dixit.net cover image

dixit.net

Latest episodes

undefined
Sep 24, 2024 • 40min

#111 Laurens Vander Kuylen · Vue sur rue

👀 Vue sur rue Tout part d’un petit boitier caméra fixé sur la fenêtre du bureau. Ce boitier compte le nombre de voitures, mais aussi de motos, de vélos ou encore de piétons qui passent devant la fenêtre. Cela nous permet de mieux comprendre de la fréquentation de la rue, quels sont les modes de transports les plus utilisés? quelles sont les horaires les plus fréquentées… et encore bien d’autres informations. Ce boitier a été créé par la société belge Telraam, qui développe des dispositifs de comptage de trafic pour encourager la participation citoyenne. Pour mieux comprendre cette démarche je rencontre aujourd’hui Laurens Vander Kuylen qui travaille chez Telraam. Dans cet épisode nous discutons de comment la production de données permet d’instituer une nouvelle forme de dialogue entre collectivité et citoyens. Je suis Camille Tabart urbaniste à dixit.net, bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Liens pour aller plus loin Le site internet Telraam : https://telraam.net/#9/48.8582/2.3387 Le projet et initiative mené par l'association Agis-Ta-Terre à Chateaubourg: https://www.agistaterre.org/creez-votre-site-avec-des-blocs/nos-actions/mobilites/etude-statistique-des-donnees-de-mobilite/ La vidéo sur les projet autour les rues - écoles à Herzele, en Belgique : https://www.youtube.com/watch?v=kEGC1QEBaZk Le livre "MOVEMENT how to take back our streets and transform our lives" de Thalia Verkade, et Marco te Brömmelstroet (traduit en anglais) https://scribepublications.co.uk/books-authors/books/movement-9781911344971
undefined
Sep 16, 2024 • 41min

#110 Laurent Pinon · Miquelon face aux vagues

🌊 Miquelon face aux vagues Le village de Miquelon se situe sur l’île du même nom, à 3 mètres au dessus du niveau de la mer, il abrite 600 habitants, et se trouve sur le chemin de nombreuses tempêtes. Il y a quelques années, l’élaboration du plan des risques littoraux met en évidence les menaces qui pèsent sur le territoire, et limitent drastiquement le développement du village. Les habitants et habitantes, attachés à leur lieu de vie protestent contre cette perspective et proposent de redévelopper le village ailleurs, sur un territoire plus en altitude. L’état alors de mettre en place la démarche des ateliers des territoires qui progressivement esquissent un avenir au territoire. Pour en apprendre plus sur cette démarche je rencontre Laurent Pinon, directeur de l’agence Métamorphoses Urbaines, qui a animé la démarche les Ateliers des territoires sur l’ile de Miquelon. Je suis Sylvain Grisot urbaniste fondateur de dixit.net, bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newsletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Pour aller plus loin : L’ouvrage collectif Territoires submergés : https://terreurbaine.com/territoires-submerges/ Le livre de Philippe Simay sur le réemploi https://terreurbaine.com/batir-avec-ce-qui-reste/ Les vidéos de Christophe Raylat réalisées lors des 4 résidences : https://www.saint-pierre-et-miquelon.developpement-durable.gouv.fr/atelier-des-territoires-premiere-esquisse-d-a805.html Le site de l’agence Métamorphoses Urbaines : http://metamorphoses-urbaines.fr
undefined
Sep 10, 2024 • 40min

