Éco d'ici éco d'ailleurs

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Nov 14, 2025 • 1h

Crise du carburant au Mali : une guerre économique qui secoue toute la région

Le Mali traverse une crise énergétique exceptionnelle : files d’attente interminables devant les stations-service, coupures d’électricité, activités paralysées, conséquences d’un blocus imposé par les groupes jihadistes dans ce pays déjà parmi les plus pauvres du monde. Les invités d'Eco d'ici Eco d'ailleurs décrypte la stratégie de ceux qui ont lancé ce bras de fer économique avec le pouvoir malien dirigé par des militaires. 💬 Témoignage de Mohamed Sanou Nientao — Homme d’affaires et dirigeant politique (UDD) originaire de Mopti, aujourd’hui en exil Les habitants de Mopti n’ont « même pas une seconde d’électricité » depuis le 7 octobre Les revenus se sont effondrés, l’eau est distribuée quelques heures par jour, et la route vers Bamako est totalement contrôlée par les groupes jihadistes. 🗨️ « Il faut faire bloc, mais pour pouvoir faire bloc, il faut au moins avoir de quoi nourrir la famille. » 👉 Une crise multiforme : économie, sécurité, humanitaire La crise du carburant au Mali n’est pas une simple pénurie : c’est une guerre économique où le carburant est utilisé comme une arme stratégique par les groupes jihadistes. Les effets se font sentir : À Bamako, paralysée et sous tension Dans les régions, isolées, privées d’électricité et d’eau Dans les pays voisins, qui voient leur commerce perturbé Dans les ports, où les flux logistiques sont ralentis Pour les ménages, dont le pouvoir d’achat s’effondre. Cette pénurie déclenche un effet en chaîne : transports bloqués → marchandises rares → inflation → pauvreté → tensions sociales. 🎤  Modibo Mao Makalou — Économiste, consultant indépendant, en ligne de Bamako, analyse les mécanismes économiques derrière la crise et rappelle que : L’économie malienne dépend à 60 % du commerce extérieur. Les hydrocarbures représentent un levier essentiel car le Mali ne produit pas de carburant. Le blocus imposé par le JNIM depuis septembre 2025 cible les axes venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, empêchant l’arrivée du carburant à Bamako. Les effets : flambée des prix, crise du transport, coupures d’électricité, paralysie industrielle. 🗨️ « Nous sommes dans un contexte difficile au Mali en ce moment. Nous traversons une crise multidimensionnelle depuis 2012. » 🎤 Bakary Sambe — Directeur du Timbuktu Institute en ligne du Sénégal apporte un regard régional et explique comment : Les groupes djihadistes ont instauré une véritable économie du jihad fondée sur les taxes, le vol de bétail, l’orpaillage et les enlèvements contre rançon. Leur objectif est double : affaiblir les États et financer leur montée en puissance. 🗨️ « Avec une manne financière aussi importante, cela inquiète les pays de la région sur la capacité du groupe à s’armer et à perturber la quiétude. » 🎤 Mathieu Couttenier — Économiste, professeur à l’ENS Lyon et auteur de l'ouvrage «L'économie de la violence - A qui profite la guerre ?» (Éditions Les Léonides), met la crise malienne en perspective : Les conflits perturbent les chaînes de valeur, La violence détruit l’activité économique, Et la pauvreté alimente à son tour les conflits. 🗨️ « Les conséquences de la violence aujourd’hui nourrissent la violence de demain. Il faut impérativement s’appuyer sur ce que l’on sait d’expériences passées. » 🎤 Flore Berger — Analyste à l'Observatoire des économies illicites en Afrique de l'Ouest de la Global Initiative against Transnational Organized Crime, explique que : Ces groupes ont désormais la capacité « d’étendre cette influence territoriale au-delà de leurs zones traditionnelles Une véritable économie parallèle se structure sur la taxation, les routes contrôlées et l’exploitation des ressources. 🗨️ « C’est tout un système économique qui est en train de s’installer, et il devient extrêmement difficile pour les États de le concurrencer ». 🌍 Cette perspective régionale montre que la crise malienne n’est pas isolée : elle s’inscrit dans un continuum sahélien où la sécurité des corridors commerciaux conditionne la survie économique des capitales intérieures. 🇨🇮 Récit de Benoît Almeras — Correspondant RFI à Abidjan, illustre la dépendance du Mali vis-à-vis de la Côte d’Ivoire : La Côte d’Ivoire a livré près de 1,2 million de m³ de produits pétroliers au Mali en 2024, soit plus de la moitié des importations maliennes d’hydrocarbures Les prix ont flambé au marché noir, tandis que les entreprises ivoiriennes (Gestoci, SIR) ont dû renforcer la sécurité de leurs convois. Le port d’Abidjan voit revenir moins de camions, et les tarifs du transport ont parfois doublé en raison des risques encourus. 🇹🇩 Récit de Nadia Ben Mahfoudh — Correspondante RFI à N'Djaména, décrit les enjeux économiques de la présence du groupe Boko Haram dans la région du lac Tchad. Boko Haram s’est installé dans cette zone car elle est très loin de la capitale et que l’État est davantage présent par un dispositif coercitif, de contrôle L’absence des services de base tels que les routes, les écoles, les centres de santé favorise la misère et l’analphabétisme, terreau favorable à l’implantation des terroristes Les circuits informels sont déstabilisés par la présence de Boko Haram. 🎵 Notre choix musical : Baby Myria - Malakey 💻 Réalisation : Guillaume Buffet - Guillaume Munier.
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Nov 8, 2025 • 1h 9min

Trumponomics : une révolution pour la finance mondiale ?

