

Collège de France - Sélection
Collège de France
Une sélection des enseignements et conférences du Collège de France. Retrouvez l’ensemble des podcasts du Collège de France par professeur sur notre site internet.
Episodes
Mentioned books

Oct 15, 2025 • 51min
Conférence - Neil Shubin : Nos ancêtres les poissons : Finding The History We Share With Fish
Denis DubouleChaire Évolution du développement et des génomesCollège de FranceAnnée 2025-2026Conférence - Neil Shubin : Nos ancêtres les poissons : Finding The History We Share With FishNeil Shubin est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Denis Duboule.PrésentationIl y a 380 millions d'années, nos ancêtres les poissons développaient des structures permettant la colonisation du milieu terrestre. Comment pouvons-nous, aujourd'hui, tenter de reconstituer cette transition évolutive extraordinaire afin d'essayer de comprendre comment cela a pu se passer ?This lecture will explore the deep history of our bodies, one that extends billions of years. As we uncover new fossils, understand the patterns and mechanisms that form diverse animal bodies, and compare the anatomy of organ systems of creatures alive today, we find that every structure in our bodies contains artifacts of our branch of the tree of life. Our limbs are based on the pattern of bones first seen in ancient fish as is the patterns of nerves, muscles, and organs in our circulatory, excretory, and nervous systems. The profound connections we share with the rest of life of our planet also inform biomedical studies. Analyses of fish play important roles in understanding and treating diverse human diseases.Neil ShubinUniversité de Chicago, Président élu de l'Académie nationale des sciences (NAS), États-Unis.Le Pr Neil Shubin est une figure dans le domaine de la paléontologie moderne, en particulier en ce qui concerne l'acquisition des caractères des animaux vertébrés au moment de leur transition d'un milieu aquatique vers un milieu terrestre. Une de ses découvertes majeures est celle de Tiktaalik, un fossile de la période du dévonien (un poisson sarcoptérygien) trouvé lors de fouilles qu'il effectue au Groenland et publié en 2006. Ce fossile, en effet, est une sorte de chaînon manquant entre les tétrapodes et nos ancêtres les poissons, un fossile qui eut un retentissement planétaire lors de sa publication.En plus de ses qualités de chercheur de terrain, Neil Shubin est un communicateur de science hors pair et reconnu. Ses livres (entre autres, The Inner Fish traduit en français chez Laffont : Au commencement était le poisson) lui ont valu une reconnaissance publique et médiatique rare dans ce domaine, pour laquelle il a reçu de nombreuses distinctions, couronnée par son élection récente à la présidence de la prestigieuse Académie nationale des sciences des États-Unis. Son nouveau livre Ends of the Earth vient de paraître (février 2025).

Oct 14, 2025 • 1h
Grand événement - Le futur en héritage : Biotechnologies pour la dépollution et la restauration des écosystèmes
Grand événement - À la recherche d'un Avenir Commun DurableLe futur en héritageBiotechnologies pour la dépollution et la restauration des écosystèmesCollège de FranceAnnée 2025-2026Intervenants :Claude GrisonDirectrice de recherche, CNRS, directrice du Laboratoire de chimie bioinspirée et innovations écologiques, professeure invitée du Collège de FranceRésuméDepuis le début de l'ère industrielle, les activités humaines ont particulièrement dégradé les écosystèmes : pollution des sols par les métaux lourds et par des plastiques, contamination des eaux par les substances chimiques, destruction des habitats naturels… Compte tenu de l'étendue de ces dommages, les méthodes de décontamination courantes – excavation et élimination, incinération, traitements chimiques – se révèlent insuffisantes. Souvent coûteuses, énergivores et parfois elles-mêmes polluantes, ces techniques détruisent en plus la structure vivante des sols qu'elles prétendent assainir. Dans ce contexte, les biotechnologies apparaissent comme un meilleur outil pour restaurer les milieux dégradés.Comment le vivant peut-il devenir un vecteur de réparation des milieux naturels ? De quelle manière les microorganismes, les plantes ou les champignons peuvent-ils extraire les polluants des sols et des eaux ? Les biotechnologies représentent-elles une solution miracle ou comportent-elles également des risques et des limites qu'il convient d'anticiper ?La phytoremédiation, qui utilise des plantes pour absorber et dégrader les polluants, connaît un développement important. Certaines espèces hyperaccumulatrices peuvent extraire des métaux lourds tandis que d'autres dégradent les hydrocarbures. Les champignons mycorhiziens, par leurs réseaux symbiotiques avec les plantes, participent à la restauration des sols. Les bactéries et microalgues offrent des capacités de biodégradation pour dépolluer les eaux contaminées. La chimie verte propose désormais de valoriser la biomasse issue de ces processus de dépollution en transformant les déchets en ressources.La table ronde accueillera notamment Claude Grison, titulaire de la chaire Avenir Commun Durable pour l'année 2025-2026.L'initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes la Fondation Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes FORVIA et Saint-Gobain.

