Le Nouvel Esprit Public

Philippe Meyer
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Feb 25, 2024 • 60min

Dette : comment faire des économies ? / À quoi ressemble la Russie de Poutine ?

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 février 2024. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur. Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix.  Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. DETTE : COMMENT FAIRE DES ÉCONOMIES ? Depuis plusieurs mois plus aucun expert ne croyait à l'hypothèse de croissance de la France, fixée à 1,4 % pour 2024. La Commission européenne et la Banque de France n'attendent que 0,9 %, l'OCDE 0,6 %. Finalement, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire a annoncé dimanche qu'il l'abaissait à 1 %, avec à la clef, des recettes fiscales en moins pour l'État et l'obligation d'annoncer un plan d'économies en urgence de 10 milliards d'euros pour tenir l'objectif d'un déficit public ramené de 4,9 % à 4,4 % du PIB. Des économies visant à maîtriser la trajectoire de notre dette, qui atteint désormais 3.088 milliards d'euros et 111,9 % du PIB. Les 10 milliards d’euros seront économisés « exclusivement sur le budget de l’État », a précisé Bruno Le Maire, qui dit emprunter là « la voie du courage » plutôt que celle de la « facilité » consistant à augmenter les impôts. Des économies d’autant plus urgentes selon Bercy que les dépenses se sont multipliées depuis janvier, comme les 400 millions d’euros dégagés pour les agriculteurs, les primes pouvant aller jusqu’à 1.900 euros pour les policiers et gendarmes à l’occasion des Jeux olympiques, ou les 3 milliards d’euros promis à l’Ukraine. Les collectivités locales et la sphère sociale (retraites, chômage, assurance maladie, prestations sociales, etc.) sont à ce stade épargnées. Toutefois un nouveau tour de vis sur l’assurance chômage interviendra dès cette année, et un doublement des franchises médicales sera instauré. La moitié des 10 milliards d’euros annoncés proviendront d’annulations de crédits dans les budgets des ministères sur la gestion de leur immobilier, leurs recrutements, leurs dépenses énergétiques ou leurs achats. Sept cents millions d’euros seront gagnés sur les dépenses de personnel et 750 millions sur les achats. Les 5 autres milliards seront prélevés sur différentes politiques publiques, à commencer par le budget des opérateurs de l’État, ces agences spécialisées dont les crédits seront réduits d’un milliard d’euros. Bruno Le Maire a notamment cité France compétences (chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage), le Centre national d’études spatiales, l’agence nationale de la cohésion des territoires, ou encore Business France, qui aide les entreprises françaises à s’internationaliser. Un milliard d’euros seront retranchés du budget de l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, qui sera ramenée de 5 à 4 milliards d’euros cette année, tout en continuant à augmenter par rapport à l’année précédente. Enfin, 800 millions d’euros seront ponctionnés dans les crédits de l’aide publique au développement, avec notamment une contribution réduite à l’ONU. Si l’économie se dégradait davantage, un budget rectificatif pourrait s’imposer, a prévenu le ministre. Mais le contexte politique rend l’exercice très périlleux en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le prochain projet de loi de finances attendu à