

La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

May 15, 2024 • 1h 9min
Contrepoint d’interrogation : adapter ou désadapter un roman en musique
Par Lola Lafon, Sylvain Griotto & Olivier Lambert
Ce n’est ni un concert ni une conférence classique, ni une masterclass, mais un petit tour dans les coulisses de la création d’un concert-lecture que nous propose Lola Lafon. Une interrogation sur la façon dont l’écriture romanesque peut être transformée en spectacle. Une nouvelle narration, dans laquelle la musique est à la fois décor et aussi, parfois, personnage. L’écrivaine musicienne sera accompagnée par Sylvain Griotto au piano et Olivier Lambert (guitare et ordinateurs). Tous trois raconteront comment sont nées les lectures musicales de La petite communiste qui ne souriait jamais, Mercy, Mary, Patty et Chavirer.
À lire – Lola Lafon, Quand tu écouteras cette chanson, Stock, 2022. La petite communiste qui ne souriait jamais, Mercy, Mary, Patty et Chavirer, Actes-Sud, 2014, 2017, 2020.

May 15, 2024 • 1h 15min
Beata Umubyeyi Mairesse & Dorcy Rugamba
Ce qui peut s’écrire trente ans après le genocide des Tutsis du Rwanda
Entretien mené par Valérie Marin La Meslée
Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors âgée de 15 ans, et sa mère ont eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Plus de quinze ans après les faits, Beata Umubyeyi Mairesse entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié le convoi. Commence alors une enquête acharnée pour tenter de recomposer les événements auprès des témoins encore vivants.
Tous les ans, Dorcy Rugamba revient à Kigali dans la maison de sa famille. Mais pendant des années, ce retour a été impossible, car c’est dans cette maison que sa famille a été tuée. Par ce récit, Dorcy Rugamba voulait se tenir au plus près des victimes, explorer leurs vies et le monde d’avant, dire qui elles étaient et ce qu’elles représentaient aux yeux des leurs. C’est le sens de tout son travail, de comédien, de dramaturge, de metteur en scène, d’écrivain : rendre aux victimes un nom, un visage, une humanité singulière.
À lire – Beata Umubyeyi Mairesse, Le convoi, Flammarion, 2024 ; Culbuter le malheur, Mémoire d’encrier, 2024 – Dorcy Rugamba, Hewa Rwanda, J.C. Lattès, 2024.

May 15, 2024 • 1h 5min
Sarajevo blues - Semezdin Mehmedinović
En dialogue avec Mathias Enard
Interprète : Chloé Billon
Sarajevo blues est un livre inclassable. Poèmes, fragments, réflexions sur la guerre, la mort, les différentes manières de tenir, de regarder le monde, son monde, qui va de travers. Ce recueil a été écrit durant les premiers mois du siège de Sarajevo en 1992, comme le rayon d’une lumière éblouissante qui se dégage de la pénombre d’un quotidien assiégé. Journaliste et écrivain, Semezdin Mehmedinović a été très actif durant le siège de Sarajevo et a notamment fondé en 1992 l’hebdomadaire HB Dani, pour « donner une voix à la démocratie et au pluralisme en temps de génocide ». Il est connu dans les Balkans pour être le plus grand poète de sa génération. Sarajevo blues, son recueil le plus célèbre, est traduit en France pour la première fois.
À lire – Semezdin Mehmedinović, Sarajevo blues, fragments traduits du bosnien par Chloé Billon, Le Bruit du Monde, 2024.

May 15, 2024 • 1h 24min
Le Club des critiques de la NRF
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory Le Floch & Jakuta Alikavazovic
Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de La Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d’aujourd’hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s’inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l’auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), Le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; Le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021 – Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, Le Seuil, 2024 – Grégory Le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023 – Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.

May 15, 2024 • 1h 11min
Un minibus en Ukraine - Revue KOMETA
Avec Emmanuel Carrère, David Rieff, Tetyana Ogarkova et Volodymyr Yermolenko
Entretien mené par Lena Mauger
Tetyana Ogarkova est professeure de littérature comparée, son mari, Volodymyr Yermolenko, philosophe, président du Pen Club Ukraine. Au début de l’invasion russe à grande échelle dans leur pays, ils enregistrent depuis leur cuisine, une admirable série de podcasts intitulée « L’Ukraine face à la guerre ». Emmanuel Carrère les rencontre à Kyiv en juin 2023. Cinq mois plus tard, il embarque avec eux dans un minibus vers les zones de front pour distribuer de l’aide aux populations. Parmi les passagers, David Rieff, grand reporter de guerre, fils de Susan Sontag. Le récit de ce « road-trip » a paru dans le deuxième numéro de la revue Kometa, un trimestriel de récits littéraires qui se tourne vers l’Est pour raconter le monde et croise les regards d’écrivains et de photographes.
Retour sur cette rencontre au cœur du chaos et réflexions sur l’Ukraine aujourd’hui.
En partenariat avec la revue Kometa.

Apr 5, 2024 • 1h 10min
Rim Battal – x et excès
Par l’autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu’elle a accompagnées lors d’un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d’ombre de l’ère numérique où l’industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l’autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s’attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l’amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l’art. De Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et œuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d’universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L’eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.

