La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

May 26, 2025 • 1h 16min
« De ciel et de cendres » d’Henri Gougaud
Par Philippe-Jean Catinchi, Souleymane Diamanka, Yannick Jaulin & Thibault de Montalembert
À l’occasion de la parution de l’ultime roman du conteur visionnaire Henri Gougaud, la Maison de la Poésie rend hommage à cet artiste disparu il y a un an.
La soirée débutera avec une lecture portée par le comédien Thibault de Montalembert et ensuite commentée par Philippe-Jean Catinchi, journaliste au Monde.
Écrire pour consigner la justice implacable du tribunal de l’Inquisition, la haine et ses ravages, la liberté bafouée, les bûchers qui se dressent sous le ciel obscurci. Écrire pour porter témoignage. Écrire pour résister.
La seconde partie de la soirée sera composée de deux performances, l’une de Yannick Jaulin, conteur et acteur et l’autre de Souleymane Diamanka, poète et slameur.
Conter, slamer pour donner à entendre la mémoire des sources et les voix du passé, la musique du cœur du monde.
À lire – Chez Albin Michel : Henri Gougaud, De ciel et de cendres, 2025 – Contes impatients d’être vécus, 2023 – Souleymane Diamanka, De la plume et de l’épée, coll. « Poésie », Points, 2023

May 7, 2025 • 1h 2min
Stéphane Bouquet - Tout se tient
Lecture par l'auteur
Entretien mené par Colombe Boncenne
Tout se tient explore la sensation de manque évoquée par Pasolini et Brecht, tout en interrogeant si ce vide est véritablement une absence ou si le monde offre déjà assez de matière pour l’émerveillement. Structuré en une diversité de formes (poèmes, proses, essai sur Pasolini), l’ouvrage capte les variations du quotidien et des saisons comme un baromètre du réel. Plutôt qu’un message, il propose une écoute attentive du dialogue entre soi et le monde, où la langue poétique devient l’espace où tout se relie.
À lire – Stéphane Bouquet, Tout se tient, P.O.L., 2025.

May 7, 2025 • 58min
Deborah Levy – Bleu d’août
Lecture par Constance Dollé
Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos
Interprète : Marguerite Capelle
Au sommet de sa carrière, Elsa M. Anderson perd ses moyens et quitte la Salle dorée de Vienne en plein récital du Concerto n°2 de Rachmaninov. Une fuite en avant qui prend rapidement la forme d’une quête d’identité. D’Athènes à Londres puis à Paris, Bleu d’août dresse le portrait éblouissant, tout en mélancolie et métamorphose, d’une femme empêchée de jouer sa partition tant qu’elle ne se confronte pas à son passé.
À lire – Deborah Levy, Bleu d’août, trad. de l’anglais par Céline Leroy, éd. du sous-sol, 2025.

May 6, 2025 • 54min
Marie NDiaye – Le bon Denis
Entretien mené par Sylvie Tanette
Dans cet autoportrait romanesque, Marie NDiaye propose quatre variations autour d’un événement essentiel de sa biographie : le départ brutal de son père sénégalais après sa naissance en France. Autour de ce point de bascule, Marie NDiaye tisse quatre histoires : la première met en scène sa mère à la mémoire défaillante qui se souvient, puis elle suit l’histoire de la jeunesse de ses parents. Le troisième temps est un monologue retraçant les vraies raisons du départ de son père. Enfin, dans le dernier mouvement, la narratrice a rendez-vous avec un père inconnu qui n’est pas celui qu’elle avait imaginé… Le bon Denis est un livre envoûtant. Il révèle une Marie NDiaye enfantine, malicieuse, surprenante. On y reconnaît à chaque page son visage, son sourire, sa timidité teintée d’insolence et de douceur. De liberté aussi.
À lire – Marie NDiaye, Le bon Denis, Mercure de France, 2025.

Apr 24, 2025 • 1h 14min
Emil Ferris – Moi, ce que j’aime c’est les monstres
Entretien mené par Lucie Servin
Interprète : Fabienne Gondrand
En 2018, Emil Ferris et son alter ego loup-garou, Karen Reyes, surgissaient dans notre horizon pour soudain tout éclairer d’une lumière noire, gothique et pop. Nous offrant plus qu’un livre, elles nous ont ouvert un monde, où se redéfinissait la figure du Monstre. À l’occasion de la publication du deuxième tome de Moi, ce que j’aime c’est les monstres, Emil Ferris revient avec son dessin au stylo bille et un univers encore plus monstrueux.
Rencontre proposée en partenariat avec la revue Kometa.
À lire – Emil Ferris, Moi, ce que j’aime c’est les monstres (tome 2), éd. Monsieur Toussaint Louverture, 2024.

