Laurent Holzer, pédopsychiatre et directeur du secteur de psychiatrie pour enfants, aborde la phobie scolaire à travers le récit poignant de Bibou, un adolescent qui lutte contre l'anxiété et le refus scolaire. Il discute des douleurs somatiques liées à cette condition et des différentes causes du refus d'aller à l'école. Holzer souligne l'importance des amitiés et du soutien des enseignants pour aider les jeunes à surmonter leurs peurs, tout en évoquant les défis de la socialisation à l'adolescence et les solutions psychologiques à envisager.
La phobie scolaire, actuellement appelée refus scolaire anxieux, affecte particulièrement les enfants autour de 12 ans et engendre des symptômes physiques tels que des maux de ventre et de tête liés à l'anxiété.
Les soutiens interpersonnels, comme les relations avec des amis et des enseignants compréhensifs, sont essentiels pour aider les jeunes à surmonter leur anxiété et à réintégrer l'école.
Deep dives
La phobie scolaire et son impact
La phobie scolaire, récemment renommée refus scolaire anxieux, touche de nombreux enfants et adolescents, rendant la fréquentation scolaire difficile, voire impossible. Ce phénomène est souvent observé autour de l'âge de 12 ans, une période où les relations sociales deviennent plus complexes et le passage à un environnement scolaire plus grand entraîne un stress accru. Des symptômes physiques comme des maux de ventre et des maux de tête, souvent liés à l'anxiété, sont des manifestations réelles que les enfants comme Bibou ressentent, rendant la situation encore plus difficile. La prise de conscience que ces douleurs ne sont pas simulées, mais plutôt une réponse à l'anxiété, est essentielle pour comprendre l'expérience des jeunes touchés par ce trouble.
Les renforçateurs positifs et négatifs
Bibou illustre bien la notion de renforçateurs positifs et négatifs dans son histoire. Les jeux vidéo, qui auraient pu être perçus comme une addiction, sont en réalité des sources de plaisir qui l'aident à échapper à son anxiété liée à l'école, augmentant ainsi la probabilité de rester à la maison plutôt que d'affronter l'environnement scolaire stressant. En revanche, la peur d'aller à l'école agit comme un renforçateur négatif, car l'évitement de cette peur conduit à un cycle où l'anxiété persiste et s'intensifie. Cette dynamique complexe souligne l'importance de comprendre les comportements des jeunes pour mieux les accompagner.
L'importance des interventions adaptées
L'intervention rapide est cruciale pour aider les enfants et adolescents comme Bibou à surmonter leur refus scolaire. Diverses actions peuvent être mises en place, allant de consultations ambulatoires à des programmes d'hôpital de jour, qui permettent de réintégrer progressivement les jeunes dans le cadre scolaire. L’importance d’un suivi psychologique et l’exploration d’approches adaptées aux besoins de l’enfant, comme des techniques de respiration pour gérer l'anxiété, montrent qu'une attention spécifique peut mener à des résultats positifs. Ce processus d'habituation et d'exposition progressive aux situations anxiogènes est essentiel pour réduire la peur et permettre le retour à l'école.
Les relations humaines comme levier de changement
Les relations interpersonnelles jouent un rôle clé dans le parcours de rétablissement de Bibou, notamment grâce à des connections significatives établies avec des proches et des enseignants compréhensifs. La rencontre avec une copine, qui partageait des intérêts similaires, a permis à Bibou de sentir qu'il n'était pas jugé et de renouer avec son besoin de socialisation, contribuant ainsi à sa confiance en soi. Par ailleurs, le soutien d'un enseignant bienveillant, qui a utilisé des méthodes pour le challenger sans jugement, a renforcé sa capacité à gérer son anxiété. Cette dynamique souligne l'importance de l'empathie et de la compréhension dans le processus de guérison des troubles anxieux.
A l’âge de 12 ans, Bibou* ne vit pas bien son entrée au secondaire, et après quelques mois, il souffre de douleurs et arrête d’aller à l’école. Il s’agit d’un refus scolaire, une dénomination qui recouvre des réalités différentes, comme l’explique le pédopsychiatre Laurent Holzer.
*Prénom d’emprunt.
Journaliste : Adrien Zerbini
Réalisation : Sandro Lisci
Production : Grégoire Molle
Attachée de production : Julie Racine
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