Le Nouvel Esprit Public

Philippe Meyer
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Oct 13, 2019 • 1h 6min

Macron, l'humiliation à Strasbourg / Les Kurdes à l'abandon / n°110

MACRON : L’HUMILIATION A STRASBOURG       Le 28 août dernier, Emmanuel Macron proposait Sylvie Goulard au poste de commissaire européen. Ursula von der Leyen, qui doit devenir présidente de la Commission européenne en novembre, lui attribuait le portefeuille du Marché unique, dont l'objet est de faire fonctionner le marché intérieur et de développer une politique industrielle.        Cette candidature s’est trouvée fragilisée par une enquête du parquet de Paris et du Parlement européen visant le Modem dont Sylvie Goulard était membre pour de potentiels emplois fictifs de collaborateurs au Parlement européen. Contrainte pour cette raison à démissionner, en juin 2017, de son poste de ministre des Armées, elle doit en outre répondre d’un possible conflit d'intérêts, car d'octobre 2013 à janvier 2016, parallèlement à sa fonction de députée européenne, elle a travaillé pour un think tank américain, l'Institut Berggruen, pour plus de 10.000 euros par mois.       Soumise à l’accord du Parlement européen, la candidate française a fait face au scepticisme de nombre de députés quant à son éthique et elle a peiné à expliquer son versement de 45.000 euros visant à mettre un terme au contentieux avec le Parlement européen dans l'affaire des emplois présumés fictifs. Elle ne convainc pas les euros-députés qui décident de lui imposer une session de rattrapage sous la forme d'un questionnaire écrit, à renvoyer pour le 8 octobre.         Dans ses réponses, Sylvie Goulard refuse de s’engager à démissionner en cas de mise en examen dans le cadre de l’enquête toujours en cours d'instruction à Paris, sur les emplois présumés fictifs, alors même que cette affaire a provoqué sa démission du gouvernement français en 2017. Les eurodéputés ont demandé à Sylvie Goulard de passer une nouvelle audition : le 10 octobre, fait inédit pour la France, sa candidature est rejetée par 82 voix contre 29 et une abstention. Après la Roumanie et la Hongrie, la France est ainsi le troisième pays à voir son candidat recalé. Emmanuel Macron, qui avait réussi à écarter la candidature de Manfred Weber à la tête de la Commission et à imposer celle d’Ursula von der Leyden a estimé que la décision des parlementaires de Strasbourg relevait du « ressentiment » et déclaré que l’Europe connaît "une crise politique que nous ne devons pas laisser s'installer". ***LES KURDES A L’ABANDON       Le 6 octobre au soir, un communiqué de la Maison blanche a informé du retrait des troupes américaines stationnées en Syrie aux abords de la frontière turque. Trois jours plus tard, la Turquie lançait une opération militaire destinée à chasser des secteurs frontaliers la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle qualifie de « terroriste ». Ankara déclare vouloir instaurer une « zone de sécurité » de 32 kms de profondeur en territoire syrien pour séparer sa frontière des zones contrôlées par les YPG. Plusieurs villes ont été bombardées, entraînant la mort des dizaines de civils et d'importants déplacements de populations, et provoquant de nombreuses condamnations de la communauté internationales. Le désengagement américain a été vivement critiqué outre-Atlantique, et notamment par des membres influents du parti Républicain et par d’anciens militaires en poste dans la zone.         La milice kurde visée par l'offensive turque est au premier rang de la lutte contre l’État Islamique en Syrie. Son effectif était estimé en 2015 entre 35 000 et 65 000 combattants. Elle représente un allié important dans la lutte contre l’État Islamique. Elle vise à terme la création d'un État Kurde regroupant des populations aujourd'hui à cheval sur plusieurs pays, solution rejetée au premier chef par la Turquie, mais aussi par l'ensemble des acteurs internationaux au Proche-Orient.        Le Président Erdogan, récemment malmené aux dernières élections locales, pourrait être tenté de se relégitimer par cette opération. Cité par Courrier international, Brett McGurk, ancien envoyé de Trump chargé de la coalition internationale contre l’État islamique, considère que “ Moscou devrait être un grand bénéficiaire” de la décision américaine car “le retrait complet des forces américaines fait disparaître du paysage la seule puissance militaire capable de rivaliser avec la Russie et d’influer sur l’avenir de la Syrie »  Ruslan Mamedov, spécialiste russe du Moyen-Orient cité par Bloomberg estime que « L’offensive de la Turquie contre les Kurdes pourrait avoir un effet positif pour la Russie, car cela va obliger les Kurdes à se rendre compte qu’ils doivent conclure un accord avec Damas, ce qui correspond à l’objectif principal de Poutine : un règlement politique qui place la Syrie tout entière sous le contrôle du président Bachar El-Assad. » Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 6, 2019 • 1h 5min

