

Bookmakers : le making-of de la littérature
ARTE Radio
Lecture, écriture, style : Bookmakers est un podcast littéraire qui propose d’écouter les écrivains et les écrivaines détailler leurs secrets d’écriture. C’est le récit d’un récit, les coulisses de fabrication d’un livre majeur dans la carrière d’un auteur ou d’une autrice, qui dévoile sa discipline, son rythme et ses méthodes de travail. C’est quoi, le style ? Comment construit-on une intrigue, un personnage ? Où faut-il couper ? Tous les deux mois, Bookmakers écoute les plus grands écrivains et écrivaines d’aujourd’hui raconter, hors de toute promotion, l’étincelle initiale, les recherches, la discipline, les obstacles, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, les relectures… mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’argent, la réception critique et publique, le regard sur le texte des années plus tard. Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, le podcast Bookmakers détruit le mythe d’une inspiration divine qui saisirait les auteurs au petit matin. Il rappelle que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail. Bookmakers c’est le podcast d’un lecteur affamé de romans, d’essais, de contes, de poèmes, de pièces de théâtre, de bandes dessinées, de romans policiers, de nouvelles, de scénarios, de chansons, de sketchs, de traduction et qui dévore tous les genres avec gourmandise : fantasy, science-fiction, anticipation, polar, thrillers, aventures, récits de voyage, romans de gare, littérature érotique, épopées, odyssées, best-seller, page turners, chick lit, littérature expérimentale, histoire, roman épistolaire, philosophie, mangas, blogs, drame, autofiction, littérature documentaire, roman naturaliste, littérature jeunesse, fables, romans gothiques, romans d’aventures, roman noir, littérature d’espionnage, journaux intimes, biographies, mémoires, littérature du réel, journalisme gonzo, pamphlets ou littérature de contrainte. Il maitrise aussi l’art de l’interview, du silence, du tempo, de la question que personne n’a vu venir, de celle qu’on n’oserait pas poser, de l’hésitation fructueuse, de la remarque de dernière minute, de l’inspiration, de l’écoute, de la répartie, de l’envolée et du triple saut périlleux, mais toujours avec le sourire. Après avoir écouté Bookmakers, non seulement vous aurez une furieuse envie d’écriture, au point de vous mettre derrière votre clavier, voire de vous acheter un stylo neuf et une ramette de papier, mais vous ferez aussi la fortune de la librairie la plus proche de chez vous et la joie des bibliothécaires du voisinage car vous serez pris d’une irrépressible envie de lecture et vous constituerez chez vous des piles de livres à lire pour plus tard.Avec Bookmakers, Richard Gaitet fera de vous un lecteur ou une lectrice insatiable, un critique littéraire aux arguments aiguisés, un spécialiste capable de repérer les alexandrins cachés dans les paragraphes de prose, un athlète du verbe, un as de la note en bas de page, un corneur de page ou un adepte du marque page, un détenteur d’ex libris, un prescripteur ou une prescriptrice capable d’offrir ou de prêter le livre idéal pour chaque circonstance, un adepte de la citation automatique, un lecteur ou une lectrice qui saura naviguer de Daniel Pennac à Mona Cholet en passant par Chloé Delaume, Alice Zeniter, Justine Niogret, Mohamed Mbougar Sarr, Laura Vazquez, Natacha Appanah, Philippe Jaenada, Constance Debré, Bertrand Belin, Wouajdi Mouawad, Pierre Michon, Nancy Huston, Claude Ponti, Céline Minard, Jakuta Alikavazovic, Andre Markowicz, Laurent Chalumeau, Pierre Christin, Maria Pourchet, Alain Damasio, Nicolas Mathieu, Lola lafon, Dany Laferrière, ou Tristan Garcia.Bref, lecteur et non lecteur, lectrice et non lectrice, écrivain en devenir, autrice en germe, libraire dans l’âme, éditeur ou éditrice en devenir, bibliothécaire ou bibliophile, ce podcast est pour vous, un podcast qui vous chuchote la littérature directement dans vos petites oreilles.
