Le Nouvel Esprit Public

Philippe Meyer
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May 24, 2020 • 1h 1min

Coronabonds : le tabou est fêlé / En Chine, beaucoup de soucis / n°142

CORONABONDS : LE TABOU EST FÊLÉ Le18 mai, la chancelière allemande et le président français ont proposé que la Commission européenne emprunte 500 milliards d'euros sur les marchés. Ces fonds abonderaient le budget européen et seraient distribués aux États, régions et secteurs selon la sévérité des dommages occasionnés par la pandémie. Cet emprunt serait remboursé non pas individuellement par les États, mais par l'Union européenne. Il reste toutefois à préciser les critères d'attribution comme ceux de remboursement. Emmanuel Macron a insisté : il s'agirait de « transferts » aux États, puisque « les clés de répartition pour le remboursement ne seront pas nationales. » Infranchissable jusqu'ici, le tabou de la mutualisation de la dette serait ainsi ébranlé. « Nous devons agir en Européens pour que l'Europe sorte renforcée par cette crise » a avancé Angela Merkel pour justifier le glissement de la position allemande.Cette initiative représente une petite révolution potentielle pour l'Europe. Pour l'Allemagne, elle matérialise en effet la fin de deux tabous qui ont longtemps empêché une plus forte intégration économique européenne : une mutualisation des dettes et une hausse considérable des transferts c'est-à-dire de la redistribution entre les Vingt-Sept, puisque 500 milliards d'euros représentent trois fois et demie l’actuel budget annuel européen. C'est loin des 1.000 à 1.500 milliards espérés par Paris, mais c'est déjà plus que le plan Marshall américain de l'après-guerre. Désormais, la chancelière est d'accord pour que l’emprunt vienne abonder le budget communautaire et soit remboursé au niveau de l'Union européenne, et non pas en fonction de ce que les uns et les autres auront touché. Cependant, « un accord entre la France et l'Allemagne ne veut pas dire un accord à Vingt-Sept, a reconnu Emmanuel Macron. Mais il n'y a pas d'accord à Vingt-Sept sans accord franco-allemand », a-t-il ajouté. Rien n'est encore joué, puisque le camp dit des « frugaux » - qui réunit les Pays-Bas, l'Autriche et les pays scandinaves -, refuse encore le principe d'un mécanisme de subvention et souhaite que l'argent soit remboursé par ceux qui en auront bénéficié. Le ton est très différent à Rome et à Madrid, où quelques critiques étaient seulement entendues aux extrêmes de l'échiquier politique. Le Premier ministre portugais Antonio Costa a salué mardi le plan franco-allemand.Mandatée par les États membres pour proposer un plan de relance, la Commission européenne doit le présenter le 27 mai prochain.***EN CHINE, BEAUCOUP DE SOUCIS  La Chine n’a pas pu éviter que l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé, les 18 et 19 mai, ne débatte de la place à rendre à Taïwan dans l’organisation, ni que l’OMS ne lance une enquête indépendante sur la gestion par l'agence de l'ONU de la crise du Covid-19. Face aux critiques internationales sur le manque de transparence dont son pays a fait preuve, le président chinois, Xi Jinping a parlé de l’avenir en promettant notamment de partager un éventuel vaccin avec le reste du monde et de consacrer, sur deux ans, 2 milliards de dollars à la lutte contre le coronavirus, en particulier dans les pays en voie de développement. Les États-Unis, ont dénoncé un artifice de communication et souligné la « responsabilité particulière de la Chine ». Fortement invité par les États-Unis, la plupart des pays européens et une quinzaine d’autres nations à réintégrer Taïwan comme observateur contre l’avis de Pékin, le directeur général de l'OMS, le docteur Tedros, a botté en touche et renvoyé la question à une prochaine session.Taïwan est un souci pour la Chine, non seulement à l’OMS, mais également en tant que modèle. La pandémie a en effet donné à Taïwan une occasion unique de briller sur la scène internationale, au grand dam de Pékin. Les habitants de l'île attribuent leur victoire sur la pandémie à ce qui fait leur force : transparence, liberté de la presse et mise à distance de la Chine. Les médias internationaux plébiscitent le « modèle » taïwanais et critiquent le chinois. Ulcéré par l'aura qui entoure actuellement Taïwan, Pékin a accentué sa pression sur l’ancienne Formose. Ses manœuvres militaires à proximité de l'île, dont la fréquence a augmenté depuis l'élection de la nouvelle présidente en janvier, ont continué ces derniers mois. « Le signal envoyé à Taïwan, comme aux Etats-Unis, qui la soutiennent, est clair : "Ne profitez pas de l'épidémie pour avancer vers l'indépendance" », analyse Kharis Templeman, consultant pour l'institut Hoover, de l'université Stanford.Le sommet de l’OMS s’est déroulé sur fond de poursuite de la pandémie en Chine : Pékin s’inquiète de nouveaux foyers de contamination concentrés depuis le début du mois dans la région du Nord-Est proche de la Russie, où les 600.000 habitants de la ville de Shulan sont en confinement strict chez eux depuis le début de la semaine.La Chine doit se batte sur un troisième front : celui de Hong Kong toujours en rébellion contre Pékin. La Chine entend rendre effectives des dispositions interdisant « la trahison, la sécession, la sédition » et la « subversion » dans le territoire semi-autonome. Des appels à des rassemblements contre ce projet ont commencé à émerger sur les réseaux sociaux à Hong Kong. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 20, 2020 • 23min