Depuis sa réélection en novembre 2024, Donald Trump aura chamboulé bien des pans de l'économie, notamment le commerce international, mais il a aussi annoncé des mesures majeures pour le système financier. Le Genius Act favorise le développement des stablecoins adossés au dollar, renforçant la puissance monétaire des États-Unis et obligeant les autres blocs à réagir. 👉 Pour décrypter la politique de Trump 2.0, Eco d'ici Eco d'ailleurs s'est déplacé aux Journées de l'Économie à Lyon, événement réunissant des économistes et décideurs de très haut niveau pour réfléchir aux grands enjeux du monde, à commencer par Jean Tirole, Nobel d'économie 2014 pour ses travaux sur l'analyse du pouvoir de marché et de la régulation et président honoraire de la Toulouse School of Economics 🎙️ Jean Tirole, prix Nobel d'économie 2014 « Aux États-Unis, les inégalités sont gigantesques, et avec l’intelligence artificielle, sans système social, cela va être une catastrophe. » « Sans souveraineté militaire, pas de souveraineté économique. » « Un pays qui ne voit plus vers l’avenir de ses enfants est un pays qui va être décadent. »   👉 Par ailleurs, Bruno Faure (RFI) a animé une conférence intitulée «L'arme méconnue des paiements internationaux» qui a permis un échange riche entre Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France ; Isabelle Mateos y Lago, cheffe Économiste du groupe BNP Paribas ; Marianne Demarchi, directrice générale Europe - Moyen Orient – Afrique du réseau SWIFT et Marc-Olivier Strauss-Kahn, directeur général honoraire de la Banque de France, professeur à l'ESCP, l'ESSEC, HEC et SciencesPo. Un résumé de la conférence à partir de 40'00'', elle est à visionner dans son intégralité ici 🎙️ Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France « Personne n’a intérêt à une crise brutale du dollar, elle mènerait à une crise financière. » « Les États-Unis ont choisi de privatiser la monnaie. Pour l’Europe, c’est une opportunité. » 🎙️ Isabelle Mateos y Lago, cheffe économiste de BNP Paribas « 99 % des 350 milliards de stablecoins sont adossés au dollar. L’Europe n’est nulle part. «  Il y a plus d'émission de stablecoin en Afrique allant vers le reste du monde qu'en Europe. » 🎙️ Marianne Demarchi, réseau Swift « Swift est le pont invisible qui relie les économies, les banques et les institutions financières. » « Il faut embrasser les nouvelles technologies, mais garder une gouvernance mondiale. » 🎙️ Marc-Olivier Strauss-Kahn, professeur d'économie « Les stablecoins en dollars sont les chevaux de Troie américains, des dollars masqués investis dans la dette publique des Etats-Unis. »​​​​​​ « La fragmentation financière nous mène vers un Moyen Âge numérisé. » 👉 Enfin, pour analyser la politique de Donald Trump en matière de concurrence et de régulation, la parole est donnée à Benoît Coeuré, président de l'Autorité française de la Concurrence, intervenant lors du panel "Comment Trump dérègle concurrence et finance" 📻 Réalisation : Steven Helsly 🎵 Musique : Marie Froès - Figa de Guiné 🎧 Ne manquez pas nos invités de l'économie
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Nov 1, 2025 • 1h 16min

