Circular Metabolism Podcast

Aristide Athanassiadis
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Dec 19, 2024 • 3min

📅 Calendrier de l'Avent 19/26 - S comme Sobriété

Ce concept se retrouve en filigrane dans toute une sĂ©rie d’épisodes. Sur la question des flux, des low-techs, de l’échange inĂ©gal, de la justice environnementale, sur la dĂ©croissance. Bref, comme vous le voyez c’est un concept central pour la question des enjeux socio-Ă©cologiques prĂ©sents et futurs.Lors de mon entretien avec Yamina Saheb, elle me mentionnĂ©e que la sobriĂ©tĂ© telle que dĂ©crite dans le volet 3 du sixième rapport du GIEC pourrait se dĂ©finir ainsi :"les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matĂ©riaux, de terres et d’eau, tout en assurant le bien-ĂŞtre humain pour tou.tes dans le cadre des limites planĂ©taires".Si nous dĂ©cortiquons cette dĂ©finition, nous avons quatre points Ă  souligner :1/ La sobriĂ©tĂ© se base d’abord sur des mesures politiques qui par la suite facilitent les pratiques quotidiennes. Il est beaucoup plus simple de prendre un vĂ©lo lorsqu’il existe une piste cyclable. Il est beaucoup plus simple de se dĂ©placer Ă  pied lorsque les logements sont proches des emplois et des commerces.2/ La sobriĂ©tĂ© doit se focaliser sur toutes les ressources et sortir de la myopie carbone et Ă©nergĂ©tique. Nous devons rĂ©duire de manière absolue, simultanĂ©e et systĂ©mique notre demande de ressources sans compromis d’une ressource vers une autre.3/ La consommation des ressources doit ĂŞtre utilisĂ©e pour assurer le bien-ĂŞtre humain. Il est ici sous-entendu que nous utilisons aujourd’hui des ressources qui ne contribuent pas directement au bien-ĂŞtre et qu’il serait nĂ©cessaire de s’assurer de ce lien. Cette consommation de ressources doit aussi s’intĂ©grer Ă  l’intĂ©rieur des limites planĂ©taires4/ Finalement, la partie sur le bien ĂŞtre pour tou.tes souligne cette fois-ci la question de justice environnementale mentionnĂ©e dans un autre Ă©pisode.Dans le rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideurs de ce fameux volet 3, nous pouvons Ă©galement voir que l’impact des mesures de sobriĂ©tĂ© est Ă©norme. Les mesures de sobriĂ©tĂ© dans l’alimentation pourraient rĂ©duire de 44% les Ă©missions de GES associĂ©es. Dans le cas du transport la rĂ©duction serait autour de 67%, dans le cas des bâtiments 66% et dans le cas de l’électricitĂ© 73%.En français, le mot sobriĂ©tĂ© est peut-ĂŞtre choisi pour illustrer notre Ă©briĂ©tĂ© matĂ©rielle et Ă©nergĂ©tique durant ce dernier siècle. Il est sĂ»r que nous sommes devenus accros Ă  de l’énergie pas cher et Ă  des matĂ©riaux sont se soucier des dĂ©gâts environnementaux et sociĂ©taux proches ou lointains.Mais le mot suffisance comme en anglais sufficiency serait peut-ĂŞtre encore plus appropriĂ© selon moi pour illustrer la sobriĂ©tĂ©. La vraie idĂ©e derrière la sobriĂ©tĂ© serait de consommer que les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins et pas plus. Eviter la demande excessive afin de ne pas produire de trop.Allez Ă  demain pour la lettre T,✌️ HĂ©bergĂ© par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 18, 2024 • 3min