Bada # 30 : Et en Grèce ? Questions à Georges Prevelakis

Georges Prevelakis, professeur émérite à La Sorbonne, géopoliticien et ambassadeur auprès de l’OCDE analyse la réaction sanitaire à la pandémie, l’attitude de la population, la situation des réfugiés et les perspectives économiques. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 17, 2020 • 1h 8min

Demain, quoi d'autre ? / n°141

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 13, 2020 • 58min

Bada # 29 : Et aux Etats-Unis ? Questions à François Bujon de l’Estang

Ambassadeur aux Etats-unis de 1995 à 2002, François Bujon de l’Estang éclaire l’histoire récente de ce pays dans toute son excentricité et remet les années Trump en perspective. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 10, 2020 • 44min

Bada # 28 : Comment nous voient-ils ?

A la veille du déconfinement partiel du 11 mai, Le Nouvel Esprit public met en ligne sous l’onglet Les Badas une conversation entre quatre correspondants de la presse étrangère en France Marc Bassets (El Pais), Paolo Levi (La Stampa), Richard Werly (Le Temps) et Michaela Wiegel (Frankfurter Allgemeine Zeitung). Comment ont-ils vu notre pays depuis le 16 mars ? Comment nous a-t-on vu dans leur presse ? Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 10, 2020 • 1h 5min

Liberté, que d’abus on commet en ton nom / Couple franco-allemand : chambre à part / n°140