COP 30 : l'énergie et l'agriculture, leviers de la décarbonation au Sénégal

À l'occasion de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Belem (Brésil), Éco d’ici, Éco d’ailleurs explore les initiatives concrètes menées sur le continent africain pour conjuguer croissance économique et décarbonation. Au Sénégal, on cherche à produire une électricité plus verte et à inventer une agriculture plus durable. ⚡Une énergie plus verte pour le Sénégal Au cœur du programme Smart Grid de la Senelec, la compagnie nationale d’électricité, un nouveau centre de dispatching supervise le réseau électrique national et ses interconnexions avec cinq pays voisins (Gambie, Mauritanie, Mali, Guinée-Conakry et Guinée-Bissau). L’objectif affiché : 40% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Une ambition soutenue par des outils numériques et de l’intelligence artificielle pour prévoir la demande et optimiser la production à moindre coût. 💶 La mission du dispatching 🎙️ Arona Baldé, responsable du service protections et téléconduite à la Senelec « Nous avons besoin de disposer des informations qui nous permettent de sécuriser le réseau. En cas d'incident, de perturbation, on se doit d'avoir ces informations au niveau de la salle de conduite pour faciliter la reconstitution. » 💶 Le financement de la transition 🎙️ Marine Guérault, chargée de projet énergie à l’AFD (Agence française de développement)-Dakar « Le centre de dispatching est un bon exemple d'accompagnement de l'État sénégalais dans ses objectifs d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau et de réduction des coûts de l'électricité. » 🎙️Lamine Bruno, responsable du pôle infrastructures, énergie et secteur financier public à l'AFD-Sénégal « L'AFD est une banque du climat. Nous finançons principalement les énergies renouvelables. Nous avons fait le choix, en partenariat avec la Senelec, de les accompagner dans cette transition énergétique voulue par le gouvernement. » Mais plusieurs défis demeurent : stockage, intermittence, financement, et maintien d’un prix abordable pour les consommateurs. 🎙️Saer Diabou Diop, directeur des projets de production à la Senelec « Nous sommes dans un environnement de plus en plus exigeant, tant du point de vue des consommateurs que du point de vue de la production. Il nous faut avoir un très bon niveau de service ». « Les projets d'énergie sont capitalistiques. Les besoins en termes de financement sont énormes. »   🌱 L’agroécologie, moteur du changement 📍 La ferme des Quatre Chemins – Toubab Dialaw (région de Rufisque) Cette exploitation agricole pilote associe production biologique, formation et innovation sociale. Dirigée par Rahim Bâ, elle incarne un modèle d’économie circulaire : Production d'intrants naturels Forage et irrigation solaires Recyclage de l’eau issue de la pisciculture Production locale diversifiée (25 cultures différentes) Formation des jeunes à l’agroécologie et à l’autonomie alimentaire 🎙️ Rahim Bâ, fondateur de la ferme : « Les 4 Chemins, c’est éducation, santé, environnement et développement durable. » « Ici, rien ne se perd, rien ne se crée, on transforme tout. On réduit les coûts de production. On minimise les effets négatifs. On maximise les effets positifs.» L’établissement accueille des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop et des jeunes entrepreneurs venus d’autres pays du continent. La ferme propose des modules en : semences et biopesticides gestion des sols permaculture traitement naturel des cultures. 🎙️ Khady Sy, étudiante : « Ce que j’ai vu ici me motive à créer ma propre ferme agroécologique. » 🎙️Louis, adjoint au directeur et responsable des formations : « Nous recevons tous types de profils. Du niveau collège aux études supérieures. Et si la personne ne parle pas français, cela importe peu. » 🎙️Yusuf Ben, volontaire originaire de Maroua (Cameroun) : « Ce n'est pas de la magie. L'agriculture permanente, je veux la reproduire dans mon pays. C'est possible. » 🧾Soutiens et partenariats Le projet bénéficie d’un appui de la CEDEAO, de l’AFD et de l’Union européenne pour renforcer ses capacités pédagogiques et administratives. 🎙️Mathieu Boche, responsable Pôle Ressources naturelles AFD Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Cap Vert. « La ferme des 4 Chemins a été sélectionnée parmi plusieurs initiatives régionales. L’objectif est d’en faire un modèle de démonstration et de formation. Il n'y a rien de mieux qu'un agriculteur pour parler à un autre agriculteur. » 📍Le Programme d'Appui aux Cantines Intégrées (NIAMDE-PACI) reliant producteurs locaux et établissements scolaires dans les communes de Yene et Bargny. Objectifs : Alimentation saine pour les enfants (sans bouillon industriel) Produits locaux et bio Éducation nutritionnelle Repas à 100 FCFA (déjeuner + petit-déjeuner) 🎙️Ndeye Fatou Thiandoum, animatrice cantines dans les communes Yene et Bargny pour le projet NIAMDE-PACI « C'est un défi parce que les enfants n'ont pas l'habitude de manger des repas sans bouillon. Alors qu'ici, au niveau de la cuisine centrale, nous faisons nos repas sans viande et favorisons les produits locaux. Il y a tout ce qu'il faut pour que leur organisme réponde à ce qu'on leur demande en classe. » 📍 Lendeng, un poumon vert pour Dakar Aux portes de la capitale sénégalaise, dans la zone maraîchère de Lendeng, les producteurs se battent pour préserver un fragile équilibre entre rentabilité économique et respect de l’environnement. Autrefois vaste de près de 1 000 hectares, la zone agricole ne couvre plus que 85,7 hectares, grignotés par une urbanisation rapide. Pourtant, ces terres nourrissent chaque jour une partie de la capitale sénégalaise. 