Storiavoce, un podcast d'Histoire & Civilisations

Storiavoce
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Jan 30, 2020 • 52min

La dernière impératrice

Rien ne distingue en apparence le village de Chabrignac, établi en Corrèze, des autres villages français. Il apparaît d’ailleurs bien moins fascinant que la célèbre ville de Brive-la-Gaillarde qui lui fait de l’ombre. Un court d’eau : la Tournerie, une petite mairie, une église romane et son cimetière. Et pourtant, si l’envie vous prend de flâner dans ses ruelles vous pourrez découvrir la tombe d’une impératrice, la dernière impératrice du Vietnam : Nam Phuong. Comment ne pas s’interroger alors sur la présence de cette mystérieuse princesse ? Qui est Nam Phuong ? Quels liens entre la France et le Vietnam expliquent-ils cette sépulture ? François Joyaux nous propose une histoire de « l’Indochine française vue au travers de l’existence de Nuam Phong » . Il est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.L'invité : François Joyaux est historien spécialiste de l’Extrême-Orient. Il est professeur émérite de civilisation à l'Institut national des langues et civilisations orientales mais également fin connaisseur de numismatique. Il est membre de la Société asiatique. Auteur de nombreux ouvrages sur la Chine et l’Asie (Géopolitique de l'Extrême-Orient, Espaces et politiques (éditions Complexe, 1991), La Tentation impériale. Politique extérieure de la Chine depuis 1949 (éditions Actes Sud, 1994) il signe avec Nam Phuong (2019, Perrin, 23.00 €), la première biographie, en français, dédiée à l'impératrice. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 27, 2020 • 46min

Les champs de l'horreur

Nous sommes le 5 octobre 1941, le secrétaire de police originaire de Vienne, Walter Mattner rédige une lettre destinée à son épouse. Dans cette missive, il décrit des événements qui ont eu lieu l’avant-veille, à l’Est de la Biélorussie, dans la ville de Moguilev : « A l’arrivée des premiers véhicules, dit-il, ma main a tremblé quand j’ai tiré, mais on s’y habitue. Au dixième convoi, je visais calmement et tirais de manière assurée sur de nombreux nourrissons, enfants et femmes. » Walter Mattener était, lui-même, père de deux enfants. Il continue sa lettre en expliquant que la mort donnée aux juifs est une « belle mort (…) en comparaison avec les infernales tortures » de la police politique soviétique. Plus loin, il ajoute : « Ici aussi, je comprends pour la première fois les mots du poète Theodor Mörner : « Aucun enfant dans le ventre de sa mère ne sera épargné. Diable ! Tant de sang, de boue, de corne et de chair n’ai-je pas encore vu. Maintenant, je peux comprendre l’expression l’ivresse de sang. » A l'heure que nous commémorons le 75e anniversaire de la découverte des camps d’Auschwitz, Storiavoce vous propose un voyage dans l’horreur : celui du front de l’Est pendant la Deuxième Guerre mondiale. Avec Jean Lopez, nous vous en avons donné les clés et les ressorts politiques et militaires dans deux émissions consacrées à l’opération Barbarossa. Aujourd’hui, nous allons aborder une question peut être trop méconnue. On croyait avoir tout dit sur le génocide, or le mouvement historiographique qui montre l’importance du front de l’Est pendant le conflit mondial nous révèle aussi les « massacres de masse qui touchèrent la population juive. » Alors que l'on connaissait bien le travail macabre des Einsatzgruppen, Marie Moutier-Bitan, elle, est partie à la recherche des victimes. Elle est interrogée par Christophe Dickès. L"invitée: Doctorante en histoire contemporaine, Marie Moutier-Bitan travaille sous la direction d'Edouard Husson, sur "L'organisation locale des fusillades des Juifs sur les territoires soviétiques occupés par les nazis. 1941-1944". Chercheuse et responsable des archives au sein de l'association Yahad-in Unum depuis 2009, elle a effectué de nombreux séjours de recherche en Allemagne et en Europe de l'Est, ainsi qu'a l'United States Holocaust Memorial Museum. Elle est déjà l'auteur des Lettres de la Wehrmacht (Perrin). Elle vient de publier chez Passés / Composés Les champs de la Shoah (480 pages, 24€) Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 22, 2020 • 49min

