

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Sep 12, 2021 • 58min
L’énigme Marseille / Après le 11 septembre / n°210 / 12 septembre 2021
Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.L’ÉNIGME MARSEILLEDu 1er au 3 septembre, Emmanuel Macron était à Marseille, deuxième ville du pays avec ses 875 000 habitants, où il a annoncé son plan « Marseille en grand » : 1,5 milliard de financements nouveaux principalement pour les transports, la culture, la sécurité, les écoles. Voilà des décennies que cette cité se délite. Quartiers abandonnés aux trafiquants, pression migratoire continue, intégration délaissée, violences banalisées, dette abyssale (1,5 milliards d’euros), écoles déclassées, obsession victimaire, boulevards congestionnés... Dans son livre « Marseille, ville du monde » Nicolas Maisetti, docteur en science politique rappelle qu’« historiquement depuis Defferre, il y a un découplage politique des quartiers Nord par rapport à la ville centre : sauf sous Vigouroux, ces quartiers ont toujours été d'une couleur politique qui n'était pas celle de la mairie centrale. C'est ce qui explique leur mise à l'écart en termes de transports et plus généralement de services publics. Pour Defferre, c'était des nids de communistes, du temps de Gaudin, ce n'était pas sa clientèle électorale, et c'est un peu la même chose pour le Printemps marseillais. » La faute à un « Etat trop distant, qui revient de temps en temps en force ». En 2016, la métropole Aix-Marseille-Provence avait été créée pour donner de l'élan au territoire. François Hollande, qui avait déjà lancé en 2012 un plan de sauvetage de la ville de 2 milliards d'euros, misait alors sur cette nouvelle structure à fiscalité unique pour exercer des compétences stratégiques dans les domaines de l'aménagement, du développement économique, des transports ou des logements. Cinq ans plus tard, personne ne semble en mesure d'en percevoir la plus-value.Le politologue Patrick Le Lidec, chercheur en sciences politiques au CNRS explique que pour se protéger des villes ouvrières communistes, Gaston Defferre, a pratiqué l'isolationnisme de 1953 à 1986. Progressivement cette ville d'accueil des populations pauvres - notamment après la décolonisation -, privée d'activité économique et de recettes fiscales, est devenue le parent pauvre du département. Aux dernières élections municipales, après vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR), Marseille a basculé à gauche, avec la victoire de l'écologiste Michèle Rubirola à laquelle a rapidement succédé Benoît Payan (PS). La ville possède toutefois des atouts. Malgré la drogue et les règlements de comptes, Marseille a attiré cet été 3 millions de visiteurs sur son littoral et dans ses calanques. Elle séduit de nouveaux habitants, ce qui entraîne la flambée des prix de l'immobilier. Entre 2015 et 2019, selon l'Insee, la ville a accueilli chaque année, en moyenne, 10 500 jeunes âgés de 20 à 34 ans extérieurs au territoire de la métropole. On y observe des phénomènes de gentrification, alors que le taux de chômage n'y est qu'à 9,9 %, contre 8% sur l’ensemble du territoire. Réalités qui coexistent avec les effondrements de la rue d'Aubagne, l'affaire Guérini, les grèves des poubelles et les règlements de comptes.***APRÈS LE 11 SEPTEMBRELa chute de Kaboul, le 15 août dernier, a mis fin à la « guerre contre la terreur » lancée par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 Septembre qui firent près de 3 000 morts. Les troupes américaines qui occupèrent alors l’Afghanistan, y sont restées jusqu’à maintenant, malgré l'exécution d'Oussama ben Laden, le 2 mai 2011 au Pakistan. Bilan, vingt ans après : le département américain de la défense a dépensé 837 Mds$ pour la conduite de la guerre, au cours de laquelle 2 443 soldats américains et 1 144 militaires de la coalition internationale ont été tués. L’armée afghane a perdu 66 000 hommes. Les Etats-Unis ont déboursé 145 Mds$ pour la « reconstruction » de l’Afghanistan, dont la plus grande partie a servi à former et