Apr 5, 2024 • 1h 21min
Grâce… Livre des heures poétiques, anthologie de poésie
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac
Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu’y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l’extase. Une supplique, une embellie, d’autres extases encore. Sans oublier ces vies que l’on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d’autres ne croient qu’en la chaleur d’une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d’amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s’ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c’est pour dire d’une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.

Apr 3, 2024 • 1h 2min
Joy Sorman – Le témoin
Entretien mené par Sophie Joubert
Avec « Le témoin », Joy Sorman poursuit, cette fois à travers la fiction, son exploration de nos « lieux communs », ceux qui racontent le monde et jettent une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons. Dans ce roman mâtiné de réel, l’autrice imagine qu’un homme, nommé Bart, pénètre à l’intérieur du palais de justice de Paris et décide de s’y installer clandestinement. Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d’audience, il assiste au spectacle de la justice – ou est-ce plutôt à celui de l’injustice ? Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?
À lire – Joy Sorman, « Le témoin », Flammarion, 2024.

Mar 19, 2024 • 1h 5min
Nathalie Azoulai – Python
Python de Nathalie Azoulai
En dialogue avec Nicolas Fargues et des personnages de "Python"
« Les machines du monde tournent grâce à des programmes informatiques qu’on appelle le code. Cette révolution technique ressemble à celle de l’électricité à la différence près qu’elle se compose de langages, de grammaires, de traductions, toutes choses qui devraient nous concerner mais dont nous ignorons tout. Je suis une femme, j’ai plus de cinquante ans, je suis écrivain et, malgré tous ces handicaps, je veux apprendre à coder. Je veux comprendre ce qui se passe sous les doigts des jeunes codeurs qui pianotent jour et nuit, font défiler sur leurs écrans noirs des lignes de signes multicolores, véloces, écrites dans notre alphabet mais que nous autres ne décodons pas. Ils sont là, à côté de nous, silencieux et puissants, et nous ne les voyons pas.
Mes proches se moquent de moi, me rappellent que je panique au moindre bug et ils ont raison, alors que faire ? Par où commencer ?
Python est bien le nom d’un langage de programmation mais c’est surtout ici une autofiction écrite comme un conte initiatique, mythologique, au cours duquel je croise Boris, Chloé, Margaux, Enzo, des jeunes gens qui codent et tentent de m’expliquer comment ils font. Je n’y comprends rien, je laisse tomber, je n’ai plus l’âge, je retourne à mes livres, à quoi bon ? Mais Python m’obsède et je m’obstine. Je m’y remets, intriguée par ces bataillons de geeks tournés vers des fonds où ils descendent entre eux, entre hommes. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Que cachent-ils ?
J’enquête et Python s’écrit en images sur mon mur à coups de visages, de scènes, de mots, de tableaux, de films, comme dans la série Homeland. Et brusquement, le visage de mon suspect affleure. Je remonte le temps, je retrouve Simon qui, le premier, m’a guidée dans le monde des jeunes hommes entre eux, Simon qui planquait ses magazines porno sous mon lit de jeune fille… »
Python est le récit fascinant d’une séduction contrariée pour le « nouveau monde » informatique, son langage, la puissance et la jeunesse qui lui sont associées. L’enquête se fait progressivement plus intime et trouble, jusqu’à révéler une autre séduction.

Mar 13, 2024 • 56min
Entre le monde et moi. Lettre à mon fils de Ta-Nehisi Coates
Rencontre animée par Juliette Cerf
Interprète : Marguerite Capelle
Dans cette lettre adressée à son fils de 15 ans, Ta-Nehisi Coates évoque la condition des Noirs aux États-Unis afin de le préparer au monde dans lequel il vit. Il décrit la violence raciste à laquelle il a été confronté tout en revenant sur le parcours qui lui a permis de prendre conscience de sa place dans la société – de son enfance dans le West Baltimore à l’université Howard, du South Side de Chicago à Paris. Et déboulonne l’idée de « race » ancrée dans la culture américaine, mensonge qui gangrène le corps des noirs, autrefois victimes de l’esclavage et de la ségrégation, aujourd’hui menacés, enfermés, détruits au moindre prétexte. Partageant les préoccupations intimes d’un père pour son fils, Ta-Nehisi Coates s’interroge sur ce que c’est que d’habiter un corps noir, comment vivre dans ce corps et se libérer du fardeau de l’histoire. Tissé de récits personnels, Entre le monde et moi jette une lumière crue sur la société américaine et sur ses crises actuelles.
À l’occasion de cette nouvelle traduction précédée d’un avant-propos inédit, nous sommes heureux de redonner la parole à Ta-Nehisi Coates pour cet ouvrage essentiel devenu un classique contemporain.
« C’est la nuit sans fin. Et cette nuit a occupé la plus grande part de notre histoire. »
Ta-Nehisi Coates, Lettre à mon fils.
À lire – Ta-Nehisi Coates, Entre le monde et moi. Lettre à mon fils, trad. de l’anglais (États-Unis), éd. Autrement, 2024.