
 Le goût de M
 Le goût de M #163 Rebecca Marder, actrice : « C’était inouï d’entrer à la Comédie-Française à 20 ans, après seulement un an d’école »
C’est l’un des nouveaux visages du théâtre et du cinéma français. Ancienne prodige de la Comédie-Française, qu’elle intègre en 2015 à 20 ans, elle ne tarde pas à être courtisée par le cinéma, qui raffole de son ardeur, de son magnétisme et de son énergie. Elle est Simone Veil jeune, pour Olivier Dahan, Irène, la jeune actrice éprise d’absolu d’Une jeune fille qui va bien, de Sandrine Kiberlain, ou encore l’avocate combative de Mon crime, pour François Ozon. Un réalisateur qu’elle retrouve pour L’Etranger, qui vient de sortir en salles. Dans cette adaptation du chef-d’œuvre d’Albert Camus, Rebecca Marder interprète Marie Cardona – un des seuls rôles féminins du film –, la fiancée de Meursault , qui est jugé et condamné pour le meurtre d’un Arabe.
Rebecca Marder, 30 ans, nous reçoit dans un immeuble haussmannien, un deux-pièces du 11e arrondissement, une « zone de transit », dit-elle, puisqu’elle s’apprête à déménager. Comme ses livres ne sont pas encore tous encartonnés, sa bibliothèque témoigne de ses goûts : Fou de Vincent, d’Hervé Guibert, La Cloche de détresse, de Sylvia Plath… « J’aime les livres. Même quand je pars en voyage, j’en emporte beaucoup trop », s’amuse-t-elle.
Dans cet épisode du « Goût de M », elle revient longuement sur ses aspirations à monter sur scène, depuis qu’elle a joué au cinéma pour la première fois à l’âge de 5 ans dans Ceci est mon corps, de Rodolphe Marconi, au côté de Louis Garrel. Mais aussi depuis que sa mère, journaliste, l’emmenait voir des pièces dans des théâtres de banlieue, au-delà du 13ᵉ arrondissement où elles habitaient. Elle accompagnait également son père au cinéma aussi bien pour voir un Indiana Jones que des longs-métrages « pas du tout appropriés » comme La Femme des sables (1964), de Hiroshi Teshigahara. « Un film traumatisant », en rit-elle aujourd’hui.
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Cet épisode a été publié le 31 octobre 2025.
Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Marjorie Murphy, avec Anaïs Reinhardt au son et à la réalisation.
Musique : Gotan Project
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