LIBERTÉ, QUE D’ABUS ON COMMET EN TON NOM  Le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire de deux mois jusqu'au 24 juillet a été adopté par l’Assemblée et modifié par le Sénat. Le président du Sénat saisira le Conseil constitutionnel après le scrutin définitif. L'institution aura huit jours pour se prononcer. La majorité sénatoriale lancera une commission d'enquête sur la crise sanitaire. Avec 36 membres prévus, cette commission sera plus large que celle qui avait traité l'affaire Benalla, en septembre 2018.     Le site gouvernemental Vie Publique rappelle que l’état d’urgence autorise le Premier ministre à prendre par décret des mesures limitant la liberté d'aller et venir, la liberté d'entreprendre et la liberté de réunion (y compris des mesures d'interdiction de déplacement hors du domicile) ; des mesures de réquisition de tous biens et services nécessaires pour mettre fin à la catastrophe sanitaire ; des mesures temporaires de contrôle des prix. Ces mesures doivent être proportionnées aux risques encourus. Le ministre en charge de la santé a le pouvoir de prescrire par arrêté motivé toutes les autres mesures qui s'inscrivent dans le cadre défini par le Premier ministre. En présentant les modalités du déconfinement à venir, Édouard Philippe a donc annoncé que la liberté de circulation sans attestation serait la règle, excepté à Mayotte, mais une liberté limitée et surveillée. Une infraction aux règles applicables dans les transports en commun, comme le port obligatoire du masque et la possession d’une attestation d’employeur sera sanctionnée par une amende de 135 euros. Une limite de 100 kilomètres calculée à vol d'oiseau à partir du lieu de résidence est fixée pour les déplacements, sauf motif professionnel ou familial impérieux. Cette limite ne s'applique que si l'on quitte son département de résidence. Parcourir plus de 100 kilomètres dans son département de résidence reste possible sans restriction. Toutefois, pour permettre le contrôle de la règle des 100 kilomètres, une nouvelle attestation sera disponible (papier ou numérique) sur le site de Beauvau. Pour le contrôle d'un trajet à moins de 100 km de son domicile, un simple justificatif de domicile sera suffisant. Le défaut de présentation d'un justificatif sera sanctionné par 135 euros d'amende, susceptible d'augmenter en cas de récidive.    La fermeture des frontières restera la règle, l'autorisation de passer l'exception. « Concernant les entrées et sorties de l'espace européen, l'assouplissement progressif et ordonné des règles de circulation viendra en temps voulu », a assuré le ministre de l'Intérieur. Mais il sera décidé avec l'ensemble des États concernés. Pour ce qui est des frontières entre la France et ses voisins européens, les restrictions mises en place sont prolongées jusqu'au 15 juin.  Un article du texte pourrait se révéler particulièrement sensible, dans les discussions à venir au Parlement : l'article 6 du projet de loi, qui crée un « système d'information » - en clair, un fichier permettant de recenser les personnes infectées par le coronavirus « ou susceptibles de l'être », et les personnes ayant été en contact avec elles.***COUPLE FRANCO-ALLEMAND : CHAMBRE À PART Entre Paris et Berlin, les écarts se creusent. Lors du sommet européen du 26 mars, la chancelière allemande a rejeté les « coronabonds », cette mutualisation des dettes réclamée notamment par la France et l'Italie. Le 5 mai, la Cour constitutionnelle allemande a exigé de la Banque centrale européenne (BCE) qu'elle justifie dans les trois mois son programme d'achat de dettes lancé en 2015. Sinon, les juges ordonneront à la Bundesbank principale actionnaire de l'institut d'émission de Francfort de cesser de participer au programme de rachat de titres. Un jugement qui tombe alors que la BCE a lancé en mars un « plan pandémie » de 750 milliards d'euros d'achats de titres, et que le retour d'une crise de la zone euro n'est pas écarté.​Économiquement, pour aider les entreprises à amortir les effets de la crise liée au coronavirus, le gouvernement d'Angela Merkel a mis sur la table un plan de soutien historique de plus de 1.000 milliards d'euros, dont 156 milliards immédiatement disponibles. La France n'a pas lésiné non plus. Le « quoi qu'il en coûte » du président Macron se chiffre pour l'instant à 110 milliards d'euros. Mais, les deux pays ne sont pas dans le même état de santé financier. L'Allemagne a ramené sa dette à moins de 60 % du PIB, alors que l'endettement de la France frôle les 100 %. Le FMI prévoit qu'une fois mis en œuvre les plans de sauvetage économique, l'écart se sera encore creusé avec un niveau de dette respectif de 69 % et 115 % du PIB, ce qui reporte à un horizon lointain le retour de la France dans le giron des règles du traité de Maastricht. Alors que Paris prévoit une récession de 8 % en 2020, le repli anticipé par Berlin se limite à 4,2 %. Dans le domaine sanitaire, l’Allemagne constitue une exception, puisqu'elle a enregistré cinq fois moins de décès que la France avec une population de 83 millions d'habitants (dont 21,5 % ont plus de 65 ans) contre 67 millions. Avec pourtant le handicap d'une densité de population de 236,1 habitants au km2 deux fois plus élevée que celle de la France (119,1), donc plus propice à la contamination. Et ce grâce à une stratégie fondée sur des mesures de distanciation sociale stricte, la mobilisation de l'industrie biomédicale pour dépister massivement les malades (350.000 par semaine en mars et 200.000 par jour aujourd'hui), la montée en puissance des capacités hospitalières portées dès février de 28 000 à 40.000 lits de réanimation dont 30.000 équipés de ventilation (contre 7 000 en France). Cette capacité hors norme leur a notamment permis de réserver 98 lits aux patients français, et 85 aux Italiens. A ce stade, la gestion d’Angela Merkel, a renforcé la confiance de la population dans ses dirigeants et dans les institutions, obtenant le soutien de 74 % des citoyens - contre 39 % en France. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 5, 2020 • 57min

