La Pause géopolitique

Anne Battistoni, Major-Prépa
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Nov 16, 2022 • 41min

Les ambitions géopolitiques du Qatar : si petit, si visible … si puissant ?

En octobre dernier, le jeune général Mahamat Idriss Déby était investi président du Tchad. Ceci clôturait, à la grande déception de l’opposition, le dialogue national inclusif qui pendant six mois avait donné lieu à des discussions entre gouvernement et mouvements d’opposition tchadiens. Où avaient eu lieu ces négociations ? À Doha, capitale du Qatar où 200 délégués tchadiens s’étaient réunis depuis le mois de mars.  Plus médiatique, c’était aussi au Qatar que Talibans et Américains avaient négocié l’accord de Doha en février 2020 ouvrant la voie au départ des troupes américaines de Bagdad qui fut effectif à l’été 2021.  Comment ce petit pays arrive-t-il à servir de médiateur dans des conflits aussi variés ?  Mini État, maxi influence ?  Qu’est-ce qui le rend indispensable ? Le Qatar agit-il de manière désintéressée, ou plutôt quel est son intérêt ?  Ce podcast est animé par Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire. Il est réalisé par Major-Prépa, média de référence des étudiants en prépa économique et commerciale.
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Nov 8, 2022 • 39min

Le Brésil sera-t-il éternellement un pays d’avenir ?

Intéressons-nous aujourd’hui à l’Amérique Latine et au Brésil particulièrement où vient de se dérouler une élection présidentielle (mais également législative, sénatoriale et locales) dont les enjeux sont particulièrement importants pour le pays, l’Amérique latine et le monde. La campagne électorale fut âpre, violente, longue et conduisit à une polarisation inédite du corps électoral ; la victoire de Lula fut étroite et remarquable parce qu’elle signifie le retour au pouvoir d’un mythe politique, mais aussi le premier échec d’un président en poste à se faire réélire. La route qui s’ouvre est difficile pour Lula et le Brésil et je vous propose de mettre cela en perspective en nous interrogeant sur les difficultés d’un pays, promis depuis bien longtemps à un avenir prometteur mais qui semble incapable de concrétiser ces promesses. Une énigme brésilienne. Ce podcast est réalisé par Major-Prépa avec Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire.
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Oct 14, 2022 • 34min

Le défi alimentaire mondial : où en est-on aujourd’hui ?

Comment nourrir l’humanité en expansion, alors que les ressources de la planète s’épuisent ? Pourquoi, depuis des décennies d’efforts de la communauté internationale, la faim n’est-elle pas en voie d’éradication ?La question a pris une actualité nouvelle avec la guerre en Ukraine. Au point que la question se pose de savoir si la guerre lancée par Poutine n’allait pas aboutir à une famine mondiale. Les choses ne sont pas si simples et la question mérite d’être approfondie.
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Sep 23, 2022 • 34min

Quels horizons géopolitiques pour cette rentrée 2022/2023 ?

Le monde traverse une situation internationale tendue, clivante, dangereuse depuis février 2022, date de l’agression russe contre l’Ukraine. Depuis, sur tous les fronts, l’économie, la politique, les relations internationales, les nuages semblent s’accumuler.Quels sont les enseignements géopolitiques de l’été ? Comment la Terre a-t-elle continué de tourner ? Y a-t-il des tendances géopolitiques qui se sont confirmées ? L’été a-t-il permis une trêve diplomatique ou les rapports de force se figent-ils ?
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Jun 14, 2022 • 34min