l'automne doit dégager 12 milliards d'euros supplémentaires. Des revues de dépenses sont engagées et seront l'occasion de regarder du côté de la Sécurité sociale, en particulier les affections longue durée telles que le diabète ou les cancers, actuellement prises en charge à 100 % par l'assurance maladie. A QUOI RESSEMBLE LA RUSSIE DE POUTINE ? En dépit des sanctions occidentales, l’économie russe connait une croissance 2,6% meilleure que celle de la zone euro, selon les estimations du Fonds monétaire international publiées fin janvier. L'activité économique du pays est désormais largement tirée par un secteur, devenu prioritaire : la Défense. Moscou a acté une envolée de près de 70% des dépenses militaires en 2024, soit 6% du PIB. Moscou parie aussi sur ses revenus pétroliers et les échanges commerciaux avec son voisin chinois, pour soutenir son économie. Toutefois, la Russie doit faire face à une inflation de 7,4% et un taux de chômage à 3%, qui traduit des pénuries de main d'œuvre persistantes. À long terme, l'exode à l'étranger de 800.000 à un million de Russes, selon les estimations, à la suite du lancement de l'offensive en Ukraine et après la mobilisation partielle de septembre 2022, va continuer à peser sur de nombreux secteurs (banques, énergie, télécommunications...), amputés des travailleurs qualifiés dont ils ont besoin. Récemment, la Douma s'était alarmée du fait qu'en 2046, la Russie aura perdu 7,5% de ses habitants, selon les prévisions officielles. Elle a aussi rappelé que le taux de natalité était évalué à 1,42 enfant par femme fin 2022. Ce chiffre était de 1,5 en 2020, la moyenne dans l'Union européenne. Selon l’agence statistique Rosstat, la Russie comptait, au 1er janvier dernier, 146.447.424 habitants (Crimée annexée comprise). Soit moins qu’en 1999. Des jeunes parmi les mieux formés, et donc armés pour travailler à l’étranger, ont quitté le pays pour ne pas être mobilisés. Selon le renseignement américain 120.000 soldats russes auraient été tués depuis le début de la guerre en Ukraine pour un total hors de combat d'environ 320.000 blessés. Soit deux fois plus que les pertes ukrainiennes, mais avec une population quatre fois plus élevée. La conquête le 16 février dernier par les soldats russes de la ville d’Avdiïvka, dans la région de Donetsk et le retrait des forces ukrainiennes, constitue une victoire symbolique pour Moscou. Avdiivka est la première conquête substantielle russe depuis la prise de Bakhmout, en mai 2023. À l'approche de l'élection présidentielle en Russie, Moscou n'a pas manqué d'exprimer son autosatisfaction : Vladimir Poutine a salué une « importante victoire ». Elle aurait coûté 47.178 hommes à l'armée russe d'après l'état-major ukrainien. Avdiivka tombée, la Russie devrait mettre à l'épreuve la seconde ligne de fortifications établie par l'armée ukrainienne ces derniers mois. En politique intérieure, la mort en détention de l’opposant Alexeï Navalny, annoncée le 16 février, signale selon Renaud Girard dans le Figaro : « un retour de la Russie aux pratiques staliniennes. Sous Brejnev, on enfermait les dissidents, mais on ne les tuait pas », remarque-t-il. Le scrutin présidentiel des 15-17 mars prochains, où même le plus modéré des opposants, Boris Nadejdine, n'a pas été autorisé à se présenter, ne devrait pas représenter une compétition politique significative.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 21, 2024 • 22min

Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (1/3)

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une conversation entre Jacques Trentesaux et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 décembre 2023. Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Jacques Trentesaux, journaliste, co-fondateur de Mediacités. Dans ce premier épisode, Jacques Trentesaux se penche, à la lumière de son parcours, sur la profession de journaliste. Il mentionne l’importance de la formation et du milieu social. Il souligne les difficultés rencontrées aujourd’hui dans le reportage et l'enquête journalistiques, tout en déplorant un système médiatique qui privilégie la nouveauté au détriment d'une investigation approfondie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 18, 2024 • 1h 1min

Thématique : écologie, « la Révolution obligée »

Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 9 février 2024. Avec cette semaine : David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.  PREMIÈRE PARTIE : DIAGNOSTIC En 2022, 82 % de l’énergie consommée dans le monde était d’origine fossile. Cette proportion reste inchangée depuis quarante ans. De ce chiffre accablant, David Djaïz et Xavier Desjardins tirent un constat provocateur : « la transformation écologique n’a pas commencé. » Malgré la reconnaissance de la crise climatique et les efforts engagés pour combattre ses effets sur l’environnement, la croissance démographique, la hausse de la consommation énergétique et les hésitations politiques maintiennent notre dépendance aux énergies fossiles. « Pire, les timides mesures écologiques déjà engagées rencontrent souvent de virulentes oppositions partout en Europe ». Le défi climatique se caractérise par une double contrainte de temps et d’objectif. Nous devons, en effet, atteindre la neutralité carbone autour de 2050. D’où le titre de votre essai : La Révolution obligée, au double sens du terme, à la fois inévitable et fortement dirigée. « Malheureusement, nous n’avons pas trente ans, pas même dix pour penser et expérimenter le comment agir. Aussi renvoyez-vous à un penseur du gouvernement dans l’urgence, Machiavel, qui nous apprend que « lorsque la tempête approche, une pensée politique valide ne se développe pas in abstracto, mais se forge en situation, sous les contraintes concrètes de l’action. » Ces contraintes sont nombreuses. D’abord, comme la révolution industrielle, la transformation écologique exige un changement de ressources énergétiques, le déploiement d’innovations technologiques et institutionnelles, une forte augmentation de l’investissement dans de nouvelles industries et la relégation de certains équipements. Mais elle doit se produire à une vitesse bien plus rapide et sans les mêmes promesses de gains économiques. C’est pourquoi « tout le monde se renvoie la balle » ; chacun estime que les autres doivent porter la majeure partie des efforts. Ainsi la transformation écologique est-elle la source d’une compétition entre les territoires, les secteurs, les classes sociales et les générations. De plus, les problèmes écologiques entrent parfois en contradiction. Par exemple, certaines mesures en faveur de la décarbonation peuvent nuire à la biodiversité ou au cycle de l’eau. Enfin, régler l’urgence climatique ne peut être accompli indépendamment des huit autres processus écologiques qui caractérisent le système Terre. Malgré ces obstacles, « le coût de l’inaction climatique est infiniment supérieur à celui de l’action. » C’est ce qu’ont compris la Chine et les États-Unis, engagés dans des transformations intégrées à leurs stratégies nationales. La Chine, avec son concept de « civilisation écologique », mène une politique d'autoritarisme vert, tandis que les États-Unis, à travers