

Transfert
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Vous avez toujours rêvé de connaître les péripéties secrètes du couple de vos bruyants voisins, ce qui a transformé la personnalité de votre cousin, la raison pour laquelle votre collègue n'arrive plus à faire confiance à personne. Chaque semaine, Transfert vous raconte une histoire vraie, excitante, prenante, émouvante, et en creux le monde moderne et ceux qui l'habitent.Découvrez aussi Transfert Club, l'offre premium de Transfert. Trois fois par mois, Transfert donne accès à du contenu exclusif, des histoires inédites et les coulisses de vos épisodes préférés. Pour vous abonner, rendez-vous sur Slate.fr/transfertclub.Pour proposer une histoire, vous pouvez nous envoyer un mail à l'adresse transfert@slate.fr.Transfert est produit par Slate Podcasts.Direction et production éditoriale: Sarah Koskievic et Benjamin Saeptem HoursChargée de production: Astrid VerdunChargée de post-production: Mona Delahais Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
Episodes
Mentioned books

Apr 19, 2018 • 42min
Un corps cadenassé
«Elle se dit que le sexe, c’est pour rendre service aux garçons, ça doit être normal pour une fille de ne rien sentir. Il est perplexe devant son corps mutique, il la questionne, il cherche à savoir ce qu’elle aime. Elle ne sait pas quoi lui répondre, elle ne veut pas le décevoir. Elle demande des conseils à une copine, les petits bruits, les expressions, les gestes à avoir, elle applique consciencieusement ses leçons, elle mime le plaisir, les gémissements. Elle passe le temps. Elle évite de regarder et de toucher son sexe à lui. c’est dégoûtant. Tout ça, ça ne l’intéresse pas.»C’est Adélaïde Bon qui raconte, dans La petite fille sur la banquise, le viol qu’elle a subi à 9 ans, et la vie d’après. Mais elle raconte aussi en filigrane les autres femmes violées, abusées, la disparition du plaisir, la dépossession de soi. Les corps cadenassés. Et que les autres n’ont pas fait l’effort de voir. Tous les complices qui laissent ces viols détruire des vies et des corps, et des potentiels de plaisir infinis. Le silence poli des survivantes pour ne pas heurter les vivants. Le silence coupable de ceux qui sont trop lâches pour entendre ce qui s’est passé.Il y a quelque chose dans ce livre qui transcende l'histoire de l'auteure pour parler de la menace qui pèse sur le sexe féminin, la violence contre ces corps. «En France, où près d'un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles, rares sont ceux qui seront écoutés et soignés, encore plus rares sont les agresseurs qui seront condamnés par la justice, écrit Adélaïde Bon. Voilà tant de siècles que notre civilisation prend appui sur la culture du viol, la domination masculine et la maltraitance des enfants. Parmi nos ancêtres, combien d'enfants battus, combien d'enfants incestués, combien de filles mariées de force, combien de femmes violées soir après soir dans les secrets sales du devoir conjugal? Combien de maris, combien de pères, qui se sont arrogé le droit de passer leurs nerfs à coups de trique? L'humanité toute entière est un enfant du viol, un enfant transi, sur la banquise, qui nous attend.»Maltraiter les corps, en même temps qu'on les réduit à n'être que ça, des corps, qu'on leur refuse le langage qui les sauverait. Les mots qui pourraient ouvrir les portes, libérer les êtres. Adélaïde Bon évoque la manière dont le mot viol, posé sur son histoire, a aligné sa souffrance avec la réalité. Les mots peuvent être ceux qui permettent enfin de savoir, de comprendre ce qui s'est passé. Des mots juridiques, des mots scientifiques, des mots familiaux, qui disent ce qui s'est vraiment passé.L'histoire de Laure est une histoire de corps, et de mots qui le délivrent.Attention, cette histoire aborde la question des violences sexuelles et peut heurter certaines personnes. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Apr 18, 2018 • 20min
Bonus: «Comment savoir si vous avez quitté l'enfance»
Transfert vous propose cet épisode bonus dans lequel vous pourrez découvrir Entre, également produit par Louie Média & Charlotte Pudlowski. Dans ce nouveau format, vous suivrez l'histoire de Justine, une pré-adolescente que l'on suit pas à pas dans son entrée en collège et sa sortie de l'enfance. Dans ce bonus de Transfert, vous trouverez les trois premiers épisodes de «Entre». S'ils vous plaisent et que vous voulez connaître la suite, vous pouvez vous abonner: - sur iTunes : https://itunes.apple.com/us/podcast/id1354438846- sur Soundcloud : https://soundcloud.com/louiemedia/sets/entre- notre flux RSS : https://feed.pippa.io/public/shows/entreVous pouvez aussi suivre la page Facebook de Entre : https://www.facebook.com/entrepodcast/ et sa page Instagram https://www.instagram.com/entrepodcast/Entre est produit par Louie Media : http://louiemedia.com Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Apr 5, 2018 • 1h 3min