Jacques de Molay, le dernier Templier

Le soir du 19 mars 1314, se consume la fin du plus prestigieux ordre de chevalerie, celui des Templiers. Son grand-maître, Jacques de Molay est condamné par Philippe le Bel, et l’ordre aboli par le pape Clément V. Objet des fantasmes mais également figure tombée dans l’oubli, Jacques de Molay semble appartenir à la légende et désintéresser l’histoire : Que sait-on réellement de ce chevalier ? Qui en a fait un héros tragique ? Pourquoi la persistance des mythes ? Quelle crise politique cache l'affaire des Templiers ? L'ordre n'est-il pas tombé parce qu'il avait perdu sa raison d'être ? Déconstruire les mythes qui ont façonné et créé Jacques de Molay pour retrouver son vrai visage, c’est l’ambition de Philippe Josserand qui a publié une biographie de Jacques de Molay, le dernier grand-maître des Templiers. Il est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.L'invité : Philippe Josserand est historien, spécialiste des croisades et des ordres militaires. Il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet et notamment : Prier et combattre, Le dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Age (Fayard, 2009) avec Nicole Bériou. Son ouvrage sur Jacques de Molay (Belles-Lettres, 2019) vient de recevoir le Prix Daniel Ligou d’Histoire politique, sociale et maçonnique, 2019. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 20, 2020 • 43min

Constantin de la Tétrarchie à la Grandeur

Dans un ouvrage essentiel et richement illustré, Claire Sotinel revient non pas tant sur les causes de la chute de l’empire mais plutôt sur ses mutations entre 212 et la fin du Ve siècle, de Caracalla à Théodoric. Or, c'est sur cette longue période que se situe le règne de Constantin le Grand. Dans quel contexte arrive t'il au pouvoir? Quel rôle joue la tétrarchie dans cette ascension? Quelle était la nature de l'instabilité politique, militaire et économique de l'époque? Comment Constantin s'impose-t-il? Quel rôle joue la bataille du Pont Milvius? Enfin, quelle place accorder à sa fameuse conversion puis à sa politique religieuse? Enfin, quel type de gouvernement va t'il exeercer? L'historienne Claire Sotinel répond à Christophe Dickès.Notre professeur : Claire Sotinel est professeur d’histoire romaine à l’Université Paris Est Créteil et dirige le Centre de Recherche en Histoire Européenne Comparée. Spécialiste de l’Antiquité tardive, elle s’intéresse particulièrement à l’impact des changements religieux sur les sociétés de la Méditerranée occidentale entre le IIIe et le VIe siècle. Elle vient de publier Rome la Fin d’un empire De Caracalla à Théodoric (212-fin du Ve siècle) chez Belin dans la Collection Mondes anciens de Joël Cornette. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 16, 2020 • 42min

