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Le Nouvel Esprit Public

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Oct 25, 2023 • 41min

Bada : Les questions du public (faut-il désespérer de la politique ?)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à la Fondation Jan Michalski le 12 octobre 2023. Avec cette semaine : David Djaïz, ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Françoise Fressoz, éditorialiste au journal Le Monde. Jean-Jacques Roth, ancien directeur du quotidien Le Temps. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 22, 2023 • 55min

Thématique : faut-il désespérer de la politique ?

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à la Fondation Jan Michalski le 12 octobre 2023. Avec cette semaine : David Djaïz, ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Françoise Fressoz, éditorialiste au journal Le Monde. Jean-Jacques Roth, ancien directeur du quotidien Le Temps. Notre temps semble caractérisé par une crise de la politique nationale qui se manifeste pour ainsi par le haut, avec la dilution du pouvoir des États-nations dans la mondialisation, et par le bas, avec la perte de confiance dans le personnel politique et les institutions. À mesure que la mondialisation progresse, les marges de manœuvre des États-nations, par définition localisées, semblent de plus en plus limitées. Contraints de répondre à des enjeux globaux comme le réchauffement climatique, les flux migratoires ou la régulation financière internationale, leurs leviers d’action nationaux paraissent impuissants. Le pouvoir des États-nations est concurrencé par des firmes qui ignorent les frontières ou par des entités supra-étatiques comme la Commission européenne. David Djaïz, vous avez ainsi écrit dans la Revue Esprit que l’État « ressemble de plus en plus à un « sujet passif », partiellement dépossédé de sa souveraineté. » De plus, la dette publique, les taux d'intérêt croissants et les déficits publics élevés limitent les politiques budgétaires. Ainsi cette impuissance manifeste se traduit-elle par un désenchantement, voire un rejet de la politique nationale, auquel s’ajoute une crise de confiance dans les institutions. Cette crise s’illustre par plusieurs types de comportements : l'abstention aux élections, la progression des partis politiques anti-systèmes, la demande de mécanismes de démocratie directe ou la participation à des mouvements de protestation non institutionnalisés. La dernière vague du baromètre de la confiance politique du Cevipof, réalisée entre le 27 janvier et le 17 février 2023, indique qu’en France, la confiance dans les institutions est à son plus bas niveau depuis la crise des Gilets jaunes. Près des deux tiers considèrent que la démocratie ne fonctionne pas bien – 10 points de plus qu’il y a deux ans –, 68 % d’entre eux demandent une plus grande implication de la société civile dans la vie politique et 70 % estiment que les hommes politiques sont principalement préoccupés par leurs intérêts personnels. Face à cette crise multidimensionnelle, diverses propositions émergent pour rééquilibrer la mondialisation et renouveler la confiance dans la politique nationale. L’économiste Dani Rodrik plaide depuis plusieurs années pour que les accords internationaux visent à améliorer le fonctionnement de l'État-nation plutôt qu'à l'affaiblir. Quant à l’adhésion des citoyens, plusieurs réformes institutionnelles sont envisagées en France : revenir au septennat, introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, supprimer l’article 49.3 et donner plus de pouvoir au Parlement, mettre en place des référendums d’initiative citoyenne ou encore une véritable démocratie participative en faisant entrer les citoyens au parlement, comme le proposent une note de Terra Nova. En contrepoint, beaucoup d’observateurs soulignent l'efficacité de la Constitution suisse. Ainsi Giuliano Da Empoli a-t-il loué dans le quotidien Le Temps les vertus d’un système permettant de désamorcer toute déstabilisation forte. Enfin, Dominique Schnapper a fait dans la revue Telos un éloge de la culture du compromis qu’elle nomme également conversation.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 18, 2023 • 35min

Bada : Les questions du public (attentats du 7 octobre en Israël)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 15 octobre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. David Djaïz, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 15, 2023 • 1h 3min