Oct 10, 2025 • 38min
Conférence - Daniel Lieberman : Comment nous avons évolué pour manger presque tout, mais certains régimes sont meilleurs que d'autres
Jean-Jacques HublinPaléantropologieCollège de FranceAnnée 2023-2024Comment nous avons évolué pour mourir en bonne santéConférence - Daniel Lieberman : Comment nous avons évolué pour manger presque tout, mais certains régimes sont meilleurs que d'autresDaniel LiebermanUniversité Harvard, département de biologie évolutive humaineDaniel Lieberman est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Jacques Hublin.PrésentationAujourd'hui, en France et dans d'autres pays à revenu élevé, les gens vivent plus longtemps que jamais, mais nous souffrons également d'un fardeau croissant de maladies chroniques comme le diabète de type 2, les cancers, et les maladies cardiaques, qui étaient autrefois beaucoup moins courantes. La science médicale se concentre principalement sur le développement de nouveaux et meilleurs moyens de traiter ces maladies. Mais nous devrions également faire davantage pour les prévenir en premier lieu, en prolongeant ainsi non seulement la durée de vie, mais aussi le nombre d'années pendant lesquelles on vit en bonne santé. Cette série de conférences explorera le nouveau domaine de la médecine évolutionniste pour examiner comment la théorie et les données évolutionnistes peuvent être utilisées en conjonction avec la science médicale pour prévenir les maladies et, dans certains cas, les traiter également. Il y aura quatre conférences.RésuméLa deuxième conférence portera sur l'évolution de l'alimentation humaine. Qu'avons-nous évolué pour manger et ne pas manger, et pourquoi les humains sont-ils devenus l'espèce la plus omnivore de la planète ? Quel rôle a joué la transformation des aliments dans l'évolution de l'alimentation humaine ? Pourquoi le régime paléolithique est-il erroné ? Comment les révolutions agricole et industrielle ont-elles changé l'alimentation humaine, pour le meilleur et pour le pire ? Et, surtout, pourquoi certains régimes sont-ils meilleurs que d'autres pour prévenir la prise de poids, perdre du poids, et rester en bonne santé ?