La tragédie d'un tsar fou

Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1754, la Russie a enfin un nouvel héritier. Catherine Alexeïneva et le futur empereur Pierre III ont attendu 9 ans pour présenter au peuple russe le petit Paul Pétrovitch. L'enfant, est néanmoins issu d'une union illégitime de Catherine et de l'un de ses amants. Arraché à sa mère à la naissance, il comprend l'assassinat de son père à sept ans. « Enfant il contracte des idées, des sentiments et des ambitions auxquels ne répondra jamais la capacité d’un cerveau où les facultés émotives l’emporteront toujours sur les autres » aura dit historien russe à son sujet. Hanté par la peur du complot et du meurtre, souffrant d’une mauvaise santé, impulsif et misanthrope, Paul Ier n’avait pas l'étoffe d’un empereur. Il vit 42 ans à l'ombre de la splendide et terrible Catherine II. Il est ensuite un tsar mal aimé, un ami abandonné, un mari trahi, ne manquant pourtant pas d’ambition pour la Russie. A sa mort, la mémoire de son règne est une fois de plus éclipsée par celui de sa mère. Storiavoce vous invite à vous attarder sur le tsar mal-aimé, dans l'ombre de Catherine II. Alain Blondy est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.L'auteur : Alain Blondy est l'auteur de la biographie de Paul Ier, la folie d'un tsar paru aux éditions Perrin (janvier 2020). Professeur au CELSA, il est historien, spécialiste de l’Ordre de Malte, et des états méditerranéens. Il a écrit notamment Le monde méditerranéen 15 000 ans d'histoire (Perrin, 2018), Bibliographie du monde méditerranéen. Relations et échanges (1453-1835) (Paris, PUPS, 2003) et Chrétiens et Ottomans de Malte et d'ailleurs (Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 2013). Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 13, 2020 • 43min

L'empire ou la recherche d'une gloire passée? (212-Fin Ve sc)

La fin de l'empire romain a fait couler beaucoup d'encre... Dans un ouvrage essentiel richement illustré, Claire Sotinel revient non pas tant sur les causes de la chute de l'empire mais plutôt sur ses mutations entre 212 et la fin du Ve siècle, de Caracalla à Théodoric. La période concernée enviait-elle l'époque précédente? Était-elle à la recherche d'une gloire passée? Quelles était la réalité de l'unité et de la sécurité de l'empire? Quelles en sont ses mutations? Peut-on parler de fin d'un monde et comment définir le concept d'antiquité tardive? L'auteur répond aux questions de Christophe Dickès dans ce premier volet de nos [Cours d'Histoire] antique qui en comptera deux.Notre professeur: Claire Sotinel est professeur d’histoire romaine à l’Université Paris Est Créteil et dirige le Centre de Recherche en Histoire Européenne Comparée. Spécialiste de l’Antiquité tardive, elle s’intéresse particulièrement à l’impact des changements religieux sur les sociétés de la Méditerranée occidentale entre le IIIe et le VIe siècle. Elle vient de publier Rome la Fin d’un empire De Caracalla à Théodoric (212-fin du Ve siècle) chez Belin dans la Collection Mondes anciens de Joël Cornette. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 9, 2020 • 54min

1914-1918 : une histoire méconnue?

« L’histoire est la mémoire du monde » nous dit Henri Lacordaire. Quelle responsabilité alors que celle de l’historien, dépositaire, et transmetteur du passé! L’histoire n’existant bien entendu que si on nous la raconte. Pourquoi choisit-il d’estimer tel ou tel événement ? Comment peindre la fresque du passé avec relief pour que s’en dégage les instants fondateurs de l’histoire ? Pourquoi lorsqu’on parle de la Première Guerre mondiale on évoque avant tout Verdun, les taxis de la Marne et l'attentat de Sarajevo et l'on s’attarde trop peu sur le Moyen-Orient ou le front russe ? C’est pour mettre en relief tous ces faits méconnus que nous recevons aujourd’hui, Jean Philippe Renault, historien de formation, spécialiste de la Grande Guerre. Il est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.L'invité: Jean-Philippe Renault s'est fait connaître par ses travaux publiés sur le blog Acier et tranchées avant d’entreprendre la rédaction du livre 1914 – 1918 : batailles et campagnes méconnues (19,00€) publié aux éditions Maia en octobre 2019. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 6, 2020 • 22min

Le siècle des révolutions (III/III): Le choc des modèles (1770-1780)