📅 Calendrier de l'Avent 18/26 - R comme Régimes d'Historicité

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre R est Régime d’Historicité.Ce concept assez nouveau pour moi, représente le rapport que les sociétés entretiennent avec leur passé, leur présent et leur futur. Ce concept ou outil heuristique développé par l’historien François Hartog se place entre l’histoire et l’anthropologie et nous permet de mieux recontextualiser certains choix techniques et politiques d’une société.Par exemple en Grèce Antique, nous pourrions parler d’un régime d’historicité antique ou passéiste. Le passé était glorifié et le présent et le futur étaient en quelques sortes prédéterminés par les mythes passés.Nous avons également le régime d’historicité moderne qui selon François Hartog va de 1789 à 1989 et qui est cette fois-ci futuriste. Dans ce régime d’historicité, le passé et le présent se projettent vers le futur qui sera par définition ou construction meilleur et prospère. Il y a un effet d’accélération perpétuelle vers le futur qui est très dépendant au progrès.Je dois ouvrir une parenthèse ici, par rapport à la question du progrès. Lors de mon entretien avec François Jarrige, il me disait que le progrès était accompli par différents moyens à travers les siècles. Par exemple durant le 18ème, le progrès pouvait être accompli par l’amélioration des moeurs, l’essor du commerce, l’essor des savoir et des connaissances. Cette diversité de la conception du progrès va se refermer au 19ème en mettant en avant la technique comme seul moyen d’avoir du progrès.Cette nouvelle conception du progrès ainsi que ce régime d’historicité moderne nous plonge pendant quasi deux siècles dans un verrouillage idéologique et technologique dans lequel nous devons toujours aller vers l’avant et pour se faire on a besoin de progrès technologique.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant.AbonnéOlivier Coutard me disait dans un autre entretien que ce régime d’historicité moderne avait aussi été cristalisé et permi par les infrastructures. En effet, les infrastructures modernes sont conçues pour matérialiser des promesses futures. Nous empruntons de l’argent et des ressources pour la promesse de gains futurs que ce soit des économiques ou alors la satisfaction de futurs besoins.Et là se trouve tout l’enjeu.On hérite à présent d’une myriade d’infrastructures qui sont conçues pour un futur toujours plus abondant avec une idéologie qu’il est impossible de saturer les besoins puisqu’ils croissent de manière non bornée.Finalement, selon François Hartog, nous nous trouvons peut-être aujourd’hui dans un nouveau régime d’historicité, qui est peut-être transitoire, qui s’appelle le présentisme. En d’autres mots nos sociétés ne se préoccupent plus du passé ou du futr mais elles sont obsédées par le présent. Nous n’avons plus d’horizons futurs.Pour conclure, je dois bien préciser que je suis ni historien, ni anthropologue mais je trouve ce concept de régimes d’historicité très utile pour comprendre pourquoi nos mettons en place certaines infrastructures, pourquoi les personnes politiques mettent en avant des promesses futures qui vont être résolues grâce à la technique et finalement peut-être pourquoi aujourd’hui nous n’avons pas de vision claire pour le futur.Allez à demain pour la lettre S,✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 17, 2024 • 6min

đź“… Calendrier de l'Avent 17/26 - Q comme Quotas

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre Q est Quota.Dans cette séries d’épisodes j’ai essayé de souligner notre surconsommation de ressources et nos émissions de polluants au niveau mondial et local. J’ai également essayé de répéter que les crises que nous traversons ne sont pas uniquement écologiques mais aussi sociétales.En résumé, nous sommes en train de trop extraire et polluer. Mais en réalité, cette consommation ne bénéficie qu’une petite partie de la planète pour que la majorité de la planète subisse les conséquences. Un moyen de s’attaquer à cet enjeu socio-écologique de face serait de définir (collectivement et démocratiquement) une liste de besoins essentiels auxquels nous aurions tou.tes droit.Je vous vois venir. Oui mais les besoins c’est subjectif. Comment on définit quelque chose de subjectif pour tous ? Une personne agée et une personne jeune n’ont pas besoin des mêmes choses.Ne vous inquietez pas, il y a un moyen de contourner cette question. Lors de mon entretien avec Cédric Durand, il me disait qu’il considérait un besoin comme universel lorsque :1/ ce besoin peut-être fourni à tou.tes2/ la satisfaction de ce besoin par tou.tes ne fait pas dépasser les limites planétairesCela ressemble à l’économie du doughnut appliqué au niveau des besoins. On se trouve ainsi sur un chemin de crête où nous devons composer démocratiquement sur ce qui possible et ce qui est essentiel. Cela ne veut pas dire que nous allons tous et toutes satisfaire les mêmes besoins mais nous avons une palette avec laquelle nous pouvons composer notre vie.Dans un monde parfait, ces besoins essentiels pourraient garantis par son territoire, son pays ou au niveau mondial. Un nombre de kWh d’énergie pour le chauffage et les appareils électroménagers garantis. Un nombre de m3 d’eau pour la nourriture et l’hygiène garantis. Un nombre de kms de déplacement garantis.Cela peut paraître extrême mais dans beaucoup de pays l’éducation et les soins de santé fonctionnent déjà sous ses modalités.L’idée serait de fournir un quota de ressources nécessaires pour satisfaire des besoins essentiels. Et pour ces quotas on revient à la question : 1/ fourniture à tout le monde et 2/ non dépassement des limites planétaires.Dans l’histoire ces quotas ont souvent été utilisé, notamment durant les guerres ou durant les crises financières. Durant la Première Guerre Mondiale, à Paris, le charbon était distribué par coupons en fonction de la taille d’un ménage. A cette époque, une grande partie de la population la plus pauvre a eu accès pour la première d’un confort de vie plus élevé. Cette question de rationnement est notamment étudiée par la chercheuse Mathilde Szuba1.En pratique, aujourd’hui nous voyons des agences de l’eau proposer des tarifs différents en fonction du niveau de la consommation, allant de gratuit pour les premiers m3 essentiels à très cher lorsque le nombre des m3 devient trop important.Je ne pense pas que nous devons utiliser le levier du prix pour résoudre cette question car les plus riches auront toujours un moyen de consommer plus (par exemple en rachetant les quotas d’autres personnes).Bref, cette question de quota de ressources et de quota d’émissions permet à mon sens de rendre beaucoup plus tangible la finitude des ressources et du budget carbone. Cela permetrait d’expliciter le lien entre empreinte et besoins (plutôt qu’empreinte et consommation). Ce lien pourrait par la suite être mobilisé afin de mieux dimensionner les infrastructures (lettre I) et choisir le niveau de technique pour y parvenir (lettre L).Allez à demain pour la lettre R,✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 16, 2024 • 5min

đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - Paradoxe de Jevons

đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - P comme Paradoxe de JevonsCe concept dĂ©veloppĂ© par Stanley Jevons au XIXè siècle souligne que malgrĂ© l’augmentation de l’efficacitĂ© (crĂ©er plus de produits pour la mĂŞme quantitĂ© de ressources) de notre utilisation de ressources notre consommation totale et absolue augmente.Dans son livre intitulĂ© Sur la question du Charbon datant de 1865, Jevons remarque que la consommation totale de charbon en Angleterre a considĂ©rablement augmentĂ© malgrĂ© les considĂ©rables amĂ©liorations d’efficacitĂ© amenĂ©es par la machine Ă  vapeur de James Watt. La raison se trouve dans le fait que les amĂ©liorations amenĂ©es font chuter le prix puisque nous avons besoin de moins de charbon pour un travail mĂ©canique Ă©gal des machines, et du coup celles-ci se dĂ©multiplient.Dans le livre Cheaponomics, il est estimĂ© que les diffĂ©rents progrès technologiques des machines Ă  vapeur ont rĂ©duit de deux-tiers (66 %) la consommation de charbon par unitĂ© de fer produite, mais dans le mĂŞme temps ont conduit Ă  une multiplication par dix (1 000 %) de la quantitĂ© de charbon consommĂ©e.Nous rentrons ainsi vers une boucle de rĂ©troaction positif ou chaque progrès, chaque avancĂ©e technologique est effacĂ©e ou absorbĂ©e par notre augmentation totale de la consommation. Chaque effort des ingĂ©nieu.res pour rendre nos systèmes plus efficaces est d’une certaine manière rĂ©investi dans la machine pour consommer plus.A l’heure de dĂ©matĂ©rialisation et de la dĂ©carbonation, allons nous pouvoir enfin dĂ©coupler notre consommation totale avec les gains d’efficacitĂ© ? Cette question n’a pas de rĂ©ponse forcĂ©ment technique mais plutĂ´t une rĂ©ponse idĂ©ologique ou de valeur sociĂ©tale car pour y rĂ©pondre nous avons plusieurs choix.1/ Profiter de l’efficacitĂ© pour maintenir le mĂŞme confort de vie actuel et du coup maintenir notre consommation de ressources actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie stationnaire.2/ Utiliser l’efficacitĂ© actuelle ET Ă©liminer les gaspillages ainsi que des activitĂ©s superflues afin de rĂ©duire de manière absolue notre consomamtion de ressources actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie de dĂ©croissance.3/ Utiliser cette efficacitĂ© et redistribuer les ressources Ă©quitablement pour offrir les mĂŞmes services Ă  tou.tes et garder la consommation actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie redistributive.4/ Continuer Ă  faire comme aujourd’hui. Toujours inventer de nouvelles technologies qui vont certes produire des avions et des voitures plus efficaces, des bâtiments plus optimisĂ©s, des chaussures upcyclĂ©es mais jamais rĂ©duire notre consommation. Une fuite Ă  l’avant Ă  la fois.Entendons nous, je ne suis pas en train de dire que l’efficacitĂ© est mauvaise en soi. Pas du tout. Au contraire, profitons autant que possible de tous les progrès technologiques que nous avons pu dĂ©velopper mais pour les bonnes raisons. Et par la mĂŞme occasion, posons nous la question de quand le cycle perpĂ©tuel de nouvelles technologies doit s’arrĂŞter.Allez Ă  demain pour la lettre Q,✌️ HĂ©bergĂ© par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 15, 2024 • 3min