Hamas -Israël un cauchemar à deux faces / Le 7 octobre et la France

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 15 octobre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. David Djaïz, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. HAMAS-ISRAËL, UN CAUCHEMAR À DEUX FACES Pearl Harbour, octobre 1973, 11 septembre israélien, pogrom, razzia… les médias peinent à qualifier les attaques conduites par le Hamas en Israël, le 7 octobre. Les hostilités ont commencé à l’aube par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, vers les localités israéliennes voisines mais aussi plus en profondeur jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem. Profitant de l'effet de surprise, des combattants du Hamas se sont joués de l'imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue. Des actes de sauvagerie ont été commis et filmés. Selon les derniers décomptes quelques 1.300 Israéliens ont été tués et environ 150 binationaux et étrangers, hommes, femmes et enfants, en majorité des civils, sont retenus en otage par le mouvement islamiste. En trente ans, l’État d’Israël a libéré près de 7.000 prisonniers palestiniens pour obtenir en échange la libération de 19 Israéliens et récupérer les corps de huit autres. Les enlèvements actuels placent l’État hébreu dans une position inédite et complexe. Quarante-huit heures après le choc de l’attaque du 7 octobre, Israël a déclenché une offensive militaire de très grande ampleur contre la bande de Gaza, visant à en éradiquer le Hamas. Ses autorités comptaient hier plus de 2 200 morts palestiniens et neuf otages tués dans les bombardements israéliens. Elles ont menacé d’exécuter un otage à chaque fois qu’un civil gazaoui serait tué par une frappe israélienne. L’armée israélienne a demandé aux habitants du nord de la bande de Gaza d’évacuer vers le sud. Comme l'Ukraine, la question palestinienne provoque une vive opposition entre le bloc occidental qui condamne sans réserve les massacres du Hamas et le bloc des pays du Sud, qui oscille, à quelques exceptions près, entre ambiguïté quant aux responsabilités et appel à la désescalade comme le font la Chine, la Russie et l'Afrique du Sud et soutien clair aux terroristes du Hamas comme l'Iran, l'Algérie, la Tunisie ou le Soudan. Seul dirigeant de l'Otan à ne pas avoir condamné l'attaque menée par le mouvement terroriste, le président turc Erdogan a dénoncé les « méthodes honteuses » d'Israël. Au Liban, des scènes de liesse ont accueilli les attaques du Hamas. Les États-Unis, qui ont déployé en Méditerranée orientale le porte-avions USS Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, ont mis en garde lundi le Hezbollah de ne pas ouvrir un “deuxième front” contre Israël. L'Arabie saoudite a suspendu le14 octobre les discussions sur une possible normalisation avec Israël. *** LE 7 OCTOBRE ET LA FRANCE Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a condamné le 7 octobre sur X, anciennement Twitter, « les attaques terroristes qui frappent Israël ». Parmi les partis d'opposition, la plupart ont manifesté leur soutien à l’État juif. Toutefois, La France insoumise a renvoyé dos à dos le Hamas et Israël, bien que, dès le 7 octobre, quelques voix se soient démarquées comme celles de François Ruffin et d’Alexis Corbière qui ont condamné, sans ambiguïté, l’acte terroriste du Hamas.  A gauche de l’extrême gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste NPA a pris parti pour le Hamas. L’attitude des « insoumis » inquiète l’exécutif qui redoute que le conflit ne s’importe en France. Le ministère de l’intérieur rappelle que 10 % de la population se déclare musulmane. Gérald Darmanin avait annoncé, dès le 8 octobre, un renforcement de la sécurité des lieux de culte et établissements scolaires juifs dans plusieurs villes de France. Parlant d’un « djihad d’atmosphère », il a alerté sur l’existence de « relais politiques du Hamas en France ». Depuis samedi, plus de deux cents actes antisémites ont été recensés. Vendredi dernier, Dominique Bernard, professeur de français au lycée Gambetta Carnot d’Arras a été poignardé à mort par un jeune homme fiché S, membre radicalisé de la communauté tchétchène. Trois autres personnes ont été blessées. Dans son allocution télévisée, jeudi soir, Emmanuel Macron avait appelé les Français à rester « unis comme nation et comme République » assurant que « c’est ce bouclier de l’unité qui nous protégera de tous les débordements, de toutes les dérives et de toutes les haines ». Selon un sondage Elabe/BFM 68% des Français pensent que le conflit au Proche-Orient « présente un risque de tensions en France ». Le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Samuel Lejoyeux, estime que « les élus Insoumis comme ceux du RN sont tous deux dangereux pour les juifs de France ». Celui-ci s'appuie sur le baromètre Ifop pour l'UEJF paru en septembre, qui indique que 83% des étudiants de confession juive estiment qu'il existe une montée de violences d'extrême gauche au sein des universités, et 53% concernant les violences d'extrême droite. La France compte à la fois la plus grande communauté juive d'Europe et la plus forte communauté musulmane. Après l’attaque à caractère terroriste qui s’est produite vendredi à Arras la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé d’élever la posture du plan Vigipirate sur l’ensemble du territoire national au niveau « Urgence attentat ».Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 11, 2023 • 30min

