Afrotopiques

Marie-Yemta Moussanang
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Mar 17, 2022 • 1h 24min

BLANDINE SANKARA // L'agroécologie ou la métamorphose de la question de la souveraineté et de l'autonomie au Sahel

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang.Dans cet épisode je reçois Blandine Sankara, elle est la fondatrice de la ferme agroécologique Yelemani. Et c’est aussi l’une des petites soeurs du président révolutionnaire du Burkina Faso Thomas Sankara.Dans cet entretien on est parties de sa trajectoire à elle, construite autour de la question de la souveraineté alimentaire, et on a pas mal bifurqué vers l’expérience révolutionnaire menée au Burkina dans les années 80, en insistant sur les modes d’organisation de l’époque, et les stratégies employées pour produire la transformation sociale.J’ai pratiquement tout gardé, c'est un épisode un peu long, mais je pense que c’est un moment de transmission rare et précieux et une parole importante. Je remercie chaleureusement toute l’équipe du festival Alimenterre qui nous a invitées et réunies à Bruxelles en Octobre 2021, et je vous souhaite une bonne écoute ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Feb 17, 2022 • 1h 3min

SEVERINE KODJO-GRANDVAUX // Devenir Tout-Vivants : condition cosmique et humanisme animiste

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode je reçois la philosophe Séverine Kodjo-Grandvaux, pour une discussion autour de son livre « Devenir vivants ».Séverine Kodjo-Grandvaux propose une lecture de l’origine de la crise de la Modernité occidentale, qu’elle localise, comme d’autres, dans la blessure narcissique de la découverte de l’héliocentrisme (en gros, l’idée que l’homme n’est pas le centre de l’univers).Cette blessure aurait favorisé un repli sur terre, qui a motivé la conquête du monde, d’un monde à posséder, à maîtriser, un monde à coloniser. Bref, le monde tel qu’on le connait.Par conséquent, même notre conception de l’écologie qui relie l’humain et la nature, ne nous permet pas de sortir véritablement de la crise, car cette écologie telle que nous la pensons, reste géolocalisée, c’est une écologie terrestre, qui ne nous relie pas à l’univers et à son infinité.Or, pour Séverine Kodjo-Grandvaux, tout l’enjeu est précisément de partir du lieu de la blessure, du lieu de la séparation, pour entamer la réparation du lien profond qui unit tous les êtres.Pour cela, la philosophe nous rappelle à notre condition cosmique, nous sommes les enfants des étoiles. Elle rappelle que nous avons en commun, dans notre composition chimique, un grand nombre d’éléments avec tout le vivant, avec le Tout-Vivant.Penser à partir de la notion de Tout-Vivant, nous permet de construire un humanisme qui n’est pas anthropocentré, mais un humanisme qui relie tout ce qui est animé : monde animal, monde végétal et monde minéral. En somme, un humanisme animiste.Situer la question de l’écologie sur plan cosmique, nous permet de voir que la crise que nous vivons n’est pas seulement une crise écologique, environnementale, mais que c’est une crise plus profonde, une crise de la résonance. A l’écologie traditionnelle, Séverine Kodjo-Grandvaux propose de substituer l’écho-logie (E-C-H-O), c’est à dire de chercher une nouvelle manière d’entrer en résonance au monde. Parce que c’est en réparant notre lien au cosmos, que l’on pourrait relever le défi de faire monde en commun.Dans cet échange, on cite les travaux de Malcom Ferdinand, Emanuele Coccia, Hartmut Rosa, Valérie Cabanes, Edouard Glissant, ou encore de l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan.Cet épisode a été enregistré en Février 2021, au moment de la publication du livre, mais j’étais trop débordée pour faire le montage plus tôt.Bonne écoute ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jan 30, 2022 • 1h 9min