Episodes
Mentioned books

Apr 15, 2020 • 22min
Alice Zeniter : La stratégie de la semoule (3/3)
La stratégie de la semoule : une écrivaine au travail
Dans cette dernière partie de ce contrôle technique sur l’art littéraire d’Alice Zeniter, la romancière développe, toujours à propos de « L’Art de perdre », quels ont été les conseils de son éditrice, sa lecture commentée à voix haute du manuscrit entier à son compagnon, sa discipline quotidienne dans sa maison bretonne (repoussant très loin les limites de la semoule), l’accompagnement musical d’Idir ou de Dr. Dre, sa passion naturelle pour l’humour animalier, sa vision « fantasmée » du texte deux ans plus tard, son rapport à l’argent, ou encore sa décision de ne pas avoir d’enfant, liée, elle aussi, à l’écriture.En partenariat avec Babelio L’écrivaine du mois : Alice ZeniterRomancière, dramaturge, metteuse en scène, traductrice et scénariste, Alice Zeniter, 33 ans, est l’un des voix les plus énergiques de la littérature francophone. Née d’un père algérien et d’un mère française, diplômée de l’École Normale Supérieure, elle publie un premier roman confidentiel à 16 ans puis signe à 23 chez Albin Michel pour le second, « Jusque dans nos bras » (2010), dans lequel elle aborde la question du mariage blanc avec un héros malien menacé d'expulsion. Elle s’installe ensuite pendant trois ans à Budapest où elle enseigne le français, étudie le théâtre et « flâne ». Viendra « Sombre dimanche » (2013), roman d’une famille hongroise sur trois générations, puis « Juste avant l’oubli » (2015), à propos du suicide étrange d’un maître du polar sur une île brumeuse des Hébrides. Tout s’accélère deux ans plus tard avec « L’Art de perdre », prix Goncourt des lycéens, dont nous parlerons ici de A jusqu’à Z.« L’Art de perdre » (Flammarion, 2017)« Ai-je oublié d’où je viens ? », se demande Naïma, trentenaire parisienne en sévère gueule de bois. « Ma détresse n’aurait-elle pas la taille d’un pays manquant, d’une religion perdue ? » Par sa voix, L’Art de perdre suit le destin d’une famille kabyle sur trois générations – des années 40 à nos jours, sur 500 pages, en trois parties. Il y a d’abord Ali, le grand-père, harki, c’est-à-dire « supplétif indigène au service de l’armée française » comme dit le dico, contraint de fuir ses montagnes avec femme et enfants face au FLN et ses « règlements de compte au milieu de la nuit », à l’heure de l’indépendance de 1962. La deuxième partie se focalise sur Hamid, le père, qui n’oubliera jamais leur installation dans « la France froide », dans ces camps d’accueil insalubres et surpeuplés des Bouches-du-Rhône, entourés de barbelés, dans le silence de ceux qui attendent, humiliés, parqués « dans le royaume de la boue », « comme des bêtes nuisibles » ; Hamid, qui se politisera et s’en sortira grâce à ses études, et qui épousera une Française. Il y a enfin Naïma, la petite-fille, qui cherche sa place dans cet héritage.Sacré du Goncourt des lycéens et du prix du journal Le Monde, « L’Art de perdre » a beaucoup gagné : le roman se vend à plus de 580 000 exemplaires et décroche des récompenses en Espagne, en Suisse ou en Pologne, tandis que Barbet Schroeder obtient les droits d’adaptation au cinéma. Le succès critique n’a d’égal que sa reconnaissance publique, voire intime, lorsqu’au premier rang de certains festivals où Alice Zeniter est invitée, d’anciens harkis s’assoient parfois, en uniforme, la poitrine chargée de médailles, comme jadis son propre grand-père. Mais comment s’est-elle jetée dans cette fresque romanesque à haute teneur documentaire ? Parions que la réponse est dans Bookmakers. Le podcast Bookmakers devient une collection de livres !Nicolas Mathieu, Alice Zeniter et Maria Pourchet nous dévoilent les coulisses de la fabrication de leurs œuvres.Comment travaillent-ils leur plume ? Ils nous détaillent leurs secrets d'écriture, de leur discipline, à leur rythme de travail.Une coédition ARTE Éditions / Points.