Kitafétoi : Michelle Perrot (n°2/2)

Ce second Kitafétoi avec Michelle Perrot tourne autour de l’invention d’une nouvelle discipline qui mettra du temps à s’imposer : l’histoire des femmes. Après les premières conférences qui dans les années 70, fondèrent cette discipline, elle donne à comprendre quel rôle a joué le concept de genre, comment, avec celles qui lui ont emboité le pas, « les silences de l’Histoire » ont commencé à être décryptés. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 4, 2020 • 1h 2min

Kitafétoi : Michelle Perrot (n°1/2)

Ce premier des deux Kitafétoi avec Michelle Perrot tourne autour de ses travaux sur la classe ouvrière. Elle y évoque son enfance dans le Paris populaire des années 30, ses engagements politiques d’après la Libération, la vie conventionnelle mais stimulante de l’Université et chaque moment de son récit fait apparaître de nouveaux personnages. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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May 3, 2020 • 1h 8min

Déconfinement : l’archipel français / Relance économique et urgence climatique / n°139

DÉCONFINEMENT : L’ARCHIPEL FRANÇAIS     « Nous allons devoir vivre avec le virus » a prévenu le Premier ministre en présentant le 28 avril son plan de déconfinement à l'Assemblée nationale, qui l'a adopté par 368 voix pour et 100 contre. Les départements seront répartis en deux catégories : ceux peu touchés par l'épidémie seront déclarés verts et pourront piocher dans les différentes mesures de déconfinement annoncées pour le 11 mai. Les autres, rouges, seront soumis à un régime plus strict. ÉdouardPhilippe s’appuie sur l’avis de l'Académie de médecine qui a recommandé, le 7 avril dernier, que « la sortie du confinement soit décidée sur la base de la région et non par classe d'âge ».  Élaborés par la Direction générale de la santé et Santé publique France, trois critères orientent cette classification qui sera arrêtée le 7 mai prochain. Ainsi le bulletin de santé d'un département sera rouge si, sur son territoire, « la circulation du virus reste active », si « les capacités hospitalières en réanimation restent tendues » et si « le système local de tests et de détection des cas contacts » n'est pas suffisamment prêt.    Dans la mise en œuvre du plan gouvernemental, le couple maire-préfet est placé au cœur du dispositif, notamment pour la réouverture des écoles. Dans les départements classés rouges, si des maires ne sont pas prêts pour le 11 mai, l'État recherchera avec eux le bon rythme et la bonne organisation pour chacun des établissements. Pour Édouard Philippe, « Cet esprit, est plus important à comprendre que la règle, parce que c'est celui qui va nous permettre de piloter finement et efficacement la maîtrise de la circulation du virus. Donc il y aura des départements verts, des départements rouges, mais il y aura partout une discussion intense, précise, confiante, pour prendre les bonnes mesures ».   Jeudi 30 avril, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran a dévoilé la carte départementale provisoire pour le déconfinement du 11 mai. Elle classe, à ce stade, les départements selon trois couleurs : vert, rouge, et orange, pour « incertain ». Les départements orange ont vocation à basculer en rouge ou en vert à la date du déconfinement, sans pour autant signer la disparition d’un nuancier qui s’enrichira de données apportées par les acteurs locaux après le 11 mai. La Haute-Corse, le Cher et le Lot réfutent la couleur rouge qui leur a été attribuée. Vendredi 1er mai, les agences régionales de santé (ARS) d’Occitanie et du Centre ont reconnu des erreurs de comptage.