đź“… Calendrier de l'Avent 15/26 - O comme FenĂŞtre d'Overton

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre O comme FenĂŞtre d’Overton.Ce concept dĂ©veloppĂ© par Joseph P. Overton, un politologue et lobbyiste amĂ©ricain prĂ©sente une “fenĂŞtre” dans laquelle une sĂ©rie d’idĂ©es et de politiques sont considĂ©rĂ©es comme acceptable par l’opinion du grand public. A l’extĂ©rieur de cette fenĂŞtre les idĂ©es sont considĂ©rĂ©es comme trop extrĂŞmes et non entendables par le grand public particulièrement pour faire passer une loi, une politique ou Ă©lir une personne.Cette illustration rĂ©sume les diffĂ©rentes niveaux d’acceptation d’une idĂ©e par le public.Une idĂ©e peut ĂŞtre considĂ©e comme : Impensable, Radicale, Acceptable, Raisonnable, Populaire, ou acceptĂ© comme une Politique publique. Ces idĂ©es peuvent ĂŞtre tant en faveur de plus de libertĂ©s ou moins de libertĂ©s.L’utilitĂ© de cette fenĂŞtre est de comprendre que malgrĂ© la popularitĂ© d’une personnalitĂ©, si les idĂ©es proposĂ©es se trouvent en dehors de la fenĂŞtre actuelle alors elles ont peu de chances de se transformer en politiques publiques.Cependant, cette fenĂŞtre n’est pas fixe ou statique. Elle peut bouger dans un sens ou dans un autre, se refermer ou s’élargir. Et lĂ  se trouve tout l’enjeu et toute l’opportunitĂ© pour les crises socio-Ă©cologiques. Nous pouvons tou.tes travailler pour Ă©largir la fenĂŞtre d’Overton.Cela peut se faire via l’activisme par exemple avec de la dĂ©sobĂ©issance non-violente comme dans le cas des mĂ©ga-bassines ou les ZAD, cela peut se faire via des Ă©tudes scientifiques produisent des connaissances empiriques d’alternatives, cela peut se faire via de la vulgarisation d’écrits ou de pensĂ©es.Bref, notre perception bouge rapidement dans le bon comme le mauvais sens. Il y a quelques annĂ©es, la sobriĂ©tĂ© et la dĂ©croissance Ă©taient des concepts radicaux voire impensables pour les politiques publiques. Aujourd’hui la sobriĂ©tĂ© est devenu un concept acceptable voire raisonnable. Qui sait, d’ici peu nous allons avoir des vraies politiques de sobriĂ©tĂ© voire des partis politiques qui vont se prĂ©senter avec des programmes de dĂ©croissance.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonnĂ© gratuit ou payant.Notre travail peut se concentrer sur la production de connaissance, leurs transmissions et transformation en imaginaires afin d’ouvrir le champ de possible. Avant le COVID, il Ă©tait impensable de fermer la majoritĂ© des aĂ©roports dans le monde. Certes de nombreux scientifiques s’efforcent de dire que nous devons rĂ©duire les GES mais c’est un autre type de crise qui a rendu cette idĂ©e raisonnable voire populaire.Les solutions et les idĂ©es sont dĂ©jĂ  toutes prĂ©sentes. Ne rĂ©inventons pas la roue. Efforçons nous de les rendrent acceptables et travailler contre les lobbys qui essayent de refermer cette fenĂŞtre.Allez Ă  demain pour la lettre P,✌️   HĂ©bergĂ© par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 14, 2024 • 4min