Chirac santo subito ? / La PMA à pas comptés / n°109

Chirac santo subito ?La semaine dernière, nous avons réagi à la mort de Jacques Chirac. Depuis, il y a eu un hommage sur la nature et sur l’ampleur duquel il y a matière à s’interroger. A regarder les télévisions, à écouter leurs plateaux, à voir les images retransmises des files d’attente devant l’Élysée où un registre de condoléances était ouvert au public sans limites d’horaires, ou celles de l’hommage aux Invalides, puis de la messe à Saint Sulpice, à regarder les reportages sur les minutes de silence observées dans les écoles, les administrations ou les entreprises, j’ai pensé aux acclamations qui suivirent devant Saint Pierre, la mort de Jean-Paul II. « Santo subito ! » criait une foule peu soucieuse des formalités d’un procès en canonisation. Avons-nous assisté à un feu de paille comme la société du spectacle en consomme tant, faut-il au contraire voir dans ce deuil un phénomène plus significatif ? Il nous a semblé que la question méritait d’être éclaircie.***La PMA à pas comptésVendredi 27 septembre, dans le cadre de ses débats sur la loi bioéthique, l'Assemblée Nationale, a autorisé l'ouverture de la Procréation Médicalement Assistée aux couples de femmes et aux femmes seules, jusqu'ici réservée aux couples hétérosexuels infertiles. Il s’agit de réglementer un ensemble de pratiques médicales permettant d'aider des couples hétérosexuels à concevoir un enfant en cas d'infertilité. Dans certains cas, il est nécessaire d'avoir recours à un donneur de gamète extérieur au couple. L'extension de la PMA à toutes les femmes faisait partie des promesses de campagne d'Emmanuel Macron et de François Hollande avant lui. Elle est approuvée par 65% des Français et par le Comité national d’Éthique.En France, en 2014, la PMA concernait environ 25.000 enfants soit 3 % des naissances. La même année, le Comité Consultatif National d'Éthique estimait que 2 à 3.000 Françaises s'étaient rendues à l'étranger, principalement en Espagne et au Danemark, pour avoir recours à une PMA dans l’un des 11 pays Européens à avoir étendu son usage aux couples de femmes ou aux femmes seules.Au-delà de l'extension de la PMA à toutes les femmes, la loi bioéthique en prévoit le remboursement ainsi que la levée de l'anonymat du donneur, permettant un accès aux origines aux enfants nés de dons. Cette levée de l’anonymat, mesure soutenue par 3 Français sur 4, fait craindre que nombre de donneurs ne renoncent et qu’il en résulte une pénurie de gamètes aggravée par l’augmentation de la demande. Chaque année, 3.500 couples souhaitent bénéficier d’un don de gamètes. En 2015, 540 femmes ont donné des ovocytes, il en faudrait plus du double. Et 255 hommes ont donné des spermatozoïdes, il en faudrait 50 de plus.Dans un avis du 21 septembre, le Comité d’éthique de l'Académie Nationale de médecine a annoncé sa crainte que l'absence de père présente des risques pour le développement de l'enfant, peur partagée par la majorité des critiques du texte.Mesure soutenue par le groupe LREM ainsi que l'ensemble de la gauche, la loi bioéthique a suscité des oppositions à droite et au Rassemblement National. Les trois candidats en lice pour la présidence de LR ainsi que l'ancienne tête de liste aux élections européennes François-Xavier Bellamy ont annoncé s'y opposer, par crainte d’un glissement progressif vers la légalisation de la Gestation Par Autrui (mesure souhaitée par 62 % des Français). La Manif Pour Tous organise un rassemblement contre cette loi le 6 octobre. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 29, 2019 • 1h 3min