SAGESSE DES LIANES 3/3 Visite de l'exposition à Vassivière

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Visite de l'exposition collective "Sagesse des lianes" au Centre International d'Art et du Paysage de Vassivière (CIAPV) dans le Limousin.Je vous propose une traversée sonore de l’exposition, à la rencontre des oeuvres présentées par les artistes, dans les bruits et les échos du paysage.Vous allez entendre les voix de Nicolas Pirus, Myriam Mihindou, Jack Beng-Thi, Galadio Parfait Kaboré et Camille Varenne, L‘école des Mutants avec Hamedine Kane, Stephane Verlet-Bottero, Valérie Ozouf et Boris Raux, Florans Feliks Waro, Shivay la Multiples, Nicola Lo Calzo, Jean-Luc Raharimanana et Migline Paroumanou.Certains artistes ont marronné : Carlos Adaoudé, Carole Chausset, Hawad, Véronique Kanor, Eddy Ekete, Sylvie Sema, Florence Boyer et Hugo Rousselin… il vous faudra donc imaginer et espérer que l’exposition quitte le Plateau de Mille Vaches pour continuer sa route vers d’autres territoires.Merci à Dénètem Touam Bona pour son invitation à participer à cette grande fugue collective, et merci également à toute l’équipe du Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière pour l’hospitalité.Bonne année, bonne écoute et bonne visite ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Nov 11, 2021 • 4min

SAGESSE DES LIANES 2/3 PS vocal de Dénètem Touam Bona

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangPOST-SCRIPTUM et ERRATUM : Avant de diffuser l’épisode, je l’ai fait écouter à Dénètem et il a un message.Je vous transfère le vocal, car il apporte des précisions et des corrections, en effet j’avais mal compris ce qui s’est passé avec les jeunesse autochtones de Guyane.Et j’en profite pour vous partager une bonne nouvelle : l’exposition « Sagesse des lianes » est prolongée jusqu’au 30 Janvier à Vassivière.Bonne écoute et bonne visite ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Nov 11, 2021 • 1h 13min

SAGESSE DES LIANES 1/3 Dénètem Touam Bona

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangDans cet épisode je reçois le poète et philosophe Dénétem Touam Bona, il nous parle de « Sagesse des lianes ». Sagesse des lianes, c’est à la fois le titre de l’exposition collective que Dénètem Touam Bona présente au Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière (CIAPV), jusqu’au 9 Janvier 2022, qui réunit des oeuvres d’artistes issus des mondes afro-diasporiques, sur le Plateau de Mille Vaches, à la frontière entre la Creuse et le Limousin.« Sagesse des lianes » c’est aussi le titre de l’essai qu’il a publié en Septembre, aux éditions Post-édition, en Octobre 2021.Cet épisode est une sorte de « carte blanche sonore » accordée à Dénètem, qui fuit, se dérobe, contorsionne, se déplace, et qui à l’image de la liane, choisit les chemins de ses réponses… imprévisibles. Donc voilà, je vous invite ici, à suivre les traces de Dénètem, et à explorer ce qui est l’enchevêtrement inextricable des lianes de son paysage.Dénètem nous parle de la genèse du projet, qui est né, à la fois dans la Creuse il y a 2 ans, et en Guyane, il y a plusieurs années. L’entretien est un dialogue permanent entre le livre et l’exposition, qui est elle-même une variation autour d’un motif, celui de la fugue végétale qu’est la liane, et du marronnage qui est le processus d’arrachement à la domestication, lui-aussi, inscrit dans le vivant et qui s’actualise dans des mouvements contemporains.Dénétem nous partage les expériences des mondes qui lui tiennent à coeur, à travers la notion de lyannaj, il nous parle de la mémoire de l’exploitation et de la résistance, et de la manière dont elles sont sont indissociables. Car le lyannaj, c’est à la fois le terme qui désigne le processus par lequel on attachait ensemble des faisceaux de cannes à sucre dans les plantations esclavagistes, Mais c’est aussi, par ce même terme et geste que les jeunesses autochtones de Guyane ont construit leur mouvement de solidarité en 2017 dans la Caraïbe, entre peuples des Outre-Mer et du Brésil, qui subissent les mêmes oppressions.La liane, c’est le mouvement d’exploitation qui devient processus d’alliance, geste de réparation, dans le sens où il vient ré-unir ce qui était désolidarisé. Donc le livre et l’exposition Sagesse des lianes, sont des tribunes, elles déploient et nous montrent la puissance des mondes afro-diasporiques et afro-caribéens, il faut les lire comme des cartes de paysage archipeliques qui situent des savoirs écologiques, des techniques de résistance, et des rituels de guérison…développés dans ces territoires.Cet épisode a été enregistré sur l’île de Vassivière, en partenariat avec le centre international d’art et du paysage de Vassivière, ainsi que Radio Vassivière, pour le programme « Sonder l’île ».Bonne découverte de l’archipel, et bonne écoute ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Sep 26, 2021 • 1h 1min