🎙️Abou Sow, secrétaire du groupement des maraichers de Lendeng « Cette zone doit être protégée par les producteurs et par la population parce que c'est le seul poumon qui nous reste ici. Au-delà de ce poumon-là, il ne reste plus d'espace dédié à l'agriculture. » Avec 185 producteurs recensés, dont une trentaine de femmes, l’activité est intense et continue tout au long de l’année. Plus de seize variétés de légumes sont cultivées, avec une spécialisation dans la salade et la laitue, qui représentent près de 70 % de la production. Les maraîchers ont entrepris une transition agroécologique, abandonnant les engrais chimiques pour recourir au compost organique – plus de 7 000 tonnes de déchets valorisés chaque année. L’objectif : maintenir la productivité tout en préservant la qualité des sols et la santé des populations. Le défi de l’eau et du foncier Mais les menaces se multiplient. L'accès à l’eau devient un enjeu vital. 🎙️Seyni Kebe, chargé de programme au sein de l'ONG française GRDR Migration-Citoyenneté-Développement. « Avec l'urbanisation et la demande croissante en eau, il y a nécessité de travailler vraiment sur d'autres alternatives pour pouvoir trouver une eau qui permette aux agriculteurs de garder leur productivité. On a essayé de regarder quelles sont les solutions possibles avec l'appui des bailleurs. » Le projet de réhabilitation du bassin de Lendeng illustre la nécessité de financements croisés : les collectivités locales sont sollicitées pour dégager une part de leur budget, les entreprises voisines, comme la grande cimenterie de Rufisque, pourraient contribuer via leur responsabilité sociétale (RSE), et enfin, l’État sénégalais est appelé à inclure ces initiatives dans ses politiques publiques d’adaptation climatique. Les collectivités locales en première ligne 🎙️ Pour Cheikh Tidiane Sy Ndiaye, premier secrétaire élu du conseil départemental de Rufisque, la défense du foncier agricole est une priorité politique pour le département, premier du pays à avoir élaboré un Plan alimentaire territorial (PAT), et qui intègre pleinement la zone de Lendeng. Ce plan prévoit notamment la mise en place de cantines scolaires approvisionnées en produits locaux grâce à un système de cuisines centrales desservant plusieurs établissements. Une initiative qui lie directement agriculture locale et éducation. L’alimentation scolaire, moteur de santé et d’apprentissage Les parents d’élèves, représentés par Mamoune Owens Ndiaye, vice-président national de l'association des parents d'élèves et gestionnaire cuisine centrale, soutiennent activement ce modèle. Ils constatent les effets positifs des repas équilibrés sur la santé et la réussite scolaire des enfants. Pour 100 francs CFA, un élève bénéficie d’un petit-déjeuner et d’un déjeuner complet, préparés à partir de produits locaux : riz, légumes de saison, menus sans bouillons artificiels. Cette alimentation plus saine profite aussi aux maraîchers locaux, qui trouvent là un débouché stable et éthique. Une chaîne d’acteurs solidaires Des producteurs aux élus, des ONG aux parents d’élèves, la zone maraîchère de Landen apparaît comme un laboratoire de coopération territoriale. Kalidou Dia, vice président et chargé des relations extérieures de l'association des maraichers de Lendeng, rappelle que la région des Niayes, dont fait partie Lendeng, ne représente que 0,06 % de la superficie nationale, mais fournit plus de 80 % des légumes consommés au Sénégal.Cette concentration en fait un espace stratégique : un puits de carbone naturel, qui régule la température locale et séquestre une partie des gaz à effet de serre. Les maraîchers emploient plus de 700 jeunes directement, et plus de 2 000 indirectement. Préserver Lendeng, c’est donc selon lui protéger à la fois l’économie locale, l’environnement et l’emploi rural. Le soutien des partenaires internationaux Pour Mathieu Boche, chargé des questions agricoles à l’Agence française de développement (AFD) au Sénégal, la démarche de Lendeng illustre les grands défis des villes africaines : comment concilier urbanisation, emploi et sécurité alimentaire ?L’AFD appuie ces initiatives à travers des coalitions d’acteurs : producteurs, collectivités, ONG et Etats afin d’assurer une gouvernance partagée du foncier et de l’eau. Ce modèle, estime-t-il, devra se multiplier dans d’autres villes du continent. 🏦 Le rôle des banques : financer la transition verte La Banque agricole du Sénégal (LBA), dirigée par Fatma Fall Dieye accompagne cette évolution depuis quarante ans. Spécialisée dans le financement du secteur agricole, elle couvre toute la chaîne de valeur — de la production à la transformation et la commercialisation. Face aux risques climatiques croissants, la LBA s’est engagée dans la finance verte, en devenant la première banque sénégalaise accréditée au Fonds vert pour le climat. Elle mobilise ainsi de nouvelles ressources pour soutenir les exploitations qui s’inscrivent dans une logique d’agroécologie et d’efficacité environnementale. Des partenariats financiers renforcés L’AFD a apporté à la LBA une première ligne de financement de 15 millions d’euros, doublée d’une subvention d’assistance technique. Le dispositif a depuis été renforcé à 20 millions d’euros, avec une enveloppe additionnelle de 5 millions et un appui de l’Union européenne. Ces fonds visent à élargir le financement non seulement aux investissements agricoles, mais aussi aux entrepôts de stockage, aux projets liés au climat et à la promotion du genre, qui représentent désormais 30 % des montants alloués. Vers une agriculture durable et inclusive Pour Mathieu Boche (AFD), cette coopération entre banques publiques de développement s’inscrit dans la dynamique mondiale “Finance en commun”, qui réunit plus de 500 institutions. Comment faire pour maintenir l'activité agricole, générer des emplois et des revenus dans des zones périurbaines pour contribuer à l'alimentation des villes d'aujourd'hui et de demain? 📻 Émission réalisée par Stéphane Defossez 🎵 Musiques : Cheikh Lô – Baba Moussa Omar Pène / Christian Olivier - Climat fait chaud fait froid Echangeons sur LinkedIn Et retrouvez nos invités de l'économie
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Oct 25, 2025 • 48min