Oct 9, 2025 • 1h 11min
Grand événement - Le futur en héritage : Adaptation des écosystèmes face aux nouvelles conditions climatiques
Grand événement - À la recherche d'un Avenir Commun DurableLe futur en héritageAdaptation des écosystèmes face aux nouvelles conditions climatiquesCollège de FranceAnnée 2025-2026Intervenants :Jean-Marie TarasconProfesseur du Collège de FranceNathalie MachonCentre d'écologie et des sciences de la conservation (CESCO)Robin GoffauxFondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)Les écosystèmes sont soumis à de multiples pressions anthropiques : le changement d'usage des sols, le changement climatique, la pollution, la surexploitation des ressources et l'envahissement des espèces exotiques. Dans ce contexte, l'adaptation constitue un enjeu central pour les milieux et les espèces qui y vivent.Comment la résilience des espèces leur permet-elle de s'adapter aux changements globaux ? Est-ce suffisant face à la rapidité à laquelle les milieux évoluent ? De quelle manière les êtres humains peuvent-ils contribuer à cette résilience ? Peuvent-ils agir d'une façon juste et éthique ?Devant l'urgence climatique, la surprenante capacité d'adaptation des écosystèmes peut susciter une forme d'espoir. Toutefois, elle ne saurait être suffisante à elle seule, et doit au contraire encourager les sociétés à agir. La nature ne détient pas seule toutes les solutions.Les personnalités invitées sont Nathalie Machon, spécialiste de biodiversité urbaine au Centre d'écologie et des sciences de la conservation (CESCO), et Robin Goffaux, expert biodiversité et agriculture à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).Jean-Marie Tarascon, professeur du Collège de France, ouvrira les échanges de cette troisième session.----- Dans le cadre de son engagement en faveur d'un avenir commun durable, le Collège de France propose un cycle de tables rondes réunissant des personnalités issues du monde académique, économique, associatif ou institutionnel, et des étudiants issus de l'enseignement supérieur.Conçu comme un espace de dialogue structuré, ce cycle vise à permettre aux jeunes générations de questionner, comprendre et débattre des grands enjeux liés au changement climatique. Il s'inscrit dans une démarche de transmission des savoirs, mais aussi d'écoute active et de co-construction. Le Collège de France y joue un rôle de garant et de facilitateur, veillant à la qualité scientifique des échanges sans en orienter le contenu.Chaque rencontre repose sur un principe fort : offrir aux étudiants d'Alma Mater, journal interuniversitaire, pluridisciplinaire et apartisan, une large autonomie dans la préparation et l'animation des échanges. Cette approche reconnaît leur légitimité à s'emparer des sujets qui concernent directement leur avenir, et valorise leur capacité à porter un regard exigeant, critique et engagé sur les transitions en cours.Parce que les bouleversements climatiques appellent une réponse collective, intergénérationnelle et éclairée, Avenir Commun Durable ambitionne de créer les conditions d'un dialogue sincère, rigoureux et porteur de sens.Sous le patronage des Prs Marc Fontecave, Dario Mantovani et Jean-Marie Tarascon.L'initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes la Fondation Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes FORVIA et Saint-Gobain.

Oct 8, 2025 • 46min
Conférence - Takeo Hoshi : Demographic Challenges
Philippe AghionCollège de FranceÉconomie des institutions, de l'innovation et de la croissanceAnnée 2025-2026Japanese Economy : Demographic ChallengesTakeo Hoshi est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Philippe Aghion.Takeo Hoshi : Professeur d'économie et directeur du Tokyo College, université de TokyoRésuméOne of the most pressing issues facing the Japanese economy in recent decades is the set of profound demographic changes. Japan has been experiencing simultaneous shifts: an overall decline in population, a rapid acceleration of population aging, low fertility rates, and a marked decline in the scale of internal migration. Each of these factors interacts with the economy in complex ways. In this lecture, I argue that although demographic change is often cited as the main culprit behind Japan's long stagnation, its direct impact on economic growth has been smaller than that of the slowdown in productivity growth. The exception, however, lies in the decline of internal migration, which has had a more immediate effect on labor market fluidity and regional dynamism.Japan's population peaked around 2008 at approximately 128 million people. Since then, the number has steadily declined, falling below 125 million by the early 2020s, and projections suggest that by the middle of this century it may shrink to near 100 million or even lower. Population decline naturally raises concerns about the shrinking of domestic markets, reduced tax revenues, and the sustainability of public services. However, from a macroeconomic perspective, population size alone does not necessarily reduce per capita income growth. Countries with smaller populations than Japan—such as Switzerland or the Scandinavian nations—have achieved high levels of prosperity. What matters more is the ability of an economy to generate productivity growth and adapt its institutions to demographic realities.Closely tied to the overall decline is the remarkable speed of population aging. Japan is already the world's oldest society, with more than 28 percent of its population aged 65 and older. This share is projected to reach one-third within the next decade. Aging raises fiscal and social challenges: increased expenditures on pensions, health care, and long-term care, coupled with a shrinking working population that supports these