équiper les forces de sécurité afghanes. Une guerre dupliquée en 2003 en Irak, qui a coûté la mort de 4 500 soldats américains supplémentaires, avec un coût estimé à plus de 2 000 Mds$ selon le groupe Cost of Wars, du Watson Institute. L’image des États-Unis, déjà ternie par les méthodes antiterroristes employées à Guantanamo à Cuba, dans la prison d’Abou Ghraib en Irak, ou dans les centres de détention secrets de la CIA a été sévèrement atteinte par un départ de Kaboul en forme de déroute. « La chute de Kaboul affaiblira considérablement la main de l'Amérique dans le monde prédit Renaud Girard dans Le Figaro. Les Iraniens, les Turcs, les Russes et les Chinois la verront comme un géant aux pieds d'argile, incapable de constance stratégique. » Traumatisée par les attentats du 11 septembre 2001, l'Amérique a vécu pendant des années dans l'angoisse du terrorisme djihadiste sur son sol. Cette obsession nationale s'est estompée au fil des ans.A la suite du 11 septembre, les alliés occidentaux de l’Amérique se sont engagés à leurs côtés dans les deux plus longues guerres de l’histoire des États-Unis. Désormais, après leur échec, il est exclu de croire qu’on peut « exporter » la démocratie et qu’on peut « construire » des nations. A Kaboul, les talibans parlent de l'application de la charia au sens le plus littéral du terme. Une évolution qui inquiète les grands voisins de l'Afghanistan. L'Inde bien sûr, qui se demande si un tel discours ne peut constituer un encouragement pour les plus fondamentalistes des musulmans indiens, mais aussi le Pakistan pour les mêmes raisons.« De toutes les innombrables séquelles du terrorisme, la plus importante et celle qui est la moins prise en compte estime le journaliste américain Spencer Ackerman, c'est ce que la lutte contre le terrorisme a coûté à notre démocratie ». A toutes nos démocraties, tandis que le Moyen-Orient est durablement déstabilisé.
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Sep 5, 2021 • 1h 4min
Les primaires, machines à perdre ? / Déroute à Kaboul: vers une défense européenne ? / n°209 / 5 septembre 2021
Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 5 septembre 2021. Avec Matthias Fekl, Lucile Schmid, Richard Werly et Michaela Wiegel.LES PRIMAIRES SONT-ELLES DES MACHINES À PERDRE ?L'automne qui arrive pourrait s’annoncer comme la saison des primairesen vue des présidentielles de 2022. A droite, plusieurs candidats se sont déclarés en leur faveur : Valérie Pécresse, Michel Barnier, Philippe Juvin et Éric Ciotti. Mais Xavier Bertrand s’y oppose. Le 2 septembre, le président des Républicains, Christian Jacob a annoncé que « ce sont les militants qui trancheront lors du congrès le 25 septembre » si des primaires doivent avoir lieu et sous quelle forme. LR va donc procéder à une primaire de la primaire. La primaire d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) est déjà programmée et ses règles fixées. En septembre, elle sera numérique, faute de moyens pour l'organiser physiquement. Certains, au Parti socialiste, commencent à réclamer un processus similaire pour départager les candidats putatifs. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, proposera une modification des statuts lors du congrès des 18 et 19 septembre à Villeurbanne pour réserver la primaire aux militants. La maire de Paris, Anne Hidalgo, en rupture avec les statuts du PS, a déjà fait savoir qu'elle n'était « pas favorable à un système de primaire ». Le 11 juillet, une démarche inédite et ouverte à tous, « La Primaire populaire » a été lancée par une poignée de citoyens engagés. Il s’agit d’un parrainage en ligne visant àfaire émerger une candidature commune à gauche. Sa particularité : les candidats ne choisissent pas de l'être. A l’origine, le système des primaires n'est pas dans la tradition politique française. Le premier à en avoir introduit l'idée fut Charles Pasqua en 1989, pour départager Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac. Ce n’est que depuis 2012, que le procédé a été fréquemment utilisé, à