Troisième partie de notre [Cours d’Histoire] consacré aux siècles des Révolutions. Peut-être plus encore que par les mouvements de révolte en tant que tels, la pensée révolutionnaire a été inspirée par les représentations idéalisées des manifestations contestataires. Comment la France perçoit-elle l'Indépendance des Etats-Unis ? Quelles sont les causes politiques réelles qui ont entraîné tout au long du XVIIème siècle, la chute de la monarchie ? Peut-on dire que la Révolution française se voulait universelle contrairement aux révolutions britanniques et ce dès ses origines ? Après avoir rêvé et idéalisé le phénomène révolutionnaire, la France passe de la fascination à la réalisation d'une Révolution qu'elle souhaite ériger en modèle universel.L'invité : Edmond Dziembowski est historien, spécialiste d’histoire politique et culturelle du XVIIIème siècle. Auteur de nombreux livres et notamment d'une admirable biographie des frères Pitt (Perrin, 2006) ainsi qu'un ouvrage sur la Guerre de sept ans (Perrin, 2015), couronné par le Prix Chateaubriand. Il vient de publier chez Perrin, Le siècle des Révolutions 1660-1789. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 2, 2020 • 44min

Penser l'universel

Le nom de Rome raisonne à nos oreilles comme un modèle d’universalité. Au temps des Césars et de l’empire tout d’abord mais ensuite bien après, dans la construction, siècle après siècle, de la papauté. Le pape étant souverain pontife de l’Eglise universelle. La vocation de Rome trouve ses origines dans un double martyr : ceux de Pierre puis de Paul dans les années 60. Alors que les Évangiles vont se répandre grâce à l’universalité de la langue grecque, le voyage à Rome constitue pour les deux apôtres l’ultime étape de cette universalité. Le christianisme est apparu et s’est développé dans le judaïsme puis dans un contexte culturel à la fois latin et hellénique. Mais il faudra encore quelques siècles pour que les chrétiens convertissent la romanité, dans laquelle ils retrouveront cet élément essentiel de leur religion : l’universalisme. Il s’agit même d’un caractère commun fondamental : l’Eglise et l’empire ayant été les deux seules structures de l’antiquité à avoir intégré dans leur représentation intellectuelle, la mondialisation. Storiavoce vous propose de comprendre avec l'historien Thomas Tanase ce double concept : celui d’universalité associé à la réalité du pouvoir des papes. Il est interrogé par Christophe Dickès. L'invité: Thomas Tanase est professeur agrégé et docteur en histoire, ancien école de l'Ecole française de Rome. Il est spécialiste de l’expansion occidentale et des voyageurs médiévaux. Il est notamment l'auteur de Histoire de la papauté en Occident, Paris, Gallimard/Folio Histoire; Marco Polo, Paris, Éditions Ellipses, 2016 qui a reçu le Prix Bordin 2017 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; « Jusqu’aux limites du monde ». La papauté et la mission franciscaine, de l’Asie de Marco Polo à l’Amérique de Christophe Colomb, Rome, Éditions de l’École française de Rome, 2013. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dec 29, 2019 • 21min

Le Siècle Des Révolutions (II/III) : concevoir l'impossible (1750-1770)

Deuxième partie de notre [Cours d’Histoire] consacré aux siècles des Révolutions. Si les révolutions anglaises ont donné un nouveau souffle aux institutions britanniques, elles ont aussi été invoquées comme modèle politique et idéologique en Amérique du Nord et en Europe dans les dernières décennies du XVIIIème siècle. Comment sont-elles réinventées par les penseurs de l'Europe des Lumières ? Comment le souffle d'une révolte peut-il inspirer un mouvement révolutionnaire ? Que dit la Déclaration d'Indépendance (1776) sur la culture politique des Etats-Unis d'Amérique et plus largement de l'Europe de la fin du XVIIIème siècle ? Concevoir l'impossible peut-il conduire à un monde des possibles ? Edmond Dziembowski est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.L’invité : Edmond Dziembowski est historien, spécialiste d’histoire politique et culturelle du XVIIIème siècle. Auteur de nombreux livres et notamment une admirable biographie des frères Pitt (Perrin, 2006) ainsi que la Guerre de sept ans (Perrin, 2015), ouvrage couronné du Prix Chateaubriand. Il vient de publier chez Perrin, Le siècle des Révolutions 1660-1789. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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