systems. Economists debate whether aging itself is a drag on productivity growth. Some argue that an older workforce may be less innovative or less mobile; others note that older workers often bring experience and stability. What is more certain is that aging imposes heavy redistributional pressures. Given the current social security systems in advanced countries, it requires governments to tax, borrow, or cut spending elsewhere in order to finance the growing needs to support the elderly.A key driver of both population decline and aging is Japan's low fertility rate. For more than four decades, Japan's total fertility rate has hovered well below the replacement level of a little bit above 2. In recent years, it has dropped to around 1.3 or even lower. Policymakers often frame low fertility as the cause of economic stagnation, but the causality may run in the opposite direction. Economic uncertainty, sluggish wage growth, long working hours, and high costs of childrearing have made family formation more difficult for younger generations. In particular, the severe constraints on women—who face strong pressures to choose between family and career—contribute to delayed marriage and fewer births. The underdevelopment of childcare infrastructure, persistent gender wage gaps, and rigid corporate practices all reinforce this trend. Thus, low fertility should be understood not just as a demographic phenomenon, but as a reflection of deep structural and social issues within Japanese society.Among the demographic shifts, the decline in internal migration deserves special emphasis. Historically, Japan's postwar growth was supported by the large-scale movement of workers not only from rural areas to urban centers but also in the other direction. This internal migration allowed human capitals to flow toward their best uses, thereby sustaining economic growth dynamics. However, in recent decades, this movement has slowed markedly. Fewer people are relocating, and regional labor mobility has declined. The reduced reallocation of labor across regions and sectors has diminished Japan's overall economic dynamism. In this sense, the decline in internal migration has had a more direct impact on productivity growth than population decline or aging alone.It is worth stressing that demographic change, while dramatic, does not fully explain Japan's prolonged stagnation. What was more important for Japan was the sharp decline in productivity growth beginning in the 1990s. In fact, if productivity growth were stronger, Japan could offset many of the burdens of aging and population decline. Conversely, even if fertility rates were to recover somewhat, without productivity growth the economy would still struggle to generate prosperity. Aging may have discouraged innovation and led to slower productivity growth, but a more important cause for the productivity growth decline was the lack of creative destruction.Nonetheless, the demographic challenges cannot be dismissed. They exert continuous pressure on the social fabric, highlight the limitations of current gender and labor policies, and constrain fiscal choices. The low fertility rate, in particular, reflects the frustrations of a generation that finds it difficult to reconcile work and family life. Addressing demographic challenges therefore requires more than pronatalist policies; it demands comprehensive reforms in labor practices, childcare support, gender equality, and regional revitalization.In sum, Japan's demographic changes are real and significant, but their economic meaning is often misunderstood. Population decline and aging are frequently portrayed as insurmountable obstacles to growth, when in fact the more fundamental challenge lies in productivity growth. The one demographic factor that does have a direct bearing on productivity—declining internal migration—deserves much more attention. Understanding this distinction allows us to focus policy debates where they matter most: on fostering innovation, mobility, and inclusivity, rather than simply lamenting demographic destiny.

Oct 3, 2025 • 51min
Conférence - Daniel Lieberman : Introduction à la médecine évolutionniste
Jean-Jacques HublinPaléantropologieCollège de FranceAnnée 2023-2024Comment nous avons évolué pour mourir en bonne santéConférence - Daniel Lieberman : Introduction à la médecine évolutionnisteDaniel LiebermanUniversité Harvard, département de biologie évolutive humaineDaniel Lieberman est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Jacques Hublin.PrésentationAujourd'hui, en France et dans d'autres pays à revenu élevé, les gens vivent plus longtemps que jamais, mais nous souffrons également d'un fardeau croissant de maladies chroniques comme le diabète de type 2, les cancers, et les maladies cardiaques, qui étaient autrefois beaucoup moins courantes. La science médicale se concentre principalement sur le développement de nouveaux et meilleurs moyens de traiter ces maladies. Mais nous devrions également faire davantage pour les prévenir en premier lieu, en prolongeant ainsi non seulement la durée de vie, mais aussi le nombre d'années pendant lesquelles on vit en bonne santé. Cette série de conférences explorera le nouveau domaine de la médecine évolutionniste pour examiner comment la théorie et les données évolutionnistes peuvent être utilisées en conjonction avec la science médicale pour prévenir les maladies et, dans certains cas, les traiter également. Il y aura quatre conférences.RésuméLa première conférence examinera l'état de santé aujourd'hui par rapport au passé, présentera les concepts fondamentaux du domaine de la médecine évolutionniste, et fournira quelques exemples de la manière dont la médecine évolutionniste peut aider à améliorer la santé des gens.