Enregistrements janvier-mars 2020 Entretien, découpage et lectures Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Production ARTE Radio

Apr 15, 2020 • 26min
Alice Zeniter : Vers les vers blancs (2/3)
Vers les vers blancs : une écrivaine au travail
Après l’origine de sa vocation, ses voyages en Algérie et sa documentation somme toute assez anarchique, Alice Zeniter revient en détails sur la structure de son best-seller, la naissance des personnages, l’intérêt – ou non – de puiser dans sa mythologie familiale, le juste dosage du style, voire sa maîtrise secrète du vers classique français, cachée (du bon pied) sous les phrases de son roman « L’Art de perdre ».En partenariat avec Babelio L’écrivaine du mois : Alice ZeniterRomancière, dramaturge, metteuse en scène, traductrice et scénariste, Alice Zeniter, 33 ans, est l’un des voix les plus énergiques de la littérature francophone. Née d’un père algérien et d’un mère française, diplômée de l’École Normale Supérieure, elle publie un premier roman confidentiel à 16 ans puis signe à 23 chez Albin Michel pour le second, « Jusque dans nos bras » (2010), dans lequel elle aborde la question du mariage blanc avec un héros malien menacé d'expulsion. Elle s’installe ensuite pendant trois ans à Budapest où elle enseigne le français, étudie le théâtre et « flâne ». Viendra « Sombre dimanche » (2013), roman d’une famille hongroise sur trois générations, puis « Juste avant l’oubli » (2015), à propos du suicide étrange d’un maître du polar sur une île brumeuse des Hébrides. Tout s’accélère deux ans plus tard avec « L’Art de perdre », prix Goncourt des lycéens, dont nous parlerons ici de A jusqu’à Z.« L’Art de perdre » (Flammarion, 2017)« Ai-je oublié d’où je viens ? », se demande Naïma, trentenaire parisienne en sévère gueule de bois. « Ma détresse n’aurait-elle pas la taille d’un pays manquant, d’une religion perdue ? » Par sa voix, L’Art de perdre suit le destin d’une famille kabyle sur trois générations – des années 40 à nos jours, sur 500 pages, en trois parties. Il y a d’abord Ali, le grand-père, harki, c’est-à-dire « supplétif indigène au service de l’armée française » comme dit le dico, contraint de fuir ses montagnes avec femme et enfants face au FLN et ses « règlements de compte au milieu de la nuit », à l’heure de l’indépendance de 1962. La deuxième partie se focalise sur Hamid, le père, qui n’oubliera jamais leur installation dans « la France froide », dans ces camps d’accueil insalubres et surpeuplés des Bouches-du-Rhône, entourés de barbelés, dans le silence de ceux qui attendent, humiliés, parqués « dans le royaume de la boue », « comme des bêtes nuisibles » ; Hamid, qui se politisera et s’en sortira grâce à ses études, et qui épousera une Française. Il y a enfin Naïma, la petite-fille, qui cherche sa place dans cet héritage.Sacré du Goncourt des lycéens et du prix du journal Le Monde, « L’Art de perdre » a beaucoup gagné : le roman se vend à plus de 580 000 exemplaires et décroche des récompenses en Espagne, en Suisse ou en Pologne, tandis que Barbet Schroeder obtient les droits d’adaptation au cinéma. Le succès critique n’a d’égal que sa reconnaissance publique, voire intime, lorsqu’au premier rang de certains festivals où Alice Zeniter est invitée, d’anciens harkis s’assoient parfois, en uniforme, la poitrine chargée de médailles, comme jadis son propre grand-père. Mais comment s’est-elle jetée dans cette fresque romanesque à haute teneur documentaire ? Parions que la réponse est dans Bookmakers. Le podcast Bookmakers devient une collection de livres !Nicolas Mathieu, Alice Zeniter et Maria Pourchet nous dévoilent les coulisses de la fabrication de leurs œuvres.Comment travaillent-ils leur plume ? Ils nous détaillent leurs secrets d'écriture, de leur discipline, à leur rythme de travail.Une coédition ARTE Éditions / Points.