Combien y a-t-il eu de Jacques Chirac ? / Italie : la nouvelle donne / n°108

A la mort de Jacques Chirac, annoncée le 26 septembre, c’est la longueur, la diversité et la singularité d’une vie politique de quarante ans, marquée par une quantité rare de variations, de fluctuations, de résultats et de fiascos, de grandeur - le refus de la guerre en Irak – et d’abandon – la fracture sociale – qui viennent se mélanger ou s’affronter dans nos mémoires où s’imprime l’image d’un chef d’État aux expressions protéiformes.Enregistrées au lendemain de l’annonce du décès de l’ancien président de la République, ancien maire de Paris, ancien Premier ministre et ancien président du Conseil général de Corrèze, nos réactions sont presque aussi contrastées que sa carrière.***Son parti, la Ligue du nord, ayant nettement distancé aux élections européennes son allié au gouvernement, le Mouvement 5 étoiles, Matteo Salvini, en rompant l’accord de gouvernement, pouvait attendre beaucoup d’une dissolution de la chambre des députés et de nouvelles élections pour lesquelles les sondages lui promettaient une large victoire. Un accord de son ancien allié avec une formation de centre gauche, le Parti Démocrate, accord soutenu par le président de la république italienne Sergio Mattarella, a fait échouer la manœuvre du leader de la Ligue. Giuseppe Conte, proche du Mouvement 5 étoiles, demeure président du Conseil à la tête d’un gouvernement largement remanié. La cote de popularité de Matteo Salvini a chuté de 15 points en un mois, bien que son parti reste le favori des sondages.L’alliance avec le Parti démocrate marque un spectaculaire revirement pour le M5S dont le cœur du discours était le rejet du Système en général et du Parti Démocrate de Matteo Renzi en particulier. Initiateur de l'alliance Parti Démocrate / Mouvement 5 étoiles, l'ancien Premier Ministre Matteo Renzi a annoncé le 16 septembre quitter le Parti Démocrate avec une trentaine de parlementaires tout en maintenant son soutien au gouvernement.Les relations Franco-italiennes s’étaient fortement détériorées sous le premier gouvernement Conte, Emmanuel Macron dénonçant il y a peu en Salvini le symbole de la « lèpre qui monte en Europe » tandis que Luigi di Maio affichait ouvertement son soutien au mouvement des gilets jaunes. Lors du déplacement du président français à Rome le 18 septembre, Emmanuel Macron et Giuseppe Conte ont affiché leurs convergences sur le conflit libyen et l'immigration, très loin des discours anti-migrants de Matteo Salvini.En attendant une éventuelle réforme des accords de Dublin qui prévoient le traitement de la demande d'asile par le pays d'entrée des immigrants, réforme soutenue par la France et l'Italie, Rome a rouvert ses ports aux navires de sauvetage en mer. Dimanche 22 septembre, l'Italie a autorisé le débarquement du navire humanitaire Ocean Viking en Sicile.Avec l’Union européenne, le changement de rhétorique du gouvernement italien devrait favoriser un apaisement des relations. Prochain sujet délicat : le président du conseil italien devra présenter à Bruxelles le 15 octobre prochain son projet de budget pour l'année 2020 qui ne devrait pas être plus équilibré que le précédent. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 22, 2019 • 1h 3min