Oct 2, 2025 • 55min
Conférence - Takeo Hoshi : Rapid Growth and Long Stagnation
Philippe AghionCollège de FranceÉconomie des institutions, de l'innovation et de la croissanceAnnée 2025-2026Conférence - Takeo Hoshi : Rapid Growth and Long StagnationTakeo Hoshi est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Philippe Aghion.Takeo Hoshi : Professeur d'économie et directeur du Tokyo College, université de TokyoRésuméJapan's postwar economic growth is often described as a miracle, and for good reason. Having suffered immense destruction during the Second World War—with roughly one quarter of its national wealth and production facilities lost—the country emerged from devastation and rebuilt rapidly. Early stabilization policies, such as the Dodge Plan, helped curb postwar hyperinflation, and the outbreak of the Korean War in 1950 brought a surge of demand for Japanese goods. This laid the foundation for what became known as the rapid economic growth period.Between 1950 and 1973, Japan's real GNP expanded at an average annual rate exceeding 9 percent. Growth accounting exercises show that capital accumulation was important: Japan invested heavily in physical capital, supported by high savings rates. Labor force increase also contributed, but the most significant factor was the acceleration of productivity growth. Total factor productivity accounted for more than half of Japan's overall growth in this era, highlighting the role of technological catch-up and improvements in efficiency.The catch-up process followed the logic of diminishing marginal productivity: starting from a low capital base, the returns to investment were very high. Japan imported advanced technologies from abroad, adapted them, and combined them with its own strong base of human capital. Educational achievements of Japanese workers were already high even compared with economically advanced countries such as the U.S., so the workforce could absorb and utilize new methods quickly. In the language of growth theory, Japan had both the stock of human capital and the institutional framework for rapid technological adoption.The first major break in this rapid expansion came with the oil shocks of the 1970s. The quadrupling of oil prices in 1973 caused inflation and forced Japanese industries to restructure. Although Japan adapted relatively well by shifting to more energy-efficient production, the overall growth rate slowed. From 1973 to 1987, Japan's average annual growth was closer to 4 percent—still impressive by international standards, but less than half of what it had been during the rapid economic growth period.Several explanations for this slowdown have been proposed. An obvious one is the end of catch-up phase of economic growth: as Japan approached the technological frontier, it could no longer rely on simply importing and adapting foreign technologies. Productivity growth naturally decelerated as the scope for catch-up diminished. Yet even in this period, Japan was far from stagnating. The economy continued to expand, industries remained competitive internationally, and living standards continued to improve. However, the seeds of later problems were beginning to take root—particularly in the financial sector and in the structural rigidity of industries that resisted creative destruction.The expansion from 1986 to 1991, sometimes referred to as the "bubble economy," was one of the longest postwar upswings. Asset prices surged dramatically: the Nikkei 225 stock index tripled between 1985 and 1989, while urban land prices rose to unprecedented levels. This boom was fueled by a combination of loose monetary policy, speculative expectations, and financial liberalization that outpaced regulatory adaptation.Many observers at the time believed that Japan had entered a new growth stage. But in retrospect, it is clear that asset values far exceeded fundamentals. It was indeed a "bubble economy." Speculative bubbles always end up collapsing. The Japanese bubble was not an exception. Japanese asset prices experienced severe declines in the early 1990s. The Nikkei 225 fell from nearly 39,000 at the end of 1989 to below 15,000 by the mid-1990s, and land prices also declined sharply. The collapse of the bubble had serious consequences on the real side of the economy: households cut back their consumption, corporations stopped borrowing money and investing in productive capitals, and banks found themselves burdened with non-performing loans.What followed has been described as Japan's "lost decade"—and in fact, many now speak of "lost decades," as stagnation persisted well into the 2010s. Real GDP growth slowed to barely above 1 percent annually, far below the OECD average. Deflation set