droite comme à gauche, avec des résultats mitigés : en 2012, il déboucha sur la sélection de François Hollande comme candidat du PS et de ses alliés, puis sur sa victoire finale. En revanche, en 2016 et 2017, les deux vainqueurs des primaires, à droite comme à gauche, François Fillon et Benoît Hamon, ne sont pas parvenus au second tour des présidentielles. Et le vainqueur de 2017 fut le candidat issu d'un gouvernement socialiste mais ayant fait le choix de se soustraire aux primaires de gauche, Emmanuel Macron... En août, la Fondation pour l'innovation politique a publié une étude des politologues Pascal Perrineau et Laurence Morel estimant que l'élection présidentielle de 2022 sera centrale pour l'avenir des primaires en France. Pour eux, « soit elles sont abandonnées avant d'être totalement entrées dans les mœurs, soit elles perdurent et un retour en arrière sera difficile. » Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié le 29 août, une majorité de Français se déclare en faveur de l’organisation de primaire : 59 % des personnes interrogées plaident pour l'organisation d'une primaire à gauche, et 58 % à droite.***APRÈS LA DÉROUTE ÉTATS-UNIENNE À KABOUL,Y AURA-T-IL UNE DÉFENSE EUROPÉENNE ?Le 2 septembre, les ministres de la Défense de l'UE ont évalué les premières conséquences du « fiasco » afghan et ils ont évoqué un nouveau format de projection. Il n'est pas ressorti de décision de leurs échanges à Kranj, en Slovénie, mais, selon les mots d'un diplomate européen, « la maturité collective s'accroît », en vue d'une autonomisation de l'Europe vis-à-vis de l'Otan et des Etats-Unis. Le président du Conseil européen Charles Michel avaitobservé : « l'Europe ne bouge que dans les crises. L'Afghanistan peut la réveiller. Le moment est venu d'être en mesure de la doter d'une force militaire capable de se battre si nécessaire. » Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est exprimé dans le même sens, prédisant que « les prochaines crises seront en Irak et au Sahel ». Le concept d'une force dite de « première entrée » de plusieurs milliers de soldats, déjà avancé en mai dernier, a été de nouveau discuté, sans que soient évoqués ni chiffres précis, ni mode de décision d'engagement de ces troupes. Une des questions qui se posent est celle de l'unanimité. Compte tenu des traditions militaires et des sensibilités très différentes à travers le continent, l’on pourrait se diriger vers des coopérations renforcées ad hoc entre quelques Etats membres, en fonction des crises. Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, également en charge de la Défense et de l'Espace, estime que « l'Europe de la défense doit rentrer dans l'âge adulte » pour faire basculer le continent de « l'Europe marché » vers « l'Europe puissance ». Il propose de définir une doctrine européenne de sécurité et de défense pour établir les motifs d'intervention, un cadre institutionnel renouvelé qui inclurait un Conseil de sécurité européen et une force européenne de projection, qui impliquerait « un centre de commandement européen intégré ». Toutefois, les expériences passées ont montré que les meilleures idées ont du mal à se concrétiser. Les leaders européens avaient décidé, en 1999 à Helsinki, la création d'une force terrestre de 50.000 à 60.000 soldats qui n'a jamais vu le jour. Un système commun de groupements tactiques, composés chacun de 1.500 militaires, a été mis en place en 2007 pour répondre aux crises mais ils ne sont encore jamais intervenus car les gouvernements de l'UE n'ont pas pu se mettre d'accord sur la manière et le moment de les déployer. En 2018, les vingt-sept ont donné leur feu vert à une Initiative européenne d'intervention ainsi qu'à une implication croissante de l'Europe au Sahel et à la création d'un Fonds européen de défense doté de 8 milliards d'euros. Mais un certain nombre de pays, notamment en Europe orientale, craignent que l'édification d'une défense européenne ne se fasse au détriment de la relation avec le protecteur américain - et donc de leur sécurité.