Enregistrements janvier-mars 2020 Entretien, découpage et lectures Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Production ARTE Radio

Apr 15, 2020 • 34min
Alice Zeniter : Au pays des merveilles (1/3)
Au pays des merveilles : une écrivaine au travail
Dans son panthéon : Tolkien, Zola, Faulkner ou Apollinaire, tous découverts durant l’enfance par cette lectrice et autrice précoce pour qui l’écriture a toujours été « le plus drôle de tous les jeux ». Sa rencontre à l’école primaire avec la romancière et dramaturge Géva Caban la conforte dans son désir d’explorer l’art du récit, en se posant les questions élémentaires. Peut-on chiper des idées à Stephen King ? Lui-même, n’aurait-il pas barboté quelques trucs et astuces à ses illustres prédécesseurs ? À qui envoyer sa prose, quand on a terminé ? Car c’est la règle, pour Alice : « Il faut d’abord apprendre à finir un texte. »Passée l’évocation de cette jeunesse normande, ce premier épisode s’attarde sur la « danse de l’hésitation » qui précéda la conception de son cinquième roman, « L’Art de perdre », lié à son histoire familiale, ses deux voyages nécessaires en Algérie, le choc ressenti devant le film « La Bataille d’Alger » (Gillo Pontecorvo, 1966) et ses recherches « totalement bordéliques ».En partenariat avec Babelio L’écrivaine du mois : Alice ZeniterRomancière, dramaturge, metteuse en scène, traductrice et scénariste, Alice Zeniter, 33 ans, est l’un des voix les plus énergiques de la littérature francophone. Née d’un père algérien et d’un mère française, diplômée de l’École Normale Supérieure, elle publie un premier roman confidentiel à 16 ans puis signe à 23 chez Albin Michel pour le second, « Jusque dans nos bras » (2010), dans lequel elle aborde la question du mariage blanc avec un héros malien menacé d'expulsion. Elle s’installe ensuite pendant trois ans à Budapest où elle enseigne le français, étudie le théâtre et « flâne ». Viendra « Sombre dimanche » (2013), roman d’une famille hongroise sur trois générations, puis « Juste avant l’oubli » (2015), à propos du suicide étrange d’un maître du polar sur une île brumeuse des Hébrides. Tout s’accélère deux ans plus tard avec « L’Art de perdre », prix Goncourt des lycéens, dont nous parlerons ici de A jusqu’à Z.« L’Art de perdre » (Flammarion, 2017)« Ai-je oublié d’où je viens ? », se demande Naïma, trentenaire parisienne en sévère gueule de bois. « Ma détresse n’aurait-elle pas la taille d’un pays manquant, d’une religion perdue ? » Par sa voix, L’Art de perdre suit le destin d’une famille kabyle sur trois générations – des années 40 à nos jours, sur 500 pages, en trois parties. Il y a d’abord Ali, le grand-père, harki, c’est-à-dire « supplétif indigène au service de l’armée française » comme dit le dico, contraint de fuir ses montagnes avec femme et enfants face au FLN et ses « règlements de compte au milieu de la nuit », à l’heure de l’indépendance de 1962. La deuxième partie se focalise sur Hamid, le père, qui n’oubliera jamais leur installation dans « la France froide », dans ces camps d’accueil insalubres et surpeuplés des Bouches-du-Rhône, entourés de barbelés, dans le silence de ceux qui attendent, humiliés, parqués « dans le royaume de la boue », « comme des bêtes nuisibles » ; Hamid, qui se politisera et s’en sortira grâce à ses études, et qui épousera une Française. Il y a enfin Naïma, la petite-fille, qui cherche sa place dans cet héritage.Sacré du Goncourt des lycéens et du prix du journal Le Monde, « L’Art de perdre » a beaucoup gagné : le roman se vend à plus de 580 000 exemplaires et décroche des récompenses en Espagne, en Suisse ou en Pologne, tandis que Barbet Schroeder obtient les droits d’adaptation au cinéma. Le succès critique n’a d’égal que sa reconnaissance publique, voire intime, lorsqu’au premier rang de certains festivals où Alice Zeniter est invitée, d’anciens harkis s’assoient parfois, en uniforme, la poitrine chargée de médailles, comme jadis son propre grand-père. Mais comment s’est-elle jetée dans cette fresque romanesque à haute teneur documentaire ? Parions que la réponse est dans Bookmakers. Le podcast Bookmakers devient une collection de livres !Nicolas Mathieu, Alice Zeniter et Maria Pourchet nous dévoilent les coulisses de la fabrication de leurs œuvres.Comment travaillent-ils leur plume ? Ils nous détaillent leurs secrets d'écriture, de leur discipline, à leur rythme de travail.Une coédition ARTE Éditions / Points.