l'Inflation Reduction Act, investissent massivement dans les énergies renouvelables et les technologies vertes. L’Europe a, quant à elle, adopté un ensemble de normes, d’instruments de marché et de soutiens à l’innovation afin de devenir le premier continent « climatiquement neutre » en 2050. Mais son Pacte Vertfait face à des défis de financement et de soutien social. Vous le jugez trop réglementaire et inadapté aux enjeux politiques, économiques et sociaux de la transition écologique. DEUXIÈME PARTIE : NOUVEAU PACTE VERT « Si l’on veut sauver la transition écologique, il faut imaginer un autre Pacte vert, une nouvelle méthode de conduite du changement écologique. Celle-ci doit s’inspirer de l’expérience chinoise ou américaine, non pas pour les imiter, mais pour comprendre combien la « civilisation écologique » chinoise comme l’IRA américain sont articulés à un imaginaire national, à un modèle de gouvernance, à une économie politique ou encore à une pratique des relations internationales. » Le nouveau Pacte vert doit s’appuyer sur les forces de l’Europe : l’État-providence ; la diversité des territoires et des modes de vie ; la vivacité de la société civile dans un cadre démocratique et pluraliste. Seul un modèle conforme au projet politique européen permettra de recueillir l’adhésion de la société. Aussi proposez-vous un nouveau contrat social qui repose sur trois piliers : un nouvel imaginaire de la solidarité ; un nouveau pacte de production et de consommation ; un nouveau mode de gouvernance. L'incertitude quant à la répartition exacte des gains et des pertes nécessite, d’après vous, l'adoption d'une nouvelle solidarité, dans le cadre d'un contrat social refondé à partir du « voile d'ignorance » du philosophe libéral John Rawls et l’acceptation collective des coûts. L'État-providence élargi que vous envisagez transcenderait les frontières nationales et inclurait l'eau, l'air, le sol, les animaux, et les végétaux. Ainsi pourrions-nous « réencastrer » nos sociétés dans les limites planétaires, tout en reconnaissant les droits des éléments non humains. Durkheim avait théorisé le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique. Une solidarité écologique,pourrait renouveler la confiance dans les institutions et mobiliser les citoyens. Votre nouveau pacte de production et de consommation postule la nécessité d'une politique industrielle européenne, qui lui assure son autonomie tout en soutenant l'innovation, la production d'énergie propre et la consommation durable. Pour accompagner cette transformation, vous proposez la création d'un pass climat qui unifierait les aides existantes en faveur de la transition écologique, offrant une flexibilité et un soutien financier adaptés aux besoins et revenus de chaque citoyen européen. Financé au niveau européen, ce pass climat permettrait d’engager tous les citoyens dans l'action écologique et rendrait tangible la solidarité européenne dans la lutte contre le changement climatique. Vous proposez enfin un nouveau mode de gouvernance fondé sur le contrat. La négociation sectorielle et territoriale adapterait les exigences écologiques aux spécificités locales et permettrait ainsi une transformation plus juste et plus efficace. Vous appelez également à une nouvelle décentralisation et à l'utilisation de nouveaux outils de mesure et de suivi. Cette nouvelle architecture de la transition, fondée sur le consensus régional et la contribution active des collectivités, vise à renforcer la capacité de l'Europe à réaliser une transformation écologique harmonieuse. Vous voyez ce nouveau Pacte Vert comme une opportunité de réenchanter l'Europe et de renforcer la démocratie face aux défis écologiques.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 14, 2024 • 39min