Gregory Clerc, dir. gén. du groupe Castel, géant des boissons en Afrique, grand invité de l'économie

À la tête de l’un des plus puissants groupes agro-industriels du continent africain, Gregory Clerc, directeur général du Groupe Castel, est le grand invité de l'économie RFI - Jeune Afrique. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il revient sur les grandes transformations d’un empire né en 1949 autour du vin, de la bière et de l’agroalimentaire. Découvrez l'émission en vidéo ici Il évoque : 🌍 La stratégie africaine du groupe : 80 sites de production dans 22 pays, un maillage local unique, et la récente acquisition de Guinness Ghana. 🍺 La production locale et la souveraineté économique, avec la première distillerie Castel inaugurée à Nkayi (République du Congo). 🤝 L’importance de l’humain et de la proximité : « Je suis un DG de terrain », affirme-t-il. ⚖️ La gouvernance familiale et la transparence : un groupe discret mais désormais plus ouvert à la communication. 🧭 Les défis de la gouvernance, de la conformité et de l’éthique suite à l'enquête ouverte en République centrafricaine sur les activités de Castel. 💼 Les enjeux du futur : croissance démographique, mutation des modes de consommation, adaptation au digital, enjeux environnementaux et aux attentes des jeunes Africains. Et n'oubliez pas : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Retrouvez nos invités de l'économie en cliquant ici
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Oct 17, 2025 • 54min

Rwanda-RDC : les enjeux économiques du conflit

L'est de la République Démocratique du Congo est au cœur d'un conflit qui fait rage depuis plusieurs années. D'un côté, les forces congolaises, de l'autre, le M23 soutenu par le Rwanda voisin. De nombreux morts, des blessés et des populations appauvries, prises en étau dans une zone riche en matières premières, source de convoitises et de trafics. Alors que des négociations de paix sont en cours sous l'égide des États-Unis et du Qatar. Décryptage des enjeux économiques et géopolitiques d'un conflit qui paralyse toute une région. 🎤 Les invités de l'émission 👉 Michelle Umurungi, directrice des investissements du Rwanda Development Board (agence de développement du Rwanda) L'entretien complet en vidéo est à visionner ici 👉 Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'IFRI, spécialiste de l'Afrique centrale et des Grands Lacs.   Les États-Unis et le Qatar conduisent des négociations pour un accord associant sécurité et coopération économique, incluant des investissements américains dans les secteurs minier et énergétique, en réponse à la domination chinoise dans la région. Cependant, l’instabilité persistante dans le Nord-Kivu bloque toute signature. Côté rwandais, Michelle Umurungi souligne que paix et développement sont indissociables et que la stabilité régionale profiterait à tous les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est. Le conflit a aussi de graves conséquences sociales : le commerce transfrontalier, vital pour des milliers de personnes entre Goma, Bukavu et le Rwanda, s’est effondré. Selon Thierry Vircoulon, la guerre s’apparente désormais à une lutte économique pour le contrôle des ressources, le M23 finançant ses opérations grâce à la taxation illégale des flux commerciaux et miniers.   📻 Algérie-France : un parcours hors du commun Dans la seconde partie de l'émission, entretien avec El Mouhoub Mouhoud, docteur en économie ; président de l’Université Paris Sciences et Lettres et auteur de l'ouvrage «Le prénom» (Éditions du Seuil). Il revient sur son parcours personnel de la Kabylie à la France, le rôle de l’éducation dans l’intégration, la réussite des enfants d’immigrés et l'importance des diasporas pour développer les pays d'origine. L'entretien complet en vidéo est à visionner ici   ▶ Retrouvez nos invités de l'économie sur la chaîne YouTube de RFI.   🎵 Playlist musicale de l'émission 🎼 Sonfo - Amadou & Mariam feat. Fally Ipupa Album : L'Amour à la Folie (enregistré avant le décès d'Amadou Bagayoko en avril dernier) 🎼 Dzeoudji ou Quilini - Samira Bramiha.
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Oct 10, 2025 • 49min