Bada : Hugues Gall, directeur d’opéra (3/3)

Bada #210 / Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (102) / 11 octobre 2023. Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Hugues Gall et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 juin 2023. Entre 1980 et 1995, Hugues Gall a dirigé le Grand Théâtre de Genève, en récompense de quoi la ville lui accorde la Bourgeoisie d’honneur en 1995. Pendant 15 ans, il œuvre au renouvellement du répertoire de l’opéra et à son rayonnement international, donnant à l’établissement de nouvelles lettres de noblesse. A partir de 1995, Hugues Gall prend les rênes de l’Opéra de Paris. Dans cet épisode,  notre invité évoque son action sur les liens entre l’institution et l’Etat et la façon dont il est parvenu à intégrer l’Opéra Bastille, alors l’objet de nombreuses critiques, pour former l’établissement prestigieux que nous connaissons aujourd’hui. Succès et compromis, regrets et réussites : l’épisode conclusif de notre supplément consacré à Hugues Gall tire le bilan de ses 30 années passées à la tête des plus grands opéras européens.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 8, 2023 • 1h 7min

L’impossible sérieux budgétaire / Élections en Slovaquie et extrême-droite européenne

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 6 octobre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.  L’IMPOSSIBLE SÉRIEUX BUDGÉTAIRE Le 27 septembre, le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale le projet de loi de finances pour 2024, dont l’adoption permettra à la France de toucher les subsides du plan de relance européen lancé juste après le pic de la pandémie à l'été 2020. Le déficit devrait être réduit de 4,9 à 4,4 %, et la dette dégonfler de 111,8 à 109,7 %... si une croissance de 1,4 % est bien au rendez-vous. Une trajectoire « peu ambitieuse », basée sur des hypothèses de croissance « optimistes », « alors que le consensus des économistes l'estime à 0,8 % et la Banque de France à 0,9 % » a estimé le président du Haut conseil des finances publiques, Pierre Moscovici. Avant le marathon budgétaire de l'automne, l'exécutif a promis de fermer le robinet des aides. Le budget 2024 devait être celui du retour au sérieux budgétaire. Avec des économies de 16 milliards d'euros, le gouvernement annonce une diminution des dépenses de l'État de 5 milliards. Plutôt que des coupes dans les dépenses, la majorité des économies du budget 2024 (14,4 milliards sur 16) proviendra de la non-reconduction des dispositifs de crise : bouclier tarifaire sur le gaz, supprimé au mois de juin, réduction du bouclier sur l’électricité, fin des dispositifs d’aides aux entreprises énergivores. Le reste est obtenu grâce à une diminution de 800 millions des politiques de l’emploi (coûts des contrats des apprentis, emplois aidés…) et à la réforme de l’assurance-chômage, (700 millions). Malgré les promesses de sobriété budgétaire, les dépenses publiques hors mesures exceptionnelles de soutien vont augmenter de 2,2 % l'an prochain. Le retour au sérieux budgétaire maintes fois promis, a été maintes fois reporté. La persistance de l’inflation et la remontée des prix du carburant sont venues percuter les ambitions de Bercy. L’annonce du président de la République de mettre en place une aide de 100 euros pour les automobilistes complique l'équation budgétaire de l'exécutif. Les 25 milliards consacrés à l'indexation des prestations sociales sur la hausse des prix sont désormais mises en avant par le ministre de l’Economie et des Finances. Pour redresser les services publics, Bercy a concédé une hausse de plus de 8.000 fonctionnaires, après une augmentation de 10.790 en 2023. Le budget prévoit également de nombreuses hausses de crédits pour servir les priorités d'Emmanuel Macron : 7 milliards pour la transition climatique, 3,1 milliards pour l'Éducation nationale, et 5 milliards aux ministères régaliens (Justice, Défense, Intérieur). Il faut également amortir le choc de la hausse des taux d'intérêt, avec une charge de la dette grimpant de 10 milliards à 48 milliards. C’est désormais à partir de 2025 que l’exécutif compte s’attaquer aux dépenses « pérennes ». Bruno Le Maire présentera mi-octobre devant l’Assemblée