Qu’est-ce que le jaïnisme ? Une tradition, une religion, une philosophie, née en Inde il y a plus de 2 500 ans, qui ne reconnait pas de Dieu créateur et dont le modèle est la parfaite conscience humaine, l’incarnation de l’ascétisme. Les maîtres-sources de l’enseignement sont les Jina, dont les adeptes sont les jaïns.
Leur modèle : la non-violence et le respect de tout être vivant.
Cette religion est née aux VIe – Ve siècle A.-C. en réaction aux pratiques sacrificielles et au suprématisme des brahmanes (un système religieux très élitiste lié aux textes védiques qui ont influencé l’hindouisme). Le jaïnisme invite par des exercices d’introspection à se libérer du karma qui alourdit l’âme et des cycles infernaux des renaissances, pour arriver à la Délivrance. Ses textes, contrairement aux Veda qui sont en sanskrit, réservés à une élite, sont rédigés en prakrit, une langue plus accessible.
Les maîtres absolus, les Jina, sont des êtres omniscients. Le 24e Jina, Mahavira, est particulièrement célébré. Il serait né au VIe siècle A.-C., contemporain du Bouddha – mais ils ne se seraient jamais rencontrés. Le 10 avril, une fête lui est dédiée dans les temples jaïns, Mahavir Jayanti, qui célèbre la naissance de Mahavira.
Aujourd’hui encore, le jaïnisme compte environ 10 millions d’adeptes dans le monde. Même si en Inde, ils ne constituent que 0,5 % de la population, ils ont un rôle social et économique très important, et ont saisi le virage des nouvelles technologies envers les jeunes générations.
Invitée en studio : Nalini Balbir, professeure en études indiennes à l’Université Sorbonne-Nouvelle, membre du Groupe de recherches en études indiennes, directrice d’études émérite à l’École pratique des hautes études. Autrice de À la découverte du jaïnisme, aux éditions du Cerf en 2024.
Reportages en Inde de Côme Bastin.