đź“… Calendrier de l'Avent 14/26 - N comme Azote

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre N est l’Azote ou en pour être plus précis la lettre utilisée pour cet élément atomique. Bon c’est à nouveau un peu de la triche mais le sujet est trop important donc je devais le placer quelque part. L’azote est un élément fondamental sur notre petite planète. Il se retrouve en énormes quantités dans l’air sous forme de diazote (N2). Il se trouve également que l’azote est également un engrais fantastique pour les plantes et un des constituants des protéines et des acides aminés. La Nature fait bien les choses non ? Notre source première de nourriture nécessite pour se développer l’élement le plus présent dans l’air ! Mais c’est là où les choses se compliquent. Certes l’air est rempli de diazote mais les plantes et les animaux ne peuvent pas l’assimiler hormis quelques bactéries. Donc pendant des siècles nous avons essayer de trouver des moyens de rajouter de l’azote sous forme réactive aux plantes. Un des moyens principaux était via les excreta humains et d’animaux puisque c’est par les urines que les humains évacuent la majorité des nutriments tels que l’azote des protéines et les sels minéraux comme le phosphore et le potassium.C’est pour cela que jusqu’au début du XXème siècle, l’agriculture et les villes se retrouvaient à fonctionner en tandem. L’agriculture nourrisait la ville, la ville nourrisait l’agriculture. A titre d’exemple, au début du XXème le taux de recylage de l’azote des urines à Paris était de de 50%, contre 5% aujourd’hui !Mais que s’est-il passé ? Après une suite d’infrastructures, de lois et de technologies la revalorisation des urines est devenue obsolète. Avec la construction des infrastructures d’approvisionnement d’eau et par la suite d’évacuation d’eau, les urines et l’agriculture ont été repoussées de plus en plus loin des villes. Puis à partir de la fin de la 1ère Guerre Mondiale, l’invention de Fritz Haber et Carl Bosch, qui permettait de rendre le diazote de l’air en ammoniac. Une quantité considérable d’usines de production d’ammoniac et de nitrate d’ammonium ont notamment été construites durant la première Guerre Mondiale puisque le nitrate d’ammonium était la base d’explosifs . Nous nous retrouvons donc à la fin de la première Guerre Mondiale avec une grande quantité d’infrastructures qui sont prêtes à être rentabilisées en produisant des engrais de synthèse. Il s’agit ici d’un point de bascule puisque les urines n’avaient plus d’exutoir et nous avons donc développer des stations d’épurations pour éliminer les fameux nutriments avant de rejetter ce liquide dans les cours d’eau. Donc aujourd’hui on se retrouve d’un côté fabriquer des engrais azotés grâce à des énergies fossiles et d’un autre côté consommé de l’énergie pour détruire l’azote des urines. Vous voyez la contradiction ? Pour sortir de cette contradiction, nous pouvons bien évidemment remettre en place une collection séparée de l’urine pour être par après utilisée dans l’agriculture mais aussi favoriser les légumineuses dont les racines arrivent à capter et transformer le diazote de l’air. Lors de mon entretien avec Fabien Esculier, il me disait que si on collectait l’urine de tous les habitants de l’agglomération parisienne et qu’on valorisait ses nutriments pour fertiliser de la culture de blé nous pourrions produire jusqu’à 25 millions de baguettes par jour !Le rebouclage des flux d’azote permettrait en autre de réduire la quantité d’eau potable utilisée dans les toilettes, réduire la consommation énergétique amont et aval de l’agriculture mais aussi de réduire l’eutrophisation des rivières puisque l’azote des animaux serait réutiliser directement dans les champs. A demain pour la lettre O,✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 13, 2024 • 5min