L’Arabie Saoudite bombardée / Hong Kong dans l’attente / n°107

L’Arabie Soudite bombardéeSamedi 14 septembre, des bombardements revendiqués par les rebelles yéménites Houtis ont frappé des raffineries pétrolières saoudiennes, atteignant un régime dont 90 % des recettes proviennent de l'extraction de pétrole et qui a dû réduire temporairement sa production de moitié. L’incertitude plane sur leur point de lancement qui pourrait se trouver en Iran. Quoi qu’il en soit, la précision de ces frappes à longue portée laisse supposer l’aide d’un État tiers et, du fait du soutien affiché de Téhéran aux Houtis, Donald Trump et Riyad en ont accusé l'Iran.L'Arabie Saoudite est engagée depuis 2015 dans une guerre au Yémen où elle est à la tête d'une coalition militaire soutenant le régime en place pro Riyad. Dans ce pays en guerre civile où 14 millions de personnes sont en situation de préfamine, les Houtis contrôlent de vastes zones de l'ouest et du nord du pays dont la capitale Sanaa. Isolée sur la scène internationale, l'Arabie Saoudite s'est enlisée dans cette guerre. Combattant officiellement les Houtis aux côtés de l'armée saoudienne, les Émirats Arabes Unis sont accusés de soutenir les rebelles pour faciliter une dislocation du Yémen qui leur serait favorable.Le Président iranien Hassan Rohani a affirmé comprendre le bombardement des Houtis, et déclaré que les yéménites ne faisaient que se défendre contre les attaques Saoudiennes sans pour autant admettre en être à l'origine.Ces événements s'inscrivent dans un climat de tension élevé entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite. Depuis la sortie des États Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et la reprise des sanctions économiques, les relations entre Téhéran et Washington n'ont fait que se détériorer, jusqu'à la crise du détroit d'Ormuz cet été, lorsque les États Unis ont accusé l'Iran d'avoir attaqué des pétroliers avant que l'Iran ne détruise des drones américains qu'elle a accusés d'avoir violé son espace aérien. Du côté de l'Arabie Saoudite, l'affaire Khashoggi l'a isolé diplomatiquement à l'automne dernier.***Hong Kong dans l’attenteHong Kong est toujours sous tension après plusieurs mois de manifestations tantôt pacifiques marquées par des affrontements avec la police. Initiées à la suite d'un projet de loi défendues par la dirigeante Carrie Lam visant à permettre des extraditions vers Pékin, les manifestations se sont poursuivies même après le retrait définitif mais tardif du projet de loi le 4 septembre dernier. Les manifestants, dont une majorité de jeunes, réclament un système plus démocratique tel que prévu par l'accord entre Pékin et Londres. Officiellement, Pékin s'est engagé à maintenir le statu quo « un pays deux systèmes » qui doit rester en vigueur jusqu'en 2047 pour le centenaire de la rétrocession de la colonie britannique à la Chine. Au-delà des revendications démocratiques, Hong Kong souffre de problèmes liés aux inégalités économiques, notamment le prix du logement (13.000 euros le mètre carré), justifiant en partie le maintien des manifestations.En août, l'armée chinoise a procédé près de Hong Kong à des exercices militaires très médiatisés afin de faire pression sur la rue et d'afficher sa capacité à intervenir militairement. 30 ans après le massacre de Tiananmen, cette démonstration fait craindre une opération militaire de l'armée chinoise à Hong Kong. Une telle décision apparaîtrait dans la continuité pour Pékin qui n'a jamais cherché à établir un dialogue avec les manifestants. Les Hongkongais ayant bloqué l'aéroport en août ont été qualifié de terroriste par le pouvoir. En 2014, le mouvement des parapluies avait déjà montré l'inflexibilité de Pékin face aux manifestants.Une intervention militaire de Pékin pourrait servir à neutraliser les tendances antirégime ou prodémocratiques ailleurs en Chine notamment au Xianjiang ou au Tibet, tout en envoyant un message fort alors qu'approchent les 70 ans de la fondation de la République Populaire. Son poids économique ainsi que les réticences du président Trump à condamner les violences policières à Hong Kong amènent à penser que la Chine n'a que peu à craindre de rétorsions internationales en cas d'intervention armée. Cependant, Pékin a à sa disposition de moyens plus modernes pour décourager les manifestations tels que l'usage des réseaux sociaux pour véhiculer de fausses informations discréditant les manifestants ou encore de la reconnaissance faciale des manifestants afin de les cibler. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 15, 2019 • 1h 2min