Géopolitique du numérique

Elon Musk a annoncé le rachat du réseau social Twitter (pour 44 milliards de dollars) en avril dernier. L’affaire continue de faire couler beaucoup d’encre, le rachat étant suspendu mi-mai à l’examen des faux comptes existants. La fortune de Musk vient à l’origine du numérique avec le succès initial de PayPal, dont il se désengagea rapidement. Il a ensuite connu des réussites industrielles avec l’entreprise Tesla et SpaceX.Politiquement, Elon Musk est un libertarien. C’est-à-dire qu’il est attaché à une conception très minimaliste de l’État. Il est, selon ses mots, « un absolutiste de la liberté d’expression ». Logiquement, il est hostile aux démocrates et c’est ainsi qu’il a déplacé le siège social de Tesla de la Californie vers le Texas, une terre plus républicaine.Il a expliqué que le rachat de Twitter répondait à un double objectif : augmenter la liberté d’expression par le biais de ce réseau et mieux valoriser l’entreprise, qui a perdu 220 millions de dollars en 2021 (sur cinq milliards de chiffre d'affaires). Il a affirmé qu’il était prêt à redonner à Trump son compte Twitter, que ce dernier avait perdu après l’attaque par ses supporters du Capitole.Musk explique que tout ceci se fera conformément à la loi, mais beaucoup s’interrogent. Ce réseau social, qui a 220 millions d’utilisateurs au quotidien, est une vraie source de puissance et d’influence. La vision libertarienne d'Elon Musk crée le risque de laisser libre cours à la désinformation, à la haine, au complotisme, au racisme, puisqu'il entend modérer les modérateurs…Or, des études scientifiques récentes ont montré que sur Twitter, les fausses informations circuleraient six fois plus vite que les vraies. Ou encore, qu’une fausse information a 70 % de chance de plus d’être republiée qu’une vraie information. Rien de surprenant, car les gens sont attirés par le spectaculaire, le disruptif, le choquant…Alors Twitter, un faiseur d’opinions ? Et Musk, qui en moins de trois jours a mis sa constellation de satellites Starlink à disposition du gouvernement ukrainien pour la réception d’Internet, devient-il un acteur politique et géopolitique ?
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May 31, 2022 • 36min

La Chine de Xi Jinping vers le totalitarisme ?

La Chine est d’ores et déjà la première puissance démographique, industrielle et commerciale mondiale. Dans une dizaine d’années, elle sera la première puissance économique mondiale par le PIB et ambitionne le premier rang dans tous les domaines à l’horizon du centenaire de sa révolution. C’est-à-dire en 2049.La guerre en Ukraine a mis en valeur indirectement son rôle pivot. Tout isolement de la Russie butant sur l’axe Pékin-Moscou. Il existe une incontestable convergence politique, voire idéologique, entre ces deux pays dans leur volonté de désoccidentaliser le monde. Mais pour quelle alternative ?Cet article va traiter du régime politique chinois, qui multiplie en ce moment les signes de fermeture. Que veut dire désormais l’appellation de régime communiste ? Qu'y a-t-il de commun entre la Chine de Mao, de Deng Xiaoping et de Xi Jinping ? Les transformations économiques radicales, la reconnaissance de la propriété privée, l’instauration d’un capitalisme d’État ont brouillé la vision que l’on peut avoir du régime communiste chinois.Alors quelle est sa nature ? La Chine conteste l’Occident, mais que propose-t-elle en miroir ?
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May 12, 2022 • 38min

L’Union indienne est-elle menacée par l’hindouisme radical ?

Cet épisode va traiter de l’Inde, puissance émergente qui se démarquait jusqu'alors d’autres géants émergents comme la Chine et la Russie par sa démocratie. Le 31 mars 2022, en plein conflit ukrainien, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, s’est rendu en Inde. Le pays s’était abstenu de condamner la Russie lors du vote au Conseil de sécurité, dénonçant la guerre russe en Ukraine. Cette abstention fut remarquée.Pourtant, l’Union indienne ne s’était-elle pas rapprochée des États-Unis dans la région Indopacifique pour mieux contrer la montée en puissance chinoise ? Alors, quel est le positionnement stratégique du pays ? L’Union indienne est-elle dans le camp des démocraties ? Ses liens historiques avec la Russie (qui lui vend une partie notable de son armement) et son désir de voir un nouvel ordre mondial émerger expliquent-ils sa neutralité bienveillante pour Poutine ? Sa démocratie est-elle si déterminante que cela ?En mars 2022, les résultats des élections régionales dans quatre États de l’Union indienne tombaient. Ils consacraient la victoire du BJP dans trois États sur quatre, et surtout dans le plus important d’entre eux, l’Uttar Pradesh. Ces élections régionales avaient valeur de test pour le parti au pouvoir, qui cherche à polariser au maximum la société avec un discours très clivant et hostile aux musulmans.J.-Joseph Boillot écrivait début 2022 que « l’Inde est aujourd’hui à feu et à sang ». Les appels à la haine sont devenus monnaie courante depuis le début d’année, des groupes ultranationalistes lancent des appels au meurtre de musulmans en toute impunité. Le parti de Modi, sorti victorieux des urnes en dépit de sa gestion assez calamiteuse de la pandémie, semble indiquer que la démocratie indienne évolue vers moins de liberté, moins de tolérance, plus de fractures entre les groupes et les religions.
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Apr 19, 2022 • 35min