Souveraineté et recherche d'investisseurs : le pari sénégalais

Alors que le Sénégal cherche à affirmer sa position comme porte d'entrée stratégique de l'Afrique de l'Ouest, le deuxième forum Invest in Sénégal a réuni des centaines de décideurs économiques et politiques du monde entier. Inauguré par le président Bassirou Faye, élu en mars 2024, cet événement marque une nouvelle étape dans l'ambition sénégalaise d'attirer des investissements tout en préservant sa souveraineté économique et en revisitant certains contrats. Nos invités ➤ Abdourahmane Sarr, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal Découvrez l'entretien intégral en vidéo ici. ➤ Alassane Diop, directeur général de DP World pour l'Afrique de l'Ouest. DP World : géant des infrastructures portuaires basé aux Émirats arabes unis, présent au Sénégal depuis 2008. Il investit 1,2 milliard de dollars dans le port en eaux profondes de Ndayane, le plus important investissement privé du pays depuis les indépendances. ➤ Mohamed Ait Hassou, directeur général de CME Africa (filiale de Vinci Concessions) pour le Sénégal Spécialisé dans les énergies renouvelables, CME Africa développe des projets éoliens et solaires au Sénégal et au Maroc depuis 2019. ➤ Olivier Buyoya, directeur régional de l'IFC (Société Financière Internationale) pour l'Afrique de l'Ouest L'IFC, branche privée de la Banque mondiale, finance le développement du secteur privé avec une centaine de collaborateurs à Dakar. ➤ Djiby Ndiaye, directeur Développement et Stratégie de Geomat ingéniérie. Geomat ingéniérie est un bureau d'études sénégalais spécialisé en géotechnique, topographie et ingénierie des sols, fournissant des services techniques pour des projets de construction et d'infrastructures avec une expertise locale. Les atouts du Sénégal Stabilité politique et démocratique : dans une région en turbulences, une transition politique par la voie des élections. Position géographique stratégique : porte d'entrée naturelle vers l'Afrique de l'Ouest et les pays enclavés du Sahel (Mali, Burkina Faso). Cadre juridique : un nouveau code des investissements destiné à rassurer les investisseurs incluant une clause de stabilité juridique. Intégration régionale : membre de l'UEMOA (8 pays partageant une monnaie commune) et de la CEDEAO (15 pays), facilitant les échanges commerciaux. La Vision 2050 Le gouvernement sénégalais a lancé un plan à long terme pour transformer le pays en hub régional en s'appuyant sur des partenariats public-privé. Révision des contrats Le ministre de l'Économie Abdourahmane Sarr précise l'approche gouvernementale : il ne s'agit pas de «renégociation», mais d'un audit de conformité. Les contrats respectant les lois sont maintenus, ceux qui ne les respectent pas doivent être mis en conformité. Les secteurs prioritaires 1. Infrastructures Le port de Dakar est crucial pour l'économie sénégalaise et celle des pays voisins enclavés. Le nouveau port de Ndayane, en construction, doit renforcer cette position stratégique. 2. Énergies renouvelables L'électricité étant très chère au Sénégal, les investissements en énergies renouvelables se veulent plus rentables. CME Africa développe des projets éoliens intégrés avec composantes solaires et batteries. 3. Transport et logistique La réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako est prioritaire. Le transport ferroviaire doit réduire drastiquement les coûts et améliorer la compétitivité des économies de l'hinterland. 4. Contenu local et transferts de compétences Les grands projets intègrent des PME locales et des programmes de formation. Des entreprises sénégalaises comme Geomat Ingénierie participent désormais à de grands projets structurants. L'Interconnexion régionale Réseau électrique Le Sénégal fait partie du West African Power Pool, un réseau électrique commun reliant 14 des 15 pays de la CEDEAO. Cette interconnexion doit permettre d'exporter l'électricité produite au Sénégal vers des pays moins stables. Corridor commercial Le Sénégal sert de corridor pour les pays enclavés. 65% des conteneurs maliens passent par Dakar, faisant du port une question de sécurité nationale pour ces pays.   Partenariats Public-Privé Les investisseurs soulignent l'importance de partenariats équilibrés et transparents. L'IFC accompagne le gouvernement pour créer un cadre sécurisant attirant des «investisseurs de qualité» engagés sur le long terme. Critères de réussite Transparence totale : travail à «cahier ouvert» Engagement sur 25-30 ans (durée moyenne des concessions) Transfert de compétences et formation du personnel local Respect du cadre juridique et des normes environnementales Impact mesurable sur le développement durable.   Les défis à surmonter Malgré les atouts, plusieurs défis persistent : Contexte budgétaire contraint nécessitant l'optimisation des ressources Nécessité de renforcer le secteur privé local Coût élevé de l'énergie pénalisant la compétitivité Infrastructures à moderniser (routes, chemins de fer) Formation de la main-d'œuvre pour répondre aux besoins des investisseurs. Cette émission présentée par Bruno Faure a été réalisée par l'équipe technique de RFI Dakar : Ibrahima Ba, Malang Sonko, Mbaye Niang, Alassane Bireba ainsi que Guillaume Munier.
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Oct 3, 2025 • 1h 3min

