Transfert

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Feb 23, 2017 • 29min

Ce qu'exister veut dire

Valérie a eu son premier enfant en 1997. En 2000, elle décide d'en avoir un deuxième : mais les trois années qui suivront la mèneront dans l'enfer des vies avortées et des souffrances intimes, organiques et silencieuses. Cet épisode est signé Agathe Le Taillandier Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Feb 9, 2017 • 36min

A quelle profondeur peut-on enfouir ses souvenirs ?

J’ai toujours été fascinée par une histoire contenue dans les Etudes sur l’hystérie de Freud et dont l'ethnopsychiatre Tobie Nathan fait un récit très clair dans Psychothérapie démocratique.C’est l’histoire de Lucy R. une jeune gouvernante anglaise. Nous sommes à la fin du XIXe siècle et Lucy R travaille chez un bourgeois de Vienne, il est patron d’usine, veuf, et elle s’occupe de ses enfants.Lucy R. vient voir Freud parce qu'elle a perdu l’odorat à la suite d’une rhinite et se plaint de sentir en permanence une odeur d’entremets brûlé. Freud pense que cette odeur de brûlé qui ne la quitte pas est le symbole d'un trauma, mais qu'il correspond à un souvenir réél et objectif. «De séance en séance, à la manière d'une enquête policière, Freud et sa patiente vont révéler l'énigme des symptômes».L'origine du trauma trouvait donc sa source dans la réalisation que Lucy R. n'était pas aimée.Cette histoire, dans la version de Freud, se solde par un triomphe, et la guérison de la patiente. Mais il faut être «prudents face au triomphalisme freudien», prévient Tobie Nathan: «nous savons désormais (...) que la plupart des cas sur lesquels Freud repose son argumentation théorique et fonde la validité de la cure psychanalytique ont été, dans leur grande majorité des compositions très éloignées de la réalité».Mais ce qui est fascinant c'est ce que cette histoire, parabolique ou réaliste, c'est la manière dont elle montre notre capacité à enfouir des souvenirs trop douloureux. Mais ils ne ressortent pas toujours sous la forme d'odeurs de brûlé ou de cigares. Et ils sont parfois bien plus graves qu'une déception amoureuses. Comme l'histoire de Marion. Attention, cet épisode fait référence à des événements très douloureux et peut heurter la sensibilité de certains auditeurs de Transfert. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Jan 26, 2017 • 23min

Une terrible histoire d'amour, de voyage et de fuite en avant (1/3)

L'histoire de Gabriel commence comme le roman de Jennifer Egan. Il a 18 ans, il suit son ami Paul en Inde, et il ne se passe rien. Les couleurs de l'Inde, la vie, l'ailleurs. C'est tout. Jusqu'à ce qu'il arrive dans un petit village, et qu'il tombe amoureux.Arrive alors le vrai voyage, celui qui bouscule tout, qui vous transforme, qui rendra le voyageur à son point de départ une autre personne. Mais avant de le rendre, le voyageur, galvanisé, tout puissant, électrifié par les possibilités de l'ailleurs, hors de ses normes, de son carcan, s'oublie, et oublie son pouvoir. Ce qu'il comporte de mécanismes de domination, de préjugés et charrie de graves dangers. Ce qu'il peut déranger, renverser et détruire, avant de rentrer.L'épisode est signé Lola Costantini et Caroline Gillet. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Jan 26, 2017 • 25min

Une terrible histoire d'amour, de voyage et de fuite en avant (2/3)

L'histoire de Gabriel commence comme le roman de Jennifer Egan. Il a 18 ans, il suit son ami Paul en Inde, et il ne se passe rien. Les couleurs de l'Inde, la vie, l'ailleurs. C'est tout. Jusqu'à ce qu'il arrive dans un petit village, et qu'il tombe amoureux.Arrive alors le vrai voyage, celui qui bouscule tout, qui vous transforme, qui rendra le voyageur à son point de départ une autre personne. Mais avant de le rendre, le voyageur, galvanisé, tout puissant, électrifié par les possibilités de l'ailleurs, hors de ses normes, de son carcan, s'oublie, et oublie son pouvoir. Ce qu'il comporte de mécanismes de domination, de préjugés et charrie de graves dangers. Ce qu'il peut déranger, renverser et détruire, avant de rentrer.L'épisode est signé Lola Costantini et Caroline Gillet. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Jan 26, 2017 • 24min