Le point sur les réformes / Les relations France-Russie / n°106

Le point sur les réformesEn matière de réformes, le gouvernement a changé de ton et de rythme. Le mot avait d’ailleurs disparu au printemps dernier, et c’est une « loi de transformation (et non de réforme) du statut de la fonction publique » que la majorité a adoptée avec le soutien des Républicains avant que le Conseil constitutionnel la valide en août. Pour les chantiers de l’automne : retraites, santé, procréation médicalement assistée, le président et le gouvernement soulignent la nécessité de prendre le temps et (ou) de consulter largement.   A propos des retraites, pour la réforme (ou la transformation) desquelles le gouvernement dispose du rapport Delevoye qui préconise le remplacement des différents régimes actuels par un régime unique, à partir de 2025, l’exécutif met en avant la nécessite de recueillir tous les points de vue. Le Premier ministre a reçu les partenaires sociaux la semaine dernière et une consultation citoyenne a été lancée sur le sujet, tandis que le président de la République exprimait son souhait d’une négociation sur le nombre de trimestres de cotisations plutôt que sur l’âge du départ.  En matière de Santé publique, la loi adoptée en juillet prévoit notamment la fin du "numerus clausus" dès 2020, la labellisation de 500 à 600 hôpitaux, la création d'un espace numérique de santé et une obligation pour les internes de passer six mois dans les zones à faible densité médicale. Face à la grève des médecins urgentistes, Agnès Buzyn a présenté lundi 9 septembre un « plan d'action » qui prévoit notamment une admission directe pour les personnes âgées et une vidéo-assistance dans tous les Samu, ainsi qu’un recours à la médecine libérale afin de désengorger les urgences.    Emmanuel Macron avait choisi de retarder le vote de la loi sur la procréation médicale assistée afin de ménager les différentes sensibilités et d'éviter que ne se répètent des manifestations telles que lors de la loi sur le mariage pour tous. Un texte sera soumis au parlement en septembre.​​     Enfin, le 28 août dernier, la ministre de la justice Nicole Belloubet a présenté les trois projets de loi réformant les institutions. Ils prévoient une diminution de 25 % du nombre de parlementaires, (433 députés contre 577 et 261 sénateurs contre 348), une limitation à trois mandats successifs pour un certain nombre d'élus ainsi qu'une introduction de 20% de proportionnelle aux élections législatives, un élargissement des possibilités de convoquer un référendum et l’inscription dans la Constitution du service national et du soutien de toutes les actions en faveur de la biodiversité.       Loin des ambitions de campagne d'Emmanuel Macron, l'endettement public a continué d'augmenter rapidement pour frôler les 100 % du PIB, et la baisse du nombre de fonctionnaires devrait être de l'ordre de 15 000 contre 120 000 annoncés.***Les relations France-RussieLundi 9 septembre, les ministres des affaires étrangères français et russe se sont rencontrés à Moscou, une première depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Le 19 août dernier, Emmanuel Macron avait accueilli Vladimir Poutine au fort de Brégançon à la veille du G7 dont son pays est exclu depuis 2014. Bien qu'opposé à la réintégration de la Russie, Emmanuel Macron a semblé ces dernières semaines amorcer un réchauffement des relations diplomatiques avec elle, affirmant situer cette relation dans le « temps long ».     Les raisons de la mésentente diplomatique entre la France (et de manière généralel'Europe) et la Russie sont multiples, particulièrement depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le soutien aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. Les tentatives d'assassinats russes et notamment l'affaire Skripal en 2018 sur le sol britannique ont contribué à détériorer ces relations.     Autre sujet de tension, la Russie soutient les opérations militaires de Bachar el-Assad contre l'opposition et sous couvert de lutte contre l’État Islamique.       Sur la scène intérieure, la Russie est régulièrement accusée de violer les droits de l'Homme et notamment les libertés politiques de ses opposants. Elle pointe à la 144ème place selon l'indice de démocratie de The economist group.   Au cours des dernières années, les sanctions économiques et diplomatiques de l'Union européenne approuvées par la France ont contribué à la diminution de 10 %du niveau de vie de la population.      Les relations avec les États Unis ont été marquées par une tentative de redémarrage décidée par le président Barack Obama au début de son premier mandat. Elle s'est heurtée à une opposition russe dans tous les dossiers internationaux.        L'élection de Volodymyr Zelensky en Ukraine en début d'année a contribué au réchauffement des relations diplomatiques de l'Ukraine avec son voisin russe et s'est concrétisée samedi 7 septembre par un échange de prisonniers. Du côté français, Emmanuel Macron a annoncé souhaiter une Europe allant de Lisbonne à Vladivostok et chercher un rapprochement avec la Russie afin d'améliorer la coopération et d'encourager une amélioration des droits de l'Homme. En juin dernier, la France a voté en faveur d'une réintégration de la Russie au sein du conseil de l'Europe. Cette réintégration a été accueillie comme une victoire diplomatique par Vladimir Poutine. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. 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Sep 11, 2019 • 29min