#109 Sonia Lavadinho · La ville relationnelle

🔗 La ville relationnelle La ville fonctionnelle a atteint ses limites, il faut désormais changer de paradigme et trouver une nouvelle manière de faire la ville, ensemble. Aujourd’hui je rencontre Sonia Lavadinho qui a récemment publié avec Pascal Le Brun-Cordier et Yves Winkin un livre sur les 7 figures de la ville relationnelle dont nous allons parler. Sonia est anthropologue de formation, et elle s’intéresse aux interactions entre les gens, mais aussi à comment l’espace influence ces interactions. Selon elle la ville relationnelle est la ville du XXIème siècle, elle fait suite à la ville fonctionnelle qui a marqué le XXème siècle. Dans ce podcast nous parlons de ce nouveau paradigme au travers de la ville du dehors, de la ville de la rencontre, de la ville du temps libre, de la ville comestible. Je suis Sylvain Grisot urbaniste fondateur de dixit.net, bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newsletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Pour aller plus loin : Le livre de Sonia Lavadinho, Pascal Le Brun-Cordier et Yves Winkin : La ville relationnelle https://www.editions-apogee.com/architecture-urbanisme/707-la-ville-relationnelle.html La newsletter de Sonia sur LinkedIn : Le billet de Sonia L. https://www.linkedin.com/newsletters/billet-du-samedi-de-sonia-l-6885675163132706816/ La conférence TED de Janette Sadik-Khan https://www.ted.com/talks/janette_sadik_khan_new_york_s_streets_not_so_mean_any_more?subtitle=en&lng=fr&geo=fr Le cahier dixit.net : Revitaliser Bryant Park, de William H. Whyte https://www.dixit.net/librairie/#!/Revitaliser-Bryant-Parc-William-H-Whyte/p/630861286 Le livre du fondateur de la permaculture : David Holmgren, “RetroSuburbia - The downshifter's guide to a resilient future” https://retrosuburbia.com/book/ Le livre de Jeff Speck “Walkable City Rules: 101 Steps to Making Better Places” https://fr.everand.com/book/511576791/Walkable-City-Rules-101-Steps-to-Making-Better-Places?](https://fr.everand.com/book/511576791/Walkable-City-Rules-101-Steps-to-Making-Better-Places?utm_medium=cpc&utm_source=google_search&utm_campaign=Everand_Google_DSA_NB_Desktop_RoW_tROAS_test&utm_adgroup=Book&utm_term=&utm_matchtype=&utm_device=c&utm_network=s&gad_source=5&gclid=EAIaIQobChMIpOTKos6yhwMVFjEGAB2eWQMQEAAYASAAEgLb-PD_BwE)
undefined
Sep 3, 2024 • 49min

#108 Sylvanie Grée et Diego Harari · Sols vivants

🌱 Sols vivants. Entre 2021 et 2023 l’atelier des territoires, portée par la direction de l’aménagement, du logement et de la nature, a lancé une réflexion avec pour thématique “mieux aménager avec les sols vivants”. Dans ce cadre, cinq territoires ont exploré le lien entre l’aménagement et les sols en expérimentant différents projets. Ces projets et leurs résultats ont fait l’objet d’une capitalisation dans l’ouvrage “Sols vivants, Mieux prendre en compte les sols dans l’aménagement”, sous la direction de Jean-Baptiste Butlen, Pauline Sirot et Mathurin Basile. A l’occasion de cet ouvrage et pour parler des sols vivants Sylvain Grisot fondateur de l’agence dixit.net à rencontré Sylvanie Gree et Diego Harari qui ont tous les deux participés à l’écriture de cet ouvrage collectif. Je suis Camille Tabart, urbaniste à l’agence dixit.net. Bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newsletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Pour en savoir plus : - Le livre "Sols vivants. Mieux prendre en compte les sols dans l’aménagement" : https://www.editionsparentheses.com/Sols-vivants?idart=901&nouveauA=rechercheA&recherche=sols%20vivants
undefined
Aug 26, 2024 • 44min