L'enfant du bout du monde
Dans la phrase du conte, «ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants», il y a comme une ellipse. Avant de se marier, ils se connaissent. Un peu. Assez au moins pour savoir avec qui ils eurent des enfants, quand on arrive à cette étape-là.Mais imaginez faire un enfant avec quelqu’un que vous ne connaissez pas, ou pas vraiment. Assez peu pour ne rien savoir de ses valeurs, de sa personnalité, ou de ce dont il est capable.C’est ce qui arrive à Arianais quand elle rencontre Andrès, alors qu'elle était partie en Équateur se changer les idées après le décès de son père –un besoin de passer à autre chose, un besoin de faire rejaillir la vie après un deuil, un besoin qui la mène très loin.Cet épisode de Transfert est réalisé par Lola Costantini et produit par Louie Média pour Slate.fr. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Mar 22, 2018 • 36min
Un nouveau nom en héritage
Le nom propre dispose de trois propriétés, explique Roland Barthes dans «Proust et les noms»:«Le pouvoir d’essentialisation (puisqu’il ne désigne qu’un seul référent), le pouvoir de citation (puisqu’on peut appeler à discrétion toute l’essence enfermée dans le nom, en le proférant), le pouvoir d’exploration (puisque l’on «déplie» un nom propre exactement comme on fait d’un souvenir): le nom propre est en quelque sorte la forme linguistique de la réminiscence. [...][Il] est un signe volumineux, un signe toujours gros d’une épaisseur touffue de sens, qu'aucun usage ne vient réduire, aplatir, contrairement au nom commun, qui ne livre jamais qu'un de ses sens par syntagme».Barthes parle ici des noms propres en littérature, ceux choisis par les écrivains. En va-t-il de même pour nos patronymes réels, que nous n’avons pas choisis? Ils nous définissent pourtant, malgré nous, dans leur rareté ou dans leur évidence. Si vous changiez de nom demain, pensez-vous que vous resteriez tout à fait la même personne?Quand Gabriel a accepté de se faire adopter par sa belle-mère, il pensait à un acte administratif sans conséquences, à une preuve d'amour pour elle, à une manière de l'intégrer à sa famille. À tort. Un épisode signé Cyrielle Bedu. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Mar 8, 2018 • 31min
Le désir d'être mère
C’est marrant comme il peut arriver de partout, le désir d’être mère. Il peut venir d’une nostalgie, d’une envie de fréquenter de nouveau l’enfance. Il peut venir d’une volonté de changement, de mouvement dans sa vie, d’une envie d’être plus nombreux, de partager son amour, d’être aimé davantage. Il peut venir d’une peur de la mort. Il peut également venir d’un désir de féminité, de cette construction sociale du patriarcat qui voudrait que l’on ne soit vraiment femme qu'en étant mère –si tant est que la vraie femme existe.Il peut arriver à tout le monde aussi –tous milieux, tous corps confondus, fertiles ou non. Il peut arriver aux femmes hétérosexuelles comme aux femmes homosexuelles. Sauf que la loi, en France, ne traite pas tout le monde pareil: elle discrimine les couples de lesbiennes, par exemple. Si vous êtes une femme stérile hétérosexuelle, vous avez accès à la PMA [procréation médicalement assistée]. Pas si vous êtes une femme homosexuelle: si vous décidez d'assouvir votre désir, vous entamez alors un chemin qui vous conduit loin des images d'Épinal d'une maternité rêvée. Quand Bérénice et Karine ne sont rencontrées, et qu'elles sont tombées amoureuses, l'idée d'avoir un enfant s'est installé. Comment faire face à cette envie quand le corps ne la seconde pas? Un épisode d'Élodie Font. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Feb 22, 2018 • 35min
Se faire entendre
C'est si facile d'abîmer un enfant, de ne pas s'apercevoir du mal qu'on lui fait. De ne pas le voir et de ne pas l'entendre. Ce fut le cas de Dora, dont les parents étaient violents l'un envers l'autre, sans réaliser la manière dont cette violence pouvait rejaillir sur leur fille. Un épisode réalisé par Cyrielle Bedu. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Feb 8, 2018 • 36min
Est-il jamais trop tard pour construire une nouvelle famille?