BADA #15 - L'éducation selon Blanquer; le parlement selon Bojo

Les échanges avec le public. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 8, 2019 • 1h 4min

L'éducation selon Blanquer / Le parlement selon Bojo / n°105

Émission enregistrée en public à l'Ecole Alsacienne le 8 septembre 2019. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 1, 2019 • 59min

Thématique : le patrimoine au cœur du débat, avec Maryvonne de Saint-Pulgent / n°104

       Maryvonne de Saint-Pulgent, vous êtes présidente de section au Conseil d’État, ancienne directrice du Patrimoine au ministère de la Culture et présidente de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites aujourd’hui appelée Centre des Monuments nationaux. Vous êtes aussi présidente de la Fondation des Treilles, très active dans les domaines des sciences des lettres et des arts, vous avez notamment publié Le Gouvernement de la Culture chez Gallimard et cosigné avec Denis Jeambar un livre sur Gershwin car, avant d’entrer à l’ENA, vous aviez moissonné quelques prix au Conservatoire National Supérieur de Musique.             Un peu plus d’un mois après, l’incendie de Notre-Dame, le 16 avril dernier, un sondage BVA relevait l’attachement de 86% des Français à leur patrimoine culturel. 96% d’entre eux soulignent le rôle du patrimoine dans la découverte de la diversité des régions de France et sa contribution au rayonnement de la France. 74% des persones interrogées estiment que le patrimoine culturel est accessible à tous, mais 72% trouvent son accès trop cher. 31% des Français déclarent avoir déjà donné pour la conservation de ce patrimoine, et le don moyen est d’environ 260€. Si les Français estiment en grande majorité qu’il est normal que le financement de l’entretien du patrimoine soit réalisé par les fondations (88%) ou les jeux (78%), ils sont en revanche plus partagés sur les financements émanant de sources étrangères. Aux yeux d’une majorité de Français, le patrimoine religieux (62%) et les monuments civils ou sites archéologiques (50%) apparaissent comme le mieux mis en valeur en France. Néanmoins, cette mise en valeur cache d’importantes disparités territoriales. C’est à ce titre, qu’Emmanuel Macron avait lancé le 16 septembre 2017 la mission patrimoine confiée à Stéphane Bern. Le loto du patrimoine, le jeu qui soutient cette mission a, lors de sa première édition en 2018, dépassé son objectif initial de 15 à 20 millions d’euros pour récolter 22 millions d’euros. Une deuxième édition a donc été reconduite. Le ministre de la Culture a présenté le 11 juin la liste de 103 monuments bénéficiaires du tirage spécial, qui sera organisé le 14 juillet. Ce sont 121 nouveaux sites en péril, contre 270 l’an passé, qui bénéficieront de cette opération. Outre les 18 monuments emblématiques, un projet par département a été sélectionné, pour assurer un meilleur maillage géographique.              Dans un pays riche de 44 318 monuments historiques immobiliers (source base Mérimée 2014), la question des financements de leur conservation demeure cruciale. C’est à ce titre que la potentielle réforme du dispositif d’incitation fiscale accordée par la loi dite Aillagon de 2003 a provoqué au mois de juin de fortes réactions parmi les spécialistes en gestion des institutions culturelles et patrimoniales.         Maryvonne de Saint-Pulgent, au-delà de l’émotion en France et à l’étranger, quelles conséquences l’incendie de Notre Dame de Paris peut avoir sur la politique du patrimoine, j’allais dire de tous les patrimoines car, dans l’esprit et dans la pratique des Français, ce mot recouvre aussi bien les chapelles romanes que les friches industrielles ?  Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Aug 25, 2019 • 59min