#107 Catherine Sabbah · Les crises du logement

🏚️ Les crises du logement Depuis deux ans, le secteur immobilier fait face à une crise importante et profonde. Pour certains, cette crise serait principalement due à l’augmentation des taux d’intérêt, mais est-ce vraiment l’unique raison de cette crise complexe ? Mieux comprendre cette crise est nécessaire, car le logement est un sujet politique et social essentiel, qui nous concerne tous et toutes. Pour nous aider à comprendre les problématiques auxquelles se heurtent le secteur du logement, je rencontre aujourd’hui Catherine Sabbah, déléguée générale d’IDHEAL, l’institut des hautes études pour l’action dans le Logement. Nous abordons dans cet épisode les différentes raisons de la crise du logement qui prend racine il y a une vingtaine d’années avec une hausse importante des prix. Nous expliquons le fonctionnement de la chaine d’acteurs du secteur du logement social, et nous discutons de pistes d’actions pour répondre aux problématiques évoquées. Je suis Sylvain Grisot urbaniste fondateur de dixit.net, bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Pour en savoir plus : Le site d’IDHEAL : ⁠https://idheal.fr⁠ Le livre de Ted Conover Là où la terre ne vaut rien : **⁠http://www.editions-du-sous-sol.com/publication/terre-ne-vaut-rien/⁠ Le livre de Pierre Crétois La copossession du monde : ⁠http://www.editionsamsterdam.fr/la-copossession-du-monde/⁠ L'épisode #61 Renaud Epstein · Un jour, une ZUP ⁠https://open.spotify.com/episode/2mrdImAunETTMj1O2FYVH6?si=b34a9807aa2648fa⁠ L'épisode #40 Hélène Reynaud · OFS/BRS ? Quand le logement se libère du foncier ⁠https://open.spotify.com/episode/4JN1onbqZ5BF2QEcXwDVIw?si=ae6437be10d34480⁠
undefined
Aug 26, 2024 • 37min

#106 Didier Arnoux · Le quartier des Grottes à Genève

🏙️ Le quartier des Grottes à Genève Le quartier des Grottes à Genève est connu pour être un lieu de lutte et de participation citoyenne. Depuis plus de 30 ans, des initiatives citoyennes ont éclos partout dans le quartier. Parmi elle, Pré en Bulle, une association d’animation de l’espace public. Son but ? Occuper les rues, les places, les parcs et les cours d'immeuble pour partager des lieux d'expériences avec les habitants et habitantes du quartier, avec des vélos cargos comme principal outil de médiation. Pour découvrir ce quartier et ces expériences, je vous propose aujourd’hui de suivre Didier Arnoux, animateur de l’association depuis sa création en 1996. Je suis Sylvain Grisot urbaniste fondateur de dixit.net. Bienvenue sur notre podcast qui donne la parole à celles et ceux qui font la ville. Abonnez-vous à notre newsletter et retrouvez toutes nos publications sur dixit.net Bonne écoute ! Pour aller plus loin : - Le site internet de Pré en Bulle : www.preenbulle.ch - Le document animation et espace public de l'association - pré en bulle en image
undefined
Jul 8, 2024 • 39min

