Avec philosophie

Frédéric Worms aborde la nature du public, le présentant comme une relation humaine qui va au-delà d'une simple foule. Il évoque comment le théâtre en Grèce antique a servi à créer une citoyenneté engagée. La discussion insiste sur l'importance de la communication dans une démocratie, notamment pour expliquer la loi au public. L'idée d'assemblées auto-constituées est explorée, ainsi que l'importance de multiplier les sphères publiques pour traiter des enjeux contemporains. Enfin, il souligne le besoin de dialogue pour renforcer la démocratie.

Lucie Lebreton, professeure de philosophie à la Sorbonne, et Stéphane Floccari, essayiste et spécialiste de Nietzsche, explorent le concept du dionysiaque. Ils décrivent comment Nietzsche s’inspire de la Grèce antique pour comprendre la fête comme un art de vivre. Lucie explique la distinction entre le dionysiaque barbare et grec, tandis que Stéphane relie les fêtes à la surmonte de la peur et à l'affirmation de la vie. Ensemble, ils examinent des thèmes tels que l'amour du destin et la transformation de la souffrance par la festivité.

Dans cet échange captivant, Frédéric Worms explore la tension entre le public et le privé dans nos sociétés. Il questionne la définition de ces deux sphères, soulignant l'importance d'un espace public inappropriable pour garantir une parole libre. Les enjeux de justice et de bonheur sont examinés, mettant en lumière ce que nous devons partager face aux dangers communs. Enfin, il insiste sur la nécessité de protéger à la fois le bien commun et l'intimité individuelle.

Mélanie Plouviez, spécialiste de la philosophie politique et sociale, et Blaise Bachofen, expert en philosophie politique, explorent le pouvoir des fêtes. Ils discutent de la tension entre fêtes spontanées et cérémonies organisées, ainsi que de la vision durkheimienne des rituels, créant une effervescence collective. Leurs réflexions portent également sur les fêtes comme expressions de tristesse et de communautarisme, ainsi que sur la critique de Rousseau envers les spectacles. Enfin, ils interrogent la laïcisation du sacré et le rôle des fêtes dans l'égalité sociale.

Frédéric Worms, philosophe engagé et auteur du billet « Le Pourquoi du comment », explore la formation du public dans nos sociétés modernes. Il discute des sujets d'intérêt commun et de l'importance des assemblées pour favoriser un espace de parole partagée. Worms distingue entre le bien commun et la notion de public, en soulignant son rôle réflexif. Il aborde également la modernité politique et son impact sur l'institution du public, tout en examinant d'autres formes de constitution du public comme le théâtre et l'art.

Benoît Peeters, écrivain et biographe de Jacques Derrida, explore la pensée complexe de celui-ci dans des concepts clés comme la 'différance' et la déconstruction. Peeters partage sa relation personnelle avec Derrida, soulignant l'importance de l'enfance dans son œuvre. Il discute de l'accessibilité des textes de Derrida et de la nécessité d'une lecture approfondie. Enfin, il réhabilite la défense de l'écriture contre la parole, tout en examinant l'évolution stylistique de Derrida et sa perspective sur la mémoire et la survivance.

Comment vivre ensemble sans violence? La fête des voisins pose cette question cruciale. Hobbes évoque l'idée que l'homme est un loup pour l'homme, soulignant la rivalité inhérente aux désirs humains. Le bonheur, selon lui, est un désir en mouvement constant, même pour les plus riches. Lorsque le désir d'autrui devient envie, des conflits émergent. Hobbes propose une solution politique : un État de droit pour réguler ces désirs. Les conventions sociales, comme le code de la route, sont essentielles pour éviter la lutte pour le pouvoir.

Frédérique Ildefonse, directrice de recherche au CNRS et spécialiste du stoïcisme, explore comment les doctrines antiques peuvent apaiser l'agacement. Jean-Charles Darmon, professeur de littérature et expert de Molière, évoque la relation entre l'hypocrisie et la sincérité dans les œuvres du XVIIe siècle, comme dans "Don Juan". Clara Degiovanni, journaliste, souligne l'impact moderne de l'agacement urbain et analyse des situations concrètes, enrichissant la discussion par des exemples contemporains d'irritation. Un échange fascinant entre philosophie et quotidien.

Invités de choix dans cette discussion : Alain Ehrenberg, sociologue s'intéressant à l'individualisme contemporain, Laurence Devillairs, philosophe spécialisée dans l'œuvre de Pascal, et Christophe Litwin, maître de conférences sur Rousseau et la philosophie politique. Ils explorent le narcissisme à travers le prisme historique, de l'Antiquité à notre ère numérique. Ehrenberg relie le phénomène à la société moderne, Devillairs connecte Pascal aux réseaux sociaux, tandis que Litwin nuance la vision contemporaine du mythe de Narcisse.

Le podcast aborde le repentir comme une force morale essentielle pour construire un avenir juste. Frédéric Worms souligne que le remords n'est que le début d'un chemin vers la responsabilité. Il critique les dirigeants qui évitent d'assumer leurs fautes. Le repentir authentique implique non seulement la reconnaissance, mais aussi la volonté de réparer. La discussion explore aussi les défis des fautes collectives, comme la colonisation, et insiste sur l'importance d'un repentir sincère pour le progrès collectif.