Une terrible histoire d'amour, de voyage et de fuite en avant (3/3)

L'histoire de Gabriel commence comme le roman de Jennifer Egan. Il a 18 ans, il suit son ami Paul en Inde, et il ne se passe rien. Les couleurs de l'Inde, la vie, l'ailleurs. C'est tout. Jusqu'à ce qu'il arrive dans un petit village, et qu'il tombe amoureux.Arrive alors le vrai voyage, celui qui bouscule tout, qui vous transforme, qui rendra le voyageur à son point de départ une autre personne. Mais avant de le rendre, le voyageur, galvanisé, tout puissant, électrifié par les possibilités de l'ailleurs, hors de ses normes, de son carcan, s'oublie, et oublie son pouvoir. Ce qu'il comporte de mécanismes de domination, de préjugés et charrie de graves dangers. Ce qu'il peut déranger, renverser et détruire, avant de rentrer.L'épisode est signé Lola Costantini et Caroline Gillet. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Jan 26, 2017 • 1h 12min

Une terrible histoire d'amour, de voyage et de fuite en avant (version longue)

L'histoire de Gabriel commence comme le roman de Jennifer Egan. Il a 18 ans, il suit son ami Paul en Inde, et il ne se passe rien. Les couleurs de l'Inde, la vie, l'ailleurs. C'est tout. Jusqu'à ce qu'il arrive dans un petit village, et qu'il tombe amoureux.Arrive alors le vrai voyage, celui qui bouscule tout, qui vous transforme, qui rendra le voyageur à son point de départ une autre personne. Mais avant de le rendre, le voyageur, galvanisé, tout puissant, électrifié par les possibilités de l'ailleurs, hors de ses normes, de son carcan, s'oublie, et oublie son pouvoir. Ce qu'il comporte de mécanismes de domination, de préjugés et charrie de graves dangers. Ce qu'il peut déranger, renverser et détruire, avant de rentrer.L'épisode est signé Lola Costantini et Caroline Gillet. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Jan 12, 2017 • 30min

Voilà comment le monde entrave les femmes

En 2006, Virginie Despentes a publié King Kong Théorie et elle y expliquait notamment: « Beaucoup de femmes que le sexe n'intéresse pas mais qui savent en tirer profit. Qui couchent avec des hommes vieux, laids, chiants, déprimants de connerie, mais puissants socialement. » Pourquoi ? Parce que ce sont parfois les seules options qu'on leur laisse pour réussir.Elle disait surtout: «Entre la féminité telle que vendue dans les magazines et celle de la pute, la nuance m'échappe toujours. Et, bien qu'elles ne donnent pas clairement leurs tarifs, j'ai l'impression d'avoir connu beaucoup de putes, depuis. Beaucoup de femmes que le sexe n'intéresse pas mais qui savent en tirer profit. Qui couchent avec des hommes vieux, laids, chiants, déprimants de connerie, mais puissants socialement.»Qui coucherait avec des hommes «vieux, laids, chiants, déprimants de connerie, mais puissants socialement»? Comment se retrouve-t-on dans ce genre de situation? Parce que vu depuis l'après, c'est facile de se dire que c'est dingue, que c'est moche, que c'est terrible, qu'on ne l'aurait pas fait. Mais pourquoi certaines y sont parfois acculées? Parce que c’est ce que beaucoup d’hommes attendent, et que ce sont des hommes qui tiennent les rênes, partout, dans tous les domaines, encore aujourd’hui. Voilà ce que raconte cette histoire: comment on peut en venir à vouloir coucher pour réussir, ou ce à quoi il faut renoncer quand on est une femme.L'épisode est signé Elise Costa et réalisé par Alexandre Mognol. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Dec 29, 2016 • 40min

Peut-on aimer quelqu'un sans le connaître ?