in, suggesting there was a serious demand shortage.The core of the problem, however, was not simply weak demand. Japan experienced problems on the supply side. Productivity growth fell dramatically. Decompositions of total factor productivity (TFP) show that the reallocation effect—the contribution from shifting resources from low-productivity to high-productivity firms—declined significantly. Even more troubling, the exit effect turned negative: high-productivity firms exited the market while low-productivity firms remained. The negative exit effect is closely related to the zombie problem. Banks, saddled with bad loans, kept extending credit to insolvent or unproductive firms in order to avoid recognizing losses on their balance sheets. These "zombie" firms absorbed resources but did not contribute meaningfully to productivity growth. More importantly their survival reduced profitability of otherwise healthy firms and discouraged entry by new productive firms. In other words, zombies slowed the process of creative destruction, which is essential for productivity growth in a mature economy. The result was a long stagnation in which capital and labor were trapped in inefficient uses.Demographics also played a role in reducing the supply capacity. Japan's labor force was no longer expanding as rapidly, and the aging population began to constrain growth.One debate during the 1990s was whether Japan's stagnation was primarily a demand-side problem (a persistent demand shortage) or a supply-side problem (lack of productivity growth). If only a prolonged demand shortage was the problem, it should have produced a deflationary spiral, but Japan instead experienced persistent but mild deflation. This suggests that both demand and supply constraints were at work. Expansionary monetary and fiscal policies occasionally provided stimulus, but without addressing the structural problems, their effects were limited.In the 2010s, Abenomics attempted both demand stimulus and structural reforms. The first two "arrows"—monetary easing and fiscal expansion—succeeded in eliminating the demand shortage and ending deflation. But the third arrow, structural reform, was more difficult to implement. Measures such as corporate governance reform, labor market reform, and policies to increase female labor participation had some impact, but the deeper challenge of fostering productivity through creative destruction remained.Japan's experience thus underscores a central lesson: demographics and demand matter, but productivity growth is decisive. Without mechanisms that promote restructuring and reallocation, mature economies stagnate. For Japan, the unwillingness to allow inefficient firms to exit severely depressed creative destruction. It was a key reason for the lost decades.

Sep 22, 2025 • 43min
Conférence - Stephen Quake : Medical Innovations from the Genome Revolution: Liquid Biopsies
Edith HeardCollège de FranceEpigénétique et mémoire cellulaireAnnée 2024-2025Conférence - Stephen Quake : Medical Innovations from the Genome Revolution: Liquid BiopsiesStephen QuakeHead of Science at the Chan Zuckerberg Initiative and Lee Otterson Professor at Stanford UniversityStephen Quake est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition de la Pr Edith Heard.RésuméOne of the most important medical innovations to arise from the genome revolution is the development of liquid biopsies: simple blood tests which replace the need for invasive sampling in fields as diverse as pregnancy, transplant medicine, infectious disease, and cancer. Virtually all of these liquid biopsies are based on a physiological phenomenon discovered in Strasbourg in 1948: circulating cell free nucleic acids. Despite more than a half century of research, this phenomenon did not have a clinical use until it was paired with high throughput sequencing and knowledge of the human genome sequence. I will describe how our lab developed a variety of diagnostic tests which have replaced invasive biopsies and are now used by millions of patients each year.Stephen QuakeStephen Quake is Head of Science at the Chan Zuckerberg Initiative, where he oversees CZI's science grant programs, technology development, and the CZ Biohub Network. He has received numerous awards for his contributions to science and is one of only two dozen scientists elected to all three National Academies. Steve also holds a faculty position at Stanford University, where he is the Lee Otterson Professor of Bioengineering and Applied Physics. Previously he was the founding co-president of the Chan Zuckerberg Biohub (2016-2022), investigator of the Howard Hughes Medical Institute (2006-2016), and professor at the California Institute of Technology (1996-2005).