Concours J-7 : tour du monde de l'actualité géopolitique 2022

L’attaque russe contre l’Ukraine, débutée le 24 février 2022, bouleverse autant l’équilibre géopolitique que géoéconomique mondial. C'est également un puissant révélateur des rapports de force et des équilibres qui se dessinent dans ce monde du XXIᵉ siècle. Est-il possible de tirer quelques enseignements de ce qui se passe, à la fois sur l’utilité de la guerre et le concept de puissance ?Que dit ce conflit des formes et de l’utilité de la guerre au XXIᵉ siècle ?La guerre en Ukraine semble démontrer que la puissance militaire est d’un intérêt limitéCela se sait depuis longtemps, les Américains en ont fait l’expérience au Viêtnam, en Irak au XXIᵉ siècle, et singulièrement en Afghanistan (qu’ils ont quitté cet été). Il pouvait sembler paradoxal que V. Poutine fasse confiance à la puissance militaire pour atteindre ses objectifs, même si – et c’est une différence notable avec les États-Unis – il ambitionne des gains territoriaux. Il a en effet une vision territoriale et même impériale de la puissance. La Crimée lui avait montré que c’est possible.Certes Poutine a la suprématie aérienne, mais son armée est fidèle à ce qu’elle est sur le papier, avec le 1/12e du budget US, ses moyens sont limités et l’Ukraine est un gros morceau. Ce n’est pas l’impuissance de la puissance, ici, mais il est clair que le militaire ne conduit pas à une solution politique durable. Mais Poutine excelle dans l’art des conflits gelés, où une situation militaire acquise sans règlement politique perdure et finit par faire primer la loi du plus fort. C’est peut-être ce qu’il escompte en concentrant ses forces sur les territoires de l’Est et des rives de la mer Noire.
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Apr 5, 2022 • 36min