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Sep 1, 2021 • 32min
Bada # 100 : Hommage à Bertrand Tavernier : Frédéric Bourboulon (2/3) / 1er septembre 2021
SI C’EST POUR LA CULTURE, ON A DÉJÀ DONNÉ 28 à 38, Hommage à Bertrand Tavernier. Tout au long de l’été, nous consacrons nos badas à Bertrand Tavernier, le 14 juillet avec Thierry Frémeaux (1) directeur de L’institut Lumière à Lyon, le 21 juillet avec Thierry Frémeaux (2) également Délégué général du Festival de Cannes, le 28 juillet avec Sophie Brunet, Monteuse, le 4 août avec Laurent Heynemann, (1) Cinéaste et ancien assistant de Bertrand Tavernier, le 11 août, avec Laurent Heynemann (2), le 18 août avec Jean Ollé-Laprune Historien du cinéma, le 25 août, Frédéric Bourboulon (1) Producteur de Bertrand Tavernier, le 1er septembre, avec Frédéric Bourboulon (2), le 8 septembre, avec Frédéric Bourboulon (3)
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Aug 29, 2021 • 59min
Thématique : l’Arménie après la guerre du Haut-Karabahk / n°208 / 29 août 2021
L’ARMÉNIE APRÈS LA GUERRE DU HAUT KARABAHK Avec Gérard Malkassian, professeur de philosophie en khâgne au lycée Janson de Sailly (Paris) et animateur des Conférences du Salon de Littérature arménienne.En Arménie, en avril 2018, la tentative de coup de force institutionnel du Président Serge Sarkissian avait mené à la « révolution de velours », à de larges manifestations et à la grève générale, provoquant sa démission au profit de Niko Pachinian et mettant fin au régime post-soviétique corrompu, en place depuis l'indépendance de 1991.Cependant, le pays est entré dans une crise politique à la suite de sa défaite contre l'Azerbaïjan dans la Guerre du haut Karabakh commencée le 27 septembre 2020, tuant 3 500 soldats arméniens, et déplaçant des milliers de personnes. Le cessez-le-feu signé le 9 novembre 2020 sous l'égide de Moscou consolidait les gains militaires de l'Azerbaïjan, qui récupérait du même coup les territoires occupés par les Arméniens depuis 1994 : l'enclave du Haut-Karabahk mais aussi sept districts voisins, servant de zone tampon entre les deux pays.A la suite de mouvements de contestations demandant le départ du premier ministre Niko Pachinian, affaibli après cette humiliante défaite militaire, celui-ci avait annoncé sa démission le 25 avril, continuant à exercer ses fonctions par intérim jusqu'aux élections censées permettre la sortie de crise. Le 12 mai dernier, des centaines de soldats azerbaïdjanais sont entrés sur le territoire arménien, faisant peser le risque de nouveaux affrontements.C'est le dimanche 20 juin dernier qu'ont eu lieu les élections législatives anticipées. Les 2,6 millions d'électeurs ont pu choisir entre quatre blocs électoraux rassemblant 22 partis. La campagne, présentée comme bataille de générations entre celle Pachinian et de l'ancien régime de l'Arménie soviétique, s'est cependant résumée à un affrontement entre Niko Pachinian et Robert Kotcharian, Président de 1998 à 2008. Le parti « Contrat Civil » de Niko Pachinian a obtenu 53,9 % des suffrages, 16,5 points de moins que lors des élections de 2018, mais qui lui permettent de remporter une majorité de 72 sièges sur 101, tandis que le bloc Arménie de Robert Kotcharian a lui fait un score de 21%, obtenant 27 sièges. Au moment où nous enregistrons cette émission thématique, ce dernier refuse pour le moment de reconnaître les résultats du scrutin et dénonce des fraudes et falsifications. Après une campagne véhémente, de nombreux observateurs craignent des affrontements.
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Aug 25, 2021 • 31min
Bada # 99 : Hommage à Bertrand Tavernier : Frédéric Bourboulon (1/3) / 25 août 2021
SI C’EST POUR LA CULTURE, ON A DÉJÀ DONNÉ 28 à 38, Hommage à Bertrand Tavernier. Tout au long de l’été, nous consacrons nos badas à Bertrand Tavernier, le 14 juillet avec Thierry Frémeaux (1) directeur de L’institut Lumière à Lyon, le 21 juillet avec Thierry Frémeaux (2) également Délégué général du Festival de Cannes, le 28 juillet avec Sophie Brunet, Monteuse, le 4 août avec Laurent Heynemann, (1) Cinéaste et ancien assistant de Bertrand Tavernier, le 11 août, avec Laurent Heynemann (2), le 18 août avec Jean Ollé-Laprune Historien du cinéma, le 25 août, Frédéric Bourboulon (1) Producteur de Bertrand Tavernier, le 1er septembre, avec Frédéric Bourboulon (2), le 8 septembre, avec Frédéric Bourboulon (3)
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Aug 22, 2021 • 56min
Thématique : La relation homme-animal / n°207 / 22 août 2021