HINDOU OUMAROU IBRAHIM // Climat et biodiversité, perspectives autochtones au Sahel

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Salam Aleikoum.Je suis très heureuse de vous partager cet épisode, qui me tenait à coeur depuis longtemps.Hindou Oumarou Ibrahim est géographe de formation, elle appartient à la communauté peule Mbororo du Tchad, qui sont des éleveurs nomades au Sahel.Ensemble, nous parlons du défi climatique que rencontre notre région du monde, Hindou nous présente sa vision du lien entre le dérèglement climatique et les déstructurations que l'on peut observer dans les modes de vie des populations qui dépendent des écosystèmes.Elle nous parle aussi de la richesse des savoirs autochtones, et de toutes les solutions fondées sur la connaissance de la nature et les pratiques locales, qui font des communautés et des peuples autochtones, les premiers acteurs de la restauration des écosystèmes naturels. Ces solutions sont infiniment moins chères que les réponses militaires et humanitaires, que la communautés internationale continue à apporter à des problèmes politiques, économiques et sociaux qui ont des causes fondamentalement écologiques.C’est une voix importante, et on prolongera peut-être l’entretien dans un épisode bonus.Bonne écoute !Cet épisode a été enregistré en public, sur le plateau du think tank du festival We Love Green, le 11 Septembre 2021 à Paris, et il a bénéficié du soutien de la Saison Africa 2020. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jun 24, 2021 • 28min

UNIVERSITE POPULAIRE DES FUTURS AFRICAINS 4/4 : "Les espaces de présent utopique"

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.« Université Populaire des Futurs Africains » Episode 4/4 - "Les espaces de présent utopique" Hors-série polyphonique en 4 épisodes, avec les voix et les idées de Nadia Yala Kisukidi, Felwine Sarr, Oulimata Gueye et Alioune Sall.Ecrit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang pour l'exposition UFA, commissionnée par Oulimata Gueye.Dans les épisodes précédents, la question du couple « Afrique x Futur » a été travaillée depuis sa genèse, jusqu’à déployer toutes les interrogations contenues dans son noyau : la dimension politique, la question du temps, l’enjeu de la durabilité...Marie- Yemta Moussanang a suivi le fil de ces métamorphoses successives, pour conduire la narration dans un lieu, un « topos » pluridimentionnel, pluridisciplinaire et polyphonique.Comment fait-on collectivement pour performer le réel que l’on souhaite voir advenir ? Comment agit-on à partir des lieux que nous habitons, qu’il s’agisse d’un champ intellectuel, artistique ou d’un champs de mil ? Où se fabrique l’élan et le désir d’habiter pleinement nos vies ? Parce qu’aujourd’hui, l’enjeu c’est de poser de nouveaux repères, de nouvelles lignes directionnelles.Alioune Sall évoque les trajectoires possibles, et l’éthique du futur qui consiste à fabriquer une nouvelle manière de mettre le monde en économie. Il est aussi question de transformer radicalement nos imaginaires du développement.Felwine Sarr présente l’économie populaire, l’économie relationnelle encore dominante dans les sociétés africaines contemporaines, comme véritable voie de sortie - par le haut - de l’impasse libérale. Il propose de re-sémantiser, nommer autrement le réel que nous ne parvenons pas à regarder tel qu’il est : à savoir un territoire de résistance et d’indépendance et d’autonomie.Mais la vie ne se réduit pas à l’économie, et les espaces dans lesquels on appréhende la vie dans ses dimensions les plus riches sont ailleurs. Dans la note d’intention de la biennale de Kinshasa Yango II, Yala Kisukidi rappelle que « le présent est bâtisseur, il lie l’esprit à la terre ». C’est à partir du sol sur lequel nous nous tenons ensemble que l’on peut déployer des formes de vie plus riches et denses.Oulimata Gueye ouvre la voie de la pensée critique et de la création artistique. Ces brèches, qui une fois ouvertes, nous donnent la possibilité de respirer et d’habiter pleinement le présent.Bonne écoute !Musique : extrait du titre « LAMP » de Guiss Guiss Bou Bess, album Set Sela (2019). Auteur : Mara Seck, compositeur Stéphane Costantini.Design Graphique : Clara BrandtMixage : Victor Donati Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Jun 3, 2021 • 25min