Le retour du risque nucléaire

Intéressons nous aujourd’hui à un sujet grave, que l’on avait eu soulagement à mettre de côté, à chasser de nos esprits : le risque nucléaire. Le chaud et le froid souffle en ces mois de février et mars 2022 : l’espoir de voir aboutir les négociations avec l’Iran sur le contrôle de son programme nucléaire est largement occulté par les menaces que profère V. Poutine dès le début de l’agression de son armée contre l’Ukraine. Entre espoirs et inquiétudes…Le 24 février, un vent d’optimisme soufflait sur les négociations de Vienne portant sur le nucléaire iranien. L’Iran est en effet un pays suspecté de vouloir acquérir la technologie de l’arme nucléaire depuis le début du XXIe siècle, ce qui l’a exposé à des sanctions économiques internationales. Laborieusement, un traité avait été signé en 2015 entre l’Iran , les pays permanents du conseil de sécurité de l’ONU , l’UE et l’Allemagne permettant la reprise des inspections internationales sur les activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée progressive de sanctions. Mais trois ans plus tard, en mai 2018, ce même traité (désigné par son sigle anglo saxon, le JCPoA, ou Joint Comprehensive Plan of Action) fut dénoncé par D. Trump et les sanctions remises au goût du jour. En conséquence, l’Iran, désormais sous l’influence de dirigeants radicaux, reprit ses activités d’enrichissement de l’uranium, au risque d’une prolifération qui inquiétait au Moyen-Orient et dans le monde. L’élection de J. Biden signifia la volonté de reprendre les négociations, mais jusqu’en décembre 2021, elles étaient plutôt dans l’impasse. L’espoir d’un compromis était donc une excellente nouvelle ce 24 février. Le compromis pourrait être dévoilé dans les jours prochains disait-on, il fallait encore une décision politique de Téhéran . On louait notamment l’action du négociateur russe, une figure centrale dans les pourparlers qui agissait de concert avec les Occidentaux en dépit de la crise ukrainienne latente. Mais le même jour, V. Poutine lançait les forces armées de la Russie contre l’Ukraine, n’hésitant pas à demi-mots à envisager l’utilisation de l’arme nucléaire. Tout d’un coup, le risque nucléaire faisait son retour de manière fracassante sur la scène des relations internationales alors que la diplomatie semblait être capable de surmonter les tensions les plus grandes comme entre Iran et Etats-Unis. Où en est-on depuis ce 24 février 2022 ? doit-on envisager sérieusement en ce début du XXIe siècle que l’arme nucléaire - pour nous Français arme de dissuasion par essence - puisse être envisagée par d’autres comme une arme tactique offensive ?
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Mar 29, 2022 • 37min

L’Union européenne entre unité et divisions : l’exemple hongrois

Depuis le jeudi 24 février, date choisie par V. Poutine pour lancer l’armée russe contre l’Ukraine, l’Europe est revenue au cœur de l’actualité internationale. Nous avons dans un précédent podcast évoqué ce qui était alors seulement un risque de guerre ; l’Ukraine était au cœur de la stratégie de retour de puissance de la Russie mais en plus et pour son malheur, ce pays échappait pour Poutine à toute analyse rationnelle, il était affaire de cœur, d’identité, de puissance ce qui ne permettait pas d’exclure un emballement dangereux. Le résultat est cette agression, sidérante pour nous Européens, et la guerre qui dévaste notre voisin. En son temps, le diplomate Kissinger expliquait que, quand le premier objectif d’un groupe de puissances est d’éviter la guerre, le système international est à la merci du plus impitoyable d’entre eux. Poutine l’a bien compris et il exploite son avantage, en réécrivant totalement l’histoire, en niant l’identité et la souveraineté ukrainienne. Avant de revenir dans de prochains podcasts sur certaines conséquences de ce conflit, intéressons-nous aujourd’hui à l’Union Européenne, aux premières loges. Sa faiblesse vient toujours de ses divisions et précisément la fracture est/ouest demeure vive entre pays membres. En particulier les institutions de l’Union Européenne sont menacées de paralysie du fait d’un conflit avec deux États de l’Est, la Pologne et la Hongrie qui ne respectent pas l’Etat de droit. Plus fondamentalement, le projet européen peine à rassembler les Etats membres et d’abord à être clairement défini. Or voilà que la guerre en Ukraine bouscule tout cela : l’Europe est dans une situation de crise, ce n’est pas la première depuis 10 ans, mais l’Union surprend par son unité retrouvée et ses premières décisions fortes. Qu’en est-il vraiment ? La divisions passées sont-elles effacées ? Prenons l’exemple de la Hongrie. Alors que l’Europe est au premier chef concerné par la guerre, la situation de son dirigeant, le plus russophile sans doute des dirigeants européens, est intéressante à observer. En décembre dernier, le ministre des affaires étrangères hongrois recevait la Médaille russe de l’ordre de l’amitié de la part de son homologue hongrois. Le 1er février, Orban est allé rencontrer Poutine à Moscou « J’ai dans l’idée que nous allons continuer de collaborer pendant de longues années », avait-il dit à son hôte . Alors comment Viktor Orban gère-t-il la situation présente qui alimente les critiques de l’opposition hongroise ? Quel impact dans quelques jours lors des élections législatives hongroises déterminantes pour son avenir ?

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