📅 Calendrier de l'Avent 13/26 - M comme Métabolisme

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre M est MĂ©tabolisme mais aussi MĂ©tabolisme Urbain, MĂ©tabolisme Territorial ou MĂ©tabolisme SociĂ©tal.Je vais utiliser cet Ă©pisode pour vous expliquer pourquoi ce concept est pour moi, Ă  ce point fondamental que j’y ai consacrĂ© toute ma vie professionnelle. Cela fait bientĂ´t 15 que je fais des recherches sur ce domaine et j’en suis autant passionnĂ© aujourd’hui. Il existe de nombreuses dĂ©finitions pour ce concept, je vous en propose une pour mieux comprendre le reste.Le mĂ©tabolisme urbain est une mĂ©taphore visant Ă  analyser de manière systĂ©mique les relations socio-Ă©cologiques des villes avec leurs environnements via leurs flux, leurs stocks, les infrastructures, et les acteurs (ainsi que leur agence).Ce concept qui nous vient de notre ami Karl Marx parlant de la brisure ou rupture mĂ©tabolique puisque les dĂ©chets et excreta humains ne retournaient plus sur la Terre particulièrement depuis l’industrialisation des villes europĂ©ennes et la concentration de la population dans les villes pour servir comme capital variable dans les usines.Depuis ce concept a Ă©tĂ© mobilisĂ© par de nombreux et nombreuses scientifiques pour Ă©tudier la relation matĂ©rielle entre une sociĂ©tĂ© (ou un territoire) et son environnement dans le sens le plus large.Grâce Ă  cette Ă©tude nous arrivons Ă  expliciter le fonctionnement physique de nos territoires et de nos sociĂ©tĂ©s ainsi que de mieux comprendre leurs impacts socio-Ă©cologiques.Par exemple, nous pouvons apprendre combien consomment certains territoires mais aussi cartographier les “arrières-pays” ou “territoires servants”. Nous pouvons cartographier la consommation de certaines ressources pour comprendre quels segments de la population ont droit Ă  une ressource et Ă  quelle quantitĂ©.Nous pouvons Ă©galement Ă©tudier le mĂ©tabolisme d’un territoire sur le temps long pour surligner les diffĂ©rentes facettes politiques, Ă©conomiques, technologiques qui se sont succĂ©dĂ©es et encastrĂ©es pour passer d’un rĂ©gime mĂ©tabolique vers un autre.Nous pouvons Ă©galement spatialiser les acteurs et les activitĂ©s Ă©conomiques qui mobilisent les flux de ressources et de dĂ©chets. Et oui, les flux ne bougent pas comme ça par magie. Il existe des lois, des entreprises, des “actants” derrière chaque flux. Nous n’avons pas tou.tes la mĂŞme agentivitĂ© pour faire circuler des flux.Finalement, nous pouvons Ă©galement combiner une Ă©tude mĂ©tabolique avec une Ă©tude du foncier pour se rendre de combien d’espace nous aurions besoin pour relocaliser notre production alimĂ©ntaire, nos matĂ©riaux de construction, notre production Ă©nergĂ©tique, etc.En faisant ce type d’études nous nous rendons vite compte de la complexitĂ© des enjeux mais aussi des marges de maneuvres rĂ©elles pour faire bouger les choses. C’est des diagnostics souvent assomants mais qui peuvent Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©s comme outil de prospection pour des territoires plus sobres, circulaires, juste, et auto-suffisants.D’ailleurs, je profite de cet Ă©pisode pour partager avec vous que je viens de finir le draft de mon livre sur exactement ce sujet et ces problĂ©matiques. Nous sommes Ă  prĂ©sent en train de l’illustrer avec GaĂ«tan AmossĂ© d’ici quelques semaines nous allons lancer une campagne de financement participative pour nous aider Ă  finir ce projet !Allez Ă  demain pour la lettre N,✌️ HĂ©bergĂ© par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 12, 2024 • 4min

đź“… Calendrier de l'Avent 12/26 - L comme Low-Tech

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre L est Low-Tech (ou techno-discernement en Français).Ce concept est pour moi en continuation parfaite de l’épisode précédent lorsque nous avons parlé d’arbitrage de flux pour un budget carbone ou matériel fixé ou fini mais aussi celui des infrastructures.Je m’explique. Lorsque nous sommes confronté.es à un problème donné (chauffer une ville, produire de la nourriture, construire un bâtiment, etc.) nous avons une myriade de solutions ou de moyens de faire devant nous. Certains se basent sur des technologies très avancées (et des fois polluantes), d’autres moins.Pour produire un kilo de nourriture, nous pourrions soit utiliser quelques outils primitifs, sans intrants artificiels (pesticides, engrais artificiels, semences industrielles, etc.), sans motorisation et avec des connaissances agronomiques poussées et beaucoup de main d’oeuvre. Nous pourrions au contraire, se servir d’énergies fossiles peu chères pour fabriquer des engrais, nourrir des machines et des sols mais en perdant la relation intime et contextuelle avec le sol.Nous pourrions répéter cet exercice pour le secteur de la construction. Pour construire une maison ou un bâtiment, nous pourrions utiliser des matériaux bio- et géo-sourcés locaux, réemployer des matériaux de construction, et inclure des principes bioclimatiques. Ou au contraire, nous pourrions utiliser des matériaux hautement carbonnés tels que le ciment/béton, l’acier, l’isolation fossile, en utilisant un plan standard et répété.Ces deux extrêmes soulignent deux visions du monde bien différentes de notre rapport à la puissance, à la finitude, au soin, à la main d’oeuvre, à l’emploi, au territoire, et pleins d’autres sujets.Notre rapport à la technique et à la technologie ne doit pas se résumer au débat stérile être technosolutionniste ou amish. Nous devons remettre au centre du débat la vision du monde permise et mise en avant par une certaine technologie.Il est sûr que grâce à l’énergie fossile et la mécanisation nous avons pu sortir de conditions de vie très difficiles et pénibles. Personne ne peut nier cela. Mais nous avons basculer dans l’excès. Peut-être qu’il serait temps de faire le bilan de quelles technologies et techniques sont encore viables et produisent réellement des bienfaits sociétaux et écologiques. Nous avons suffisamment de recul pour se poser ses questions et ne pas s’engouffrer dans des nouveaux délires tels que l’utilisation de drones dans l’agriculture, un réseau 6G, l’IA généralisée, etc.Reposons nous la question de si nous voulons faire disparaître l’artisanat, la paysannerie, la réparation au profit de la mécanisation et par conséquence de la tertiarisation de l’économie. Pour rappel il est estimé que 70% des français.e.s vivaient de l’agriculture en 1789 contre 1.5% aujourd’hui.La question est assez simple au final, où plaçons nous le curseur entre travail et emploi humain vs. travail des machines ? et que faisons nous avec le travail libérée grâce aux machines ? Est-ce qu’on l’utilise pour prendre soin de nous et de nos territoires ou pour s’acheter de temps dans le futur ?Nous revenons encore une fois à des questions de démocratie et de valeurs sociétales.Si nous baissons collectivement nos attentes mécaniques pour développer des emplois locaux (pour l’agriculture, la construction, la réparation, la gestion de l’eau, le soin, l’éducation), muscler notre auto-suffisance matérielle et technique, alors notre rapport à la technique peut se transformer en notre faveur. Attention, cela veut dire que nous allons tous et toutes devoir mettre la main à la pâte. On ne peut pas tout avoir, mais peut-être que nous allons redonner du sens à certains emplois et territoires.Comme d’habitude, je vous recommande de prolonger ces réflexions avec quelques épisodes ci-dessous.Allez à demain pour la lettre M,✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 11, 2024 • 3min