Javier Milei, la tronçonneuse argentine entre ombres et lumières

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023, le président argentin Javier Milei a lancé un programme économique radical, baptisé par lui-même la politique de la «tronçonneuse». Son objectif : réduire massivement les dépenses publiques, libéraliser l’économie et mettre fin à des décennies de crises récurrentes. Ce «choc» économique, salué par les uns, a provoqué d'énormes critiques, de vives tensions sociales et une aggravation de la pauvreté. 🎙️ Nos invités : Carlos Quenan, économiste argentin, professeur à l'IHEAL-Sorbonne Nouvelle (Paris 3) François-Xavier Freland, journaliste et documentariste, auteur du film « Javier Milei, le président à la tronçonneuse » (Au tableau Productions) diffusé le samedi 27 septembre sur la chaîne Public Sénat Théo Conscience, correspondant de RFI à Buenos Aires. 📊 Thèmes abordés 📈 Inflation et pauvreté : succès relatifs des premières mesures, mais inégalement ressentis. 💰 Dollarisation et dette : débat sur la valorisation du peso et ses conséquences sur l'économie argentine. 🇦🇷 🇺🇸 L'ami américain ? Les USA de D. Trump volent au secours de son allié, mais ce soutien fait polémique. 🏗️ Construction et industrie : des secteurs fortement touchés par les coupes budgétaires. 🌾 Agriculture : enjeu-clé pour les exportations, mais affectée par les taxes et les réformes. 🧑‍🤝‍🧑 Société : manifestations, grèves et un climat de tension sociale croissant. 🎤 Nos reportages : Depuis l'élection de Javier Milei, le taux de pauvreté a été réduit de 41à 31%, l’inflation elle a été divisée par cinq. Mais quand on pose la question aux Argentins, ils ne sentent pas forcément une amélioration de leurs conditions de vie. La stabilisation macroéconomique de l'Argentine tarde parfois à se traduire dans l’économie réelle, notamment dans les entreprises. Le marché du travail continue de se contracter et de se précariser. Dans les secteurs de l’industrie et de la construction, les plans sociaux se multiplient. 🎧 Retrouvez toutes nos émissions ici : Éco d'ici éco d'ailleurs ainsi que nos invités de l'économie 🎵 Notre choix musical : Viajando por el mundo / Karol G et Manu Chao
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Sep 26, 2025 • 58min

Indo-Pacifique : l'économie pour colmater les fissures géopolitiques

60% de la population planétaire et la moitié de son PIB : la zone Indo-Pacifique est devenue peu à peu le centre névralgique de l'économie mondiale. La valeur sûre chinoise, la montée en puissance de l'Inde (malgré de nombreuses faiblesses), l'émergence de nouvelles puissances et le poids éternel des États-Unis : quelles sont les forces en présence dans le contexte de guerre commerciale ? À l'occasion des Ecopol de Tours, événement réunissant universitaires, chercheurs, économistes et diplomates au sujet des enjeux géoéconomiques de notre époque, Éco d'ici Éco d'ailleurs a réuni quatre spécialistes de la région : 👉 Catherine Bros, professeure d’économie à l’Université de Tours, chercheuse au Laboratoire d'Economie d'Orléans et chercheuse associée à Dial-IRD 👉 Isabelle Saint-Mézard, professeure des Universités à l'Institut Français de Géopolitique de l'Université de Paris 8 👉 Mary-Françoise Renard,  professeure émérite, agrégée des Facultés de Sciences économiques de l'Université Clermont Auvergne, CERDI (Centre d'études et de recherches sur le développement international) 👉 Olivier Da Lage, chercheur associé à l'IRIS, spécialiste de l'Inde. Avec la participation de Côme Bastin, Vincent Souriau et Frédéric Charles, correspondants de RFI en Inde, aux États-Unis et au Japon.   L'émission aborde l'ascension économique et géopolitique de l'Inde, ses atouts (croissance élevée, dividende démographique) et ses limites (faible intégration aux chaînes de valeur, infrastructures, bureaucratie). Les intervenants comparent Inde et Chine, soulignent la dépendance indienne à certains intrants chinois (pharmaceutique, composants électroniques) et analysent l'impact des barrières douanières imposées par l'administration américaine — qui fragilisent des secteurs exportateurs indiens comme le textile. La discussion examine aussi le rôle du Japon, de l'Union européenne et de la France, ainsi que la possible recomposition d'alliances dans la région autour d'intérêts sectoriels (défense, technologies, infrastructures). Points clés : • L'Inde est en forte croissance mais n'a pas le même modèle d'industrialisation que la Chine. • La part manufacturière en Inde stagne ou décroît ; la croissance est tirée par les services. • La dépendance de l'Inde à la Chine est asymétrique — l'Inde importe des intrants essentiels. • Les droits de douane américains pèsent lourdement sur des villes-usines et menacent des emplois. • Les pays cherchent à diversifier leurs partenaires plutôt qu'à choisir un camp unique. 🎧 Retrouvez toutes nos émissions ici : Éco d'ici éco d'ailleurs ainsi que nos invités de l'économie 🎵 Notre choix musical : Lagoa / Tico de Moraes et Heekyung Na.
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Sep 19, 2025 • 48min

Santé en Afrique: après la fin de l'Usaid, le secteur privé au secours des États?