Bada : les questions du public (remaniement et Ukraine)

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 11 février 2024. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.  Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 11, 2024 • 1h 5min

Remaniement ministériel / Si les Etats-Unis lâchent l’Ukraine, que fera l’Europe ?

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 11 février 2024. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.  REMANIEMENT MINISTÉRIEL Attendue depuis plus de trois semaines, l’achèvement de la composition du gouvernement de Gabriel Attal a été retardé par le refus de François Bayrou d'entrer dans l'équipe. Le dirigeant centriste a invoqué mercredi un désaccord de fond avec les deux têtes de l'exécutif, alors que son nom circulait notamment pour le portefeuille de l'Éducation nationale depuis sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem. La liste rendue publique jeudi soir par un simple communiqué de l'Élysée, comprend en plus des 15 ministres de départ, 2 ministres de plein exercice, 13 ministres délégués et 5 secrétaires d'État. Le chef de l’État souhaitait une équipe resserrée de 30 ministres, au lieu des 41 de l'équipe Borne. Au terme du plus long remaniement de l'histoire de la Ve République, le gouvernement est composé de 35 ministres et secrétaires d'État. Promue il y a moins d'un mois à la tête d'un ministère cumulant Éducation, Sports et JO dans le gouvernement de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra paye des polémiques à répétition en perdant le ministère de l'Éducation nationale, mais conserve celui des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. « Emmené » par Gabriel Attal à Matignon, le dossier éducation sera désormais partagé avec l’ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet. En dépit de la crise ouverte par François Bayrou, le Modem conserve quatre postes. Le parti d'Edouard Philippe passe de 3 à 2 portefeuilles. La plupart des entrants sont des revenants. A Bercy, Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation), Thomas Cazenave (Comptes publics) et Roland Lescure (Industrie, et désormais Energie) restent auprès de Bruno Le Maire. Quelques périmètres sont fusionnés pour réduire la taille du gouvernement. Aucun ministre du gouvernement Attal 1 ne vivait plus au sud qu'Angers, ville de Christophe Béchu (Transition écologique). Une Nantaise, une Bourguignonne, une Savoyarde une Héraultaise, Une Marseillaise, font leur entrée. La parité, en revanche, est respectée, même si on peut observer que 8 ministres de plein exercice sur 13 sont des hommes, tandis que 4 secrétaires d'État sur 5 sont des femmes. SI LES ÉTATS-UNIS LACHENT L’UKRAINE, QUE FERA L’EUROPE ? Depuis le début de l'invasion russe il y a près de deux ans, les États-Unis ont alloué plus de 75 milliards de dollars à l'Ukraine, dont 44 milliards d'aide militaire, selon le Kiel Institute. Mais, il y a plusieurs mois, l'administration Biden a prévenu qu'elle n'était plus en mesure de continuer à soutenir militairement l'Ukraine sans l'aval du Congrès, et donc, sans compromis bipartisan. Le 12 décembre, à la Maison-Blanche, aux côtés de son homologue ukrainien, le président américain qui déclarait que l’appui des États-Unis à l’Ukraine se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire » (« as long as it takes »), a nuancé son propos en déclarant que l’aide militaire à Kyiv continuera « aussi longtemps que possible » (« as long as we can »). Certains élus Républicains ont cherché à utiliser cette question pour atteindre un autre objectif : des mesures plus strictes en matière d'immigration et d'asile.  Volodymyr Zelensky s’est vainement rendu à deux reprises à Washington pour tenter de convaincre le Congrès de ne pas abandonner l'Ukraine, en dépit des avancées jugées trop modestes de sa contre-offensive :  le 6 décembre, les élus Républicains ont bloqué une enveloppe de 106 milliards de dollars comprenant des fonds pour l'Ukraine mais aussi pour Israël, Joe Biden ayant décidé de lier les deux dans un plaidoyer pour la défense de la « démocratie » et de la « sécurité nationale » des États-Unis. Sur les quelque 118 milliards de dollars prévus par ce texte, plus de la moitié est destinée à l'Ukraine, dont 48 milliards de soutien militaire. Mercredi, les sénateurs ont rejeté un texte visant à débloquer de nouveaux fonds pour ces deux pays en guerre, tout en réformant le système migratoire des Etats-Unis. Jeudi, le Sénat a finalement accepté d'examiner un texte sans le volet migratoire. Il pourrait se prononcer prochainement lors d'un vote final puis l'envoyer à la Chambre des représentants, où les Républicains sont majoritaires. A Bruxelles, en revanche, le 1er février, les Européens sont parvenus à contourner l'opposition de Viktor Orbán pour voter un soutien de 50 milliards d'euros à Kyiv. Un nouveau paquet de sanctions contre Moscou est également en préparation. Les États membres ont validé le plan de la Commission pour identifier et mettre sous séquestre les revenus des actifs de la Banque centrale russe immobilisés en Europe (environ 200 milliards d'euros). A terme, les revenus de ces actifs devraient être taxés et les fonds récoltés transférés à Kyiv. Des transferts estimés entre 3 et 5 milliards d'euros par an. L'accord est selon le New York Times « particulièrement important, tant pour l'Ukraine que pour l'Union européenne ». L'enveloppe d'aide - 33 milliards de prêts et 17 milliards de dons sur quatre ans contribuera à maintenir l'économie ukrainienne à flot pour les quatre prochaines années. Le montant total de l’aide des Européens à l’Ukraine dépasse désormais celui de l’aide américaine. L’annonce de ce soutien européen a été immédiatement saluée par Kyiv, comme une « victoire commune » sur la Russie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 7, 2024 • 19min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (4/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Dans ce quatrième et dernier épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms aborde l'importance de la formation en histoire pour les métiers de la gastronomie. Elle souligne la nécessité de connaître l'histoire pour s'inspirer du passé, s'en affranchir et s'inscrire dans l'histoire d'une profession en constante évolution. Elle revient également sur l'évolution des techniques, comme la cuisine à induction, ainsi que l'influence de la télévision et des médias sur la gastronomie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Feb 4, 2024 • 60min