Thématique : les Jeunes et l’information , avec François Dufour / n°103

François Dufour, vous êtes le cofondateur avec deux de vos amis proches Gaëtan Burrus et Jérôme Saltet et le rédacteur en chef de PlayBacPresse, société qui fêtera prochainement ses 25 ans et qui publie les seuls quotidiens pour enfants en France. Les quelques 100.000 familles abonnées reçoivent leur journal papier chaque matin via la Poste, du lundi au samedi. Chaque jour le choix des sujets est laissé à des rédacteurs en chef junior et nous accueillons également quelques-uns d’entre eux.       Dans une époque où les enfants passent pour être devenus « accros » aux écrans, le journal Mon Quotidien apparait comme une sorte d’anomalie résistant dans un paysage aujourd’hui saturé d’outils numériques. L’ambition de PlayBacPresse est, en effet, de faire lire 10 minutes par jour. Unique en Europe, cette formule n’existe qu’au Japon et en Corée du Sud.Alors que la presse papier décline fortement, les jeunes Français demeurent d’importants consommateurs de contenus d’information. Ils en font désormais un usage particulièrement intense sur les réseaux sociaux. Selon une enquête du ministère de la culture parue en 2018, 32% des 15-34 ans passent uniquement par les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche pour accéder à des contenus d’information en ligne. Un site comme Facebook est par exemple devenu un lieu majeur d’accès à l’information bien que cette exposition à l’actualité puisse être choisie ou accidentelle. Avec la prolifération de fake news sur la toile, l’éducation aux médias est devenue primordiale pour que les jeunes apprennent à se forger un regard critique sur leurs sources d’information. 
                 Avant d’aborder certains points particuliers, notamment ceux qui concernent le contenu et le mode de fabrication de vos quotidiens, j’aimerais vous demander comment vous voyez vos lecteurs et, après presque un quart de siècle, comment vous les avez-vu évoluer. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Aug 18, 2019 • 59min

Thématique : le rebond de l'Espagne, avec Benoît Pellistrandi / n°102

Benoît Pellistrandi, vous êtes historien de l’Espagne, professeur agrégé au lycée Condorcet et auteur du récent ouvrage Le Labyrinthe catalan paru aux éditions Desclée de Brouwer en 2019. Le 26 mai, un mois après la victoire de Pedro Sánchez aux législatives, le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol) a remporté les européennes avec 33 % des suffrages, infligeant une défaite à son principal rival, le parti conservateur PP (Parti populaire) qui n’obtient que 20,1 % des voix. Ces élections ont pris en Espagne un air de deuxième tour pour le leader socialiste. Il sort renforcé par le bon score de son parti, tant sur le plan européen que sur le plan national, puisque le pays tenait aussi en parallèle des élections municipales et régionales. Malgré ces bons résultats les socialistes pâtissent des divisions chez leurs alliés de Podemos. La mairie de Madrid est passée aux mains d'une alliance de droite entre Parti populaire, Ciudadanos et Vox, ainsi qu'à Barcelone, où les indépendantistes de gauche arrivent en tête et où Manuel Valls a été sèchement battu. Podemos, le parti de Pablo Iglesias, qui avait conquis en 2015 les plus grandes villes espagnoles avec les autres mouvements de gauche radicale, a perdu ces municipalités et essuyé une défaite humiliante dans les urnes. Le gouvernement entend profiter du bon score du PSOE pour réclamer un rôle de premier plan dans l'UE. Ombre notable à ce tableau, le bon score recueilli en Catalogne par les listes indépendantistes annonce l'exportation du conflit catalan vers les institutions européennes et devrait provoquer de nouveaux casse-têtes juridiques pour Madrid. La querelle autour de l’indépendance de la Catalogne se poursuit un an et demi après le référendum et la déclaration manquée d’indépendance. Ce débat structure le débat politique en Espagne avec notamment l’émergence au niveau national d’un parti d’extrême droite, Vox, qui a fait de la lutte contre l’indépendantisme catalan l’axe majeur de son discours. La campagne des élections législatives anticipées a été parasitée par le procès de 12 dirigeants catalans ; un procès historique encore en cours. Après les élections du 28 avril, les partis indépendantistes catalans ont obtenu 22 sièges au Parlement à l’issue des élections législatives. Benoît Pellistrandi, peut-on dire que la question catalane divise profondément la société espagnole et fragilise l’unité du pays ? Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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