UNIVERSITE POPULAIRE DES FUTURS AFRICAINS 3/4 : "Du futur à l'utopie"

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.« Université Populaire des Futurs Africains » Episode 3/4 - "Du futur à l’utopie"Hors-série polyphonique en 4 épisodes, avec les voix et les idées de Nadia Yala Kisukidi, Felwine Sarr, Oulimata Gueye et Alioune Sall.Ecrit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang pour l'exposition UFA, commissionnée par Oulimata Gueye.Dans cet épisode, le questionnement éthique et philosophique se poursuit pour prendre le cap de l’utopie. En effet, dans les précédents épisodes, la question du futur a muté, elle s’est transformée en question politique portant sur la modalité de l’action dans le présent.L’utopie, les utopies, sont-elles l’outil dont nous avons besoin pour performer les mondes que nous souhaitons voir advenir? Quelle est la place des imaginaires et de l’imagination dans ce processus ?Oulimata Gueye et Yala Kisukidi critiquent la notion de futur, mais ne lui substituent pas l’utopie, elles développent une approche de l’utopie qui densifie le propos, et permet de voir en quoi c’est une proposition engageante. En effet, l’utopie a une vertu propositionnelle, elle vise à produire des effets au présent. C’est donc une sorte de futur agissant. Felwine Sarr établit la distinction entre les imaginaires et l’imagination, et cette distinction porte sur le caractère collectif de l’imaginaire. Les imaginaires sont des productions collectives, sociales, qui ont une portée politique.Alioune Sall évoque quant à lui le lien de parenté qui existe entre l’utopie et la prospective, mais il en souligne également les lignes de démarcation. En effet, l’utopie est une démarche normative, quand la prospective est plutôt une démarche exploratoire. Les approches sont ne sont pas déterminées par les mêmes enjeux. Yala Kisukidi propose d’articuler l’utopie au présent, et déplace le noeud de l’interrogation vers la possibilité de la construction de brèches dans le temps présent.Et Felwine Sarr clôture en rappelant les mots du philosophe Miguel Abensour qui dit que « l’utopie c’est la recherche inlassable de l’ordre politique et social juste ». Et que dès lors qu’il y a société, le mouvement de la vie est mouvement de recherche, de la recherche d’un ordre juste. Et que toutes les créations, dispositifs, institutions progressistes dont nous bénéficions aujourd’hui sont le résultat d’une utopie active. La question devient alors, comment ne pas perdre de vue ce qui nous fonde.Bonne écoute !Musique : extrait du titre « LAMP » de Guiss Guiss Bou Bess, album Set Sela (2019). Auteur : Mara Seck, compositeur Stéphane Costantini.Design Graphique : Clara BrandtMixage : Victor Donati Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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May 20, 2021 • 27min

UNIVERSITE POPULAIRE DES FUTURS AFRICAINS 2/4 : "Les espaces-temps du continent"

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.« Université Populaire des Futurs Africains » Episode 2/4 "Les espaces temps du continent"Hors-série polyphonique en 4 épisodes, avec les voix et les idées de Nadia Yala Kisukidi, Felwine Sarr, Oulimata Gueye et Alioune Sall.Ecrit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang pour l'exposition UFA, commissionnée par Oulimata Gueye.Dans cet épisode, l’enquête sur le couple "Afrique x Futur" progresse et Marie-Yemta Moussanang propose aux intervenants et aux auditeurs de s’arrêter sur la notion de temps.Nous sommes dans un moment philosophique où l’idée de « futur » change de coordonnées, pour s’écarter de ses dimensions temporelles (référence aux travaux du philosophe Bruno Latour), et habiter des dimensions spatiales, territoriales.Le futur est-il un temps africain ? Correspond-il à une manière endogène d’aborder la question du devenir des sociétés ? Quel est le temps dont nous avons besoin ? Comment se rapporte-t- on au présent et au temps passé ? Et quels sont les outils dont nous disposons pour composer un monde souhaitable ?Nadia Yala Kisukidi, professeure de philosophie à l’Université de Paris 8, revient sur la notion de Temps en philosophie africana, et présente les débats qui ont eu lieu dans l’espace intellectuel du XXe siècle. Felwine Sarr, économiste, rappelle que la question de la durabilité est traitée par toutes les sociétés humaines. Et qu’il faut peut-être substituer cette notion de durabilité à celle de futur. Les travaux du professeur de philosophie Souleymane Bachir Diagne sont abordés par Yala Kisukidi et Oulimata Gueye. L’enjeu se déplace est devient celui de chercher à identifier les besoins réels des sociétés, se demander « de quoi avons-nous besoin? ».A partir de là, le questionnement devient de plus en plus politique, car il est alors question d’outils, de ressources et de moyens. Alioune Sall présente la discipline de la prospective et revient sur sa genèse. Le pari de la prospective, c’est de dire que l’avenir est configurable, c’est à dire que l’on peut influer, programmer, agir dans le présent pour produire des effets dans le futur. La prospective a élaboré des méthodes, pour indiquer des trajectoires souhaitables, en même temps que le chemin à suivre pour inscrire les sociétés à l’intérieur de celles-ci.La question du temps mute, elle devient alors celle de l’action, et le temps de l’action, c’est le présent. Oulimata Gueye, commissaire de l’exposition UFA, présente les ambitions éthiques et esthétiques du champ de la création contemporaine. Elle revient sur les lieux « hors espace et temps » que nous proposent les artistes, notamment à l’intérieur de cette exposition.Musique : extrait du titre « LAMP » de Guiss Guiss Bou Bess, album Set Sela (2019). Auteur : Mara Seck, compositeur Stéphane Costantini.Design Graphique : Clara BrandtMixage : Victor Donati Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Apr 30, 2021 • 30min