nationale le 49ème budget en déficit du pays. *** ELECTIONS EN SLOVAQUIE ET EXTRÊME DROITE EUROPÉENNE En Slovaquie, l'ancien communiste Robert Fico est arrivé en tête des législatives du 30 septembre. Son parti, le Smer a réuni 23,3 % des suffrages sur une ligne prorusse et eurocritique. Pour former une majorité, il va devoir obtenir le soutien des 27 élus du parti social-démocrate HLAS, arrivé troisième avec 14,7 % des voix, et des dix du parti d'extrême droite prorusse SNS, qui a obtenu 5,6 %. Ces législatives ponctuent un cycle de crises gouvernementales depuis 2020 où trois gouvernements se sont succédé. Ce pays d'Europe centrale de 5,5 millions d'habitants, devenu indépendant en 1993, à la suite d'une séparation pacifique avec la République tchèque, est rongé par les affaires politiques et judiciaires, la corruption, d'importantes inégalités sociales, des services publics exsangues, le chômage, l'inflation ou encore l'exode des jeunes. Déjà deux fois premier ministre (en 2006-2010 puis en 2012-2018) Robert Fico a profité du chaos politique pour revenir sur le devant de la scène au terme d'une campagne fortement influencée par la désinformation en ligne. National-populiste venu de la gauche, Robert Fico, 59 ans, mêle rhétorique anti-Otan, anti-migrants et anti-LGBTQ. La victoire de Fico pourrait signifier la fin de la politique pro-occidentale d'un pays membre de la zone euro et frontalier d'une Ukraine avec laquelle Bratislava s'est toujours montrée très solidaire depuis le début de la guerre. La Slovaquie fait partie des pays qui ont le plus aidé l'Ukraine. Robert Fico a déclaré vouloir arrêter cette aide et s’opposer aux sanctions contre Moscou. Jacques Rupnik, professeur émérite au Ceri-Sciences Po observe qu’« au début du conflit, il y a dix-neuf mois, les pays de l'Est étaient, à l'exception de la Hongrie, les plus mobilisés face au danger russe alors que ceux de l'Ouest semblaient un peu hésitants […] La situation s'est désormais renversée : l'Ouest tient bon, mais des failles apparaissent à l'Est dans chacun des pays, même si les raisons d'un pays l'autre sont différentes ». Tandis qu’en Hongrie, Viktor Orbán, qui a salué « la victoire incontestable » d'un « patriote avec lequel il est toujours bon de travailler », affiche toujours plus ouvertement ses sympathies pro-Poutine, en Bulgarie, une grande partie de l'opinion continue à pencher du côté du grand frère russe, alors qu’en Pologne, une certaine lassitude face à la guerre d'Ukraine monte aussi. Partout dans cette partie de l’Europe, les leaders populistes au pouvoir et ceux qui cherchent à le conquérir usent d'un même narratif expliquant qu'il faut au plus vite arrêter la guerre et que livrer des armes à Kyiv ne ferait que prolonger inutilement le bain de sang. « La guerre pour la Slovaquie est toujours venue de l'Ouest et la paix de l'Est » a déclaré Robert Fico durant sa campagne. Ce narratif plaît aux Slovaques qui, en majorité, estiment que la responsabilité de la guerre revient à l'Occident ou à l'Ukraine. Ils sont à peine 40% à accuser la Russie. Le soutien à l'Otan, en outre, s'érode, passant en un an de 72 % à 58 %. A peine 31 % des Slovaques gardent une opinion favorable à Zelensky.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 4, 2023 • 26min

Bada : Hugues Gall, directeur d’opéra (2/3)

Bada #209 / Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (101) / 4 octobre 2023. Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Hugues Gall et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 juin 2023. Dans ce deuxième épisode, Hugues Gall raconte ses premiers pas à l’Opéra Garnier et à l’Opéra-Comique. Il assiste Rolf Liebermann, alors en charge de la gestion artistique et financière des deux établissements. Pour celui qui dirigera 10 ans l’Opéra de Paris, c’est une expérience riche et fondatrice : elle lui permet non seulement de comprendre les rouages et les traditions de l’établissement, mais aussi d’apprendre à diriger un Opéra qui traverse alors de nombreuses crises.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Oct 1, 2023 • 56min

Planification écologique : le chemin des possibles ? / Giorgia Meloni, l’avenir des droites européennes ?