Enregistrements janvier-mars 2020 Entretien, découpage et lectures Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Production ARTE Radio

Mar 18, 2020 • 26min
Philippe Jaenada : Mais comment ça bosse, un chameau sauvage ? (3/3)
Mais comment ça bosse, un chameau sauvage ? Un écrivain au travail (3/3)
Enfermé chez lui depuis des mois pour écrire son nouveau livre-enquête de possiblement mille pages, à paraître en 2021, à propos d'un étrangleur d'enfant, l’ours Jaenada sort de sa grotte et commente, dans cette troisième et dernière partie, son travail sur la phrase, son noble combat contre les expressions toutes faites (type : « c’est la goutte qui fait déborder le vase ») ou la place de l'argent dans sa vie d'écrivain.Le podcast BookmakersC’est quoi, le style ? Comment construit-on une intrigue, un personnage ? Où faut-il couper ?Chaque mois, Bookmakers propose aux plus grand.e.s écrivain.e.s d’aujourd’hui de raconter, hors de toute promotion, l’étincelle initiale, les recherches, la discipline, les obstacles, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, les relectures… mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’argent, la réception critique et publique, le regard sur le texte des années plus tard.Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, le podcast Bookmakers détruit le mythe d’une inspiration divine qui saisirait les auteurs au petit matin. Il rappelle que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail.En partenariat avec BabelioL'écrivain du mois : Philippe JaenadaFils spirituel de Bukowski et de Jacques le fataliste, féru de courses hippiques ou de whisky écossais, allergique au voyage mais ne se déplaçant jamais sans son sac matelot, Philippe Jaenada, 55 ans, est peut-être l’écrivain le plus drôle de France. Toujours vêtu de noir, il surgit en 1997 avec Le Chameau sauvage, ou les galères d’un curieux célibataire, sacré d’un prix de Flore, adapté au cinéma et premier volet d’une série de sept romans autobiographiques sur lui, sa femme, leur fiston ou leurs vacances incendiaires en Italie.Suivra un second cycle, en cours depuis 2013, composé d’enquêtes sur des affaires criminelles écrites à la première personne, riches en digressions improbables, tout en étant comme possédées par l’obsession de la vérité – fidèle à sa méthode dite du « tapir enragé ». Bingo : La Serpe, en 2017, se voit couronné du prix Femina et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Mais ce succès fut préparé par la maestria déployée dans le livre précédent, La Petite femelle (éditions Julliard, 2015), portrait d’une jeune meurtrière de l’immédiate après-guerre haïe par ses juges et plus généralement par le patriarcat parce qu’elle refusait de marcher dans les clous d’une existence toute tracée de femme au foyer.Fidèle à sa verve truculente, Philippe Jaenada détaille les conditions de fabrication de cette true crime story de 700 pages, mais également des circonstances étranges qui l’ont amené à devenir écrivain.La Petite Femelle (Julliard, 2015)C’est l’histoire de Pauline Dubuisson, condamnée en 1953 pour le meurtre de son ex-petit ami, mais traînée dans la boue par les journaux pour avoir couché, jeune femme, avec l’occupant allemand, tout en refusant après-guerre un destin de femme au foyer pour devenir médecin.