Je me souviens d’avoir vu il y a une quinzaine d’années, une interview de Nolwenn Leroy. C’était l’époque où je regardais «Star Academy», on disait la Star Ac', et elle expliquait que petite dans la salle de bain, elle avait passé des heures à parler avec sa soeur. Et soudainement je me rendais compte que je n’étais pas seule à passer un tiers de ma vie entre la baignoire et le lavabo avec la mienne. Que ces discussions si intimes, sur nos ventres, nos visages, nos futurs et nos angoisses, qui rythmaient le lent brossage de dents, ce n’était pas juste nous. Que cette intimité, cet amour infini ce lien indéfectible même après des centaines de dispute, tant de vexations de désaccords et de morsures à la cuisse, c’était la sororité. Que c’était un lien dans d’autres familles. Et je me suis mise à penser aux enfants uniques.Quand je suis tombée amoureuse d’un garçon qui l’était, je lui ai demandé; «ça t’a manqué toi, d’avoir des frères et soeurs?». Mais il ne comprenait même pas la question. Comme on demanderait à quelqu’un qui n’a jamais vu la mer si nager lui manque.L'épisode est signé Judith Chetrit. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Jan 25, 2018 • 51min
Une histoire d'amour sur un bateau
Un soir, Mariette se rend à une fête. Au milieu de la foule, elle voit Tom, modèle de virilité. Cette présence l'envoûte tellement qu'en rentrant ce soir-là, elle sent qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Comment l'en convaincre?L’histoire de Mariette est signée Caroline Gillet avec Lola Costantini. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Jan 11, 2018 • 30min
Un bonheur vicié
«J'aimerais mieux être malheureux que de connaître cette espèce de bonheur faux et menteur dont vous jouissez ici!» explique un outsider du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, ce monde où les humains sont désormais conçus en laboratoire et où tous consomment du «Soma», une substance distribuée en fin de journée au travail et qui permet d’accéder au bonheur. Le jour où Romain a rencontré Fabrice, il a seulement cru au bonheur. Le dimanche où ils se sont installés sur une pelouse des Invalides à Paris, pour rire et papoter, rien de tout ce qu'il connaissait alors ne ressemblait davantage au bonheur. Ni faux, ni menteur. Comment reconnaît-on un faux bonheur, un bonheur menteur? Cet oxymore a-t-il même un sens? L'épisode est signé Hélène Carbonnel. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Dec 28, 2017 • 55min
Savoir cerner les autres
La naïveté est une notion ambiguë. Elle n’est plus franchement valorisée, elle passe davantage pour un défaut, une insulte. Peut-être parce que l’ingénuité de Candide nous a habitués à confondre naïveté et bêtise depuis quelques centaines d’années. Peut-être parce que l’ironie est reine désormais, et que la naïveté s’y marie mal. Qui veut être le type qui dit que tout va bien dans «le meilleur des mondes possibles»?Avant Voltaire, pourtant, la naïveté était perçue comme une forme de sincérité, d’innocence. Dans les Évangiles par exemple, ou dans les Essais de Montaigne. Et si l’on essaie de se souvenir de cette perception-là, on s’interroge: n’est-elle pas encore la seule qualité qui permette une confiance totale et donc une rencontre réelle?Si vous ne faites pas preuve d’un tout petit peu de naïveté dans votre quotidien, dans vos relations, dans vos voyages, pouvez-vous vraiment sortir de vous-même? Et la naïveté n’est pas seulement le nom que l’on donne à un acte de confiance une fois qu’il a été bafoué, une fois qu’on a eu tort? «La naïveté n’est-elle que le jugement porté a posteriori sur une confiance qui se révèle mal placée, auquel cas elle serait un risque inévitable sur le plan existentiel?», suggère la chercheuse en littérature Isabelle de Vendeuvre.C'est en tous cas un risque que décide de prendre Tucker quand il voyage: faire confiance. Même si à la faveur de quelques mésaventures, il se rend compte de sa difficulté à cerner les autres. Des risques qu'il y a à placer la confiance en l'autre avant tout. Cet épisode est signé Élodie Font. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.