Mon Carnet, l'actu numérique

Stéphane Ricoul aborde les échecs fréquents des grands projets numériques de l’État et propose d’utiliser l’IA pour améliorer leur gestion. L’IA ne règlera pas tout, mais elle pourra prévenir les dérives et renforcer la crédibilité du numérique public.

Stéphane Berthomet s’attaque à l’idée que la publicité dans les balados serait difficile à mesurer. Il rappelle que la confiance envers les animateurs favorise un fort taux d’interaction et que les codes promotionnels dédiés restent l’outil clé pour suivre et convertir. Des études, dont celles d’ACAST et des campagnes comme Coca-Cola, montrent que le balado peut offrir un meilleur retour que la radio ou les réseaux sociaux.

Catherine Dupont-Gagnon rappelle que chaque crise majeure devient un terreau fertile pour la désinformation. Elle prend l’exemple récent de l’assassinat de l’influenceur américain Shirley Kirk, où un retraité canadien de 77 ans a été faussement identifié comme le tireur, jusque par l’assistant IA de X. Son message : garder son sang-froid, vérifier les sources officielles et éviter de partager à la hâte des informations non confirmées.

Entrevue avec Sarah Legendre-Bilodeau, fondatrice de Videns, qui nous explique sa vision de l’intelligence artificielle en entreprise et comment son entreprise accompagne les organisations dans ce virage stratégique. Videns aide les organisations à intégrer l’IA, de la stratégie à l’exécution, en plaçant les données au cœur des projets. ** Videns est partenaire du bulletin 120 secondes de Tech

Jean-Baptiste Martinoli, créateur de la tablette québécoise ExoPC en 2010, explore aujourd’hui les frontières de l’intelligence artificielle. Il s’intéresse désormais aux IA dotées de mémoire à court et long terme, capables d’interagir entre elles et d’adapter leur caractère. Ses recherches portent sur la conscience artificielle, le raisonnement et les garde-fous éthiques, tout en soulignant l’importance d’une souveraineté numérique québécoise. Il invite le grand public à expérimenter directement avec les API pour mieux comprendre et maîtriser ces outils, en dehors des interfaces limitées des grandes plateformes.

Pascal Fortin, PDG de CyberEco, alerte sur la fragilité des startups québécoises en cybersécurité. Il appelle les entreprises à leur confier des mandats immédiats pour éviter faillites et pertes personnelles. Le secteur souffre d’un manque de financement et d’investisseurs frileux, ce qui plonge plusieurs jeunes pousses dans une « vallée de la mort ». Fortin propose de mieux soutenir et mutualiser les innovations issues des échecs, afin de préserver le savoir-faire local et renforcer l’écosystème.

Le professeur émérite en droit du numérique à l’Université de Montréal, Pierre Trudel, décrit le décalage croissant entre des plateformes qui créent des “faits” en un clic et des processus législatifs/judiciaires qui s’étirent sur des mois. Il rappelle que les lois existantes s’appliquent aussi en ligne, mais que leur mise en œuvre doit être repensée à l’échelle des réseaux et par coopération transfrontalière.

Avec Jérôme Colombain, on revient sur la présentation Meta Connect : des Ray-Ban Display mêlant écran AR et IA, contrôlées par un bracelet neural, malgré des démos encore bancales, une autonomie limitée et un prix élevé, tandis que les Ray-Ban Meta Gen 2, moins chères, évolueront surtout par mises à jour logicielles. On note aussi le retour assumé du “métavers”. Côté visioconférence, Zoom lance des avatars personnels capables de “vous” représenter en réunion, soulevant des questions d’usage… et de dérives comiques. Enfin, discussion d’une étude sur l’usage de l’IA.

Jean-François Poulin met l’accent sur l’importance d’intégrer le design inclusif dès le début des projets, au même titre que l’UX, pour éviter des correctifs coûteux et ouvrir de nouveaux marchés. Avec Denis Boudreau, il présente l’ouvrage Inclusive Design for Accessibility, rédigé en collaboration avec un collectif de designers et de développeurs pour refléter une diversité de points de vue. Le livre actualise les pratiques (mobile, VR, IA, systèmes de design) et insiste sur la collaboration transversale équipes UX/développement/gestion. Dans les organisations, la pression réglementaire progresse, et l’inclusion doit aussi transformer la culture interne afin de ne laisser personne derrière.

Stéphane Ricoul met en parallèle deux visions de l’intelligence artificielle, celles de Sam Altman et d’Elon Musk. Entre rêves d’infrastructures colossales et réactions humaines viscérales, Ricoul rappelle que l’avenir de l’IA dépend autant de la puissance technique que de l’acceptabilité sociale.