Dans Un, personne et cent mille, le formidable roman de Luigi Pirandello, un homme, Vitangelo, se retrouve devant la glace un matin. Il s'observe, et sa femme s'approche:«– Qu'est-ce que tu fais?»«– Rien, je regarde mon nez, dans cette narine-là. Quand j'appuie, ça me fait un peu mal.»Sa femme sourit et lui répond: «Je croyais que tu regardais de quel côté ton nez penchait.»Le héros découvre alors, à 28 ans, qu'il a le nez tordu. Et que sa femme l'a toujours perçu comme ayant un nez tordu. Qu'il n'est pas tel qu'il s'est toujours imaginé: «J'avais toujours cru jusque-là que mon nez, sans être forcément beau, était au moins décent, comme toutes les autres parties de mon corps».Dans le roman de Pirandello, cette histoire de nez est le point de départ d'une quête d'identité, et d'une réflexion sur la perception. Nous ne sommes pas une seule personne, mais un, personne, et cent mille.En décortiquant la manière dont Vitangelo et sa femme peuvent avoir une perception différente d'une même personne, Pirandello décortique notre perception de soi et de celle des autres. Vous croyez connaître quelqu'un, et il est tout autre chose. Vous passez du temps avec une personne, vous vous mettez à l'aimer, à l'intégrer à vous, à ce que vous êtes, à votre quotidien et à vos pensées, et il n'est pas du tout l'être que vous espériez.C'est ce qui est arrivé à celle que nous appellerons Suzanne. Elle est tombée amoureuse d'un homme qui n'était pas du tout celui qu'elle croyait.  L'histoire de Suzanne a été racontée au micro de Sarah-Lou Lepers. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Dec 15, 2016 • 27min

Serge a été otage, et il n'aura plus jamais peur

La captivité peut avoir une couleur. Comme celle qu’a donné Guy Delisle à son dernier roman graphique: S’enfuir. Un bleu gris qui ressemble à l’obscurité, restitue l’absence de lumière. Un bleu nocturne, comme on dit une nuit sans étoile, une nuit sans fin, les nuits que par analogie on associe à la mort. Un bleu nocturne comme un bleu silencieux, par opposition au jour qui accueille la lumière et ses métaphores: la chaleur, la vie.Comme Christophe André, le héros du récit de Guy Delisle, qui a été otage du Caucase à la fin des années 90, Serge Lazarevic a connu ce bleu là, sans lumière. Il a connu ce bleu-là au Mali, pendant plus de trois ans, otage d’AQMI.De Lazarevic, on sait un peu sa captivité, et beaucoup ce que la presse a dit de lui, qu'il était un «magouilleur», et qu'il a démenti. On sait les rumeurs, sur un passé trouble. Qu'il a une femme, des enfants et des petits-enfants. Qu'il a exercé plein de métiers, dans le bâtiment, ailleurs. On sait son départ au Mali, et puis la prise d'otages, avec son ami Philippe Verdon, qu'il perdra là-bas, la violence, et le retour, le 9 décembre 2014. Et l'impossibilité d'une normalité recouvrée.Mais ce que l'on ne sait pas vraiment, de Lazarevic, c'est ce qu'il a vraiment vécu là-bas, et comment son séjour lui a désappris la peur. Il dit: «J’ai le bassin qui a été touché, j’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé, j’ai des problèmes de mémoire et d’oreille interne, et j’ai des vertiges tout le temps. Je ne sais pas si vous pouvez réaliser ce que c’est, 4 ans dans la nature, dans le Djebel, dormir sur des pierres. En plus, j’étais enchaîné aux chevilles et j’avais des menottes derrière le dos, pour dormir. Et 4 ans comme ça, c’est long».Mais il n'a jamais vraiment raconté jusqu'à présent l'effroi, comment il a frôlé la mort, et qu'il n'a plus peur désormais; le sentiment lui est devenu à jamais étranger. L'épisode est signé Alexandre Mognol. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Dec 1, 2016 • 34min

Une histoire d'injustice et de colère

Dans son roman En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis racontait de l’injonction faite aux petits garçons de devenir de vrais hommes. Lui, enfant efféminé dans un monde qui érigeait la virilité en valeur cardinale écrivait:«La plupart du temps ils me disaient gonzesse et gonzesse était de loin l’insulte la plus violente pour eux. (…) Même ma mère disait d’elle “j’ai des couilles moi, je me laisse pas faire”.»Avoir des couilles, c’est avoir droit à la violence. Et quand on ne donne à un petit garçon ni douceur, ni amour, ni confort, ni mots, et que l’on attend de lui qu’il soit un vrai petit homme, alors il se saisit de la violence. Elle monte en lui.C’est l’histoire de Sébastien. Tout petit, il vivait avec sa mère, et son père était souvent en voyage, absent, occupé par son travail. Un jour il a compris pourquoi, et il n'a cessé ensuite d'aller d'injustice en injustice, de subir la violence de son père, psychologique. Jusqu’à ce qu’il apprenne à en user lui aussi.L'épisode est signé Alexandre Mognol. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

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