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 29 septembre 2023. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique. PLANIFICATION ÉCOLOGIQUE : LE CHEMIN DES POSSIBLES ? Le Président de la République a présenté lundi les grands axes de sa « planification » pour une écologie « souveraine », « compétitive » et « juste », promettant d'annoncer en octobre une reprise du « contrôle sur notre prix de l'électricité  ». Après avoir vanté dimanche soir à la télévision une « écologie à la française », censée répondre à un triple défi, « celui du dérèglement climatique et de ses conséquences, celui d’un effondrement de notre biodiversité et celui (…) de la rareté de nos ressources », le chef de l'État a peaufiné sa vision au terme d'une réunion ministérielle à l'Élysée. Une doctrine où toute idée de contraintes ou de changements sociétaux est repoussée. Concocté depuis quatorze mois à Matignon par le Secrétariat général à la planification écologique, le plan validé lundi comporte une cinquantaine de « leviers », visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre de la France d'ici à 2030, mais aussi à lutter contre l'effondrement de la biodiversité. Beaucoup sont déjà connus et certains déjà activés. Emmanuel Macron a fait quelques annonces nouvelles, comme une enveloppe immédiate de 700 millions d'euros de l'État pour bâtir 13 RER métropolitains, soit plus que les dix chantiers envisagés initialement, précisant que ces projets coûteraient au total 10 milliards d'euros. Concernant la voiture électrique, le Président a répété son objectif d'un million de véhicules produits sur le sol français en 2027. A cette date, le pays devrait être exportateur net de batteries grâce aux quatre gigafactories (en français usine géantes) créées dans les Hauts-de-France. Le leasing permettant l’accès à une voiture électrique pour 100 euros par mois sera lancé en novembre et réservé aux véhicules « produits en Europe ». Dans le logement, les chaudières à gaz ne seront pas interdites, on incitera plutôt à leur remplacement en développant une filière industrielle de pompes à chaleur. Dont on espère tripler la production d'ici à la fin du quinquennat. L’idée est d'arriver à un équipement qui soit de 75 à 85% français, contre 50% au mieux aujourd'hui. Sortir du charbon en 2027 et réduire la dépendance aux énergies fossiles de 60 % à 40 % en 2030 offrirait, aux yeux du président ‘opportunité pour la France, « de développer une écologie qui crée de la valeur » dans un pays plus souverain. Dans le même esprit, il veut « lancer un grand inventaire des ressources minières » de notre sous-sol, pour sécuriser notre accès aux matières premières de la transition énergétique comme le cobalt, le lithium ou l'hydrogène naturel. Emmanuel Macronl a réitéré l'idée de convertir en centrales biomasses les deux centrales à charbon qui fonctionnent encore sur le territoire. Il a précisé le calendrier à venir : stratégie biodiversité en octobre, plan d'adaptation en décembre, notamment. Le plan de cette « écologie à la française » doit désormais être décliné dans les collectivités locales. *** GIORGIA MELONI, EUROPÉENNE À L’EXTÉRIEUR, RÉACTIONNAIRE À L’INTÉRIEUR, DESSINE-T-ELLE L’AVENIR DES DROITES EUROPÉENNES ? Le 25 septembre 2022, la leader du parti d'extrême droite, Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni remportait les élections législatives. S’inscrivant dans les pas de son prédécesseur, Mario Draghi, la première femme présidente du Conseil italien a surpris à l’extérieur, rassuré les capitales et lissé son image. Elle a tenu les finances publiques, permettant à l'Italie d'emprunter sans mal sur les marchés. Malgré les sympathies pro-Poutine chez ses alliés européens, elle s'est rangée dans le camp atlantiste et derrière l'Ukraine. Tenant son rang dans les organisations internationales, celle qui avait durement bataillé contre l'Europe a su établir des rapports de confiance avec Ursula von der Leyen. La leader romaine renvoie ainsi une image de politicienne pragmatique et mesurée, loin des récits la décrivant comme « post-fasciste » voire « fasciste ». Cette posture lui permet par exemple de mieux négocier les termes du plan de relance européenne qui promet à Rome près de 200 milliards d'euros. En décidant de voter en faveur du compromis sur le nouveau pacte sur la migration et l’asile, Meloni a passé un autre test d’eurocompatibilité. En se concentrant comme elle l’a fait sur des campagnes sur l’identité en Italie, sans les exporter en Europe, la patronne de Fratelli d’Italia a pour l’instant évité de commettre des erreurs et de franchir les lignes rouges de l’UE. Si elle est un exemple pour les droites radicales espagnoles et finlandaises, le RN, notamment, tient à s'en distinguer. Conciliante et alignée sur les positions européennes et occidentales en politique étrangère, la dirigeante d'extrême droite se montre en revanche radicale et identitaire en Italie : son gouvernement a doublé le nombre de centres de permanence pour les expulsions, facilité les procédures de renvoi, entravé le travail des organisations humanitaires en mer Méditerranée. En échec sur la promesse d'enrayer l'arrivée des migrants (il en est arrivé 130.000 cette année en Italie contre 70 000 à la même époque en 2022), elle donne des gages aux plus radicaux en durcissant la législation contre la communauté LGBT : les couples de même sexe n'ont pas accès au mariage, ni à l'adoption, ni à la procréation médicalement assistée. Cet été les parlementaires italiens ont également voté un projet de loi faisant de la gestation pour autrui - interdite en Italie - un « crime universel ». Si elle est approuvée par le Sénat, cette mesure permettrait de punir ceux y ayant recours, d'une peine allant jusqu'à deux ans de prison et 1 million d'euros d'amende. Pour l'heure, si l'économie ralentit et près de 60 % des Italiens critiquent l'action gouvernementale sur la question migratoire, Giorgia Meloni résiste dans les sondages : avec 28 % d'intentions de vote, Fratelli d'Italia demeure largement le premier parti du pays.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 27, 2023 • 16min

