

La barbarie n'est jamais finie - Louisa Yousfi
« Je baiserai la France jusqu’à ce qu’elle-même. » On trouve cette citation du duo de rap Tandem au cœur du chapitre que Louisa Youfi consacre à Booba dans Rester barbare, son premier livre. Un livre qui commence par un portrait de Kateb Yacine, dans lequel on pourrait vouloir lire une sorte d’autoportrait. Et puis, en fait, peu importe les autoportraits. Ceci dit, en revanche, le passage qui, parlant du rap, saisit au plus près en même la nature de ce livre – peut-être sans faire exprès mais, là encore, peu importe – est celui qui déclare l’impossibilité de rendre compte de la puissance du rap, puissance de création et de démolition, qui n’existe qu’en acte, en flow, et qui laisse son auditeur pantois, finalement comme ce livre. En voulant résumé ou chroniquer celui-ci, on se retrouve face à cette impossibilité. À ne pas pouvoir l’évoquer sans le réduire. Nous ne ne saurions trop inviter nos spectateurs à lire ces quelque cent pages. Plutôt que de le résumer, on a essayé de composer une sorte de playlist de textes et de sons à partir de laquelle on aurait pu comprendre ce que signifie cette position esthético-éthique : celle du barbare. On y est d’autant mieux parvenu qu’on n’a pas réussi. Bienvenue en Barbarie.
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