#105 Magali Pascal · La SCIC Bien commun

🏠 Recoudre le coeur des villages Vous connaissez cette grosse maison au cœur du village, juste en face de la Mairie. Au rez-de-chaussée, il y avait le boucher. Mais depuis qu’il a pris sa retraite il y a une quinzaine d’années, le rideau métallique est resté fermé. Les deux logements de l’étage qui sont aussi vides depuis quelque temps, laissant l’ensemble désœuvré. Elle pourrait être en Occitanie, dans les Hautes-Alpes ou dans l’Oise cette maison. La couleur de la façade et les matériaux de toiture seraient différents, pas cette histoire qui se répète un peu partout. Mais cela n’est pas qu’un problème batimentaire. Son délitement déprime tout le centre, et il occupe un emplacement stratégique pour rien, alors que les villages ont singulièrement besoin de lieux de commerces et services, mais aussi de logements pour des jeunes travailleurs ou des retraités qui veulent sortir de l’isolement rural. Il faudrait donc réhabiliter tout ça pour loger de l’activité au rez-de-chaussée et proposer quelques logements locatifs à l’étage, mais comment mener de telles opérations ? D’abord, le marché n’est pas porteur et il faudra des décennies avant que les locations remboursent les travaux. Et puis cette opération très modeste ne permet pas les économies d’échelle alors qu’elle reste complexe et risquée, comme tout travail sur l’existant. Et même si on arrivait à monter cette opération, qui voudrait devenir propriétaire et gérer les lieux ? L’affaire n’est pas simple, et c’est bien pour cela que les volets fermés se multiplient. Mais c’est pourtant à ce type d’opération que la SCIC Bien commun a décidé de se consacrer : revitaliser des petites villes et des villages en région Occitanie par la rénovation du bâti et la création d’une offre locative qui y fait souvent défaut. Elle accompagne les collectivités dans le montage de ces opérations, et parfois les porte directement en devenant propriétaire. Ils commencent à peine, mais la recette de la réussite semble s’esquisser. D’abord se spécialiser dans cet exercice pas simple de la rénovation du bâti de cœur de bourg, qui nécessite des compétences techniques et programmatiques et une parfaite connaissance des lieux et des acteurs. Ensuite, assumer le fait que ces opérations sont nécessairement déficitaires, en s’insérant dans les programmes de revitalisation de l’État, en tissant des liens avec des financeurs et en assumant les conséquences en termes d’organisation : les collectivités qui bénéficient du travail de Bien commun sont autour de la table de la SCIC. Elles sont donc bénéficiaires et actionnaires. C’est un nouvel exemple de ces tiers acteurs qui se faufilent entre le public et le privé pour répondre à des besoins non couverts par les organisations existantes. Mais difficile de passer à l’échelle un modèle local, fondé sur la détermination de son équipe, des compétences pointues et une dynamique d’acteur favorable. Alors il va falloir continuer à suivre la suite de cette aventure pour comprendre leur modèle, et le faire essaimer partout. Cette semaine Magali Pascal, une des cofondatrices de Bien commun, nous raconte le début de cette belle aventure. Pour aller plus loin : SCIC Bien Commun : https://www.biencommun.coop/ Investir dans Bien Commun sur LITA : https://fr.lita.co/fr/projects/1007-bien-commun Voyage en misarchie : https://editionsdudetour.com/index.php/les-livres/voyage-en-misarchie-2/ Guide des procédures LHI : https://boutique.lemoniteur.fr/guide-des-procedures-de-luttes-contre-l-habitat-insalubre-ou-dangereux.html
undefined
Jun 26, 2024 • 53min