Enregistrement janvier 20 Entretiens et découpage Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Lectures Laure Giappiconi Remerciements Nanou Harry & Aurélien Manya Lecture Laure Giappiconi Production ARTE Radio

Mar 18, 2020 • 30min
Philippe Jaenada (2/3)
La méthode du tapir enragé : un écrivain au travail (2/3)
Dans cette deuxième partie, Jaenada décortique l’origine et la documentation nécessaire à l’élaboration de La Petite femelle. Après sept livres autobiographiques ayant fait de lui une sorte de Bukowski français (alcool, amour, humour, tiercé) et une première enquête sur le braqueur Bruno Sulak, c’est l’ouvrage qui a tout changé pour lui, extrêmement précis (selon sa méthode dite du « tapir enragé », vérifiant toutes les pièces du dossier jusqu’aux frontières de la folie), tout en cassant les codes de la chronique judiciaire par une avalanche d’anecdotes personnelles particulièrement comiques. Le podcast BookmakersC’est quoi, le style ? Comment construit-on une intrigue, un personnage ? Où faut-il couper ?Chaque mois, Bookmakers propose aux plus grand.e.s écrivain.e.s d’aujourd’hui de raconter, hors de toute promotion, l’étincelle initiale, les recherches, la discipline, les obstacles, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, les relectures… mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’argent, la réception critique et publique, le regard sur le texte des années plus tard.Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, le podcast Bookmakers détruit le mythe d’une inspiration divine qui saisirait les auteurs au petit matin. Il rappelle que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail.En partenariat avec BabelioL'écrivain du mois : Philippe Jaenada Fils spirituel de Bukowski et de Jacques le fataliste, féru de courses hippiques ou de whisky écossais, allergique au voyage mais ne se déplaçant jamais sans son sac matelot, Philippe Jaenada, 55 ans, est peut-être l’écrivain le plus drôle de France. Toujours vêtu de noir, il surgit en 1997 avec Le Chameau sauvage, ou les galères d’un curieux célibataire, sacré d’un prix de Flore, adapté au cinéma et premier volet d’une série de sept romans autobiographiques sur lui, sa femme, leur fiston ou leurs vacances incendiaires en Italie.Suivra un second cycle, en cours depuis 2013, composé d’enquêtes sur des affaires criminelles écrites à la première personne, riches en digressions improbables, tout en étant comme possédées par l’obsession de la vérité – fidèle à sa méthode dite du « tapir enragé ». Bingo : La Serpe, en 2017, se voit couronné du prix Femina et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Mais ce succès fut préparé par la maestria déployée dans le livre précédent, La Petite femelle (éditions Julliard, 2015), portrait d’une jeune meurtrière de l’immédiate après-guerre haïe par ses juges et plus généralement par le patriarcat parce qu’elle refusait de marcher dans les clous d’une existence toute tracée de femme au foyer.Fidèle à sa verve truculente, Philippe Jaenada détaille les conditions de fabrication de cette true crime story de 700 pages, mais également des circonstances étranges qui l’ont amené à devenir écrivain.La Petite Femelle (Julliard, 2015)C’est l’histoire de Pauline Dubuisson, condamnée en 1953 pour le meurtre de son ex-petit ami, mais traînée dans la boue par les journaux pour avoir couché, jeune femme, avec l’occupant allemand, tout en refusant après-guerre un destin de femme au foyer pour devenir médecin.