Bada : Hugues Gall, directeur d’opéra (1/3)

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une conversation entre Hugues Gall et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 juin 2023. Le Nouvel Esprit Public a eu l’honneur de recevoir Hugues Gall, qui a été successivement directeur du Grand théâtre de Genève puis de l’Opéra de Paris. Avec Philippe Meyer, notre invité est revenu sur les différentes étapes marquantes d’une carrière dédiée au monde des arts et de la culture. Dans ce premier épisode, notre invité raconte comment, fraîchement diplômé de Sciences Po, il sera propulsé dans le tourbillon des cabinets ministériels et y fera la rencontre décisive d’Edmond Michelet, alors en charge de la Culture.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Sep 24, 2023 • 1h 10min

L’agression contre le Haut-Karabakh / La France a-t-elle perdu pied en Afrique ?

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 septembre 2023. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. L’AGRESSION CONTRE LE HAUT-KARABAKH L'Azerbaïdjan a lancé le 19 septembre une opération militaire qualifiée par elle « d'antiterroriste » dans le Haut-Karabakh, territoire à majorité arménienne où la souveraineté de l’Azerbaïdjan est aujourd’hui reconnue et où les quelques 120.000 Arméniens qui y vivent jouissent d’une forme d’autonomie. Depuis la dislocation de l’Union soviétique, fin 1991, le Haut-Karabakh est un point de tension quasi constant Deux guerres meurtrières y ont déjà eu lieu, la première en 1988-1994 et la seconde en 2020, à l’issue de laquelle la Russie a déployé des forces chargées de garantir la libre circulation dans le corridor de Latchine, seul axe routier reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie. Après une courte période d'accalmie, les tensions ont repris, Bakou menant une guerre d'usure à force de coupures de gaz, d'électricité, de tirs sur les paysans et de kidnappings. Fin 2022, les Azéris ont bloqué la circulation dans le corridor de Latchine. Ce blocus, renforcé en juillet, isole la population arménienne de l’enclave. Il a provoqué ces dernières semaines un début de famine. La Croix-Rouge n’est parvenue que le 18 septembre à faire passer une cargaison de vingt tonnes de farines et de produits médicaux. Les 2.000 soldats russes déployés dans l’enclave après le cessez-le-feu de 2020 et censés assurer la sécurité des Arméniens n’ont pas cherché à empêcher le blocus. Aucun pays ne reconnaît les autorités séparatistes arméniennes du Haut-Karabakh, pas même Erevan, qui les soutient. La première réaction publique du premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a été d'écarter fermement l'option d'une intervention militaire de la République d'Arménie. Il a réaffirmé l'absence de soldats de son pays dans le Haut-Karabakh. Ces déclarations ont provoqué la colère de milliers d'Arméniens, qui sont venus manifester mardi devant le siège du gouvernement, à Erevan, pour affirmer leur solidarité avec les Arméniens du Haut-Karabakh et réclamer la démission de M. Pachinian. Mercredi, après 24 heures sous les frappes, les autorités arméniennes du Haut-Karabakh ont annoncé leur intention de déposer les armes, selon les conditions imposées par l’Azerbaïdjan pour toute négociation de cessez-le-feu. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a confirmé le désarmement des forces du Karabakh ainsi que l'ouverture de négociations en Azerbaïdjan. Les discussions porteront sur la réintégration de la région à population arménienne à l'Azerbaïdjan. L’opération militaire azerbaïdjanaise a fait au moins 200 morts et 400 blessés, d’après le dernier bilan des séparatistes arméniens, alors que 7.000 habitants auraient été évacués. *** LA FRANCE A-T-ELLE PERDU PIED EN AFRIQUE ? Les présidents de l'ex-pré-carré français en Afrique sont renversés les uns après les autres : le malien Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, le guinéen Alpha Condé en septembre 2021, le burkinabé Roch Kaboré en janvier 2022, le nigérien Mohamed Bazoum au mois de juillet et fin août, le gabonais Ali Bongo. Dans la foulée de ces coups d’état, la France a dû évacuer ses militaires du Mali (août 2022), puis de Centrafrique (décembre 2022), du Burkina Faso (février 2023) et peut-être bientôt du Niger où elle déploie encore 1.500 militaires. Au Niger, le président français a choisi la fermeté : refus de reconnaître les autorités putschistes, exigence d'un retour au pouvoir du président Bazoum et rejet des injonctions de la junte, qui exige le départ de l'ambassadeur à Niamey et réclame le retrait des militaires français. Un mois après le coup d'État au Niger, la position de la France reste assez isolée. Joe Biden, qui veut sauver sa base militaire au Niger, ne voit pas d'inconvénients à dialoguer avec la junte. Les Allemands se désolidarisent de la position française au Niger, de même que les Italiens en Libye, tandis que les Espagnols reconnaissent le Sahara occidental pour se rapprocher du Maroc. Les pays d'Afrique de l'Ouest renâclent à intervenir militairement. La France est devenue indésirable dans ce qu’elle considérait jadis comme son « pré carré », décriée comme prédatrice économique par toute une génération et comme porteuse de valeurs honnies par des groupes islamistes orthodoxes et radicaux. Marquée du sceau colonial, la France vit d’autant plus mal son éviction de la région, qu’elle a le sentiment de s’être acquittée, à la demande des autorités locales, d’une tâche que les armées africaines ne parvenaient pas à remplir seules : la lutte antiterroriste contre le djihad. Le lent déclin de la présence française sur le continent se constate aussi sur le plan économique. La France n'est plus le premier fournisseur ni le premier investisseur du continent. Si, en valeur, les exportations françaises vers l'Afrique ont fortement augmenté, leur poids relatif a été toutefois divisé par deux, passant de 12 % de part de marché à 5 % entre 2000 et 2021. Pour Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l’Afrique, et auteur de l’ouvrage « Le piège africain de Macron » « la France n’a pas vu l’Afrique se mondialiser, ni su solder sa présence post-coloniale, terreau du sentiment anti-français. Depuis la fin de l’opération Barkhane, le leadership français en Afrique est terminé. » Cependant, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna souligne que l’Afrique n’est pas que le Sahel. Elle assure que nos relations se développent avec des États dans lesquels nous étions moins présents, comme le Kenya, l’Afrique du Sud ou l’Éthiopie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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