#104 Jonathan Sebbane · Logistiques urbaines

🚛 Logistiques urbaines Il y a la logistique que l’on aimerait voir. Le ballet des vélos cargos et des remorques électrifiées chargées de palettes qui sillonnent la ville au petit matin pour y distribuer ces biens qui la font vivre. Il y a celle que l’on voit. Ces fourgons blancs vautrés sur les trottoirs ou garés sur les pistes cyclables qui déversent leurs paquets par milliers. Et puis il y a celle que l’on ne veut pas voir. Ces vastes entrepôts qui poussent comme des champignons au bord des échangeurs autoroutiers, témoins d’une transformation de nos modes de vie. Car la logistique était un sujet technique cantonné à une poignée de spécialistes et délaissé par les élus comme les marchés. Mais avec l’explosion du commerce en ligne et la crise sanitaire, c’est devenu un sujet politique et un actif immobilier prisé. Car la logistique, ce sont bien sûr des flux, mais aussi des lieux qui sont aujourd’hui engagés dans un double mouvement. À l’échelle territoriale, les entrepôts s’écartent des villes. Poussés toujours plus loin par les valeurs d’un foncier qui explosent, mais aussi la faible acceptabilité sociale et politique d’activités jugées — parfois à tort — peu pourvoyeuses d’emploi. Alors les entrepôts partent grandir à la campagne et s’étalent joyeusement dans les champs avec vue sur l’autoroute. Mais la logistique revient aussi en ville, en inventant de nouveaux lieux de proximité qui permettent d’optimiser la livraison du dernier kilomètre et d’amorcer sa décarbonation à coup de cyclologistique. Le rejet de la question logistique ne doit pas succéder au dédain, et cet enjeu vital pour le fonctionnement de nos villes ne peut pas se résumer à l’image d’Épinal du beau cycliste qui livre un petit colis à une dame souriante sur le perron de sa maison. La logistique est une infrastructure essentielle où les palettes s’empilent, les poids lourds se succèdent et la surface des entrepôts se mesure en stades de foot. La repousser toujours plus loin de nos yeux, c’est allonger les distances, multiplier les flux de camions entre les entrepôts et la ville et compromettre toute tentative de décarbonation. Alors oui, elle doit cesser de s’étaler, apprendre à préserver les sols et décarboner ses flux. Mais nous devons aussi assumer sa nécessité et planifier ses lieux, dans la ville comme dans sa périphérie. Doit aussi s’ouvrir un autre débat tout aussi essentiel. À quoi sommes-nous prêts à renoncer pour limiter les impacts de notre logistique  ? Pour comprendre ces enjeux trop négligé dans les cercles de la fabrique de la ville, j’ai échangé avec Jonathan Sebbane, qui est directeur général de la Sogaris, un acteur clef de la logistique urbaine. — Sylvain Grisot (LinkedIn) Pour aller plus loin : La Sogaris : https://www.sogaris.fr Chaire Logistics Cities : https://www.lvmt.fr/en/chaires/logistics-city/ L’observatoire du e-commerce https://www.ecommercemobilities.com Fondation, par Isaac Asimov : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_(Isaac_Asimov) Métro 2033 par Dmitri Gloukhovski : https://fr.wikipedia.org/wiki/Métro_2033
undefined
Jun 5, 2024 • 39min

#103 Claire Escoute · Recul stratégique en Guadeloupe

🌊 Reculer face aux vagues Face à la montée des risques sur le littoral, l’idée de l’ouvrage insubmersible ne tient plus. Dans certains secteurs, il va falloir laisser la place aux vagues. C’est le « recul stratégique » dont parlent nombre de Powerpoints, mais qui reste un concept théorique dans la plupart des territoires. Pourtant certains se frottent au réel, c’est le cas de l’agence des 50 pas géométriques de Guadeloupe. Le littoral y est déjà soumis à des risques naturels importants sans même attendre les impacts du réchauffement climatique. À Petit-Bourg par exemple, le péril est imminent, avec une falaise qui s’effondre et menace plusieurs dizaines de maisons. Il a pourtant fallu plus de dix ans de travail pour déplacer vers l’intérieur des terres une trentaine de ménages, et l’opération n’est pas encore achevée. C’est un travail long et complexe, car fondamentalement humain. Les enjeux juridiques et financiers sont finalement limités, les questions techniques largement maîtrisables, mais comment inciter ces ménages qui vivent avec le risque depuis longtemps à quitter leur maison de famille et la vue sur mer ? Il faut prendre le temps du dialogue malgré l’imminence du péril, et déployer un vrai savoir-faire pour aligner les regards de chacun, faire prendre conscience du risque, trouver des solutions de relogement et imaginer un devenir au site qui fasse consensus avec ceux qui partent comme ceux qui restent. Mais s’il y a beaucoup à apprendre de cette expérience, émerge aussi l’idée que chaque territoire devra trouver sa voie propre pour engager le recul stratégique. Si on quitte la Guadeloupe pour élargir le regard aux littoraux menacés, on constate que si les enjeux juridiques et financiers ne sont pas anecdotiques, ils masquent aussi d’autres aspects structurants. D’abord, une mauvaise volonté légitime à quitter des lieux fortement générateurs d’attachements. Ensuite, une forme d’optimisme béat sur l’horizon temporel du risque, qui se reflète dans la valorisation financière importante de biens immobiliers pourtant menacés à court terme. Et enfin, le refus de beaucoup d’élus d’endosser le rôle du porteur de mauvaise nouvelle, et il faut bien faire le constat qu’il n’y a rien à gagner à forcer des gens à déménager. Impossible de renoncer à traiter les périls imminents, mais il va nous falloir aussi assumer qu’il n’y aura pas de retrait massif planifié avant que la vague ne touche le littoral, au propre comme au figuré. Il faut accepter que le facteur humain soit au cœur du processus, la trajectoire sera donc chaotique et parsemée de crises, l’important étant désormais de n’en gâcher aucune. Il faut s’y préparer, en anticipant les plans de l’après comme en ouvrant des espaces de débat démocratique locaux sur nos vulnérabilités, pour que la catastrophe devienne le signal attendu du mouvement et l’occasion d’une accélération de l’adaptation. Je vous laisse écouter cette semaine le retour d’expérience de Claire Escoute, qui nous raconte le travail réalisé par l’Agence des 50 pas géométriques de la Guadeloupe à Petit-Bourg. — Sylvain Grisot Pour aller plus loin : L’Agence des 50 pas géométrique de Guadeloupe : https://www.50pasguadeloupe.fr https://www.youtube.com/watch?v=SXoz8HPZ-PU
undefined
Jun 3, 2024 • 42min