Sep 18, 2025 • 1h 21min
Grand événement - Le futur en héritage : Récits de science-fiction et futurs climatiques
Grand événement - À la recherche d'un Avenir Commun DurableLe futur en héritageRécits de science-fiction et futurs climatiquesCollège de FranceAnnée 2025-2026Intervenants :Dario MantovaniProfesseur du Collège de FranceSimon BréanProfesseur en littérature française contemporaine, Université Sorbonne NouvelleIrène LangletProfesseure de littérature contemporaine (française et comparée), Université Gustave EiffelLes prémices des récits de science-fiction (SF) remontent au IIe siècle, avec la parution de L'Histoire véritable de Lucien de Samosate. Récit satirique, le livre relate, déjà, un voyage vers la Lune. Néanmoins, le terme de SF n'est apparu qu'en 1851 dans un essai de William Wilson : A Little Earnest Book Upon A Great Old Subject.La simple évocation de ce genre évoque l'espace, les robots, mais aussi des civilisations plus avancées, plusieurs décennies ou plusieurs siècles dans le futur.Mais comment ces idées, tout droit sorties de l'imagination d'écrivaines et écrivains, peuvent-elles nous aider à mieux appréhender notre présent, notre avenir et ses défis ? Ses sous-genres utopiques et dystopiques permettraient-ils d'anticiper et de résoudre des problématiques avant même leur apparition ? L'armée, de son côté, s'appuie déjà sur la SF depuis plusieurs années pour prévoir l'évolution des conflits et l'émergence de nouvelles typologies de menaces. Ne serait-il pas possible de faire de même pour la lutte contre le dérèglement climatique ?L'écoanxiété, notamment au sein des jeunes générations, devient de plus en plus présente tandis que les bilans des scientifiques se révèlent de plus en plus pessimistes. À mesure que le temps passe, comment transposer les idées à la réalité ? De quelle manière un mouvement tel que le solarpunk, plus utopiste et cherchant à imaginer une société meilleure, peut-il encourager le changement ? Comment peut-on être optimiste face au pessimisme ambiant et esquisser une postérité prometteuse ?Les personnalités invitées sont Simon Bréan, professeur en littérature française contemporaine à l'Université Sorbonne Nouvelle, et Irène Langlet, professeure de littérature contemporaine (française et comparée) à l'université Gustave Eiffel.Le Pr Dario Mantovani, chaire Droit, culture et société de la Rome antique, ouvrira les échanges de cette troisième session.----- Dans le cadre de son engagement en faveur d'un avenir commun durable, le Collège de France propose un cycle de tables rondes réunissant des personnalités issues du monde académique, économique, associatif ou institutionnel, et des étudiants issus de l'enseignement supérieur.Conçu comme un espace de dialogue structuré, ce cycle vise à permettre aux jeunes générations de questionner, comprendre et débattre des grands enjeux liés au changement climatique. Il s'inscrit dans une démarche de transmission des savoirs, mais aussi d'écoute active et de co-construction. Le Collège de France y joue un rôle de garant et de facilitateur, veillant à la qualité scientifique des échanges sans en orienter le contenu.Chaque rencontre repose sur un principe fort : offrir aux étudiants d'Alma Mater, journal interuniversitaire, pluridisciplinaire et apartisan, une large autonomie dans la préparation et l'animation des échanges. Cette approche reconnaît leur légitimité à s'emparer des sujets qui concernent directement leur avenir, et valorise leur capacité à porter un regard exigeant, critique et engagé sur les transitions en cours.Parce que les bouleversements climatiques appellent une réponse collective, intergénérationnelle et éclairée, Avenir Commun Durable ambitionne de créer les conditions d'un dialogue sincère, rigoureux et porteur de sens.Sous le patronage des Prs Marc Fontecave, Dario Mantovani et Jean-Marie Tarascon.L'initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes la Fondation Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes FORVIA et Saint-Gobain.