đź“… Calendrier de l'Avent 11/26 - K comme Kilo

📺Ce podcast est 100% indépendant, pour nous aider à le rendre pérenne, c'est ici 👉 https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcastLe mot d’aujourd’hui pour la lettre K est Kilo (ou kilotonnes, kilomètres, kilowatt heures, etc.). En d’autres mots, les unités des flux métaboliques qui éclairent, chauffent, nourrissent, lavent, déplacent les citoyen.nes des territoires urbains et ruraux. Lorsqu’on étudie le métabolisme d’un territoire, d’une société ou d’un pays, nous parlons fluidement la langue des kilotonnes ou kt pour les intimes. Combien de kt ont été extraits en France en 2019 ? Environ 700 000 kt (soit 10 t/pers). Combien de kt ont été importés par la Chine en 2019 ? Environ 4 000 000 kt (soit 2.5 t/pers). Combien de kt de ciment ont été produits dans le monde en 2023 ? Pareil 4 000 000 kt (soit 0.5 t/pers).Combien de Gaz à Effet de Serre ont été émis en 2019 ? Autour de 55 000 000 kt de CO2eq (soit 7t/pers)Ces chiffres nous permettent de bien comprendre les ordres de grandeur des flux biophysiques mobilisés par nos sociétés. Selon moi, bien comprendre ces chiffres, nous permet de traduire les activités économiques en leurs équivalents physiques. Cette explicitation physique permet quant à elle, de faire de meilleurs arbitrages en tant que société. Je m’explique. Vous connaissez peut-être le concept du budget carbone (çàd. la quantité de CO2 que nous pouvons encore émettre tout en restant sous la barre des 1.5 ou 2°C). Une fois que nous connaissons la quantité qu’il nous reste à émettre, nous pouvons l’utiliser comme un moyen de savoir quelles activités sont encore acceptables et désirables dans nos territoires et quelles sont trop polluantes pour les services rendus. Cet exercice pourrait également être effectué pour les matériaux, l’énergie, l’eau, etc.Imaginez avoir un tableau de bord métabolique qui liste les activités économiques d’un territoire, présentes et futures, et leurs besoins métaboliques. Nous pourrions par la suite regarder ce tableau en tant qu’assemblée citoyenne et décider collectivement comment prioriser et arbitrer ces activités.Evidemment, ici l’idée n’est pas de créer une n-ième couche technocratique voire pire encore instaurer une dictature du chiffre. L’idée est plutôt de repolitiser la question technique et métabolique grâce à des ordres de grandeurs.Aujourd’hui les débats écologiques (pro- ou anti-) se crispent sur des idées, des techniques et des projets. Mais il serait nécessaire de rendre ces débats concrets et faire comprendre les vrais enjeux. En effet, lorsqu’un nouveau projet est proposé (autoroute, aéroport, écoquartier, etc.) par les entreprises ou l’Etat, nous entendons uniquement les bienfaits et les avantages. Nous n’entendons pas toutes les ressources et pollutions qui seront soustraitent de notre budget carbone et de ressources. Nous n’entendons pas que si nous acceptons un nouveau projet alors cela viendra au dépens d’autres besoins plus essentiels. Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant.Nous vivons dans un monde fini. Alors utilisons les unités et les ordres de grandeurs métaboliques pour avoir des vrais dialogues et arbitrages. Apprenons à vivre avec le fini pour rendre nos sociétés justes et pérennes. Allez à demain pour la lettre L,✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 11, 2024 • 59min