LA RELATION HOMME/ANIMALVirginie Maris, vous êtes philosophe de l'environnement, chargée de recherches au CNRS et chercheuse au CEFE (Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive) de Montpellier. Vous travaillez également au Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et figurez dans l'opposition au conseil municipale d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône. En 2018, vous avez publiez La Part sauvage du monde - Penser la nature dans l'Anthropocène.Dans ce livre, vous revisitez le « Grand partage » défini par l'anthropologue Philippe Descola comme séparant strictement le monde des humains et le monde naturel. Dans ce grand partage, présent au cœur de l'ontologie occidentale, vous remarquez la constance de la reconnaissance d'une altérité radicale du monde naturel parfois accusée d'être à la racine de la crise environnementale.Vous montrez que ce dualisme hérité des modernes n'est pas une voie satisfaisante pour penser notre rapport à la nature. Cependant, la forme exacerbée que lui donne l'anthropocentrisme, qui adosse à la distinction entre nature et culture une hiérarchie entre humains et non-humains, n'est pas non-plus la réponse appropriée. Dès lors, vous nous invitez à penser la nature dans son altérité, comme ce qui est irréductiblement extérieur aux affaires humaines. Ainsi, vous montrez qu'au-delà de sa pertinence scientifique, l'Anthropocène est aussi un concept politique qui tend à placer la vie de la planète sous la domination des activités humaines, à abolir la Terre comme altérité naturelle pour l’investir entièrement et la transformer en une technocrature. Votre projet entend revisiter le sauvage comme antidote à ces discours anthropocentriques, et à valoriser une nature irrémédiablement étrangère aux finalités humaines.A rebours du pronostic fatal sur la fin de la nature, qui trouve anachronique l'obstination de la conservation à préserver des écosystèmes d'une nature vierge fantasmée, vous défendez l'idée que la nature, conçue comme part sauvage du monde, demeure. Il faut pouvoir penser l'altérité, l'autonomie et l'extériorité de la nature, accepter de se donner des limites et de borner l'empire humain. Selon vous, il revient à la conservation de protéger et de maintenir des territoires qui ne soient pas des productions intentionnelles et dans lesquels les processus naturels peuvent se maintenir et évoluer sans être conçus ni captés par les intérêts humains. Néanmoins, vous montrez ses tendances à développer en son sein même des processus d'absorption de la nature, entraînant sa dissolution dans les sphères technique, économique et informationnelle.
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Aug 18, 2021 • 27min
Bada # 98 : Hommage à Bertrand Tavernier : Jean Ollé-Laprune / 18 août 2021
SI C’EST POUR LA CULTURE, ON A DÉJÀ DONNÉ 28 à 38, Hommage à Bertrand Tavernier. Tout au long de l’été, nous consacrons nos badas à Bertrand Tavernier, le 14 juillet avec Thierry Frémeaux (1) directeur de L’institut Lumière à Lyon, le 21 juillet avec Thierry Frémeaux (2) également Délégué général du Festival de Cannes, le 28 juillet avec Sophie Brunet, Monteuse, le 4 août avec Laurent Heynemann, (1) Cinéaste et ancien assistant de Bertrand Tavernier, le 11 août, avec Laurent Heynemann (2), le 18 août avec Jean Ollé-Laprune Historien du cinéma, le 25 août, Frédéric Bourboulon (1) Producteur de Bertrand Tavernier, le 1er septembre, avec Frédéric Bourboulon (2), le 8 septembre, avec Frédéric Bourboulon (3)
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Aug 15, 2021 • 1h 5min
Thématique : L’Irlande / n°206 / 15 août 2021
THEMATIQUE L’IRLANDEJonathan Faull, vous êtes sujet britannique, vous avez occupé plusieurs postes de directeur ou de directeur général à Bruxelles, et vous avez été directeur général (2015-2016) du groupe de travail de la Commission européenne pour les questions stratégiques liées au référendum au Royaume-Uni, vous êtes membre de l’Institut Jacques Delors. « Six mois après l'entrée en vigueur du Brexit le protocole nord-irlandais assorti à l'accord de retrait demeure la principale pomme de discorde entre Bruxelles et Londres écrivent Les Échos. Ses difficultés d'application sur le terrain continuent d'alimenter les discussions entre les deux blocs, mais attisent aussi la colère de la population sur place. Au point d'expliquer au moins en partie les heurts les plus violents qu'ait connus la région depuis des années. » Le protocole nord-irlandais est vécu par les loyalistes comme une trahison de Boris Johnson, qui avait promis de ne pas restaurer de frontière entre la Grande Bretagne et l'Irlande du Nord.Cette évolution menace le fragile équilibre installé par les Accords du Vendredi Saint entre les communautés, et fait craindre un engrenage de violence. Début