Sep 11, 2025 • 1h 15min
Grand événement - Le futur en héritage : La cité-jardin revisitée : urbanisme durable au XXIe siècle
Grand événement - À la recherche d'un Avenir Commun DurableLe futur en héritageGrand événement - Le futur en héritage : La cité-jardin revisitée : urbanisme durable au XXIe siècleCollège de FranceAnnée 2025-2026Intervenants :Jean-Baptiste MinnaertProfesseur d'histoire de l'art contemporain, Université Paris-Sorbonne. Membre de du Centre ChastelNoëmie Maurin-Gaisneanimatrice-coordinatrice de l'Association régionale des cités-jardins d'Ile-de-FranceBenjamin CampechChef de projet Avenir Commun DurableLes cités-jardins sont nées d'une volonté à la fois politique et sociale de sortir les ouvriers anglais du système capitaliste qui les amassait dans des lieux de résidence souvent insalubres. En pleine révolution industrielle, l'urbaniste Ebenezer Howard publie To-morrow: a peaceful path to real reform (1898), ouvrage dans lequel il théorise la cité-jardin comme une ville avec peu d'habitations, où le foncier est géré par la municipalité, l'entrepreneuriat est soumis au vote des habitants, et qui subvient à ses propres besoins grâce à une agriculture qui lui est propre et des infrastructures publiques qui favorisent le loisir et la culture.Entre les enjeux écologiques de préservation de la biodiversité et de création d'un mode de vie plus durable, et les enjeux sociaux d'amélioration de la qualité de vie et de création d'une communauté, la cité-jardin s'impose dans l'Europe du début du XXe siècle. Elle se veut une utopie salvatrice, innovatrice, et l'idéal d'une vie meilleure, voire d'un « paradis terrestre » (Georges Riser, « Les cités-jardins », 1909). Plusieurs années après l'apparition des premières cités-jardins, leur légitimité a commencé par faire débat, notamment par leur isolement spatial qui peut s'apparenter à un huis clos idéologique, ou encore par la remise en question de la durabilité écologique de ces modèles. La table ronde « La cité-jardin revisitée : urbanisme durable au XXIe siècle », animée par des étudiants journalistes, propose de comprendre la cité-jardin, de la questionner et de débattre du phénomène d'un point de vue historique, mais aussi à travers un prisme actuel, qui croisera les questionnements politiques, sociologiques et éthiques de cet urbanisme durable, grâce à l'expertise de multiples invités.----- Dans le cadre de son engagement en faveur d'un avenir commun durable, le Collège de France propose un cycle de tables rondes réunissant des personnalités issues du monde académique, économique, associatif ou institutionnel, et des étudiants issus de l'enseignement supérieur.Conçu comme un espace de dialogue structuré, ce cycle vise à permettre aux jeunes générations de questionner, comprendre et débattre des grands enjeux liés au changement climatique. Il s'inscrit dans une démarche de transmission des savoirs, mais aussi d'écoute active et de co-construction. Le Collège de France y joue un rôle de garant et de facilitateur, veillant à la qualité scientifique des échanges sans en orienter le contenu.Chaque rencontre repose sur un principe fort : offrir aux étudiants d'Alma Mater, journal interuniversitaire, pluridisciplinaire et apartisan, une large autonomie dans la préparation et l'animation des échanges. Cette approche reconnaît leur légitimité à s'emparer des sujets qui concernent directement leur avenir, et valorise leur capacité à porter un regard exigeant, critique et engagé sur les transitions en cours.Parce que les bouleversements climatiques appellent une réponse collective, intergénérationnelle et éclairée, Avenir Commun Durable ambitionne de créer les conditions d'un dialogue sincère, rigoureux et porteur de sens.Sous le patronage des Prs Marc Fontecave, Dario Mantovani et Jean-Marie Tarascon.L'initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes la Fondation Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes FORVIA et Saint-Gobain.


