Mathilde Saliou, journaliste et autrice du livre 'Techno-Féminisme', et Louis Derrac, militant de l'éducation au numérique, s'entretiennent sur les inégalités numériques. Ils abordent des enjeux tels que les impacts de la cyberviolence sur les femmes et l'importance de réguler les géants technologiques. Ils proposent aussi des alternatives responsables aux services dominants et plaident pour une éducation critique et un engagement collectif en faveur d'une représentation féminine dans le numérique.
Le techno-féminisme examine comment les technologies numériques exacerbent la violence en ligne, surtout envers les femmes et les minorités.
Le numérique acceptable propose une transformation du paysage numérique pour qu'il soit plus durable et réponde aux besoins de la société.
L'éducation critique est essentielle pour sensibiliser aux enjeux de genre et d'inégalités, permettant ainsi de reprendre le pouvoir sur le numérique.
Deep dives
Le Techno-féminisme et ses défis
Le techno-féminisme aborde les effets des technologies numériques sur les inégalités de genre et la violence en ligne. Les outils numériques, bien que bénéfiques pour de nombreuses personnes, aggravent souvent la cyberviolence, en particulier envers les femmes et les minorités. Des journalistes, comme Mathilde Saliou, soulignent que le cyberharcèlements dont ces groupes sont victimes dépasse souvent les critiques que reçoivent leurs homologues masculins. Les plateformes numériques ne semblent pas fournir de solutions efficaces pour protéger ces utilisateurs vulnérables, ce qui soulève des questions sur la construction elle-même de ces outils.
La notion de numérique acceptable
Le concept de numérique acceptable, défendu par Louis Derac, vise à créer un numérique qui soit à la fois durable sur le plan écologique et social. Il critique la manière dont le numérique actuel se concentre entre les mains de quelques géants technologiques qui ne répondent pas aux besoins de la société dans son ensemble. La prise de conscience des effets du numérique sur l'environnement et la société est primordiale, car de nombreuses technologies amplifient des problèmes préexistants tels que la désinformation et les inégalités sociales. Il appelle à repenser les modèles économiques actuels et à promouvoir une éducation critique autour de l'usage des technologies.
L'éducation et le pouvoir de la connaissance
L'éducation est présentée comme un levier essentiel pour reprendre le pouvoir sur le numérique et aborder les questions d'égalité de manière consciente. Mathilde Saliou insiste sur l'importance de former les individus à l’esprit critique et à la compréhension du numérique pour améliorer la représentation des femmes et des minorités. Le partage de l'information et l'accès à la connaissance, facilités par Internet, doivent être utilisés pour sensibiliser aux enjeux du genre et des inégalités. Des initiatives, comme des ateliers pour enseigner à utiliser Wikipédia de manière plus égalitaire, illustrent cette démarche éducative.
La responsabilité collective et politique
Il apparaît crucial que la société prenne conscience des enjeux numériques à l'échelle collective et politique. Mathilde et Louis insistent sur la nécessité d'imposer des limites aux entreprises numériques, notamment en ce qui concerne le modèle économique basé sur la surveillance et la consommation. Des mesures telles que l'interdiction de la publicité ciblée pourraient transformer le paysage numérique en favorisant des alternatives éthiques. Des mouvements doivent également émerger pour travailler de concert avec d'autres luttes sociales, y compris celles liées à l'écologie, afin de construire un numérique responsable et inclusif.
Alternatives et futurs possibles
Les discussions autour des alternatives numériques mettent en lumière le besoin d'explorer des options autres que celles proposées par les GAFAM. L'éducation populaire et la sensibilisation à des outils open source ou de logiciels libres sont appelées à jouer un rôle majeur dans cette transition. Ces alternatives doivent non seulement répondre aux besoins techniques, mais aussi être évaluées en termes d'impact social et environnemental. Il est également impératif que le futur numérique soit construit de manière à favoriser l'émancipation et à éviter l'aliénation, une préoccupation centrale pour les intervenants.
Aujourd'hui Sara et Alexis reçoivent Mathilde Saliou et Louis Derrac pour parler Technoféminisme et Numérique Acceptable.
Vous retrouverez la newsletter et le livre de Mathilde sur son site : https://mathildesaliou.com/ ; les conférences, manifeste et article de Louis sur son site : https://louisderrac.com/
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