

Bertrand Belin : l'oiseau fait son nid (1/3)
Dans cet épisode 1 aux origines de Belin, le crooner breton revient sur le « tissage sauvage des fils de son destin », son enfance atlantique dans une baie au parfum de varech parcourue à BMX, sa lignée de pêcheurs, ses disques de Thiéfaine ou son jeu de guitare qui, à 15 ans, déchaînait les passions dans les rades de Quiberon avec un groupe nommé Les Démons. Le sel de son « hypernuit ».
Mais comment l’écriture est-elle venue aux yeux et à la bouche de ce transfuge de classe alors que l’appartement familial ne comptait pour tout livre qu’une série d’encyclopédies ? Qu’a-t-il de commun avec le héros du roman « Martin Eden » de Jack London ? Comment ce titulaire d’un BEP-CAP électricien est-il passé d’un quotidien de musicien de studio – pour Bénabar ou Régine – à sa place convoitée de fils fantasmé de Bashung et de Brigitte Fontaine, chouchou de la critique, auquel il ne manque aujourd’hui qu’un succès populaire ? Pour le savoir, prenons le temps, Bertrand.
L’auteur du mois : Bertrand Belin
Né en 1970 à Auray, Bertrand Belin est musicien, écrivain et acteur, toujours à la recherche « du mot juste, du beau geste ». Depuis vingt ans, du premier album remarqué qui porte son nom (2005) à « Tambour Vision » (2022), sans oublier « Hypernuit » (grand prix de l’académie Charles-Cros en 2010), ce drôle d’oiseau du Morbihan, au timbre grave et envoûtant, « survole nos villes et nos campagnes » avec, sous son aile, de mystérieuses ritournelles. « Que dit-on en chantant que l'on ne saurait dire en parlant simplement ? Pourquoi chanter une chose ? », se demandait-il en 2012 dans son premier livre, un court essai intitulé « Sorties de route ». Bertrand Belin est également l’auteur d’une poignée de brefs romans intrigants aux éditions POL. Il vit à Paris et publiera en octobre 2025 son huitième album solo, « Watt », annoncé comme « tendre, grave et gracieux, avec des divertissements ».