UNIVERSITE POPULAIRE DES FUTURS AFRICAINS 1/4 : "Le temps des récits du futur"

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.« Université Populaire des Futurs Africains » Episode 1/4 - "Le temps des récits du futur"Hors-série polyphonique en 4 épisodes, avec les voix et les idées de Nadia Yala Kisukidi, Felwine Sarr, Oulimata Gueye et Alioune Sall.Ecrit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang pour l'exposition UFA, commissionnée par Oulimata Gueye.A quand remonte la production de discours sur le futur de l’Afrique ? D’où viennent ces récits et que disent-ils ? A quels enjeux ont-ils répondu hier, et à quels enjeux répondent-ils aujourd’hui ? Un cheminement dans l’histoire des idées, la philosophie, l’art et les nouvelles technologies, abordées dans une perspective critique et informée par des intervenants passionnants.Nadia Yala Kisukidi, professeure de philosophie à l’Université de Paris 8, rappelle toute la colonialité du contexte historique et scientifique en réponse auquel se sont déployées les formes modernes du discours du continent africain, au sujet de son propre futur.Felwine Sarr, écrivain, économiste, musicien et professeur à l’université de Duke aux USA, apporte son regard critique et sensible, et fait remarquer que les récits et les discours ont été formulés et diffusés dans des lieux différents de ceux dans lesquels la théorie est traditionnellement fabriquée. Ces récits des aspirations des peuples sont à rechercher dans les espaces de production culturelle populaire, comme la musique. Par ailleurs, il relève le fait qu’avec l’effondrement du mythe du progrès, ce sont toutes les sociétés qui se retrouvent face à la nécessité de trouver de nouveaux imaginaires, de fabriquer de nouveaux récits civilisationnels.Alioune Sall, militant révolutionnaire du Sénégal des années 1960 et prospectiviste, raconte comment les choses se sont passées au moment des Indépendances africaines. Il revient sur le discours dominant, le mythe de la modernité et du progrès sous la forme indiscutable du concept de « développement », et sa mise en oeuvre par l’élite dirigeante. Il rappelle également le contexte politique, idéologique, énergétique et économique des années d’après-guerre. A cette époque, le modèle productiviste qu’il soit capitaliste ou socialiste, n’était pas remis en question comme c’est le cas aujourd’hui.Enfin, Oulimata Gueye apporte un regard contemporain sur la manière dont les entreprises capitalistes du secteur des nouvelles technologies réactivent un discours et un rapport extractiviste au continent africain, désormais appréhendé comme « la dernière frontière du capitalisme », le dernier marché à conquérir, et toujours le grand réservoir de matières premières indispensables aux sociétés du Nord.Musique : extrait du titre « LAMP » de Guiss Guiss Bou Bess, album Set Sela (2019). Auteur : Mara Seck, compositeur Stéphane Costantini.Design Graphique : Clara Brandt Mixage : Victor Donati Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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