Enregistrement janvier 20 Entretiens et découpage Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Lectures Laure Giappiconi Remerciements Nanou Harry & Aurélien Manya Lecture Laure Giappiconi Production ARTE Radio

Mar 18, 2020 • 31min
Philippe Jaenada (1/3)
Philippe et ses trophées de bowling : un écrivain au travail
Il se rêvait pilote d’avion, mais l’existence en a décidé autrement, à la faveur d’une très étrange idée : s’enfermer seul, pendant un an, dans son appartement. « Pour ne pas devenir fou », le jeune Jaenada commence à écrire des histoires saugrenues influencées par sa découverte des romans de l’Américain Richard Brautigan, notamment Willard et ses trophées de bowling (1975). S’en suivra une expérience historique (« J’ai été la première animatrice de minitel rose du monde ! »), un premier roman « ridicule », dit-il, écrit sur demande du patron légendaire des éditions de Minuit… et son interprétation très personnelle, à renforts de parenthèses, de la célèbre phrase de Deleuze : « Un grand écrivain, c’est un étranger dans sa propre langue. »Le podcast BookmakersC’est quoi, le style ? Comment construit-on une intrigue, un personnage ? Où faut-il couper ?Chaque mois, Bookmakers propose aux plus grand.e.s écrivain.e.s d’aujourd’hui de raconter, hors de toute promotion, l’étincelle initiale, les recherches, la discipline, les obstacles, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, les relectures… mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’argent, la réception critique et publique, le regard sur le texte des années plus tard. Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, le podcast Bookmakers détruit le mythe d’une inspiration divine qui saisirait les auteurs au petit matin. Il rappelle que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail.En partenariat avec Babelio L'écrivain du mois : Philippe JaenadaFils spirituel de Bukowski et de Jacques le fataliste, féru de courses hippiques ou de whisky écossais, allergique au voyage mais ne se déplaçant jamais sans son sac matelot, Philippe Jaenada, 55 ans, est peut-être l’écrivain le plus drôle de France. Toujours vêtu de noir, il surgit en 1997 avec Le Chameau sauvage, ou les galères d’un curieux célibataire, sacré d’un prix de Flore, adapté au cinéma et premier volet d’une série de sept romans autobiographiques sur lui, sa femme, leur fiston ou leurs vacances incendiaires en Italie.Suivra un second cycle, en cours depuis 2013, composé d’enquêtes sur des affaires criminelles écrites à la première personne, riches en digressions improbables, tout en étant comme possédées par l’obsession de la vérité – fidèle à sa méthode dite du « tapir enragé ». Bingo : La Serpe, en 2017, se voit couronné du prix Femina et se vend à plus de 400 000 exemplaires. Mais ce succès fut préparé par la maestria déployée dans le livre précédent, La Petite femelle (éditions Julliard, 2015), portrait d’une jeune meurtrière de l’immédiate après-guerre haïe par ses juges et plus généralement par le patriarcat parce qu’elle refusait de marcher dans les clous d’une existence toute tracée de femme au foyer.Fidèle à sa verve truculente, Philippe Jaenada détaille les conditions de fabrication de cette true crime story de 700 pages, mais également des circonstances étranges qui l’ont amené à devenir écrivain.La Petite Femelle (Julliard, 2015)C’est l’histoire de Pauline Dubuisson, condamnée en 1953 pour le meurtre de son ex-petit ami, mais traînée dans la boue par les journaux pour avoir couché, jeune femme, avec l’occupant allemand, tout en refusant après-guerre un destin de femme au foyer pour devenir médecin. Après sept livres autobiographiques ayant fait de lui une sorte de Bukowski français (alcool, amour, humour, tiercé), c’est le livre qui a tout changé pour Philippe Jaenada. Extrêmement précis (selon sa méthode dite du « tapir enragé », vérifiant toutes les pièces du dossier jusqu’aux frontières de la folie), tout en cassant les codes de la chronique judiciaire par une avalanche d’apartés personnels particulièrement comiques.
Enregistrement janvier 20 Entretiens et découpage Richard Gaitet Prises de son Sara Monimart Montage Antoine Larcher Réalisation, musique originale et mixage Samuel Hirsch Illustrations Sylvain Cabot Remerciements Nanou Harry & Aurélien Manya Lecture Laure Giappiconi Production ARTE Radio