avril, les événements de Belfast ont rappelé les « Troubles ». Le 29 mars a marqué le début de plusieurs nuits de violences et d'émeutes entre les forces de police et des groupes unionistes, d'abord dans la ville de Derry, puis à Belfast, Carrickfergus, Ballymena et Newtownabbey. L'élément déclencheur a été la décision du procureur de ne pas poursuivre des nationalistes du Sinn Fein après leur participation en juin 2020, malgré les restrictions sanitaires, aux funérailles de l'éminent membre de l'IRA, Bobby Storey.Le Loyalist Communities Council (LCC), qui regroupe des organisations paramilitaires loyalistes, a dit retirer son soutien au traité de paix. De son côté, Michelle O'Neill, chef du parti républicain Sinn Fein en Irlande du nord, a accusé des groupes paramilitaires loyalistes d'inciter de jeunes adolescents à affronter la police et le Democratic Unionist Party (DUP) d’instrumentaliser la violence pour faire annuler le protocole et rétablir une frontière physique sur l'île. Si le DUP a connu de piètres résultats aux élections générales de fin 2019, une possible défaite aux élections de mai 2022 pourrait faire diriger l'Irlande du Nord pour la première fois par une majorité en faveur de la réunification.Malgré la crise sanitaire, l’Irlande est le seul pays européen à avoir affiché une croissance positive en 2020. Grandement aidée par la présence des géants de la tech et de la pharmacie, celle-ci a atteint 3,4 % du PIB. Outre une fiscalité basse (avec un taux d'impôt sur les sociétés à 12,5%), la langue anglaise, la présence d'universités d'excellence, et l'intégration au marché commun rendent l'Irlande attractive pour les entreprises. La conclusion d'un accord sur l'instauration d'un seuil minimal d'imposition sur les sociétés modifie à la marge la situation de l’Irlande, souvent considérée comme un paradis fiscal.
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Aug 11, 2021 • 26min
Bada # 97 : Hommage à Bertrand Tavernier : Laurent Heynemann (2/2) / 11 août 2021
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Aug 8, 2021 • 59min
Thématique : L’Indo-Pacifique / n°205 / 8 août 2021
THÉMATIQUE : L’INDO-PACIFIQUEAvec Isabelle Saint-Mézard, chercheuse associée au centre Asie de l’Ifri, l’Institut français des relations internationales, et spécialiste de l’Asie du Sud, notamment de l’Inde.Le terme d’Indo-Pacifique a émergé récemment dans les relations internationales où on lui préférait jusque-là le concept d’Asie-Pacifique. C’est, par exemple, en 2019, que la France a dévoilé sa stratégie pour l’Indo-Pacifique. Si la notion correspond à l’union des océans indien et pacifique, ses délimitations géographiques ne sont pas envisagées de la même manière par tous les acteurs. Les États-Unis considèrent l’Indo-Pacifique comme bordé à l’ouest par la façade orientale de l’Inde tandis que la France tend à inclure Mayotte voire l’Afrique de l’Est. Cependant, une donnée commune demeure : celle du caractère stratégique de la zone. Au niveau économique, l’Indo-Pacifique représente 40% du PIB mondial avec la Chine, l’Inde, le Japon mais aussi les dragons asiatiques. Principal relai de la croissance mondiale, la zone est traversée par la première route maritime du globe. Avec 60% de la population de la planète, elle représente également un marché majeur. Au niveau sécuritaire, la région compte 6 puissances nucléaires : la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan mais aussi les États-Unis et la France. Ce constat est d’autant plus digne d’intérêt que certains de ces pays s’opposent sur de nombreux sujets. La stabilité étatique est également sujette à caution, notamment après après un coup d’État en Birmanie le 1er février dernier et avec la persécution de la minorité musulmane dans ce pays mais aussi en Chine et en Inde. Par ailleurs, les petits États insulaires de l’Indo-Pacifique sont parmi les premiers menacés par le changement climatique, qui renforce le risque de catastrophes naturelles. Le concept d’Indo-Pacifique a été promu par les États-Unis pour offrir un front uni entre les pays de la région face à l’affirmation de Pékin en mer de Chine mais aussi dans l’océan Indien alors que l’armée chinoise dispose désormais d’une base à Djibouti. A travers le dialogue quadrilatéral sur la sécurité, le QUAD, qui rassemble Inde, Australie, Japon et États-Unis, ces derniers espèrent former une alliance multilatérale. Cependant, les gouvernements de la région veillent à ne pas s’opposer frontalement à Pékin tandis que les Européens, pressés par Washington, ne souhaitent pas nécessairement aligner leur position sur celle des États-Unis.
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