bombardement atomique ? Fallait-il vraiment en passer par la destruction d’une seconde cité, Nagasaki, pour que le Japon accepte de capituler ? Le président Truman voulait-il avant tout impressionner Staline ? Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mêmes questions taraudent historiens et survivants. Invités : Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des Relations Internationales et chercheuse associée à l’Institut français de Géopolitique, spécialiste des questions nucléaires Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique Jean-Marie Colin, directeur d'ICAN France, campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Prix Nobel de la Paix 2017.
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Jul 27, 2025 • 48min

Démographie: influence et puissance

La population mondiale s’élevait en 2020 à 7,8 milliards d’habitants. En 2030, nous serons au moins 8,5 milliards. Et en 2050 ce chiffre pourrait dépasser les 10 milliards dans l’hypothèse d’une fécondité forte. La démographie est l’un des principaux éléments de la puissance d’un État, en même temps qu’elle peut aussi être un facteur de sous-développement. Ces chiffres sur la démographie mondiale recoupent des réalités extrêmement différentes. Alors que l’Europe connait un hiver démographique qui ne permet plus le renouvellement des générations, en Asie, l’Inde est devenue le pays le plus peuplé du monde avec 1,3 milliard d’habitants, devançant la Chine, dont la population vieillit inexorablement. Ce vieillissement de la population est déjà manifeste depuis des années au Japon et maintenant en Corée du Sud. En revanche la population africaine explose. Nombre de pays du continent n’ont pas achevé leur transition démographique. En 1950 l’Afrique pesait à peine pour 8,3% de la population mondiale et avait moins d’habitants que les États-Unis. En 2050 le continent africain devrait abriter un quart de la population mondiale. Quels effets ces nouvelles donnes démographiques auront-elles géopolitiquement et militairement ? Édition en partenariat avec la revue Questions Internationales « Démographie. Une inconnue décisive ». Invités : Gérard-François Dumont, professeur à Sorbonne Université. Président de la revue Population et Avenir. « Géographie des populations », Armand Colin. Jean-Pierre Guengant, démographe et économiste du Développement. Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement. Serge Sur, professeur émérite de l’Université Panthéon Assas, rédacteur en chef de la Revue Questions internationales. Membre de l’Institut - Académie des sciences morales et politiques.
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Jul 26, 2025 • 48min

L'Église orthodoxe dans les relations internationales

Un attentat contre l’église grecque orthodoxe à Damas a fait 25 morts et plus de 60 blessés au mois de juin dernier, relançant l’inquiétude au sein de la minorité chrétienne. Celle-ci est passée d’un million de personnes avant la guerre en 2011, à moins de 300 000 aujourd’hui, en raison de l’exil et des déplacements forcés. Avec 200 à 300 millions de fidèles, l’Église orthodoxe est la troisième confession chrétienne, après le catholicisme et le protestantisme. Son histoire, marquée par de longues épreuves, notamment durant la conquête mongole et la longue domination de l’Empire ottoman, reste assez largement méconnue. Au carrefour des empires disparus, byzantin, ottoman et russe, l’orthodoxie a été déchirée par la guerre froide, avant de se retrouver au cœur des conflits contemporains : génocides, guerres des Balkans et d’Ukraine, d’Irak ou encore de Syrie.  Les mondes orthodoxes sont complexes. Leurs influences et leur proximité réelle avec les pouvoirs politiques sont une grille de lecture des soubresauts du présent. Les prêches enflammés du patriarche Kirill de Moscou, que l’on a vu par ailleurs bénir les chars russes allant détruire les villes ukrainiennes, ont ravivé l’image d’une orthodoxie belliciste, ultraconservatrice et homophobe. Une orthodoxie radicalement hostile à l’Otan, à l’Union européenne et aux valeurs démocratiques. Regard sur le rôle de l’église orthodoxe dans les relations internationales. Invité :  Jean-Arnaud Dérens, historien et journaliste, fondateur du Courrier des Balkans, dont il est le co-rédacteur en Chef. Géopolitique de l'orthodoxie. De Byzance à la guerre en Ukraine, aux éditions Tallandier. 

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