4 Scénario Futurs pour les Villes - Sébastien Marot

🎥 Cet Ă©pisode est sponsorisĂ© par la Fondation Modus  @modus-ge  . Lien vers le podcast de la Fondation : https://youtu.be/NG2Auc-In6I (vidĂ©o Ă©voquĂ©e dans cet Ă©pisode)Aujourd’hui, nous allons explorer comment agriculture et architecture se sont renforcĂ©es l'une l'autre depuis la rĂ©volution nĂ©olithique, jusqu'Ă  devenir toutes 2 destructrices pour notre Ă©cosystème actuel.Comment en est-on arrivĂ© lĂ  ? Et, suite Ă  ce constat, comment construire des scĂ©narios oĂą architecture et agriculture cohabitent pour mieux rĂ©pondre aux crises socio-Ă©cologiques ? Vous ĂŞtes sur le podcast Circular Metabolism, le podcast pour mieux comprendre le mĂ©tabolisme de nos sociĂ©tĂ©s et leurs impacts socio-environnementaux.Pour parler de ces sujets, j’ai le plaisir d'accueillir SĂ©bastien Marot.SĂ©bastien est :- philosophe,- spĂ©cialiste d’histoire de l’environnement, - et professeur Ă  l’Ecole d’Architecture de la Ville et des Territoires Paris-EstIl a notamment Ă©crit un livre basĂ© sur son une exposition basĂ©e Prendre la clef des champs, qui explore le lien entre agriculture et architecture.Et pour comprendre cette dynamique, nous allons parler :- de l’histoire de ces 2 pratiques,- de l’impasse Ă©cologique Ă  laquelle elles nous ont menĂ©,- et de 4 scĂ©narios futurs mĂŞlant architecture et agriculture pour sortir de cette impasse.đź”· SOMMAIRE00:00:00 Introduction00:01:48 Crises créées par l’urbanisation00:10:59 Architecture et agriculture insĂ©parables00:22:21 Verrouillages agricoles et architecturaux00:34:18 Les 4 futurs selon David Holmgren00:46:36 Les 4 futurs selon SĂ©bastien Marotđź”· REFERENCESÉcrits et auteurs citĂ©s00:01:48 Prendre la clef des champs - SĂ©bastien Marot00:17:36 The Limits to Growth - D&D Meadows, J. Randers & W. Behrens00:17:56 The Entropy Law and the Economic Process - Nicholas Georgescu-Roegen00:18:10 Designing for survival - Colin Moorcraft00:35:17 Zomia ou l’art de ne pas ĂŞtre gouvernĂ© - James C. Scott00:35:47 Au commencement Ă©tait... - David Wengrow & David Graeber00:37:39 ScĂ©narios futurs - David Holmgren00:45:07 Crash on demand : Welcome to the Brown Tech future - David Holmgren00:51:22 Whole Earth Discipline - Stewart Brand00:54:00 Broadacre City, la nouvelle frontière - Frank Lloyd WrightAutres personnes citĂ©es00:16:44 Bill Mollison00:16:56 Kevin Lynch00:17:53 Howard T. Odum00:29:32 Fritz Haber & Carl Bosch00:50:43 Richard Buckminster Fuller00:54:08 Albert PopeEpisodes mentionnĂ©s00:28:35 Mathieu Calame : https://www.youtube.com/watch?v=FlyKUBtcLlU00:58:49 David Holmgren : https://www.youtube.com/watch?v=KQ_w8lwY6dw00:58:56 Carolyn Steel : https://www.youtube.com/watch?v=jQMjwO7bqtQđź”· CRÉDITS🎤 Interview : Aristide Athanassiadis🎞️ Montage: https://codexprod.fr-------------------------------------------------------------------------------------------------đź”· LIENS VERS LE PODCASTđź’Ś Newsletter: https://www.circularmetabolism.com/đź‘€ Youtube: https://youtu.be/Zz5eHhAoc4Yđź‘‚ iTunes: https://podcasts.apple.com/be/podcast/circular-metabolism-podcast/id1455115320đź‘‚ Spotify: https://open.spotify.com/show/13qH9Oj4b0yF0dBidGAdFR🙏 Tipeee: https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcast HĂ©bergĂ© par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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