#102 François Terrien ∙ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux

♻️ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux Il y a une trentaine d’années, une communauté Emmaüs s’est installée à Saint-Jean-de-Linières, à une petite dizaine de kilomètres d’Angers. Le site de la communauté est à la fois un lieu de vie pour les compagnons, et un lieu de travail avec un espace de réception et de tri des dons et un espace de vente ouvert au public plusieurs fois par semaine. Au fur et à mesure des années, les espaces de tri, de stockage, et de vente sont devenus trop étroits pour accueillir tous les dons. Les bâtiments étaient mal isolés, dégradant les conditions de travail, et entraînant une consommation accrue d’énergie. La logistique entre les différents espaces était loin d’être optimale, ce qui multipliait les déplacements des dons et augmentait leurs pertes. Bref, il fallait donner un coup de neuf à ce site. François Terrien, architecte angevin, a vu dans ce projet une opportunité de mettre en avant le travail d’Emmaüs. Pas question de construire des bâtiments neufs pour une communauté qui valorise le réemploi et le recyclage des objets du quotidien. Le projet doit mettre en avant ces valeurs écologiques, et quoi de mieux que le réemploi de matériaux ? Pour cela l’architecte s’allie avec une association locale, Matière Grise, qui collecte et répertorie les matériaux disponibles. Et parce qu’Emmaüs n’est pas juste du réemploi, mais aussi une communauté humaine qui favorise l’insertion de chacun dans la société, le projet a mis en place quatre chantiers participatifs pour donner à ceux qui le voulaient l’occasion d’apprendre de nouvelles compétences. La requalification et l'extension du site a simplifié le trajet des dons, et a amélioré les conditions de travail des compagnons et des bénévoles. Les dons arrivent à l’arrière du hangar de tri, où ils sont d’abord catégorisés, avant de passer dans l’espace de tri. Une fois triés, les dons sont stockés puis sont disposés dans les halles de vente, situées devant le hangar. L’emblème de ce projet de réemploi participatif est sûrement la façade sud de la nouvelle salle de vente : une mosaïque de fenêtres en bois, de toutes les tailles et de toutes les époques, qui a été construite lors d’un chantier de réinsertion. Ce projet prouve qu’avec des acteurs investis, du temps pour chercher des matériaux de réemploi, et de l’imagination pour adapter les plans à la récolte, nous pouvons créer des bâtiments performants, avec un impact carbone inférieur aux bâtiments neufs, pour le même prix. Il est grand temps que le réemploi devienne un réflexe, voire une obligation. Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, je vous laisse écouter le podcast suivant, dans lequel François nous fait visiter le site et nous explique le projet dans les moindres détails. Bonne écoute ! Camille Tabart

The AI-powered Podcast Player

Save insights by tapping your headphones, chat with episodes, discover the best highlights - and more!
App store bannerPlay store banner
Get the app