Apr 24, 2025 • 56min
Neige Sinno – La Realidad
Entretien mené par Nathalie Crom
« Il n’y a rien de tel que la réalité. » On pourrait dire que ce livre est un récit de voyages dans la réalité ou vers la réalité. Avec un premier voyage, il y a plus de vingt ans, où deux jeunes femmes en sac à dos, Netcha, la narratrice, et Maga, une amie espagnole, essaient de rejoindre un village du Chiapas, au Mexique, appelé précisément La Realidad.
Quête autant politique qu’initiatique et intime. Si les deux amies renoncent en chemin, elles ne renoncent jamais vraiment. Et c’est bien sûr quand elles décident d’arrêter de voyager, que le vrai voyage commence vraiment.
« Combien de fantômes murmurent encore dans ce livre ? » se demande, à la fin, la narratrice. Celui du mystérieux leader zapatiste, le sous-commandant Marcos, ceux des Indiens en lutte du Chiapas, celui d’Antonin Artaud qui en 1936 fit un voyage énigmatique au Mexique, mais aussi les fantômes d’une existence en quête d’un lieu autre, et le fantôme de la réalité, celui de nos blessures et de nos illusions. Ce nouveau livre de Neige Sinno, autobiographique lui aussi, confirme avec profondeur son talent d’écrivain.
À lire – Neige Sinno, La Realidad, P.O.L., 2025.

Mar 27, 2025 • 1h 3min
Olivier Barbarant – Partitas pour violon seul
Entretien animé par Rodolphe Perez
« Le violon disait aux uns que leur temps était venu, aux autres que leur temps était fini », note Vassili Grossman dans un émouvant passage de Vie et Destin. Le poème peut-il tenter de rejouer la partition d’un violon seul, en espérant que la singularité d’une expérience prenne valeur symphonique, et parle pour chacun ?
Nous n’aurions pas tout à fait perdu le monde qui sous nos yeux s’effondre si nous savions le dire encore. À la suite de Bach, et quelle que soit la disproportion des moyens, on rêverait qu’un chant de catastrophe soit aussi le lieu d’un réveil :
Pour toute force l’éphémère
la vraie vie parie sur le givre
qu’on regarde aux fenêtres fondre
Olivier Barbarant
À lire – Olivier Barbarant, Partitas pour violon seul, coll. « Blanche », Gallimard, 2024.

Mar 27, 2025 • 57min
Juan Gabriel Vásquez – La traduction du monde
Entretien mené par Raphaëlle Leyris
À travers cet ensemble de réflexions (issues de conférences données 2022 à l’université d’Oxford), Juan Gabriel Vásquez explore les caractéristiques du roman, les liens entre fiction et réalité, les zones d’ombre dont s’empare la littérature pour éclairer l’Histoire et sa capacité unique à « traduire » la complexité des vies humaines. Pour assoir son propos, il convoque une pléiade d’écrivains – Zadie Smith, Proust, Yourcenar, Kundera, Defoe, Tolstoï, Tchekhov, etc. –, analyse l’histoire colombienne et sa violence ou observe comment le célèbre récit du massacre des bananeraies de Cent Ans de solitude est devenu une vérité pour une partie de ses compatriotes.
Réponse subtile et argumentée à la question de l’appropriation culturelle, portés par l’érudition de leur auteur, ces textes cherchent à redéfinir les usages de la fiction et les raisons pour lesquelles, aujourd’hui, elle est plus indispensable que jamais.
À lire – Juan Gabriel Vàsquez, La traduction du monde, traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, Seuil, 2025.

Mar 20, 2025 • 1h 7min
Ambre Chalumeau – Les vivants
Lecture par l’autrice
Entretien mené par Camille Thomine
« Elle demande de répéter.
On demande toujours de répéter, alors qu’en fait on a très bien entendu.
Quelque part dans notre crâne, un globule blanc se lève et pète du coude la vitre à ne casser qu’en cas d’urgence, celle qu’on pensait ne jamais avoir à briser : on sait qu’on devrait déclencher un protocole spécial pour accueillir la nouvelle, sauf que personne n’a été briefé, les stagiaires sont incapables, en plus on est samedi soir les bureaux sont déserts, y’a bien les anciens qui sauraient quoi faire, les vieux neurones du fond là, paniqués en permanence, ils nous ont dit qu’un jour ça pouvait arriver mais on les écoute plus ils radotent tellement, et maintenant qu’on a besoin d’eux putain ils sont où ?
Et aussi simplement que ça, une nuit comme les autres devient un Début. »
Histoire du passage à l’âge adulte, histoire d’émotions contraires, Les vivants est un premier roman à la sincérité désarmante où le drame et la comédie nous illuminent à chaque page.
À lire – Ambre Chalumeau, Les vivants, Stock, 2025.

Mar 20, 2025 • 47min
Karen Finley par Léonie Dahan-Lamort, Chloé Delaume & Lilith Grasmug
"Je n'étais pas censée être talentueuse" de Karen Finley
Lecture par Léonie Dahan-Lamort, Chloé Delaume & Lilith Grasmug
Karen Finley est une artiste, performeuse et poétesse féministe de New-York. Son travail, protéiforme et cathartique, est une violente et lucide charge antipatriarcale, irradiée par une énergie punk et un humour acide.
Florilège de ses écrits de jeunesse, ce recueil révèle l’ADN de son œuvre, qui dès ses débuts a fait entendre la voix des personnes ensilencées : celles emportées par l’épidémie du sida comme celles victimes de violences sexistes et sexuelles. Pionnière sur les questions de culture du viol, de trauma et de santé mentale, Karen Finley, pour la première fois traduite en France, frappe par sa langue incendiaire et son regard d’une redoutable acuité.
À lire – Karen Finley, Je n’étais pas censée être talentueuse – Ecrits 1985-1994, traduit de l’anglais (États-Unis) par Malik Boutebal, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2025.