La santé est un bien universel… mais aussi une question de gros moyens. Depuis plusieurs années, le financement des systèmes de santé en Afrique se fragilise : baisse des financements publics, crises budgétaires, conséquences durables du Covid-19. Début 2025, le retour au pouvoir de Donald Trump a marqué un tournant brutal avec une réduction des subventions américaines notamment à travers l’USAID. Un coup dur pour de nombreux pays dans leur lutte contre le VIH, le paludisme ou encore financer le planning familial. Mais face à ce contexte défavorable, d’autres acteurs notamment privés inventent de nouveaux leviers de financement. Nos invités Erick Maville – président de Santé en Entreprise, président de la Commission Santé du CIAN (conseil français des investisseurs en Afrique) Amina Abou Khalil – administratrice générale de la Fondation Orange Guinée Ingrid Etoke – experte en financement de la santé, actuellement employée par la fondation Bill & Melinda Gates Ali Attié – directeur général du groupe de courtage en assurances santé GGA Groupe en Côte d’Ivoire. Thématiques de l’émission 1. L’impact des coupes budgétaires Retrait partiel de l’USAID et diminution de l’aide européenne. Conséquences directes sur la lutte contre le VIH, le paludisme et le système hospitalier. 2. Nouvelles sources de financement Partage des financements entre public et privé. Rôle croissant des assurances, partenariats public-privé et mécanismes communautaires. Mobilisation de la diaspora et fiscalité locale. 3. Accès aux soins et inégalités Quels modèles de couverture universelle en Afrique ? Développement des assurances santé en Côte d’Ivoire. Projet Caravane Santé 3è âge de la Fondation Orange en Guinée : dépistage et prévention du diabète et de l’hypertension. Reportage signé du correspondant de RFI Tangi Bihan : 4. Investissements stratégiques Recherche médicale et production locale de médicaments (réduction des importations). Formation et maintien du personnel de santé pour limiter l’exode des cerveaux médicaux. Place de la digitalisation : télémédecine, e-santé, optimisation des coûts. 5. Vers une souveraineté sanitaire africaine ? Moins de dépendance à l’aide extérieure ? Nécessité d’un équilibre entre financements publics, privés et philanthropiques. Défis d’équité sociale face à la privatisation progressive du secteur. 📌 Éco d’ici Éco d’ailleurs est à retrouver chaque semaine sur RFI.fr et en podcast sur toutes les plateformes. 📌 Retrouvez nous sur LinkedIn ou Facebook 📌 Nos grands invités de l'économie ici   Notre choix musical Apocalipse - Luedji Luna (feat. Seu Jorge).
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Sep 13, 2025 • 53min

Baba Hady Thiam : entre pouvoir et affaires, un avocat au cœur du projet Simandou

Notre grand invité de l'économie RFI - Jeune Afrique est Baba Hady Thiam, avocat d’affaires franco-guinéen formé en France et aux États-Unis. Il a travaillé au sein de grands cabinets internationaux avant de fonder Thiam & Associés à Conakry en 2017. Son cabinet, implanté aussi à Abidjan (Côte d'Ivoire), s’est imposé dans les projets structurants dont Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde dont l’exploitation représente un investissement colossal de 20 milliards de dollars. Conseiller du géant chinois Baowu, Baba Hady Thiam négocie au cœur de ce projet qui redessine la carte minière et économique de la Guinée, entre souveraineté nationale, attractivité pour les investisseurs et bénéfices locaux. Classé en 2024 et 2025 dans le «Top 100 Legal Powerlist» d’Africa Business+, il incarne la montée en puissance des cabinets africains capables de rivaliser avec les grandes firmes internationales. Pour lui, la concurrence est dépassée : l’avenir réside dans les alliances de compétences et le partage de la valeur en Afrique. Au-delà des contrats, Baba Hady Thiam défend une vision : faire du droit un levier de souveraineté, et transformer les ressources naturelles en opportunités tangibles pour les populations. Engagé aussi pour l’éducation et l’entrepreneuriat, il soutient des écoles, forme de jeunes juristes et encourage le retour des talents de la diaspora. Dans cet entretien exclusif accordé à Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il revient sur son parcours, les coulisses du dossier Simandou, les défis du droit en Afrique, la place des cabinets locaux face aux majors, mais aussi ses engagements personnels comme la promotion de l'entrepreneuriat en Guinée et sa passion pour le sport.

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