Thématique : le procès Pétain, avec Julian Jackson

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 2 février 2024. Avec cette semaine : Julian Jackson, historien britannique, spécialiste de l’histoire de France du XXème siècle.  Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Michel Winock, historien et écrivain. LE PROCÈS PÉTAIN Julian Jackson vous êtes historien, spécialiste du XXe siècle de l’histoire de France. Après un ouvrage sur l’occupation et une biographie de Charles de Gaulle que nous avions saluée ici même, vous publiez France on Trial : The Case of Marshal Pétain,publié au Seuil fin janvier dans une traduction titrée Le Procès Pétain et sous-titrée Vichy face à ses juges. « On peut revisiter le procès de Pétain sans vouloir le refaire, écrivez-vous dans votre introduction. L’exercice permet d’observer les Français de 1945 en train de débattre à chaud de leur histoire. » Comme le suggère le sous-titre de votre livre, ce n’est pas seulement le Maréchal qui est jugé. « Nous serions des hypocrites, écrit Mauriac, si, avant de mêler nos voix à toutes celles qui l’accusent, chacun de nous ne se demandait : qu’ai-je dit, qu’ai-je écrit ou pensé au moment de Munich ? De quel cœur ai-je accueilli l’armistice ? [...] Ne reculons pas devant cette pensée qu’une part de nous‐même fut peut‐être complice, à certaines heures, du vieillard foudroyé. » C’est, au fond, ce qui rend ce procès unique : les Français jugeaient le héros de la Grande Guerre qu’ils avaient presque accueilli avec soulagement (le « lâche soulagement » qu’éprouvait Blum au moment de Munich ?) : « Si un référendum s’était tenu en juin 1940 pour confirmer l’arrivée de Pétain à la présidence du Conseil, je pense que 95 % des Français auraient voté en sa faveur », écrivez-vous. Lorsqu’elle se réunit dans une certaine précipitation la Haute Cour de justice, composée de trois magistrats professionnels et de 24 jurés (12 résistants et 12 parlementaires), se réunit pour juger de la conduite du chef de Vichy, elle peine à déterminer de quoi Pétain doit répondre. Pour de Gaulle, le crime était l’armistice ; Raymond Aron ne condamnait Pétain qu’à partir de novembre 1942, lorsqu’il était resté en France alors que les Allemands bafouaient l’armistice et franchissaient la ligne de démarcation ; Simone Weil, quant à elle, considérait l’armistice comme un acte de lâcheté collective qui ne pouvait être imputé à Pétain seul. Les débats qui se déroulent pendant les trois semaines du procès ne règlent pas cette question.  Vous décrivez toutes les étapes du procès, de l'interrogation du prisonnier jusqu'au délibéré qui condamne Pétain à mort, à l'indignité nationale, et à la confiscation de ses biens, condamnation tempérée par une demande de non-exécution pour « tenir compte du grand âge de l'accusé ». Le général de Gaulle, exaucera ce vœu. La Haute cour savait qu’il ne pouvait en aller autrement. Au lendemain du procès, Mauriac écrit : « Un procès comme celui‐là n’est jamais clos et ne finira jamais d’être plaidé. » Dans la troisième partie de votre livre intitulée « ce passé qui ne passe vraiment pas », vous montrez qu’il avait raison, et vous concluez : « Si le dossier Pétain est clos, le pétainisme n’est pas mort. » Il me semble que c’est en constatant cette permanence du pétainisme, sa présence dans le débat public en 2022 plus de soixante dis-ans après la mort du Maréchal et plus de quatre-vingts ans après son accession au pouvoir que vous avez en quelque sorte remonté le courant à la recherche des raisons et du contenu de cette permanence jusqu’à en arriver à ce procès ni fait ni à faire. Est-ce bien votre démarche ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 31, 2024 • 14min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (3/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Dans ce troisième épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms raconte l'histoire du célèbre Fouquet's, depuis son ouverture en 1898. Elle décrit comment ce lieu est devenu un symbole de pouvoir et de sociabilité dans le Paris de l'époque. Elle évoque notamment le rôle du Fouquet's dans l'histoire du cinéma français et sa transformation en un lieu emblématique de cette industrie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 28, 2024 • 1h

Le Conseil Constitutionnel et la loi immigration / Les révoltes paysannes en Europe

Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 26 janvier 2024. Avec cette semaine : Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ET LA LOI IMMIGRATION Le projet de loi sur l’immigration adopté dans un climat de tension par le Parlement le 19 décembre, restreignait le regroupement familial, l’accès des non-Européens à certaines prestations sociales et mettait fin à l’automaticité du droit du sol … Fin décembre, la loi a fait l’objet de quatre saisines du Conseil constitutionnel : celle du président de la République, celle de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et deux saisines de députés et sénateurs de gauche. De l’aveu même du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a porté ce texte, plusieurs dispositions étaient « manifestement et clairement contraires à la Constitution » et certains au sein de l’exécutif espéraient une censure partielle. Le 8 janvier, Emmanuel Macron, lors de la présentation de ses vœux au Conseil constitutionnel, s’était fait sermonner par Laurent Fabius, qui  déclarait que la juridiction qu’il préside n'est « ni une chambre d'écho des tendances de l'opinion, ni une chambre d'appel des choix du Parlement », qui soulignait « une certaine confusion chez certains entre le droit et la politique » avant de rappeler au chef de l’Etat les bases d’un « Etat de droit », et notamment cette règle : on ne peut pas voter une loi dont on sait que certaines dispositions sont contraires à la loi fondamentale. L'occasion de citer son prédécesseur Robert Badinter : « Une loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise, mais une loi mauvaise n'est pas nécessairement inconstitutionnelle ». Dans sa décision rendue jeudi, le Conseil constitutionnel a censuré plus du tiers du texte, dont le durcissement de l’accès aux prestations sociales. Des 86 articles de la loi, 32 ont été censurés en tant que cavalier législatif, en raison de l'absence de lien entre leur objet et celui de la loi. C'est le cas des articles liés au regroupement familial, la mise en place d'une caution pour les étudiants étrangers, la délivrance d'un titre de séjour pour motif de santé ou encore la restriction des prestations sociales (allocations familiales, aide personnalisée au logement…).. Toutes ces mesures avaient été portées par Les Républicains (LR) dans le cadre de l'accord passé avec la majorité pour faire voter la loi. Après la censure du Conseil Constitutionnel, Gérald Darmanin se félicite de la validation de « l’intégralité du texte du gouvernement », LR réclame un « projet de loi immigration 2 » pour y inclure les mesures rejetées, le RN demande un référendum. LES RÉVOLTES PAYSANNES EN EUROPE L'Europe est depuis plusieurs semaines agitée par les révoltes des agriculteurs contre de multiples politiques, bruxelloises et nationales, climatiques ou économiques. Une vague de colère se répand chez les agriculteurs allemands, roumains, espagnols, français ou néerlandais, pour des raisons propres à chaque pays, mais qui se rejoignent dans leur dénonciation unanime de mesures trop contraignantes et trop chères. Souvent revient la question des enjeux climatiques, faisant resurgir un conflit redondant entre le monde agricole et environnemental. La première mèche a été allumée aux Pays-Bas. Les agriculteurs néerlandais se sont engagés dans une révolte nationale contre un plan du gouvernement qui visait à réduire le nombre de vaches de 30 % d'ici 2030, afin de faire baisser les émissions d'azote du pays. Cette colère a résonné en Irlande, où les producteurs laitiers ont manifesté leur mécontentement eux aussi contre des restrictions imposées à l'azote. Même causes, mêmes effets en Belgique. En Allemagne, en revanche, les agriculteurs se mobilisent contre une réforme de la fiscalité qui prévoit en 2026 de supprimer une exonération sur le diesel agricole. Partout, les inquiétudes des agriculteurs se cristallisent autour des répercussions financières de mesures qui mêlent économies budgétaires et décisions écologiques. Mais les politiques climatiques ne sont pas les seules à déstabiliser le monde agricole. En Roumanie et en Pologne, la guerre en Ukraine remet en question les modèles économiques des exploitants locaux. L'ouverture à l'importation des céréales ukrainiennes pour soutenir l'économie de leur voisin en guerre a mis en difficulté leurs producteurs nationaux. Résultat : des centaines de tracteurs et camions de marchandises ont paralysé les routes polonaises et roumaines, et même des voies de passage avec l'Ukraine. Les agriculteurs européens dénoncent tous le Pacte vert européen ou Green Deal qui prône la transition écologique des Etats membres de l'UE, fixe des objectifs de réduction d'usage des pesticides, de développement de l'agriculture biologique et de protection de la biodiversité, mais qui intervient dans un contexte déjà tendu pour les agriculteurs, bousculés par des événements climatiques extrêmes, la flambée de leurs coûts de production et les conséquences commerciales de la guerre en Ukraine. En France, selon un sondage Elabe/BFM 70% des Français pensent que la mobilisation va déclencher « un mouvement social de grande ampleur dans les prochaines semaines ». 89% soutiennent le mouvement (plus que pour les Gilets Jaunes) et 70% approuvent le blocage des routes et refusent toute intervention des forces de l’ordre. Le malaise paysan pourrait vite trouver une traduction dans les urnes : selon le dernier sondage Elabe, 51 % des agriculteurs placent la question du pouvoir d'achat et de la lutte contre l'inflation en tête des enjeux des élections européennes, et 29 % se disent prêts à voter pour la liste Bardella. A quelques semaines du lancement du Salon international de l'agriculture, qui se tiendra du 24 février au 3 mars à Paris, l'exécutif tente une modération.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Jan 24, 2024 • 19min

Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (2/4)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023. Dans ce deuxième épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms se concentre sur l'époque de Napoléon et la façon dont la gastronomie reflète le pouvoir et le raffinement. Elle évoque les figures de Napoléon et de Talleyrand, mettant en lumière leur compréhension de l'importance de la table et de l'étiquette impériale. L'histoire de Carême, le premier chef à mettre en avant sa signature et son image, est également abordée, ainsi que l'évolution de la gastronomie dans la société, notamment l'accessibilité limitée de la classe moyenne à certaines techniques culinaires.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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