*** RELANCE ÉCONOMIQUE ET URGENCE CLIMATIQUE     Avec 2.200 milliards de dollars, le programme pour la relance économique adopté par le Congrès américain fin mars est le plus important plan d'aide jamais adopté par les États-Unis. La France a annoncé 345 milliards d’euros ; l'Allemagne 750 milliards ; le Royaume-Uni 350 milliards de livres sterling ; la Suisse 42 milliards de francs... Pendant la reprise souhaitée et ainsi aidée sous quelle forme la question du changement climatique sera-elle à l’ordre du jour ?  Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climatsouligne dans un récent rapport que pour rester dans la cible des 1,5 degré de réchauffement les besoins d'investissements dans le système énergétique se situent à 2,5% du PIB mondial jusqu'au moins 2035. Le récent « Pacte vert » de l'Union européenne vise à investir 1,5 % du PIB d'ici à 2030, quand les partisans de la Nouvelle donne verte aux États-Unis appellent leur gouvernement à yconsacrer 2 % du PIB.  A Bruxelles, le président de la commission de l'Environnement du Parlement européen, Pascal Canfin a rassemblé 180 ministres, eurodéputés, ONG, think tanks, et dirigeants d'entreprise, autour de son appel pour une « alliance verte », dont l'objectif est de préparer l'Europe et la France à l'après-Covid-19. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) dans son rapport « Climat, santé : mieux prévenir, mieux guérir appelle à sortir des énergies fossiles pour faire face au choc sanitaire et au choc climatique. Les treize experts de cette instance indépendante, installée fin novembre 2018 par Emmanuel Macron, exhortent l'exécutif à placer la transition écologique et l'égalité sociale au cœur de la relance économique afin de renforcer notre résilience aux risques sanitaires et climatiques. Ils font dix-huit recommandations pour y parvenir, et demandent notamment de conditionner les aides publiques destinées aux secteurs sinistrés à « des plans précis » en faveur du climat. Des chercheurs de l'Institut pour l'économie du climat et de l'université Paris-Dauphine, dans une étude publiée le 1er avril, proposent une trentaine de mesures dans sept secteurs-clefs de la stratégie nationale bas-carbone, l'outil de pilotage qui indique comment la France entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Ils suggèrent d'accélérer la rénovation des logements, de favoriser la production d'électricité renouvelable, de développer les transports en commun, les infrastructures ferroviaires, les réseaux cyclables et les voitures bas carbone, par exemple en restreignant la circulation des véhicules les plus polluants puis en interdisant leur vente, ou en développant les infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Apr 30, 2020 • 27min

Bada # 27 : Et au Royaume-Uni ? Questions à Sylvie Bermann

Sylvie Bermann a représenté la France à Londres pendant trois ans. Elle répond aux questions sur l’état sanitaire du Royaume-Uni, sur le NHS (National Health System) « presque aussi important que la Reine », sur la Reine, sur l’attitude de la population face aux mesures gouvernementales, sur la situation politique de Boris Johnson, sur le nouveau chef de « l'opposition de Sa Majesté », le travailliste Keir Starmer, sur les conséquences de la pandémie sur les négociations avec l’U.E et sur l’avenir de l’Ecosse. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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